Le Livre des Livres | 10e partie |
La Révélation de Jésus-Christ
LA RÉVÉLATION de Jésus-Christ est souvent appelée l’Apocalypse, de son nom grec. Ecrite par l’apôtre Jean, elle est basée sur des visions qui lui ont été données pendant qu’il était prisonnier à l’île de Patmos. Le premier verset du livre, le décrit comme étant la « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean » (verset 1).
L’expression grecque, traduite ici par « fait connaître », signifie littéralement « expliqué par des signes ». Les leçons importantes de ce dernier livre de la Bible sont donc rapportées en langage imagé ou symboles. A quelques exceptions près, les symboles utilisés dans l’Apocalypse sont déjà mentionnés dans d’autres livres de la Bible, ce qui facilite leur compréhension. Ce dernier livre résume et explique beaucoup de thèmes importants que nous avons déjà relevés à travers l’Ancien et le Nouveau Testament.
Aucun des livres de la Bible ne présente les vérités du plan divin dans l’ordre dans lequel elles se réalisent. Il est important de s’en souvenir en suivant l’étude du témoignage de l’Apocalypse. Pour cette raison, nous n’examinerons pas les chapitres l’un après l’autre dans leur ordre, mais nous allons noter la manière dans laquelle cette « Révélation de Jésus-Christ » met en vue l’accomplissement des principaux thèmes prophétiques, déjà développés en partie, dans les autres livres de la Parole de Dieu.
LA « SEMENCE » DE LA PROMESSE
Les premiers chapitres de la Bible rapportent la création de l’homme et le dessein du Créateur de remplir la terre de ses descendants et de leur donner la domination sur elle. L’accomplissement de ce dessein dépendait naturellement de l’obéissance à la loi divine. Or, nos premiers parents désobéirent, furent condamnés à la mort et expulsés du jardin d’Eden. La sentence que Dieu prononça fut : « car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 1 : 27, 28 ; 2 : 17 ; 3 : 17-19).
Il se trouva un « serpent » en Eden qui trompa notre mère Eve et par elle Adam fut amené à désobéir à la loi de Dieu. En Apocalypse 20 : 2, Jean parle de ce « serpent ancien, qui est le Diable et Satan ». Lorsque Dieu prononça la sentence de mort sur nos premiers parents, il dit à ce « serpent ancien » : « Je mettrai inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité. Celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon » (Genèse 3 : 15).
Ce fut la première allusion à une intervention de Dieu. Quoique l’homme ait transgressé sa loi et doive mourir, il ne l’abandonnera pas, mais pourvoira à une « semence » qui anéantira l’adversaire et délivrera l’homme des conséquences du péché dans lequel il a été entraîné. La sentence prononcée contre le « serpent » indique qu’il aura une grande lutte en rapport avec le développement de la « semence » promise, une lutte résultant de l’inimitié qui existera entre la semence de la femme et celle du serpent. La Bible entière révèle la manière dont cette semence se développe et rapporte comment Satan a manifesté son inimitié et les différents moyens qu’il a employés pour détruire la « semence » de Dieu.
En suivant les promesses de Dieu, d’un livre à l’autre de sa Parole, nous avons vu que la « semence » de la promesse n’est autre que le Messie. Nous avons vu également que ceux qui sont appelés hors du monde pendant le présent âge pour suivre les traces de Jésus, sont membres du « corps de Christ », le Messie. Genèse 12 : 3 et 22 : 17, 18 nous donnent les promesses divines de bénédictions pour toutes tes familles de la terre par la « semence » d’Abraham. Jacob annonça la venue du « Schilo », disant qu’il réunira tout le peuple (Genèse 49 : 9, 10). Le Messie fut encore promis par Dieu, lorsqu’il dit à Moise : « Je leur susciterai, du milieu de leurs frères, un prophète comme toi » (Deutéronome 18 : 18).
C’est à ce Messie que David se réfère au Psaume 72, où il écrit : « En ces jours, le juste fleurira et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune. Il dominera d’une mer à l’autre et du fleuve jusqu’aux extrémités de la terre » (versets 7, 8). David dit encore du Messie : « Parole de l’Eternel à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » (Psaume 110 : 1).
Dans une prophétie concernant la naissance de Jésus, Esaïe dit que le « gouvernement », le royaume messianique « reposera sur son épaule et on l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu puissant, Père éternel, prince de la paix » (Esaïe 9 : 6, 7). Concernant la même « semence » le Messie, Esaïe écrit : « L’Esprit de l’Eternel reposera sur lui, esprit de sagesse et d’intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de connaissance et de crainte de l’Eternel » (Esaïe 11 : 2).
Le prophète Michée se réfère au Messie comme à la « Tour du troupeau, colline, de la fille de Sion, — à toi arrivera l’ancienne domination » (Michée 4 : 8). Ce même prophète annonça aussi la naissance du Messie à Bethlehem (Michée 5 : 2).
Lorsque Jésus naquit, l’ange annonça aux bergers : « C’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ (le Messie), le Seigneur (Luc 2 : 10). Lorsque Jésus dit à ses disciples : « Qui dites-vous que je suis ? Simon Pierre répondit : Tu es le Christ (le Messie), le Fils du Dieu vivant » (Matthieu 16 : 15-16).
Jésus promit à ses disciples qu’ils partageront sa Gloire dans son royaume. Plus tard, sous l’inspiration du Saint Esprit, les apôtres développèrent ce thème avec plus de détails. Paul dit que ceux qui « revêtent Christ — [ce qui veut dire — deviennent de vrais disciples de Christ], constituent la semence d’Abraham et sont héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 27-29). Il dit aussi parlant de « l’Eglise » que les « appelés » de cet âge constituent le « corps » de Christ (Ephésiens 1 : 22, 23).
LES SEPT EGLISES
Ce thème messianique de délivrance est développé dans l’Apocalypse où Jésus et ses disciples, l’Eglise, sont présentés comme les gouverneurs dans ce royaume glorieux, le canal des bénédictions promises pour toutes les nations. Au chapitre 1, versets 12 à 17, Jésus, le « Fils de l’homme », est présenté debout au milieu de « sept chandeliers d’or » représentant les sept Eglises (chapitre 1 : 20).
Tous les symboles utilisés dans la Bible ont un précédent ; ainsi ces sept Eglises d’Asie Mineure : Ephèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée, étaient effectivement des congrégations existant à ce moment-là. Il est raisonnable d’admettre qu’elles ont été désignées pour être les symboles de l’Eglise de Christ qui a existé sur la terre depuis son début à la Pentecôte. Les promesses divines qui leur ont été faites confirment que leurs fidèles partageront la Gloire avec Jésus dans son royaume.
Au chapitre 2, verset 10, nous lisons : « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donnerai la couronne de vie. » Le chapitre 3, verset 21, dit : « Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi, j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » et une autre promesse : « A celui qui vaincra et qui gardera jusqu’à la fin mes œuvres, je donnerai autorité sur les nations. Il les paîtra avec une verge de fer comme on brise les vases d’argile, ainsi que moi-même j’en ai reçu le pouvoir de mon Père » (chapitre 2, versets 26, 27).
Comme le dit Jésus, il a reçu cette promesse de son Père et maintenant il promet à l’Eglise qu’elle partagera ce pouvoir avec lui dans son royaume et comme lui, elle aura le « pouvoir sur les nations ». Cette promesse merveilleuse se trouve au Psaume 2 : 8, 9. Là le Père Céleste dit à son Fils bien-aimé : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possessions, tu les briseras avec une verge de fer, tu les briseras comme le vase d’un potier. »
LE RETOUR DE CHRIST
Toute la Bible fait ressortir que l’établissement du royaume messianique suit le retour de Christ. En Apocalypse 1 : 7, la promesse est répétée avec l’explication qu’il viendra « avec les nuées » et « tout œil » le verra, ce qui veut dire que chacun discernera le fait de son retour. Les « nuées » sont un symbole de trouble et de détresse qui seront sur les nations, comme première conséquence de son retour. Le chapitre 11, versets 17 et 18, s’étend sur ce sujet. Nous lisons que lorsque le temps sera venu où Christ saisira sa grande puissance et où il prendra possession de son règne, les nations seront « irritées » et sa « colère » sera venue.
Mais ce n’est qu’une préparation pour les bénédictions du royaume, c’est-à-dire, la suppression des royaumes de ce monde qui sont sous le gouvernement de Satan, ils seront brisés comme le vase d’un potier. Après cela, commenceront les bénédictions pour l’humanité, car le temps sera venu « de juger les morts, de récompenser tes serviteurs, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de détruire ceux qui détruisent la terre » (verset 18). Dans ce seul verset est décrite toute l’œuvre des mille ans du règne de Christ.
Les « appelés » de l’âge de l’Evangile participeront à cette œuvre du royaume. Comme Jésus, ils seront ressuscités dans la « première résurrection » pour vivre et régner avec Christ (chapitre 20 4, 6). Ainsi, par la « semence » promise, toute l’humanité sera bénie. Le chapitre 21 : 4 et 5 le révèle et par la foi nous voyons l’humanité délivrée des conséquences du péché originel et la terre sera remplie de la Gloire de l’Eternel. Nous lisons : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus, ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Ecris, car ces paroles sont certaines et véritables. »
Ainsi nous voyons que la grande tragédie de la désobéissance dont « le serpent ancien » fut l’instigateur au jardin d’Eden, n’aura pas de conséquences durables, car la souffrance et la mort prendront fin. Cette œuvre sera accomplie par la « semence promise » composée de Christ et de ses disciples fidèles. Oui, nous avons l’assurance que cette glorieuse victoire divine aura pour résultat l’empire de la justice et de la vie sur toute la terre, mais ce ne sera pas sans grands sacrifices pour ceux qui y participeront.
LE PEUPLE DE DIEU PERSÉCUTÉ
La « semence » de la promesse « écrasera la tête du serpent » mais le « serpent » et sa « semence » ont « blessé » le peuple de Dieu pendant tout l’âge. Satan est le prince des ténèbres et le peuple de Dieu a été porteur de flambeaux et, de ce fait, le conflit a été constant. Les œuvres des ténèbres sont mauvaises et sont amenées au jour par la lumière ; les ténèbres haïssent la lumière et le prince des ténèbres s’est opposé aux porteurs de lumière, et « l’inimitié » prédite a continué. Satan ne savait pas au juste où se trouverait la semence promise, c’est pourquoi, de tout temps, il a dirigé son opposition contre tous ceux qui faisaient l’objet de la faveur divine. La première évidence en fut le meurtre d’Abel le juste.
Sans exception, les serviteurs de Dieu, depuis Abel jusqu’à Jean-Baptiste, furent persécutés. La lecture du 2ème chapitre de la lettre aux Hébreux nous rappelle ce fait. Dans toutes ces expériences nous voyons « l’inimitié » de Satan manifestée contre le peuple de Dieu. Ils souffrirent à cause de leur foi en Dieu et en ses promesses et, par eux, la « lumière » de la vérité que Dieu désirait révéler aux hommes, était répandue et ce fut la cause de la haine exercée contre eux, si cruellement.
L’inimitié de Satan fut manifestée contre Jésus avec véhémence, et il en résulta la mort cruelle sur la croix. Les instruments dont Satan se servit pour persécuter Jésus, furent les conducteurs religieux de son époque, desquels Jésus disait — ils ont pour « père, le Diable », la « semence du serpent » (Jean 8 : 13, 44). Après la Pentecôte, ces mêmes ennemis de la lumière donnèrent libre cours à leur haine contre les disciples de Jésus en les enfermant dans des prisons et si possible en les tuant.
Cette campagne persistante de Satan pour détruire la « semence » de la femme, se voit également dans toutes les doctrines décevantes et erronées qui se sont développées parmi les disciples nominaux de Jésus. Paul, en prédisant une apostasie étendue qui se développerait dans l’Eglise après la mort des apôtres décrit le système basé sur de fausses doctrines comme « l’homme du péché », et dit « que son apparition se fera par la puissance de Satan avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers » (2 Thessaloniciens 2 : 3-11).
La vérité concernant les efforts de ce « serpent ancien » pour contrarier le plan de Dieu et pour empêcher l’écrasement de sa tête est également révélée dans le livre de l’Apocalypse. Dans le message aux « sept » Eglises, la trace du « serpent » est manifestée dans les expressions de Jésus condamnant les différentes doctrines et pratiques prévalant parmi son peuple. Dans l’Eglise d’Ephèse, il y en avait qui se nommaient apôtres et qui ne l’étaient pas, les frères les ayant découvert comme menteurs. Dans l’Eglise de Smyrne, il y en avait qui « se disaient Juifs » (Israélites spirituels, les « appelés » de cet âge) et qui ne l’étaient pas, mais étaient « la synagogue de Satan ». Aux frères de Smyrne, Jésus dit également : « Le diable jettera quelques-uns en prison, afin que vous soyez éprouvés » (chapitre 2 : 2, 9, 10).
A l’Eglise de Pergame, il est dit : « Je sais où tu demeures, je sais que là est le ‘trône de Satan’. » Satan a évidemment mis ses points de vue dans l’esprit de quelques-uns de ces frères, car Jésus dit : « Tu as là des gens attachés à la doctrine de Balaam qui enseignait à Balak à mettre une pierre d’achoppement devant les fils d’Israël ». Jésus dit aussi : « Tu as des, gens attachés pareillement à la doctrine des Nicolaïtes » (chapitre 2 : 13-15). L’erreur de Balaam était l’enseignement pour une « récompense » (Jude 11). Il est dit que l’esprit nicolaïte est un esprit dictatorial. Ceci est contraire à l’esprit de Christ.
Le grand péché qui est entré dans l’Eglise de Thyatire fut de laisser « la femme Jézabel » enseigner et séduire les croyants, à part quelques-uns, car Jésus dit qu’il y en eut parmi eux qui ne reçurent pas cette doctrine et qui « n’ont pas connu les profondeurs de Satan » (chapitre 2 : 20-24). Dans l’Eglise de Philadelphie, il y en avait aussi de ceux de la « synagogue de Satan ». (Chapitre 3 : 9). Dans l’Eglise de Laodicée, certains disent : « Je me suis enrichi et je n’ai besoin de rien », une attitude orgueilleuse et suffisante qui est la caractéristique de Satan.
LA VILLE IMPIE
Ces messages aux différentes Eglises révèlent, dans leur ensemble, les conditions qui ont existé parmi le peuple de Dieu à travers l’âge entier, l’œuvre rusée et impie de Satan s’y manifeste clairement. Plus tard, dans l’Apocalypse, un grand système de chrétienté est montré, naissant du résultat de ses efforts de détruire la « semence » de la promesse et de contrecarrer le plan de Dieu qui est centré dans le Messie. Cette formation impie est nommée « Babylone la grande, la mère des impudiques » régnant sur « les rois de la terre » (chapitre 17 : 5). Jean écrit concernant « Babylone » : « Je vis cette femme ivre de sang des saints et du sang des témoins de Jésus » (verset 6). Des milliers du peuple de Dieu furent mis à mort pendant le Moyen Age par ce système impie.
Du fait que cette « femme » elle-même fut ivre du sang des saints, le Révélateur nous informe que les « rois de la terre » et les peuples de la terre se sont enivrés du vin de son impudicité (chapitre 14 : 8 ; 17 : 2). Le vin est dans la Bible un symbole de doctrine ou d’enseignements. Ce système impie appelé « Babylone » institua l’union de l’Eglise et de l’Etat. Ce fut une impudicité spirituelle, car ce sont les disciples de Jésus qui sont ses fiancés et ceux qui sont fidèles à leurs vœux attendent son retour pour être unis à lui dans son royaume qu’il établit. Mais par l’union de l’Eglise et de l’Etat, le royaume de Christ était allégoriquement établi. Ce qui fut une grande erreur et cette union illicite provoqua des guerres et des persécutions amères contre ceux qui, loyalement, prenaient position pour les vrais enseignements de la Parole de Dieu.
Selon un autre symbole, un système de gouvernement créé par cette alliance impie est représenté par une bête semblable à un léopard (chapitre 13 : 1-3). La place nous manque pour entrer dans les détails de tout ce qui est représenté par les différentes caractéristiques de cette « bête », comme Jean les décrit. Nous appelons simplement l’attention sur l’ensemble de cette leçon qui démontre jusqu’à quel point Satan est allé dans son intention de contrecarrer le dessein divin et de détruire le peuple de Dieu. Concernant cette bête, nous lisons : « Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre » (chapitre 13 : 7).
Quatre « bêtes » sont mentionnées dans le livre de Daniel au chapitre 7. Nous croyons qu’elles représentent quatre royaumes ou empires : Babylone, Médo-Perse, Grèce et Rome. La quatrième de ces bêtes est décrite possédant dix cornes et une « petite corne » sortit du milieu d’elles « et trois des premières cornes furent arrachées ». Les cornes sont un symbole d’autorité, de puissance ou de gouvernement. Ainsi ces dix cornes et, plus tard la « petite corne », illustrent les différents aspects du gouvernement romain pendant les siècles de son existence ; la « petite corne » étant la dernière, fut tenue en contrôle jusqu’à ce que « l’animal fût tué et son corps livré au feu pour être brûlé » (Daniel 7 : 11, 26, 27).
De cette « petite corne » Daniel écrit : « Je vis cette corne faire la guerre aux saints et l’emporter sur eux » (Daniel 7 : 21). Ceci est à peu près le même langage que celui de l’Apocalypse pour décrire les activités persécutrices de la bête ressemblant à un léopard, ainsi tous deux symbolisent un système de gouvernement bestial qui, au long des siècles, a « blessé » le « talon » du peuple élu de Dieu, les « appelés pour être des saints », constituant la compagnie messianique qui gouvernera le monde en justice et bénira « toutes les familles de la terre ».
Mais ces blessures ne sont pas fatales et ne pourront pas détruire la « semence ». C’est le « talon » qui est blessé et bien que les persécutions des saints pendant tout l’âge aient été pénibles, elles ont servi à éprouver leur fidélité et leur dignité à vivre et régner avec Christ. D’ailleurs ces persécutions ne dureront pas toujours. Ceci ressort de la prophétie de Daniel où nous lisons que l’animosité de la « petite corne », inspirée par Satan, contre le vrai peuple de Dieu, n’est permise que « jusqu’au moment où l’ancien des jours vint donner droit aux saints du Très-Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume » (Daniel 7 : 21, 22).
Les saints ne possèdent pas le royaume par la force d’une victoire militaire sur la « petite corne » ou la « bête », le système Eglise Etat, contrefaçon du royaume de Christ ; au contraire, ils continuent d’être « blessés » par la « semence » du « serpent » jusqu’à ce que chaque membre de la compagnie prédestinée des « appelés » hors du monde, ait fait preuve de sa fidélité même jusqu’à la mort. Lorsque le dernier d’entre eux aura prouvé sa fidélité et aura passé « de l’autre côté du voile » tous les membres du corps de Christ seront ressuscités dans la première résurrection, ils « posséderont le royaume » et « vivront et régneront avec Christ pendant mille ans » (Apocalypse 20 : 4).
Alors le cours de la bataille sera changé. Au lieu que ce soit « ce serpent ancien » et sa « semence » qui « blessent » ceux que le Seigneur prépare pour bénir toute l’humanité, ce seront ces derniers qui, élevés à la nature divine et à la Gloire avec Jésus, le lieront pour mille ans et ensuite lui « écraseront » la « tête », ce qui signifie sa destruction éternelle et complète, afin qu’il ne séduise et ne tourmente plus jamais l’humanité.
L’ŒUVRE DE SATAN DÉTRUITE
L’apôtre Paul parle de Satan comme étant celui qui a la « puissance de la mort » (Hébreux 2 : 14). Ceci nous rappelle que c’est par l’influence de « ce serpent ancien, le Diable et Satan », que nos premiers parents furent amenés à désobéir à la loi de Dieu, ce qui amena la sentence de mort sur eux. Dieu leur dit : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras » (Genèse 2 : 17). « Tu es poussière et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 3 : 19).
Mais « ce serpent ancien » avait dit à Eve : « Vous ne mourrez point » (Genèse 3 : 4). Nous avons remarqué que le Diable s’est efforcé de faire valoir ce mensonge, le plus grand qui ait jamais été dit, par toutes sortes de méthodes détournées. Il a trompé des millions d’humains en leur faisant croire que la mort n’est pas une réalité, « qu’il n’y a point de mort ». Il a réussi à implanter dans l’esprit de beaucoup l’idée que les tortures éternelles, et non pas la mort, sont le salaire du péché. Néanmoins, le témoignage des Ecritures sur ce point s’accorde de la Genèse à l’Apocalypse. La mort est le salaire du péché, non pas les tourments. La doctrine des tourments fut associée au mot biblique enfer ; mais nous constatons que l’expression « enfer ou séjour des morts », utilisée dans l’Ancien Testament, est une traduction du mot hébreu Shéol, et la première fois que cette expression figure dans la Bible, elle est prononcée par le patriarche Jacob, qui s’attend à aller dans le « shéol » à sa mort (Genèse 42 : 38).
Le shéol, ou enfer, ou séjour des morts, représente donc simplement la condition de mort, dans laquelle les méchants et les justes vont à leur mort, pour y attendre la résurrection. Job priait pour aller dans le shéol, l’enfer de la Bible, pour échapper à ses souffrances (Job 14 : 13). Salomon explique qu’il n’y a point d’œuvres, ni sagesse dans le shéol, l’enfer, la tombe (Ecclésiaste 9 : 10). Par le prophète Osée l’Eternel nous donne l’assurance de son intention de détruire le shéol (Osée 13 : 14). L’Eternel révèle que cette œuvre s’accomplira par la « rançon » — « je les rachèterai de la puissance du séjour des morts », qui est le shéol.
Jésus le Rédempteur et Messie est celui que Jéhovah envoya dans le monde pour racheter l’humanité de la mort, du shéol. Pour cela, il prit la place du pécheur dans la mort. Il alla dans l’enfer de la Bible à sa mort. Mais il n’y resta pas. Le Psaume 16, verset 10, révèle que l’âme de Jésus ne resta pas dans le séjour des morts qu’il fut rétabli à la vie. Cette merveilleuse histoire de la rédemption et du rétablissement est rapportée dans le livre de l’Apocalypse où, grâce à l’amour de Dieu, nous recevons l’assurance de l’accomplissement victorieux du retour de tous ceux qui sont dans l’enfer de la Bible.
En Apocalypse 1 : 18, Jésus dit : « J’étais mort et voici, je suis vivant aux siècles des siècles. Je tiens les clefs de la mort et du séjour des morts. » Le terme « clef » sert dans les Ecritures comme un symbole d’autorité et de puissance pour « ouvrir ». Jésus acheta ces « clefs » pour ouvrir les portes de l’enfer en allant lui-même dans l’enfer, et, de ce fait, il a acquis la domination sur les morts et sur les vivants (Romains 14 : 9).
En harmonie avec cela, la Bible entière nous donne l’assurance que, pendant les mille ans du règne de Christ, l’une des bénédictions dont Christ sera l’auteur, sera la résurrection des morts. En Apocalypse 20 : 13, la résurrection est décrite comme un retour de l’enfer de la Bible, du séjour des morts. Le texte dit : « La mort rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux ».
En Matthieu 16 : 18 Jésus parle des portes du séjour des morts. Il rendra ses morts parce que Jésus se servira des « clefs de l’enfer » pour ouvrir ses « portes ». Ainsi, tous ses prisonniers seront libérés, ce qui est simplement une autre expression pour dire qu’il y aura une « résurrection des morts, des justes et des injustes » (Actes 24 : 15). Lorsque l’œuvre de la résurrection sera achevée, le grand ennemi de l’homme sera détruit, ou, comme le dit le prophète Esaïe, la mort sera anéantie pour toujours (Esaïe 25 : 8).
L’AGNEAU IMMOLÉ
L’humanité entière aura une occasion de vivre dans l’âge à venir, parce que Jésus donna sa chair pour la vie du monde (Jean 6 : 53). Dans la Bible cette œuvre de sacrifice du Rédempteur est symbolisée par un agneau immolé. La première référence, quoique indéfinie, est en rapport avec l’agneau offert par la foi en sacrifice à l’Eternel par Abel (Genèse 4 : 4). L’homme avait péché, mais Dieu avait promis qu’il y aurait une « semence » pour écraser la tête du « serpent », ce qui implique en quelque sorte que ce péché serait pardonné. Ainsi l’Eternel donna une illustration de la manière par laquelle s’accomplira ce pardon, signifiant que « sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon » (Hébreux 9 : 22).
Quand Isaac, type du Rédempteur, fut étendu sur l’autel pour être sacrifié, l’Eternel pourvut à un bélier, un agneau, pour être sacrifié à sa place. Dieu a promis à Abraham que, par sa semence, toutes les familles de la terre seront bénies ; cette scène illustra le fait qu’avant que cette bénédiction puisse se réaliser, un père aimant devait donner son fils bien-aimé en sacrifice. Au fur et à mesure que le plan de Dieu se développe, nous découvrons que le Fils qui accomplit cette œuvre fut Jésus, le Fils unique du Père Céleste. Dans l’illustration, un agneau fut donné en remplacement, nous rappelant ainsi que Jésus est identifié dans les promesses et prophéties de la Bible « semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie » (Esaïe 53 : 7).
L’agneau pascal sacrifié par les Hébreux en Egypte au moment de leur délivrance de l’esclavage égyptien, représente également l’agneau de Dieu, Christ Jésus. Paul écrit : « Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Corinthiens 5 : 7).
Jean-Baptiste, le dernier des prophètes, eut le grand honneur d’introduire Jésus auprès de ses disciples et il dit « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29). C’est comme si Jean avait dit : C’est l’agneau qui fut représenté par celui qui fut sacrifié par Abel et par l’agneau dont Dieu pourvut pour remplacer Isaac ; c’est l’agneau de Pâque anti-typique ; c’est l’agneau prédit par Esaïe qu’on mène à la boucherie (Esaïe 53 : 7). C’est le véritable agneau, « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ».
Ce symbole de l’agneau immolé trouve sa glorieuse révélation dans le livre de l’Apocalypse. Il figure pour la première fois au chapitre 5, verset 6. Le 4ème chapitre de l’Apocalypse présente ce qui est appelé par beaucoup d’étudiants de la Bible « La scène du trône ». Nous y trouvons le grand Créateur de l’univers dans sa position exaltée, avec toutes les créatures lui rendant Gloire. Au début du 5ème chapitre il est présenté sur son trône avec un « livre » dans sa « main droite, écrit en dedans et en dehors, scellé de sept sceaux ». Un ange puissant criant d’une voix forte : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? » (Versets 1 et 2).
Ce livre semble être un symbole du plan divin contenu dans la Bible. Pendant longtemps, il fut scellé. Même ceux qui étaient chargés d’écrire l’Ancien Testament ne comprenaient pas la signification entière de ce qu’ils écrivaient. Jésus était destiné pour rompue les « scellés » de ce « livre ». Il est écrit de lui qu’il « a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Evangile » (2 Timothée 1 : 10).
Ainsi à la question : « Qui est digne d’ouvrir le livre et d’en rompre les sceaux ? », il fut répondu : « Le Lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a vaincu pour ouvrir le livre » (chapitre 5 : 5). Ces deux appellations figurent dans les prophéties et concernent Jésus, le Messie. Jacob, dans sa prophétie, parle de lui en l’appelant un « jeune lion » (Genèse 48 : 9, 10). Esaïe l’appelle le « rejeton d’Isaïe » (Esaïe 11 : 10 ; Romains 15 : 12). Isaïe était le père de David, ainsi le rejeton d’Isaïe est également celui de David.
Lorsque Jean entendit que le « lion de la tribu de Juda », le « rejeton de David », est digne d’ouvrir le livre, « il se tourna pour voir qui était cet être puissant, et vit au milieu du trône et des quatre êtres vivants (représentant la sagesse, la justice, l’amour et la puissance du Créateur) au milieu des vieillards, un agneau qui était là comme immolé » (verset 6).
La suite de cette vision est en harmonie complète avec la manière dont le plan de Dieu est révélé actuellement au peuple de Dieu, ceux représentés par Jean. Lorsque Jésus vint, ses disciples le reconnurent comme le Messie de la promesse, celui qui est venu pour être le « Roi des rois ». Ils le virent comme le « Lion », le fort, le gouverneur de la tribu de Juda. Ce fut seulement lorsque la mort le leur eût enlevé, qu’alors, éclairés par le Saint Esprit, ils le reconnurent comme « l’agneau de Dieu », l’agneau qui vint pour donner sa vie pour le monde, « un agneau immolé ».
Le symbole de cet « agneau » ressort du reste du livre de la Révélation. Au chapitre 14, verset 1, nous lisons : « l’agneau se tenait sur la montagne de Sion et, avec lui, cent quarante mille personnes qui avaient son nom et le nom de son père écrits sur leurs fronts. » Au verset 4 nous lisons : « Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes, car ils sont vierges. Ils suivent l’agneau partout où il va. Ils ont été rachetés d’entre les hommes, comme des prémices pour Dieu et pour l’agneau ».
Nous avons déjà vu par les différents passages révélés dans la Bible que Jésus aura des associés dans le royaume, des cohéritiers qui vivront et régneront avec lui. Là, ils sont avec l’agneau sur le mont Sion (la phase céleste du royaume de Christ) parce qu’ils suivirent l’agneau, c’est-à-dire, ils firent comme lui, ils déposèrent leur vie en sacrifice.
Ils ne se sont pas souillés avec des « femmes ». Une femme représente dans les Ecritures une Eglise. Il y a la vraie Eglise, la vierge, attendant d’être unie à Christ ; il y a aussi les Eglises impures « femmes » qui, comme nous l’avons vu, ont commis l’impudicité en se liant aux royaumes de la terre (union illicite de l’Eglise avec l’Etat). Au cours de tout l’âge, des chrétiens isolés eurent à cœur de rester fidèles à leur fiancé céleste, sans considération d’autres organisations ; ils étaient associés et reconnus par le Seigneur comme « suivant l’agneau ».
Au 17ème chapitre de l’Apocalypse, nous voyons entrer en jeu des influences impies représentées par une « bête écarlate ». Le chapitre indique que cette « bête » reparaîtrait. Cette prophétie n’étant pas entièrement accomplie, nous n’allons pas entrer dans les détails de sa signification. Il nous suffit de savoir qu’elle dépeint la destruction de la cité impie de Babylone qui a toujours fait la guerre contre l’agneau. Mais l’agneau (le conducteur du peuple de Dieu) remporte la victoire sur la « bête », qui est détruite. Ceci indique la fin de cette longue période pendant laquelle les forces de Satan, représentées par la « petite corne » de Daniel 7 : 8, 11, 20-26, et la bête semblable à un léopard (Apocalypse 13 : 1-8) firent la guerre aux saints pour les vaincre. Le plan de Dieu va en s’accomplissant et le royaume de Dieu s’établit.
Deux chapitres plus loin, au 19ème, il est encore fait mention de l’agneau. Le verset 7 dit : « Réjouissons-nous et soyons dans l’allégresse et donnons-lui Gloire. Car les noces de l’agneau sont venues et son épouse s’est préparée. » Ce passage ne parle pas seulement de la récompense glorieuse accordée aux « appelés » d’être unis avec leur Seigneur dans la Gloire Céleste, mais aide aussi à la compréhension de la signification des prophéties symboliques du livre de l’Apocalypse.
Dans ce livre nous sont donnés les symboles contrastant de « l’agneau » et de la « bête ». Il y a une bête semblable à un léopard ; il y a une « image de la bête » et il y a une « bête écarlate ». Cette étude nous fait comprendre que ce sont là des systèmes impies qui cherchent à détruire les disciples de l’agneau. Par une union illicite de l’Eglise et de l’Etat ; par l’esprit du monde en toutes choses ; par des doctrines falsifiées et blasphématoires, des millions de disciples de l’agneau ont été séduits et ont négligé leur devoir de fidélité envers lui.
Dans l’ensemble, ils sont représentés, non comme une vierge attendant son époux céleste pour être unie à lui dans le mariage, mais comme ayant commis l’impudicité avec les rois de la terre. Par cette union illicite, ils deviennent une « ville », une force gouvernementale dans le monde ; non point une ville sainte, mais « Babylone la grande, la mère des impudiques ». Mais au temps prévu par Dieu et par ses agents qu’il institue sur la terre à cet effet, Babylone est détruite.
Le peuple de Dieu, lui, est appelé à quitter Babylone, afin qu’il ne soit pas participant de ses péchés et de ses plaies. Nombreux sont ceux du peuple de Dieu qui ont été associés involontairement à cette « grande ville », mais à la fin de l’âge, juste avant sa destruction, ils entendent l’appel d’en « sortir » afin de ne pas « se souiller avec les femmes », mais pour être préparés à leur union avec l’agneau. Lorsque cette œuvre de séparation sera complète et que le dernier membre des « appelés » aura rejoint l’agneau au mont de Sion, alors aura lieu la proclamation : « Les noces de l’agneau sont venues et son épouse s’est préparée. »
Et alors la cité impie de Babylone est détruite. Jean le vît en vision, « la grande ville fut divisée en trois parties, et les villes des nations tombèrent et Dieu se souvint de Babylone la grande pour lui donner la coupe du vin de son ardente colère » (chapitre 16 : 19). Le chapitre 17 : 1 représente cette ville impie comme étant « assise sur les grandes eaux », ce qui représente les peuples et nations de la terre, et en Jérémie 51 : 13 nous lisons : « Toi qui habites près des grandes eaux et qui as d’immenses trésors, ta fin est venue. »
A la place de Babylone il apparaît une autre « ville », une « ville sainte, la nouvelle Jérusalem ». Ce n’est pas une ville construite par des hommes. Elle n’est pas formée par l’union illicite de l’Eglise et de l’Etat. Ce n’est pas un royaume ou « ville » de ce monde (Jean 18 : 36). Mais elle « descend du ciel, d’auprès de Dieu, une épouse qui s’est parée pour son époux » (chapitre 21 : 2). Aux versets 9 et 10, nous lisons : « Viens, je te montrerai l’épouse, la femme de l’agneau. Et il me transporta en esprit sur une grande et haute montagne (mont Sion). Et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu. »
De même que la cité impie de Babylone n’est pas une ville littérale, la Jérusalem sainte ne l’est pas non plus, ce sont des gouvernements ou royaumes, l’un impie, créé et inspiré par « ce serpent ancien », l’autre saint, la « nouvelle création » de Dieu désignée par lui pour être l’autorité gouvernementale sur la terre pendant mille ans et pour être ses représentants par lesquels ses bénédictions promises se répandront sur toutes les familles de la terre.
Jean vit « un nouveau ciel et une nouvelle terre », ce qui est en liaison étroite avec « la ville sainte » (chapitre 21 : 1, 2). C’est aussi en rapport avec la prophétie d’Esaïe au chapitre 65 où nous lisons la promesse divine : « car je vais créer des nouveaux cieux et une nouvelle terre. On ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Réjouissez-vous plutôt et soyez toujours dans l’allégresse, à cause de ce que je vais créer, car je vais créer Jérusalem pour l’allégresse et son peuple pour la joie » (versets 17, 18).
Selon la prophétie d’Esaïe, comme résultat de la création des « nouveaux cieux et de la nouvelle terre » et « Jérusalem pour l’allégresse », la durée de la vie augmentera et les peuples « jouiront de l’œuvre de leurs mains » (Esaïe 65 : 22). Pierre se rapporte à cette promesse de « nouveaux cieux et d’une nouvelle terre », et dit que la « justice y habitera » (2 Pierre 3 : 13). Le péché et l’injustice provoquent la mort. La justice engendre la vie ; la vision de Jean nous montre que de la puissance de la ville sainte, « les nouveaux cieux et la nouvelle terre » il résultera que « la mort ne sera plus », « car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21 : 4).
Le verset 3 de ce chapitre dit : « Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes ! Il habitera avec eux ». La présence de Dieu avec le peuple d’Israël dans le désert fut représentée par le tabernacle. Ce symbole sert maintenant pour nous faire comprendre que par la ville sainte la faveur divine et les bénédictions sont étendues à tout le peuple de toutes les nations. Comme « ce serpent ancien, le Diable et Satan » déçut et tourmenta l’humanité par la cité impie « Babylone », ainsi le Seigneur éclairera et bénira le peuple par les représentants du royaume de Christ, la ville sainte.
Au chapitre 22 : 1, cet arrangement gouvernemental est symbolisé par un trône, le « trône de Dieu et de l’agneau » ; du « trône » sortait un fleuve d’eau de la vie, limpide comme du cristal. Au milieu de la place de la ville et sur les deux bords du fleuve, il y avait un arbre de vie produisant douze fois des fruits, rendant son fruit chaque mois et dont les feuilles servaient à la guérison des nations. Il n’y aura plus d’anathème. « Le trône de Dieu et de l’agneau sera dans la ville ; ses serviteurs le serviront » (versets 2, 3).
Ainsi est décrite la glorieuse réalisation du plan de Dieu de rédemption et de rétablissement en harmonie avec les symboles de l’agneau immolé. Dans cette illustration finale, nous voyons l’autorité du royaume représentée par le « trône » et le fleuve d’eau de la vie nous rappelle que les bénédictions qu’il procurera au peuple seront rendues possibles par l’œuvre de sacrifice de l’agneau immolé.
Pierre en parlant à ce sujet du témoignage des prophètes dit qu’ils ont annoncé « les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1 : 11, 12). Là, dans l’illustration de l’agneau immolé et du trône, notre attention est attirée sur deux vérités prophétiques révélant que, comme résultat des souffrances et de la mort de l’agneau et de la gloire du royaume, le fleuve d’eau de la vie est rendu disponible ; de même que les arbres de la vie dont les feuilles servent à guérir les nations, ce sera la « bénédiction » de toutes les familles de la terre.
Nous avons vu les « appelés » sur la montagne de Sion avec l’agneau (Apocalypse 14 : 1). Nous les avons vus unis à l’agneau par les liens du mariage. Nous avons vu « l’épouse » comme une « ville sainte », la « nouvelle Jérusalem ». Et maintenant que l’eau de la vie est rendue disponible pour le peuple, nous voyons encore l’épouse disant : « Viens.., que celui qui veut prenne de l’eau de la vie, gratuitement » (chapitre 22 : 17). Ainsi se trouvent confirmées les nombreuses promesses divines qui s’adressent à « ceux qui suivent l’agneau partout où il va », qu’ils lui seront associés dans l’œuvre future de bénédiction pour la vie et le bonheur de toute l’humanité.
Au 20ème chapitre de l’Apocalypse, nous avons une autre représentation du triomphe glorieux du royaume de Christ auquel participeront les « appelés pour être des saints ». Au jardin d’Eden, Dieu dit à « ce serpent ancien » que sa « tête » sera « écrasée » par la « semence » de la femme. En accomplissement de cette sentence, le Révélateur voit un « ange », un « messager de Dieu, qui est Christ », saisissant ce serpent ancien, qui est le Diable et Satan et le liant pour mille ans. Après lesquels il sera détruit (versets 1, 2).
Jean continue en disant : « Je vis les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la Parole de Dieu et de ceux qui n’avaient pas adoré la bête, ni son image, et qui n’avaient pas reçu la marque sur leur front et sur leurs mains, ils revinrent à la vie et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans ; c’est la première résurrection » (versets 4, 5). (Le reste du verset 5 ne figure pas dans les anciens manuscrits grecs et sont par conséquent apocryphes).
Le but du règne de mille ans de Christ, auquel participe son Eglise, est le rétablissement du reste des morts pour leur donner une opportunité dans des circonstances favorables, d’accepter Christ, d’obéir aux lois du royaume et de vivre éternellement. En harmonie avec cela, notre attention est attirée aux versets 11-13 où il est dit que les « morts, les grands et les petits, se tenaient devant le trône. Des livres furent ouverts, et les morts furent jugés selon leurs œuvres d’après ce qui était écrit dans ces livres ».
Quand Adam désobéit à la loi de Dieu, il fut condamné à la mort. Ses enfants nés dans l’imperfection perdirent la vie comme lui et leur communion avec Dieu, qui les a privés de sa faveur. Mais Dieu, dans son amour a pourvu par Christ au retour de la race humaine dans ses faveurs ; mais pour pouvoir en bénéficier, ils doivent être réveillés de la mort. Nous voyons donc les morts, « grands et petits », se tenir devant le trône. Le fait même qu’ils sont réveillés de la mort prouve que Dieu leur manifeste sa faveur.
Alors les « livres » sont ouverts, symbole qui signifie que la connaissance de Dieu et de sa loi leur est révélée. Alors la connaissance de l’Eternel remplira la terre, comme le fond de la mer, par les eaux qui le couvrent. Les morts ressuscités seront « jugés » par les choses écrites dans les livres, ce qui veut dire, qu’ils auront une occasion d’obéir à la volonté de Dieu telle qu’elle est contenue dans les « livres » et sur cette base ils seront jugés dignes ou indignes de la vie éternelle.
Le verset 12 déclare : « Et un autre livre fut ouvert, celui qui est le livre de vie » Ceux qui prouveront leur loyauté pour les vérités écrites dans ces livres ouverts auront leurs noms inscrits dans le « livre de vie ». Ceci est simplement une manière figurée de dire qu’ils seront jugés dignes de vivre éternellement.
Pour que tous les « morts » aient l’occasion de recevoir les bénédictions dont Dieu a pourvu pour eux, ils reviendront à la vie, le verset suivant déclare : « La mer rendit les morts qui étaient en elle ; la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et chacun fut jugé selon ses œuvres », c’est-à-dire, si leurs œuvres sont conformes aux « livres », alors ouverts pour leur direction et instruction dans la justice.
Le mot « enfer », dans cette promesse merveilleuse de résurrection, est traduit du mot grec « hadès », qui, comme nous l’avons vu, signifie simplement la condition de mort. Le verset 14 déclare que la mort et le séjour des morts (enfer) furent jetés dans l’étang de feu qui est la « seconde mort ». Certains, par manque de compréhension de la Parole de Dieu ont supposé par erreur que « l’étang de feu » est un endroit de tortures, mais c’est simplement le symbole de la « seconde mort ».
La première fois que Dieu a prononcé la sentence de mort, seuls Adam et ses descendants étaient visés. Mais la « seconde mort » comprendra tout ce qui n’est pas en harmonie avec la volonté suprême de Dieu. Tous les pécheurs qui, volontairement, s’opposeront à Dieu après avoir eu l’occasion de réformer leur volonté, vont à la seconde mort. Le « Diable » et la bête et le « faux prophète » seront jetés dans cet « étang de feu » symbolique. Même la mort et l’enfer seront détruits de cette façon, comme le poète l’a dit, « la mort elle-même mourra ».
Au 4ème verset du chapitre suivant, il nous est dit : « et la mort ne sera plus » ; il n’y aura plus de « douleur, car les premières choses ont disparu ». Tous les maux introduits au jardin d’Eden par Satan et par lesquels il a tourmenté la race humaine pendant six mille ans seront détruits. « Et toutes les créatures qui sont dans le ciel et sur la terre, sur la mer, et tout ce qui s’y trouve, je les entendis qui disaient : A celui qui est assis sur le trône et à l’agneau, soient la louange, l’honneur, la gloire et la force aux siècles des siècles » (Apocalypse 5 : 13).