Espérances et Perspectives du Chrétien

TOUS les écrivains inspirés de la Bible étaient enthousiasmés par le plan divin du salut que chacun présentait à sa manière, favorisés par la providence divine. L’harmonie des enseignements de la Bible, qui se manifeste au travers des livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, jusqu’à la fin du livre des Hébreux, continue à se déployer dans les 7 livres que nous allons examiner. Ces livres, comme les écrits de l’apôtre Paul, sont présentés sous forme de lettres, ou épîtres, et furent écrits par les apôtres Jacques, Pierre, Jean et Jude. Ces 7 livres sont connus sous les noms de Jacques, 1er et 2ème Pierre, 1, 2 et 3 Jean et Jude.

Ces 7 livres contiennent des exhortations à la fidélité et donnent aux chrétiens l’assurance de la protection divine à ceux qui sont « appelés à être saints ». Ils leur rappellent également l’espérance glorieuse de vivre et régner avec Christ dans ce royaume de la promesse puisque ce sera par eux que s’accomplira la promesse faite à Abraham de bénir toutes les familles de la terre.

Cette « espérance de gloire » du chrétien exprimée par l’apôtre Paul, éclairée par la perspective des bénédictions promises dont jouira le monde entier, est la plus merveilleuse. C’est pourquoi l’espérance chrétienne n’est pas une espérance égoïste, tous les livres de la Bible le font ressortir.

Dieu a promis de bénir « toutes les familles de la terre » et de « donner à l’empire [au royaume de Christ] de l’accroissement et une paix sans fin » à toute l’humanité. C’est en accord avec ce dessein divin bienveillant, rappelé tant de fois par les saints prophètes, que l’ange annonça lors de la naissance de Jésus, le Messie « Ne craignez point, car je vous annonce une bonne nouvelle qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie. » (Luc 2 : 10). Ainsi, mêlées aux différentes expressions de l’espérance chrétienne dans les épîtres, nous trouvons des réaffirmations du dessein divin de se servir des « appelés » de cet âge, pour être avec Jésus, le canal des bénédictions pour l’humanité entière lorsque le royaume de la promesse sera établi.

L’ÉPÎTRE DE JACQUES

Besoin de patience … Les « prémices » … La foi sans les œuvres est morte … Modération dans l’usage de la Parole … Sagesse d’En-Haut … Mauvais riches … Espérance du retour de Christ

L’épître de Jacques est destinée aux 12 tribus qui sont dans la dispersion, il leur adresse ses « salutations » (chapitre 1 : 1). Du fait que la nation d’Israël est composée de 12 divisions, originaires des 12 fils de Jacob, nous ne pensons pas que Jacques destinait sa lettre à la nation juive entière, car il savait que seulement une petite minorité de la nation avait accepté Christ comme leur Messie, et par conséquent ils ne se seraient pas intéressés à une lettre chrétienne. Il est évident qu’il destinait son épître aux Juifs croyants parmi les différentes tribus d’Israël.

La lettre s’inspire largement du rôle consistant en exhortations pour assainir les pensées et activités chrétiennes. Il savait que chaque disciple du Maître se trouve dans un entourage hostile à ses aspirations chrétiennes et a besoin d’être constamment sur ses gardes contre les influences du monde, de la chair et du Diable.

Il écrit donc : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience, mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre afin que vous soyez parfaits et accomplis sans faillir en rien » (chapitre 1 : 2-4). « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse qu’il la demande à Dieu », exhorte Jacques, « mais qu’il la demande avec foi, sans douter » (chapitre 1 : 5-6) et encore « un homme irrésolu est inconstant dans toutes ses voies » (chapitre 1 : 8). « Heureux l’homme qui supporte patiemment la tentation, car, après avoir été éprouvé, il recevra la couronne de vie, que le Seigneur a promise à ceux qui l’aiment. » C’est une parole qui nous donne aujourd’hui de l’assurance et du réconfort (chapitre 1 : 12). « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en-haut », écrit Jacques, « du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement, ni ombre de variation » (chapitre 1 : 17). Ce qui nous rappelle la source de toutes nos bénédictions.

Le verset 18 dit : « Il nous a engendrés selon sa volonté par la Parole de vérité afin que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. » Au cours de notre étude de la première lettre que Paul adressa aux frères de Corinthe, au 15ème chapitre, verset 23, nous avons remarqué son explication sur la résurrection, il dit que les premiers ressuscités seront « Christ comme prémices ». Et Jacques identifie les « prémices » en expliquant qu’ils sont composés de ceux qui sont engendrés par « la Parole de Vérité ».

Ils sont les « nouvelles créatures » dont parle Paul aux 2 Corinthiens 5 : 17, qui ont l’espérance d’une nouvelle vie, la vie céleste. Par la « persévérance à bien faire » ils cherchent « l’honneur, la gloire et l’immortalité » (Romains 2 : 7). Autrement dit, ils constituent la classe des « appelés » de l’âge de l’Evangile. Le fait qu’ils sont décrits comme les « prémices » des « créatures de Dieu » implique qu’il y en a d’autres et la Bible le confirme. Les autres sont l’humanité entière rétablie à la vie lors « des temps de rétablissement de toutes choses » (Actes 3 : 19-21).

En continuant ses exhortations Jacques écrit : « Mettez en pratique la parole et ne vous bornez pas à l’écouter, en vous trompant vous-mêmes par de faux raisonnements » (chapitre 1 : 22). Le chapitre 2 s’étend sur ce sujet disant que la « foi sans les œuvres est morte ». Si nous entendons la parole et déclarons avoir la foi et ne conformons pas nos vies à ses principes de justice, notre profession de foi est sans valeur. Jacques conclut son exhortation en disant : « Comme le corps sans âme est mort, de même la foi sans les œuvres est morte. » (Chapitre 2 : 28).

Le chapitre 3 est surtout une exhortation pour les chrétiens de se modérer dans l’usage de la parole. Trop souvent, observe Jacques, « de la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu’il en soit ainsi. » (Chapitre 3 : 10). Il explique que la cause en est un cœur impur. « La source fait-elle jaillir par la même ouverture l’eau douce et l’eau amère ? » (Verset 11).

Par une autre remarque pénétrante, Jacques dit : « Si vous avez dans votre cœur un zèle amer et un esprit de dispute, ne vous glorifiez pas et ne mentez pas contre la vérité. » (Verset 14). « Cette sagesse, explique-t-il, n’est point celle qui vient d’en haut, niais elle est terrestre, charnelle, diabolique. » (Verset 15). Ensuite par contraste, Jacques écrit « La sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits, exempte de duplicité, d’hypocrisie. Le fruit de la justice est semé dans la paix par ceux qui recherchent la paix » (verset 17-18).

Au chapitre 4, verset 10, Jacques écrit « Humiliez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera. » Ce fut le cas pour Jésus et c’est vrai pour chaque chrétien fidèle dans une bien plus grande mesure qu’il n’est possible de saisir par l’intelligence humaine. En Philippiens 2 : 5-11, l’apôtre Paul parle dans une exhortation de ressembler à Jésus. Il écrit « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ, lequel, existant en forme de Dieu, n’a point regardé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu, mais s’est dépouillé lui-même, en prenant une forme de serviteur, en devenant semblable aux hommes ; et ayant paru comme un simple homme, il s’est humilié lui-même, se rendant obéissant jusqu’à la mort, même jusqu’a la mort de la croix. C’est pourquoi aussi Dieu l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre et que toute langue confesse que Jésus-Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père. »

Dieu promet aux disciples de Jésus que s’ils s’humilient, comme Il l’a fait en faisant la volonté du Père en acceptant de souffrir et mourir avec lui, ils seront exaltés à vivre et régner avec lui. Vraiment une perspective glorieuse !

Au chapitre 5 de sa lettre, Jacques parle de quelques-unes des conditions qui existeront aux « derniers jours ». Il parle particulièrement de l’accumulation de richesses dans les derniers jours (versets 1-3). Ceci est dû, du moins en partie, à ce que les ouvriers, particulièrement ceux des champs ou ceux des fermes, ont été frustrés du juste salaire qui leur était dû. Les chrétiens accordant leur esprit et leur cœur aux principes de justice sont peinés par chaque injustice qu’ils perçoivent dans leur entourage. Pourtant, les Ecritures les prient de ne pas s’en occuper.

Jacques s’adresse à eux et particulièrement à cause des conditions désolantes de ce « présent monde mauvais », disant : « Soyez donc patients, frères, jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison. Vous aussi soyez patients, affermissez vos cœurs, car l’avènement du Seigneur est proche. » (Galates 1 : 4 ; Jacques 5 : 7-8).

Pour chaque croyant fidèle, l’Eglise primitive attendait le retour de Christ et l’établissement de son royaume, telle était la solution à chaque problème du monde pécheur et mourant. Ils savaient également que ce retour signifierait la jouissance de leur espérance, l’espérance bénie de vivre et régner avec Christ. Ils savaient que son retour et son royaume seraient la réalisation de tout ce que les prophètes de l’Ancien Testament ont prédit concernant les bénédictions de toutes les familles de la terre, le « rétablissement de toutes choses ».

LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE PIERRE

Election et prédestination … Souffrances et gloire … Que deviendront les impies

L’apôtre Pierre adressa sa première épître « à ceux qui sont étrangers et dispersés dans le Pont, la Galatie, la Cappadoce, l’Asie et la Bithynie ». Son utilisation du mot « étrangers », veut dire qu’il ne les a pas rencontrés personnellement. Mais qu’ils étaient des frères et non des incroyants ressort du verset suivant ou il parle d’eux comme « élus selon la prescience de Dieu, le Père, par la sanctification de l’Esprit, afin qu’ils deviennent obéissants et qu’ils participent à l’aspersion du sang de Jésus-Christ ».

Le plan de Dieu comporte une élection, non pas une présélection d’individus devant être sauvés, sans considération de leur qualification, mais une élection ou prédétermination de différentes classes devant servir dans le plan du salut. Jacques le disait dans son discours à Jérusalem après avoir esquissé le plan divin pour cet âge et celui à venir, que Dieu choisit un peuple pour son nom et qu’après cela « toutes les nations » auront une occasion de salut par les arrangements du nouveau royaume ; il dit « Le Seigneur qui fait ces choses et à qui elles sont connues de toute éternité. » (Actes 15 : 13-18).

Paul en parlant de cette élection concernant l’Eglise dit que Dieu a prédestiné ceux qu’il a connus d’avance à « être semblables à l’image de son Fils » (Romains 8 : 29). Cette œuvre de transformation à la ressemblance de Christ s’accomplit par la puissance du Saint Esprit qui se manifeste dans nos vies par la Parole de Dieu. Pierre la désigne comme l’œuvre de sanctification accomplie par le Saint Esprit, « la sanctification de l’esprit ».

Dans les premiers versets de sa lettre, Pierre mentionne plusieurs éléments importants de l’espérance chrétienne. Il dit que par la résurrection de Jésus-Christ nous avons été régénérés pour une espérance vivante (ou une espérance de vie), pour un héritage qui ne se peut ni corrompre, ni souiller, ni flétrir, lequel vous est réservé dans les cieux (versets 3, 4). Ensuite il dit que nous sommes « gardés par la foi pour le salut prêt à être révélé dans les derniers jours » (verset 5).

Pierre explique que le grand salut, « l’héritage incorruptible », est « réservé dans les cieux », il n’a été révélé et accessible que pendant les « derniers jours », autrement dit, pas avant la fin de l’âge et le retour de Christ. Paul en fait mention également en disant « Désormais, la couronne de justice m’est réservée, le Seigneur, le juste juge, me la donnera dans ce jour-là et non seulement à moi, mais encore à tous ceux qui auront aimé son avènement. » (2 Timothée 4 : 6-8).

Au verset 9, Pierre parle du « salut » des « âmes ». Le mot âme, dans la Bible, ne se rapporte pas à une entité vivante habitant le corps et qui continuerait à vivre après la mort du corps. Ce terme se rapporte à des êtres, dans le cas présent à ceux « appelés pour être des saints ». Le « salut » dont parle l’apôtre n’est pas non plus un moyen pour échapper à la condamnation divine, et n’a nullement l’idée erronée d’échapper aux feux de l’enfer, car la Bible n’enseigne rien de ce genre.

Au verset suivant Pierre dit que le « salut » dont il parle, les prophètes en ont fait « l’objet de leurs recherches et de leurs investigations, voulant sonder l’époque et les circonstances marquées par l’Esprit de Christ qui était en eux, et qui attestait d’avance les souffrances de Christ et la gloire dont elles seraient suivies » (versets 10, 11). Plusieurs textes de la Bible donnent l’assurance que les « appelés » de cet âge participeront à la « gloire » avec Christ. Vraiment c’est un « grand salut » (Hébreux 2 : 3).

Les disciples de Jésus ne saisirent pas le sens des prophéties se rapportant aux souffrances de Christ. Ils virent uniquement les prédictions de la gloire messianique. Pourtant, la venue du Saint Esprit à Pentecôte a illuminé leur esprit et, pour fortifier la foi chrétienne, Pierre attire l’attention sur ces prédictions qui montrent que Christ doit souffrir et mourir pour être le Rédempteur et Sauveur du monde ; et faire ressortir la « gloire dont elles seraient suivies ». A travers toute son épître Pierre révèle que chaque chrétien fidèle participera ultérieurement à cette « Gloire dont elles seraient suivies », à condition, bien entendu, qu’il participe d’abord aux « souffrances de Christ » annoncées.

Le fait prévu dans le plan de Dieu que les chrétiens ont le privilège de participer aux souffrances de Christ et de prouver leur mérite pour avoir part à la gloire et à la puissance du royaume est un des thèmes principaux de son épître. Au chapitre 2, verset 5, Pierre dit que ces « appelés » sont un « saint sacerdoce afin d’offrir des victimes agréables à Dieu par Jésus-Christ ». Le livre des Hébreux révèle que les frères en Christ sont des sacrificateurs autorisés à offrir des sacrifices, même le sacrifice d’eux-mêmes, et Pierre nous confirme cette vérité vitale.

Au verset 9, il dit que nous sommes un « sacerdoce royal ». Ceci confirme la déclaration de Paul que Christ et son Eglise sont représentés par Melchisédek qui fut sacrificateur et roi. Ainsi parmi les exhortations opportunes à la fidélité et à la patience chrétiennes nous trouvons ces pensées réunissant les promesses et prophéties de la Parole de Dieu pour former un témoignage harmonieux et glorieux du grand plan du salut pour l’Eglise et le monde.

L’offrande de sacrifices comprend des souffrances et c’est cela que Pierre décrit par les « souffrances de Christ ». Il écrit : « C’est à cela que vous avez été appelés, parce que Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces. » (Chapitre 2 : 21-24). Au chapitre suivant, nous lisons : « Car il vaut mieux souffrir, si telle est la volonté de Dieu, en faisant le bien qu’en faisant le mal. Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu, ayant été mis à mort quant à la chair, mais ayant été rendu vivant quant à l’Esprit. » (Versets 17, 18).

Au 4ème chapitre, il écrit : « Bien-aimés, ne soyez pas surpris comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous, pour vous éprouver. Réjouissez-vous au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra. » (Versets 12, 13). Il revient sur ce point de vue en disant « Si quelqu’un souffre comme chrétien, qu’il n’en ait point honte et que plutôt il glorifie Dieu à cause de ce nom. » (Verset 16).

Ces souffrances que les croyants fidèles partagent avec Christ sont, comme l’indique Pierre, une « fournaise ». Elles éprouvent leur fidélité à Dieu et à Christ. Ces épreuves de l’Eglise durent pendant tout l’âge de l’Evangile. Au verset 17 Pierre les désigne comme un « jugement » — du mot grec qui signifie « décision » — commençant par la « maison de Dieu ». Le peuple de Dieu, les « appelés » de l’âge de l’Evangile ont souffert dans la « fournaise ». Selon leur fidélité ou infidélité dans leurs épreuves envers le Seigneur, ils sont reconnus dignes ou indignes de vivre et régner avec Christ et de partager sa gloire.

C’était une épreuve sévère, mais la récompense est en conséquence. « Et si le juste se sauve avec peine », continue Pierre en convenant que leur épreuve est sévère. C’est, en effet, par beaucoup de tribulations que le consacré se qualifie pour entrer dans le royaume comme roi et sacrificateur pour régner avec Christ. Ceux qui ont le cœur pur peuvent se confier dans le Seigneur qui les fortifiera, et en faisant ainsi ils peuvent être sûrs que rien ne pourra les séparer de son amour et de l’amour de Christ.

Pierre s’exprime d’une manière qui a été bien mal comprise et par conséquent mal appliquée. « Si le juste se sauve avec peine, que deviendront l’impie et le pécheur ? » (Verset 18). A cause des fausses conceptions traditionnelles du plan de Dieu, beaucoup ont supposé que Pierre veut dire que l’impie et le pécheur iront dans un enfer de tourments. Mais Pierre ne dit pas cela et ne le pense pas. Le mot grec traduit ici par « deviendront » signifie littéralement se montrer ou « se manifester ». En considération des épreuves sévères du juste, pendant cet âge-ci, des épreuves si sévères que le juste se sauve « avec peine », Pierre demande apparemment comment l’impie et le pêcheur se manifesteront. S’ils étaient éprouvés maintenant pour la vie, ils failliraient.

Pierre ne parle pas de la période future d’épreuves pour le monde, il ne donne donc pas la réponse à sa question. S’il l’avait fait, sa réponse aurait été en harmonie avec les enseignements de Jésus lorsqu’il dit : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est point moi qui le juge ; la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera au dernier jour. » (Jean 12 : 47-49). Le « dernier jour » est le temps de la résurrection générale (Jean 11 : 24). C’est en ce jour-là que l’impie et le pécheur — ceux qui ont fait le mal — seront réveillés de la mort et auront l’occasion d’entendre, de comprendre et d’obéir aux paroles de Jésus, de croire en lui et de vivre. Ce sera leur jour du jugement, mais ils ne seront pas invités à souffrir, pour la justice, et de ce fait leurs épreuves ne seront pas si difficiles. Leur récompense ne sera pas non plus si élevée que celle des croyants de cet âge, mais ils seront rétablis à la vie comme êtres humains parfaits sur cette terre.

LA SECONDE ÉPÎTRE DE PIERRE

Le retour de Christ et la Gloire du royaume … La fin du « monde » … « Nouveaux cieux et une nouvelle terre »

Pierre adresse sa seconde lettre à ceux « qui ont reçu en partage une foi du même prix que la nôtre par la justice de notre Dieu et de notre Sauveur Jésus-Christ » (chapitre 1 : 1). Cette « foi du même prix » comprend bien plus que le salut que nous pouvons obtenir par Jésus, quoique ceci soit très important pour nous. Dans sa première lettre, Pierre parle beaucoup du privilège du chrétien de souffrir et mourir avec Christ afin de se montrer digne de participer à sa gloire, un trait important de la foi chrétienne. Cette seconde lettre traite plus particulièrement du retour de Christ et l’établissement de son royaume, par lequel sa gloire sera manifestée. C’est aussi une partie de la foi chrétienne.

L’enseignement du retour de Christ était très répandu dans l’Eglise primitive. La promesse de son retour était un des principaux encouragements à la fidélité dans les souffrances chrétiennes. Cette « espérance bénie » engageait les frères à rester fermes et à endurer patiemment, même avec joie, le mépris et les persécutions qu’ils avaient à supporter de la part du monde incroyant. Dans la première lettre que Paul adressa aux frères de Thessalonique, il rappelle le fait glorieux du retour de Christ et ajoute « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » (I Thessaloniciens 4 : 18).

Ainsi Pierre, dans sa seconde lettre, se base sur cette espérance du retour de Christ pour exhorter les chrétiens à la fidélité et au développement des vertus chrétiennes. Il parle des « plus grandes et plus précieuses promesses » par lesquelles nous devenons « participants de la nature divine » et ensuite il nous exhorte de joindre à la foi engendrée par les promesses, la « vertu », la « science », la « tempérance », la « patience », la « piété », « l’amour fraternel » et la « charité ». Il dit : « Car en faisant cela vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée. » (Chapitre 1 : 11).

Au verset suivant (12) : « Voilà pourquoi je prendrai soin de vous rappeler ces choses, bien que vous les sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente », Pierre voulait que les frères se souviennent de ces « choses » qui les préviendraient d’une « chute » ou de la perte de l’entrée pleinement accordée dans le « royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ ».

Il s’agit d’un royaume véritable, un gouvernement puissant qui réalisera toutes les prédictions faites à ce sujet par les prophètes. Il continue au verset 16 en disant : « Ce n’est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous avons fait connaître la puissance et l’avènement de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais c’est comme ayant vu sa majesté de nos propres yeux…, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte. »

C’est une référence à ce que nous connaissons sous la désignation de « Vision de la transfiguration ». Elle a eu lieu sur une montagne en Israël, connue maintenant sous le nom de Montagne de la Transfiguration. Jésus se rendit sur cette montagne, emmenant avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il fut transfiguré devant eux et deux des prophètes de l’Ancien Testament apparurent dans la vision, Moïse et Elie. Ce ne fut qu’une vision. Moïse et Elie n’y étaient pas réellement, puisqu’ils dormaient dans la mort et y resteront jusqu’à la résurrection.

Pierre explique que la vision est une manifestation de la « puissance et la présence de notre Seigneur Jésus-Christ ». Autrement dit, une représentation de la gloire du royaume de Christ, une gloire à laquelle participeront tous les disciples de Christ dignes d’une entrée pleinement accordée dans son royaume. L’apparition, en vision, de Moïse et d’Elie, deux prophètes remarquables de l’Ancien Testament, semble suggérer que les témoignages des saints prophètes de Dieu auront leur accomplissement par Christ pendant sa seconde présence, c’est-à-dire par les représentants de son royaume.

Ce fut une expérience impressionnante, prouvant que l’espérance chrétienne du retour de Christ n’est pas une « fable habilement conçue » mais qu’elle repose sur une base solide qui fut glorieusement illustrée par la vision de la Transfiguration. Malgré cela, Pierre dit que le chrétien a quelque chose de plus sûr que des visions. Il dit : « Et nous tenons pour d’autant plus certaine la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention, comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu’à ce que le jour vienne à paraître et que l’étoile du matin se lève dans vos cœurs. » (Verset 19).

La « parole certaine de prophétie » dont parle Pierre est le témoignage entier de l’Ancien Testament annonçant la seconde présence de Christ et de même la prophétie de Jésus, en particulier sa réponse à la question des disciples : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? » (Matthieu 24 : 3). Le mot grec traduit ici par « avènement » est ‘parousia’ signifiant « présence » et le mot « monde » est traduit du mot grec ‘aion’ signifiant « âge » ou période de temps.

Les disciples ne demandaient pas à connaître la date du second avènement de Jésus, mais ils désiraient connaître la période de sa présence. Comment sauront-ils qu’il est de retour et que son royaume serait proche ? C’est par la parole certaine de la prophétie que le peuple de Dieu obtient cette information. Pendant tout l’âge de l’Evangile ils cherchèrent dans les prophéties, ils « veillèrent » pour savoir quand se « lèverait le jour » qu’ils connaîtraient par les événements du monde annoncés par les prophéties.

L’expression « lever du jour » ou « aurore » est très révélatrice. Elle est en harmonie avec d’autres expressions de la Bible qui décrivent la longue période du règne du péché et de la mort comme étant la « nuit », une période où « les ténèbres couvrent la terre et l’obscurité les peuples. » (Esaïe 60 : 1-3). Le prophète David écrit « Le soir arrivent les pleurs et le matin l’allégresse. » (Psaume 30 : 6). Le péché, les souffrances et la mort sont, dans la Bible, comparés aux ténèbres, pendant que la lumière symbolise la justice, la santé et la joie.

David dit que le matin vient l’allégresse, et le « matin » du nouveau jour du monde est introduit par la seconde présence de Christ. L’expression « aurore » est synonyme de son retour et de l’établissement de son royaume. C’est à cela que le prophète Malachie se rapporte, lorsque prédisant la gloire du royaume du Messie, il écrit : « Le soleil de la justice se lèvera et la guérison sera sous ses ailes. » (Malachie 4 : 2). Jésus, avec les « appelés » de cet âge, seront ce « soleil de la justice » (Matthieu 13 : 43).

Au second chapitre de sa lettre Pierre rappelle au lecteur que de faux prophètes et docteurs se lèveront dans l’Eglise causant de grands dommages à la foi et dans l’esprit de beaucoup. L’apôtre Paul prédit également le développement d’une apostasie (2 Thessaloniciens 2 : 3-12). La prophétie de Paul, comme celle de Pierre, révèlent que cette apostasie du système de chrétienté contrefait continuera jusqu’au retour du Seigneur et sera alors détruit, détruit parce que le moment de l’établissement du royaume de Christ sera venu.

Pierre dit que même après le retour du Seigneur quelques-uns de ces faux docteurs continueront à dénaturer la vérité. Il les appelle des « moqueurs » disant : « Où est la promesse (grec « évidence ») de son avènement (grec « présence ») ? Car depuis que les pères sont morts, tout demeure comme dès le commencement de la création » (2 Pierre 3 : 4). C’est Pierre qui dans Actes 3 : 19-21 déclare que tous les saints prophètes de Dieu ont annoncé des « temps de rétablissement de toutes choses ». Ce témoignage des prophètes a été donné aux « pères » d’Israël, mais Pierre dit que des « moqueurs » diront qu’il n’y a aucune évidence des « temps de rétablissement » et que tout continue comme dès le commencement de la création.

Pierre réplique à l’objection des moqueurs en attirant leur attention sur une vérité déclarée par Jésus en réponse à la question de ses disciples : « Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde ? », (Matthieu 24 : 3). Jésus dit en décrivant les événements du monde qui auront lieu lors de sa présence : « Ce qui arriva du temps de Noé, arrivera de même aux jours du Fils de l’homme. » (Luc 17 : 26). Pierre dit que dans les jours de Noé « le monde d’alors périt, submergé par l’eau » (chapitre 3 : 5-6). Ceci est en harmonie avec de nombreuses prophéties de l’Ancien Testament que nous avons examinées, indiquant que l’aurore du nouveau jour de la terre, sera dans son début, une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que des nations existent (Daniel 12 : 1). Ceci veut dire que les premières années de la seconde présence de Christ ne seront pas marquées par les bénédictions du « rétablissement », mais par une « époque de détresse » qui mettra fin au « présent monde mauvais »

La « fin du monde » n’est naturellement pas la destruction de la terre, mais plutôt la fin d’un ordre social égoïste et pécheur décrit par Paul comme étant ce « présent siècle mauvais » (Galates 1 : 4). En Esaïe 45 : 18, l’Eternel dit qu’il a créé la terre pour qu’elle soit habitée par sa création humaine pour toujours. Sur la terre auront lieu les « temps de rétablissement de toutes choses ». « La terre subsiste toujours. » (Ecclésiaste 1 : 4).

En continuant et en basant son explication sur le fait qu’un monde fut détruit « aux jours de Noé », Pierre dit que « le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée » (verset 10). Jésus dans sa prophétie descriptive du temps de sa seconde présence dit qu’il viendra comme un « voleur » (Matthieu 24 : 43). L’apôtre écrit de même : « Le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. » (I Thessaloniciens 5 : 1-4). Mais Paul dit : « Mais vous, frères, vous n’êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. »

Paul ajoute : « Vous êtes tous des enfants de la lumière et des enfants du jour. Nous ne sommes point de la nuit, ni des ténèbres. » (1 Thessaloniciens 5 : 5). D’accord avec Pierre, Paul dit également que le « jour du Seigneur » sera à son début une époque de détresse, « une ruine soudaine » (inattendue) qui suivra la proclamation de paix et sécurité (1 Thessaloniciens 5 : 3). C’est la destruction du monde de Satan.

Pierre semble vouloir dire que la terre littérale sera détruite, mais il dit aussi que les cieux enflammés se dissoudront (2 Pierre 3 : 12) ; littéralement, cela signifierait la destruction de tout l’univers. Mais ces termes ont un sens symbolique et servent à décrire les aspects spirituels et physiques du « présent monde mauvais ». Il est évident que ce « monde » va déjà vers sa fin.

Pierre dit : « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera. » (verset 13). Nous avons appris, au cours de notre étude de la prophétie d’Esaïe, que les « nouveaux cieux et la nouvelle terre » promis sont le royaume de Christ. L’établissement de ce royaume pour la bénédiction de toute l’humanité est l’objectif principal du retour de Christ, mais d’abord le « monde mauvais » de Satan doit être détruit, pour faire place aux « nouveaux cieux et à la nouvelle terre » (Esaïe 65 : 17-25 ; 66 : 22-23). Ce que les « moqueurs » ne voient pas est en train de se réaliser. Les bénédictions de ce nouveau jour sont maintenant très proches.

LA PREMIÈRE ÉPÎTRE DE JEAN

Marcher dans la lumière … L’amour fraternel … Le détachement du monde

En plus de son « Evangile », le récit du ministère de Jésus, l’apôtre Jean écrivit trois épîtres. La première épître est appelée l’épître générale, parce qu’elle n’est pas adressée à un groupe en particulier. « Nous écrivons ces choses », dit-il, « afin que notre joie soit parfaite ». Quelles sont « ces choses » ? L’une d’elles est sa réaffirmation du fait rapporté au premier chapitre de son Evangile que Jésus fut la « Parole » ou « Logos » de Dieu et qu’il fut « fait chair ». Voyez les trois premiers versets de sa lettre.

Au verset 5 de ce premier chapitre Jean écrit : « La nouvelle que nous avons apprise de lui, et que nous vous annonçons, c’est que Dieu est lumière et qu’il n’y a point en lui de ténèbres. » La lumière sert dans la Bible comme un symbole de vérité et de justice et les joies qui en résultent lorsqu’on est en harmonie avec elles. Le mot « vérité » dont se sert Jean entend tout le plan pour la rédemption et le rétablissement de la race perdue. Chaque trait de ce plan est commandé par l’amour, et désigné pour assurer une éternité de paix, de joie et de vie à tous ceux qui sont obéissants.

« Celui qui aime son frère demeure dans la lumière…, mais celui qui hait son frère est encore dans les ténèbres, il marche dans les ténèbres. » (Chapitre 2 : 10-11). L’amour est donc une autre manifestation de la « lumière » de la « vérité ». En Jean 3 :16, nous lisons que ce fut l’amour qui engagea Dieu à envoyer son Fils dans le monde pour le sauver du péché et de la mort.

Jean dit aussi que l’amour nous donne de « l’assurance au jour du jugement » (chapitre 4 : 17). Ce n’est pas une référence au jour du jugement du monde encore futur, car les chrétiens ne seront alors pas éprouvés, ils ne viendront pas en jugement (Jean 5 : 24). Au contraire, réunis à Jésus, ils seront les juges de l’humanité à ce moment-là. Le « jour du jugement » du chrétien est maintenant. Il est mis à l’épreuve de différentes manières, dont une est son empressement à confesser la vérité. Jean écrit : « Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu. » (Chapitre 4 : 15).

Pour ceux vivant aux jours de Jean, cette « confession » demandait beaucoup de courage ou d’ « assurance ». Nous rappelons qu’une des accusations portées contre Jésus fut sa proclamation d’être le Fils de Dieu. Les Juifs qui plus tard épousèrent sa cause et confessèrent leur foi que Jésus était le Fils de Dieu furent également haïs et persécutés par leurs compatriotes. Des gentils, déjà méprisés par le peuple juif, le furent encore davantage en faisant cette confession de foi.

Jean avait une bonne compréhension de l’amour chrétien. Il vit que c’est un principe de dévotion désintéressée à Dieu et à la cause divine, ne supportant de compromis d’aucune sorte. Par exemple, il exhorte les chrétiens « d’éprouver les esprits » — c’est-à-dire, les doctrines ou enseignements qui leur sont présentés, et ajoute : « Tout esprit qui confesse Jésus-Christ venu en chair est de Dieu et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n’est pas de Dieu. » (Chapitre 4 : 1-3). Ceci doit être compris en accord avec l’explication de Jean, cette grande vérité rapportée dans le premier chapitre de son Evangile. Si Jésus n’était pas venu en chair, il n’aurait pas pu donner sa chair pour la « vie du monde » (Jean 6 : 53). S’il n’avait pas donné sa chair pour la vie du monde, alors le monde n’aurait pas été racheté du péché et de la mort, il n’y aurait pas d’espoir que quelqu’un ressusciterait des morts.

Certaines parties des versets 7 et 8 du chapitre 5 sont apocryphes et ne se trouvent pas dans les plus anciens manuscrits grecs du Nouveau Testament. Elles sont nées de l’effort d’un traducteur zélé du Moyen Age qui cherchait à établir un fondement scriptural à la doctrine erronée de la trinité. Ces deux versets sont les seuls dans la Bible qui suggèrent l’idée de trois dieux en un et la partie de ces versets relative à la trinité ne fait pas partie de la Bible. Ces versets ainsi réduits se lisent comme suit : « Car il y en a trois qui rendent témoignage : l’Esprit, l’eau et le sang, et tes trois sont d’accord. »

LA SECONDE ÉPÎTRE DE JEAN

Comment recevoir les faux docteurs

Jean adresse sa seconde lettre à Kyria, l’élue, et à ses enfants (verset 1). Nous ne savons pas exactement qui fut cette personne. Le verset 13 indique qu’elle avait une sœur, et que l’objet principal de cette lettre semble avoir été d’avertir sa sœur de ne pas permettre à l’exercice de sa bonté et de sa générosité de porter injure à la cause de Christ et à la vérité.

De faux docteurs tourmentèrent l’Eglise, les « appelés » de cette période primitive; une des hérésies fut leur dénégation que Jésus-Christ a été fait chair. Ceci fut une erreur sérieuse, car cela signifierait un reniement du fondement de la foi et de l’espérance chrétienne. Jean écrit : « Si quelqu’un vient à vous et n’apporte pas cette doctrine, ne le recevez pas dans votre maison et ne lui dites pas : Salut ! Car celui qui lui dit : Salut, participe à ses mauvaises œuvres. » (Versets 10, 11).

LA TROISIÈME ÉPÎTRE DE JEAN

D’autres applications de l’amour

Cette troisième lettre de l’apôtre Jean est très courte. Elle est adressée à « Gaïus, le bien-aimé », écrit Jean, « que j’aime dans la vérité ». L’objet principal de sa lettre semble avoir été de demander la coopération de Gaïus, du moins temporairement, pour certains frères qui voyageaient dans le territoire où il habitait (versets 6, 8). Selon la tradition, Gaïus était un homme de bien, et l’apôtre Jean savait qu’il était en mesure de pourvoir temporairement aux besoins dont il le sollicitait.

Jean recommandait personnellement les frères pour lesquels il demandait asile en disant « Et tu sais que notre témoignage est vrai. » (verset 12). D’assister ces frères en temps convenable était une manifestation de l’amour chrétien. En Hébreux 13 : 2, Paul, écrit : « N’oubliez pas l’hospitalité, car, en l’exerçant, quelques-uns ont logé des anges, sans le savoir. » Il est possible que Gaïus, en recevant les frères recommandés par Jean, fit connaissance avec des « anges » de Dieu.

L’ÉPÎTRE DE JUDE

Fidélité dans la foi … Exemple de Sodome et Gomorrhe … La base du spiritualisme

Cette lettre n’est pas adressée à une congrégation ou à un particulier. Jude ou Judas – pas celui qui trompa Jésus – était un des douze apôtres. Le verset 3 donne la raison de sa lettre où il dit : « Bien-aimés, comme je désirais vivement vous écrire au sujet de notre salut commun, je me suis senti obligé de le faire afin de vous exhorter à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. » Les lettres de Paul, Pierre, Jacques et Jean révèlent toutes que dans ces temps primitifs de la chrétienté, la vérité de la Parole de Dieu était attaquée par des ennemis, qui cherchaient à détruire la « foi transmise aux saints une fois pour toutes ». La lettre de Jude révèle la même chose. Quelle est cette « foi » pour laquelle Jude demande aux frères de combattre ? C’est de croire que Jésus fut « fait chair » pour souffrir et mourir pour l’Eglise et pour le monde ; de croire que l’œuvre de Dieu pendant le présent âge est d’appeler hors du monde un peuple volontaire pour souffrir et mourir avec Jésus ; s’ils sont fidèles ils ont la promesse de Dieu de vivre et régner avec Christ dans son royaume promis.

Après la mort des apôtres, les ennemis de la vérité ont continué leurs attaques et finalement « la foi transmise aux saints une fois pour toutes » était presque entièrement perdue pour les disciples du Maître. Au lieu d’être inspirés par l’espérance du retour de Christ et d’attendre l’établissement de son royaume, ils ont adopté le point de vue que le royaume est déjà établi et que la force militaire des gouvernements civils devait être utilisée pour renforcer les décrets institués par les hommes qui proclament être les lois du royaume.

Dans son épître, Jude se prononce contre ceux qui s’opposent à la vérité. Il ne fait grâce d’aucune parole de condamnation, mais en même temps, tempère ses remarques par l’exhortation de considérer la situation par les frères, avec amour et miséricorde. Il réalisa que quelques-uns ont été trompés par le diable, mais ne s’opposèrent pas à la vérité et à la justice.

Ainsi, en « combattant pour la foi », les frères reconnurent cette différence et s’efforcèrent de « sauver avec crainte » ceux qui manifestèrent la volonté à mieux faire.

En présentant son exhortation avertissant les frères contre le mal et les malfaiteurs, Jude se sert des différents exemples de l’Ancien Testament dont l’un est le peuple méchant de Sodome et Gomorrhe. Il dit que ces villes « sont données en exemple, subissant la peine d’un feu éternel » (verset 7). Certains se sont servis de ce passage pour appuyer la doctrine erronée des tourments pour les méchants. Mais ce n’est qu’un raisonnement. Premièrement, le feu dont parle Jude n’est pas un « enfer ». De plus, le peuple de Sodome et Gomorrhe ne fut pas tourmenté dans ce feu mais détruit par lui.

Néanmoins, ils ne sont pas détruits pour toujours, parce que Jésus disait qu’il serait plus tolérable pendant le jour du jugement (de mille ans) pour Sodome et Gomorrhe que pour les villes juives qui l’ont rejeté (Matthieu 10 : 15). Sodome est mentionnée par le prophète Ezéchiel qui donne l’assurance que ses habitants reviendront à « leur premier état » (Ezéchiel 16 : 55). Jude nous dit que Dieu se servit des Sodomites comme exemple de ceux qui souffriront la mort éternelle. Nous savons que les Sodomites ne sont pas détruits pour toujours, parce que Jésus et Ezéchiel enseignent clairement qu’ils ressusciteront et qu’une occasion d’obéir aux lois du royaume leur sera donnée et de vivre toujours s’ils sont obéissants.

Au verset 6 Jude parle des anges « qui n’ont pas gardé leur dignité, mais qui ont abandonné leur propre demeure ». Dans 2 Pierre 2 : 4 nous lisons d’anges que « Dieu n’a pas épargnés, mais qu’il les a précipités dans les abîmes des ténèbres et les réserve pour le jugement ». Pierre indique que cela eut lieu au moment du Déluge. Dans la Genèse 6 : 2-4, il est parlé de « fils de Dieu » qui prirent pour femmes des « filles des hommes » et que des géants leur naquirent. Il ressort du témoignage de ces textes que, avant le Déluge, quelques hôtes angéliques se matérialisèrent et s’unirent illicitement à des filles des hommes. Leur progéniture fut détruite dans le Déluge et les anges impies ont été retenus, Pierre dit enchaînés par les « ténèbres ». Ceci signifie un état d’emprisonnement. Ce n’est pas la condition de mort décrite dans la Bible. Ce sont sans aucun doute ces anges déchus, désignés comme des démons et diables, qui ont été chassés par Jésus hors des personnes possédées. Ils ont tourmenté l’humanité dans une mesure restreinte à travers tous les âges.

Ce sont ces anges déchus, empêchés de se matérialiser comme ils le firent autrefois, qui, dépouillés de leurs corps, se présentent comme « esprits » des morts, essayant de prouver, par des médiums, que les morts sont plus vivants que jamais. Sous ce rapport-là, ils ont effectivement servi le dessein de Satan de prouver que Dieu ne voulait pas dire à Adam : « Le jour où tu en mangeras, tu mourras. » (Genèse 2 : 17). A Eve Satan dit : « Vous ne mourrez point », et depuis ce temps-là il s’est efforcé de prouver qu’il a dit vrai, « qu’il n’y a pas de mort » (Genèse 3 : 4).

Au verset 20 Jude dit : « Vous édifiant vous-mêmes sur votre très sainte foi. » C’est la même foi que celle dont il parle au verset 3 « la foi transmise aux saints une fois pour toutes. » Elle est « sainte » parce que Dieu en est l’auteur. C’est le plan divin pour le salut par Christ de l’Eglise et du monde ; l’Eglise, les « appelés pour être saints » pendant l’âge de l’Evangile et pour le monde en général pendant le royaume qui s’introduit maintenant.

Les chrétiens s’édifient dans la foi par l’étude de la Bible et par l’obéissance à ses préceptes. Ainsi, ils demeurent dans « l’amour de Dieu » mentionné par Jude au verset 21. Plus nous comprenons la « sainte foi », plus grande devrait être notre appréciation de l’amour de Dieu et plus bénie sera notre espérance de vie par Christ et plus brillante notre perspective des bénédictions de rétablissement qui se répandront bientôt sur « toutes les familles de la terre ».



Association des Etudiants de la Bible