Le Livre des Livres | 8e partie |
La Lettre de Paul aux Hébreux
L‘ÉPÎTRE de Paul aux Hébreux est remarquable parmi les livres du Nouveau Testament. Bien que cela ne soit pas dit, il semble probable que cette lettre fut adressée à un groupe particulier ou congrégation d’Hébreux convertis au christianisme, car elle indique que ceux auxquels elle était destinée manquèrent quelque peu de foi et de zèle pour la cause chrétienne, ce pouvait à peine être vrai de tous les chrétiens hébreux de l’Eglise primitive. L’objet de la lettre semble avoir eu pour but d’encourager les frères à tenir ferme aux promesses de Dieu et de demeurer fidèles dans son service.
Au cours de la lettre, plusieurs recommandations sont adressées aux frères de tenir ferme, d’être patients, de faire attention. Le chapitre 2, verset 1, dit « C’est pourquoi, nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles ». Cette exhortation est encore actuelle, car il est si facile de se relâcher, de laisser échapper de notre esprit et de notre cœur les précieuses vérités de la Parole de Dieu et de permettre aux choses de ce monde de prendre leur place.
Dans cette lettre Paul fait ressortir que les choses que nous avons entendues ont été dites par le Fils bien-aimé de Dieu, Christ Jésus. Le premier verset dit « Après avoir autrefois, à plusieurs reprises et de plusieurs manières, parlé à nos pères par les prophètes, Dieu, dans ces derniers temps, nous a parlé par le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel il a aussi créé le monde. »
Puisque l’épître fut écrite dans le but de fortifier la foi des croyants Juifs, il était approprié que Paul appelle l’attention sur le fait que le même Dieu qui a parlé à leurs pères par les prophètes leur parle maintenant par son Fils. Dieu ne change pas, les vérités qu’il révèle par Jésus sont en harmonie avec lui-même, ainsi que le développement du plan divin pour lequel les prophètes ont témoigné. Ce fait ressort de nombreuses fois au cours de la lettre.
De plus, afin de fortifier la foi de ces chrétiens hébreux, Paul leur montre, au premier chapitre de sa lettre, la position exaltée que Jésus occupe dans le plan divin, et combien il fut honoré par leur Dieu, le Dieu d’Israël. Jéhovah l’a établi « héritier de toutes choses », par lequel il (le Créateur) a aussi créé le monde (verset 2).
Lorsque Jésus a fait la « purification des péchés » par l’effusion de son sang, le Dieu d’Israël le ressuscita et l’exalta hautement, de sorte que maintenant il est « assis à la droite de la majesté divine, dans les lieux très hauts » (verset 3).
Les Israélites connaissaient l’existence des anges, comme étant des êtres spirituels, d’une création plus élevée que l’homme et invisibles à l’homme. Les prophéties en parlent souvent en disant qu’ils servent Dieu honorablement pour transmettre des messages à son peuple et pour rendre d’autres services. Mais Paul explique que Jésus est « devenu d’autant supérieur aux anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (verset 4).
Ensuite, pour faire ressortir encore mieux le grand honneur que le Dieu d’Israël a accordé à son Fils bien-aimé Christ Jésus, Paul dit « Car auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit tu es mon Fils, le t’ai engendré aujourd’hui ? Et encore Je serai pour lui un père et il sera pour moi un Fils » Dieu a donné ces assurances bénies à son Fils. Par le prophète David il a dit « Tu es mon Fils, je t’ai engendré aujourd’hui. » Paul dit aussi que la promesse divine rapportée par 1 Chroniques 22 : 10 « Il sera pour moi un fils et je serai pour lui un père », s’applique à Jésus.
Paul explique que, selon le prophète David, Dieu a fait de ses « anges des vents et de ses serviteurs une flamme de feu », ce qui indique les services très importants que les anges accomplissent selon la volonté de Dieu — mais à son Fils il a dit « Ton trône, ô Dieu, est éternel, le sceptre de ton règne est un sceptre d’équité. Tu as aimé la justice et tu as haï l’iniquité c’est pourquoi ô Dieu, ton Dieu t’a oint d’une huile de joie au-dessus de tes égaux. » (versets 7-9 ; Psaume 104 : 4 ; 45 : 6-7).
Au verset 13, Paul demande aux frères hébreux « Et auquel des anges a-t-il jamais dit : Assieds-toi à ma droite jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied ? » Cet exposé, chargé d’honneur, a été fait à Jésus par le prophète David, qui, comme l’indique Paul, fait apprécier la gloire à laquelle le Fils bien-aimé de Dieu a été exalté, et aussi la grande autorité avec laquelle il a parlé au peuple de Dieu dans « ces derniers jours ».
Combien la foi de ces chrétiens hébreux dut-elle être fortifiée Ils avaient accepté Christ, mais n’avaient peut-être pas réalisé entièrement la manière merveilleuse par laquelle il avait été annoncé par les prophètes d’Israël et jusqu’à quel point Dieu l’avait exalté et se servait de lui comme canal de vérité pour son peuple.
Paul commence sa lettre aux Hébreux en leur rappelant que le Dieu d’Israël, en parlant à leurs pères par les prophètes, l’a fait « à plusieurs reprises et de plusieurs manières ». Combien ceci est vrai ! Le grand plan de Dieu pour la rédemption et la restauration humaine n’est pas écrit par les prophètes en se suivant, mais comme le dit l’un des prophètes, « un peu par ici, un peu par-là » – ou, comme le dit Paul, « à plusieurs reprises et de plusieurs manières ». Néanmoins, lorsque les différentes parties de la vérité rapportées par les prophéties, par la promesse et par l’illustration, sont rassemblées, le bienveillant plan de Dieu ressort de sa Parole en une harmonie et une beauté resplendissantes.
Jusqu’à l’arrivée de Jésus, le témoignage des prophètes fut compris comme assurant le rétablissement de la race humaine à la vie sur cette terre. L’apôtre Pierre, dans Actes 3 : 19-21, se servit du mot « rétablissement » pour décrire cette espérance et déclare que des « temps de rétablissement » ont été annoncés « par la bouche de ses saints prophètes », depuis le commencement du monde. Les pères d’Israël comprirent que ce projet gigantesque de rétablissement de la race humaine sera accompli par un Messie que le Dieu d’Israël enverra, et Jésus était naturellement ce Messie.
Si la foi en Christ, comme étant « l’envoyé de Dieu », fortifia des chrétiens hébreux et renouvela leur zèle pour la cause divine, ils avaient besoin d’être assurés qu’Il viendrait pour accomplir ce dessein bienveillant de leur Dieu. Jésus ne pouvait être le Messie de la promesse s’il n’accomplissait pas ce que Dieu avait annoncé par leurs prophètes. Le prophète David fut un de ceux qui annoncèrent les « temps de rafraîchissement » et il fit ressortir l’intérêt que Dieu porte à sa création humaine, manifesté par sa promesse d’envoyer un Messie pour « visiter » l’humanité afin d’accomplir ce dessein.
Se rapportant à la création de l’homme, David dit dans sa prophétie qu’il fut fait « de peu inférieur aux anges » et que la domination lui fut donnée et que tout fut « mis sous ses pieds ». La prophétie implique que la « visite » d’un représentant de Dieu sur terre aurait pour effet de rétablir cette domination perdue par l’homme. La prophétie de David est rapportée par le Psaume 8 : 4-8 et Paul la cite au second chapitre de sa lettre aux Hébreux (versets 6-8) et, dans son commentaire, il montre que le début de son accomplissement a été réalisé par Jésus.
En citant la prophétie, Paul explique « cependant, nous ne voyons pas encore maintenant que toutes choses lui [à l’homme] soient soumises. Mais celui qui a été abaissé pour un peu de temps au-dessous des anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur, à cause de la mort qu’il a soufferte, afin que par la grâce de Dieu, il souffrît la mort pour tous » (versets 8, 9). Paul applique la prophétie de David à Jésus, celui que le Créateur envoya pour « visiter » la race humaine dans le dessein de rétablir la domination perdue. Mais, comme le dit Paul, la domination n’est pas encore rétablie, quoiqu’un pas important en vue de cette réalisation ait été fait. Jésus fut « fait chair », « un peu au-dessous des anges », comme le fut Adam. « courronné de gloire et d’honneur » comme Adam, « afin que par la grâce de Dieu il souffrît la mort pour tous ».
Il fut important que Jésus « souffrît la mort pour tous », afin que la sentence de mort pût être supprimée et le chemin préparé pour le rétablissement de l’homme comme avant la perte de sa domination. Ainsi, comme le dit Paul, si nous ne voyons pas la prophétie déjà accomplie, nous « voyons » le début de son accomplissement dans l’œuvre rédemptrice de Jésus.
D’AUTRES FILS
Après avoir expliqué ce point aux frères hébreux, afin de leur rendre l’assurance de l’accomplissement par Jésus du dessein divin exprimé par leurs prophètes, Paul introduit un autre point de vérité qui avait pour but de les aider à mieux comprendre les voies du Seigneur. C’était le fait que « beaucoup de fils » devaient être conduits à la Gloire, par les souffrances en suivant Jésus, le « Prince » de leur salut (chapitre 2 : 10).
Nous avons appris par Jésus et par Paul que le chemin du chrétien est un chemin étroit et difficile. Jésus dit : « Etroite est la porte, resserré le chemin qui mène à la vie et il y en a peu qui les trouvent. » (Matthieu 7 : 14). La « vie » dont parle Jésus est « l’honneur, la gloire et l’immortalité » mentionnés par Paul, qui, comme il le dit, ne peuvent être obtenus que par la « persévérance à bien faire » (Romains 2 : 7).
Les frères hébreux étaient sans doute bien familiarisés avec les prophéties de l’Ancien Testament concernant le royaume messianique et les bénédictions qu’il devait apporter au peuple. Ils étaient convaincus que Christ était le Messie, mais ils ne réalisaient pas qu’il y aurait une longue période d’attente avant son retour et l’établissement de son royaume. Au chapitre 10, versets 36 et 37, Paul écrit « Car vous avez besoin de persévérance, afin qu’après avoir accompli la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis. Encore un peu, un peu de temps celui qui doit venir viendra et il ne tardera pas. ».
Au début de leur carrière chrétienne, ces frères hébreux ont soutenu un grand combat au milieu des souffrances, et Paul dit : « Vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens » (chapitre 10 : 32-34). Ils savaient que la cause chrétienne était impopulaire, mais pensaient sans doute que Christ reviendrait bientôt et qu’ils partageraient alors la gloire de son royaume et leurs souffrances seraient terminées. Ainsi, dans toute sa lettre, Paul exhorte à la patience, et, pour les aider à rester fidèles, il leur explique la raison des souffrances chrétiennes. Le « Prince », par ses souffrances, fut reconnu digne d’être exalté, de même « beaucoup de fils » appelés à régner avec lui, dans son royaume, doivent prouver leur fidélité dans les épreuves.
UNE PRÊTRISE SPIRITUELLE
Le chapitre 3, verset 1, dit : « C’est pourquoi, frères saints, qui avez part à la vocation céleste, considérez l’apôtre et le souverain sacrificateur de la foi que nous professons, Christ-Jésus. » Nous avons appris de Jésus, du livre des Actes et des précédentes lettres de Paul, que pendant cet âge les disciples de Jésus sont participants d’un « haut appel », invités à souffrir et mourir avec Jésus afin de vivre et régner avec lui. Paul les encourage en leur disant « Affectionnez-vous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre. » (Colossiens 3 : 1-3). Paul parle du même « haut appel » lorsqu’il écrit aux frères hébreux, « frères saints qui avez part à la vocation céleste ».
Cette pensée en elle-même n’est pas nouvelle, mais Paul introduit une vérité importante et vitale de plus, en expliquant que, comme frères de Christ, nous devrions nous considérer comme membres d’un ordre de prêtrise dont Christ est le souverain Sacrificateur. Ce langage aurait eu peu de signification pour la plupart des Gentils vivant aux jours de Paul, mais les Juifs savaient ce qu’est un sacrificateur, car la prêtrise, composée d’un souverain sacrificateur et de sacrificateurs, accomplissait les services religieux de leur nation pendant des siècles, depuis leur sortie d’Egypte, sous la conduite de Moïse. Le premier souverain sacrificateur d’Israël fut Aaron, le frère de Moïse, et ses fils étaient les sacrificateurs. Au chapitre 8, verset 5, Paul dit que ces sacrificateurs servirent « d’image et représentaient des choses célestes ».
Nous apprenons, de la lettre de Paul à Timothée, que des chrétiens doivent « dispenser droitement la parole de vérité » (2 Timothée 2 : 15). Ceci est très important par rapport au temps dans le plan de Dieu. Différentes périodes sont mises à part dans lesquelles certaines phases du plan divin sont accomplies. Il est également vrai que quelques-unes des promesses de la Bible décrivent un salut céleste, tandis que d’autres se rapportent aux bénédictions du rétablissement sur la terre. Voici que Paul introduit un autre aspect de la vérité, qui est le type ou les « ombres » comme il l’appelle. Dans sa lettre aux Hébreux, il attache beaucoup d’importance aux leçons enseignées par Dieu dans les services religieux, typiques d’Israël et à la structure du tabernacle érigé dans le désert, qui fut le centre de leur lieu d’adoration.
Au chapitre 3, verset 1, il indique que Jésus est représenté par leur souverain sacrificateur et ses disciples dans cette illustration par les sacrificateurs. Paul maintient ce point de vue général à travers toute sa lettre. L’œuvre des sacrificateurs d’Israël fut surtout celle d’offrir des sacrifices ; de même, comme sacrificateurs dans l’antitype, nous offrons des sacrifices, non pas constitués par des animaux, mais de nous-mêmes, en suivant l’exemple de Jésus, qui sacrifia sa vie pour la vie du monde. Vus ainsi, les « frères » de Jésus, ces « beaucoup de fils » qui participeront à sa Gloire, ne sont pas représentés par la nation d’Israël entière, mais par les sacrificateurs de cette nation. Il est très important de se souvenir de cette distinction en examinant les leçons importantes de cette épître.
LA SACRIFICATURE SELON L’ORDRE DE MELCHISÉDEK
Paul revient aux jours d’Abraham pour tirer une leçon des agissements de Dieu avec son peuple au temps du sacrificateur nommé Melchisédek. Il cite une prophétie de l’Ancien Testament pour montrer l’intention divine de considérer Melchisédek comme un type, ou une illustration d’une plus grande sacrificature à venir, dont Jésus serait le souverain sacrificateur. Il cite du Psaume 110 : 4 : « Tu es sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek. » (Hébreux 7 : 17).
Une partie du 7ème chapitre aux Hébreux est destinée à leur démontrer que Jésus était l’anti-type de Melchisédek. La sacrificature d’Aaron était de la plus haute importance pour les Israélites. Il est probable que la plupart d’entre eux ignoraient que, bien des siècles avant Aaron, Dieu avait autorisé Melchisédek à servir comme sacrificateur et organisé son service pour enseigner une leçon qui n’était pas comprise dans le type de la sacrificature d’Aaron. La sacrificature d’Aaron symbolisait l’œuvre de sacrifice de Christ et de ses disciples. Mais Paul explique que Melchisédek était Roi et sacrificateur et que son service était non seulement une image de la sacrificature anti-typique pendant le présent âge du sacrifice, mais aussi celle de l’assemblée du corps de Christ glorifié pendant l’âge à venir, c’est-à-dire au temps du royaume.
Paul dit de Melchisédek qu’il est « sans père et sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours, ni fin de vie — mais qui est rendu semblable au Fils de Dieu. Ce Melchisédek demeure sacrificateur à perpétuité. » Ceci veut dire que Melchisédek était sans père et sans mère dans la sacrificature. Des archéologues ont découvert que les gouverneurs régionaux du temps de Melchisédek, institués par le pharaon d’Egypte, furent obligés de déposer ce serment : « Ce ne fut pas mon père ni ma mère qui m’ont établi dans ma fonction, mais ce fut le bras puissant du roi. »
Il est probable que Melchisédek fut établi roi dans ces conditions, l’Eternel le reconnut comme un sacrificateur pouvant recevoir la dîme et offrir des sacrifices. Ceci confirmerait la déclaration de Paul qu’il fut sans père et sans mère dans la sacrificature et que son établissement et service furent une représentation du service combiné de sacrificateur et roi. Christ n’a pas été chargé de sa mission par son père ou sa mère, mais par Dieu directement et il n’a pas de successeur. Jésus gouvernera comme Roi pendant le règne de mille ans. Les « frères », qui souffrent et meurent avec lui, lui seront associés comme rois. Le présent âge est un âge de sacrifice et dans cet aspect du service, Jésus et son Eglise sont représentés par la sacrificature d’Aaron et les services qu’ils accomplirent pendant l’âge judaïque.
Dans sa lettre aux Hébreux, comme dans ses autres épîtres, Paul encourage les frères à la fidélité, en considérant l’exemple de Christ et sa fidélité à la cause divine. Il n’y a que la méthode d’approche et le langage qui changent. Aux saints de Colosse, Paul écrit, « cherchez les choses d’en haut » où Christ est assis à la droite de Dieu. (Colossiens 3 : 1-3). Aux frères hébreux, il parle d’espérance « que nous possédons comme une ancre de l’âme, sûre et solide. Elle pénètre au-delà du voile là où Jésus est entré pour nous comme précurseur, ayant été fait souverain sacrificateur pour toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (chapitre 6 : 19-20).
Le croyant Hébreu savait que l’expression « au-delà du voile » se rapportait au « Tabernacle dans le désert ». Lorsque l’Eternel donna les instructions à Moïse au sujet de la construction du tabernacle et de ses fournitures, il dit « aie soin de faire tout d’après le modèle qui t’a été montré sur la montagne » (Exode 25 : 9, 40 ; Hébreux 8 : 5). Un manque d’obéissance était puni par la mort. L’importance de tout faire « d’après le modèle » résidait dans le fait que ces choses étaient désignées pour être une « image ou ombre des biens à venir » (Hébreux 10 : 1).
LE TABERNACLE
Notons brièvement quelques-uns des aspects principaux du tabernacle, afin de mieux comprendre la pensée de Paul quand il dit que Jésus est « entré pour nous au-delà du voile comme précurseur ». Le tabernacle était de forme rectangulaire et mesurait 10 coudées de large, 10 coudées de haut et 30 coudées de long et était couvert par quatre grandes couvertures, posées l’une sur l’autre. L’ouverture de la façade était fermée par une courtine appelée le premier voile. L’intérieur était divisé par un rideau appelé le « second » ou « dernier voile ». Cette courtine était suspendue dans l’intérieur à 20 coudées de l’ouverture de la façade, de manière à diviser le tabernacle en deux appartements. Le premier de ces appartements, le plus grand, qui avait 10 coudées de large et 20 coudées de long était appelé le « Saint ». Le second appartement, celui qui était en arrière, de 10 coudées de large et 10 coudées de long était appelé le « Très Saint ».
Le tabernacle était entouré d’une cour ou « Parvis » clôturée par des courtines de lin blanc, mesurant 50 coudées de large et 100 coudées de long. Son entrée appelée « Porte » se trouvait du côté Est placée en face du premier voile du tabernacle. Cette « Porte » était de lin blanc.
Au centre du Parvis à une distance du tiers de la Porte au tabernacle, se trouvait un autel appelé « l’autel d’airain ». Cet autel était en bois recouvert de cuivre. Entre l’autel d’airain et le tabernacle se trouvait « la cuve ». Elle était faite de cuivre poli.
Dans le premier appartement du tabernacle, le « Saint » se trouvait à droite la « table des pains de proposition » appelée ainsi parce qu’il y avait toujours douze pains sans levain. A gauche se trouvait le « chandelier » à sept branches. Plus loin, tout près du « voile » se trouvait un petit autel de bois recouvert d’or, « l’autel des parfums ».
Au-delà du « voile » dans le « Très Saint » il n’y avait qu’un seul meuble — « l’arche de l’alliance », sorte de coffre rectangulaire, fait de bois, recouvert d’or pur.
Par-dessus et tirés de la même masse se trouvaient deux chérubins en or battu. Leurs ailes étaient ouvertes commue prêtes pour le vol. Placés face à face, ils regardaient le couvercle d’or de l’arche. Ce couvercle est appelé le « Propitiatoire ». Une lumière surnaturelle appelée « Shékinah » apparaissait sur le Propitiatoire et brillait entre les chérubins.
C’est à cette partie du tabernacle que Paul se rapporte par l’expression « au-delà du voile » où Jésus est entré comme précurseur; et au chapitre 9, verset 24, il dit « car Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme en imitation du véritable, mais il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu ».
Le Parvis du tabernacle, entouré de lin blanc, représente la pureté typique de ceux qui y servent. Symboliquement nos corps sont rendus acceptables par Christ. Dans une autre lettre, Paul dit « sanctifiée par la Parole – purifiée par le baptême d’eau » (Ephésiens 5 : 26). En Hébreux 10 : 22 il parle de nos « corps lavés d’une eau pure ». Ceci est représenté par les sacrificateurs se lavant dans la cuve du parvis.
Cependant, notre nouvelle nature est représentée se trouvant dans le « Saint du tabernacle » où nous mangeons des « pains de proposition », la parole de Dieu. Là nous sommes éclairés par le chandelier d’or représentant la lumière de la parole de Dieu répandue sur son peuple. Là nous offrons nos louanges à Dieu sur l’autel d’or, sur lequel les sacrificateurs offraient de l’encens, encouragés à la fidélité par la certitude que Christ, notre prédécesseur, est derrière le voile et que si nous sommes fidèles, nous le rejoindrons et serons éternellement avec le Seigneur.
Paul dit que « c’est au-delà du voile » que notre espérance est ancrée. C’est l’espérance dont il parle dans les versets précédents. Commençant par le verset 13 du chapitre 6 il parle de la promesse que Dieu a faite à Abraham, la promesse que par sa semence toutes les familles de la terre seront bénies. Il fait ressortir que Dieu a confirmé sa promesse par un serment et explique que nous avons donc « deux choses immuables » sur lesquelles nous pouvons baser notre espérance — la promesse de Dieu et le serment par lequel il la confirme. C’est l’espérance résultant de ce serment qui est ancrée « au-delà du voile ».
L’ANCIENNE ET LA NOUVELLE ALLIANCE
Après la sortie d’Egypte sous la conduite de Moise, Dieu conclut une alliance avec les Hébreux. La loi qui leur fut donnée fut abrégée et est résumée dans les dix commandements écrits sur des tables de pierre. Du sang fut répandu pour « sceller » l’alliance. Paul écrit « Moise, après avoir prononcé devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs, avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le livre lui-même et sur tout le peuple, en disant : Ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Il fit pareillement l’aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte. Et presque tout d’après la loi est purifié avec du sang et sans effusion de sang, il n’y a pas de pardon ». (Hébreux 9 : 19-22).
Au cours de l’étude de l’Ancien Testament nous avons appris que Dieu promit de faire une « nouvelle alliance » avec la nation d’Israël et que cette alliance sera étendue à toute l’humanité — tous ceux qui dans les conditions favorables de l’âge messianique, démontreront leur désir sincère de se retrouver en harmonie avec Dieu pour le servir de tout leur cœur (Jérémie 31 : 31-34). Dans sa lettre aux frères, Hébreux Paul rappelle cette Nouvelle Alliance promise et montre que Jésus en sera le médiateur, comme Moise fut le médiateur de l’Ancienne Alliance.
Comme l’Ancienne Alliance de la loi fut inaugurée par le sang de « taureaux et de boucs » ainsi la Nouvelle Alliance est scellée par du sang — le sang de Jésus-Christ. Un temps considérable fut nécessaire pour la préparation de l’inauguration effective de l’Ancienne Alliance, ainsi un âge entier — le présent âge de l’Evangile — est nécessaire pour la préparation de l’inauguration de la Nouvelle Alliance promise.
Une alliance est une convention, un accord de compréhension et d’harmonie. L’humanité fut privée de la communion avec Dieu à cause du péché, mais par Christ il a été pourvu à une occasion pour le peuple de rentrer en harmonie avec son Créateur. Cette œuvre de réconciliation du monde avec Dieu est décrite dans sa promesse de « faire une nouvelle alliance » avec le peuple.
En 2 Corinthiens 5 : 18, Paul dit que Dieu a donné aux disciples de Jésus le « ministère de la réconciliation ». En 2 Corinthiens 3 : 1-3, il dit que pendant le présent âge, Dieu écrit sa loi dans le cœur de ces ministres de la réconciliation, tout comme dans le type sa loi fut écrite sur des tables de pierre. Ainsi les « appelés » de cet âge sont préparés pour être associés avec Jésus dans son œuvre future où une Nouvelle Alliance sera faite avec la « maison d’Israël et avec la maison de Juda » (Jérémie 31 : 31). Ils révèlent leur dignité pour cette position future élevée en s’offrant eux-mêmes en sacrifice comme le fit Jésus.
LE GRAND « JOUR DE RÉCONCILIATION »
L’un des services principaux dans le tabernacle type, celui dont Paul s’inspire en écrivant sa lettre aux Hébreux, est celui du « jour d’expiation et de réconciliation ». Chaque année ce service d’expiation symbolique pour les péchés d’Israël, se répétait le 10e jour du 7e mois.
D’abord un jeune taureau était sacrifié — son sang était porté dans le « Très Saint » du tabernacle et le propitiatoire en était aspergé. La graisse et les organes vitaux étaient brûlés sur l’Autel d’airain. Sa chair et ses entrailles étaient brûlées hors du camp d’Israël.
Aussitôt après le sacrifice du taureau, un bouc était sacrifié de la même manière que le taureau et sa chair était également brûlée hors du camp.
En rapport avec le sacrifice de ces animaux, le souverain sacrificateur prenait un brasier de charbons ardents de dessus l’autel, les plaçait sur l’autel d’or dans le « Saint » et mettait de l’encens sur ce feu. Un parfum d’une odeur agréable se répandait et pénétrait jusqu’au-delà du second voile dans le « Très Saint ». Il y avait d’autres détails dans ce service, mais c’est de ceux-là que Paul a tiré ses illustrations dans sa lettre aux Hébreux.
Au chapitre 13 et particulièrement aux versets 10 et 13, Paul indique que la vie chrétienne de sacrifice était représentée dans le jour de réconciliation d’Israël. Il dit : « nous avons un autel dont ceux qui font le service au tabernacle n’ont pas le pouvoir de manger ».
D’autres sacrifices étaient offerts par les sacrificateurs d’Israël dont ils avaient le privilège de manger la chair, mais ce n’était pas le cas de ceux qui étaient offerts au jour de réconciliation. Aucune partie des animaux sacrifiés ce jour-là ne devait être mangée. Paul était un étudiant attentif de l’Ancien Testament et comprit le règlement divin concernant les offrandes et sacrifices. Certains de ces sacrifices typiques étaient des sacrifices « d’actions de grâces », certains des « sacrifices de culpabilité » et d’autres des « sacrifices d’expiations ». Les règles sur les « sacrifices d’expiation » sont rapportées par le 6ème chapitre du Lévitique au verset 23 qui dit : « mais on ne mangera aucune victime expiatoire dont on apportera du sang dans la tente d’assignation, pour faire l’expiation dans le sanctuaire : elle sera brûlée au feu ».
En continuant Paul donne l’application du type en disant : « Les corps des animaux dont le sang est porté dans le sanctuaire (le Très Saint) par le souverain sacrificateur pour le péché, sont brûlés hors du camp. C’est pour cela que Jésus aussi, afin de sanctifier le peuple par son sang a souffert hors de la porte. Sortons donc pour aller à lui, hors du camp, en portant son opprobre » (chapitre 13 : 10-13).
Nous avons vu que deux animaux étaient sacrifiés au jour de réconciliation, les corps des deux animaux étaient brûlés hors du camp ou « hors de la porte ». Paul nous montre que le premier de ces animaux — Le taureau — représente Jésus ; le second — le bouc — représente les disciples de Jésus, les « appelés » du présent âge.
Trois aspects de l’œuvre de sacrifice de cet âge furent illustrés au jour de réconciliation typique.
La graisse et les organes vitaux des corps brûlés sur l’autel d’airain dans le parvis, illustraient la valeur, le mérite du sacrifice, aux yeux de Dieu et de son peuple. Le sacrifice de Jésus était parfait, « saint, innocent, sans tache, séparé des pécheurs » (Hébreux 7 : 26). Notre sacrifice est considéré parfait par lui. L’encens brûlant sur l’autel d’or représente, comme le décrit Paul, un sacrifice de louanges c’est-à-dire le fruit des lèvres qui confessent son nom (chapitre 13 : 15). Les corps brûlant en dehors de la « porte » illustrent l’ignominie et les persécutions du monde. La mauvaise odeur des corps brûlés était sans doute désagréable aux Israélites et c’est ainsi que la vie de sacrifices du peuple de Dieu apparaît au monde incroyant.
La valeur de cette information adressée aux frères Hébreux est apparente. Ils étaient découragés à cause de leurs souffrances comme chrétiens. Paul fait ressortir la raison de leurs souffrances et la part importante qu’ont leurs sacrifices dans l’accomplissement du plan de Dieu pour la réconciliation du monde avec lui-même. Il leur dit qu’ils souffraient pour la même raison que Jésus et que leur fidélité en déposant leur vie en sacrifice est considérée par Dieu comme une part vitale dans la réconciliation future du monde sous la Nouvelle Alliance.
UNE AUTRE CLASSE
Au chapitre 9, verset 13, Paul parle non seulement du sang des taureaux et des boucs, mais aussi de « la cendre d’une vache répandue sur ceux qui sont souillés » comme s’il faisait allusion à un autre groupe de serviteurs de Dieu, qui furent en quelque sorte représentés dans les services du tabernacle.
Revenant au type, nous voyons que dans le sacrifice de la génisse rousse, son sang n’était pas porté dans le Très saint pour être aspergé sur le propitiatoire, mais répandu dans la direction ou contre l’autel d’airain dans le parvis, ce qui représente une classe de personnes qui sont en harmonie avec l’œuvre de réconciliation de Christ typifié par l’autel, mais n’ont pas eu l’occasion de suivre ses traces, une telle catégorie est prévue dans le plan de Dieu.
Nous avons appris que l’appel hors du monde de ceux qui vivront et régneront avec Christ dans la phase spirituelle de son royaume débuta à Pentecôte. Mais les livres de l’ancien Testament révèlent qu’il y eut beaucoup de serviteurs de Dieu fidèles dans les âges précédents commençant avec Abel le juste. Tous les saints prophètes de Dieu y sont compris et beaucoup d’autres encore. Jean-Baptiste, quoiqu’il n’écrivit point de livre, fut en réalité le dernier des prophètes et Jésus dit de lui « parmi ceux qui sont nés de femme, il n’en a point paru de plus grand que Jean-Baptiste » (Matthieu 11 : 11).
Les anciens dignes n’auront pas part à la phase spirituelle du royaume de Christ comme gouverneurs, mais ils seront les serviteurs dans ce royaume. Jésus dit qu’il en viendra de l’orient et de l’occident, du nord et du midi ; et ils se mettront à table dans le royaume de Dieu. Se mettre à table avec eux, signifie qu’ils les reconnaîtront comme leurs instructeurs des lois du royaume (Luc 13 : 28, 29). Le Psaume 45 : 17 dit qu’ils seront établis « princes dans tout le pays ». Ils ne sont pas récompensés comme les « appelés » de cet âge quoiqu’ils aient prouvé leur fidélité à l’Eternel en souffrant pour sa cause, certains même jusqu’à la mort.
Pour encourager les frères Hébreux, Paul appelle leur attention au 11ème chapitre sur la fidélité de ces « anciens dignes » et démontre combien merveilleusement ils la manifestèrent. Il parle d’Abel, d’Enoch, de Noé, d’Abraham, d’Isaac, de Jacob, de Sara, de Joseph, de Moise, de David, de Samuel et d’autres en disant qu’il y en a encore beaucoup d’autres qu’il ne peut citer faute de temps. Il dit qu’ils erraient dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre. « Tous ceux-là à la foi desquels il a été rendu témoignage n’ont pas obtenu ce qui leur était promis. Dieu ayant en vue quelque chose de meilleur pour nous (l’Eglise) afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à ta perfection » (Hébreux 11 : 23-40).
Ici l’apôtre introduit à nouveau l’élément temps dans le plan de Dieu. Tous les fidèles de Dieu qui vécurent avant le premier avènement de Christ, nous dit-il, doivent attendre jusqu’à ce que « nous » ceux du présent âge soient prêts pour recevoir leur part dans le royaume, « afin qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection ». Ces anciens dignes souffraient courageusement, dit Paul « afin d’obtenir une meilleure résurrection » (chapitre 11 : 35). Ils auront part à cette « meilleure résurrection » par le fait qu’ils ressusciteront parfaits et seront ainsi qualifiés pour être les représentants humains de Christ et de son Eglise qui constitueront le domaine spirituel du royaume.
Connaître leur fidélité à Dieu dans les circonstances difficiles par lesquelles ils ont passé devrait nous engager à une fidélité d’autant plus grande. Paul réalise que ce fait sera un grand encouragement pour les frères Hébreux. Au verset 1 du chapitre 12 il parle des anciens dignes comme « d’une grande nuée de témoins » et puisque leurs vies témoignent de la puissante garde de Dieu, il dit « Rejetons tout fardeau et le péché qui nous enveloppe si facilement et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » (chapitre 12 : 1).
Ensuite l’apôtre nous rappelle le plus grand exemple de tous, Jésus lui-même « ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie et s’est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point l’âme découragée » (chapitre 12 : 2-4).
Paul dit que ce fut la « joie » qui lui était réservée qui lui fit supporter la croix la joie d’accomplir le dessein du Père de bénir toutes les familles de la terre, la joie d’être alors à nouveau en présence de son Père et d’être alors « à la droite du trône de Dieu ». Cette joie était le résultat de sa foi dans les promesses de Dieu.
Paul souhaite pour les frères Hébreux ainsi que pour nous, que nous réalisions qu’une joie nous est également réservée, la joie d’être assis avec lui sur son trône et de participer à son œuvre future de bénédiction pour toute l’humanité pendant les « temps de rétablissement de toutes choses ». Au chapitre 12 verset 18-28 il résume les pensées importantes présentées dans sa lettre et rappelle ainsi aux frères Hébreux la joie qui leur est réservée par les promesses de Dieu.
Le verset 18 nous fait revenir au temps de l’inauguration de l’alliance de la loi typique. En ce temps-là il y eut des démonstrations miraculeuses de la puissance divine, un spectacle saisissant, chacun fut dans la crainte à la vue de la puissance de Dieu. Au verset 21 il dit que « ce spectacle était si terrible que Moise dit : je suis épouvanté et tout tremblant ».
Nous ne nous sommes pas approchés de cette montagne, mais, dit-il « de la montagne de Sion de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges, de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance » (verset 22-24).
Des symboles complémentaires servent dans cette description le mont Sion, la Jérusalem céleste. Ce sont des symboles du royaume de Christ. Jérusalem était la capitale de la Judée et le mont Sion le siège gouvernemental de Jérusalem. Les croyants juifs comprendront aisément que la référence de Paul à la « Jérusalem céleste » signifie le royaume de Christ dans lequel ils espéraient avoir leur part.
Paul dit « vous vous êtes approchés » comme s’ils s’avançaient vers elle. Notons que les frères Hébreux ne sont pas « venus à la montagne de Sion » dans le sens d’y être entrés et d’avoir reçu une part du royaume messianique, parce qu’il n’était pas encore établi à ce moment-là.
Paul dit aussi, que nous nous sommes approchés des myriades qui forment le chœur des anges. David dit que l’homme fut créé un peu inférieur aux anges. La Bible indique clairement qu’il y a des êtres spirituels appelés anges. Au premier chapitre de cette lettre, Paul dit d’eux « ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (verset 14). Jésus en parlant de ces mêmes anges dit : ils « voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux » (Matthieu 18 : 10).
C’est une pensée précieuse de réaliser que Dieu se sert d’anges comme serviteurs pour garder sou peuple sur cette terre. Et Paul nous dit qu’une de nos joies actuelles est de considérer le temps où ressuscités comme êtres spirituels, nous connaîtrons ces myriades qui forment le chœur des anges.
Nous nous approchons également pour être réunis à « l’assemblée générale » de l’Eglise des premiers-nés. Les premiers-nés d’Israël étaient sous la protection du sang de l’agneau pascal avant la sortie d’Egypte. Après la sortie d’Egypte la tribu de Lévi remplaça les premiers-nés et ils devinrent les serviteurs religieux du peuple. C’est de la tribu de Lévi que les sacrificateurs d’Israël étaient choisis. Là encore, Paul classe l’Eglise, les « appelés » de cet âge, dans le rang des serviteurs du plan divin, par lesquels les bénédictions divines se répandront sur d’autres. Quelle joie ce sera de rencontrer tous les « appelés » comme — Pierre, Paul et tous ceux qui sont morts pendant l’âge, en suivant les traces de Jésus. Oui et ce sera plus merveilleux encore quand les frères Hébreux et tous les fidèles de cet âge rencontreront « Dieu, le juge de tous » — « le Dieu de grâce », le Dieu qui « tant aima le monde qu’il donna son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point mais qu’il ait la vie éternelle ». Quelle joie fut présentée aux frères Hébreux et quel encouragement cela devrait être pour nous !
« Des esprits des justes parvenus à la perfection ». Cette expression est une référence aux anciens dignes, ceux qui bénéficièrent de l’amitié de Dieu à cause de leur fidélité à ses promesses, une fidélité éprouvée, parce qu’ils attendaient, comme dit Paul, la cité (le royaume) qui a de solides fondements, dont Dieu est l’architecte et le constructeur (Hébreux 11 : 10) Ce sont ceux-là qui seront rendus parfaits après que les « appelés » de cet âge auront tous achevé leur course et seront unis à leur Seigneur et Tête, Christ-Jésus.
Alors les frères Hébreux fidèles et tous tes vrais consacrés de l’âge entier seront avec Jésus, le « médiateur de la Nouvelle Alliance ». La Nouvelle Alliance entrera alors en vigueur et l’humanité entière, en commençant par la « maison d’Israël et la maison de Juda », sera réconciliée avec Dieu. Alors personne n’aura besoin de dire à son voisin : « Connaissez l’Eternel, car tous le connaîtront, depuis le plus petit jusqu’au plus grand » (Jérémie 31 : 31-34).
CE QUI NE PEUT ÊTRE ÉBRANLÉ
Dans les premiers versets de sa lettre, Paul rappelle aux frères Hébreux que Dieu leur a parlé par son Fils. Pour cette raison il les engage au chapitre 2, verset 1, de « s’attacher aux choses entendues ». Ceci est important pour tous les chrétiens. Dieu parla à Israël au Mont Sinaï lorsque l’alliance de la loi fut inaugurée par Moise. Paul rappelle cet événement aux frères Hébreux et se place ensuite dans une vision prophétique à la fin de l’âge de l’Evangile, décrivant un « ébranlement » général qui aura lieu et au cours duquel seules les choses inébranlables subsisteront, chapitre 12 : 25-27.
Paul cite la prophétie d’Aggée, chapitre 2, versets 6 et 7. Au verset 7 l’Eternel dit : « J’ébranlerai toutes les nations et le désir de toutes les nations viendra ». D’autres prophéties révèlent que cet ébranlement est en réalité le prophétique « temps de détresse » par lequel l’âge se termine. C’est une détresse qui ébranlera le monde jusqu’à la disparition complète de toutes ses mauvaises institutions et de toutes les œuvres orgueilleuses de l’homme ; et le royaume de Christ sera édifié sur ces ruines.
Paul termine cette partie de sa leçon en disant « C’est pourquoi recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable avec piété et crainte » (verset 28). Ainsi l’apôtre nous rappelle encore que l’objectif principal de la vie du Chrétien est de participer au temps prévu par Dieu, avec Christ à son royaume, ce royaume messianique promis, le royaume dans lequel la volonté de Dieu sera faite sur la terre, comme elle est maintenant faite dans les cieux.
Gardez-vous de refuser d’entendre celui (Jésus) qui parle (chapitre 12 : 25). Par Jésus et son œuvre de sacrifice pour l’Eglise et le monde chaque trait du plan de Dieu se réalisera exactement au temps prévu comme Dieu l’a décidé.
Cette lettre révèle que ce plan contient des choses merveilleuses pour les disciples de Jésus ! Eux aussi sont fils de Dieu, des fils que leur frère aîné n’a pas honte d’appeler « frères » (chapitre 2 : 11-12). Ils sont membres de la même sacrificature que Jésus (chapitre 3 : 1). Il est notre souverain sacrificateur qui « compatît à nos faiblesses, il a été tenté comme nous en toutes choses, sans commettre de péché » (Hébreux 4 : 15).
De plus, comme l’explique Paul aux frères Hébreux, nous participerons aussi avec Jésus comme sacrificateurs à son trône, représentés par Melchisédek et associés comme ministres de la réconciliation en établissant la Nouvelle Alliance avec Israël et le monde entier. Par la grâce de Dieu nous avons le privilège d’aspirer à être exaltés avec lui et d’être en présence de notre Dieu que nous avons appris à aimer et que nous désirons servir de tout notre cœur, de toute notre pensée, de toute notre âme et de toutes nos forces.
« Car nous n’avons point ici-bas de cité permanente » dit Paul (chapitre 13 : 14). Une « cité » sert dans la Bible pour symboliser un gouvernement ou royaume. Ainsi, comme le dit Paul, nous « cherchons celle qui est à venir », le royaume de Christ. Nous la cherchons en déposant notre vie avec Christ, afin que nous vivions et régnions avec lui dans son royaume. Et nous cherchons ce royaume parce que nous savons que lorsqu’il sera pleinement établi sur la terre, tant de merveilleuses bénédictions de santé et de vie en découleront et la paix et la joie prédites par tous les saints prophètes de Dieu, depuis le commencement du monde, seront une réalité. Vraiment la perspective est glorieuse !