Paul conseille L’Église

LE Livre des Actes (les Actes des Apôtres) nous renseigne au sujet de la conversion de Saul de Tarse, qui, d’abord mal orienté, s’acharnait, dans son zèle pour Dieu, à persécuter les disciples de Jésus. Ce même Saul fut ensuite « saisi » par le Seigneur, pour être l’un des douze apôtres, en remplacement de Judas qui avait trahi Jésus. Son nom fut changé en celui de Paul. Paul fit alors preuve, au service du Maître, d’autant de zèle qu’il en avait précédemment déployé pour persécuter les disciples. En coopération avec d’autres fidèles, il institua plusieurs assemblées de chrétiens. Outre l’activité qu’il manifesta à Jérusalem, et dans d’autres villes de la Palestine, il entreprit des voyages missionnaires à travers l’Asie Mineure, la Macédoine et la Grèce.

Mais Paul ne fut pas seulement un fidèle et extraordinaire prédicateur itinérant de l’Evangile. Il écrivit en effet des lettres d’édification et d’encouragement aux diverses Eglises de son temps et aussi, directement, à quelques croyants.

Ces lettres figurent dans la Bible, juste après les Actes des Apôtres. Elles sont appelées « épîtres Pauliniennes » et sont au nombre de quatorze. Les assemblées ou « Eglises » auxquelles elles sont destinées se trouvaient à Rome, Corinthe, Ephèse, Philippes, Colosses, Thessalonique et en Galatie. Deux lettres sont adressées à Timothée, un ami très cher, et « son enfant légitime en la foi » ; une à Tite, un autre ami et frère en Christ, et une à Philémon, qui était aussi un frère en Christ, hautement estimé. Paul écrivit aussi une épître destinée à certains Hébreux chrétiens. Nous nous réservons d’examiner ultérieurement cette Épître aux Hébreux, considérant seulement pour le moment les treize premières lettres de Paul comme formant un groupe.

Elles sont généralement connues sous les titres :

RomainsPhilippiens1 Timothée
1 CorinthiensColossiens2 Timothée
2 Corinthiens        1 Thessaloniciens        Tite
Galates2 ThessaloniciensPhilémon
Ephésiens

II y a lieu de remarquer que les salutations figurant en tête de chacune de ces épîtres concernent exclusivement des chrétiens, et il convient d’en tenir compte si nous voulons retirer de ces lettres tout l’enseignement qu’elles comportent. L’épître aux Romains, par exemple, est adressée à « tous ceux qui à Rome sont bien-aimés de Dieu, appelés à être saints » (chap. 1 : 7). Le mot « saint », ici employé, est une traduction du mot grec qui signifie : sacré, c’est-à-dire parce que consacré à Dieu. Dans le verset 6, ceux qui sont « appelés à être saints », sont désignés comme étant « appelés de (ou par) Jésus-Christ ».

Cet « appel », ou cette invitation, est de suivre Jésus-Christ. Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir à moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive. » (Marc 8 : 34). L’acceptation de cette invitation et un effort sincère pour se conformer à cette nouvelle règle de vie exigent une pleine et continuelle consécration au Seigneur et à sa cause sacrée. Dans sa seconde lettre aux Corinthiens, Paul précise quelle est cette cause divine à laquelle les fidèles serviteurs de Jésus sont voués. Il dit : « Dieu était en Christ, réconciliant le monde avec lui-même…, et a mis en nous la parole de réconciliation. » (2 Corinthiens 5 : 19).

Par suite de sa désobéissance à la loi divine, la race humaine est éloignée de Dieu. Mais parce que Dieu aimait sa créature humaine, Il pourvut, par Christ, à un moyen de réconciliation, et ceux qui sont « appelés à être saints » sont élevés comme ambassadeurs de Christ, dans cette œuvre de restauration du genre humain en harmonie et en paix avec Dieu. Au cours de cet âge, la mission de ceux qui sont consacrés à cette cause divine est de proclamer « la parole de réconciliation », c’est-à-dire d’annoncer, à tous ceux qui veulent l’entendre, qu’une voie de réconciliation est ouverte, grâce à la rançon fournie et déposée au Calvaire par Christ. Ceux-là doivent aussi se préparer eux-mêmes, par l’obéissance à la volonté divine, à leur rôle futur dans le Royaume messianique, dans lequel, s’ils sont fidèles maintenant, ils régneront avec Christ. Ce sera alors pour eux un travail glorieux entre tous, consistant à éclairer à ouvrir les yeux de tout le genre humain, et à ramener à la perfection humaine tous les bien disposés, les obéissants, les rendant ainsi capables de vivre éternellement.

C’est donc à ces fidèles serviteurs de Jésus, à ces collaborateurs dans la cause divine, que Paul écrivit ses lettres. Dans toutes celles-ci, il révèle, directement ou indirectement, l’un ou l’autre caractère du Plan divin, pour la réconciliation future de la race humaine avec Dieu et la restauration des obéissants à la vie éternelle sur la terre. Cependant, le thème principal de ses épîtres se rapporte surtout au développement spirituel et au comportement en général de « l’Eglise », de ceux « appelés à être saints ». De plus, Paul dévoile dans ses lettres de nouveaux aspects du Plan de Dieu pour le présent âge, et indique la manière dont certaines parties de ce Plan devront être exécutées par le peuple consacré de Dieu.

LES DIRECTIVES DE DIEU

II n’est pas douteux que, dans l’application des directives ou instructions de Dieu, les premiers disciples, en diverses circonstances, se trouvèrent embarrassés. Des questions se posèrent, au sujet desquelles Paul eut à intervenir pour discuter, convaincre et régler des points de doctrine ; il proclama alors des vérités, qu’il crut devoir développer par la suite dans ses épîtres, parce qu’elles étaient nécessaires au peuple du Seigneur pendant toute la durée de cet âge. Ces vérités, auxquelles l’on n’avait pas tout d’abord attaché une importance suffisante, se rapportaient notamment à la vie chrétienne et à la coopération dans le ministère de l’Evangile. L’une des questions débattues concernait les relations entre les Juifs convertis au christianisme et les Gentils qui étaient devenus de fidèles serviteurs de Christ.

Nous savons, par le Livre des Actes des Apôtres, que l’admission des Gentils convertis dans l’Eglise pose un problème pour les Juifs chrétiens. Pendant des siècles, la seule attitude des Juifs, à l’égard de Dieu, avait pour base une soumission totale à la loi donnée à leur nation au Mont Sinaï et une observation stricte des préceptes et ordonnances de cette loi les rendait acceptables à Dieu. Il était difficile, dans ces conditions, pour beaucoup de Juifs chrétiens, de comprendre et d’admettre que par leur seule foi en Christ, et en son sacrifice expiatoire, ils pouvaient être entièrement libérés de la loi. Par ailleurs, ceux d’entre eux qui étaient « faibles » dans la foi étaient enclins à prétendre que les Gentils convertis, qui se trouvait parmi eux, devaient se soumettre à certaines règles édictées par la loi, et notamment, par exemple, à celle de la circoncision.

Nous savons aussi que les apôtres s’étaient réunis à Jérusalem pour discuter cette question, mais les conclusions tirées de cette discussion n’avaient pas été acceptées de bon cœur par tous les frères juifs, de sorte que, pour beaucoup d’assemblées, le problème n’était pas encore résolu. Ce fut le cas pour l’Eglise de Rome et la lettre de Paul à ses frères a pour but de les aider à discerner plus clairement la vérité en ce qui concerne Christ. C’est dans cet esprit que dans le premier chapitre il écrit : « Car je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » (Verset 16).

Aujourd’hui, la question des ‘Gentils Juifs’ ne se pose pas dans l’Eglise, mais les principes fondamentaux de vérité, exposés dans la lettre de Paul à l’Eglise de Rome, sont toujours destinés à nous révéler ce que cela signifie de devenir et de continuer à être un chrétien, un fidèle serviteur de Christ. « L’Evangile de Christ », dit Paul, « est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit. » II veut simplement dire, par là, que la provision de salut de Dieu et la puissance qu’il mettra en œuvre pour nous sauver résident uniquement dans l’Evangile de Christ et notre foi en lui, et non pas dans le fait de la circoncision ou de n’importe quelle autre œuvre.

Dans la parabole du « Bon berger », Jésus parle de « celui qui n’entre pas par la porte de la bergerie, mais qui y monte par ailleurs » (Jean 10 : 1). « Celui-là », dit-il, « est un voleur et un brigand. » II est probable qu’aujourd’hui très peu de personnes s’efforcent d’entrer dans la bergerie par la porte de la circoncision ; cependant, en « ces derniers jours », beaucoup d’autres « portes » sont envisagées. Parmi celles-ci, la plus importante est celle des « bonnes œuvres » .

Nombreux sont aujourd’hui, dans toutes les parties du monde soi-disant chrétien, ceux qui prétendent qu’il suffit de vivre en se maintenant à un niveau élevé de moralité pour être un chrétien. Beaucoup vont même jusqu’à affirmer que les adhérents des diverses religions non chrétiennes, qui règlent leur vie suivant des principes moraux et sains, sont autant agréables à Dieu que ceux qui appartiennent à la religion chrétienne. C’est aussi dans cet ordre d’idées que souvent, de nos jours, Mahomet, Bouddha, Confucius, et d’autres fondateurs de religions non chrétiennes, sont considérés comme étant, religieusement, sur le même plan que Jésus-Christ.

Quel non-sens ! Et pourtant, le monde étant incapable de comprendre le Plan de Dieu, ces errements sont excusables. Par suite d’un faux enseignement, qui nous vient de l’âge des ténèbres, beaucoup croient encore que tous les non croyants en Christ sont perdus pour toujours, bien plus, qu’ils sont destinés à être torturés éternellement dans un enfer de feu et de soufre. Dans ces conditions, les aimables et sympathiques philosophes du monde ne peuvent être blâmés dans leur tentative d’élargir l’horizon de la pensée religieuse et de maintenir, chez certains, l’espoir d’une fin moins terrifiante. Pourquoi, en effet, des humains moralement irréprochables, et sincèrement religieux, devraient-ils être plongés dans le désespoir et souffrir éternellement, pour la seule raison qu’ils n’ont pas eu l’occasion, ou le privilège, de comprendre et d’apprécier l’amour incommensurable que Dieu leur a témoigné par Christ ?

Mais combien différemment ce problème est traité et résolu par la Bible ! Devenir un chrétien, cela ne consiste pas seulement à éviter une éternité de tourments. Le chrétien, il est vrai, n’est plus sous le coup de la condamnation à mort prononcée contre Adam et la race humaine. Cependant, devenir chrétien, ce n’est pas principalement pour obtenir un salut personnel, mais cela consiste avant tout à discerner et à apprécier la vérité du grand Plan de Salut de Dieu comme il est révélé dans sa Parole ; cela signifie que l’on est appelé, ou invité, à devenir associé à Christ dans le futur travail de son Royaume. Paul en parle dans sa seconde lettre à l’Eglise de Corinthe disant : « Nous travaillons avec Dieu. » (chapitre 6 : 1).

Ainsi, lorsque Paul disait que « l’Evangile est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit », il voulait dire que non seulement ceux qui maintenant acceptent l’Evangile et lui obéissent obtiendront le salut, mais encore que, par eux, la merveilleuse occasion de salut s’étendra, pendant les mille ans du Royaume de Christ, au genre humain tout entier. Nous n’avons donc pas besoin d’ouvrir d’autres « portes » de salut à l’intention du monde non chrétien, car, au temps marqué de Dieu, le salut deviendra une possibilité pour tous, sans exception.

L’ÉVANGILE DE CHRIST

Qu’est-ce que l’Evangile de Christ ? Paul répond à cette question d’une manière claire et définitive dans sa lettre aux Eglises de Galatie (chap. 3 : 8-16 et 27, 29). II dit que « l’Evangile » fut tout d’abord prêché à Abraham lorsque Dieu lui dit que, par lui, toutes les familles de la terre seraient bénies. De ceci, il ressort nettement que l’Evangile (bonne nouvelle) apporte des bénédictions pour tous.

Au verset 16, Paul explique que lorsque Dieu fit cette merveilleuse promesse à Abraham concernant une « semence » qui devait être le canal des bénédictions, Christ était la « semence » dont il parlait.

C’est la raison pour laquelle Paul emploie l’expression : « Evangile de Christ ». Aux versets 27 et 29, Paul donne des explications complémentaires se rapportant à la « semence ». Il dit que tous ceux qui ont été « baptisés en Christ » et ont ainsi « revêtu Christ » sont la semence d’Abraham et « héritiers selon la promesse ». Ainsi, nous sommes explicitement informés que l’Eglise de Christ partagera avec lui le privilège et l’honneur d’être le canal des bénédictions de Dieu pour « toutes les familles de la terre ».

Mais que veut dire Paul par être « baptisé en Christ » ? Le mot baptiser, signifie : ensevelir, et être « baptisé en Christ », cela marque l’anéantissement de notre volonté dans la volonté de Christ. Les caractéristiques essentielles du baptême ne peuvent pas être mises en relief en quelques mots.

Cependant, si l’on comprend bien la signification des divers exposés de Paul à ce sujet, dans l’ensemble de ses épîtres ces caractéristiques deviennent apparentes. Tout d’abord, il faut avoir une foi entière en Dieu et en sa parole. Jacques explique qu’Abraham devint un « ami » de Dieu parce qu’il eut foi en lui (Genèse 15 : 6 ; Romains 4 : 11-13). Ceci est compréhensible. Foi et confiance sont les bases de toutes les vraies amitiés. La foi d’Abraham le rendit capable de croire aux promesses de Dieu et d’obéir à la volonté de Dieu en quittant son pays et en se soumettant à un nouveau genre de vie en harmonie avec ces promesses (Jacques 2 : 23).

Ainsi, pour être agréables à Dieu, nous devons aussi avoir foi en Dieu et à son Plan révélé. Dans notre étude de la Bible, nous avons vu que Dieu créa l’homme parfait et à son image. Nous avons vu que par sa désobéissance l’homme fut condamné à mort. Dans Romains 5 : 11, Paul explique comment cette sentence affecte chaque membre de la race d’Adam. Il dit : « Par une seule offense, la condamnation a atteint tous les hommes. » II ajoute ensuite : « De même, par un seul acte de justice, la justification qui donne la vie s’étend à tous les hommes. »

Si nous avons foi en ces paroles, et en d’autres déclarations similaires de la Bible, nous comprendrons et reconnaîtrons que, par nature, nous sommes membres d’une race maudite et mourante, éloignés de Dieu par de mauvaises actions. La reconnaissance de cela nous conduit à la repentance et à regarder à Dieu pour notre salut. Notre foi nous rendra alors capables d’accepter l’explication de Paul et d’autres auteurs de la Bible, selon lesquelles, par Christ et le mérite de sa vie sacrifiée, nous pouvons nous approcher de Dieu par la prière, recevoir son pardon et le « don gratuit » que Paul dépeint comme la « justification de la vie ».

Mais la vraie foi est plus, beaucoup plus, qu’un assentiment mental aux vérités révélées de la Bible. Pour être vraie, notre foi doit nous pousser, non seulement à nous repentir de nos péchés, mais encore à nous consacrer nous-mêmes à Dieu et à l’exécution de sa volonté. Dans sa seconde lettre à l’Eglise de Corinthe (chapitre 5, versets 14 et 15), Paul explique quelle doit être l’attitude, à l’égard des arrangements divins, de celui qui a une vraie foi en eux. Il dit : « Car l’amour de Christ nous presse, parce que si nous estimons que, si un seul est mort pour tous, tous sont donc morts, et qu’il est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour euxmêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. »

Si nous admettons que nous ne devons plus vivre pour nous-mêmes, mais pour le Seigneur, cela signifie que nous nous consacrons entièrement à Lui, et à la réalisation de sa volonté. Dans Romains 12 : 1, ceci est représenté par « l’offre de notre corps comme un sacrifice vivant ». Si nous avons une juste foi dans les arrangements et les promesses de Dieu, nous saurons que, bien qu’étant déchus et imparfaits, le Seigneur acceptera nos vies consacrées et utilisera nos corps imparfaits à son service. Paul dit, dans cet ordre d’idées, que notre offre au Seigneur est « sainte, agréable » pour lui et un « culte raisonnable ».

Parce que le mot « baptême » signifie : ensevelissement, enterrement, — « baptizo » dans la langue grecque signifiant immersion totale ou enfouissement — il est employé dans la Bible pour donner l’idée d’un abandon total de notre volonté pour faire la volonté de Dieu, puisque sa volonté est exprimée par Christ. En nous offrant nous-mêmes pour faire la volonté du Seigneur, nous sommes par conséquent « baptisés en Christ ». Pour nous aider à comprendre la pleine signification de sa pensée, Paul se sert du corps humain comme d’une figure. Dans celle-ci Jésus est la Tête et les autres parties du corps représentent les divers membres de l’Eglise.

Etre dans son corps, c’est avoir Christ comme notre tête, et cela signifie que nos volontés sont ensevelies dans la sienne.

Dans sa lettre aux frères de Rome, Paul s’étend encore sur la signification de ces mots : « baptisés en Christ » . Il écrit : « Ignorez-vous que nous tous qui avons été baptisés en Jésus-Christ, c’est en sa mort que nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en sa mort, afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Dieu, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie. » (Chap. 6 : 3-5).

Christ ensevelit sa volonté dans celle de son Père, et ce fut la volonté de son Père, qu’il donnât sa vie en sacrifice pour les péchés du monde. Et, maintenant, Paul explique que nous sommes ensevelis ou « plantés » ensemble avec Christ, — baptisés en sa mort. C’est donc à cela que conduit une entière consécration au Seigneur, ce qui est le cas de tous ceux qui, par l’Evangile de Christ, sont invités à marcher, dans « la voie étroite ».

Dans sa lettre, Paul ne dit rien au sujet du baptême par immersion dans l’eau ; il est cependant important que chaque croyant consacré soit baptisé ainsi, non pas certes dans le but d’obtenir son salut, mais comme un témoignage du profond changement qui s’est opéré dans son cœur, c’est-à-dire une entière soumission au Seigneur. C’est la raison pour laquelle Jésus fut immergé dans l’eau. Le baptême d’eau est un magnifique symbole de l’ensevelissement de notre volonté dans celle du Seigneur, et de l’espérance d’être élevés dans la conformité de la résurrection de Christ.

Si nous sommes plongés entièrement et maintenus dans l’eau nous nous trouvons dans l’impossibilité de nous sauver nous-mêmes et ne pouvons compter que sur le bon vouloir de celui qui nous tient et qui doit nous sortir de l’eau.

De même, par le baptême, nous nous abandonnons entièrement entre les mains du Seigneur, pour qu’il puisse faire de nous ce qu’il désire, et, sa volonté, c’est que nous mourions en sacrifice avec Christ. Nous avons confiance en son amour et sa grâce. Nous savons qu’il accomplira ses promesses de nous fortifier chaque fois que nous en aurons besoin. Nous savons, ainsi que le déclare Paul, que, puisque nous sommes « appelés selon son dessein », le Seigneur fera « que toutes choses concourent à notre bien » (Romains 8 : 28).

En nous donnant entièrement au Seigneur, c’est avec l’assurance que dans ses rapports avec nous aucune erreur ne sera faite, parce qu’il est trop sage pour se tromper et il nous aime trop pour ne pas être aimable. Aussi, c’est dans l’allégresse que nous lui donnons nos cœurs, ayant confiance dans ses promesses que, lorsque nous aurons achevé notre course dans la mort, il nous élèvera ensemble avec Christ pour vivre et régner avec lui. Ceci est merveilleusement illustré dans la figure par celui qui, après nous avoir plongés dans l’eau, nous en retire.

C’est à ceux, entièrement consacrés au Seigneur, ceux étant baptisés dans la mort de Christ, que Paul s’adresse dans sa lettre aux frères de Galates. Il leur écrit que ceux qui ont été « baptisés en Christ », et par suite ont « revêtu Christ », sont « la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3 : 27-29). Conformément aux stipulations de « l’Evangile de Christ », ils doivent mourir avec Christ, afin de pouvoir vivre et régner avec lui. De plus, l’Evangile précise que par eux, « semence d’Abraham », les bénédictions promises par Dieu seront étendues, au propre temps marqué, à toutes les familles de la terre.

PAIX AVEC DIEU

Dans sa lettre aux frères de Philippes, Paul parle de « l’appel » de l’Evangile comme d’un « haut appel » (chap. 3 : 14). Et vraiment, il est « haut », si haut, que nous ne pourrions jamais l’atteindre par notre propre mérite et notre propre force. Mais, dans le mérite de Christ et dans la force du Seigneur, nous le pouvons.

Eloignés de Christ, nous ne pourrions pas avoir de communion avec Dieu, mais par lui nous sommes « justifiés » et sommes « en paix avec Dieu » ; nous ne sommes plus éloignés de lui par de mauvaises actions. Nos œuvres sont encore imparfaites, mais nous avons l’assurance qu’elles sont rendues acceptables par le sang de Christ, Et c’est cette position, justifiée devant Dieu, qui nous permet « d’avoir, par la foi, accès à cette grâce dans laquelle nous demeurons fermes et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (Romains 5 : 12). Quelles merveilleuses espérances et glorieuses perspectives sont ainsi mises devant les « appelés » !

Paul parle aussi de ceux-ci comme étant « en Jésus-Christ » comme membres de son « Corps » . Il nous assure « qu’il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui marchent non d’après la chair, mais d’après l’Esprit » (Romains 8 : 1). Toutes les instructions du Seigneur, qui se trouvent dans sa Parole et se rapportent à cette classe « d’appelés », l’Eglise, ont été écrites sous l’inspiration de son Saint Esprit. « Marcher …selon l’esprit », c’est par conséquent faire, avec soumission, la volonté du Seigneur, ainsi que cela est recommandé dans sa Parole. « Marcher d’après la chair » ce serait, au contraire, régler nos vies selon nos propres préférences. Aussi, Paul insiste-t-il sur la nécessité qui s’impose à nous, même après que nous ayons consacré nos vies, de continuer à marcher comme le Seigneur le veut.

Jésus parlant du chemin, dans lequel les chrétiens marchent a dit qu’il était étroit, difficile, escarpé, mais nous devons malgré tout poursuivre notre marche si nous voulons maintenir notre position favorable devant Dieu.

NOUVELLES CRÉATURES

Dans ses lettres, Paul révèle que ceux qui se consacrent eux-mêmes à la volonté et au service de Dieu, deviennent de « nouvelles créatures ». « Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle Créature », explique-t-il. « Les choses anciennes sont passées, voici toutes choses sont devenues nouvelles. » (II Corinthiens 5 : 17). Aux yeux du monde, nous ne paraissons pas changés, bien que nous ne participions pas comme avant à la vie du monde. Mais Dieu qui lit dans nos cœurs, voit notre nouvelle détermination de lui plaire en toutes choses, et se rend compte des efforts que nous faisons pour mettre nos pensées en harmonie avec sa volonté. De plus, par ses promesses, il nous a donné un nouvel objectif dans la vie. Maintenant, « nous recherchons les choses d’en haut, où Christ est assis à la droite de Dieu » (Colossiens 3 : 13). Tandis que, précédemment, nous cherchions à profiter des bons côtés de la vie, dans la plus large mesure possible, maintenant, notre plus cher désir et notre plus grande joie consistent à faire la volonté de notre Dieu et à donner nos vies à son service. C’est là notre vocation.

Abraham, par sa foi dans les promesses de Dieu, devint un « ami » de Dieu. Nous faisons de même, et nous nous réjouissons de son amitié et de sa camaraderie. Mais nous devenons, en fait, plus que des amis. Nous devenons « des fils de Dieu », ses enfants. Compte tenu de ceci, Paul ajoute : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui. » (Romains 8 : 17). La « montagne de la maison du Seigneur », prédite par Esaïe 2 : 2 et Michée 4 : 1, sera constituée par Jésus et son Eglise, cette dernière comprenant les « fils » souverains de Dieu. C’est à cette haute position que nous sommes appelés et à laquelle nous parviendrons, si nous sommes fidèles. Paul dit que la « création tout entière attend, avec un ardent désir, la révélation des fils de Dieu » (Romains 8 : 19-22).

AIDE ET CONSEILS

Les Epîtres de Paul ont pour but d’encourager cette classe « d’appelés » à vivre fidèlement leur vie de consacrés.

L’apôtre leur certifie que Dieu les aide et les conseille : « Qui peut nous séparer de l’amour de Christ ? », dit-il.

Après avoir énuméré les épreuves et difficultés qui pourraient nous donner l’impression d’être privés de la sollicitude divine, il ajoute : « Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges [déchus], ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 8 : 37 à 39).

Paul écrivait aux Eglises de la Galatie : « Ne nous lassons pas de faire le bien ; car nous moissonnerons au temps convenable, si nous ne nous relâchons pas. » (Galates 6 : 9).

Et dans son Epître aux saints d’Ephèse, il compare le chrétien à un soldat armé pour la bataille : « Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par sa force toute puissante, revêtez-vous de toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable. » (Ephésiens 6 : 10-11).

Dans son Epître aux saints de Philippes, Paul exprime sa satisfaction pour l’attachement de ces frères (à l’Evangile) et sa confiance que l’Eternel continuera à leur accorder sa sollicitude : « Je suis persuadé que Celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus-Christ. » (Philippiens 1 : 6).

Dans son Epître aux saints et fidèles frères en Christ de Colosses, Paul explique qu’il prie pour eux, « afin qu’ils puissent marcher d’une manière digne du Seigneur et lui être entièrement agréables, portant des fruits en toutes sortes de bonnes œuvres et croissant par la connaissance de Dieu, fortifiés à tous égards par sa puissance glorieuse, en sorte qu’ils soient toujours et avec joie persévérants et patients » ; et il ajoute : « Rendez grâces au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des Saints dans la lumière. » (Colossiens l : 10-12).

Et l’apôtre écrivait aux frères de Thessalonique : « Soyez toujours heureux. Priez sans cesse… Celui qui vous a appelés est fidèle et c’est lui qui le fera… Le Seigneur est fidèle, il vous affermira et vous préservera du malin. » (1 Thessaloniciens 5 : 16, 17 et 24 ; 2 Thessaloniciens 3 : 3).

Ces paroles ne sont que quelques-uns des riches joyaux de la pensée de l’apôtre, pris ça et là dans les Epîtres de Paul. Elles ont pour but d’encourager les frères à demeurer fermes dans l’Eternel et fidèles à son service, assurés que Dieu leur accordera aide et conseils, chaque fois qu’ils en auront besoin.

De plus, dans la plupart de ses Epîtres, Paul discute sur un important sujet. Nous l’avons déjà remarqué dans son Epître aux frères de Rome. Il cherchait à leur faire comprendre que Juif ou païen, le seul moyen pour un chrétien d’être « justifié » et de jouir de « la paix de Dieu », était d’avoir foi dans le sang rédempteur de Christ et de manifester cette foi par une pleine consécration à suivre ses traces. Il leur expliquait aussi que la circoncision et autres ordonnances de la Loi n’avaient plus rien à faire à cet égard.

L’apôtre touche d’ailleurs à cette question dans plusieurs de ses Epîtres, car elle faisait l’objet de controverses dans l’Eglise primitive.

Mais, en ce temps-là, il existait encore bien d’autres divisions parmi les « appelés ». Un raisonnement d’homme et des ambitions charnelles entraînaient à d’autres sujets de discordes. Jésus avait dit à ses disciples : « Car un seul est votre Maître, le Christ, et vous êtes tous frères. Et n’appelez personne sur la terre votre père, car un seul est votre Père, celui qui est dans les cieux. » (Matthieu 23 : 8-9).

De nombreux disciples de Christ n’ont pas obéi à ces instructions et même certains groupes de l’Eglise primitive avaient tendance à exalter l’homme, et à oublier la parole de Jésus : « Vous êtes tous frères. » II en était surtout ainsi dans l’Eglise de Corinthe et c’est pour cela que Paul discute la chose dans sa première Epître aux Corinthiens.

Nous lisons en effet au premier chapitre : « Je veux dire que chacun de vous parle ainsi : Moi, je suis de Paul ! — et moi, d’Apollos ! — et moi, de Céphas ! — et moi, de Christ ! Christ est-il divisé ? Paul a-t-il été crucifié pour vous, ou est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés ? » (Versets 12 et 13). Et l’apôtre continue au chapitre 3, verset 3 : « Vous êtes encore charnels. En effet, puisqu’il y a parmi vous de la jalousie et des disputes, n’êtes-vous pas charnels et ne marchez-vous pas selon l’homme ? » Du verset 6 au verset 9 de ce même chapitre, Paul montre quelles pensées doivent unir les frères et serviteurs de l’Eglise : « J’ai planté, Apollos a arrosé, mais Dieu a fait croître, en sorte que ce n’est pas celui qui plante qui est quelque chose, ni celui qui arrose, mais Dieu qui fait croître. » Et il ajoute : « Nous sommes ouvriers avec Dieu. »

Paul ne veut cependant pas dire qu’il ne doit y avoir ni loi ni ordre dans l’Eglise. Au chapitre 12 de cette même Epître, il donne un aperçu de ce que doit être, d’après l’Eternel, l’organisation de l’Eglise. Il se sert du corps humain pour illustrer l’intimité entre Jésus et l’Eglise ; naturellement, dans ce « corps », Jésus est la « Tête ». « Vous êtes le corps de Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part », dit-il, puis il ajoute : « Et Dieu a établi dans l’Eglise : premièrement des apôtres, secondement des prophètes, troisièmement des docteurs, ensuite ceux qui ont le don des miracles, puis ceux qui ont les dons de guérir, de secourir, de gouverner, de parler diverses langues. » (versets 27 et 28).

Il est clair que ces « miracles », « dons de guérir », « diversités de langues », étaient des bénédictions accordées aux frères de l’Eglise primitive. C’étaient des dons spéciaux qui étaient nécessaires, pendant que s’établissait l’Eglise. Ils ne pouvaient être conférés que par les apôtres, et quand ces derniers moururent, ces dispositions spéciales et temporaires prirent fin.

Dans son Epître aux frères d’Ephèse, Paul insiste sur les dispositions de Dieu envers les serviteurs de l’Eglise. Il dit que Christ « a donné » les uns comme apôtres, les autres comme prophètes, les autres comme évangélistes, les autres comme pasteurs et docteurs, pour le perfectionnement des saints en vue de l’œuvre du ministère et de l’édification du corps de Christ. Paul montre que c’est la Vérité des Ecritures qui accomplit cette œuvre « d’édification ».

C’est « en professant la vérité dans la charité » que nous « croissons à tous égards en Celui qui est le Chef, Christ » (Ephésiens 4 : 11, 12 et 15).

Dans son Epître aux frères de Corinthe, Paul s’étend sur l’importance de la charité comme pivot de toute activité chrétienne.

Après avoir parlé de l’organisation de l’Eglise et montré que tous ses membres ont un service à accomplir, il continue ainsi : « Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité [ou l’amour], je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. » (1 Corinthiens 13 : 1).

Dans tout ce treizième chapitre, l’apôtre développe le plus éloquent exposé sur la charité chrétienne qui ait jamais été écrit.

C’est seulement quand ce divin principe anime les « appelés », qu’ils peuvent travailler ensemble en harmonie et à la gloire de Dieu.

CONSEILS AUX « DOCTEURS »

Les deux Epîtres de Paul à Timothée, et son Epître à Tite, sont surtout destinées à conseiller ceux qui servent comme « docteurs » dans l’Eglise.

Puisque Dieu veut que chaque chrétien soit un ambassadeur pour Christ et laisse briller sa lumière dans le monde, c’est qu’en réalité chaque chrétien est un « docteur ». Paul écrivait à Timothée : « Or, il ne faut pas qu’un serviteur du Seigneur ait des querelles ; il doit au contraire avoir de la condescendance pour tous, être propre à enseigner, doué de patience ; il doit redresser avec douceur les adversaires. » (2 Timothée 2 : 24-25). Et il écrivait à Tite : « Montre-toi toi-même à tous égards un modèle de bonnes œuvres ; donne un enseignement pur, digne, une parole saine, irréprochable, afin que l’adversaire soit confus, n’ayant aucun mal à dire de nous. » (Tite 2 : 7-8).

Les conseils que Paul donne à Timothée dans sa seconde Epître, chapitre 2 et verset 15, sont d’une importance fondamentale pour chaque chrétien. Les voici : « Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme éprouvé, un ouvrier qui n’a point à rougir, qui dispense droitement la Parole de la Vérité. » Que signifie : « Dispenser droitement la Parole de la Vérité ? » Au verset 18 de ce chapitre, l’apôtre semble répondre à cette question, qu’il avait sans doute à l’esprit, dans le déroulement de sa pensée. Il avertit Timothée que certains « se sont détournés de la Vérité, disant que la résurrection est déjà arrivée, et renversent la foi de quelques-uns ».

Or, la résurrection des morts est l’une des plus importantes doctrines de la Parole de Dieu. Personne ne peut se tromper en enseignant que les morts doivent ressusciter. La faute dont parle Paul est que certains enseignaient que la résurrection était déjà arrivée. Il dit à Timothée que ceux qui ont commis cette faute n’ont pas « dispensé droitement la Parole de Vérité ».

Il est donc clair que, pour « dispenser droitement cette Parole de Vérité », il faut bien tenir compte de l’élément temps, dans le Plan de Dieu ; tenir compte que chaque partie de ce plan de salut s’accomplit dans ce que l’apôtre appelle un « temps convenable » .

Dans sa lettre aux frères d’Ephèse, chapitre 1, verset 10, il parle de « l’accomplissement des temps » dans lesquels le Seigneur « réunira toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre ». Le fait que dans le plan de Dieu il y a un « moment » pour l’accomplissement des temps « indique qu’il y d’autres temps, dispensations ou âges précédant ces temps de plénitude ». Il est aussi évident que si « toutes choses » ont été réunies en Christ lorsque les temps furent accomplis, elles ne l’étaient pas dans les âges précédents.

Ainsi il devient clair que le privilège des chrétiens est de chercher à connaître le dessein de Dieu, son plan, pour « dispenser droitement la Parole de Vérité », afin de situer les diverses promesses et prophéties dans leur propre temps. Manquer à cette règle entraîne à des contradictions bibliques évidentes et l’incapacité de voir les beautés du plan divin. « Dispenser droitement la Parole de la Vérité » n’est pas si difficile.

Dans notre étude des livres de la Bible, jusqu’ici, nous avons vu que la Loi de Dieu donnée au mont Sinaï était pour la nation d’Israël seulement, et s’appliquait à l’âge juif. Nous avons appris par les lettres de Paul que les disciples de Jésus ne sont pas sous cette loi, mais sous la Grâce, et que Dieu les traite selon leur foi dans l’œuvre de réconciliation de Christ et selon leur consécration.

Notre étude du livre des Actes nous a appris que le plan divin, dans notre âge présent, est de « tirer un peuple hors du monde » pour vivre et régner avec Christ dans l’âge qui vient ; cet âge-ci n’étant pas l’âge dans lequel Dieu convertit le monde entier (Actes 15 : 13-18). Dans ce texte, l’âge de l’Evangile du divin plan est exposé clairement. L’expression « après cela » suit une description du travail suivant la « dispensation de la plénitude des temps ».

Nous avons aussi découvert que, tandis que beaucoup de prophéties dans l’Ancien Testament se rapportent à la venue du Christ, toutes ne furent pas accomplies au premier avènement ; celles décrivant ses souffrances et sa mort le furent, mais les merveilleuses descriptions sur la gloire du royaume messianique, et les bénédictions que le peuple doit goûter sous ce royaume, ne s’appliquent qu’au temps de la seconde venue. Il est très important, dans l’étude de la Bible, de distinguer les temps convenables et leurs différents ordres de succession.

DEUX SALUTS

En « dispensant droitement la Parole de la Vérité », il est aussi essentiel d’avoir à l’esprit que ces promesses de salut sont adressées non seulement à différents âges, mais fréquemment se réfèrent à des saluts différents. Paul montre cela quand, en parlant de la réalisation des plans de Dieu « lorsque les temps seraient accomplis », il explique que certaines choses seraient réunies dans le « ciel » et d’autres sur « la terre » (Ephésiens 1 : 10).

Dans notre étude de l’Ancien Testament, nous avons remarqué plusieurs promesses s’appliquant à cette période du divin plan et appelées par Pierre « les temps de rétablissement de toutes choses ». Nous reconnaissons que toutes les promesses de bénédictions sont matérielles, comme « ouvrir les yeux des aveugles, bâtir des maisons et les habiter, forger des socs de charrues avec des épées », etc. Le Nouveau Testament, d’autre part, se montre plus spirituel dans ses promesses qui sont célestes pour les fidèles disciples qui marchent sur les traces de Jésus.

Le Maître avait dit à ses disciples : « Je vais vous préparer une place… et… je reviendrai et vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi. » (Jean 14 : 2-3). En accord avec ceci, Paul écrivait aux frères de Colosses : « Affectionnez-vous aux choses d’en haut et non à celles qui sont sur la terre… Quand Christ, votre vie, paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec Lui dans la gloire. » (Colossiens 3 : 2-4).

Dans le chapitre 15 de sa première lettre aux Corinthiens, l’apôtre parle très à propos des deux phases du plan de salut de Dieu, salut terrestre et salut céleste, dans son exposé sur la résurrection des morts. Premièrement, il établit le fait que Jésus fut relevé de la mort. Il appuie sur l’importance de ceci en disant: « Si Christ n’est pas ressuscité, votre foi est vaine, vous êtes encore dans vos péchés, et par conséquent aussi ceux qui sont morts en Christ sont perdus. » (Versets 17-18). Au verset 22, il écrit: « Comme tous meurent en Adam, tous revivront en Christ. » Cette déclaration catégorique donne à tous les humains une espérance de vie après leur mort, par une résurrection.

Alors Paul établit une distinction sur le temps de la résurrection. « Chaque homme en son rang », disant : « Christ comme prémices, puis ceux qui appartiennent à Christ, lors de sa présence. » (Verset 23). L’Eglise de Christ, ceux qui sont membres de son « Corps », comme Paul l’explique dans le chapitre 12 de son épître, étant associés avec Jésus comme « Christ les prémices » Dans l’ordre, de la résurrection, ces derniers sont les premiers relevés de la mort.

Le mot grec traduit généralement par avènement ou venue est « parousia », qui signifie « présence », et cette présence effective durera les mille ans de la seconde venue sur la terre, le « temps de rétablissement de toutes choses », durant lequel tous les hommes reviendront à la vie par la résurrection.

Au verset suivant, Paul dit : « Ensuite », élément nouveau, « viendra la fin, quand il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père, après avoir détruit toute domination, toute autorité et toute puissance. Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c’est la mort » (v. 24-26). Ici, à nouveau, nous avons le plan complet de Dieu exposé, et comme Paul le vit, le temps de l’accomplissement est le temps de l’établissement du royaume, le temps où Christ et ses « appelés » régneront comme « semence d’Abraham » pour la « bénédiction de toutes les familles de la terre ». Ceci sera le « temps de réunir toutes choses en Christ » ; au début par l’exaltation de l’Eglise dans la gloire des cieux avec Christ, et ensuite, jusqu’à la fin de ce temps, de donner l’opportunité à tous les êtres humains de retrouver sur la terre la perfection perdue par Adam.

Après les explications de l’ordre dans les résurrections, Paul parle des récompenses ; certains auront des corps spirituels, célestes, et d’autres des corps terrestres (verset 40). Il explique que ceux qui reçoivent des corps spirituels ou célestes à la résurrection furent des humains avant de mourir ; que des corps spirituels leur sont donnés comme une récompense de leur foi et pour avoir laissé leur vie avec Christ.

C’est à eux que l’espérance de l’immortalité est offerte. Personne n’est immortel par nature et l’idée que les humains ont des « âmes immortelles » n’est pas biblique, donc fausse. Paul, parlant de la résurrection de ceux « tirés du monde », dit au verset 53 : que ce « corps mortel revête l’immortalité », qu’il n’avait donc pas encore ! Suivant ceci, il introduit, dans son exposé, l’élément « temps ». « Lorsque » après la résurrection des prémisses dans l’immortalité, « alors » s’accomplira la parole qui est écrite : « La mort a été engloutie dans la victoire. Ô mort, où est ta victoire ? Ô mort, où est ton aiguillon ? » (Versets 54-55).

L’affirmation victorieuse que la mort sera « engloutie » par la victoire est rapportée par Esaïe 25 : 8. Ce texte dit : « Il (le Seigneur) anéantit la mort pour toujours. Le Seigneur, l’Eternel, essuie les larmes de tous les visages. II fait disparaître de toute la terre l’opprobre de son peuple, car l’Eternel a parlé. » A ceci, le prophète ajoute : « En ce jour l’on dira : Voici, c’est notre Dieu, en qui nous avons confiance ; et c’est lui qui nous sauve ; c’est l’Eternel en qui nous avons confiance ; soyons dans l’allégresse et réjouissons-nous de son salut ! »

Oui, ce sera « en ce jour » que la mort sera « engloutie en victoire », mais « ce jour » ne viendra pas avant que le travail du jour présent ne soit terminé : le travail de « choisir le peuple pour son Nom », et que ce peuple soit exalté dans la résurrection, la gloire, l’honneur et l’immortalité pour vivre et régner avec Christ dans son royaume. Ce royaume doit gouverner toutes les nations durant « ce jour », quand toutes les larmes seront effacées de tous les visages et lorsque tous les morts seront réveillés et auront la possibilité de croire et de vivre éternellement (1 Timothée 2 : 1-6).

Quelle harmonie merveilleuse nous donne la Bible quand « nous dispensons droitement la Parole de Vérité » ; non seulement elle nous révèle l’amour de Dieu pour les « appelés » de cet âge et pour l’humanité qui sera « rétablie » dans l’âge qui vient, mais elle nous montre la voie dans laquelle le chrétien peut marcher présentement pour plaire à Dieu. Comme Paul le révèle dans ses diverses lettres, il y a un chemin étroit, du sacrifice, dans lequel la volonté du Seigneur vient avant toute autre considération ; cependant, le chemin du chrétien est toujours une voie heureuse qui a fait dire à Paul : « Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je le répète, réjouissez-vous. » (Philippiens 4 : 4).

ESCLAVES ET MAÎTRES

Dans ses lettres, Paul révèle que toutes les classes de la société sont appelées à marcher dans le chemin du chrétien, que cette classe « d’appelés » est composée de pauvres et de riches, aussi bien que de personnes de toutes nations et de toutes races (Galates 3 : 28). Dans les jours de l’Eglise naissante, l’esclavage était très fortement ancré dans les mœurs et les lettres de Paul nous montrent bien que les uns comme les autres, maîtres et esclaves, étaient appelés à la Vérité et invités à suivre Jésus. Il exhorta les esclaves convertis à obéir à leurs maîtres chrétiens, et les maîtres à aimer leurs esclaves (Ephésiens 6 : 5-9 ; Colossiens 3 : 22-25 ; 4 : 1).

Philémon était un propriétaire d’esclaves au moment où il accepta Christ et devint un fidèle chrétien. Un de ses esclaves, nommé Onésime, s’échappa de chez son maître et vint à Rome où il entra en contact avec Paul qu’il avait dû voir lorsque l’apôtre avait visité Philémon. Quand, par le ministère de Paul, Onésime accepta Christ, et devint un fidèle serviteur du Seigneur, il réalisa qu’il avait désobéi aux lois ayant cours à cette époque, et en chrétien il trouva que son devoir était de rentrer et de chercher à se faire pardonner par Philémon.

Evidemment, cette situation présentait un problème difficile pour les deux, Onésime et Philémon. Paul, comprenant la situation, écrivit à Philémon pour qu’il ne reçoive pas Onésime comme un esclave, mais comme un frère. Ceci est le sujet de l’Epître à Philémon. Cette lettre est une démonstration étonnante nous faisant voir comment un amour chrétien peut résoudre les plus difficiles problèmes qui peuvent se présenter parmi le peuple du Seigneur, ceux qui sont appelés à être « un peuple pour Son Nom ».

Et, puisque ce « petit troupeau » à qui c’est le bon plaisir du Père de donner le Royaume est en préparation, afin qu’il soit apte à faire respecter les lois de Dieu par les humains et répandre sur eux les bénédictions divines, il est important qu’il se développe dans l’amour, et devienne qualifié pour participer à ce grand objectif de l’établissement du Royaume afin que la volonté de Dieu soit faite « sur la terre et dans le ciel » (Matthieu 6 : 10).

Paul lui-même était entièrement voué à ces principes de l’amour chrétien et il savait qu’il était conduit à une mort en sacrifice avec Christ. Pour lui, rien d’autre dans la vie n’avait d’importance, au point qu’il pouvait écrire aux Philippiens 3 : 13-14 : « Je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »



Association des Etudiants de la Bible