Le Livre des Livres | 5e partie |
La venue du Sauveur sur la terre
LE GRAND PLAN divin pour le salut et le rétablissement de l’humanité, concernant la délivrance du péché et de la mort, apparaît sous un jour nouveau dans le Nouveau Testament. Dès le moment où nos premiers parents furent condamnés à mort, jusqu’à Malachie, le dernier des prophètes de l’Ancien Testament, Dieu ne cessa de rappeler à son peuple qu’il avait pour dessein d’envoyer un Sauveur, destiné à être d’abord notre Rédempteur, avant d’être un Roi de justice pour le monde. Cependant, il n’y eut, durant tout ce temps, aucune évidence formelle, assurant que ces promesses se réaliseraient.
Le Nouveau Testament présente le récit de la venue de la « semence » promise. Celui dont Esaïe disait : « La domination reposera sur son épaule. » (Esaïe 9 : 6). Les enseignements de Jésus et des écrivains du Nouveau Testament mettent en évidence les promesses et les bénédictions futures que l’Eternel réserve pour les peuples. De nombreuses et merveilleuses promesses de l’Ancien Testament étaient accomplies. Les quatre premiers livres du Nouveau Testament nous parlent de la vie et des enseignements de Jésus, et le présentent comme le Grand Messie promis.
Ces quatre livres portent le nom d’ « Evangiles », parce qu’ils présentent la « bonne nouvelle » de la naissance de Jésus et révèlent les enseignements du Maître, conformément aux desseins de Dieu pour la rédemption, l’appel de l’Eglise, et, enfin, la résurrection de l’humanité déchue. Ils furent écrits par Matthieu, Marc, Luc et Jean, qui écrivirent chacun l’un de ces quatre livres.
Dans le grand thème exposé dans la Bible, qui commence avec la prédiction divine que « la postérité de la femme écraserait la tête du serpent » (Genèse 3 : 15), la naissance, la vie, la mort et la résurrection de Jésus, sont d’importants facteurs fondamentaux. La prévoyance de l’Eternel a permis aux hommes de Dieu, qui écrivirent les quatre Evangiles, de parler de ces vérités essentielles. Ces quatre livres présentent, dans une certaine mesure, des redites ; mais chacun contient des détails qui n’apparaissent pas dans les autres.
En partant des quatre Evangiles relatifs à Jésus et à son ministère, nous examinerons leur témoignage en une vue d’ensemble sans nous attacher à une étude séparée de chacun d’entre eux. A notre avis, cela nous aidera à mieux comprendre dans quel but ils ont été écrits et le rôle important qu’ils jouent dans le développement du plan de Dieu.
Naturellement, ils ont pour objet principal d’identifier Jésus comme Celui que Dieu envoya dans le monde, d’abord pour racheter l’humanité du châtiment originel de la mort, salaire du péché de nos premiers parents, et ensuite, pour établir sur terre un royaume grâce auquel le monde racheté pourra rentrer en harmonie avec Dieu et vivre éternellement.
LE PRÉCURSEUR DE JÉSUS
Le dernier livre de l’Ancien Testament nous a appris qu’un « messager » précéderait Jésus et annoncerait sa présence. Le Prophète Esaïe lui aussi a prédit l’arrivée de ce messager, qui serait « comme une voix criant dans le désert : préparez le chemin de l’Eternel » (Esaïe 40 : 3). Matthieu, chapitre 3 ; Marc, chapitre 1, verset 1 à 11 ; Luc, chapitre 1, verset 5 à 80, reconnaissent en Jean-Baptiste ce messager qui devait préparer le chemin de l’Eternel.
L’apôtre Jean aussi révèle que Jean-Baptiste fut le précurseur annoncé (Jean 1 : 15-34). Dans sa prophétie relative à la venue de Jésus comme rédempteur du monde, Esaïe le compare à un « agneau » conduit à la boucherie. Jean-Baptiste dit en présentant Jésus : « Voici l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde» (Jean 1 : 29).
LE LOGOS FAIT CHAIR
Mais Jésus n’aurait pu effacer le péché du monde s’il avait été lui-même un pécheur. Le psalmiste écrivit que personne, c’est-à-dire qu’aucun membre de la race déchue par le péché, ne pourrait racheter son frère ni donner à Dieu le prix du rachat (Psaume 49 : 7). Il était donc nécessaire que le Rédempteur promis, tout en participant de la nature humaine, ne soit pas participant du péché de l’humanité condamnée. Ainsi, au début de l’Evangile de Jean, il insiste sur le fait que Jésus avait une préexistence ; il était le Fils de Dieu avant de venir sur la terre, il fut « fait chair » .
Les traducteurs de certaines versions bibliques ont malheureusement donné une idée erronée de la préexistence de Jésus. Ils ont laissé à penser que le Père et le Fils étaient la même personne. Mais une traduction correcte du texte grec, au premier chapitre de l’Evangile de Jean, nous révèle que « la Parole » – Logos dans le texte grec – c’est-à-dire le Fils de Dieu qui fut fait chair, était « un » dieu (un puissant), alors que le Père Céleste était « Le » Dieu, le Tout-Puissant, celui qui parlait à son Fils, le Logos, lorsqu’il disait : « Faisons l’homme à notre image. » (Genèse 1 : 26).
Tandis que Jean se contente de nous dire que Jésus n’eut pas un père terrestre, Luc nous rapporte, en détail, comment il fut fait chair. L’Evangile de Luc nous parle de la conception miraculeuse de Marie et de la naissance de Jésus, dans la crèche de Bethléem (Luc 1 : 24-35 et 2 : 1-20).
Matthieu aussi mentionne cette conception miraculeuse (Matthieu 1 : 18-25).
L’un des passages les mieux connus de la Bible est le récit de Luc, où les anges annoncent aux bergers la naissance de Jésus. « Ne craignez point », dit l’ange, car je vous annonce une bonne nouvelle, qui sera pour tout le peuple le sujet d’une grande joie : c’est qu’aujourd’hui, dans la ville de David, il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur ! Et voici à quel signe vous le reconnaîtrez ; vous trouverez un enfant emmailloté et couché dans une crèche. Et soudain, il se joignit à l’ange une multitude de l’armée céleste louant Dieu et disant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et paix sur la terre, et bonne volonté envers les hommes ! » (Luc 2 : 10-14).
LA NAISSANCE DU SAUVEUR
L’ange dit : « II vous est né » un Sauveur, qui est le Christ.
Jusqu’alors, le peuple de Dieu n’avait que Ses promesses pour soutenir sa foi. Et maintenant, elles commençaient à se réaliser, avec l’arrivée du Messie promis, né à Bethléem, comme l’avait prédit le Prophète Michée. Michée avait annoncé en effet : « Celui dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. » (Chapitre 5, verset 2).
Ce langage atteste l’existence pré humaine de Jésus, sur laquelle insistent aussi, comme nous l’avons vu, Matthieu, Luc et Jean. Matthieu parle d’un événement significatif ayant trait à l’enfance de Jésus, à savoir que le Roi Hérode essaya de se servir des « mages » venus d’Orient pour adorer le Roi qui était né, pour attenter à sa vie (Matthieu 2 : 1-15). En Eden, quand Dieu dit qu’une « postérité » écraserait la tête du serpent, il ajouta aussi qu’il mettrait « inimitié » entre la « postérité du serpent » et « celle de la femme », le Christ. Il est clair que, puisque Jésus était né pour être la « postérité » promise par’ Dieu, l’instigateur de la tentative d’Hérode fut le « serpent », qui est en réalité Satan, le Diable. C’était une manifestation de l’inimitié annoncée par Dieu.
LES EXPÉRIENCES DE JÉSUS ENFANT
En raison de l’animosité du Roi Hérode envers tout rival de son autorité sur la nation, Dieu avertit Joseph et Marie de fuir en Egypte avec l’enfant. Quand Hérode fut mort, ils vinrent demeurer à nouveau en Israël, à Nazareth, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par le prophète Osée : « J’ai appelé mon fils hors d’Egypte. » (Osée 11 : 1).
Quand Jésus eut 12 ans, Joseph et Marie l’emmenèrent à Jérusalem, où ils allaient chaque année participer à « la fête de Pâques ». Sur le chemin du retour, ils s’aperçurent que l’enfant n’était pas avec eux ; et étant retournés à Jérusalem pour le chercher, ils le trouvèrent dans le temple, « assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant » (Luc 2 : 46).
Sa mère le gronda gentiment, lui fit remarquer pourquoi il n’était pas resté avec ses parents ; il répondit : « Ne saviez-vous pas qu’il faut que je m’occupe des affaires de mon Père ? » (Luc 2 : 49). Il parlait de son Père Céleste. Sa mère lui avait probablement raconté plus d’une fois sa naissance miraculeuse ; et de ce fait, Jésus savait qu’il était dans le monde pour y accomplir une très importante mission. Aussi cherchait-il à avoir le plus de détails possible à ce sujet, pour connaître quand commencerait son ministère.
Dans son bref récit, Luc ne parle pas de ce que les docteurs de la Loi apprirent à Jésus. L’Eternel avait décidé que personne ne pouvait servir comme sacrificateur, dans le tabernacle, avant d’avoir 30 ans. (Nombres 4 : 3, 23, 30, 35, 39, 43, 47).
Il est évident que Jésus en fut informé, car Luc nous apprend qu’il retourna à Nazareth et fut soumis à Joseph et Marie, Nous apprenons, au chapitre 3, versets 2 à 23, que Jésus « avait environ 30 ans » lorsqu’il fat baptisé d’eau par Jean-Baptiste et commença son ministère.
Le ministère de Jean-Baptiste consistait à amener le peuple à se repentir de ses péchés ; et son baptême d’eau était un symbole pour la rémission des péchés. Aussi fut-il embarrassé, quand Jésus vint lui demander de le baptiser, il lui dit : « C’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi. » (Matthieu 3 : 14). Jésus lui répondit: « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » (Matthieu 3 : 15).
POURQUOI JÉSUS FUT-IL BAPTISÉ ?
Jésus n’était pas un pécheur. Il n’avait pas besoin d’être baptisé en symbole de la rémission du péché. Son immersion représenta la soumission de sa propre volonté pour accomplir celle de son Père Céleste. Matthieu nous dit : « Dès que Jésus eut été baptisé, il sortit de l’eau. Et voici, les cieux s’ouvrirent, et il vit l’Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et voici, une voix fit entendre des cieux ces paroles : Celui-ci est mon Fils bien-aimé; en qui j’ai mis toute mon affection. » (Matthieu 3 : 16 et 17).
Nous n’en concluons pas que les cieux s’ouvrirent littéralement, quand il entendit la voix de son Père Céleste. Nous avons là encore un magnifique symbole biblique, où les « cieux » représentent la lumière, ou le discernement spirituel. Jésus s’était lui-même offert à Dieu pour faire sa volonté et il lui était nécessaire de connaître la volonté divine, afin qu’il puisse accomplir son ministère en harmonie avec les desseins d’amour de son Père Céleste.
Luc 3 : 21 précise que les “cieux” s’ouvrirent à Jésus pendant qu’il priait. Il ne nous révèle pas la nature de cette prière, mais nous trouvons au psaume 40, versets 1 et 8, une prière prophétique appliquée à Jésus ; c’est probablement cette prière qui était dans son cœur et sur ses lèvres, à ce moment-là. Elle dit : « II est écrit de moi dans le rouleau du livre. »
Par cette prière de consécration, Jésus exprime son désir de faire tout ce que contenait à son sujet le « rouleau du livre ». Cela nous ramène à ces passages de l’Ancien Testament, dans lesquels, par la bouche des prophètes, le Père Céleste avait déclaré que Jésus devait donner sa vie en sacrifice pour les péchés du monde.
Jésus se consacrait à faire les choses écrites à son sujet, car il savait que ces prophéties exprimaient la volonté de son Père Céleste.
Et quand il se fut ainsi consacré à faire la volonté de Dieu, les « cieux » s’ouvrirent à lui. Désormais, il comprenait la signification de ces prophéties de l’Ancien Testament. Lorsqu’à l’âge de 12 ans, il cherchait, dans le temple de Jérusalem, à connaître la nature de sa mission, il dut apprendre sans doute que le temps n’était pas venu de commencer son ministère. Mais maintenant le temps était venu et les cieux s’ouvraient à lui.
Nous voyons sa consécration agréée quand la puissance du Saint Esprit vint sur Jésus.
Les prophètes ont écrit leurs messages sous l’inspiration du Saint Esprit ; mais l’Esprit ne leur révélait pas la signification de leurs écrits. Pour Jésus, au contraire, ce fut une puissance révélatrice qui éclaira son esprit, de sorte qu’il comprenait la volonté de Dieu. Et cela lui donna la force de faire face aux pires difficultés, en vue d’accomplir fidèlement cette volonté divine.
LE ROI DOIT PREMIÈREMENT MOURIR
Dans les livres de l’Ancien Testament, beaucoup de prophéties parlent des souffrances et de la mort de Jésus. Le sacrifice de l’agneau pascal d’Israël préfigure Jésus, l’ « Agneau de Dieu, qu’on mène à la boucherie » (Esaïe 53 : 7).
Dans le livre du Lévitique, certains sacrifices d’animaux, offerts dans le tabernacle, typifient le sacrifice de Jésus. Lorsque les cieux s’ouvrirent à lui, tout cela devint clair, car il comprit qu’il devait sacrifier sa vie, donner sa chair pour la vie du monde, comme il dit à ses disciples en Jean 6 : 51.
Les Ecritures de l’Ancien Testament, que Jésus comprit alors si clairement, le guidèrent au cours de son ministère. Il sut ainsi qu’il était destiné à devenir un grand roi et qu’au temps voulu, son royaume s’étendrait sur la terre entière. Mais tout d’abord il était nécessaire qu’il meure pour racheter ses futurs sujets, afin de ne pas régner sur une race condamnée à mourir.
Matthieu nous dit (4 : 1), qu’immédiatement après le baptême, Jésus fut emmené en Esprit dans le désert, pour y être tenté par Satan. Trois tentations furent présentées à Jésus, destinées à l’affermir dans sa décision de faire la volonté de son Père Céleste et de travailler selon le plan divin, à 1a rédemption de la race humaine.
Tout d’abord, Satan suggéra à Jésus d’user de son pouvoir d’accomplir des miracles, en transformant les pierres en pain ; il pourrait ainsi apaiser sa faim. La tentation était grande, car Jésus jeûnait depuis quarante jours. Et s’il la repoussa, c’est parce qu’il savait que ce pouvoir, qu’il avait reçu par le Saint Esprit, lui était donné pour servir les autres, et non pour son bénéfice personnel. Il répondit à Satan par ces paroles de l’Ancien Testament : « L’Homme ne vivra pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » (Matthieu 4 : 4). Alors, le diable emmena Jésus dans la ville sainte, le mit sur le pinacle du temple, et lui dit : « Si vraiment tu es le fils de Dieu, jette-toi donc en bas », car il est dit : « II ordonnera à ses anges de veiller sur toi, et ils te porteront dans leurs mains, de peur que ton pied ne heurte quelque pierre. » (Matthieu 4 : 5-6).
Lors de son baptême, Jésus entendit la voix de son père qui disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » (Matthieu 3 : 17). Il ne trouvait pas utile de démontrer la protection de son Père Céleste en s’exposant inutilement au danger. Aussi, répondit-il encore une fois, en citant l’Ancien Testament : « Tu ne tenteras pas l’Eternel ton Dieu. » (Matthieu 4 : 7).
Enfin, Satan emmena Jésus sur une montagne très élevée et lui montra tous les royaumes de la terre et leur gloire. II lui dit : « Je te donnerai tout cela si tu te prosternes devant moi. » (Matthieu 4 : 8-9).
D’après l’Ancien Testament, Jésus savait bien qu’il serait roi, que son Royaume s’étendrait : « D’une mer à l’autre, depuis l’Euphrate jusqu’aux extrémités de la terre » (Psaumes 2 : 6-12 ; 72 : 8). Mais il savait aussi qu’il devait auparavant mourir pour racheter le monde, sinon le plan divin serait contrecarré. Ainsi, pour la troisième fois, cita-t-il les paroles de l’Ancien Testament : « Tu adoreras l’Eternel ton Dieu, et tu le serviras lui seul. » (Matthieu 4 : 10).
Dès lors, victorieux de l’Adversaire, il s’occupa activement de son ministère. Son service sur terre fut de courte durée, trois ans et demi. Pendant toute la période de l’Ancien Testament, Dieu ne cessa de promettre la venue d’un roi et l’établissement d’un royaume de paix et de bonheur, grâce auquel toutes les familles de la terre seraient bénies.
Dans son ministère, Jésus, s’appuyant sur le fait qu’il était le roi annoncé, considérait que le royaume était proche. Les enseignements de Jésus avaient surtout pour objet le royaume promis, et s’illustraient de paraboles, dont la plupart commençaient par ces termes : « Le Royaume des cieux est semblable à… » Mais pour comprendre ces paraboles, il est essentiel de se rendre compte que le royaume n’était pas établi en puissance et en gloire, au temps de la première présence de Christ sur la terre. Le royaume était proche, en ce sens que le roi était venu pour préparer son établissement. Mais ces préparatifs devaient être longs, en raison des efforts que faisait Satan, pour contrarier le plan de Dieu.
LE BLÉ ET L’IVRAIE
La parabole du blé et de l’ivraie illustre les efforts accomplis par Satan, pour s’attacher des serviteurs, contrefaçon des « véritables fils du royaume » (Matthieu 13 : 24 ; 30 : 36-43). Dans cette parabole, « le Fils de l’Homme » – Jésus – répand la « bonne semence », le « blé ». « L’ennemi » qui sème « l’ivraie » est le Diable. L’ivraie ressemble au blé et est utilisée dans la parabole pour symboliser les nombreuses personnes qui se disent chrétiennes, et ne sont pas de vrais disciples de Jésus. La parabole nous apprend que le « blé » et « l’ivraie » doivent croître ensemble jusqu’à la fin du « monde » ou « âge » comme l’indique le mot grec – alors vient la « moisson », où l’ivraie est liée en gerbes et brûlée, tandis que le « blé » est rentré au “grenier ”.
« L’ivraie » est brûlée dans une « fournaise ardente ». Il apparaît clairement qu’il y a là un symbole que le Prophète Daniel annonçait comme « un temps de détresse tel qu’il n’y en a jamais eu depuis qu’existent les Nations » (Daniel 12 : 1). Parlant du même temps, Malachie s’écrie : « Car voici, le jour vient, ardent comme une fournaise. Tous les hautains et les méchants seront comme du chaume, le jour qui vient les embrasera, dit l’Eternel des armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. » (Malachie 4 : 1).
Cela ne veut pas dire que les individus mentionnés dans cette prophétie seront détruits à jamais, ou même temporairement ; mais que toutes ces fausses professions de foi chrétienne seront détruites à la fin de l’âge ; quant à ceux qui ont été sous l’influence corruptrice de ces systèmes de croyance erronés, ils en seront dissociés ; c’est ainsi qu’ils seront « brûlés » comme « ivraie » – et non pas littéralement – bien que bon nombre d’entre eux périront dans « la grande détresse », qui commence actuellement et clôture le présent âge.
Déjà, la « fournaise» du grand « temps de détresse » – de ce « temps d’angoisse » prédit par Jésus dans Luc 21 : 25 et 26 – ébranle la chrétienté nominale ; et en Europe surtout, des millions de personnes, jadis fidèles aux églises, sont devenues des non croyants. Elles ont compris que les prétentions qu’avaient les associations Eglise-Etat d’établir le royaume de Christ, étaient fausses.
Dans la parabole, Jésus explique que, lorsque 1’ “ivraie ” aura été “brûlée”, le “ blé” les “ fils du royaume ” – c’est-à-dire du véritable royaume – “ resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père ”.
Les prophètes ont symbolisé Christ dans le véritable royaume de l’Eternel, comme le « soleil de justice qui apporte la guérison sous ses ailes. » (Malachie 4 : 2.) Pendant l’âge présent, l’œuvre de Dieu sur la terre a consisté à appeler hors du monde un petit troupeau et à le préparer à être cohéritier avec Jésus dans son glorieux royaume. Ainsi, ce petit troupeau fera partie de ce « Soleil de Justice » ; et c’est sur cela qu’insiste la Parabole du blé et de l’ivraie. Si nous remontions jusqu’au temps de la première présence de Jésus sur la terre et pensions aux effusions de sang, aux guerres, aux terribles persécutions, aux horreurs de l’Inquisition soi-disant sainte, aux conflits religieux et à beaucoup d’autres actions antichrétiennes de ceux qui se disent du peuple de Dieu, nous en déduirions aisément que le Christianisme a fait faillite. Mais la parabole du blé et de l’ivraie est une prophétie de cette imitation de la véritable chrétienté; et elle nous en annonce la destruction pour la fin de cet âge.
Durant cet âge de l’Evangile, le « blé » a été méconnu du monde et de ses églises. Cependant, Dieu a choisi et préparé ce blé de merveilleuse façon. Bientôt, tout le « blé » sera rentré, et associé à Jésus dans le véritable royaume, dont les bénédictions commenceront alors à se déverser sur le monde.
MIRACLES DE JÉSUS
Les prophéties de l’Ancien Testament nous donnent de nombreuses assurances que, lorsque le royaume promis sera tout à fait établi, il amènera entre autres bénédictions à toutes les nations, la destruction de la maladie et de la mort. C’est pourquoi, en proclamant l’Evangile du royaume, Jésus accomplit de nombreux miracles de guérison. Matthieu, Marc, Luc et Jean rapportent tous, certains de ces miracles, qui consistèrent soit à ouvrir les yeux des aveugles, à guérir des lépreux, à faire marcher des infirmes, et même à ressusciter des morts. Dans l’Evangile de Jean, chapitre 11, versets 1 à 46, nous trouvons le merveilleux et réconfortant récit du réveil du sommeil de la mort, en la personne de Lazare. Nous voyons Jésus dire devant la tombe – le sépulcre – « Lazare, sors ! ». Et Jean ajoute que « le mort sortit » (Jean 11 : 43 et 44).
Au chapitre 5 de son Evangile, verset 28, il nous parle encore du pouvoir qu’a Jésus de ressusciter les morts, et il dit : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient, où tous ceux qui sont dans les sépultures, entendront sa voix et en sortiront ».
LE CHOIX DE SES CO-OUVRIERS
Une autre œuvre du ministère terrestre de Jésus fut le choix de ses apôtres, qui devaient être les guides spirituels, pour ses disciples, pendant tout l’âge préparatoire du royaume. Matthieu nous donne leurs noms et rapporte les instructions qu’ils reçurent, quand Jésus les envoya dans le monde, comme ses ministres et ses représentants (Matthieu 10 : 1-42). Jean retrace les circonstances dans lesquelles certains d’entre eux entrèrent en contact avec Jésus (Jean 1 : 35-44). Plus tard, Jésus choisit soixante-dix disciples et les envoya dans le monde (Luc 10 : 1-20).
Les premiers disciples crurent sincèrement que Jésus était le grand Roi annoncé par les prophètes. Ces instructions leur donnaient lieu de croire qu’ils partageraient l’autorité et la gloire de son royaume. Ils en étaient même persuadés ; et un jour, deux d’entre eux osèrent lui demander qu’il leur permette de s’asseoir, dans son royaume, l’un à sa droite et l’autre à sa gauche. Dans sa réponse, Jésus leur demanda s’ils pouvaient boire « la coupe » qu’il devait boire ou être baptisés du baptême dont il devait être baptisé (Matthieu 20 : 22 et Marc 10 : 35-40). La coupe que devait boire Jésus était une coupe de souffrance et de mort, et le baptême dont il parlait, signifiait le don de sa vie pour les péchés du monde. A la demande de ses disciples, il répondit qu’avant l’établissement du royaume, ils auraient le privilège de souffrir et de mourir avec lui. Il leur révélait ainsi, que l’établissement de ce royaume, se situait assez loin dans le futur ; et qu’avant cela, un petit groupe de fidèles disciples serait choisi, lequel, par sa grande foi, obtiendrait la récompense de vivre et régner avec lui. C’est de ceux-ci qu’il est question en Luc 12 v. 32 : « Ne crains point, petit troupeau car il a plu à votre père de vous donner le royaume. »
Matthieu rapporte les instructions que Jésus adressait à ses disciples. Il les avertissait des misères et des persécutions auxquelles ils devaient s’attendre. Ils pouvaient même être mis à mort. Mais il leur recommandait de ne pas craindre ce qu’on pourrait leur faire : « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent tuer l’âme. Craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne (1) » (Matthieu 10 : 28). Le mot grec « ge-hinuom » signifie géhenne. Jésus l’emploie ici pour symboliser la destruction finale qui atteindra les pécheurs volontaires. L’exhortation de Jésus veut dire ceci : les hommes peuvent vous faire mourir, peu importe. Dieu se souviendra de vous et vous ressusciterez pour vivre et régner avec Christ.
(1) Pour l’explication de ce verset, et de toute autre allusion du Nouveau Testament sur la géhenne ou enfer, voir : « la Vérité sur l’Enfer » Publication Aurore.
LE SERMON SUR LA MONTAGNE
Le célèbre « Sermon sur la Montagne » était destiné aux apôtres et à tous ceux qui avaient foi en Lui. Lisons Matthieu chapitre 5, versets 3 à 12.
Nous comprenons bien que Jésus ne s’attendait pas à ce que ce sermon soit un guide pour le monde en général. En effet, même les peuples qui se disent chrétiens, n’ont jamais établi des lois s’harmonisant avec de tels préceptes d’amour et de charité.
Cependant, les véritables disciples du Maître – et c’est à eux seuls que ce sermon était destiné – ont suivi ces principes souvent au prix de beaucoup de souffrances et d’incompréhension. En résumé, voici les principes énoncés dans ce sermon : humilité de l’esprit ; pureté du cœur ; charité envers ses ennemis, la haine est un crime ; sincérité dans la prière ; rendre le culte à Dieu seul ; se confier en Dieu pour la nourriture et le vêtement; se garder des faux prophètes. C’est aussi dans ce sermon que nous trouvons la « Prière du Seigneur », qui commence ainsi : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. » (Matthieu 6 : 10). Ainsi même dans ses instructions relatives à la prière, Jésus s’efforce de concentrer l’esprit et le cœur de ses disciples sur le but du plan divin ; l’établissement d’un royaume, dans lequel l’humanité sera restaurée, et réconciliée avec son Créateur.
Dans ce sermon, Jésus dit à ses disciples : « Vous êtes la lumière de ce monde », ce qui signifie qu’ils ont été appelés, pour être ses ambassadeurs, ses représentants sur la terre. Jésus fut lui-même le premier, la « lumière du monde » mais par la suite ce sont les disciples, ses porte-parole qui ont occupé cette position. Ils savaient bien que leur lumière n’éclairerait pas le monde entier, durant l’âge présent, mais cependant le Maître leur faisait remarquer qu’ « on n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ». Nous devons laisser briller notre lumière, mais n’espérons pas que sa lueur soit plus grande que celle d’une lampe, dans un monde obscur.
En Matthieu 13 : 24-30 ; 36-43 nous pouvons lire la parabole du blé et de l’ivraie. Cette parabole nous montre que de faux « enfants du royaume », ou ivraie, croîtront parmi le froment ; mais, à la fin de l’âge de l’Evangile, cette ivraie sera détruite, et seuls les véritables enfants de Dieu, luiront comme le « soleil dans le royaume de leur Père ».
Nous ayons vu, dans la prophétie de Malachie que Jésus doit être « le Soleil de Justice » qui se lèvera pour la santé et le bonheur des peuples, durant le règne millénaire. (Malachie 4 : 2). La parabole du blé et de l’ivraie montre que ses disciples “brilleront” avec lui.
Ainsi, par les paraboles ou par d’autres moyens, Jésus s’efforçait de montrer à ses disciples qu’ils ne devaient pas s’attendre à ce que la gloire du Royaume soit manifestée tout de suite. Pendant qu’ils rempliraient leur ministère, leur lumière ne brillerait que faiblement et il était possible qu’ils soient persécutés jusqu’à la mort. Toutefois, au début, ils ne comprirent pas clairement tout cela.
Même lorsqu’il leur parlait de sa mort prochaine, ils ne le comprenaient pas. Ils ne voyaient que le Royaume de la promesse dans toute sa gloire. Et lorsque enfin il leur annonça qu’il devait se rendre à Jérusalem, afin d’y être arrêté et mis à mort, Pierre lui dit : « A Dieu ne plaise. Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! »
Pierre ne pouvait se rendre à l’évidence que Jésus se livrerait ainsi à ses ennemis et leur permettrait de le mettre à mort. Comment un roi mort pouvait-il établir un royaume ? Mais Jésus dit à Pierre « Arrière de moi, Satan… Car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes. »
Cela voulait simplement dire que le conseil de Pierre était contraire à la volonté de Dieu. Au début de son ministère Satan avait essayé de persuader Jésus, qui jeûnait depuis quarante jours de changer des pierres en pain, et d’éviter souffrance et mort, en acceptant de vivre sous la domination du diable, qui a dirigé le monde. Il ressort de la réponse faite à Pierre par Jésus, que celui-ci voyait en Pierre, un agent inconscient de Satan, tentant de le retenir sur la route du sacrifice, de la souffrance et de la mort.
A JÉRUSALEM ET SUR LA CROIX
Ainsi Jésus alla à Jérusalem où il était attendu. Il fut arrêté, raillé, et crucifié. Mais les quatre écrivains de l’Evangile nous rapportent bon nombre d’événements importants, qui marquèrent ces derniers jours de la vie terrestre du Maître. L’un de ces récits rapporte son entrée triomphale à Jérusalem, où ses disciples et amis le saluèrent comme leur Roi. Nous trouvons ce récit dans Matthieu 21 : 1 à 11, Marc 11 : 1 à 10, Luc 19 : 29 à 40, et Jean 12 : 12 à 15. Zacharie avait lui aussi prédit cet accueil triomphal (Zacharie 9 : 8).
La nation Juive refusa de reconnaître Jésus comme roi et perdit ainsi l’occasion de régner avec lui. Zacharie avait annoncé ces choses dans son livre – chapitre 9 verset 10 – et il nous donna l’assurance que Jésus, bien que rejeté, « dominerait » au temps voulu de Dieu, « d’une mer à l’autre, depuis le fleuve jusqu’aux extrémités de la terre ». La nuit précédant sa crucifixion, Jésus réunit ses Apôtres dans la « chambre haute », pour faire avec eux le souper de la Pâque. Cette fête annuelle était pour les Juifs la commémoration de leur délivrance de l’esclavage d’Egypte. Comme nous l’avons vu, les premiers-nés en Egypte avaient été sauvés de la mort grâce au sang de l’agneau pascal. Maintenant Jésus était sur le point d’être immolé en tant qu’agneau pascal antitype.
La mort allait permettre, à la fois à son église et à toute l’humanité d’être délivrées de l’esclavage du péché et de la mort.
Nous trouvons le récit de ce souper nocturne dans la « chambre haute », dans Matthieu 26 : 17, Marc 14 : 12-26, Luc 22 : 7-38 et Jean du chapitre 13 au chapitre 17. Matthieu, Marc et Luc rappellent les instructions de Jésus, concernant la commémoration annuelle de sa mort. Le Maître nous invite en effet à manger le « pain », qui représente son corps brisé ; et à boire à la « coupe », qui représente son sang répandu pour tous. Ces exposés nous révèlent aussi quelle fut l’attitude de Jésus envers Judas, celui qui devait le trahir.
Il savait déjà que Judas complotait contre lui, et cependant il l’appelait « ami ». Jésus fut peiné par l’attitude de ses disciples ; car, en dépit de tout ce qu’il leur avait dit sur l’humilité, la patience et l’amour, même dans cette « chambre haute », en dehors de laquelle ses ennemis attendaient l’occasion de s’emparer de leur Maître pour le crucifier, ils discutaient entre eux pour savoir lequel serait le plus grand dans le royaume. En leur lavant les pieds, Jésus leur donna une leçon de véritable humilité et d’entraide. Jean nous donne de nombreux détails sur les instructions que Jésus donna à ses disciples, en cette nuit de la Pâque, détails omis par les autres écrivains des Evangiles.
Une fois encore, Jésus essayait de préparer l’esprit et le cœur de ses disciples, à sa mort prochaine. Pour apaiser leur tristesse il leur dit : « Je vais vous préparer une place, et lorsque je m’en serai allé, et que je vous aurai préparé une place, je reviendrai, et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jean 14 : 23).
A la fin de ce repas dans la chambre haute, Jésus pria ainsi pour ses disciples : « Je leur ai donné ta parole ; et le monde les a haïs parce qu’ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde » (Jean 17 : 14).
Nous voyons ainsi que l’un des buts du ministère terrestre de Jésus fut de préparer ses disciples à poursuivre le ministère de la vérité, qu’il avait commencé. Pour cela, il leur avait donné la Parole de l’Eternel ; et bien qu’ils ne le comprenaient pas encore très bien, il leur expliquait patiemment que, en tant que disciples, ils seraient appelés à souffrir et mourir avec lui. Jésus disait encore dans sa prière : « Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés » (Jean 17 : 9).
Il ne voulait pas dire en cela que le monde ne l’intéressait pas ; ni que le plan divin de la rédemption et du salut n’englobait pas le monde.
Toutefois, il savait qu’avant que le monde puisse croire et être béni, son église devait être choisie du milieu de ce monde, et préparée à vivre et à régner avec lui.
Il priait donc pour elle, afin que la grâce divine puisse prospérer en leurs cœurs et les remplir ; et aussi, pour que tous « ses disciples soient Un comme lui et son père étaient Un », afin que le monde croie que tu m’as envoyé, ajouta-t-il (Jean 17 : 21).
Le monde ne croyait pas, à ce moment-là, que le créateur avait envoyé Jésus pour sauver l’humanité du péché et de la mort. Et depuis, guère plus de gens ne l’ont cru. Mais quand ses disciples de la classe de l’église, du « petit troupeau » à qui il plaît au père de donner le royaume, seront tous unis à lui dans son règne, alors le monde croira ; et la connaissance de l’Eternel remplira la terre comme le fond de la mer est rempli par les eaux qui le couvrent.
ARRESTATION DE JÉSUS, SES SOUFFRANCES, SA CRUCIFIXION
Sortant de la chambre haute, Jésus et son petit groupe de disciples se rendirent à Gethsémané. C’est là que la troupe venant de Jérusalem devait l’appréhender quelques heures plus tard. Il fut traduit en jugement. Et devant le Souverain Sacrificateur d’Israël, il fut condamné à mort parce qu’il se disait être « Fils de Dieu », ce qui pour les Juifs était un blasphème. Devant Pilate, Il fut accusé de s’être fait roi des Juifs. Questionné, sur ce sujet, il répondit : « Mon royaume n’est pas de ce monde » (Matthieu 26 : 57-68 ; 27 : 11-31). (Marc 14 : 53-64). (Luc 22 : 54 71). (Jean 18 : 28-37).
Jésus était un roi ! « Voici pourquoi je suis né et pourquoi je suis venu dans le monde » (Jean 18 : 37). Mais Jésus savait que son royaume ne devait pas s’établir par la force des armes. Car dans ce cas, ses serviteurs auraient combattu pour le délivrer de ses ennemis, ce que tenta d’ailleurs de faire l’apôtre Pierre ; mais Jésus lui ordonna de remettre l’épée dans son fourreau. Les royaumes de ce monde sont basés presque uniquement sur l’égoïsme. Les dirigeants attendent que leurs sujets les défendent, afin d’être maintenus au pouvoir. Mais Jésus renversa cet ordre de choses ; c’est lui qui donna sa vie pour ses sujets, afin que ceux-ci puissent jouir de la paix et de la vie, lorsque son royaume sera établi en puissance et en gloire.
Pilate comprenait que la royauté de Jésus n’était pas un danger pour l’Empire Romain de ce temps-là, et il l’eût volontiers relâché, mais ses ennemis criaient « Crucifie-le ! Crucifie-le ! ». Pilate n’avait pas le choix, aussi dit-il consentir à la mort de Jésus. Il ordonna qu’un écriteau portant ces mots « Jésus de Nazareth, roi des Juifs » soit placé au sommet de la croix, expliquant ainsi le crime qui valait à Jésus d’être crucifié.
Au début de son ministère, Satan avait offert la royauté à Jésus. Et voici que maintenant on le crucifiait parce qu’il se disait roi. Il lui avait encore dit : Si tu es fils de Dieu, jette-toi du haut de ce temple. Et la foule qui le regardait mourir lui criait : « Si tu es fils de Dieu, descends donc de ta croix ! » (Matthieu 27 : 40). Mais Jésus n’essaya même pas de se justifier. Et le souverain sacrificateur, les scribes et les anciens disaient : « II sauvait les autres, qu’il se sauve lui-même. » (Matthieu 27 : 41-42). (Marc 15 : 51). (Luc 23 : 1-5). Ils étaient bien loin de se douter que si Jésus n’acceptait pas de se sauver, c’était afin de les sauver eux, et toutes les familles de la terre, en accord avec la promesse de son Père Céleste. Luc raconte la conversation qu’eut Jésus avec un malfaiteur, crucifié en même temps que lui. Ce brigand, ayant lu l’inscription que portait la croix de Jésus, lui dit : « Souviens-toi de moi, lorsque tu seras dans ton royaume. » Jésus lui répondit : « En vérité, aujourd’hui je te le dis, tu seras avec moi dans le Paradis. »
Le principal objectif du royaume de Christ est en effet la restauration du monde en son état paradisiaque. Aussi sur la croix, Jésus avait la conviction qu’il ressusciterait, et qu’au temps fixé par Dieu, il établirait son royaume. Les traducteurs de la bible ont mal placé la virgule dans la phrase « En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis. » Ce qui fait croire à de nombreuses personnes que Jésus alla au paradis avec le voleur, le jour de sa mort. Cela est faux. Le paradis n’existait pas plus à ce moment-là que maintenant. Et la promesse que fit Jésus au voleur n’est pas encore accomplie.
Juste avant de rendre le dernier soupir, Jésus s’écria : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15 : 34). Or c’est exactement ce que nous pouvons lire au Psaume 22 : 1 ; le psaume 22 tout entier est une prière qu’a pu exprimer Jésus sur la croix, trop faible pour le faire à haute voix. Il mourut pour prendre la place des pécheurs. Il était donc nécessaire qu’il portât tout le poids du péché, y compris l’abandon momentané de son Père. A la fin, pourtant, il se remit entre les mains de Dieu, disant : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ! » (Luc 23 : 46). Il savait que son Père le ressusciterait des morts et qu’au temps voulu, il serait le « Roi des Rois, et le Seigneur des Seigneurs », comme il était écrit.
LA RÉSURRECTION
La foi de Jésus fut récompensée, et le troisième jour, Dieu le ressuscita des morts. Matthieu, Marc, Luc et Jean ont tous quatre raconté cette résurrection, comme ils nous parlent aussi des diverses apparitions de Jésus à ses disciples, après qu’il fut ressuscité. Il apparut à Marie sous l’aspect d’un « jardinier » ; et à deux de ses disciples qui allaient à Emmaüs, sous l’aspect d’un « étranger ».
Thomas ne voulait pas croire à sa résurrection avant d’avoir vu la marque des clous dans les mains de son Maître : Jésus lui apparut ainsi qu’aux autres disciples, dans un corps tel que le demandait Thomas. Jean explique que ce fut un « signe » (Jean 20 : 30).
Jésus avait dit à ses disciples qu’il donnerait sa chair pour la vie du monde ; aussi, les divers aspects sous lesquels il leur apparut après sa résurrection, leur permirent de comprendre qu’il n’était plus un être humain. Il expliqua à Nicodème, qui était venu le voir de nuit, que ceux qui sont « nés de l’esprit » sont semblables au vent qui souffle où il veut c’est-à-dire qu’ils sont invisibles aux yeux des hommes, bien qu’ils exercent leur influence sur eux. Jésus était maintenant « né de l’esprit ». Au cours d’une de ses apparitions à ses disciples, il leur dit : « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre. » (Mathieu 28 : 18). Il n’était plus dans les “liens de la chair”.
Luc nous raconte la dernière apparition de Jésus à ses disciples, non pas dans son Evangile, mais au premier chapitre des « Actes des Apôtres ». Ils se hasardèrent à l’interroger sur son royaume : « Est-ce en ce temps que tu rétabliras le royaume d’Israël ? » (Actes 1 : 6).
Ce royaume avait été renversé en 606 avant Jésus-Christ et n’avait jamais été rétabli. Les disciples pensaient que le rétablissement de la nation d’Israël s’accomplirait parallèlement avec l’établissement du royaume de Christ ; d’où leur question. Jésus leur répondit : « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le père a fixés de sa propre autorité. » (Actes 1 : 7). Il leur rappela alors une promesse qu’il leur avait faite, pendant qu’il était encore avec eux, dans la chair ; à savoir qu’il leur enverrait le Saint Esprit, pour les encourager et les guider. Et il ajouta : « Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre » (Actes 1 : 8).
L’ASCENSION
Et nous lisons dans (Actes 1 : 9) : « Après avoir dit cela, il fut enlevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux ».
Comme ils avaient les yeux fixés vers le ciel, deux hommes, probablement des anges, ayant pris une forme humaine leur dirent : « Hommes Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au ciel » (Actes 1 : 11).
Ainsi Jésus, le Roi le Rédempteur promis, avait achevé son premier séjour sur la terre. Il avait choisi comme témoins un petit groupe de disciples, il avait donné sa vie pour racheter le monde et il était ressuscité. Maintenant, il était retourné au ciel, la promesse de son retour devint désormais l’espoir de ses premiers disciples. Ils savaient que son royaume ne s’établirait qu’à son retour. Ainsi, soutenus par cette espérance, ils continuèrent à être ses témoins et à prier comme il le leur avait appris : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »
LE DESSEIN DE DIEU
La Parole de Dieu a pour but de nous faire connaître les bienveillants desseins du Créateur. Il a béni, d’une manière spéciale, ceux qui ont eu foi en Lui et qui sous son égide ont développé l’esprit d’amour. Il agira ensuite avec bienveillance envers tous les hommes, dont les yeux et les oreilles n’ont pas encore été ouverts pour les choses spirituelles, afin qu’ils puissent apprécier la hauteur, la profondeur, la largeur et la longueur de l’amour de Dieu. Maintenant c’est par la foi que nous marchons, mais quand le Seigneur révélera à tous les humains son glorieux caractère, dans l’âge qui va venir, alors les hommes pourront marcher par la vue, car les yeux des aveugles verront et les oreilles des sourds entendront (Esaïe 35 : 5).
Mais peut-être quelqu’un objectera : « Qu’a fait le monde pour mériter une telle bénédiction de la part du Seigneur ? ” Nous répondons : Qu’a fait l’Eglise pour mériter la grâce et la faveur divine et le pardon des péchés ? Ni ceux qui croient maintenant et exercent la foi, ni ceux qui croiront plus tard lorsqu’ils verront l’œuvre du Seigneur, n’ont de mérites à faire prévaloir devant le Seigneur. Ni nous, ni eux n’ont aucune prétention à élever pour justifier et mériter les faveurs divines, pour les réintégrer par sa miséricorde, effaçant leurs péchés. La base de l’espérance, autant pour nous-mêmes que pour le monde, repose sur le grand sacrifice accompli au Calvaire. « Celui qui a porté lui-même nos péchés en son corps sur le bois, afin que morts au péché nous vivions pour la justice, lui par les meurtrissures duquel vous avez été guéris » (1 Pierre 2 : 24).