Prophéties des Temps actuels

DE TOUS LES livres qui existent, la Bible est le seul qui ait annoncé avec exactitude les choses à venir. Ceci prouve qu’elle a été écrite sous l’inspiration divine, que ses différents auteurs ont été dirigés par l’Esprit ou puissance de Dieu. En fait, presque tous les livres de la Bible contiennent des prophéties, dont certaines étaient imminentes, pour le moment où elles furent écrites, et d’autres, au contraire, se rapportaient à un futur plus ou moins lointain. Il en existe beaucoup dont l’accomplissement est encore futur.

Les six derniers livres de l’Ancien Testament, objets de cette étude, sont tous essentiellement prophétiques, et furent partiellement accomplis peu de temps après qu’ils furent écrits, mais ils contiennent aussi beaucoup de promesses rassurantes, concernant le royaume de Christ. En outre, dans ces six derniers livres, beaucoup de prophéties concernent les temps actuels, nous en ferons particulièrement le sujet de notre étude.

Les conditions désastreuses dans lesquelles se débat le monde depuis 1914 ne furent pas prévues par ceux qui ne connaissent pas la Bible et n’ont pas confiance en elle. La sagesse humaine ne pouvait pressentir « un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu depuis qu’il existe des nations, jusqu’à cette époque » (Dan. 12, v. 1). L’opinion générale était que, en raison du degré atteint par la civilisation, la guerre à grande échelle n’était plus concevable. Nous savons que ce fut malheureusement une grosse erreur et que la Bible qui l’avait annoncée ne s’était pas trompée.

Le monde a déjà traversé une bonne partie de ces « temps de trouble », mais cela durera encore jusqu’à la manifestation de Christ et qu’il nous apporte la paix, la sécurité et la joie de vivre.

Il est cependant agréable de penser que Dieu a décidé d’intervenir dans les affaires des hommes avant que le fol égoïsme n’ait dévasté la terre.

Poursuivons notre étude des livres de la Bible et tout ceci nous apparaîtra de plus en plus clairement.

LE LIVRE DE NAHUM

Destruction de Ninive … Dieu est lent à la colère … Prédiction d’un rapide voyage … Destruction de « l’affliction »

La plupart des prophéties de l’Ancien Testament concernent la petite nation d’Israël, celle dont l’Eternel parle, dans Amos 3 : 2, en ces termes : « C’est vous seuls que j’ai choisis parmi toutes les familles de la terre. »

Toutefois, le Livre de Nahum, en plus des prophéties sur les temps présents, contient aussi la condamnation qui devait frapper Ninive, la cité des Gentils.

Jonas avait déjà été envoyé aux Ninivites pour qu’ils se repentent de leurs péchés. La cité fut sauvée, mais par la suite, leur iniquité ayant dépassé les bornes, elle fut détruite.

Au travers des âges. Dieu permit au péché de prospérer de façon effrénée, mais de temps en temps il intervint et détruisit des cités entières, les plus perverties. Il y eut ainsi Sodome et Gomorrhe, puis Ninive.

Si Dieu avait permis qu’ils continuent et persistent dans cette voie d’iniquité, il leur serait extrêmement difficile, dans le royaume futur, de marcher avec droiture. Les Ninivites s’étaient tellement adonnés au mal que ce fut une manifestation de bonté de la part de Dieu de les avoir endormis jusqu’au Jugement dernier, où tous les habitants de la terre auront l’occasion d’apprendre la Justice (Esaïe 26 : 9).

Ninive fut fondée par Nimrod (Genèse 10 : 10-11). C’était un personnage particulièrement perverti, qui vivait au temps des patriarches. Ses dispositions à l’idolâtrie et à l’injustice en firent le symbole de l’opposition à Dieu. Les habitants de la ville qu’il avait fondée continuèrent à suivre son exemple, excepté lorsque Jonas leur prêcha la repentance, mais plus tard elle fut anéantie

Le second verset de Nahum 1, nous montre la réaction divine devant le péché : « L’Eternel est un Dieu jaloux et vengeur oui l’Eternel est un Dieu vengeur qui sait se mettre en courroux. L’Eternel se venge de ses adversaires et il réserve ses châtiments pour ses ennemis. » Au verset suivant, nous pouvons lire « L’Eternel est lent à la colère et grand par la puissance ; mais il ne laisse pas le coupable impuni. L’Eternel marche dans l’ouragan et dans la tempête ; les nuées sont comme la poussière de ses pieds. »

Ainsi donc, si Dieu est lent à la colère, il n’en est pas moins tout-puissant et capable d’arrêter le mal et ses conséquences. II est jaloux et vengeur. Est jaloux celui qui ne tolère aucun rival. Dans le texte hébreux, le mot traduit ici par jaloux est le même qui a été traduit par zélé dans l’Ancien Testament, en Esaïe 9 : 6-7 – « Oui, le zèle de l’Eternel des armées accomplira cette œuvre. »

Jéhovah est un Dieu de justice, d’amour, il ne peut supporter l’iniquité. Toutefois il est lent à la colère et, lorsqu’il combat le péché, c’est selon un plan déjà prévu. Ainsi, il a permis que le mal règne pendant plus de six mille ans, non parce qu’il ne pouvait pas l’arrêter, mais pour que la race humaine ait l’occasion de connaître les conséquences terribles de la désobéissance.

Pendant ce long règne du péché et de la mort, Dieu est intervenu quelquefois, par exemple pour la destruction de Ninive.

Cet événement eut lieu en des temps trop reculés pour que nous puissions savoir exactement pourquoi Ninive subit la destruction alors que d’autres cités survécurent. Ce dont nous pouvons être certains c’est que Dieu est trop sage pour se tromper et trop bon pour être cruel et injuste. Probablement valait-il mieux qu’il en soit ainsi pour les Ninivites et pour ceux auxquels ils servirent d’exemple. Il nous paraît raisonnable de penser que cet événement illustre l’œuvre future de destruction du péché et de la mort ; en d’autres termes, c’est une représentation probable de la destruction du royaume de Satan, dont Nimrod était le symbole. Les versets 5 à 9 du premier chapitre paraissent clairement ne pas s’appliquer à une seule cité païenne.

Au verset 5 nous lisons : « Les montagnes tremblent devant lui et les collines sont ébranlées. A son seul aspect, la terre se soulève, le monde et tous ses habitants. » Puis : « Qui pourrait subsister devant son courroux ? Qui pourrait résister à l’ardeur de sa colère ? Sa fureur se répand comme le feu ; les rochers se brisent devant lui. » Comme nous le savons déjà, les montagnes représentent les royaumes ou gouvernements. Le « monde, la terre », symbolisent les ordres sociaux. Et le prophète nous dit que tout l’ordre social du péché sera détruit. Le verset 9 : « Quel dessein pourriez-vous former contre l’Eternel ? » exprime l’idée très répandue que le péché, la maladie et la mort sont des expériences normales de la race humaine. Ayant toujours existé, elles existeront toujours. Ceci suppose que Dieu ne s’intéresse pas au bonheur de l’humanité.

Si nous étudions bien sa parole, nous verrons qu’il n’a permis le mal que temporairement. Dans peu de temps, Satan et tout son empire seront détruits et : « Vous n’aurez pas à subir par deux fois un pareil désastre. » (Nahum 1 : 9).

Grande est la détresse de la race humaine pendant ce règne de péché et de mort. Mais la citadelle de Satan, dont Ninive fut le symbole, sera détruite à jamais. C’est ce qu’affirment tous les saints prophètes de Dieu.

Grâce à ces affirmations, nous comprenons que Dieu ait permis le mal, et nous comprenons aussi pourquoi il détruira avec fureur tout ce qui n’est pas en harmonie avec sa volonté, tout ce qui est préjudiciable au bien-être de l’humanité. Réjouissons-nous aussi du fait que dans sa colère il détruira le mal et les méchants, mais sans les torturer.

LE LIVRE D’HABACUC

Le premier chapitre parle de l’invasion de la Judée par les Chaldéens, « ce peuple féroce et impétueux ». C’est une vision des souffrances qui fondront sur Israël, et Habacuc éprouve une grande tristesse. Il comprend très bien que les Israélites ont désobéi et que c’est un châtiment. Mais il lui est difficile de comprendre pourquoi Dieu permettrait aux Chaldéens d’envahir le pays et de détruire ses villes. Lisons sa prière (v. 13) : « Tu as les yeux trop purs pour voir le mal, et tu ne peux pas regarder l’iniquité. Pourquoi donc regarderais-tu les perfides, et te tairais-tu, quand le méchant dévore celui qui est plus juste que lui ? » Habacuc pose ici la question que le peuple de Dieu s’est toujours posée à travers les âges : « Pourquoi le Seigneur permet-il que les justes et les innocents souffrent de la main des méchants ? » Dieu donna partiellement à Habacuc la réponse. La lumière du divin plan de salut fortifie notre foi. Lisons, au chap. 2, v. 1 à 4 : « Je veux me tenir en sentinelle à mon poste et me placer sur la forteresse. Je serai attentif pour voir ce que Dieu me dira et ce que je devrai ajouter aux plaintes que j’ai déjà fait entendre. » L’Eternel m’a répondu en ces mots : « Ecris la vision prophétique ; graves-la sur des tablettes afin qu’on puisse la lire couramment ; car, bien qu’elle ne doive s’accomplir qu’au temps fixé, elle ne tardera pas à arriver à son terme, et elle ne trompera point ton attente. Si son accomplissement est différé, attends-la avec confiance, car elle se réalisera certainement sans tarder. » Habacuc demande à Dieu pourquoi il permet que son peuple souffre, et il attend la réponse « et le Seigneur m’a répondu », dit-il. En effet le Seigneur répond, mais il n’explique pas, si ce n’est par ces mots : « La vision ne doit s’accomplir qu’au temps fixé. » Ce qui signifie que le temps n’est pas encore venu de révéler à son peuple la raison pour laquelle il permet l’iniquité. Par contre, le prophète est assuré de la venue d’une telle période. La vision (la compréhension du plan divin) « arrivera à son terme », « elle ne trompera pas notre attente ».

Si cette réponse n’explique rien à Habacuc, elle lui démontre clairement que Dieu est maître de la situation et qu’au temps fixé son peuple sera renseigné. Ce sera à la fin, non pas la fin du monde, mais à la fin du temps du péché et de la mort.

Si nous persévérons dans notre étude de la Bible, nous sommes de plus en plus persuadés que nous vivons ce fameux « temps de la fin ». Et c’est pour cette raison que la « vision » du plan de rédemption et de restauration de l’humanité, révélée par les prophètes de l’Ancien Testament, est maintenant comprise par le peuple de Dieu.

Mais, dit le Seigneur : « Le juste vivra par la foi. » Dans les temps anciens, il fallait que le peuple de Dieu ait une très grande foi pour croire en ses promesses, alors que les expériences de leur vie paraissaient justifier le contraire.

De nos jours aussi, il est nécessaire d’avoir la foi ; car, bien que le peuple de Dieu soit vraiment favorisé, en ce qui concerne la compréhension de son plan, et que nous sachions que la destruction du mal sous toutes ses formes est très proche, il n’en reste pas moins que le péché, la souffrance et la mort prospèrent encore sur la terre. Comme Habacuc vit les Chaldéens : « Ce peuple féroce et impétueux, qui parcourt les vastes espaces de la terre pour s’emparer de demeures qui ne sont pas à lui, …tout ce peuple qui vient pour exercer le pillage », semblable à « l’homme arrogant qui ne goûte aucun repos, dont l’âme est avide comme le sépulcre, et insatiable comme la mort », ainsi les Justes de tous les temps virent-ils les conquêtes du péché et de la mort.

Dans l’expression « avide comme le sépulcre », nous retrouvons le mot hébreu « shéol », traduit par sépulcre, qui partout dans la Bible signifie la mort. Ici, les Chaldéens sont comparables au grand ennemi la mort -, qui abat ses victimes, n’épargnant personne, les livrant à la mort insatiable.

Il n’est pas question de tourments dans ce texte, et nous sommes heureux qu’au temps fixé par Dieu le « shéol », ou sépulcre, sera obligé de rendre ses morts. Nous lisons au chapitre 2, verset 14 : « Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent », puis, au verset 20 : « L’Eternel est dans son temple. Que toute la terre fasse silence devant lui. » Les versets 18 et 19 montrent combien il est futile et mauvais d’adorer de faux dieux, symbolisés par des idoles d’hommes. Ainsi nous est-il rappelé qu’un temps est fixé dans le plan divin où Jéhovah, le Créateur de l’univers, sera adoré partout, et où tous les faux dieux et le mal qui les accompagne seront détruits.

Les prophètes de l’Ancien Testament écrivaient sous l’inspiration du Saint Esprit, sans comprendre une grande partie de ce qu’ils écrivaient sur les événements maintenant tout proches, ils ne saisissaient pas la chronologie des faits, que Dieu réserve dans son plan. Il en fut ainsi pour Habacuc. Dieu, dans sa bonté, ne lui fit pas connaître que le glorieux Age d’Or qu’il annonçait était éloigné de plusieurs milliers d’années.

Ils continuaient ainsi à vivre par la foi et à croire en l’Eternel, bien qu’ils ne comprissent pas toujours ses desseins. C’est cette détermination qu’exprime Habakuk à la fin de son livre : « Le figuier ne fleurira pas, la vigne ne produira rien, le fruit de l’olivier manquera, les champs ne donneront pas de nourriture ; les brebis disparaîtront du pâturage et il n’y aura plus de bœufs dans les étables. Toutefois, je veux me réjouir en l’Eternel, je veux me réjouir dans le Dieu de mon salut. » (Habacuck 3 : 17-18).

LE LIVRE DE SOPHONIE

« Le Jour de l’Eternel » … L’ardente colère divine … L’argent ne pourra sauver les hommes … Les peuples recevront des lèvres pures

La prophétie de Sophonie ne fut écrite que peu de temps avant que la nation d’Israël soit emmenée captive à Babylone, en 606 avant Jésus-Christ. Les versets 2 à 5 du premier chapitre dépeignent de pittoresque façon le renversement de la nation. Mais, comme dans les autres prophéties de l’Ancien Testament, l’Eternel se sert des expériences d’Israël comme images des futurs événements qui doivent se produire dans le monde entier.

Ainsi, le renversement d’Israël, victime de ses péchés, serait une image du renversement par Dieu de toutes les iniquités et mauvaises institutions, événement qui doit marquer la fin de l’âge présent et l’inauguration du royaume millénaire.

Le prophète appelle la période de la chute de « ce présent monde mauvais », le « jour de l’Eternel ». C’est le « jour » où l’Eternel interviendra dans les affaires humaines pour mettre fin au règne du péché et de la mort, et détruire tous les ennemis de la justice. La Bible nous enseigne que cette œuvre demandera toute la durée du royaume millénaire pour être pleinement accomplie, et que nous verrons, dans les premières années de cette période, la destruction des institutions humaines égoïstes, sur les ruines desquelles s’établira le royaume du Christ.

C’est pourquoi les prophéties représentent le « jour de l’Eternel » comme un temps de détresse, de ténèbres et d’obscurité, qui sera, comme le dit le prophète Daniel : « Une époque de détresse telle qu’il n’y en a point eu depuis qu’existent les nations. » (Daniel 12 : 1). Le prophète Joël le représentait comme « un jour de ténèbres et d’obscurité, de nuées et de brouillards » (Joël 2 : 2).

Sophonie emploie un langage à peu près semblable : « Ce jour sera un jour de fureur, un jour de détresse et d’angoisse, un jour de ravage et de destruction, un jour de ténèbres et d’obscurité, un jour de nuées et de brouillards. » (Sophonie 1 : 15).

Parlant de la vanité de tous les efforts que feront en « ce jour-là » les hommes pour sauvegarder leurs institutions, Sophonie déclare : « Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer, au jour de la fureur de l’Eternel ; par le feu de sa jalousie, tout le pays sera consumé, car il détruira soudain tous les habitants du pays. » (Sophonie 1 : 18). Les prophéties montrent clairement que nous sommes maintenant en ce « jour de l’Eternel ». Il a été donné à notre génération d’être témoin de la désintégration d’une civilisation, qui existe depuis des siècles, et était considérée comme fermement établie et inexpugnable.

Les première et seconde guerres mondiales, le grand découragement de 1930 et le conflit d’idéologies, ont été des coups de massue qui, l’un après l’autre, ont fait chanceler sur ses fondations et crouler en de nombreux endroits le présent ordre social. On a fait cependant de nombreux et frénétiques efforts pour relever les institutions du monde ; on essaye de maintenir la partie de la civilisation européenne « Or et Argent », ou, si vous préférez, les dollars américains. Mais, comme nous en avertit Sophonie, « ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer, au jour de la fureur de l’Eternel ».

Certains aspects de ce « temps de détresse », relatés au chapitre 3, verset 6, sont déjà réels dans les grands espaces dévastés lors de la dernière guerre. « J’ai exterminé des nations, dit l’Eternel, j’ai dévasté leurs rues, plus de passants ! Leurs villes sont ravagées, plus d’hommes, plus d’habitants ! » Ceux qui ont vu les villes européennes ravagées par la dernière guerre pourront témoigner de la vérité de cette prophétie. Et maintenant, avec la menace de la guerre atomique et la faculté qu’ont tous les peuples de la terre de libérer l’atome et de se procurer des bombes à hydrogène, qui peut dire s’il n’y aura pas encore quelque chose de plus terrible ? Le chapitre 3, verset 8, présente un autre aspect « du jour de l’Eternel ». C’est la réponse de Dieu au cri du cœur de millions de gens. Là, il explique pourquoi il permet que se prolongent le mal, l’oppression, les guerres et autres fléaux dont souffre l’humanité, à cause de « l’inhumanité de l’homme vis-à-vis de son semblable ».

Nous lisons en effet : « Attendez-moi donc, dit l’Eternel, au jour où je me lèverai pour le butin, car j’ai résolu de rassembler les nations, de rassembler les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, toute l’ardeur de ma colère ; car par le feu de ma jalousie toute la terre sera consumée. » « Attendez-moi donc, dit l’Eternel. »

« Attendre » que l’Eternel s’ingère dans les affaires humaines et établisse son règne de justice, cela exige beaucoup de foi, en face du mal qui ne cesse d’empirer. Et même lorsque l’Eternel aura pris son règne le monde n’y verra d’abord rien d’agréable ; et il ne peut en être autrement, car la méchanceté, retranchée dans ses œuvres, n’abandonnera pas de gaieté de cœur l’emprise qu’elle exerçait sur l’humanité. Aussi l’Eternel accélérera son action, à sa manière. « Je rassemblerai les nations, dit-il, je rassemblerai les royaumes ». Jamais encore cela ne s’est produit comme aujourd’hui. Les nations se sont rassemblées pour la guerre, elles se sont rassemblées pour tenter de conserver la paix. Maintenant, elles se rassemblent en deux énormes camps, où le monde soi-disant libre est opposé, au reste de l’humanité ; et il semble que l’un ou l’autre préférerait au besoin détruire le genre humain plutôt que d’accéder aux propositions adverses.

Oui, ces deux camps sont réunis pour un combat mondial, favorisé par l’accroissement de la connaissance, prédit par le prophète Daniel. Cet accroissement de connaissance a été voulu de Dieu, qui savait ce qui en résulterait, à l’usage de la sagesse humaine. Dieu permettra à l’homme de détruire son propre monde et il déclare que cette destruction s’accomplira par le « feu » de sa « jalousie ».

Là encore, le mot hébreu signifie « zèle ». Dans ce dernier conflit international, le zèle de Dieu permettra la destruction de toute la structure sociale, la « terre » symbolique de la Bible, pour ouvrir la voie au glorieux royaume de son Messie.

Cette prophétie ne parle pas spécialement de la destruction d’êtres humains, mais plutôt de celle d’un ordre social. Naturellement, les deux guerres mondiales ont coûté des millions de vies humaines, et de nombreuses villes ont été réduites en ruines. Mais les prophéties nous parlent d’une chose plus importante, en ce qui concerne l’accomplissement du plan divin, à savoir que nous arrivons maintenant à « la fin d’un monde » dont la Bible a si souvent parlé.

Nous lisons au chapitre 3, verset 9 : « Alors, je donnerai aux peuples des lèvres pures, afin qu’ils invoquent tous le nom de l’Eternel, pour le servir d’un commun accord. » Cette promesse prouve deux choses : d’abord que l’humanité existera encore lorsque le « feu » du zèle de Dieu aura « consumé » la « terre » symbolique, et ensuite qu’après la destruction du monde de Satan le royaume messianique de justice s’exercera, et ses agents apprendront au monde à connaître et à servir le véritable Dieu. Alors, bien que cette prophétie particulière n’en fasse pas mention, de nombreuses autres révèlent « que les morts ressusciteront, pour pouvoir jouir eux aussi des bénédictions du nouveau royaume ».

LE LIVRE D’AGGÉE

Le temple rebâti … La gloire du second temple sera plus grande que celle du premier … Les « cieux » et la « terre » ébranlés … L’établissement du nouveau royaume

Aggée servit Israël comme prophète, lorsque ce peuple revint en Judée, au retour de sa captivité à Babylone. Cyrus, roi des Mèdes, avait promulgué un décret autorisant le retour des captifs et leur donnant la permission de rebâtir leur temple à Jérusalem. Un Juif, du nom de Zorobabel, fut nommé gouverneur de la Judée et commença avec enthousiasme à reconstruire le temple. Mais, quand le temple fut sur le point d’être fondé, s’éleva une opposition au projet ; apparemment, le gouverneur perdit courage et la reconstruction fut interrompue. La prophétie d’Aggée nous parle principalement de cet événement local, et, en particulier, de la remise de cette reconstruction du temple. Là, Dieu reproche au peuple, et surtout à ses chefs, de se construire de jolies maisons mais de négliger la maison de l’Eternel.

Le temple de l’Eternel à Jérusalem est un symbole d’un temple beaucoup plus glorieux, que le Nouveau Testament nous présente comme « une demeure céleste éternelle, qui n’a pas été faite de main d’homme » (II Corinthiens 5 : 1).

Ce temple est en réalité la « semence » de la promesse par laquelle seront bénies toutes les familles de la terre. Dans le temple de Dieu, à Jérusalem, le peuple, par l’intermédiaire de ses serviteurs religieux, se présentait devant l’Eternel et recevait ses bénédictions. Ainsi, la « Semence » de la promesse, le Messie, sera le canal, qui déversera sur toute l’humanité les bénédictions divines. Le Messie sera le Médiateur entre Dieu et les hommes, et, en cette qualité, il rétablira la volonté divine dans le cœur de tous ceux qui accepteront la grâce divine et obéiront aux lois du nouveau royaume.

Le temple de Salomon à Jérusalem, qui fut détruit lorsque la nation fut emmenée captive à Babylone, était une magnifique construction. Mais Aggée écrit, au sujet de sa reconstruction : « La gloire de cette dernière maison sera plus grande que celle de la première. » (Aggée 2 : 9).

Ce qui se révéla exact, et le sera d’autant plus du temple spirituel antitypique, au sujet duquel l’Eternel dit : « Je remplirai de gloire cette maison. » (Aggée 2 : 7). Mais cela ne s’accomplira qu’à la fin du temps de détresse prophétique, qui terminera le présent âge. L’Eternel, par la bouche d’Aggée, dépeint cette grande « détresse », comme un grand ébranlement social des nations. Nous lisons, dans Aggée 2 : 6 et 7 : « Encore un peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le sec ; j’ébranlerai toutes les nations ; les désirs de toutes les nations viendront. »

Ces « cieux » et « terre » sont les aspects spirituel et matériel du présent ordre social, où la « mer » représente les masses humaines tumultueuses et mécontentes (Esaïe 17 : 12, 13). Le « sec » semble symboliser les millions d’hommes pauvres et sans privilèges. Toutes les parties du monde et leurs formes gouvernementales seront ébranlées.

Cela n’est cependant pas la conséquence d’un esprit de vengeance divine vis-à-vis de l’humanité, mais est plutôt destiné à éveiller en elle le sentiment qu’elle a besoin de Dieu. C’est ce que veut dire le verset : « J’ébranlerai les nations et leurs désirs viendront. » Cela ne signifie pas que Dieu permettra aux agents du royaume de Christ de satisfaire tous les petits désirs du monde, mais, plutôt, que les nations désireront venir vers l’Eternel et reconnaître l’autorité qui émanera de son temple spirituel. Grandes seront alors la paix et la joie des gens, lorsqu’ils reconnaîtront à Dieu le droit de régner sur leurs cœurs et leurs vies.

Au chapitre 2, versets 21 et 22, l’Eternel demande à Aggée de parler ainsi à Zorobabel : « J’ébranlerai les cieux et la terre, je renverserai le trône des royaumes, je détruirai la force des royaumes des nations, je renverserai les chars et ceux qui les montent ; les chevaux et leurs cavaliers seront abattus, l’un par l’épée de l’autre. » Voilà une claire explication sur la façon dont l’Eternel « ébranlera » les cieux et la terre symboliques.

Ce n’est pas un choc de mondes physiques et de planètes, mais une lutte intérieure dans la société humaine, où ses divers éléments et les nations seront « abattus, l’un par l’épée de l’autre ». C’est ainsi que l’Eternel renverse aussi « le trône des royaumes ». Il semble y avoir là une allusion à l’autorité dé Satan, le grand « prince de ce monde ». Son influence, qui étouffe les nations, sera brisée lorsqu’il ne pourra plus maintenir entre elles un semblant de paix et d’ordre. Ainsi, d’un autre point de vue encore, nous voyons que le monde est préparé pour le règne du royaume messianique.

LE LIVRE DE ZACHARIE

Le prophète Zacharie fut un contemporain d’Aggée, et sa prophétie aida donc beaucoup à encourager Zorobabel à entreprendre la reconstruction du temple de Jérusalem. Zacharie fut chargé de parler de ces événements locaux d’un intérêt immédiat ; mais l’Eternel se servit aussi de lui pour annoncer des événements, qui ne devaient se réaliser que longtemps après sa mort.

Sous l’inspiration du Saint Esprit, Zacharie annonça à Jérusalem que Jésus viendra à elle monté sur un âne (Zacharie 9 : 9).

Il annonça aussi la dispersion d’Israël dans le monde et son retour final dans la Terre promise, ajoutant que Juda serait la capitale du monde (Zacharie 8 : 18-23).

Le chapitre 12, verset 10, parle d’un temps où les Juifs « tourneront leurs regards vers celui qu’ils ont percé et pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique ». Il y a là une claire allusion au temps où ceux qui ont rejeté le Christ et l’ont percé seront réveillés de la mort et reconnaîtront qu’ils ont tué le Roi de gloire, et là ils se repentiront réellement de leur péché, en pleurant profondément sur leur injustice.

La prophétie d’Ezéchiel nous apprend cependant qu’avant cela, avant que les Israélites reconnaissent en Jésus leur Messie, les nations s’assembleront pour leur faire la guerre, quand ils auront été rassemblés dans leur pays. Zacharie nous dit qu’alors paraîtra l’Eternel, et il combattra ces nations, « comme il combat au jour de la bataille » (Zacharie 14 : 1-3).

Le prophète Ezéchiel nous décrit ainsi cette intervention de l’Eternel en faveur d’Israël : « J’exercerai mes jugements contre lui [Gog et ses alliés] par la peste et par le sang, par une pluie violente et par des pierres de grêle ; je ferai pleuvoir le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, et sur les peuples nombreux qui seront avec lui. Ainsi je manifesterai ma grandeur… je me ferai connaître aux yeux de la multitude des nations, et elles sauront que je Suis l’Eternel. » (Ezéchiel 38 : 22, 23).

La prophétie de Zacharie nous démontre que le règne millénaire – du jour du Seigneur – tout entier sera nécessaire à la restauration de l’humanité. Il dit en effet : « En ce jour-là, il n’y aura point de lumière ; il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu de l’Eternel, et qui ne sera ni jour ni nuit. Mais vers le soir la lumière paraîtra. » (chapitre 14 : 6-7).

Plus loin, au verset 9 du même chapitre, il nous déclare : « L’Eternel sera roi de toute la terre. En ce jour-là, l’Eternel sera le seul Eternel et son nom sera le seul nom. »

II n’y aura plus comme autrefois une multitude de dieux et de superstitions, car alors la gloire de Jéhovah remplira la terre de même que l’eau remplit la mer.

Zacharie écrit encore, aux versets 16 et 17 : « Tous ceux qui resteront, de toutes les nations venues contre Jérusalem, monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, et pour célébrer la fête des tabernacles. S’il y a des familles de la terre qui ne montent pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, l’Eternel des armées, la pluie ne tombera pas sur elles. »

Ceci ne doit pas être pris au sens littéral. L’idée est la suivante : toutes les nations seront appelées à reconnaître l’autorité du Seigneur, lorsqu’il établira son règne sur la terre. « De Sion viendra la loi sainte et de Jérusalem viendra la parole de l’Eternel. » (Michée 4 : 2). Maintes et maintes fois, le Seigneur a promis que, lors de l’établissement de son royaume, toutes les familles et nations de la terre seraient bénies. Mais, en échange, il est nécessaire qu’elles reconnaissent l’autorité du divin royaume, et quiconque persévérera dans une telle voie sera assuré de la vie éternelle.

LE LIVRE DE MALACHIE

Le système de la dîme … Le Messager de l’Alliance … Le Soleil de la justice … Le peuple béni … Elie viendra d’abord

Malachie est le dernier des petits prophètes et avec sa prophétie se termine l’Ancien Testament. Il écrivit son livre peu après le retour des Juifs de leur captivité à Babylone. Il rappelle au peuple Juif son adoration plutôt tiède et souvent hypocrite pour Dieu, et lui explique que Dieu lui refusa ses bénédictions, en raison de son infidélité. Ces reproches atteignent leur paroxysme au chapitre 3, versets 8 à 10, où l’Eternel dit, par la bouche du prophète : « Un homme trompe-t-il Dieu ? Car vous me trompez et vous dites : En quoi t’avons-nous trompé ? Dans les dîmes et les offrandes. Vous êtes frappés par la malédiction et vous me trompez, la nation tout entière. Apportez à la maison du trésor toutes les dîmes, et mettez-moi de la sorte à l’épreuve, dit l’Eternel des armées. Et vous verrez si je n’ouvre pas pour vous les écluses des cieux, si je ne répands pas sur vous la bénédiction en abondance. »

II est fait ici allusion au système de dîme que l’Eternel avait instauré en Israël. Le peuple donnait ainsi un dixième de son revenu pour l’entretien des Lévites et les services religieux. Personne ne devait donner plus et personne ne devait donner moins s’il voulait plaire à l’Eternel.

Il est probable que l’Eternel utilise ici ce symbole pour bien montrer que le peuple lui était de moins en moins fidèle. L’Eternel a un principe qu’il applique toujours à son peuple, à savoir qu’il lui accorde des bénédictions de paix et de joie, en proportion de sa fidélité en pensées, en paroles et en actions. Le système de la dîme, en lui-même, ne s’applique pas aux disciples actuels de Jésus. Les chrétiens consacrent leur tout à l’Eternel.

Tout ce que nous avons et ce que nous sommes lui appartient. Chaque défaillance de notre consécration serait la preuve que nous n’apportons pas toutes nos dîmes « à la maison du trésor de l’Eternel » ; et il s’ensuivrait une perte proportionnelle de bénédictions spirituelles.

Malachie reprochait à Israël de ne pas se consacrer entièrement à Dieu ; en outre, comme tous les autres prophètes, il annonça l’œuvre du grand plan divin de rédemption et rétablissement de l’humanité. D’autres prophètes ont annoncé la venue de Jésus comme Sauveur du monde ; Malachie annonça la venue de celui qui préparerait la voie à Jésus et prêcherait sa présence au peuple.

A ce sujet, nous lisons, au chapitre 3, verset 1 : « Voici, j’enverrai mon messager ; il préparera le chemin devant moi. »

Cela s’est accompli, comme nous l’indique le Nouveau Testament, en la personne et durant le ministère de Jean-Baptiste.

Ce même verset nous parle encore d’un autre « Messager », appelé le « Messager de l’Alliance » . Cette prophétie se rapporte au Christ. Comme nous l’avons vu, le prophète Jérémie (chapitre 31, versets 31 à 34) promit que l’Eternel ferait une « nouvelle Alliance avec la maison d’Israël et la maison de Juda ». Au chapitre 16 d’Ezéchiel, nous apprenons que cette alliance s’étendrait aux Gentils ressuscités. Et Malachie nous informe que le Christ sera le « Messager » de cette alliance, qui établira ses lois et étendra ses bénédictions aux Gentils aussi bien qu’aux Juifs. D’autres textes bibliques appellent encore le Christ « le Médiateur » de la Nouvelle Alliance. Malachie annonce que Jésus viendra d’abord dans son « temple ». C’est une allusion à son temple spirituel, dont font partie ceux qui suivent ses traces. Avant que ce « temple » devienne le temple glorieux, prédit dans la prophétie d’Aggée 2 : 9, chacun de ses membres, ou « pierre vivante », doit être entièrement préparé et purifié.

Ainsi, avant d’entrer dans sa phase active de Médiateur de la Nouvelle Alliance, le Christ siège comme « affineur de l’or et de l’argent pour purifier les fils de Lévi ».

Dans la dispensation juive, la tribu de Lévi figura l’histoire et les choses à venir, comme nous le révélera mieux le Nouveau Testament.

Dans la Genèse, récit de la création, nous avons appris que Dieu créa la terre, destinée à être la demeure éternelle de l’homme. Nous avons vu que le salaire du péché est la mort et que Dieu nous a donné comme rédempteur son fils bien-aimé, Jésus-Christ. Nous avons encore appris que l’humanité sera délivrée de la mort dans le règne millénaire du Christ. Au travers des prophéties, nous avons identifié notre temps comme une période transitoire menant à l’âge millénaire.

Le Nouveau Testament nous présentera toutes ces vérités d’une façon claire et appropriée, pour nous permettre d’affermir notre foi en Dieu et notre confiance dans le fait qu’il est très capable d’accomplir tous ses bienveillants desseins, envers sa création humaine. L’Eternel dit de sa propre parole : « Elle ne retourne point à moi sans effet, sans avoir exécuté ma volonté et accompli mes desseins. » (Esaïe 55 : 11). Continuons donc notre étude de la Parole de Dieu, afin de connaître de mieux en mieux son grand plan des âges, qu’il a mis en exécution, nous en sommes certains.



Association des Etudiants de la Bible