Le Livre des Livres | 3e partie |
La Puissance Victorieuse du Royaume
LES PRINCIPAUX sujets de la Bible font allusion aux nombreuses promesses de Dieu concernant l’établissement d’un glorieux royaume dans lequel les peuples, dirigés avec justice, vivront dans la paix et le bonheur. Le premier livre parle déjà de cette bénédiction. Dans l’ « Exode », Dieu fait cette promesse à Israël : « Vous serez pour moi un royaume de sacrificateurs. » (Exode 19 : 6).
Plus tard fut établi le royaume d’Israël, qui devint le type du royaume messianique.
Les Psaumes présentent de nombreuses promesses relatives au royaume de Christ et des bénédictions qu’il apportera à l’humanité. Il en est de même dans Esaïe, Jérémie et Ezéchiel. Si ce mot « royaume » n’est pas toujours employé en corrélation avec ces promesses, celles-ci n’en révèlent pas moins le but que Dieu s’est proposé, à savoir, intervenir dans les affaires des hommes et gouverner les peuples par l’intermédiaire du Christ.
La puissance victorieuse du Messie réprimera la rébellion contre la loi divine, qui eut lieu dans le jardin d’Eden.
Si nous continuons à rechercher ce sujet au travers des autres livres de la Bible, notre attention est attirée par maints détails, qui montrent de quelle manière sera bénie l’humanité, sous ce nouveau gouvernement érigé pour triompher et détruire tout gouvernement humain, il permettra aux dociles de prospérer, tandis que ceux qui resteront opposés à Dieu seront détruits. Ceux qui obéiront aux Lois du Royaume vivront éternellement.
LE LIVRE DE DANIEL
La statue … Les quatre animaux … Le temps de la fin … Accroissement de la connaissance … Un temps de trouble
Le prophète Daniel était un jeune Hébreu, captif à Babylone après la défaite d’Israël dans sa lutte avec le roi Nabuchodonosor. Il était profondément attaché au Dieu d’Israël. La providence divine voulut qu’il jouisse des faveurs du roi, qui l’éleva à une très haute position dans le gouvernement de Babylone.
Dieu fit de Daniel son prophète. La première prophétie de son livre est basée sur un songe de Nabuchodonosor. Le deuxième chapitre nous présente le récit et l’interprétation qu’en donna Daniel (Daniel 2 : 1-36). Le roi vit en songe une statue, dont la tête était d’or, la poitrine et les bras d’argent, le ventre et les cuisses d’airain, les jambes de fer, les pieds en partie de fer, en partie d’argile. Le roi vit alors une pierre se détacher de la montagne et frapper les pieds de fer et d’argile de la statue, celle-ci se brisa, mais la pierre devint une grande montagne qui remplit toute la terre.
Daniel expliqua au roi que l’or, l’argent, l’airain, le fer, sont le symbole de quatre royaumes, dont le premier, la tête d’or, est Babylone. D’après l’histoire, les trois suivants furent l’empire Médo-Perse, la Grèce, et Rome. Les pieds de la statue, le fer mêlé d’argile, représentent les conditions de l’Empire romain, les orteils en représentent les divisions, en partie fortes et en partie fragiles. Cette prophétie se vérifie remarquablement par l’histoire. Ceci nous donne la certitude que le reste s’accomplira en temps voulu.
Daniel expliqua encore que la pierre, détachée de la montagne sans le secours d’aucune main, représente le royaume de Dieu. Cette pierre devint une grande montagne, qui remplit toute la terre. De même, le royaume de Dieu étendra progressivement son influence, jusqu’à devenir une puissance régnant sur toutes les nations (Esaïe 2 : 2-4).
Toujours selon Daniel, nous voyons que ce royaume s’établira sur les ruines des royaumes de ce monde. D’ailleurs, nous commençons à voir la réalisation de cette prophétie. Déjà, les restes du vieil empire romain ont presque tous disparu. Ceci nous montre donc que le règne de Dieu est maintenant très proche.
Plus tard, par la volonté divine, Daniel devint un important personnage dans le gouvernement des Mèdes, qui, sous le règne de Cyrus, asservirent Babylone, ceci en accord avec ce qui advint lors du festin de Belshatsar : une main écrivit sur le mur les mots fameux : « Mené, Mené, Tekel Upharsin », qui signifiaient : « Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé trop léger… Ton royaume sera divisé et il sera donné aux Mèdes et aux Perses. » (Daniel 5 : 26-28). Au moment où cette sentence fatale apparaissait sur le mur de la salle du festin, le roi des Mèdes, Cyrus, ayant détourné les eaux de l’Euphrate qui coulaient sous les murs de Babylone, faisait pénétrer ses soldats dans la ville par le lit asséché de la rivière.
La première année du règne de Belshatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe prophétique. Il vit quatre grands animaux, il lui fut expliqué qu’ils représentaient quatre puissances. Il s’agit indubitablement des mêmes rois que ceux de la statue dans le songe de Nabuchodonosor. Mais, alors que le roi les vit sous un angle humain : or, argent, airain et fer, Daniel les vit sous un angle divin, c’est-à-dire, ressemblant à des animaux féroces et hideux. L’interprétation prophétique du songe de Nabuchodonosor présente l’établissement du royaume messianique à la fin des temps des nations ; cette montagne qui doit remplir la terre. Il en est de même pour le songe de Daniel. Les quatre animaux, dont le plus hideux est l’empire romain, au moment voulu, cèdent leur place au royaume de Dieu (Daniel 2 : 44 ; 7 : 26-27).
LA CONNAISSANCE AUGMENTERA
Le dernier chapitre de la prophétie de Daniel est lui aussi en étroite relation avec les temps que nous vivons actuellement. Comme tous les Israélites sincères, Daniel attendait et désirait vivement l’avènement du royaume promis par Dieu. Dans les deux prophéties dont nous avons déjà parlé, Daniel avait reçu l’assurance que le royaume messianique serait établi. Il « briserait et anéantirait tous ces royaumes [du monde] », pour subsister lui-même éternellement (Daniel 2 : 44). Mais la lecture des chapitres 8 à 11 nous montre que beaucoup d’événements interviendraient, et en particulier que son peuple — le peuple de Dieu — serait opprimé et persécuté.
Aussi désirait-il ardemment recevoir l’assurance que le mal aurait une fin et ne régnerait pas toujours dans le monde, cette assurance lui fut donnée. Dans le chapitre 12, le dernier du livre de Daniel, le verset 4 parle du « temps de la fin », non pas de la fin des temps, ni de l’humanité, mais du temps de la fin du mal, qui désolait tant Daniel. Il apprit que l’on reconnaîtrait ce « temps de la fin » par le fait que « la connaissance augmenterait »” et que les hommes « courraient ça et là », c’est-à-dire qu’il y aurait beaucoup de mouvement sur la terre et des moyens de locomotion rapides.
Cette prophétie s’est remarquablement accomplie durant ce dernier siècle. Des milliers d’institutions scolaires, écoles publiques, progrès scientifiques et autres ont témoigné de cet accroissement prédit de la connaissance. Cela a amené des inventions, entre autres celles, qui ont permis aux hommes de se déplacer rapidement. La connaissance a vraiment augmenté et il en est résulté que les modernes moyens de locomotion et de communication ont permis aux nations les plus reculées de la terre de se rapprocher et de s’entraider.
Mais, bien que les nations soient ainsi devenues voisines, elles sont loin d’entretenir des rapports de bon voisinage et il en est résulté des dissensions, qui ont amené un temps de détresse international tel que le monde n’en avait jamais connu auparavant. C’est ce que nous voyons depuis 1914, en accord avec le verset 1 de ce chapitre 12 de Daniel : « Et ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent. »
La prophétie dit qu’en ce temps-là se lèvera « Michel », l’un des noms donné par la Bible au Messie. « En ce temps-là se lèvera Michael », déclare le prophète. Cela dénotait qu’il prendrait possession de son règne ; et, comme nous l’avons vu, lorsque le Christ exerce son contrôle sur les affaires humaines, il en résulte d’abord un « temps de détresse ».
C’est ce que nous certifie la prophétie du deuxième chapitre de Daniel, avec son image de la chute des royaumes des Gentils, frappés par « la pierre » du royaume du Seigneur. Elle nous dit en effet : « Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume. »
Quand nous comprenons la progression des événements actuels, que la Bible nous décrit d’une manière merveilleuse, nous saisissons l’importance qu’il y a de mieux connaître son témoignage sur les plans et desseins de Dieu. Daniel apprit qu’au « temps de la fin », quand la connaissance aurait augmenté et que les hommes courraient ça et là, aucun des « méchants » ne comprendrait, mais seuls les hommes intelligents. Pour lui, il reçut l’ordre de sceller le livre « jusqu’au temps de ta fin » . Néanmoins, il reçut l’assurance qu’il « serait debout » pour son « héritage », c’est-à-dire qu’il ressusciterait, au temps voulu de Dieu, pour témoigner de l’accomplissement de toutes les merveilleuses promesses divines.
Daniel ne sera pas le seul à se réveiller du sommeil de la mort. En même temps que la prophétie décrit le “ temps de détresse ” qui clôturera cet âge, ainsi que l’accroissement de la connaissance et de la vitesse, elle nous affirme que « plusieurs de ceux qui dorment dans la poussière de la terre se réveilleront »” (verset 2 du chapitre 12 de Daniel).
L’expression « poussière de la terre » nous ramène à la sentence originelle de mort prononcée contre notre père Adam : « Car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière. » (Genèse 3 : 19). Le « temps de la fin » clôture l’âge de l’Evangile et inaugure l’âge de la résurrection de ceux qui sont retournés à « la poussière de la terre », à cause du péché adamique.
LE LIVRE D’OSÉE
Les enfants d’Israël reviendront dans « la suite des temps »
Esaïe, Jérémie, Ezéchiel et Daniel sont connus comme les « principaux » prophètes de l’Ancien Testament ; il y a ensuite douze « petits » prophètes, dont Osée est le premier. Leurs écrits nous amènent à la fin des livres de l’Ancien Testament. La prophétie d’Osée fut écrite avant celle de Daniel, car il était contemporain de certains rois de Juda et de Jéroboam, roi d’Israël. Et, comme nous l’avons vu, lorsque Daniel fut emmené captif à Babylone avec ses compatriotes, il n’y avait plus ni roi ni nation d’Israël. Nous avons déjà remarqué qu’après la mort du roi Salomon, dix tribus de la nation d’Israël s’étaient séparées des deux autres. La prophétie d’Osée est presque entièrement dirigée contre toute la nation aussi bien les dix tribus que les deux autres, l’avertissant qu’un sévère châtiment l’attend, parce qu’elle adore de faux dieux et dédaigne les lois de Jéhovah.
Mais la prophétie d’Osée ne parle pas que de condamnation elle promet aussi le « rétablissement » d’Israël, dans les « temps à venir » (Osée 3 : 5). Dans cette prophétie la transgression de l’alliance que Dieu avait conclue avec Israël au mont Sinaï est comparée à la transgression de la loi divine, dont Adam se rendit coupable dans le jardin d’Eden. En marge du septième verset du chapitre 6, on peut dire : « comme Adam, ils ont transgressé l’alliance. » (Cr.).
Quoique la nation ait transgressé « l’alliance » et ne soit plus au bénéfice d’une protection divine spéciale, l’Eternel a promis de faire avec elle une « Nouvelle Alliance », comme nous l’avons appris en étudiant le Livre de Jérémie.
Ce rétablissement d’Israël est annoncé par Osée, chapitre 3, verset 5 : « Après cela, les enfants d’Israël reviendront ; ils chercheront l’Eternel, leur Dieu, et David, leur Roi. Et ils tressailliront de joie à la vue de l’Eternel et de sa bonté, dans la suite des temps. »
D’après le témoignage des saints prophètes de Dieu, relatif au grand espoir du rétablissement, nous pouvons être assurés qu’il y aura une résurrection des morts ; cela signifie que le roi David lui-même ressuscitera et retrouvera son peuple, dans « la suite des temps », comme le dit Osée. Cependant, cette prophétie doit s’accomplir de façon beaucoup plus large, car la Bible fait de David un type du Christ, le Messie promis.
C’est ce Messie qui sera roi d’Israël dans la « suite des temps », quand la Nouvelle Alliance sera conclue avec la nation rétablie.
Bien que la majeure partie du Livre d’Osée constitue en quelque sorte une dénonciation des péchés du peuple de Dieu, Israël, nous voyons que l’Eternel s’est servi de ce prophète, comme de tous les autres, pour nous assurer que la faveur divine reviendra un jour aux Juifs aussi bien qu’aux Gentils. L’accomplissement de ces promesses amènera de riches bénédictions de bonheur et de vie pour tout Israël, sous le gouvernement du David antitypique. Et, comme nous le rappelle ce prophète, tout comme l’humanité tout entière perdit la vie par le péché d’Adam, de même, dans « la suite des temps », cette famille élargie sera rétablie et héritera d’un paradis commun. Une fois achevée cette œuvre du rétablissement, le plus grand ennemi de l’homme — la mort — ne fera plus de victimes, car, par la bouche d’Osée, l’Eternel nous assure qu’il détruira la mort et le séjour des morts. Nous lisons en effet, dans Osée 13 : 14 : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, je les délivrerai de la mort. Ô mort, je te détruirai, et toi aussi, ô séjour des morts. »
Le fait que cette merveilleuse promesse soit mêlée aux avertissements que reçoit Israël sur les terribles conséquences du péché ne fait que confirmer le dessein qu’a Dieu de délivrer Israël et toute l’humanité par le moyen d’une « rançon » : « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts. » Voilà une des promesses de l’Ancien Testament où Dieu nous affirme qu’il enverra un Rédempteur, qui mourra comme rançon pour Israël et pour le monde. Cette œuvre de rédemption, comme nous le verrons plus tard, fut accomplie par Jésus.
Jésus vint pour racheter le monde de « la puissance du séjour des morts ». Le mot hébreu traduit par « séjour des morts » est « shéol », seul mot qui, comme nous l’avons déjà remarqué, est parfois traduit par « enfer », dans l’Ancien Testament. S’il avait été traduit par « enfer » dans ce texte d’Osée, comme cela aurait pu être, nous aurions tous compris que le dessein de Dieu était de délivrer le monde de l’enfer, qui est la condition de mort.
Dans cette merveilleuse promesse, l’Eternel nous dit qu’il détruira la mort. Cela nous ramène au temps où il envoyait des plaies aux Egyptiens pour délivrer son peuple de l’esclavage. Ainsi, la mort sera détruite par Dieu et, en conséquence, elle relâchera ses prisonniers. C’est un autre moyen dont se sert l’Eternel pour nous assurer qu’au moment voulu il ressuscitera les morts et leur donnera l’occasion de vivre éternellement.
Dans cette promesse, l’Eternel nous annonce aussi son intention de détruire le séjour des morts, c’est-à-dire le « shéol », l’enfer de la Bible. Il dit : « Ô mort, je te détruirai ainsi que toi, ô séjour des morts (« shéol », ou enfer). » Quelle merveille de trouver de telles promesses dans la Parole de Dieu ! Durant l’âge des ténèbres, où l’on se servait peu de Bibles, se développa la théorie que l’enfer était un lieu de tourments où ceux qui mouraient sans être convertis devaient souffrir éternellement. Mais maintenant que l’on connaît mieux la Bible, ces merveilleuses promesses divines nous assurent que l’enfer doit être détruit.
Comme nous l’avons vu lors de l’étude des premiers livres de la Bible, ce mot hébreu « shéol », synonyme d’enfer dans l’Ancien Testament, est simplement la condition de mort, cet état de sommeil ou d’inconscience dans lequel vont à leur mort aussi bien les bons que les méchants.
Il faut voir dans la promesse que Dieu a faite de détruire le « shéol » une autre façon de dire qu’il détruira la mort.
LE LIVRE DE JOËL
Le « jour du Seigneur » … Restauration d’Israël … Préparation de la guerre …
Retour à la prospérité
Joël est le second « petit » prophète. Il attira l’attention sur les péchés d’Israël et sur les calamités qui en résulteront pour la nation. Son but était avant tout d’amener celle-ci au repentir, afin que les malédictions prévues soient écartées.
Mais, hélas, Israël ne se repentit point, il fut puni par Dieu et envoyé en captivité.
Joël prédit aussi des événements du plan divin ne devant se réaliser que plusieurs siècles après le temps où il vivait. Lisons les deux premiers versets du chapitre 2 : « Sonnez de la trompette en Sion ! Faites-la retentir sur ma montagne sainte ! Que tous les habitants du pays tremblent ! Car le jour de l’Eternel vient, car il est proche. »
« Jour de ténèbres et d’obscurité, jour de nuées et de brouillards, il vient comme l’aurore se répand sur les montagnes. Voici un peuple nombreux et puissant, tel qu’il n’y en a jamais eu, et qu’il n’y en aura jamais dans la suite des âges… »
II peut paraître étrange que le Jour du Seigneur soit un jour de « ténèbres et d’obscurité ». Cependant, on peut établir un parallèle entre cette prophétie et celle de Daniel, chap. 12, v. 1, où il nous est dit que lorsque Michaël (c’est-à-dire Christ), se lèvera pour prendre la direction des affaires du monde, il y aura un temps de troubles, tel « qu’il n’y en a jamais eu depuis l’existence d’une nation » .
Nuées et brouillards signifient perturbation et détresse chez les peuples de la terre. Le « Jour du Seigneur » est une expression qui désigne l’avènement du divin roi, lequel renversera les nations pour établir son empire et l’affermir à toujours (Esaïe 9 : 6-7). Ce temps d’obscurité et de détresse est une transition inévitable entre le présent monde mauvais et l’établissement de cet empire de paix.
Citons un autre événement relatif au « Jour du Seigneur ». Le retour, des Juifs en terre promise, prophétisé en Jérémie 16, v. 1417, et en Ezéchiel, chapitres 36 à 39. Il en est aussi fait allusion dans la prophétie de Joël lorsqu’il est question d’un rassemblement des nations au temps de la fin. Nous lisons au chapitre 3, v. 1-2 : « En ces jour-là, et au temps où je ramènerai les captifs de Juda et de Jérusalem, je rassemblerai toutes les nations et je les ferai descendre dans la vallée de Josaphat. Là, je les appellerai en jugement à cause de mon peuple et d’Israël mon héritage, qu’elles ont dispersé parmi les peuples en se partageant mon pays. »
La « vallée de Josaphat » est un autre symbole biblique. Josaphat veut dire : « Jéhovah a jugé. » Au verset 14, d’ailleurs, nous lisons: « Vallée du jugement ». L’idée de ces versets est celle-ci : au temps de la fin, lorsque toutes les nations seront rassemblées en une guerre mondiale, Dieu les jugera, et il les anéantira pour établir le royaume de Christ. Et si Dieu les traite ainsi, c’est, toujours d’après Joël, à cause de leur conduite envers les Israélites rassemblés en Palestine. En effet, les Gentils ont presque toujours été responsables de la dispersion de ce peuple, et maintenant que le temps est venu pour lui de reprendre possession de son sol, ce sont encore les Gentils qui en décrètent la division. Ceci n’est pas conforme à la volonté de Dieu, d’où sa controverse avec eux au sujet d’ « Israël son héritage » .
Plus loin, aux versets 9 et 10 du même chapitre, c’est la description du rassemblement des nations pour leur dernière lutte : « Proclamez ceci parmi les nations : Préparez la guerre, éveillez l’ardeur des hommes vaillants. Que tous les combattants s’avancent, et qu’ils entrent en campagne ! Forgez de vos socs des épées et de vos serpes des lances. Que le plus faible dise : Je suis fort. » Autrement dit, au « Jour du Seigneur », les nations s’engageront dans une gigantesque course à l’armement, et à une économie de paix succédera une économie de guerre et de préparatifs de guerre.
Nous sommes les témoins de ces événements, et ce n’est pas encore terminé. Cependant la prophétie s’accomplit déjà en ce sens que 75 % des peuples de la terre souffrent de la faim et du froid. Cette vision serait décourageante si nous n’avions la certitude que bientôt le Christ régnera, et que, comme l’annonce le prophète Joël au v. 18 : « En ce jour-là, les montagnes ruisselleront de vin nouveau ; le lait coulera des collines, et tous les torrents de Juda seront remplis d’eau. » Esaïe emploie le même langage lorsqu’il nous dit : « L’Eternel des armées donnera à tous les peuples, sur cette montagne, un festin de viandes grasses, un banquet de vins de choix, de viandes grasses et moelleuses, de vins choisis et clarifiés. » (chap. 25, v. 6).
LE LIVRE D’AMOS
Le peuple choisi de Dieu … Tabernacle de David
La prophétie d’Amos est semblable à la plupart des prophéties de l’Ancien Testament en ce sens qu’Israël y est averti des terribles conséquences qui doivent résulter de ses péchés. A l’exception de très courtes périodes, la nation agissait selon la méchanceté, ce qui la conduisait finalement à la perte de son indépendance.
Par la bouche d’Amos, Dieu explique les raisons pour lesquelles Israël dut être si sévèrement éprouvé. Au chapitre 3, v. 2 et 3, nous lisons en effet : « C’est vous seuls, dit l’Eternel, que j’ai choisis parmi toutes les familles de la terre ; c’est pourquoi je vous châtierai pour toutes vos iniquités. » « Deux hommes marchent-ils de concert s’ils ne se sont pas entendus d’avance ? »
Par l’intermédiaire de Moïse, l’Eternel conclut une alliance avec Israël. Il leur promit d’être leur Dieu, en échange, ils lui promirent d’être son peuple et d’obéir à ses lois. Il fut fidèle à sa promesse et continua à être exclusivement leur Dieu. Mais cet arrangement imposait à la nation d’Israël de sérieuses obligations. Les autres peuples pouvaient adorer de faux dieux, et ne pas respecter les lois du Dieu vivant, ils n’en étaient pas directement responsables. Mais il en était tout autrement pour Israël. C’est pourquoi il fut puni pour ses nombreux péchés, et averti de ces punitions par des prophètes. Mais il fut sourd à ces avertissements, aussi à la fin fut-il dispersé dans toutes les parties du monde.
Le Seigneur ne les laissa pourtant pas sans espérances. En effet, dans les prophéties, aux épreuves annoncées sont mêlées de merveilleuses promesses relatives au temps où ils auront retrouvé la faveur divine.
Ces promesses se rattachent à différentes phases de ce retour en grâce. Certaines s’appuient sur la résurrection des Juifs et des Gentils, d’autres nous assurent de la venue d’un temps de paix et de bonne volonté, d’autres encore que la mort elle-même sera vaincue (revoir la prophétie d’Osée).
La prophétie d’Amos présente un autre aspect de ce recouvrement de la faveur divine. Nous lisons au ch. 9, v. 11-12 : « En ce temps-là, je relèverai de sa chute la maison de David, qui est tombée, et j’en réparerai les brèches. J’en relèverai les ruines, et je la rebâtirai telle qu’elle était aux jours d’autrefois. »
Dans Esaïe, chap. 9, v. 5, nous lisons quelque chose de semblable. Ici, le tabernacle, ou maison de David, désigne le « trône de David ». C’est la prophétie de la naissance de Jésus, expliquant le but glorieux de cette naissance, le désignant sous les noms de « Conseiller admirable, père d’éternité. Prince de la Paix ».
Lisons, au verset 6 : « II étendra l’empire, il assurera une paix sans fin au trône de David et à sa royauté ; il l’établira et l’affermira par le droit et par la justice, dès maintenant et à toujours. Oui, le zèle de l’Eternel des armées accomplira cette œuvre ! » Si nous relisons I et II Chroniques, I et II Rois, nous voyons que les rois d’Israël étaient les représentants de Dieu, et que le trône symbolique sur lequel ils étaient assis était en réalité le trône de l’Eternel. Le Livre d’Ezéchiel nous a appris que ces dispositions cessèrent avec la chute du dernier roi Sédécias, jusqu’à « ce que vienne celui à qui appartient le jugement » (Ezéchiel 21 : 32).
Les prophéties d’Amos et d’Esaïe nous apprennent que c’est Jésus qui rebâtira ce qui est « tombé » ; il s’assiéra sur « le trône de David pour l’affermir et le soutenir » et « relèvera de sa chute la maison de David ». Evidemment, cela ne veut pas dire que Jésus régnera sur Israël en chair et en os. L’Eternel se sert simplement de cette image pour nous assurer que, par le roi Jésus, il régnera à nouveau sur Israël et « donnera à l’empire de l’accroissement et une paix sans fin ».
Donc, Christ ne régnera pas seulement sur Israël, mais aussi sur toutes les nations. Ceci est en accord avec ce que nous a appris la prophétie d’Esaïe, à savoir que le royaume du Seigneur, symboliquement représenté par une montagne, doit s’établir « sur le sommet des montagnes », c’est-à-dire dominer sur toutes les nations de la terre.
LE LIVRE D’ABDIAS
Le salut sur le Mont Sion … « A l’Eternel appartiendra le règne »
La prophétie d’Abdias ne comprend qu’un court chapitre. Contrairement à la plupart des autres prophéties, elle n’est pas dirigée particulièrement contre Israël, mais contre les Edomites, descendant d’Esaü, frère jumeau de Jacob. Il est bon de se rappeler qu’Esaü vendit à Jacob son droit d’aînesse et chercha plus tard à le reconquérir. Ce qu’il y avait d’important dans ce droit d’aînesse, c’était la merveilleuse promesse faite par Dieu à leur grand-père Abraham, à savoir que par sa « postérité » seraient bénies toutes les familles de la terre.
Esaü négligea son droit à cette promesse ; aussi, lui et ses descendants devinrent des ennemis presque constants de Jacob et de ses descendants, la nation d’Israël. Le Livre d’Abdias révèle qu’à l’occasion les Edomites s’allièrent aux Gentils, contre Israël, et profitèrent des périodes de détresse que traversaient leurs cousins pour les attaquer. Nous lisons au verset 13 : « N’entre pas dans les portes de mon peuple au jour de sa ruine, ne repais pas ta vue de son malheur au jour de sa ruine, et ne porte pas la main sur ses richesses au jour de sa ruine. »
Dieu était mécontent de l’inimitié des Edomites pour son peuple et ils souffrirent à cause d’elle. Lorsque Dieu promit pour la première fois à Abraham que toutes les familles de la terre seraient bénies en sa postérité, il dit : « Je bénirai ceux qui te béniront et je maudirai ceux qui te maudiront. » (Genèse 12 : 3). Ce qu’il y a de bien dans le Livre d’Abdias, c’est qu’il insiste sur la nature immuable de cette promesse. Lorsque nous étudions soigneusement ces diverses prophéties nous remarquons que Dieu avertit souvent son peuple des châtiments que lui attireront ses péchés ; mais il ajouta que ceux qui persécuteraient Israël ne resteraient pas impunis. Cependant, il est frappant de constater que ces châtiments ne concernent que la vie présente ; ils n’indiquent, en aucun cas, qu’au temps voulu de Dieu l’Eternel refusera à tous ces peuples, Juifs et Gentils, une occasion de vivre éternellement.
Comme le plan de Dieu se développe d’un livre à l’autre de sa précieuse Parole, nous apprenons que le Mont Sion, près de Jérusalem, quartier général du gouvernement d’Israël, symbolise le glorieux royaume de Christ, où Jésus sera Roi et Maître. Ceux qui durant ce présent âge, ont suivi fidèlement ses traces, jusqu’à la mort, dans la voie du sacrifice, lui seront associés sur le « Mont Sion ».
Oui, le « Sion » des prophéties est le royaume du Seigneur. Nous le verrons de plus en plus, dans la suite de notre étude. Ainsi, ce livre d’Abdias, qui ne comprend qu’un chapitre, nous parle du royaume de notre Seigneur, sous le symbole de Sion. Nous lisons en effet, au dernier verset : « Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion pour juger la montagne d’Esaü ; et à l’Eternel appartiendra le règne. » (Abdias, verset 21).
De fausses conceptions du plan de Dieu ont fait du « jour du jugement » un jour de malheur et de tristesse, mais ce point de vue n’est pas biblique.
Comme nous l’a appris le Livre des Juges, l’Eternel donna des juges à Israël pour délivrer ce peuple de ses ennemis. C’est ce qu’il faut déduire aussi de la prophétie d’Abdias : « Des libérateurs monteront sur la montagne de Sion et jugeront la montagne d’Esaü. »
La montagne d’Esaü, symbolisée par les Edomites, sera délivrée par le jugement des « libérateurs » de la montagne de Sion. Dieu punit les Edomites parce qu’ils avaient péché envers son peuple, mais il leur promit de les délivrer de leurs ennemis, dont le plus grand est la mort. Cette grande délivrance viendra pour les Edomites et pour toutes les nations, quand « le règne appartiendra à l’Eternel ».
Ainsi, nous voyons qu’Abdias, comme les autres prophètes, nous aide à exposer ce glorieux plan d’amour divin, pour le salut de la race déchue, salut qui viendra sous l’administration du royaume de Christ.
LE LIVRE DE JONAS
Du sein de l’Enfer, un prophète prie … Pourquoi les Ninivites se repentirent
Ce livre est surtout un récit. L’Eternel s’adresse à Jonas, lui demandant d’aller à Ninive, et de « crier contre elle », car, ajouta-t-il : « Sa méchanceté est montée jusqu’à moi. » Jonas devait donc prononcer un jugement contre cette ville méchante. Cependant, le prophète n’obéit pas à l’ordre de l’Eternel et, au lieu de partir pour Ninive, il s’embarqua sur un navire qui faisait voile dans une autre direction. Alors s’éleva une tempête, dont voici l’explication : « L’Eternel fit souffler sur la mer un vent impétueux et il s’éleva une grande tempête, le navire menaçait de faire naufrage. » (Jonas 1 : 4).
Les marins eurent peur. Comme ils étaient superstitieux, ils conclurent que quelqu’un sur le navire était responsable de cette tempête. Ils tirèrent au sort pour savoir qui ce pouvait être, et le sort tomba sur Jonas.
Auparavant, il leur avait dit qu’il s’embarquait ainsi pour fuir loin de la face de Dieu et pour ne pas obéir à l’ordre reçu d’aller à Ninive (Jonas 1 : 10). Les marins comprirent rapidement que le Dieu de Jonas avait provoqué la tempête, ce qui était vrai.
Ils conclurent qu’ils devaient jeter Jonas par-dessus bord, s’ils voulaient être sauvés ; et c’est ce qu’ils firent. Mais Jonas ne se noya pas, car Dieu fit venir un « grand poisson » – non une baleine, comme on l’entend communément, – pour engloutir Jonas.
Après être resté trois jours dans le ventre du « grand poisson », Jonas fut rejeté sur le rivage, près de la ville de Ninive. Après une telle expérience, où la providence divine s’était manifestée clairement à ses yeux, il était prêt à obéir à l’ordre de Dieu.
Il cria donc contre Ninive et les Ninivites se repentirent de leurs péchés ; aussi l’Eternel ne détruisit-il pas la ville. Dans ce récit, deux choses ont semblé impossibles aux critiques de la Bible. D’abord, qu’un homme puisse être avalé par un grand poisson et vivre trois jours dans son sein. L’essentiel de leur objection est qu’une baleine n’a pas le gosier assez grand pour avaler un homme. Mais, comme nous l’avons déjà remarqué, le récit dit que Dieu envoya « un grand poisson ». Après tout, cette expérience de Jonas fut dirigée par la main de Dieu ; et quand il en est ainsi tout est possible. C’est ce qui marque l’accomplissement du plan divin dans ses moindres détails par la résurrection des morts.
Certains ont dit aussi : « Nous comprenons difficilement que les habitants d’une ville telle que Ninive aient soudain pu se repentir de leurs péchés, par le seul fait qu’un homme, prêchant la justice, soit venu les avertir d’une prochaine destruction ; d’autant plus qu’ils n’adoraient pas le Dieu de Jonas. » Des archéologues ont donné de cela une claire explication. En fouillant les ruines de l’ancienne Ninive, ils ont découvert que cette ville adorait un dieu poisson.
Les Ninivites surent probablement qu’un grand poisson avait apporté Jonas sur leur rivage. Ils pouvaient donc en déduire que leur dieu avait envoyé Jonas pour les avertir, ou que Jonas avait bravé les efforts de leur dieu qui voulait le détruire et empêcher sa venue. Quoi qu’il en soit, ils furent certainement amenés à respecter le prophète, et cela expliquerait pourquoi ils s’empressèrent d’écouter son message.
Relatant son expérience dans le ventre du grand poisson, Jonas dit : « Du sein du séjour des morts j’ai crié, et Tu (Jéhovah) as entendu ma voix. » (Jonas 2 : 2). Là encore, nous avons une traduction du mot hébreu « shéol », qui, comme nous l’avons vu, indique la condition de mort. Symboliquement parlant, Jonas était dans une condition de mort, car il serait pratiquement mort si Dieu ne l’avait délivré.
Jésus se servit de l’expérience de Jonas pour donner une image de sa propre mort et de sa résurrection. Nous pouvons en conclure que l’Eternel nous donna ce récit comme figure de la résurrection, non seulement de Jésus, mais de tous les morts ; car le « shéol », l’Enfer de la Bible, doit rendre tous ses morts.
Jonas fut mécontent de ce que l’Eternel eut compassion des Ninivites qui s’étaient repentis et ne furent pas détruits. Comme cela arrive souvent, Jonas n’était pas animé de miséricorde et d’amour comme l’Eternel qu’il servait.
C’est un défaut commun aux hommes que de confiner l’amour de Dieu aux limites du leur. Voyant l’irritation de Jonas, l’Eternel lui dit : « Je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche ? » (Jonas 4 : 11).
Telle est le dessein de Dieu, relatif aux innombrables millions d’humains qui ont vécu et sont morts ignorants. Il a eu et continue d’avoir compassion. Aussi a-t-il prévu de réveiller les morts et de leur donner l’occasion de le connaître et le servir, véritablement avec joie.
LE LIVRE DE MICHÉE
Prédiction sur le lieu de naissance de Jésus … « La première domination » … La « montagne » de l’Eternel … De leurs glaives ils forgeront des hoyaux
Le prophète Michée, comme plusieurs autres saints prophètes, a averti la nation juive, la rendant attentive à ses péchés ; de plus, comme les autres prophètes qui servirent avant que le peuple fût emmené captif à Babylone, il prophétisa ce malheur. Il annonça aussi à la nation le retour de sa captivité. A ce sujet, voici ce que dit l’Eternel par la bouche du prophète : « Je te rassemblerai tout entier, ô Jacob ! Je rassemblerai les restes d’Israël, je les réunirai comme les brebis d’une bergerie. » (Michée 2 :12).
Bien que les prophètes servirent Dieu en rendant Israël attentif à ses péchés, en lui conseillant l’obéissance et en lui annonçant les châtiments qui seraient le salaire de leur iniquité, il est plus important pour nous de connaître leur témoignage commun sur les plus larges desseins de Dieu, que devait accomplir le Messie promis. A ce sujet, ce fut Michée qui, annonçant la venue du Messie, identifia la ville de Juda dans laquelle il devait naître. Nous lisons dans Michée 5 : 1 : « Et toi, Bethléem Ephrata, petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël et dont l’origine remonte aux temps anciens, aux jours de l’éternité. »
Le chapitre 4, verset 8, nous parle encore du Messie : « Et toi, tour du troupeau, colline de la fille de Sion, à toi viendra, à toi arrivera l’ancienne domination. » Cette « ancienne domination » est celle qui fut donnée à nos premiers parents, quand l’Eternel leur dit de croître, de multiplier et « d’assujettir » la terre.
La venue du Messie sur la terre aura pour but de rétablir cette domination, perdue par le péché. Quand cette œuvre sera achevée, tous les êtres humains auront recouvré la vie et la terre elle-même sera devenue un vaste paradis pour tous. Mais, pour que s’accomplisse ce magnifique et noble dessein du Créateur, il fallait d’abord que l’homme Jésus meure comme Rédempteur. Par sa mort, le Rédempteur a racheté la « domination » perdue, qu’il rendra à ceux qui s’en seront montrés dignes, à la fin de son règne millénaire.
Michée révèle aussi que l’œuvre du rétablissement doit être accomplie par les agents du royaume messianique. Comme nous l’avons vu dans notre étude du Livre d’Esaïe (chapitre 2, versets 2 à 4), l’Eternel symbolise le royaume du Messie par une « montagne ».
La prophétie de Michée emploie aussi ce merveilleux symbole. Comme le prophète Esaïe, il nous dit aussi que la « montagne » de l’Eternel s’élèvera dans les « derniers jours » du règne du péché et de la mort.
Il énumère les nombreuses bénédictions que cette montagne ou royaume apportera au monde, en particulier la fin des guerres et la sécurité économique. Il décrit cette sécurité économique en un style poétique où il dit par exemple que. « Chacun habitera sous sa vigne et sous son figuier ». Voici ce merveilleux passage : « II arrivera, dans la suite des temps, que la montagne de la maison de l’Eternel sera fondée sur le sommet des montagnes, elle s’élèvera par-dessus les collines et les peuples y afflueront. Des nations s’y rendront en foule et diront : Venez, et montons à la montagne de l’Eternel, à la maison du Dieu de Jacob, afin qu’il nous enseigne ses voies, et que nous marchions dans ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, et de Jérusalem la parole de l’Eternel. Il sera le juge d’un grand nombre de peuples, l’arbitre de nations puissantes, lointaines. De leurs glaives ils forgeront des hoyaux et de leurs lances des serpes ; une nation ne tirera plus l’épée contre une autre, et l’on n’apprendra plus la guerre. Ils habiteront chacun sous sa vigne et sous son figuier, et il n’y aura personne pour les troubler, car la bouche de l’Eternel des armées a parlé. » (Michée 4 : 1-4).
Cette rassurante promesse du triomphe final du royaume de Christ spécifie son accomplissement futur, « dans la suite des temps ». Donc, le fait qu’elle ne se soit pas accomplie dans le passé ne nous autorise pas à conclure que cette merveilleuse description d’une paix universelle ne se réalisera jamais.
Chaque partie du divin plan d’amour, relatif à la bénédiction de sa création humaine, suppose un élément « temps ». Le « temps fixé » où la victorieuse puissance du royaume de Christ se manifestera dans les affaires humaines est défini par l’expression « les derniers jours ».
Cette expression ne signifie pas la fin de l’humanité. Comme le temps de la fin, dont parle la prophétie de Daniel, elle a trait, d’une façon générale, aux derniers jours du règne du péché et de la mort, règne qui commença dans le jardin d’Eden, quand nos premiers parents transgressèrent la loi de Dieu. Pendant plus de six mille ans, les puissances impies du mal, dirigées par Satan, le diable, ont tenu l’humanité dans l’esclavage. Du point de vue individuel, le salaire en a été la maladie, la souffrance et la mort, et, à l’échelle nationale, la guerre et autres maux. Mais le moment vient, selon le divin plan de salut, où sera détruit l’empire de Satan, et où le Christ dominera le monde, qui jouira des avantages de la paix. L’expression « de leurs glaives, ils forgeront des hoyaux » deviendra une réalité et non plus l’expression d’un idéal, que le monde a désiré sans avoir jamais pu le réaliser.
Sous l’administration de cette « montagne », ou royaume du Seigneur, les nations n’apprendront plus la guerre ; et, par ce fait même, il n’y en aura plus. Ce changement dans l’expérience et les perspectives humaines ne se fera pas d’un seul coup, mais dans une période transitoire de plusieurs années, pendant lesquelles s’écrouleront les royaumes de ce monde. C’est cette période de transition que Michée appelle prophétiquement les « derniers jours », pendant lesquels la « montagne » de l’Eternel sera fondée « sur le sommet des montagnes », pour diriger et contrôler les affaires de toute l’humanité. Quand le royaume de l’Eternel étendra pleinement son action à toute la terre, tout mal sera définitivement détruit, même la maladie et la mort.
Grâce à la puissance victorieuse du royaume de Christ, la mort sera engloutie dans la victoire et toutes larmes seront séchées. Dans une description poétique des bénédictions qu’apportera le royaume de l’Eternel, où le Messie sera le chef, le prophète David écrivait : « II sera comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché, comme des ondées qui arrosent la campagne. En ces jours le juste fleurira et la paix sera grande jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de lune. Il dominera d’une mer à l’autre, et du fleuve aux extrémités de la terre. » (Psaume 72 : 6-8).
Ainsi, la puissance victorieuse du royaume du Christ apportera pour tout le monde les bénédictions promises par l’Eternel. C’est ce que Dieu promit à Abraham, et il confirma sa promesse dans un serment que nous rapporte Michée 7 : 20 : « Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, de la bonté à Abraham, comme tu l’as juré à nos pères aux jours d’autrefois. »