La gaieté comme aide au dépassement
(suite et fin)

PRIVILÈGES PARTICULIERS DES PERSONNES CONSACRÉES

Les croyants bénéficient de tant de faveurs de la part de Dieu qu’une incapacité à maintenir une attitude joyeuse, même au cours d’épreuves sévères, serait la preuve que nous vivons en deçà de nos privilèges. Une telle situation serait préjudiciable à notre santé spirituelle.

Parmi ces faveurs spéciales, citons la justification, l’engendrement spirituel, la connaissance du plan de Dieu, la formation de disciples, un esprit transformé, l’accès à Dieu par la prière, le pardon, les occasions de service, la communion fraternelle et les anges gardiens. Ces preuves de la grâce et de l’amour du Père devraient favoriser la bonne humeur et soutenir notre santé spirituelle.

La justification nous permet d’avoir une position avec Dieu en tant que fils en ce moment, avant le monde de l’humanité, parce que nous avons été recouverts de la robe de la justice du Christ. (Esaïe 61:10) « Qui accusera les élus de Dieu ? C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous » (Romains 8:33,34) ! Combien est précieuse l’exaltation qui découle de la connaissance que nous avons été acceptés dans le Bien-Aimé (Ephésiens 1:6).

L’engendrement par l’Esprit est un gage ou un acompte qui, si nous sommes fidèles jusqu’à la mort, nous permettra de recevoir la nature divine et, en fin de compte, d’être en présence de Dieu au-delà du voile. « Or nous, nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce. … Mais l’homme animal ne reçoit pas les choses de l’Esprit de Dieu, car elles sont une folie pour lui, et il ne peut les connaître, parce que c’est spirituellement qu’on en juge » (1Corinthiens 2:12,14). Par l’influence du Saint Esprit, nous pouvons apprécier les réalités qui sont cachées à l’ensemble de la famille humaine. C’est là un motif de réjouissance. (Romains 8:14-17).

La connaissance du plan de Dieu nous assure que nous sommes capables de voir et de comprendre les merveilles réservées non seulement à l’Église, mais aussi à toute l’humanité. « Les disciples s’approchèrent, et lui dirent : Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Jésus leur répondit: Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné… Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Matthieu 13:10,11,16,17). Lorsque nous comparons cette compréhension avec le sentiment de désespoir qui engloutit ceux qui sont aveuglés par l’adversaire, nous devrions être très reconnaissants (Jean 8:32).

- Le privilège d’être disciple et de suivre les traces du Maître pour finalement vivre et régner avec lui en tant que prêtres et rois n’a pas été offert avant l’ère actuelle de l’Évangile. Cette offre cessera bientôt pour toujours. Nous devrions nous réjouir de ce grand appel et de l’occasion qui nous est donnée de faire partie du petit troupeau. (Matthieu 16 :22 ; Luc 12 :32 ; 2 Timothée 1:9).

- Un esprit transformé nous fait passer du service du péché et du moi à la compréhension et à l’accomplissement de la volonté de Dieu dans notre vie (Romains 12:2). Avec un appétit croissant pour les Ecritures et l’application de leurs principes, nous produisons du fruit, le caractère de notre Seigneur Jésus. Nous l’observons aussi chez nos frères, ce qui enrichit notre parcours chrétien et cristallise nos caractères. « Mais le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance ; la loi n’est pas contre ces choses » (Galates 5:22,23).

- La prière, ou communion avec Dieu, est une source de réconfort indescriptible. Nous connaissons des épreuves et des chagrins, mais ceux-ci s’atténuent à mesure que nous sommes fortifiés par l’Esprit de Dieu et son autorité providentielle, ce qui nous procure un sentiment de calme intérieur (Jean 15:7). À cet égard, l’apôtre Paul nous rappelle ce qui suit : « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles ; mais elles sont puissantes, par la vertu de Dieu, pour renverser des forteresses. Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la connaissance de Dieu, et nous amenons toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Corinthiens 10:3-5).

- L’assurance du pardon de Dieu à notre égard élimine le découragement qui, autrement, nous rendrait abattus, car nous savons que nous avons échoué à plusieurs reprises. « Car sept fois le juste tombe, et il se relève, Mais les méchants sont précipités dans le malheur » (Proverbes 24:16). La bénédiction du pardon est l’occasion d’une gratitude continue pour la miséricorde du Père, ce qui renforce notre sentiment de bien-être spirituel (I Jean 1:9).

- Les occasions de servir dans la vigne du Seigneur nous procurent un sentiment d’accomplissement. La mesure de notre amour pour Dieu peut être évaluée par la joie que nous éprouvons à aider, bénir et réconforter les autres de diverses manières. Le plaisir que nous éprouvons à aider nos frères et l’approbation de nos actions par le Père sont une autre preuve de notre santé spirituelle. Tous les membres du peuple du Seigneur n’ont pas les mêmes capacités à servir, mais chacun doit être fidèle dans l’utilisation de ses talents et de ses privilèges. Certains qui cherchent à être des serviteurs publics du Maître peuvent ne pas reconnaître la grande joie qu’éprouvent ceux qui servent fidèlement dans l’obscurité, connus seulement de notre Père céleste. Paul a écrit : « Par amour fraternel, soyez pleins d’affection les uns pour les autres ; par honneur, usez de prévenances réciproques. » (Romains 12:10 ; Galates 5:13)

- La communion implique notre association étroite avec le Père, son Fils le Christ Jésus et les autres frères. En méditant sur la parole de Dieu et en conversant sur les choses saintes, nous pouvons sentir la présence divine dans nos vies et réaliser que nous ne sommes jamais seuls dans notre séjour chrétien. Cette réalité est une source d’encouragement et de joie perpétuels (1 Jean 1:3,7 ; Actes 2:42,46,47).

- Les anges gardiens sont les agents invisibles qui nous protègent du mal qui nous entoure. Cette disposition, appréciée à sa juste valeur, minimise l’esprit de peur qui pourrait autrement nous envahir lorsque nous marchons par la foi, cherchant à faire la volonté de Dieu. Comment ne pas adorer et exalter notre Père Céleste, qui se préoccupe de nos moindres intérêts ? (Psaumes 34:7 ; Matthieu 18:10 ; Hébreux 1:13,14)

ENCOURAGEMENTS SUPPLEMENTAIRES DE JACQUES

Jacques a écrit : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience. Mais il faut que la patience accomplisse parfaitement son œuvre, afin que vous soyez parfaits et accomplis, sans faillir en rien » (Jacques 1:2-4). Nous pouvons comprendre pourquoi cette qualité de gaieté est si essentielle à développer alors que nous nous préparons maintenant à notre rôle dans le royaume messianique pour aider à réconcilier l’humanité avec Dieu.

Lorsque l’humanité déchue sera réveillée du tombeau, chacun reviendra avec le même état d’esprit qu’il possédait avant sa mort. Cependant, les membres fidèles de l’Église ont l’assurance qu’ils seront pleinement aptes à aider l’humanité à remonter la voie de la sainteté et à revenir à la perfection. Ce sera pour nous une grande source de joie au-delà du voile, car nous participerons avec le Christ à l’accomplissement du dessein éternel de Dieu pour ses enfants terrestres.

Mais un grand travail d’éducation sera nécessaire pour les aider à s’engager sur la voie de la sainteté, en préparation de leur épreuve de loyauté envers la justice pendant le « peu de temps » à la fin du royaume (Apocalypse 20:3). Cette période du jour du jugement se caractérisera par une règle de justice inflexible, mais ce sera aussi un temps où la justice sera tempérée par la miséricorde pour aider quiconque le veut à boire « l’eau de la vie gratuitement » (Apocalypse 22:17)

LA FOI ET LA JOIE DE VIVRE

Les Écritures insistent beaucoup sur le sujet de la foi. Hébreux 11:6 déclare : « Or sans la foi il est impossible de lui être agréable » . Pierre nous dit qu’en ajoutant certaines qualités de caractère à notre foi, nous aurons une entrée abondante dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, et que nous ne tomberons jamais (2 Pierre 1:5-11). Comment pourrait-on développer la douceur, qui signifie une soumission joyeuse à la volonté divine, sans une foi solide ?

À l’époque de l’Ancien Testament, par exemple, Dieu a demandé à Abraham d’offrir Isaac en sacrifice, ce qu’il s’est préparé à faire avec obéissance, témoignant ainsi de sa foi et de sa confiance en Dieu. Le Père céleste n’a pas permis à Abraham de tuer Isaac. Au lieu de cela, Dieu a substitué un agneau mâle pour prendre sa place sur l’autel (Genèse 22:1-13). C’est dans cette optique que Jésus est identifié plus tard dans la Bible comme « l’agneau de Dieu ». Il a donné sa vie pour qu’Adam et sa descendance - toute l’humanité - soient libérés du « péché du monde » et aient la possibilité de croire et de vivre pour toujours (Jean 1:29).

Les vrais disciples de Jésus donnent également leur vie en sacrifice. C’est à cette condition qu’ils sont jugés dignes de participer avec Jésus à l’œuvre future de bénédiction de « toutes les tribus de la terre » (Apocalypse 14:1,4 ; Actes 3:25,26). Mais comment la patience et l’endurance joyeuse pourraient-elles être cultivées dans de telles circonstances sans une forte conviction mentale que ce sont là des qualités que le Seigneur recherche en nous ? Il est donc vrai que « la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1).

RÉFLEXIONS FINALES

Le maintien de la gaieté est une aide à la bonne santé spirituelle. C’est un aspect important de notre séjour chrétien si nous voulons rester fidèles à notre appel. En essayant de surmonter toute tendance au découragement, soyons vigilants en ce qui concerne notre vie de prière, maintenons la fidélité dans l’assemblée de nos frères et accomplissons nos vœux de consécration.

Puissions-nous être encouragés par les paroles du Maître qui nous a assuré que nous pouvons être plus que vainqueurs : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33).

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