Le gain par la perte (2/2)

« Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ » (Philippiens 3:7)

Dans la première partie, nous avons relaté quelques épreuves de Paul où il a délibérément mis de côté sa popularité pour le service de Christ.

Dans son épitre aux Philippiens, Paul déclare au chapitre 3, au verset 5 qu’il était « Un hébreu né d’Hébreux », c’est-à-dire de parents hébreux. Il parlait grec, mais il parlait aussi hébreu comme le prouve le récit trouvé dans Actes 21 :40 et 22 :2 dans lequel il est rapporté qu’il parlait « en langue hébraïque » aux dirigeants juifs de Jérusalem. « Comme touchant la loi, un pharisien ». Ceux qui critiquaient Paul prétendaient souvent qu’ils soutenaient la validité de la Loi. Aucun n’a professé soutenir la loi plus que les pharisiens, et il a donc souligné qu’il était un pharisien. Dans Actes 23:6, Paul a confirmé cela en disant: « Hommes frères, je suis un pharisien, le fils d’un pharisien. »

Gagner par la perte

Après avoir présenté ces preuves de son héritage juif, Paul dit en résumé : « Oui, je suis circoncis et de souche israélite, de la tribu de Benjamin, mais rien de tout cela n’a d’importance ». Notons ses paroles exactes, rapportées dans Philippiens 3 : 7,8 : « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ ».

En tant que disciples du Christ, nous devons également apprendre la leçon du « gain » par la « perte ». Notre relation avec Dieu peut signifier la perte d’amis, de buts et d’ambitions mondains. Mais cela signifie également le gain de la communion avec notre Père céleste et avec son Fils, le Christ Jésus, et avec nos frères de la famille spirituelle du Seigneur (I Jean 1:3). Les paroles de l’Apôtre aux frères de Philippes indiquent que tout cela a à voir avec la façon dont nous mesurons les valeurs. Le sens des valeurs du chrétien est une chose ; le sens des valeurs du monde en est une autre.

La justice qui vient de Dieu

Dans Philippiens 3:9, Paul poursuit son témoignage personnel, déclarant son désir « d’être trouvé en lui, non avec sa justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi ». Les étudiants de la Bible en sont venus à comprendre que les mots « justice » et « justification », tels qu’ils sont utilisés dans le Nouveau Testament, impliquent une pensée similaire. L’apôtre a enseigné que les chrétiens sont « justifiés par la foi dans le sang du Christ » (Romains 5:1,8,9). Nous ne sommes donc pas justifiés par notre propre justice. De même, pour Paul et d’autres croyants juifs de son époque, la justification ne se faisait pas par la loi mosaïque, car personne ne pouvait l’observer, tous étant imparfaits. En effet, hier comme aujourd’hui, il n’y a « aucun juste », ni Juif ni Gentil, car « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:10,23).

L’apôtre Paul désirait être « trouvé en lui ». La pensée se trouve en union avec le Christ. Cela ne serait pas possible par sa propre justice, a dit l’apôtre, mais seulement par la foi en la justice de Christ. Pour avoir la justice du Seigneur comme base de sa justification, Paul pouvait être en union avec Christ, être « trouvé en lui ». Tout cela, a conclu l’apôtre, était basé sur les œuvres du Père céleste – c’était « de Dieu, par la foi ». A un autre endroit, Paul a dit à peu près la même chose, en disant : « C’est Dieu qui justifie » (Romains 8:33). Nous pouvons certainement nous réjouir avec Paul de savoir qu’une telle position appartient aux consacrés de Dieu.

« Que je le connaisse »

Le désir ardent de Paul était de connaître le Père céleste et son Fils Jésus-Christ aussi complètement que possible. Il l’exprime ainsi aux frères philippins : « Afin de connaître Christ, et la puissance de sa résurrection, et la communion de ses souffrances, en devenant conforme à lui dans sa mort, pour parvenir, si je puis, à la résurrection d’entre les morts » (Philippiens 3:10,11). Notez le résultat d’avoir cette justification ou justice de Dieu par la foi en Jésus : « Afin que je le connaisse ». A moins d’être réconcilié avec Dieu, il n’est pas possible de le connaître réellement.

L’apôtre voulait aussi connaître et participer à la « communion » des souffrances du Christ. Tous les fidèles consacrés du Seigneur ont le privilège de partager ses souffrances (Romains 8:17 ; Colossiens 1:24). Être rendu « conforme » à la mort de Jésus, comme l’ajoute Paul, ne signifie pas nécessairement subir la mort physique de la même manière qu’il l’a fait, ni que nous devions subir le martyre physique. Au contraire, cela dénote la conformité à l’esprit de la mort sacrificielle de notre Seigneur résultant de son amour désintéressé et de sa totale dévotion à son Père céleste.

C’est la même pensée exprimée par l’apôtre Pierre: « Bien-aimés, ne soyez pas surpris, comme d’une chose étrange qui vous arrive, de la fournaise qui est au milieu de vous pour vous éprouver. Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (I Pierre 4:12,13). Il est intéressant de savoir que tout cela arrive aux disciples de Christ parce qu’ils ont la justice, ou la justification, qui vient de Dieu par la foi en Jésus-Christ.

Paul désirait aussi connaître la pleine puissance de la résurrection du Christ, la « première résurrection », qui inclurait d’être fait « sacrificateurs de Dieu et du Christ » et de régner avec lui dans son royaume messianique pour bénir le monde entier (Apocalypse 20:6 ; 21:2-4).

Courir vers le but

L’apôtre Paul précise dans notre leçon qu’il ne se considérait pas comme ayant atteint le but de sa consécration. « Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection ; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ » (Philippiens 3:12-14).

Pour illustrer le verset 14, on peut imaginer un stade avec des couloirs parallèles pour marquer la zone où chacun doit courir. Ainsi, l’Apôtre a dit qu’il courait et se pressait le long de la ligne de la pleine dévotion à Dieu, vers le but de l’amour chrétien accompli. Ce n’est qu’en faisant cela, jusqu’à la mort, qu’il pourrait atteindre le prix du haut-appel, le prix d’une couronne de vie incorruptible (Jacques 1:12 ; Apocalypse 2:10).

Le prix est lié à l’appel. Il est promis lorsque l’appel est émis, et donné après que l’appel ait été respecté et ses exigences accomplies lors de la première résurrection. Citant à nouveau Philippiens 3:13,14 de la traduction de Rotherham : « Frères, je ne pense pas l’avoir saisi ; mais je fais une chose : oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ. »

Marcher correctement

Non seulement Paul compare notre vie en Christ à une présence dans un stade, mais il en parle aussi comme une « marche ». Il déclare : « Nous tous donc qui sommes parfaits, ayons cette même pensée ; et si vous êtes en quelque point d’un autre avis, Dieu vous éclairera aussi là-dessus. Seulement, au point où nous sommes parvenus, marchons d’un même pas. Soyez tous mes imitateurs, frères, et portez les regards sur ceux qui marchent selon le modèle que vous avez en nous » (Philippiens 3:15-17). La référence de Paul à « ceux qui sont parfaits » se réfère à leur maturité en Christ. Saisissons la leçon de cette exhortation de l’apôtre et cherchons à être « des disciples marchant ensemble », l’imitant et marchant selon l’exemple qu’il nous a donné, tout comme lui a marché et suivi le Christ (1 Corinthiens 11:1).

Nous devons toujours être vigilants dans notre marche. « Car il en est plusieurs qui marchent en ennemis de la croix de Christ, je vous en ai souvent parlé, et j’en parle maintenant encore en pleurant. Leur fin sera la perdition ; ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte, ils ne pensent qu’aux choses de la terre » (Philippiens 3:18,19).

C’est là une autre exhortation. Ne nous opposons jamais à la Vérité, et ne nous exaltons pas. Ceux qui le font sont des ennemis de la croix du Christ. Ne nous concentrons pas non plus sur les choses terrestres. Au contraire, comme Jésus l’a dit, « Cherchez premièrement le royaume et la justice de Dieu ; et toutes ces choses (nécessaires à notre chair, notre nourriture, nos vêtements et notre hébergement) vous seront données en plus » par les providences généreuses de la volonté de Dieu (Matthieu 6:33).

Notre citoyenneté

Les derniers mots de Philippiens chapitre 3 sont les suivants : « Mais notre cité à nous est dans les cieux, d’où nous attendons aussi comme Sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera le corps de notre humiliation, en le rendant semblable au corps de sa gloire, par le pouvoir qu’il a de s’assujettir toutes choses. »

Afin d’atteindre la maturité en Christ, nous devons nous rappeler que notre « patrie », la république dont nous sommes citoyens, est au ciel. Garder cela à l’esprit nous sera d’une grande aide alors que nous marchons sur les traces de Jésus, car c’est là que réside sa citoyenneté (Jean 17 :16 ; 18 :36). Réjouissons-nous des privilèges de ce statut et assurons-nous que notre entière allégeance est envers notre pays céleste.

C’est notre Seigneur Jésus qui « changera le corps de notre humble état ». Notre corps actuel est humble dans le sens où c’est un corps d’imperfection, de mépris et de capacité inadéquate à glorifier Dieu comme nous le voudrions. Si nous sommes fidèles, cependant, pensons à ce que sera notre changement, car l’Apôtre Paul dit : « Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Le corps est semé corruptible ; il ressuscite incorruptible ; il est semé méprisable, il ressuscite glorieux ; il est semé infirme, il ressuscite plein de force ; il est semé corps animal, il ressuscite corps spirituel » (1 Corinthiens 15:42-44).

L’exhortation de Paul aux Philippiens, et aussi à nous, est la suivante : Si nous sommes des chrétiens accomplis, si nous sommes fidèles à notre citoyenneté, notre corps aujourd’hui humilié atteindra un jour son but, et bientôt nous aurons un corps en « conformité avec le corps de sa gloire ».

L’apôtre Jean présente la question en utilisant ces paroles encourageantes : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Et nous le sommes. Si le monde ne nous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3:1,2).

Dans le dernier verset de notre leçon, Philippiens 3:21, l’apôtre dit que l’œuvre de Dieu, par le Christ, n’est pas seulement de nous transformer à l’image de son Fils, mais aussi de soumettre, « toutes choses à lui-même ». La traduction de James Moffatt déclare que le Seigneur « transformera le corps qui appartient à notre bas état jusqu’à ce qu’il ressemble au corps de sa gloire, par le même pouvoir qui lui permet de tout soumettre à lui-même ». Cela inclut non seulement le travail de soumettre le corps de Christ, l’Eglise, mais aussi celui de soumettre finalement « toutes choses », dans le ciel et sur la terre, à son règne de justice. « pour le mettre à exécution lorsque les temps seraient accomplis, de réunir toutes choses en Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre » (Éphésiens 1:10).

Remercions notre Père céleste pour les messages qu’il nous a donnés à travers les apôtres de Jésus-Christ !

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