Pentecôte (1/2)

« Le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble dans le même lieu. Et ils furent tous remplis du Saint Esprit » (Actes 2:1,4)

La Pentecôte a été observée comme un jour saint religieux par les chrétiens pendant des siècles. Elle se tient en souvenir de l’envoi de l’Esprit Saint répandu sur les disciples de Jésus tel qu’il est enregistré dans notre texte d’introduction. Le mot Pentecôte est dérivé d’un mot grec signifiant «le cinquantième jour» et a comme origine la Fête de la Moisson d’Israël.

La principale caractéristique de la Fête de la Moisson était l’agitation de deux pains devant l’Eternel. Ces pains étaient fabriqués à partir du fruitage précoce de la récolte des céréales. Cinquante jours plus tôt, le 16ème jour du mois Nisan, une « gerbe », ou poignée de grain mûr était agitée devant l’Eternel. Il n’était pas cuit et se composait des tout premiers grains purs et non contaminés qui avaient été récoltés.

Les instructions concernant l’agitation de la gerbe et la Fête de la Moisson sont consignées dans Lévitique 23:10,11,15-17: « Parle aux enfants d’Israël et tu leur diras : Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au sacrificateur une gerbe, prémices de votre moisson. Il agitera de côté et d’autre la gerbe devant l’Eternel, afin qu’elle soit agréée : le sacrificateur l’agitera de côté et d’autre, le lendemain du sabbat. Depuis le lendemain du sabbat, du jour où vous apporterez la gerbe pour être agitée de côté et d’autre, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours jusqu’au lendemain du septième sabbat ; et vous ferez à l’Eternel une offrande nouvelle. Vous apporterez de vos demeures deux pains, pour qu’ils soient agités de côté et d’autre ; ils seront faits avec deux dixièmes de fleur de farine, et cuits avec du levain : ce sont les prémices à l’Eternel. »

L’accomplissement merveilleux de cette image est centré en Jésus. Comme l’agneau de la Pâque antitypique immolé, il mourut sur la croix le 14 de Nisan. (Esaïe. 53:6,7; Jean 1:29 ; I Corinthiens 5:7). Il fut placé dans la tombe avant le coucher du soleil le même jour, et y resta là tout le lendemain, qui était le sabbat. Au petit matin du 16 de Nisan, le troisième jour, Jésus fut ressuscité (Matthieu 28:1-6; Luc 24:1-7). Ainsi, le jour même où le prêtre d’Israël agitait la gerbe de grain dans le Temple, l’accomplissement de cette image avait eu lieu — la résurrection de Jésus. Il a été, comme Paul l’affirme plus tard, les « prémices » de ceux qui « dormaient » dans la mort (I Corinthiens 15:20).

Comme la fête juive de la moisson était une célébration des premiers fruits de leur récolte de céréales, la « gerbe des prémices » était considérée comme faisant partie de la récolte. Cela s’est révélé vrai, parce que la date de la fête a été établie en comptant cinquante jours à partir du jour où la gerbe était agitée devant le sacrificateur. De même, dans sa plus grande réalisation, les cinquante jours jusqu’à la Pentecôte ont été mesurés à partir de la résurrection de Jésus.

À partir de la Pentecôte, et tout au long de l’âge actuel de l’Évangile, le Père céleste a cherché ceux de toutes les nations et de toutes les langues qui marcheront fidèlement sur les traces de Jésus, et qui seront ainsi comptés comme faisant partie des prémices de Dieu. Les « deux pains agités» de la fête juive, préparés à partir de farine faite à partir du grain de la nouvelle récolte, imagent cette classe de « prémices ». Ainsi, les disciples de Jésus engendrés par l’esprit depuis la Pentecôte sont les premiers à bénéficier de sa mort et de sa résurrection. Ils ont, comme Paul le dit «les prémices » (Romains 8:23).

L’instruction donnée à Israël était que les deux pains devaient être cuits avec du levain. Le levain est utilisé dans la Bible pour représenter le péché (Luc 12:1 ; I Corinthiens 5:6-8). En tenant compte de ces deux choses, nous voyons que les membres potentiels des prémices spirituelles sont sélectionnés dans le monde alors qu’ils sont encore sous les effets du péché. Cependant, ils deviennent acceptables en tant qu’offrande au Seigneur parce que la gerbe de grain, Jésus-Christ, a été offerte en premier, couvrant leur nature adamique pécheresse.

LE JOUR DE LA PENTECÔTE

Dans Actes 1:1-3, nous lisons que Jésus avait été vu par les apôtres à diverses occasions pendant une période de quarante jours après sa résurrection. A présent, réuni avec eux une dernière fois, Il leur ordonna de ne pas quitter Jérusalem, « mais d’attendre ce que le Père avait promis, ce que je vous ai annoncé, leur dit-il ; car Jean a baptisé d’eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés du Saint Esprit » (Actes 1:4,5; Marc 1:6-8).

Jésus monta alors au ciel, et les onze, suivant ses instructions, attendirent ensemble à Jérusalem. Dix jours plus tard, le jour de la fête d’Israël, jour de la Pentecôte, s’est passé ce qui constitue notre texte d’introduction. Le dossier dit qu’en recevant l’Esprit Saint, les apôtres « ont commencé à parler d’autres langues ». C’était la preuve que la promesse du Père, l’Esprit Saint, avait bel et bien été accomplie.

Comme c’était l’un des jours de fête d’Israël, il y avait une multitude de personnes rassemblées dans de nombreuses régions, qui parlaient différentes langues. Quand ils se sont rendu compte que les apôtres s’adressaient à eux pour que chacun comprenne dans sa propre langue, ils furent étonnés (Actes 2:5-12). Certains, s’en étonnaient en se rendant compte que les apôtres n’étaient pas des hommes savants, mais des pêcheurs. D’autres les accusaient d’être ivres de vin. Pierre ne se leva, cependant, en disant qu’aucun d’entre eux n’était ivre, mais plutôt que les paroles du prophète Joël étaient remplies. Citant la prophétie, Pierre dit : « Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, vos jeunes gens auront des visions, et vos vieillards auront des songes. Oui, sur mes serviteurs et sur mes servantes, dans ces jours-là, je répandrai de mon Esprit ; et ils prophétiseront » (Actes 2:13-18).

Cette réalisation de la prophétie de Joël était liée au développement de la classe des prémices de l’âge de l’Évangile. Pour l’instant, les auditeurs de Pierre ne savaient rien du fonctionnement de l’Esprit Saint, car c’est la vie des disciples de Jésus qu’il devait affecter. La seule expérience à laquelle ils pouvaient s’identifier était avec les prophètes d’Israël. Dieu s’en était occupé, en transmettant son message et ses instructions, par des visions et des rêves. C’est ainsi que le Seigneur a demandé à Joël de décrire la manière dont il dispenserait l’esprit saint pendant l’Âge de l’Évangile. Les paroles de Pierre ne signifiaient que le début de l’accomplissement de cette merveilleuse prophétie. Sa pleine réalisation sera dans le royaume du Christ, lorsque l’esprit de Dieu sera versé sur le reste de l’humanité « sur toute chair ».

L’effet éclairant de l’Esprit Saint sur la pensée était visiblement immédiat chez l’Apôtre Pierre. Il faisait partie de ceux qui, dix jours auparavant, avaient montré, par leur question posée à Jésus au sujet de l’établissement du royaume, qu’ils pensaient qu’il allait commencer à ce moment-là (Actes 1:6). L’Esprit Saint lui avait maintenant permis de comprendre qu’il y avait un grand travail à faire avant que le royaume messianique ne commence. Cette nouvelle perspicacité fut révélée dans son interprétation de la prophétie par Joël et par l’harmonie de ses merveilleux sermons notés dans les deuxième et troisième chapitres du Livre des Actes.

ENSEIGNANT, CONSOLATEUR ET AIDE

La veille de sa mort, Jésus avait promis aux apôtres : « Mais le consolateur, l’Esprit-Saint, que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses, et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (Jean 14:26). Un apôtre devait avoir été avec le Seigneur, entendant ses paroles et observant toutes ses actions.

C’est grâce à l’accomplissement de cette promesse concernant l’Esprit Saint et son influence éclairante, à partir de la Pentecôte, que le récit du Nouveau Testament des apôtres et autres écrivains a pu être fourni sous une forme précise et harmonieuse. Sinon, beaucoup aurait été perdu.

Dans les dernières heures de sa vie, Jésus a voulu réconforter ses disciples avant son départ, et ainsi d’une manière très générale, il leur a dit quelque chose sur l’Esprit Saint. Il a dit qu’après son absence, il demanderait au Père de leur envoyer un « Consolateur », « l’Esprit de vérité ». Ce serait une puissance qui ne serait pas discernable par le monde, mais ils sauraient qu’ils l’auraient parce que son influence serait sur eux et s’y attarderait. Jésus a également dit que l’Esprit de vérité les guiderait « dans la vérité » (Jean 14:16,17; 16:13). L’idée était qu’après que l’Esprit Saint soit venu sur eux, ils seraient en mesure de recevoir la connaissance complète et la compréhension des plans et des buts de Dieu.

Dans Jean 15:15, Jésus a expliqué qu’en raison de l’éclairement à venir par l’Esprit Saint, il pouvait leur faire connaître tout ce qu’il avait entendu du Père. Cela signifierait qu’un changement a eu lieu dans leur statut. Ils ne seraient plus considérés comme des serviteurs, parce qu’un serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Au contraire, ils seraient des amis, ou associés, et comme Paul le dit plus tard, fils de Dieu. « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! » (Romains 8:14,15).

Paul poursuit en disant que ces « fils » sont de futurs « héritiers de Dieu, et co-héritiers avec le Christ », s’ils souffrent avec lui (verset 17). Jésus l’avait indiqué aux apôtres avant sa mort, disant qu’en raison de cette relation étroite avec lui et le Père, ils subiraient la persécution, tout comme lui avait souffert (Jean 16:1-3).

A suivre …