Plus haut que les anges

« Etant devenu d’autant supérieur aux anges qu’il
a hérité d’un nom plus excellent que le leur » (Hébreux 1:4)

Tout au long de l’histoire de l’humanité, des erreurs judiciaires ont été commises en raison de l’imprudence et des préjugés de ceux dont le travail consiste à juger et à punir les accusés qui enfreignent la loi. Dans la plupart des cas, ces expériences malheureuses sont peu médiatisées et sont vite oubliées de tous, sauf des personnes directement concernées.

Il en va autrement, cependant, dans le cas de l’homme de Galilée qui a été pendu à une croix jusqu’à sa mort, non pas parce qu’il avait violé une loi quelconque de son époque, mais en raison des préjugés et de l’intolérance religieuse. Il s’agissait en effet d’une parodie de justice, mais elle était destinée à marquer un tournant dans l’histoire de l’homme et à introduire un concept de religion entièrement nouveau sur la terre.

En cette époque de l’année, où beaucoup se souviennent des événements d’il y a vingt siècles, nous nous rappelons également de leur importance éternelle dans le plan de Dieu.

Quelques-uns n’ont pas perdu la foi en Jésus lorsque la foule a pleuré sa mort. Parmi eux, il y avait Marie-Madeleine. Elle s’est rendue au tombeau de son Maître bien-aimé tôt le matin après le sabbat et l’a trouvé vide. Elle en informa Pierre et Jean, qui se rendirent au tombeau et confirmèrent ses découvertes. Ils rentrèrent chez eux, mais Marie s’attarda. C’est alors qu’elle vit deux anges vêtus de blanc, à la tête et aux pieds de l’endroit où le corps de Jésus avait été couché (Jean 20:1-12).

Marie pleurait amèrement, et en réponse aux questions que lui posaient ces étrangers envoyés par le ciel, elle expliquait que le corps de son Seigneur avait été emporté et qu’elle ne savait pas où le trouver. Hors du tombeau, un autre étranger s’est approché d’elle, et il voulait aussi connaître la cause de sa détresse. Elle pensait que cet homme était le jardinier, et supposant qu’il avait été dans le voisinage général la plupart du temps depuis la mort de Jésus, elle pensait qu’il pourrait lui donner des informations sur qui avait emporté le corps, et où il avait été emporté, alors elle l’interrogea à ce sujet (versets 14,15).

Cet étranger, qui est apparu comme un jardinier, savait en effet ce qu’il était advenu du corps de Jésus, car il était le Seigneur ressuscité lui-même ! Avec le ton de voix et la manière de parler qui lui étaient familiers et qui, sans doute, avaient souvent comblé son âme, il lui dit alors : « Marie » (verset 16). Il ne ressemblait pas à Jésus, et il n’était pas habillé comme Jésus l’avait été normalement. Cependant, c’était la voix de Jésus, et Marie savait alors qu’il n’était plus mort. Marie était convaincue qu’elle avait vu Jésus, mais elle comprenait aussi que maintenant il était différent.

Plus tard, Jésus ressuscité a rejoint deux de ses disciples qui marchaient vers Emmaüs et s’est entretenu avec eux. Ils ne l’ont reconnu que lorsqu’il a rendu grâce au repas du soir. Là encore, c’est évidemment le ton de sa voix et sa façon familière d’exprimer sa reconnaissance et de rompre le pain qui leur ont fait savoir que leur invité était le Maître (Luc 24:13-32). En une autre occasion, il est apparu dans une chambre haute où ses apôtres étaient assemblés. Ils avaient fermé les portes par peur des Juifs, mais Jésus est entré dans la pièce quand même. Cette fois, il est apparu de telle manière qu’ils l’ont reconnu de visu (Jean 20:19,20).

Marie avait vu un « jardinier ». Deux des disciples avaient vu et parlé avec un « étranger ». Les apôtres dans la chambre haute ont vu le Maître tel qu’il apparaissait auparavant. Plus tard, un groupe d’entre eux l’a vu sur la rive du lac, et a pensé qu’il était pêcheur. Jésus était avec eux quarante jours après sa résurrection, mais ils ne l’ont vu qu’à quelques brèves occasions (Actes 1:1-3 ; 1 Corinthiens 15:3-7). Il était en effet différent, à tel point qu’ils étaient perplexes et intrigués sur la façon dont ils pouvaient encore être ses disciples.

Tout pouvoir lui était donné

Après sa résurrection d’entre les morts, Jésus a annoncé à ses disciples que « tout pouvoir dans le ciel et sur la terre » lui avait été donné (Matthieu 28:18). Si, par la foi, nous acceptons cette déclaration comme un fait, rien ne nous empêche de croire que celui qui possédait un tel pouvoir pouvait aller et venir comme le vent, et se révéler aux yeux des hommes de la manière qu’il choisissait - comme un jardinier, un étranger, dans une pièce fermée à clé, ou au bord du lac. Jésus, en venant sur terre pour mourir pour la race maudite par le péché, s’est humilié et a été a été fait homme, « pour un peu de temps au-dessous des anges ». Il avait été récompensé pour sa fidélité, et il était le Jésus exalté, un être spirituel, étant devenu « supérieur aux anges » (Hébreux 2:9 ; 1:4).

L’humanité honore ses héros et récompense ceux qui risquent la mort pour sauver ou faire du bien aux autres. Il s’agit d’un principe juste, qui trouve son origine auprès du Créateur. Il a ainsi honoré Jésus pour sa fidélité. Il a récompensé son Fils par la gloire, l’honneur et l’immortalité. Il « l’a souverainement élevé et lui a donné le nom qui est au–dessus de tout nom » (Philippiens 2:9,10). Celui dont la sagesse et la puissance ont opéré pour créer l’univers a maintenant utilisé ce pouvoir pour ressusciter Jésus d’entre les morts et lui donner une nature supérieure à toutes les autres créations - la nature divine.

Le simple homme bien que mourant pour les péchés du monde, a néanmoins été injustement tué. Dieu l’a ramené à la vie et l’a exalté de sa propre main, lui donnant « tout pouvoir au ciel et sur la terre ». Nous sommes impressionnés par cette pensée ! Faut-il s’étonner qu’une intervention divine comme celle-ci ait un effet aussi profond sur le cours du monde ? En effet, l’utilisation directe du pouvoir divin par le Créateur pour élever son Fils afin qu’il partage sa propre nature immortelle a marqué le début d’une nouvelle ère - l’ère chrétienne !

L’âge chrétien n’est pas toujours chrétien

Nous ne devons pas nous méprendre sur l’âge chrétien. Beaucoup de choses se sont produites depuis la résurrection de Jésus - et au nom du christianisme - qui n’ont pas été chrétiennes et ne sont pas enseignées dans la Bible. Il n’a pas été chrétien pour une nation d’aller en guerre contre une autre au nom du Christ. Les croisades étaient impies et non chrétiennes. La Sainte Inquisition n’était pas chrétienne, mais était le produit d’une intolérance religieuse inhumaine, et parmi les pratiques les plus impies de l’âge des ténèbres.

La persécution de millions de personnes de divers groupes ethniques et nationalités n’a pas été chrétienne. De même, l’enseignement de la peur des tourments éternels pour les non-convertis est totalement non-chrétien. Tout cela, ainsi que de nombreuses autres croyances et pratiques, est le résultat d’une tradition et d’une superstition non scripturaires transmise de génération en génération. Le fait qu’elles aient été crues et pratiquées au nom du Christ a semé la confusion par rapport aux véritables principes du christianisme dans l’esprit de millions de personnes.

C’est cette conception obscure du christianisme qui a fait que tant de personnes perdent aujourd’hui la foi en la Bible.

Le christianisme a-t-il échoué ?

Jésus a chargé ses disciples d’aller dans le monde entier et de prêcher « la bonne nouvelle du royaume », et de le faire « à toutes les nations ». (Mattieu 24:14 ; Luc 24:47). Ils ne devaient pas limiter leur champ à une seule nation, mais devaient aller « à toutes ». Ceux de toutes les nationalités qui croyaient et se consacraient à la cause du Christ devaient être acceptés comme ses disciples. On ne s’attendait pas à ce que chaque individu de toutes les nations devienne un disciple. Pour le monde en général qui a entendu le message, il devait être simplement de la nature d’un « témoignage ». Au lieu que le monde entier soit converti par cet effort, les Écritures expliquent que son but a été simplement de « choisir » du milieu des nations « un peuple qui portât son nom » (Actes 15:14-17).

Le Nouveau Testament parle beaucoup de la vocation et du développement de ces disciples. Jésus a promis de leur préparer une place, de « revenir » et de les prendre avec lui comme ses fidèles enfants (Romains 8:17 ; 2 Timothée 2:11,12 ; Jean 14:2,3). L’apôtre en parle donc comme d’un « appel céleste » (Hébreux 3:1).

La sélection de ces derniers par Dieu, basée sur leur acceptation et leur fidélité à l’Évangile tel que prêché par les disciples de Jésus, a été le programme divin de cet âge. Il a commencé à la Pentecôte. C’est là que la puissance invisible de Dieu - le saint Esprit - est venue sur les disciples en attente, éclairant leur esprit et leur donnant le pouvoir de parole pour annoncer le message de vérité concernant les desseins de Dieu.

C’est ainsi que Jésus, qui, bien que « lumière du monde », a été crucifié. Il a dit à ses disciples qu’ils devaient eux aussi être la « lumière du monde » (Jean 8:12 ; Mattieu 5:14). Bien qu’ils l’aient laissée briller le plus possible, elle n’a été qu’une lueur dans le monde des ténèbres et du péché. Les porteurs de lumière ont été ridiculisés, exclus, persécutés et même tués. Jésus l’a prédit, en disant : « Dans le monde, vous aurez des tribulations, mais prenez courage ; j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Ses disciples ont également vaincu, non pas en conquérant le monde, ni en le gouvernant par les pouvoirs civils, mais en surmontant son esprit d’égoïsme dans leur cœur et, comme Jésus, pour que d’autres soient bénis.

En effet, il peut sembler que les véritables disciples de l’Évangile du Christ ont toujours démontré leur désintéressement, leur dévotion à la justice et ont été en harmonie avec les principes divins de justice et d’amour. Ils ont aimé leurs ennemis comme Dieu l’a ordonné par Jésus.

L’humanité à restaurer

Cela a donc été l’œuvre de Dieu pour son peuple pendant l’ère chrétienne. Nous y voyons une nouvelle manifestation de la sagesse et de la miséricorde divines. Paul parle des chrétiens comme « ouvriers avec Dieu » (1 Corinthiens 3:9).

Le Créateur, avec son infinie sagesse et sa puissance, n’a certainement pas besoin d’aide, surtout l’aide très limitée que pourraient lui apporter des êtres humains imparfaits et condamnés à mort. Cependant, il l’a organisée de cette façon, et il doit y avoir une raison à cela. L’un des titres appliqués à Jésus dans sa relation avec Dieu et l’humanité est celui de Médiateur (1 Timothée 2:5).

Ses disciples de l’ère chrétienne sont désignés comme ministres de la réconciliation (2 Corinthiens 5:18-20). Ils doivent participer au futur travail de médiation de Jésus, qui réconciliera le monde séparé d’avec Dieu. Ainsi, la race déchue sera représentée parmi ceux qui aideront le Seigneur à préparer le chemin de leur retour à la faveur de Dieu et à la vie.

Nous avons dit que les promesses relatives à l’appel et à la sélection des disciples de Jésus au cours de l’ère actuelle ont été mal comprises. De ces mêmes promesses, on a déduit la doctrine erronée selon laquelle le Créateur n’a jamais voulu que l’homme reste un être humain, et que son existence humaine n’est que la première étape de sa vie ; que la mort n’est que le portail vers la phase suivante, qui doit être spirituelle, ou céleste. L’idée est que tous ceux qui acceptent le Christ comme leur Sauveur avant d’atteindre la mort en tant qu’être humain, vont au ciel. Ceux qui ne le font pas, ainsi qu’ils le prétendent, vont dans un lieu de tourments éternels et y souffrent pour toute l’éternité, sans possibilité de libération.

En raison de ce malentendu, le véritable destin de la race humaine a été négligé. Peu de gens ont remarqué les nombreuses promesses de Dieu de ressusciter les morts à la vie sur terre et de donner à chaque individu une chance de se réconcilier avec Dieu, afin qu’il puisse vivre sur la terre pour toujours.

Les Écritures disent clairement que Dieu « a formé la terre et l’a faite ; il l’a établie, il ne l’a pas créée en vain, il l’a formée pour être habitée ». « Il a donné la terre aux fils de l’homme » (Ésaïe 45:18 ; Psaume 115:16). Ainsi, le dessein ultime de Dieu pour la majorité de l’humanité est qu’ils vivent ici sur la terre - une maison spécialement conçue et créée pour eux - et qu’ils jouissent des bénédictions éternelles de la vie qui leur sont spécifiquement destinées.

Le petit noyau de disciples qui ont suivi Jésus d’un endroit à l’autre de la Judée s’est émerveillé à juste titre des puissants miracles qu’il a accomplis. Il avait à sa disposition la puissance du saint Esprit de Dieu, qu’il pouvait utiliser de nombreuses façons pour le bien du peuple. Les disciples regardaient avec crainte ces choses, et sans doute d’autant plus quand, en une occasion, Jésus leur dit : « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père » (Jean 14:12).

A l’époque précédant la venue du Christ, Dieu a manifesté sa présence auprès de son peuple Israël à l’occasion du Tabernacle et de ses services. Le jour des Expiations, tel que décrit dans le Lévitique, chapitre 16, le sang d’un taureau et d’un bouc fut introduit dans le Saint du Tabernacle et répandu sur et devant le propitiatoire. Le Très Saint était le symbole de la présence de Dieu, et il signifiait que le sang de Jésus faisait réellement pour le peuple ce que le sang du taureau faisait de manière représentative et picturale. Paul dit que le sang des « taureaux et des boucs », qui étaient offerts chaque année, ne pouvait pas réellement ôter les péchés, mais l’offrande de Jésus-Christ, faite une seule fois, constituait un « sacrifice pour les péchés une fois pour toutes » (Hébreux 10:4,10-12).

Nous ne devons pas supposer que Jésus a emporté avec lui son sang humain au ciel et l’a répandu sur un propitiatoire littéral. Cette illustration des Écritures est simplement destinée à transmettre à notre esprit limité l’idée que le sacrifice de Jésus était bien agréable et acceptable pour son Père, et qu’à son retour dans les parvis célestes après l’achèvement de son ministère terrestre, la voie était préparée pour une autre phase du plan de Dieu pour restaurer un monde perdu.

Le jour de la Pentecôte

C’est le jour de la Pentecôte que Pierre a expliqué comment Jésus avait été ressuscité des morts « Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père le saint Esprit qui avait été promis, et il l’a répandu, comme vous le voyez et l’entendez » (Actes 2:33). Le saint Esprit est venu sur les disciples en attente à ce moment-là. Ici, le peuple de Dieu a été mis en contact avec sa puissance d’une manière encore jamais opérée. Cela a éclairé leur esprit pour qu’ils comprennent la glorieuse espérance qui leur était proposée dans l’Évangile. Il leur a donné la force et le courage d’endurer les souffrances que leur infligeaient les ennemis de Dieu. C’était un gage de la puissance avec laquelle ils pourraient agir lorsque, avec Jésus, ils accompliraient plus tard ces « grandes œuvres » qu’il avait promises à la suite de son départ vers le Père.

Plus tard, Pierre dit des vrais disciples de Jésus : « … les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous deveniez participants de la nature divine » (2 Pierre 1:4). Jésus a été élevé à la nature divine - la nature de Dieu - et est maintenant « le reflet de sa gloire » (Hébreux 1:3).

Jean déclare en outre : « Nous serons semblables à lui, car nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3:2). Tout ceci est tout à fait au-delà de notre compréhension. Cependant, dans la mesure où nous pouvons saisir la pensée, il n’est pas surprenant de réaliser que si une compagnie d’êtres humains imparfaits et condamnés à mort doit être élevée au-dessus de toutes les autres créatures, et compte tenu de la nature même de Dieu et participer à sa gloire, nous ne devrions pas être surpris qu’il était essentiel avant tout que Jésus aille vers son Père, et, comme l’exprime Paul, « afin de se présenter maintenant pour nous » (Hébreux 9:24).

« Que ton règne vienne… sur la terre »

Lorsque nous utilisons le mot « règne », nous utilisons un mot qui est très présent dans la Bible. Jésus a enseigné à ses disciples à prier : « Que ton règne vienne ; Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10). En effet, la volonté du Créateur doit être faite « sur la terre », et pour cela nous nous réjouissons grandement.

Le terme « règne » implique la domination, ou le contrôle. Dans ce cas, il signifie le contrôle divin sur les affaires des hommes. Jésus sera le souverain dans le royaume de Dieu. Nous ne devons pas supposer, cependant, que ce règne sera indéfini et vague - une domination consistant simplement en une idéologie qui peut être acceptée ou rejetée par le peuple comme il le souhaite.

Dieu a promis d’intervenir dans les conditions sombres et inquiétantes qui règnent actuellement sur l’humanité par le biais du royaume du Christ, pour lequel tant de gens ont prié pendant deux mille ans.

Il a déjà utilisé son pouvoir pour exalter Jésus bien au-dessus des anges, et les disciples du Maître sont destinés à partager cette gloire avec lui. Le pouvoir divin sera bientôt utilisé à nouveau pour restaurer les Anciens Dignes à la vie sur terre, et ces deux groupes, choisis parmi la race déchue, travailleront ensemble - un au ciel et un sur terre - pendant mille ans pour rétablir les principes divins dans le cœur de l’humanité. Ainsi, tous ceux qui seront volontaires et obéissants obtiendront les bénédictions de la vie et de la paix, et habiteront pour toujours sur la terre, la maison éternelle de l’homme.

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