Le cep et les sarments (1/2)

« Je suis le vrai cep, et mon Père est le vigneron. Tout sarment qui est en moi et qui ne porte pas de fruit, il le retranche ; et tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde, afin qu’il porte encore plus de fruit. » (Jean 15: 1,2)

La nuit précédant sa mort, Jésus s’est réuni dans la chambre haute avec ses disciples bien-aimés. Jean rapporte : « Avant la fête de Pâque, Jésus, sachant que son heure était venue de passer de ce monde au Père, et ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, mit le comble à son amour pour eux » (Jean 13: 1). Une des façons dont Jésus a aimé ses disciples « au comble », a été de donner quelques dernières leçons. Une des leçons était un « nouveau commandement », s’aimer les uns les autres comme il les avait aimés (vs. 34).

Il a également encouragé ses disciples, leur disant qu’il allait leur « préparer une place », puis qu’il reviendrait et les emmènerait avec lui (Jean 14:1-3). Il a promis d’envoyer un aide à ses disciples, « l’esprit de vérité », le Saint Esprit (vs. 16-26). Jésus ne voulait pas que ses disciples soient découragés après son départ, en particulier lorsque des difficultés et des épreuves les assailliraient.

En plus de ces encouragements, Jésus a raconté la parabole de la vigne et des sarments, rapportée dans Jean 15: 1-8. Jésus a commencé cette leçon en déclarant qu’il était représenté dans la parabole comme le « vrai cep », et son Père comme le « vigneron », comme on le voit dans notre texte de départ. Voici un exemple, parmi tant d’autres consignés dans les récits de l’Évangile, dans lequel Jésus a honoré et glorifié son Père céleste, soulignant le fait que Dieu était plus grand que lui.

Dieu, décrit comme le vigneron, est celui qui, dans la parabole, possède la vigne. L’apôtre Paul met l’accent sur ce point important de la prééminence de Dieu, et aussi sur le fait que le Père et le Fils sont des êtres séparés. Il dit : « Il n’y a qu’un seul Dieu, le Père, de qui viennent toutes choses et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui sont toutes choses et par qui nous sommes » (1 Corinthiens 8: 6).

Dans la parabole, Jésus déclare qu’il est le « vrai cep ». Ce langage implique qu’il existe aussi un faux cep, un système d’église que le Père céleste n’a pas planté. À une occasion antérieure de son ministère, Jésus y a fait allusion en répondant à une question posée par ses disciples, disant: « Toute plante que mon Père céleste n’a pas plantée sera déracinée » (Matthieu 15:13). De même, il nous est dit dans le livre de l’Apocalypse que la « vigne de la terre » symbolique serait vendangée et détruite dans « la grande cuve de la colère de Dieu » (Apocalypse 14:19). Le fruit de la vraie vigne est l’amour et ses qualités de caractère associées. Celles-ci sont précieuses pour notre Père céleste, alors que le fruit de la fausse vigne, l’égoïsme et ses péchés associés, sont inacceptables à ses yeux.

LE FRUIT REQUIS

Jésus continue la parabole en disant que tout sarment de vigne qui ne porte pas de fruit est enlevé par Dieu, mais tout sarment qui porte du fruit, il l’émonde pour qu’il en produise davantage (Jean 15: 2). Le sarment mentionné dans ce verset est symbolique de chaque individu qui est uni à Christ Jésus. En tant que partie du seul vrai cep, chaque sarment individuel a une relation personnelle avec Jésus et une responsabilité individuelle de demeurer en lui et de porter des fruits en harmonie avec l’exemple qu’il nous a donné.

Dans le cas des ceps qui portent des fruits et sont émondés de manière à produire plus de fruits, le sens du texte grec original inclut non seulement la pensée de la taille, mais aussi celle de la purification. Cette pensée se retrouve de la même manière dans les paroles de Paul lorsqu’il dit, parlant de Jésus, qu’il « s’est donné lui-même pour nous, afin de nous racheter de toute iniquité, et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié par lui et zélé pour les bonnes œuvres » (Tite 2:14). Dans la parabole, l’explication donnée sur la raison pour laquelle les ceps qui portent déjà des fruits sont taillés est qu’ils pourraient porter plus de fruits. Le mot grec traduit par «plus» désigne non seulement plus en quantité, mais aussi plus en qualité.

Le fruit produit par les ceps a des qualités de caractère semblables au Christ qui se manifestent dans notre vie au moyen de l’influence et de l’aide du Saint Esprit de Dieu. L’apôtre Paul explique que « le fruit de l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance » (Galates 5: 22,23).

LA MÉTHODE D’EMONDAGE DE DIEU

La pensée de l’émondage peut souvent être contraire aux inclinations de notre nature humaine déchue. Dans le monde végétal, il est important de tailler les arbres pour qu’ils produisent une quantité abondante de bons fruits. Lorsque cela se produit, non seulement la longueur de chaque cep est raccourcie, mais de plus, les petites pousses qui peuvent avoir germé sur les côtés des sarments sont coupées. Celles-ci ne produisent aucun fruit, mais consomment des nutriments précieux provenant de la partie fruitière du sarment. Lors de l’émondage, on peut parfois se demander si l’on n’a pas trop coupé, voire détruit le sarment ou le cep. En effet, il ne semble pas naturel au premier abord de couper les sarments qui semblent sains. Pourtant, c’est nécessaire pour que le cep de vigne reste en bonne santé. Même les plus belles branches d’un arbre doivent être taillées pour produire de bons fruits en abondance.

En tant que disciples du Christ et en tant que sarments de la vigne symbolique, nous avons également besoin d’être émondés pour être en bonne santé spirituelle. Comme il est réconfortant de savoir que notre Père céleste fait ce travail dans chacune de nos vies et que, dans tous les cas, c’est pour notre plus grand bénéfice spirituel. Un tel émondage comprend toutes les expériences et épreuves que Dieu permet dans notre vie. Les méthodes d’émondage de Dieu doivent être comprises, sinon nous pourrions nous décourager. Parfois, l’émondage se fait en emportant des richesses ou des biens terrestres, ou des projets précieux. L’émondage de Dieu peut également inclure des persécutions, ou la perte d’une bonne réputation ou d’amitiés terrestres. L’émondage de Dieu peut aussi être la permission de vivre une maladie.

Notre émondage, permis par Dieu, au lieu de nous décourager, devrait être un encouragement, parce que lorsque nous avons de telles expériences, cela montre l’amour du Père céleste pour nous et son souci pour nos intérêts éternels. D’un point de vue charnel, lorsque nous traversons une expérience difficile, nous ne pouvons pas toujours la considérer comme un encouragement. Cependant, en tant que nouvelles créatures, nous devons réaliser que de telles expériences sont permises par Dieu et ne pas nous décourager.

Concernant ses propres expériences, Paul a écrit: « Pour que je ne sois pas enflé d’orgueil, à cause de l’excellence de ces révélations, il m’a été mis une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me souffleter et m’empêcher de m’enorgueillir » (2 Corinthiens 12: 7). Dans sa lettre aux frères de Philippes, Paul a également parlé de ses émondages personnels : « Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ, et d’être trouvé en lui, non avec ma justice, celle qui vient de la loi, mais avec celle qui s’obtient par la foi en Christ, la justice qui vient de Dieu par la foi » (Philippiens 3: 7-9).

A suivre …