Leçons tirées de la vie d’Anne (2/2)

CONTACT AVEC LES CADAVRES

La troisième exigence naziréenne, qui évite le contact avec les cadavres, suggère l’idée que nous devrions éviter les inclinations terrestres de notre chair morte et déchue. L’apôtre Paul a écrit : « Si donc vous êtes ressuscités avec Christ, cherchez les choses d’en haut,…. Affectionnez-vous aux choses d’en haut, et non à celles qui sont sur la terre… Faites donc mourir les membres qui sont sur la terre, l’impudicité, l’impureté, les passions, les mauvais désirs, et la cupidité, qui est une idolâtrie. C’est à cause de ces choses que la colère de Dieu vient sur les fils de la rébellion, parmi lesquels vous marchiez autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche. Ne mentez pas les uns aux autres, vous étant dépouillés du vieil homme et de ses œuvres » (Colossiens 3:1-9).

Nous devons cependant faire plus que simplement éviter les penchants terrestres. Paul poursuit : « Ainsi donc, comme des élus de Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d’entrailles de miséricorde, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres, et, si l’un a sujet de se plaindre de l’autre, pardonnez-vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus toutes ces choses revêtez-vous de la charité, qui est le lien de la perfection. Et que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans vos cœurs. Et soyez reconnaissants » (versets 12-15).

LA CROISSANCE DE SAMUEL

Avant d’être confié au souverain sacrificateur Eli, Samuel avait sans aucun doute reçu beaucoup d’instructions de ses parents concernant le Dieu d’Israël, ses principes, ses attributs et ses promesses. Samuel avait sans doute aussi appris l’importance de vivre d’une manière qui plaise à Dieu. Il devait aussi en venir à comprendre ce que signifiait le vœu naziréen, non seulement extérieurement, mais surtout dans son cœur.

Au fil des années, Samuel est passé de la petite enfance à un état de jeune garçon. Au moment opportun, Anne a tenu le vœu qu’elle avait fait et a volontairement donné son jeune Samuel à Dieu, pour le servir au Tabernacle. Dans un certain sens, Anne a donné tout ce qu’elle avait à Dieu, car Samuel était son seul enfant à cette époque.

Quand Anne a emmené Samuel à la « maison du Seigneur à Silo », elle a aussi amené avec elle comme offrande « trois taureaux, une épha de farine et une outre de vin » (I Samuel 1:24). Les quantités étaient nettement supérieures à celles prévues dans le cas d’un holocauste pour un vœu spécial (Nombres 15:8-10). Ainsi, nous avons une indication supplémentaire de l’accomplissement du vœu qu’Anne avait fait à Dieu.

LA PRIERE D’ANNE

Quand le moment fut venu pour Anne de laisser son jeune fils Samuel au Tabernacle, où il allait servir toute sa vie, on pourrait supposer qu’elle était triste ou même déprimée. Cependant, ce n’était pas du tout le cas. Au moment même où Anne donna son fils, elle pria en disant: « Mon cœur se réjouit dans le Seigneur ». La prière d’Anne est notée en I Samuel 2:1-10 et fait partie des plus longues et des plus belles prières consignées dans Bible.

Il existe de nombreuses similitudes entre la prière d’Anne et les paroles de la mère de Jésus, Marie, à sa parente Élisabeth. Peut-être Marie a-t-elle rappelé les paroles de la prière d’Anne : « Mon cœur se réjouit dans le Seigneur ». De même, Marie dit à Elisabeth : « Mon esprit s’est réjoui en Dieu » Anne a prié : « Nul n’est saint comme l’Eternel », et Marie a dit: « Son nom est saint. »

La prière d’Anne continue : « L’arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture », tandis que Marie prononce ces mots : « Il a renversé les puissants de leur trône, et il a élevé les humbles ». Anne avait prié : « Ceux qui étaient rassasiés se sont loués pour du pain ; et ceux qui étaient affamés se reposent », et Marie a dit à Elisabeth « Il a rassasié de biens les affamés et il a renvoyé à vide les riches » (I Samuel 2:1-5; Luc 1:47-53).

Après qu’Elkana et Anne eurent laissé leur fils Samuel à Silo, ils rentrèrent chez eux et « l’enfant fut au service de l’Eternel devant le sacrificateur Eli ». Chaque année par la suite, Anne confectionnait une petite robe pour Samuel, augmentant sans doute sa taille à mesure qu’il grandissait. Elle lui donnait la nouvelle robe chaque année lorsqu’elle venait avec son mari offrir des sacrifices au Tabernacle (I Samuel 2: 11,19).

UNE RECOMPENSE DE DIEU

La fidélité d’Anne à l’accomplissement du vœu qu’elle a fait à Dieu n’est pas passée inaperçue du Père céleste. Après avoir quitté son fils Samuel à Silo pour servir Dieu pour le restant de ses jours, il est dit : « Lorsque l’Eternel visita Anne, elle devint enceinte et enfanta trois fils et deux filles » (I Samuel 2:21). Vraiment, Dieu a récompensé Anne bien plus que ce qu’elle n’avait jamais espéré ou demandé, en lui permettant d’avoir cinq autres enfants!

Au cours de l’âge évangélique actuel, la récompense que Dieu a promise aux fidèles disciples du Christ consacrés n’est pas la prospérité matérielle, une bonne santé, ni une abondance d’amis. Si nous sommes fidèles du mieux que nous pouvons, en suivant et en appliquant dans notre vie quotidienne les leçons et les instructions données dans les Écritures par Christ Jésus, les apôtres et les autres écrivains inspirés de la Bible, il nous est promis que dans le futur, « grande sera notre récompense au ciel. » (Matthieu 5:12).

Il nous est également promis, pour le moment présent, « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence » (Philippiens 4: 7-9). Comme l’écrit le prophète Esaïe : « Tu assures la paix, la paix, parce qu’il se confie en toi. Confiez-vous en l’Eternel à perpétuité, car l’Eternel, l’Eternel est le rocher des siècles » (Esaïe 26:3,4).

C’est là que réside une promesse essentielle de Dieu. Si nous gardons notre cœur et notre esprit « fixés » ou concentrés sur notre Père céleste et sur les nombreuses promesses précieuses qu’il nous a faites dans la Bible, cela nous aidera à développer pleinement la paix et la confiance en Dieu qui sont nécessaires dans toutes les expériences.

ELLE L’A « DONNE » ET « PRETE » A LA FOIS

Quand Anne a prié pour avoir un fils, elle a juré de « le donner (‘consacrer’ dans la version Segond) au Seigneur tous les jours de sa vie » (I Samuel 1:11). Cependant, quand le moment est venu pour Anne de laisser Samuel avec Eli à Silo pour servir Dieu, elle a dit : « Je l’ai prêté au Seigneur » (verset 28). Comment pouvons-nous concilier cette différence entre son vœu de « donner » son fils et son affirmation ultérieure de l’avoir « prêté » à Dieu ? Avait-elle renié son vœu? Nous ne le pensons pas.

Nous croyons qu’Anne avait foi en la résurrection des morts. Compte tenu des années restantes de sa vie à cette époque, elle a en effet donné Samuel pour qu’il serve Dieu pendant toute cette période. Cependant, au vu de la future résurrection sur la terre, il semblerait qu’elle ait simplement « prêté » Samuel à Dieu pour une période relativement courte, comparée à toute l’éternité des « futurs âges à venir ». Ainsi, Anne avait la foi qu’un jour elle serait réunie avec son fils Samuel dans le royaume messianique qui sera bientôt établi sur la terre.

Dans le Nouveau Testament, il est dit que certains fidèles de l’Ancien Testament avaient subi de « cruelles moqueries » et avaient été « tourmentés », ce qui veut dire maltraités (Hébreux. 11:36,37). Les moqueries amères et les mauvais traitements infligés par l’autre femme d’Elkanah, Peninnah, à laquelle Anne dut faire face année après année, indiquent qu’elle pourrait figurer parmi les anciens héros de la foi cités par Paul dans Hébreux, chapitre 11.

UNE VIE DE PRIERE

Anne a vécu une vie de prière. Elle a prié quand elle était troublée, déversant son âme devant le Seigneur (I Samuel. 1:15). Nous devrions faire de même. Le psalmiste écrit : « Mon refuge est en Dieu. En tout temps, peuples, confiez-vous en lui, répandez vos cœurs en sa présence ! Dieu est notre refuge » (Psaume 62:7,8).

Anne a prié quand elle était reconnaissante. Quand elle a présenté Samuel au grand prêtre Eli, elle a offert une prière de reconnaissance. Nos prières devraient aussi être pleines d’action de grâces au Père céleste. Dans ses lettres aux frères, l’apôtre Paul mentionne à plusieurs reprises l’importance de remercier continuellement Dieu.

Voici quelques-uns des avertissements de Paul concernant la gratitude : « Rendez continuellement grâce toujours pour toutes choses à Dieu ». « Et quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant par lui des actions de grâces à Dieu le Père ». « car telle est la volonté de Dieu à votre égard en Jésus Christ » (Ephésiens 5:20; Colossiens 3:17; 1 Thessaloniciens 5:18).

Anne a fait un grand sacrifice. Bien qu’elle n’ait toujours pas d’enfant, elle a promis que si elle était bénie par la naissance d’un fils, il vivrait le vœu naziréen de dévouement complet à Dieu.

Après avoir porté Samuel et, avec son mari Elkana, l’avoir nourri suffisamment comme un enfant, Anne l’a donné à Dieu pour le restant de ses jours. Nous aussi, nous avons fait le vœu perpétuel de consécration de faire la volonté de notre Père céleste.

Puissent les leçons de la vie d’Anne nous encourager à avoir plus de zèle et d’amour pour Dieu et pour son fils, Jésus-Christ, et que cette dévotion puisse être illustrée dans tout ce que nous pensons, disons et faisons chaque jour.

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