Les souffrances et la consolation de Dieu (1ère partie)

« Béni soit Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père des miséricordes et le Dieu de toute consolation, qui nous console dans toutes nos afflictions, afin que, par la consolation dont nous sommes l’objet de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans quelque affliction ! Car, de même que les souffrances de Christ abondent en nous, de même notre consolation abonde par Christ. » (2 Corinthiens 1:3-5)

Bien qu’il soit au-delà de nos capacités humaines de comprendre les émotions de notre Père Céleste, les Ecritures nous assurent qu’il a la capacité de souffrir et d’expérimenter la douleur. « Dans toutes leurs détresses ils n’ont pas été sans secours, et l’ange qui est devant sa face les a sauvés ; il les a lui-même rachetés, dans son amour et sa miséricorde, et constamment il les a soutenus et portés, aux anciens jours. Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son esprit saint » (Esaïe 63;9-10).

Le fait qu’Adam ait désobéi à Dieu en mangeant le fruit défendu dans le jardin d’Eden fut sans aucun doute une source de chagrin pour le sage Créateur. Ainsi, il a pris des dispositions pour que l’humanité finisse par se remettre du péché par le biais de l’Agneau « immolé depuis la fondation du monde » (Apocalypse 13: 8).

En effet, Dieu « a tant aimé le monde » qu’il a envoyé son « Fils unique » comme moyen de faciliter la vie éternelle à la race humaine condamnée (Jean 3:16). Cet acte reflète son insondable compassion. De plus, en regardant la croix sur laquelle son Fils crucifié criait « Tout est accompli », Dieu a sûrement beaucoup souffert.

Le fardeau du leadership

De nombreux serviteurs de Dieu de l’Ancien Testament ont beaucoup souffert. En tant que classe, les Écritures fournissent une description générale de ce que certains d’entre eux ont enduré. « D’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités » (Hébreux 11: 36,37).

En tant que serviteur de notre Père céleste, Moïse a été appelé par Dieu pour conduire les enfants d’Israël de la servitude égyptienne jusqu’à Canaan. En Égypte, en tant que peuple, ils ont longtemps souffert. Accompagné de son frère Aaron, il expliqua aux Juifs que Dieu avait considéré leur affliction et que leur délivrance était promise. Avec le soutien des anciens d’Israël et l’assurance de Dieu qu’il réaliserait son objectif, Moïse avait dû être surpris en voyant que non seulement Pharaon ne permettait pas aux Israélites d’aller célébrer un festin dans le désert, mais finissait par ordonner aux contremaîtres de battre les Israelites parce qu’ils n’avaient pas réussi à faire fabriquer le même quota quotidien de briques, après que le roi eut décidé qu’ils ne recevraient plus de paille à cet effet (Exode 4: 28-5:14). Confus et abasourdi, Moïse dit « Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple ? Pourquoi m’as-tu envoyé ? Depuis que je suis allé vers Pharaon pour parler en ton nom, il fait du mal à ce peuple, et tu n’as point délivré ton peuple » (Exode 5:22,23).

Finalement, après une série de plaies qui frappèrent les Égyptiens, Moïse mena les Israélites en sécurité à travers la mer Rouge dans le désert de Chur. Arrivés à Mara, il y avait de l’eau, mais trop amère à boire, et de ce fait, le peuple murmurait contre Moïse. Dieu a ensuite donné des instructions à Moïse pour qu’il adoucisse l’eau en y jetant un morceau de bois afin qu’il soit agréable au goût (Exode 15: 22-25).

À ce moment-là, il devait être clair pour lui qu’il allait avoir beaucoup, beaucoup de difficultés à gérer les Israélites. Les Écritures indiquent certaines des épreuves qu’il a endurées au cours de ses quarante années d’errance dans le désert, bien que tous les cas d’esprit de rébellion des Israélites ne soient pas mentionnés dans la Bible.

En Nombres 13 et 14, lorsque les Israélites s’approchèrent de Canaan, douze éclaireurs furent envoyés pour explorer le pays. À l’exception de Josué et de Caleb, les dix autres manquèrent de foi et affirmèrent qu’il serait trop dangereux d’envahir Canaan, leur défaite étant certaine. Ils commencèrent à murmurer contre Moïse et Aaron, fomentèrent un complot et décidèrent de choisir un autre chef pour les ramener en Égypte. Dieu était mécontent et a dit à Moïse qu’il allait envoyer une plaie pour les détruire. Nous voyons cependant la noblesse de Moïse, qui a prié pour que les Israélites soient épargnés.

En fin de compte, le Père céleste a écouté la requête de Moïse, mais comme les gens lui avaient désobéi si souvent, il a décidé qu’ils erreraient dans le désert pendant quarante ans, jusqu’à ce que tous les adultes qui refusaient de pénétrer dans le pays soient morts. Il y ferait entrer leurs enfants ainsi que Josué et Caleb, qui avaient fait un bon rapport.

Nombres 20: 7-13 relate le péché de Moïse lorsqu’il ne parla pas au rocher comme Dieu l’avait ordonné, mais le frappa au contraire une seconde fois. Cela, tout en ayant une signification antitypique, le priva d’entrer dans la Terre Promise. La désobéissance aux commandements de Dieu ne peut jamais être justifiée.

Nous nous demandons cependant si le poids accumulé des murmures des Israélites pendant tant d’années a pu contribuer à la grave erreur de cet humble serviteur qui a supposé faire venir l’eau à ses propres conditions, au lieu d’obéir fidèlement au Père Céleste.

Les soins particuliers de Dieu envers ses saints

« Comme un père a compassion de ses enfants, ainsi le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent » (Psaumes 103:13). En considérant ce texte, quelle perspective bénie nous pouvons entrevoir en voyant combien notre Père céleste se soucie de nos intérêts.

Bien que des expériences difficiles soient vécues par le peuple du Seigneur, Dieu ne nous quitte ni ne nous abandonne (Hébreux 13:5). Si nous demeurons en lui, cependant, il dominera nos vies dans tout ce qui nous arrive pour notre plus grand bien-être spirituel, conformément à son dessein éternel pour nous en tant que créatures nouvelles.

En tant que croyants, nous avons été acceptés comme fils de Dieu par Jésus-Christ. Cependant, nous devons être conscients de nos défauts de la chair et de notre incapacité à faire sa volonté parfaitement. Notre échec dans tant de domaines pourrait être un motif de découragement, s’il n’y avait le témoignage de la Parole affirmant que nous avons un statut unique auprès du Père.

Il ne nous rejette pas simplement à cause de nos imperfections. « Il n’y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, qui ne marchent pas selon la chair, mais selon l’Esprit » (Romains 8:1). Quelle précieuse assurance !

Les souffrances de Paul

Après sa conversion dramatique en devenant disciple du Christ, le Seigneur informa Ananias que l’apôtre Paul subirait beaucoup de souffrances pour lui (Actes 9:16). Paul raconte ensuite certaines des expériences qu’il a vécues tout au long de son ministère. « Sont-ils ministres de Christ ? — Je parle en homme qui extravague. — Je le suis plus encore : par les travaux, bien plus ; par les coups, bien plus ; par les emprisonnements, bien plus. Souvent en danger de mort, cinq fois j’ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j’ai été battu de verges, une fois j’ai été lapidé, trois fois j’ai fait naufrage, j’ai passé un jour et une nuit dans l’abîme. Fréquemment en voyage, j’ai été en péril sur les fleuves, en péril de la part des brigands, en péril de la part de ceux de ma nation, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères. J’ai été dans le travail et dans la peine, exposé à de nombreuses veilles, à la faim et à la soif, à des jeûnes multipliés, au froid et à la nudité. Et, sans parler d’autres choses, je suis assiégé chaque jour par les soucis que me donnent toutes les Eglises » (2 Corinthiens 11:23-28).

En raison de son zèle pour le Seigneur, Paul se heurta à de nombreuses oppositions de la part des Juifs, qui cherchaient à le faire mourir. Cependant, comme la volonté de Dieu était qu’il témoigne à Rome, il a survécu à un voyage périlleux, y compris une violente tempête et un naufrage, alors qu’il voyageait avec d’autres passagers vers sa destination ultime. En raison de la providence divine, il n’y a eu aucune victime parmi ceux qui ont navigué avec lui (Actes 27:21-26,39-44).

Compte tenu de sa fidélité à Dieu tout au long de ses nombreuses et difficiles expériences, Paul a pu déclarer, vers la fin de son séjour chrétien, qu’une « couronne de justice » l’attendait, ainsi que pour ceux dont la vie témoigne d’une dévotion totale à Dieu (2 Timothée 4:7,8).

L’exemple de Christ

Les souffrances de Christ ont commencé immédiatement après son baptême au Jourdain, lorsqu’il a été conduit par l’Esprit dans le désert. Apparemment, le Seigneur était tellement absorbé par la méditation, l’étude et la prière qu’il a jeûné quarante jours et quarante nuits, au cours desquels les Écritures lui ont été ouvertes, recevant des instructions et des conseils du Père céleste.

À la fin de cette période, alors que Jésus était physiquement affaibli et affamé, le diable a présenté trois tentations pour tenter de le prendre au piège. Dans chaque cas, il a résisté à l’adversaire et a ensuite été servi par les anges (Matthieu 4:1-11). Le Maître s’est montré victorieux dans sa série initiale d’épreuves !

Tout au long de son ministère, Jésus a fait face à beaucoup de reproches, d’oppositions et de rejets. Cependant, il les a toujours supportés volontairement et patiemment dans le cadre de la volonté de Dieu pour le développement de sa nouvelle créature. Une des attaques contre son caractère, que Jésus a endurée, concerne le fait qu’il a chassé un démon d’une victime muette. En dépit de ce miracle extraordinaire, certains des opposants au Christ ont attribué sa capacité à chasser l’esprit pervers au pouvoir de Beelzébub, prince des démons (Luc 11:14-18).

Il serait absurde de supposer que Satan s’opposait à ses propres subordonnés en utilisant son pouvoir pour les chasser. De plus, d’autres Juifs avaient également chassé les démons (verset 19). Quelle que soit la source du pouvoir utilisée par Jésus, celle-ci pouvait également être utilisée par d’autres personnes engagées dans ce travail. Comme aucune autre personne n’avait été condamnée pour le même acte, il s’agissait d’un autre exemple de traitement injuste subi par le Maître.

Faire la volonté de son Père a rendu Jésus totalement épuisé. Jour après jour il marchait, il marchait sur des routes poussiéreuses, prêchant, enseignant, guérissant et résistant à « l’opposition des pécheurs » (Hébreux 12: 3). Un des aspects de sa souffrance à prendre en compte était la lassitude du fait de ce régime de vie exigeant.

Les dernières heures du Maître dans la chair ont révélé de nombreux exemples d’angoisse personnelle. Parmi ceux-ci, citons l’incapacité de ses disciples à rester éveillés pendant qu’il priait à Gethsémané ; sa trahison par Judas ; le reniement de Pierre ; les mauvais traitements subis toute la nuit, lors des procès civils et religieux auxquels il a été soumis ; son besoin d’assistance pour porter la croix au Golgotha à cause d’une diminution de son endurance physique ; et les railleries et les insultes exprimées à son égard alors qu’il était sur la croix. Il a beaucoup souffert pour nous tous.

A suivre …