Saint, saint, saint…

Verset clé : « Ils criaient l’un à l’autre, et disaient : Saint, saint, saint est l’Éternel des armées ! toute la terre est pleine de sa gloire ! » (Esaïe 6 : 3)

Texte choisi : Esaïe 6 : 1-8

La description de la vision d’Esaïe dans le texte choisi pour notre présente méditation est hautement symbolique. Dès le 1er verset Dieu lui-même apparaît au centre de la vision. Esaïe le décrit comme étant « assis sur un trône très élevé », dans le temple, le lieu où il demeure, au sens symbolique, naturellement. Puis Esaïe mentionne avoir vu « des séraphins », chacun avec six ailes, « deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les pieds, et deux dont ils se servaient pour voler ».

Le temple dans lequel le Seigneur est apparu à Esaïe dans sa vision semble prendre vie au cri du séraphin ; au verset 4, il raconte que « les portes furent ébranlées dans leurs fondements par la voix qui retentissait, et la maison se remplit de fumée ». L’ébranlement des portes du temple et la fumée qui se répand à l’intérieur semblent être une image du déclin de la faveur de Dieu dont la nation d’Israël avait jusqu’alors bénéficié, et ceci, à cause de son infidélité ; de même, ce nuage de fumée pourrait illustrer que Dieu ne permet plus à Israël de voir la vision.

Nous ne savons pas avec certitude qui étaient effectivement les séraphins de la vision d’Esaïe ; en revanche, il est intéressant de noter que le mot lui-même signifie quelque chose d’ardent ou en combustion. La vision de cette chose ardente, ou en quelque sorte brûlante fut un détail que se rappela Esaïe et qui retint son attention : dans notre verset mémoire, Esaïe écrit que les séraphins crient l’un à l’autre à haute voix, proclamant la sainteté de Dieu, objet de la vision. Symboliquement, les séraphins semblent représenter les principaux attributs du caractère de Dieu : sagesse, justice, amour et puissance, chacun exprimant la sainteté de Dieu ou, selon la vision, l’annonçant en criant à voix haute.

Poursuivant son récit, Esaïe dit qu’il fut frappé par le contraste entre sa propre condition injuste et la sainteté inégalée de Dieu; aussi s’écrit-il (au verset 5): « Malheur à moi ! je suis perdu, car je suis un homme dont les lèvres sont impures, j’habite au milieu d’un peuple dont les lèvres sont impures, et mes yeux ont vu le Roi, l’Éternel des armées ».

Mais, aux versets 6 et 7, un des séraphins vole vers lui « tenant à la main une pierre ardente qu’il avait prise sur l’autel ; il la pose sur sa bouche et dit : Ceci a touché tes lèvres ; ton iniquité est enlevée, et ton péché est expié. » Nous pensons que ceci est une représentation symbolique de la purification du péché du peuple par la foi dans le sang versé par Jésus, conformément à ce qu’exige la justice de Dieu, l’un de ses attributs représentés ici par le séraphin. Cette pensée concernant la purification est aussi exprimée par Paul en Romains 5 : 1 où il affirme « qu’étant … justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ ».

A la fin du récit de la vision, son iniquité ayant été enlevée, et son péché expié, nous lisons qu’Esaïe entendit la voix du Seigneur, disant : « Qui enverrai-je, et qui marchera pour nous », ce à quoi il répond : « Me voici, envoie-moi ». Nous voyons ici que pour être « envoyé » au service de Dieu, il faut d’abord être purifié, ou justifié -c’est à dire « être rendu juste à ses yeux ». Car Dieu désire envoyer pour le servir en son nom et pour sa cause tous ceux qui ont ainsi été rendus justes à ses yeux.

Les consacrés qui suivent les pas de Jésus pendant le présent Âge de l’Évangile sont invités à présenter leur « corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu », ce qui de leur part, est « un culte raisonnable », comme le dit l’Apôtre dans sa lettre aux Romains chapitre 12, verset 1.

Ainsi, pour pouvoir se joindre à Esaïe et répondre à l’appel de Dieu en disant « Me voici, envoie-moi », un processus en plusieurs étapes est nécessaire : d’abord reconnaître notre condition d’imperfection et que c’est uniquement par le sang purificateur de Jésus que nous sommes rendus saints ; alors, notre cœur peut entièrement se consacrer à Dieu.

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