Le sang de l’aspersion

« Quand l’Eternel passera pour frapper l’Egypte, et verra le sang sur le linteau et sur les deux poteaux, l’Eternel passera par-dessus la porte, et il ne permettra pas au destructeur d’entrer dans vos maisons pour frapper » (Exode 12:23)

Comme c’est rafraichissant pour des étudiants de la Bible sincères d’écarter leur esprit des nouvelles tumultueuses, embarrassantes et décourageantes émanant des divers systèmes économiques politiques, et sociaux d’aujourd’hui.

À cette époque de l’année, nous nous réjouissons particulièrement du privilège de concentrer notre attention sur les événements liés à la Pâque juive, instituée par Dieu il y a trente-cinq siècles.

Nous sommes tout particulièrement intéressés par le sacrifice de l’agneau, sacrifice qui a précédé le festin de la semaine de Pâque. L’agneau de Pâque a été égorgé le14ème jour du «premier mois» de l’année religieuse des juifs (Exode 12:2,6). Cette année, cette date commence au crépuscule du jeudi 29 mars.

Beaucoup ne voient pas l’importance de ces événements, ni l’utilité de les considérer, si ce n’est superficiellement. D’autres encore les écartent entièrement comme étant des fables et des mythes. Avec quelle pertinence l’apôtre Paul déclare que le dieu de ce monde a aveuglé les esprits de beaucoup (2 Corinthiens 4:4).

Cependant, il faut bien admettre que, même s’il est critiqué, un événement si évident et si largement observé depuis aussi longtemps, doit en fait avoir un fondement. Il doit avoir eu lieu juste une seule fois en Egypte, sinon l’extension de sa célébration pendant plus de trois millénaires serait difficile à expliquer.

La dixième plaie

On nous rappelle que les israélites étaient tenus en esclavage par les Egyptiens. Quand, par la providence de Dieu, le temps de leur délivrance est arrivé, leurs maîtres ont cherché de manière égoïste à maintenir leur captivité et refusé de les laisser partir vers la terre de Canaan.

Dieu a envoyé neuf plaies différentes sur le peuple de l’Egypte, les soulageant de l’une après l’autre, quand leur roi a imploré la pitié et a fait des promesses qu’il n’a ensuite pas tenues. Les dix premiers chapitres du livre de l’Exode donnent une description détaillée de ces événements.

En conclusion, Moïse, le serviteur de l’Eternel, a annoncé une dixième plaie qui serait la plus grave de toutes. Le premier-né dans chaque famille de l’Egypte mourrait en une nuit. De la maison du serviteur le plus humble au palais du roi, il y aurait grand deuil. Même le premier-né de leur bétail mourrait.

A l’issue de cette plaie, Moïse rapporte que les Egyptiens furent heureux d’obtempérer et de laisser les israélites partir (Exode 11:1-8). En effet, les premiers-nés de toute l’Egypte sont morts, et le pharaon a pressé les israélites de partir, et de le faire à la hâte, de peur que l’Eternel ne frappe finalement de mort tout le peuple s’il continuait à endurcir son cœur et à résister à l’ordre divin (Exode 12:29-33).

La dixième plaie devait être commune à toute la terre de l’Egypte, y compris la partie attribuée aux israélites. Ils devaient montrer de la foi et de l’obéissance aux instructions de Dieu, de sorte que leurs premiers-nés soient épargnés quand la plaie surviendrait.

En Exode 12:1-13, il est décrit que dans chaque maison des israélites, un jour précis, ils devaient tuer un agneau et asperger son sang sur les poteaux et le linteau de leurs portes. La chair de l’agneau devait être mangée la même nuit, avec des herbes amères et du pain sans levain. Ils devaient avoir un bâton à la main, avoir des chaussures à leurs pieds, prêts pour un voyage, dans l’attente du moment où l’Eternel frapperait de mort les premiers-nés des Egyptiens et laisserait partir les israélites.

Paul énonce le résultat, « C’est par la foi » que Moïse et les Israélites ont fait « la Pâque et l’aspersion du sang, afin que l’exterminateur ne touchât pas aux premiers-nés des Israélites » (Hébreux 11:28).

Une plus grande signification de la Pâque

La célébration annuelle, ou la cérémonie, de cette Pâque était la première caractéristique de la loi juive que Dieu avait instituée (Exode 12:14). Aujourd’hui encore, la Pâque est célébrée par des juifs dans toutes les régions du monde, avec un certain degré de respect, car ils se rappellent leur délivrance de l’Egypte en tant que nation.

La plupart, cependant, n’ont jamais pensé à aller plus loin pour comprendre la véritable signification de la célébration. Pourquoi un agneau a-t-il été tué et mangé ? Pourquoi son sang a-t-il été aspergé sur les poteaux et les linteaux ? Quelle raison y avait-il derrière ces commandements spécifiques ? Dieu n’aurait-il pas pu épargner les premiers-nés, et délivrer les Israélites d’Egypte d’une façon plus simple ?

Le témoignage harmonieux de l’ancien et du nouveau testament, apporte la réponse à ces questions. Cependant, même parmi la plupart de ceux qui se déclarent chrétiens, la profondeur de la signification des images et des figures contenues dans la loi mosaïque n’est pas comprise.

Ainsi, nous nous demandons entre autre : Pourquoi tous ne discernent-ils pas que l’agneau de Pâque représentait l’agneau de Dieu, et que sa mort représentait la mort de Jésus, le Messie ? Pourquoi est-ce que si peu de chrétiens comprennent que l’aspersion du sang de l’agneau de Pâque symbolise l’imputation du mérite du sacrifice de la rançon de Jésus aux «premiers-nés» de la maison de la foi, le groupe de ceux qui sont épargnés ? Pourquoi est-ce qu’encore moins apprécient le fait que, de la même façon que la nation entière d’Israël a été délivrée de l’esclavage en raison de la Pâque, toute l’humanité sera délivrée de l’esclavage du péché et de la mort, et pas seulement le groupe des premiers-nés ?

« Heureux sont vos yeux » qui par la foi voient que Jésus est « l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde » (Matthieu 13:16 ; Jean 1:29). Comme c’est rassurant de savoir que l’annulation du péché du monde est effectuée par le paiement de la faute d’Adam par Jésus, l’agneau de Dieu. Combien il est nécessaire aussi, que la satisfaction de la justice de Dieu soit faite pour ôter effectivement cette sentence. Ainsi, comme le déclarent les apôtres Paul et Pierre « Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures » « lui juste pour des injustes, afin de nous amener à Dieu » (1 Corinthiens 15:3 ; 1 Pierre 3:18).

« Les prémices » et « les autres créatures »

La Bible parle des disciples consacrés du Christ comme de « l’assemblée des premiers-nés » « en quelque sorte les prémices de ses créatures » et « des prémices pour Dieu et pour l’agneau » (Hébreux 12:23 ; Jacques 1:18 ; Apocalypse 14:4).

Ces références aux « prémices de ses créatures » impliquent que d’autres créatures feront finalement partie de la famille de Dieu. La plupart de ceux qui professent être chrétiens semblent s’appliquer à eux-mêmes ces écritures saintes. La croyance générale est que seules les créatures qui font partie des prémices seront sauvées, et qu’il n’y en aura pas d’autres.

Nous notons, cependant, que la Pâque a été instituée pour accomplir le dessein de Dieu de sauver tous les israélites. Dans cette image, comme nation ils représentaient toute l’humanité, à qui sera donnée l’occasion d’entrer en harmonie avec Dieu et d’avoir la vie éternelle dans « la terre promise » de son royaume.

Ainsi, nous comprenons que deux groupes ont été particulièrement bénis par l’institution de la Pâque. Il y avait la bénédiction sur la nation entière d’Israël, lorsque par la puissance divine ils ont été miraculeusement délivrés par Dieu et ont trouvé la voie pour traverser la Mer Rouge afin d’atteindre par la suite la terre promise. Cette figure montre la délivrance finale de la puissance du péché et de Satan, de toute créature qui entrera en accord avec l’Eternel et aura le désir de le vénérer. Pas un israélite n’a été laissé en Egypte, et nul parmi l’humanité ne sera exclu de l’opportunité d’être délivré du péché et de la mort.

L’autre groupe qui est béni par l’institution de la Pâque, et sur qui, en tant que disciples du maître, nous souhaitons particulièrement nous focaliser, étaient les premiers-nés d’Israël. Seuls les premiers-nés étaient en danger de mort immédiate, et la délivrance de toute la nation dépendait de la fidélité et du salut des premiers-nés.

En appliquant ceci en harmonie avec les écritures saintes, nous voyons que seule la classe des prémices, l’église des premiers-nés, est épargnée actuellement. Ils sont protégés au cours de cette période de nuit de l’histoire de l’homme en demeurant « sous le sang » du sacrifice de Jésus comme agneau de Dieu. Bien que tous les membres justes et obéissants de l’humanité recevront par la suite la délivrance terrestre dans une terre promise, seuls les premiers-nés seront dans les cieux : « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » (Hébreux 12:23).

Grandes bénédictions, Grandes responsabilités

Dans la réalisation de la figure, la classe des premiers-nés sont ceux qui, parmi l’humanité ont eu les yeux de la compréhension ouverts. Ils réalisent leur état d’esclavage, et le besoin de la délivrance et de la bonne volonté de Dieu d’accomplir ses promesses pour eux.

Plus que ceci, ils ont répondu à la Grâce de Dieu, ont fait une consécration d’eux-mêmes pour Lui et à son service, et en échange ont été engendrés par le saint Esprit de Dieu.

Avec ceux qui sont premiers-nés, c’est une question de vie ou de mort à condition qu’ils restent dans la maison de la foi sous la protection de l’aspersion du sang (1 Pierre 1:2). Quitter cette condition, implique que ces derniers négligent la faveur divine offerte. Cela signifierait qu’après avoir apprécié leur part de la miséricorde de Dieu représentée dans le sang de l’agneau, ils ne lui en sont pas reconnaissants. De ceux-ci les écritures saintes déclarent « Il ne reste plus de sacrifice pour les péchés » (Hébreux 10:26). Leur destin est symbolisé par la destruction des premiers-nés de l’Egypte.

Par ceci, nous ne pensons pas que cela implique que les premiers-nés de l’Egypte qui sont morts au cours de cette nuit n’ont aucune autre opportunité de vie. Au contraire, nous comprenons que toutes ces situations étaient des types et des images, annonçant les réalités qui concernent l’église du Christ pendant cet âge de l’évangile.

Si nous avons goûté à la « bonne parole de Dieu » et avons « prit part au saint Esprit » en devenant ainsi des membres de l’église des premiers-nés, et qu’ensuite volontairement nous tombions, alors il serait impossible à Dieu « de nous ramener à nouveau à la repentance ». Une telle négligence complète et persistante de sa miséricorde aurait comme conséquence de souffrir de notre mort éternelle, la seconde mort (Hébreux 6:4-6 ; Apocalypse 2:11).

L’église des premiers-nés, par l’engendrement du saint Esprit, la connaissance plus grande et les privilèges dont ils jouissent, ont beaucoup plus de responsabilités que le monde, et ce sont les seuls au cours de cette période de nuit en danger de seconde mort.

Ainsi, cette leçon de la figure de la Pâque s’applique aux croyants consacrés seulement. Lorsque la nuit sera passée et le matin glorieux de la délivrance sera arrivé, le royaume du Messie sera venu. Le Christ, dont Moïse était l’image, Tête et corps, délivrera tout Israël - tout le peuple de Dieu. La connaissance sera donnée à toute l’humanité, et une pleine occasion de vénération, d’honneur et d’obéissance à la volonté de Dieu.

Manger l’agneau

L’apôtre Paul identifie positivement l’agneau de Pâque au Christ Jésus, en disant, en 1 Corinthiens 5:7,8 : « Christ, notre Pâque, a été immolé. Célébrons donc la fête ». Il dit plus loin que nous participons aux « pains sans levain » ou purs, « de la pureté et de la vérité ».

Nous tous avons besoin - indique Paul - de « l’aspersion du sang » non pas sur nos maisons, mais sur notre cœur (Hébreux 10:22 ; 12:24). Nous devons également manger l’agneau, c’est-à-dire nous approprier la valeur du sacrifice du Christ, son exemple, ses mots et ses actions, pour nous-mêmes. Ainsi, nous ne nous nourrissons pas seulement de Christ par la foi, mais de plus en plus nous revêtons son caractère et sommes transformés jour après jour en son image glorieuse dans notre cœur (Romains 8:29 ; 12:1,2 ; 2 Corinthiens 3:18).

Tout comme les juifs ont été nourris par l’agneau littéral, et ont mangé des herbes amères, qui ont ouvert et ont affûté leur appétit pour l’agneau, nous aussi nous avons des expériences et des épreuves amères, que Dieu permet dans notre vie. C’est pour nous aider à sevrer nos affections des choses terrestres, et nous donner un appétit croissant pour manger l’agneau et les pains sans levain de la vérité. Nous aussi, nous devons nous rappeler qu’ici nous sommes des «étrangers et des pèlerins» et devrions avoir le bâton à la main, ceints pour un voyage vers le Canaan céleste promis à la classe des premiers-nés (1 Pierre 2:11).

Jésus également s’est clairement identifié à l’agneau de Pâque. La nuit où il a été trahi, il a rassemblé ses disciples dans la chambre haute et leur a dit : « J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir » (Luc 22:15). C’est dans ces dispositions que notre Seigneur a ensuite institué une nouvelle commémoration sur la base de l’ancienne. Son désir était qu’ils ne commémorent plus annuellement la Pâque typique, mais qu’ils se rappellent de lui en tant que véritable agneau de Pâque.

Plus tard Paul a rappelé les mots de Jésus à ce sujet, et a dit que désormais ils observeraient annuellement une commémoration de la Pâque réalisée à partir de la figure : « Faites ceci en mémoire de moi » (1 Corinthiens 11:24,25).

Ceux qui identifient l’agneau de Dieu, qui dans le dessein de Dieu a été sacrifié depuis « la fondation du monde » et qui a donné sa vie comme Rédempteur de l’humanité, verront dans cette période de Pâque une signification sacrée dont d’autres n’apprécient pas la valeur (1 Pierre 1:18-20 ; Apocalypse 13 : 8).

Dorénavant ils ne célèbrent plus l’image, mais en commémorent la réalisation, parce que Jésus est mort comme agneau de Dieu, procurant l’aspersion du sang pour l’église des premiers-nés, et la nourriture spirituelle pour la maison de la foi.

Nouveaux symboles

Jésus a choisi de nouveaux symboles « le pain » et « le fruit de la vigne » pour s’identifier comme l’agneau (Matthieu 26:26 - 29). Par ceci il a prouvé que ses disciples ne devraient plus se rassembler comme les juifs l’avaient fait précédemment pour manger le dîner littéral de Pâque en commémoration de la délivrance en Egypte.

Dès lors les disciples de Jésus, en accord avec son instruction, ont célébré sa mort en tant que leur agneau de Pâque chaque année. Après que les apôtres aient sombré dans le sommeil de la mort, une dérive majeure s’est produite par rapport à la célébration simple que Jésus avait instituée.

Au cours de cette période, connue sous le nom de période de l’obscurantisme, l’enseignement que le Christ était l’agneau de Dieu a continué. Cependant, la célébration de son souvenir a été polluée par l’erreur. Le pain et le fruit de la vigne n’étaient plus considérés comme symboliques, mais enseignés comme étant le corps et le sang réels de Jésus. La fréquence annuelle de la commémoration n’était plus respectée comme Jésus l’a enseigné, mais comme un rituel célébré chaque mois, chaque semaine, et même quotidiennement.

L’apôtre Paul a écrit : « Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Corinthiens 11:26). Beaucoup ont mal compris ces mots et ont interprété : Faites ceci aussi souvent que vous le voulez. Cependant, ces mots signifient vraiment : Aussi souvent que vous gardez cette observance annuelle, qui est le désir de Jésus, faites-le en souvenir de lui, le véritable agneau de Pâque, plutôt qu’à la mémoire de l’agneau littéral sacrifié en Egypte.

Ainsi, l’importance de la célébration est centrée sur celui dont il faut se rappeler, Jésus, l’agneau de Dieu. La fréquence de son observance cependant, n’a pas besoin de dévier de la disposition figurative, qui était par le passé tous les ans à son anniversaire.

Certains, qui maintiennent cette célébration hebdomadaire, considèrent qu’ils ont un précédent scripturaire pour faire ainsi. Dans la Bible, nous avons lu que l’église primitive se rassemblait le premier jour de la semaine et à de telles occasions « Ils persévéraient… dans la fraction du pain » (Actes 2:42).

C’est une erreur, cependant, de confondre une telle fraction du pain avec le souper commémoratif, car pour le premier jour de la semaine, il s’agissait simplement de repas ordinaires. Il n’y a rien à dans le récit pour comprendre autrement. Le « fruit de la vigne » n’est pas mentionné en lien avec le pain, et il n’est pas dit que le pain représente le corps de notre Seigneur. C’était un usage plaisant dans l’église primitive de célébrer la résurrection de notre Seigneur le premier jour de la semaine, et cette pratique a aidé à unir les liens de la communion fraternelle. Dans beaucoup d’endroits, le peuple du Seigneur suit toujours cette coutume.

Date du souper commémoratif

Dans les temps anciens, les juifs utilisaient la lune pour compter le temps. Chaque nouvelle lune représentait le début d’un nouveau mois. La nouvelle lune qui est la plus proche de l’équinoxe de printemps marquait le début de leur année religieuse, du premier jour du mois Nisan, ou d’Abib, comme il s’appelle parfois. Le quatorzième jour de ce mois, l’agneau de Pâque était tué.

Le quinzième jour, le jour de fête de Pâque commençait (Nombres 28:16,17). Ces sept jours de fête étaient une période spéciale de joie résultant du fait que les premiers-nés d’Israël avaient été épargnés. Ceci symbolise bien la joie, la paix, et la bénédiction complètes de toutes les véritables expériences chrétiennes, épargnées de leurs péchés par le mérite du sacrifice rédempteur du Christ. Tous les croyants consacrés ont donc, une célébration de cette fête de la Pâque dans leur cœur continuellement, la plénitude en la matière étant représentée par les sept jours.

Quelle grande bénédiction que de voir ce sujet à sa vraie lumière, et comme il est important que nous attribuions du poids à la valeur de la mort de Jésus « une fois pour toutes » (Hébreux 10:10). En faisant ainsi, nous pouvons communier chaleureusement en souvenir de son anniversaire, au lieu de le faire à diverses autres périodes et en d’autres temps, irrégulièrement et sans signification spéciale. Tous les ans, des petits groupes du peuple du Seigneur concentrent leur attention sur ce sujet, et prennent plaisir à se souvenir de la mort du maître, selon sa demande.

Comme cité précédemment, la date de la commémoration cette année est après le crépuscule le jeudi 29 Mars. Nous anticipons que cette célébration apportera de nouveau des bénédictions spéciales dans le cœur et dans l’esprit, pendant que nous nous rapprochons plus étroitement de notre Maître et tête, et de chacun d’entre nous comme membres de son corps.

Réflexions sérieuses

Nous nous rappelons les circonstances de la première commémoration : « Jésus prit du pain et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant : Buvez-en tous ». Ce fruit de la vigne, Jésus l’explique plus loin, représente « mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26:26-29).

Combien ces instructions sont précieuses et combien sont simples les explications de Jésus sur la signification des emblèmes de la commémoration pour ceux qui sont correctement en phase avec le Seigneur.

Nous avons un rappel sérieux, cependant, quand nous pensons au parcours de Judas. Bien que fortement favorisé, il a aimé «le profit lucratif» dans la mesure où il était disposé à vendre son maître, et a été assez audacieux - même tandis que sa trahison envers le Seigneur était dévoilée - pour s’étonner : « Est-ce moi, Rabbi ? » (Matthieu 26:25 ; Tite 1:11).

La pensée même que celui qui est en communion avec le Seigneur puisse mentir ainsi et le vendre à ses ennemis, cause une répugnance face à une telle duplicité. Ceci doit nous inciter à de grandes précautions, de peur que par quelque moyen que ce soit, pour en tirer un honneur ou du bien-être ou n’importe quel autre avantage terrestre, nous puissions vendre la vérité ou n’importe lequel de ses serviteurs, les membres du corps de Christ .

Le fruit de la vigne

Le Maître, dans sa conversation avec les apôtres, leur a dit : « Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu’au jour où j’en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père » (Matthieu 26:29). Notre Seigneur vivait là deux grands jours opposés : le jour de la souffrance et le jour de la gloire. Son premier avènement était un jour de souffrance et de mort en tant qu’homme Jésus. Son deuxième avènement est un jour de gloire, qui atteindra son apogée dans le royaume de son père promis de longue date.

La coupe, ou fruit de la vigne, que notre Seigneur a donnée à ses disciples représentait le travail lié à son premier avènement, celui de donner son sang, le mérite de son sacrifice de rançon, de sorte que l’humanité, à commencer par ses disciples, soit libérée de la condamnation adamique.

Boire de cette coupe signifie deux bénédictions importantes. D’abord, cela nous rappelle le sacrifice rédempteur de Jésus comme seul moyen par lequel nous avons une position devant Dieu. En second lieu, la boire nous vivifie, apportant la joie, la satisfaction, et les bénédictions spirituelles que nous ne pourrions pas autrement apprécier.

Pour l’avenir, nous nous réjouissons également dans l’espoir de boire à nouveau la coupe de gloire dans le royaume. Ainsi, boire la coupe ne doit pas être considéré comme une occasion douloureuse, mais joyeuse. Plus tard que la même soirée Jésus a dit à ses disciples : « Vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse se changera en joie » (Jean 16:20).

Il n’y a aucun texte selon lequel Jésus a bu de la coupe commémorative. En effet, il était parfait, et n’a eu aucun besoin de participer aux mérites de son propre sacrifice rédempteur. Jésus, cependant, a bu symboliquement d’une autre coupe. C’était la coupe d’épreuve, de douleur et d’ignominie. Il a parlé de cette coupe à la suite de sa trahison par Judas, en disant : « Ne boirais-je pas la coupe que le Père m’a donnée à boire ? » (Jean 18:11).

Les disciples qui suivent les traces de Jésus sont également invités à boire cette coupe d’épreuves. « Pouvez–vous boire la coupe, que je dois boire ? » nous demande Jésus, si notre réponse est « Nous le pouvons » il nous assure que : « Il est vrai que vous boirez ma coupe » (Matthieu 20:22,23).

Le contenu de la coupe commémorative, représentant le mérite de la rançon, nous ne la partageons pas si ce n’est pour la boire, nous en appropriant ainsi ses bienfaits. La coupe d’épreuves et de douleur, cependant, représente le chemin de sacrifice du Christ complet, Tête et membres du corps de la même manière.

Le chemin de la croix

Jésus a dit : « Si quelqu’un veut venir après moi… qu’il se charge chaque jour de sa croix, et qu’il me suive » (Luc 9:23). Nous passons tous par les diverses expériences représentées par cette déclaration. Nous devons nous y soumettre en sacrifiant la chair, et en croissant en tant que nouvelles créatures. « Si toutefois nous souffrons avec lui », nous serons également « glorifiés avec lui… » (Romains 8:17).

Tandis que notre Seigneur avait une grande bénédiction par l’obéissance qu’il a rendue au Père, c’était pourtant un temps d’épreuve pour lui jusqu’au dernier moment, quand il a crié «Tout est accompli !» (Jean 19:30). Ainsi en sera-t-il pour nous. Nous devons supporter loyalement toutes les expériences, épreuves et douleurs permises par la providence de Dieu, même «jusqu’à la mort» (Apocalypse 2:10).

Les souffrances du Christ seront complètes quand les membres de son corps auront tous accompli leur séjour terrestre. Alors ils partageront son trône et participeront à sa gloire et à la coupe de joie du royaume. C’est la promesse du Seigneur à tous ses saints fidèles.

Pour le présent, cependant, continuons à demeurer sous « le sang de l’aspersion » tout en savourant le festin de l’agneau de Dieu, des pains sans levain de la vérité, et des herbes amères des tests et des épreuves.

Ce faisant, puissions-nous être ainsi un membre fidèle de « l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux » et qui s’est « approchée de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant » (Hébreux 12: 22-24)

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