La parabole du semeur (2ème partie)

La semence reçue le long du chemin

« La semence, c’est la parole de Dieu » explique Jésus (Luc 8:11). « Lorsqu’un homme écoute la parole du royaume et ne la comprend pas, le malin vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur : cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin » (Matthieu 13:19). Dans son explication, Jésus parle prophétiquement de la manière dont le message du royaume serait généralement reçu. La « parole du Royaume » a été présentée tout au long de l’âge à des millions de gens qui ne l’ont pas comprise, et comme Jésus l’a prédit, « le malin » l’a très vite retirée de leurs cœurs.

Cette expérience pourrait apparaître très décourageante, car les semeurs n’avaient pas été mis en garde sur ce qu’il fallait en attendre. Cependant, rappelons-nous qu’il y a près de 2000 ans, Jésus avait prédit que la plus grande partie de la semence qui serait semée tomberait le long du chemin et serait mangée par les « oiseaux du ciel » (Psaume 104:12).

Cela s’est avéré exact, quelle que soit la méthode utilisée pour semer. C’était vrai du temps de Jésus ; comparons les multitudes auxquelles il parlait de temps en temps avec le peu qui devinrent effectivement ses fervents disciples. C’était vrai tout au long du temps de l’église primitive. Paul prêcha sur la colline de Mars et rendit témoignage à un large public, mais quand il eut fini, quel fut le résultat ? Il est dit : « les uns se moquèrent, et les autres dirent : Nous t’entendrons là-dessus une autre fois » (Actes 17:32).

De nos jours, combien les frères se sont réjouis de voir un nombre appréciable de gens venir à une réunion de témoignage public et apparemment en apprécier le message, pour découvrir que peu de temps après, très peu ont eu un intérêt suffisant pour répondre à une enquête de satisfaction. Ce n’était pas parce que les frères n’avaient pas exposé le message convenablement. C’était tout simplement parce que le Seigneur n’avait pas mis dans le cœur de ces gens la compréhension et l’appréciation de ce qu’ils avaient entendu. Le message leur semblait bon, mais il fut vite oublié, du moins au point de ne plus avoir le désir de répondre.

Cela ne veut pas dire que nous devions cesser de rendre un témoignage public du message de l’Evangile. De plus, cela n’implique pas que nous devrions cesser de faire tous les efforts possibles pour prêcher la Vérité. Certes, ces opportunités dans le présent âge de technologie sont plus grandes qu’elles ne l’ont jamais été, que ce soit par la radio, la télévision, les sites web, la publicité sur internet, les pages imprimées ou les différentes rencontres que l’on peut faire.

Le fait que, dans la plupart des cas, nos efforts de témoignage ne donnent que de faibles résultats, signifie simplement qu’en déposant nos vies comme témoins de Jésus, nous devons nous souvenir que ce n’est pas l’âge de la conversion du monde. Au temps présent, Dieu dirige le message de la vérité d’abord à ceux qu’il appelle pour suivre les traces de Jésus. Ce seront les seuls qui répondront avec une véritable appréciation de leur cœur. Cependant, comme notre texte d’ouverture nous y incite, nous devons continuer à semer la semence parce que nous ne savons pas « ce qui réussira ».

Le sol pierreux, sans racine

Dans la parabole du semeur, quelques-uns des grains tombent dans un sol pierreux. Jésus l’explique en disant : « Celui qui a reçu la semence dans les endroits pierreux, c’est celui qui entend la parole et la reçoit aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui-même, il manque de persistance, et, dès que survient une tribulation ou une persécution à cause de la parole, il y trouve une occasion de chute » (Matthieu 13:20,21). Ici aussi, c’est quelque chose que le peuple du Seigneur a pu observer à travers les âges.

Ainsi lorsque nous nous efforçons de témoigner à d’autres, certains, après avoir entendu notre message sur le plan de Dieu, manifestent un intérêt sincère à ce qu’ils ont entendu. Peut-être même s’attardent-ils avec nous pour fraterniser et parler, en posant des questions et en montrant qu’ils ont compris une grande partie de la vérité qui a été présentée. Ils peuvent même se renseigner sur le moment et l’endroit où se tiennent les réunions locales, informations qui leur sont volontiers fournies. Pourtant, quand vient le temps de la prochaine réunion ou de la suivante, ils ne sont pas là.

Que s’est-il passé ? Jésus l’avait prédit. Le « soleil » de la persécution s’est levé sur eux et ils ont été « brûlés ». Des gens comme ceux-ci apprécient vraiment la vérité quand ils l’entendent, et en sont parfois même convaincus. Cependant, lorsqu’ils trouvent que cela nuit à leur popularité auprès de leurs amis, de leurs parents, et particulièrement auprès des membres de leur église, et que pour vraiment embrasser la Vérité, ils auront souvent besoin de sacrifier des relations terrestres actuelles, ils décident que ce n’est pas pour eux. Le message ne « prend pas racine » dans leur cœur. Si en quelque sorte ils pouvaient jouir de la Vérité et continuer à garder leur popularité dans leur communauté et dans leur église, ils l’aimeraient beaucoup. Ceci, comme nous le savons, n’est pas la méthode du Seigneur pour appeler son peuple à l’heure actuelle. L’évangile du royaume n’est pas populaire, et il ne sera pas jusqu’à ce qu’il soit établi sur la terre, quand Dieu enlèvera le « voile qui voile tous les peuples », et d’enlever « l’opprobre de son peuple » (Esaïe 25: 7,8).

Les ronces

Dans la parabole, quelques grains tombent parmi les ronces. Il s’agit d’une attitude un peu plus durable dans le temps mais où les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole, et la rendent infructueuse. Jésus a décrit ces auditeurs comme ceux qui, bien qu’ils semblent prendre racine d’abord, sont ceux chez qui « les soucis du siècle et la séduction des richesses étouffent cette parole ». Ils deviennent ainsi « infructueux » dans la connaissance qu’ils ont reçue (Matthieu 13:22). Ils ont un véritable intérêt pour la Vérité, mais ils aiment aussi d’autres choses. Ils permettent aux soucis de cette vie de les accaparer trop profondément, et ils ont peu ou pas de temps pour le Seigneur et son service.

Ceux-ci, comme l’explique Jésus, permettent à la « tromperie des richesses » d’accaparer leur temps et leur attention. Beaucoup à travers les âges ont résolu de servir le Seigneur, mais seulement après avoir accumulé une quantité raisonnable de richesses. Beaucoup l’ont ainsi décidé avec la sincère pensée qu’ils utiliseraient leurs richesses espérées au service du Seigneur. Ils ignorent l’avertissement de Jésus selon lequel les trésors déposés sur la terre sont exposés à la « teigne et à la rouille », ce qui conduit inévitablement à leur détérioration et à leur perte de valeur (Matthieu 6:19).

Ceux dont l’ambition dans la vie est d’amasser des trésors sur la terre ne réalisent pas que tandis qu’ils passent du temps et de l’énergie à cela, leur « compte » céleste est négligé. Comme le dit la parabole, ils ne produisent pas le « fruit » qu’attend le Seigneur, et par conséquent ne pourront se qualifier pour une entrée glorieuse dans le « royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ » (2 Pierre 1: 4-11). Quelle situation malheureuse est celle de quelqu’un qui entend le message du royaume, y répond dans un premier temps, puis permet aux choses insignifiantes de ce monde de le détourner de courir, l’empêchant ainsi de remporter à la fin de sa vie le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ (Philippiens 3:14)!

La bonne terre

Quelques grains de la parabole tombent dans la « bonne terre ». Il n’est pas dit combien, et ce n’est pas important. Jésus en explique la signification, en disant : « Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du fruit, et un grain en donne cent, un autre soixante, un autre trente » (Matthieu 13:23). Nous ne savons pas si les multiples mentionnés ici ont une signification particulière, hormis de nous rappeler que même parmi les fidèles disciples de Christ « portant du fruit », il peut y avoir des quantités variables de fruit rapporté.

Le récit de Luc de cette parabole omet la référence aux différents multiples de fruits rapportés par la semence qui tombe dans « la bonne terre ». Il les décrit plutôt comme ceux qui, « ayant entendu la parole avec un cœur honnête et bon, la retiennent, et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8:15).

Il faut beaucoup d’endurance patiente pour produire le fruit du Saint-Esprit. Les disciples de la ‘bonne terre » du Seigneur sont soumis à la chaleur de la persécution, et seraient même « brûlés » comme les croyants tombés dans le « sol pierreux », si les racines de leur foi n’étaient pas fermement ancrées sur les promesses de Dieu. Grâce à cela, ils ont la force de résister. De même, ceux qui sont soumis à la moquerie de leurs amis et autres connaissances en ce monde qui habituellement « étouffent » la graine qui était tombée parmi les épines, sont eux-mêmes capables d’étouffer les épines d’une opposition et d’un mépris pour leur foi, en plaçant leur confiance dans le Seigneur.

Le « semeur » de cette parabole représente tous les membres du peuple fidèle du Seigneur qui, ayant été eux-mêmes bénis par la Vérité, désirent la transmettre aux autres au prix de leur sacrifice personnel. Jésus demanda à ses disciples d’aller à travers le monde pour prêcher l’Evangile et cette mission n’a jamais été annulée. Ce que le Seigneur accomplit par la diffusion de la Vérité grâce à son peuple fidèle peut varier. Par sa direction, il réalise à présent un travail de moisson (Matthieu 13:39; 28:19,20; Actes 1:8).

Dans tous nos efforts pour rendre témoignage à la Vérité, rappelons-nous l’introduction de Jésus à cette parabole, où il insiste en disant que ce ne sont que ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre qui répondront à l’Evangile du royaume. Les seuls de cette catégorie répondant à cette description sont ceux que le Seigneur décrit.

Nous souvenant de cela, nous ne serons pas découragés quand ceux à qui nous parlerons de la parole de Dieu se détourneront, comme ils le firent avec Paul en disant « Nous t’entendrons là-dessus une autre fois ».

Nous ne serons pas surpris quand certains, qui semblent apprécier notre message de prime abord, ne continuent pas dans la voie de la vérité. Nous regretterons sans doute à maintes reprises que certains permettent aux soucis de cette vie de les accaparer, mais nous nous réjouirons que çà et là certains répondent, et ceci d’un cœur bon et honnête, portant des fruits avec patience.

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