« Le juste vivra par sa foi »
(Habacuc 2 : 4)

La foi est la capacité de considérer comme véritable ce qui ne peut être démontré physiquement. En conséquence, les Écritures définissent la foi comme « une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11: 1).

La foi en l’existence de Dieu est un bon exemple de cette capacité. Nous ne pouvons pas voir Dieu, ni entendre sa voix. Nous ne pouvons pas le toucher. Néanmoins, quand on pense à l’immense univers qui nous entoure, notre raison nous dit qu’il doit y avoir un Créateur intelligent, suprême. Nous acceptons le témoignage de notre raison et nous croyons que Dieu existe.

C’est la foi dans sa forme la plus simple, mais la vraie foi chrétienne va au-delà. Nous croyons non seulement que Dieu existe, mais nous avons foi en ses attributs de justice, d’amour, de sagesse et de puissance. Nous avons foi dans ses desseins divins concernant individuellement et collectivement son peuple. Nous avons aussi la foi dans son plan pour le monde en général.

C’est le minimum de foi que l’on doit posséder pour approcher Dieu et en recevoir des bénédictions. Paul a écrit : « Or sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11: 6).

On n’a pas besoin d’avoir la foi en l’existence de notre voisin, parce que nous pouvons le voir. Pourtant, si l’on veut profiter d’une relation amicale avec notre prochain, nous devons avoir confiance en lui, et lui en nous. Il faudrait savoir si ce qu’il dit est vrai, s’il est honnête, droit et fiable, et il faudrait qu’il soit assuré des mêmes choses nous concernant. De même, si l’on veut profiter d’une relation étroite avec le grand Dieu de l’univers, nous devons croire non seulement qu’il existe, mais aussi que l’on peut compter sur lui pour accomplir toutes ses gracieuses promesses.

Quand Adam et Eve ont chuté de la perfection, leurs enfants étaient nés dans le péché, avec la condamnation à mort qu’ils transmirent à toute leur descendance. A cause de cela, la Bible nous dit : « Selon qu’il est écrit : Il n’y a point de juste, pas même un seul », et « Car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3:10,23).

Cependant, parmi la race déchue, certains ont la foi en Dieu, malgré leurs imperfections physiques et mentales. Dieu a invité certains d’entre eux à coopérer avec lui, leur donnant ainsi l’occasion de démontrer leur foi.

Abram était l’un d’eux, et Dieu a plus tard changé son nom en Abraham. Dieu lui a demandé de quitter son propre peuple et d’aller dans un pays qu’il lui montrerait. Une merveilleuse promesse a été associée à cet appel. Dieu lui dit : « Toutes les familles de la terre seront bénies en toi » (Genèse 12:1-3). Abraham crut en cette promesse, et démontra sa foi par l’obéissance à la demande de Dieu (verset 4). Paul mentionne que lorsque Abraham reçut cet appel, il « obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait… » (Hébreux 11:8).

Abraham a été richement récompensé de sa foi. « Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice » (Genèse 15:6). Paul cite ces mots dans Romains 4:3, et au verset 22 : « C’est pourquoi cela lui fut imputé à justice ». Abraham, comme tous les autres membres de la race déchue et condamnée, était imparfait. Il était impossible pour lui de vivre selon la norme divine de la justice, mais il avait une grande foi en Dieu et en ses promesses. Dieu a compté la foi d’Abraham comme une preuve de son intégrité, sachant qu’il le servirait au mieux de ses capacités imparfaites.

En raison de la foi d’Abraham, il a été appelé « l’ami de Dieu » (Jacques 2:23). Il y avait là une véritable base d’amitié. Abraham « cru Dieu », et parce qu’il a cru, Dieu avait confiance en lui. Cette belle amitié a continué tout au long de la vie d’Abraham. A plusieurs reprises, Dieu lui a parlé, réitérant et élargissant la promesse initiale qu’il lui avait faite (Genèse 13:16 ; 15:5 ; 17:6 ; 18:18).

La foi d’Abraham dans ces promesses lui fit chercher une cité « qui a de solides fondements, celle dont Dieu est l’architecte et le constructeur ». Enfin, une fois mis à l’épreuve suprême, la foi d’Abraham était telle qu’il croyait que Dieu ressusciterait son fils, Isaac, d’entre les morts. Offrant volontairement « son fils unique » comme sacrifice, Abraham l’a en effet « reçu comme une image » de la mort. Parce qu’il a obéi à la voix de Dieu dans cette grande épreuve de foi, Dieu lui a encore multiplié ses promesses (Hébreux 11:10,17-19 ; Genèse 22:15-18).

La foi vient de la Parole de Dieu

Paul a écrit : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Dieu » (Romains 10:17). La conclusion ici est que la foi active et démonstrative, basée sur ce qu’on entend, vient de la parole de Dieu, et c’est ce qu’il est heureux de « compter » comme juste.

La Bible mentionne certains de ceux que Dieu a ainsi honorés: Abel, Enoch et Noé, avant le déluge. Ensuite il y a eu Abraham, Sarah, Isaac, Jacob et Joseph (Hébreux 11:4-22). Ceux-ci - et sans doute d’autres qui ne sont pas nommés - ont été particulièrement bénis par Dieu à cause de leur foi.

En commençant à la mort de Jacob, Dieu a choisi ses douze fils et leurs familles, et a commencé à traiter avec eux en tant que nation, celle d’Israël. Grâce à Moïse, son serviteur, un autre homme de foi, Dieu a donné à Israël sa loi. (Hébreux 11:23-29). Dieu a envoyé ses juges, ceux qui donnent ses enseignements, et des prophètes pour la nation d’Israël, pour leur donner l’occasion de connaître son plan afin qu’ils le comprennent, et qu’ils y coopèrent. Seuls quelques-uns ont répondu par l’obéissance, parce qu’ils ont cru Dieu.

Certains de ces fidèles ont reçu des preuves merveilleuses de la faveur de Dieu car « par la foi, ils vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Certains même recouvrèrent leurs morts par la résurrection » (Hébreux 11:33-35).

Une foi forte était essentielle dans ces expériences victorieuses, et leur a permis de voir les providences que Dieu leur avait réservées. Par exemple, Daniel 3:14-27 donne le compte des trois Hébreux qui « ont éteint la violence du feu » par leur foi. Ils ont dit au roi Nébucadnetsar que le Dieu qu’ils servaient était capable de les délivrer, mais aussi que même si Dieu leur avait permis qu’ils meurent dans la fournaise ardente, ils ne se prosterneraient pas devant l’image que le roi avait édifiée.

Leur foi n’était pas que Dieu les délivrerait, mais c’était simplement une foi en Dieu. Ils croyaient que tout ce que Dieu ferait serait juste. C’est ce type de foi que Dieu compte pour la justice.

En revanche, Paul parle de ceux qui « subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre » (Hébreux 11:36-38).

Traverser des expériences telles que celles-ci exigeait une foi qui permettait de faire confiance à Dieu, même si il n’y avait aucune preuve visible de ses soins et de sa protection. C’est la foi dans les promesses de Dieu concernant l’avenir qui les a soutenus.

Ils ont enduré ces choses afin « d’obtenir une meilleure résurrection » (verset 35). Leur préoccupation était dans l’accomplissement des plans et des desseins de Dieu. Comme Abraham concernant Isaac, ils croyaient que Dieu était capable, et qu’il les ressusciterait dans son propre temps. Ce fut la foi qui leur a été comptée pour justice. « Noé devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi » (Hébreux 11:7).

Alors que toute la nation d’Israël a été choisie par Dieu comme son peuple typique, seul un petit nombre d’individus « ont obtenu un bon témoignage » et ont été comptés comme justes aux yeux de Dieu (verset 39). Ils l’ont fait par leur foi, qui a été démontrée par leur obéissance dans les circonstances les plus difficiles. Parce qu’ils ont prouvé ainsi leur dignité, ces « pères » fidèles seront faits « princes sur toute la terre » au temps du royaume Messianique promis (Psaume 45:16).

La foi pendant l’Age de l’Evangile

L’attribut de la foi est inchangé d’âge en âge dans le plan de Dieu. C’était vrai dans le passé, ainsi que maintenant : il est impossible de plaire à Dieu et de jouir de son amitié, sans la foi. Ceux qui sont capables de vivre par la foi sont récompensés par toutes les bénédictions que le Seigneur est susceptible de distribuer à ce moment. Jésus a dit à la femme qu’il a guérie d’une maladie hémorragique sévère « ta foi t’a guérie ». Quand il a guéri deux hommes aveugles, Jésus leur a dit : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ». Ils ont exercé la foi et ont retrouvé la vue (Matthieu 9:20-22,27-30).

La Bible révèle qu’il existe des degrés de foi. Les disciples avaient la foi pour croire que Jésus était leur Messie. Cependant, sur la mer de Galilée ballotté par la tempête ils sont devenus craintifs (Marc 4:40). À une autre occasion, Pierre a démontré sa foi en marchant sur l’eau vers Jésus, mais quand il a eu peur et a commencé à couler, Jésus l’a sauvé et dit : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Matthieu 14: 29-31). Ces incidents et d’autres semblables, conduisirent enfin les disciples à dire à Jésus : « Augmente-nous la foi » (Luc 17:5).

Paul a écrit : « Car je n’ai point honte de l’Evangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, …parce qu’en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi » (Romains 1:16,17). Ici on indique que « L’évangile de Christ » est reçu par la foi, mais elle se révèle graduellement, car la foi est capable de le recevoir et d’agir sur lui. Les apôtres sont des exemples de cette révélation « par la foi et pour la foi » en recevant l’Evangile. Même avant d’avoir entendu parler de Jésus, ils étaient au courant des promesses messianiques et avait foi en elles. Quand ils sont entrés en contact avec Jésus et son ministère merveilleux, ils ont cru qu’il était le Messie, abandonnant tout pour le suivre. Sur la base de cette nouvelle révélation de la foi, Dieu a spécialement traité avec eux.

Dans sa prière, Jésus dit à son Père au sujet de ses apôtres : « Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole » (Jean 17: 6). Ces hommes ont été entièrement consacrés à Dieu. Ils avaient foi dans sa Parole, et ils y obéissaient. Avant la Pentecôte, ils ne comprenaient pas clairement les nombreux détails du plan de Dieu, mais ils croyaient et obéissaient à ce qu’ils savaient. A cause de cela, Dieu les regardait comme son peuple. « Ils étaient à toi » dit Jésus. Comme Abraham, ils étaient des amis de Dieu, et comme leur foi a été richement récompensée !

Connaissances nécessaires

La foi qui ouvre la porte à une relation avec Dieu n’est pas une croyance aveugle. C’est la foi dans les plans et desseins de Dieu dans la mesure où il les leur a révélés. C’est la foi d’Abraham dans les promesses qui lui ont été données qui constituaient le fondement de son amitié avec Dieu. Ce fut le cas des apôtres, et c’est encore vrai aujourd’hui. Au cours de l’âge de l’Evangile, Dieu a révélé ses desseins à travers sa Parole. Le but de cela, comme dans le passé, est d’inviter à la coopération dans le déroulement de son plan. Au cours de l’époque actuelle, cette coopération se manifeste par l’association avec Jésus, et sous sa conduite. Jésus a dit, cependant « Nul ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire » (Jean 6:44). Cela montre qu’il y a une certaine sélection de la part de Dieu. Il n’attire pas tout le monde à l’heure actuelle, mais seulement ceux qu’il choisit.

Dieu choisit ceux dont il sait qu’ils sont en mesure d’exercer la foi en lui et en ses promesses. En plus de leur capacité à exercer la foi, ils sont aussi humbles de cœur et désireux d’apprendre. La première preuve de la puissance exercée par Dieu dans leur vie peut bien être dans une expérience, ou une série d’expériences qui les amènent à se rendre compte de la futilité et du manque d’intérêt des valeurs matérielles si grandement estimées par le monde en général. Leur cœur ainsi préparé, ils sont mis en contact avec la Parole de vérité. Ceci est aussi par la providence de Dieu dans l’exercice de son pouvoir d’attraction. Quand ils entendent sa Parole, ou la lisent, et qu’ils commencent à y répondre en esprit et dans leur cœur, Dieu est heureux, car c’est le but de son pouvoir d’attraction dans leur vie.

Une des premières choses apprises de la Parole de la vérité est le fait que tous sont pécheurs, membres d’une race maudite de pécheurs, condamnée à mourir. Si la foi s’établit sur ce fait, et que le cœur y répond correctement, le résultat sera le repentir. Comme le publicain de la parabole de Jésus qui est allé au temple pour prier, ceux qui se repentent crieront : « O Dieu, sois apaisé envers moi, qui suis un pécheur » (Luc 18: 10-13). Le Seigneur est en effet miséricordieux, car sa providence a œuvré pour provoquer cet état même de repentance. Si Dieu a tant aimé le monde entier pécheur, au point d’envoyer son Fils pour être le Rédempteur, sûrement son amour va bien plus à ceux qui, lorsqu’ils apprennent son plan de salut par le Christ, commencent à répondre à son appel et à démontrer leur foi en se repentant de leurs péchés et en demandant pardon.

Bien que Jésus ait dit que personne ne pouvait venir à lui à moins d’être attiré par le Père, il a également expliqué que « Nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14: 6). Cela signifie que la vérité par laquelle Dieu « attire » montre la voie vers Jésus par le mérite rédempteur de son sang versé. Au cours de cet Age de l’Évangile la seule possibilité d’être attiré à Dieu par le Rédempteur est de devenir disciple du Christ.

Etre disciple du Christ signifie suivre ses traces en renonçant à soi-même. Cela signifie « qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix, et qu’il me suive », qu’il suive Jésus dans la mort. Ce qui signifie être « devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort » (Matthieu 16:24 ; Romains 6:3-5).

Ceux qui suivent les traces de Jésus empruntent un chemin qui est difficile. Il est « resserré le chemin qui mène à la vie « (Matthieu 7:14). Marcher dans cette voie signifie la honte, l’ignominie, la persécution, l’affliction, la souffrance et la mort. Dans Apocalypse 20:4, il est question « de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage de Jésus et à cause de la parole de Dieu ». Même si le mot « décapités » est utilisé symboliquement, il désigne la souffrance et la perte de la vie.

Ce sont quelques-uns des faits - qui donnent à réfléchir - qui sont révélés à ceux que Dieu attire. Après s’être repentis de leurs péchés, ils se rendent compte qu’ils sont maintenant confrontés à la nécessité de prendre une décision quant à savoir si oui ou non ils acceptent l’invitation de devenir disciples du Christ et de partager ses souffrances (2 Corinthiens 1:5-7 ; Philippiens 3:7-10). Dieu veut qu’ils étudient cette question très attentivement. Ceci est indiqué par Jésus dans sa parabole sur l’homme qui veut bâtir une tour. La parabole enseigne qu’il serait très stupide s’il ne s’assied d’abord pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi la terminer (Luc 14:28-30).

Augmentation de la compréhension

Peu de temps avant sa mort, Jésus demanda à ses disciples s’ils étaient en mesure de suivre ses traces jusqu’au sacrifice. Ils avaient pris cette décision dans leur cœur, et ont répondu : « Nous le pouvons » (Matthieu 20:22). En effet, au début, quand ils sont devenus les disciples de Jésus, ils avaient renoncé à tout pour le suivre (Marc 10:28). Il y avait beaucoup de choses qu’ils ne comprenaient pas, et ne le pouvaient pas jusqu’à ce qu’ils soient engendrés de l’Esprit saint à la Pentecôte. Il y avait aussi de nombreuses épreuves qui devaient leur arriver. Pourtant, leurs cœurs ont répondu en obéissant aux vérités qu’ils ne comprenaient pas.

La personne qui est attirée par Dieu et qui répond par la repentance et une pleine consécration n’a pas d’emblée une compréhension complète de sa volonté. Tout comme les apôtres avaient besoin de l’Esprit saint pour qu’il leur révèle plus complètement la volonté de Dieu, ainsi en est-il de tous ceux qui consacrent leur vie à son service. La seule différence est que les apôtres ont dû attendre la venue du saint Esprit. Depuis la Pentecôte, sous réserve d’un renoncement complet et la consécration de chacun de ceux que Dieu a attirés, il les bénit immédiatement par le saint Esprit et son influence éclairante.

À ce stade, dans les relations d’amour de Dieu, toute une abondance de richesses s’ouvre à cause de la foi. De Abel le juste à Jean-Baptiste, ceux qui ont cru en Dieu, et qui, sur la base de leur vie par la foi ont été consacrés à l’accomplissement de sa volonté, ont bénéficié de ses soins comme des amis. Il les aimait, veillait sur eux, leur a donné une vision limitée de son dessein d’amour par le Messie, et leur a donné l’espoir d’une résurrection. Pourtant, en ce qui concernait la vie présente, ils sont restés sous la condamnation à mort qui était venue sur le monde entier.

C’était une nécessité, car le prix de la rédemption du péché et de la mort n’avait pas encore été donné. Il est vrai, cependant, que les relations de Dieu avec les Anciens Dignes étaient liées à son grand plan de rédemption par le Christ. Le Père céleste a eu plaisir à prendre lui-même comme amis ceux qu’il savait capables de se qualifier pour recevoir la vie par le sang du Christ. Parce que Dieu vit leur foi profonde et des efforts sérieux pour être trouvés dignes, il avait l’intention en temps voulu, « qu’ils ne parvinssent pas sans nous à la perfection » pour « obtenir une meilleure résurrection » (Hébreux 11: 35,40).

En commençant à la première venue de Jésus, une nouvelle fonctionnalité du plan de Dieu a commencé à agir. C’était l’âge du sacrifice, « des sacrifices plus excellents » que ceux des siècles passés, avant Christ (Hébreux 9:23). Jésus était « fait chair », « couronné de gloire et d’honneur » de la perfection humaine, afin qu’il puisse donner sa vie « en rançon pour tous » (Jean 1:14 ; Hébreux 2:9 ; 1 Timothée 2:6). Par la suite, ses disciples ont été invités à « à offrir leurs corps comme un sacrifice vivant » (Romains 12:1).

Il est possible pour ceux-ci d’offrir un sacrifice acceptable à Dieu seulement parce qu’ils sont libérés de la condamnation adamique par le sang du Christ méritoire (Ephésiens 1:7 ; Colossiens 1:14). Lorsque Paul parle de leur corps offerts comme « un sacrifice vivant » il peut en être ainsi seulement parce qu’ils ne sont plus comptés par Dieu comme étant sous la sentence de mort. A plus forte raison donc, par la foi en Jésus comme Sauveur, ils ont été rendus à la vie en lui « justifiés par son sang » (Romains 5:8,9).

Comme c’est un glorieux aboutissement de la foi ! Du point de vue de Dieu, c’est comme si, en acceptant Jésus comme notre Rédempteur, nous avons été restaurés à la vie de perfection telle que le monde va en profiter à la fin du royaume messianique. Par la foi, nous sommes comptés comme ayant une vie juste, « justifiée » à offrir en sacrifice, comme Jésus l’a fait. C’est une bénédiction de la foi dont les Anciens Dignes ne jouissent pas. Pour nous, cependant, cela signifie que nous pouvons offrir un sacrifice considéré comme « saint, agréable à Dieu », et par les compassions de Dieu, donner notre vie à la fois pour les frères et dans l’intérêt du plan de Dieu pour l’humanité entière (Romains 12:1 ; 1 Jean 3:16).

Pas de condamnation

Paul nous rappelle à quel point nous avons été motivés par « l’amour du Christ » pour nous consacrer entièrement au service de Dieu. Il parle de celui qui a pris cette mesure comme étant « en Christ, … une nouvelle créature », et un membre de son « Corps » symbolique (2 Corinthiens 5:14,15,17 ; 1 Corinthiens 12:27). Dans un autre endroit, l’apôtre écrit que « pour ceux qui sont en Jésus-Christ il n’y a aucune condamnation.. » (Romains 8:1). Certes, n’avoir « aucune condamnation » est un autre résultat merveilleux de vivre par la foi !

Dans Romains 8:2 cette condition bénie est réitérée indiquant que « la loi de l’esprit de vie en Jésus-Christ m’a affranchi de la loi du péché et de la mort ». Plus tard dans ce chapitre, Paul explique en disant : « Car tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : Abba ! Père ! L’Esprit lui–même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu, et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être glorifiés avec lui » (Romains 8:14-17).

Le privilège de la filiation avec notre Père céleste nous est également venu par la foi. Abraham a reçu la bénédiction d’être l’ami de Dieu parce qu’il croyait au plan de Dieu qui a ensuite été révélé dans le but d’être compris. Nous recevons l’honneur de la filiation grâce à notre croyance dans le dévoilement plus complet du dessein divin qui est venu à nous. Dans ce déploiement plus loin, nous voyons la vérité concernant la mort de Jésus « une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier » (1 Jean 2: 2). Nous le voyons ressuscité des morts, donnant la preuve que le Père céleste était satisfait de son sacrifice, et prouvant également la capacité de Dieu à accomplir ses promesses relatives à la résurrection des morts (1 Corinthiens 15: 20-22).

Par la foi, nous acceptons cette compréhension de la vérité. Nous croyons que Jésus « est ressuscité pour notre justification » à la vie, « étant toujours vivant pour intercéder » pour nous (Romains 4:25 ; Hébreux 7:25). Vivant par la foi en ces vérités de jour en jour, « Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins » (Hébreux 4:16).

« La paix avec Dieu »

Paul a écrit : « Etant donc justifiés par la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ » (Romains 5:1). Abraham, et tous les fidèles patriarches, avaient « la paix » dans le sens où ils étaient les amis de Dieu. Leur foi dans les promesses de Dieu ôtait de leurs cœurs la peur et l’anxiété. Cependant, avoir la « paix avec Dieu » mentionnée par l’apôtre, implique la séparation, par la justification, de la famille Adamique condamnée à mourir. Maintenant, par la foi en Christ, que nous démontrons en soumettant une pleine consécration à Dieu, nous pouvons profiter de cette riche récompense de « la paix avec Dieu ».

Paul écrit encore : « à qui nous devons d’avoir eu par la foi accès à cette grâce, dans laquelle nous demeurons fermes, et nous nous glorifions dans l’espérance de la gloire de Dieu » (verset 2). En effet, la foi a ouvert la porte à cette nouvelle « grâce » ou faveur, la glorieuse espérance de la gloire de Dieu. Paul ajoute en Romains 5: 3-5 « Bien plus, nous nous glorifions même des afflictions, sachant que l’affliction produit la persévérance, la persévérance la victoire dans l’épreuve, et cette victoire l’espérance. Or, l’espérance ne trompe point, parce que l’amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par le saint Esprit qui nous a été donné ».

Notre texte d’ouverture : « Le juste vivra par sa foi », est cité dans le Nouveau Testament dans divers contextes. Le premier d’entre eux c’est dans un verset cité plus haut où il est écrit « en lui est révélée la justice de Dieu par la foi et pour la foi ». Dans ce même verset, Paul nous dit comment ce développement progressif de la foi se produit « selon qu’il est écrit : Le juste vivra par la foi » (Romains 1:17). Dans Galates 3:11, mettant l’accent sur l’incapacité de l’homme déchu de garder la loi parfaite de Dieu, l’apôtre cite encore ces mots, en déclarant : « Et que nul ne soit justifié devant Dieu par la loi, cela est évident, puisqu’il est dit : Le juste vivra par la foi ».

Enfin, Paul fait encore cette déclaration : « Et mon juste vivra par la foi ; mais, s’il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui » (Hébreux 10:38). Vivre par la foi, comme cela est mentionné ici, signifie que la foi en Dieu et en ses promesses est un mode de vie. C’est le seul moyen qui permette à un chrétien de vivre chaque jour avec joie, et être vraiment en paix avec Dieu. « S’il se retire » d’une vie par la foi, il n’aura « pas de plaisir » en nous.

Vivre par la foi, la miséricorde et l’amour de Dieu, cela est notre portion quotidienne. Vivre par la foi c’est vivre sans condamnation. Vivre par la foi c’est se réjouir dans l’espoir de participer à la gloire de Dieu. Vivre par la foi, c’est triompher dans la tribulation. Vivre par la foi, c’est être conduits par l’Esprit de Dieu et jouir des bénédictions appartenant aux fils de Dieu.

En vivant par la foi nous pouvons aller avec assurance vers le trône de la grâce pour recevoir la force pour nos besoins en tout temps. Par la foi, « Nous savons, du reste, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » Par la foi, nous savons que rien ne peut nous séparer de l’amour du Christ « Qui nous séparera de l’amour de Christ ? », et que, « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Romains 8:28,31,35-39).

Celui qui vit par la foi demeure « sous l’abri du Très–Haut, repose à l’ombre du Tout Puissant », en toute sécurité dans « un refuge sous ses ailes » (Psaumes 91:1,4). Certes le juste vit par la foi, et le Seigneur prend plaisir à ceux qui se confient plus fermement en ses promesses, se consacrant avec zèle à l’accomplissement de sa volonté, et se rendent compte que « Tout ce qui est né de Dieu triomphe du monde ; et la victoire qui triomphe du monde, c’est notre foi » (1 Jean 5:4).

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