Leçons tirées de l’Epitre aux Hébreux (2ème partie)

« REJETONS TOUT FARDEAU »

Après avoir mentionné la « nuée de témoins » de l’Ancien Testament et avoir présenté Jésus comme le plus grand exemple de fidélité, Paul montre que la vie d’un Chrétien est sous certains aspects, comme quelqu’un qui s’entraine et court dans une course. « Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » encourage-t-il. Il nous donne aussi des suggestions utiles pour que cela se fasse avec succès: « Rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement ». Laissant de côté ces choses, nous devons « porter nos regards sur Jésus », c’est-à-dire être guidés par son exemple et être inspirés par sa foi et sa dévotion (Hébreux 12;1,2).

Nous devons « rejeter tout fardeau » . Une partie de l’entrainement des anciens coureurs de marathon était de charger leurs pieds pendant une période de temps avant la course dans le but de développer les muscles de leurs jambes. De ce fait, quand ces poids étaient retirés, leurs pieds leur semblaient légers en comparaison, leur permettant de courir plus vite et sur de plus longues distances. Peut-être l’apôtre avait-il cela à l’esprit quand il incitait les frères à rejeter leurs fardeaux.

Les disciples du Maître, bien évidemment, ne se surchargent pas dans leur entrainement pour la course chrétienne. Nous sommes chargés de nombreux poids sans la nécessité d’en rajouter. Il est vrai, cependant, que c’est seulement si nous rejetons ces fardeaux que nous pouvons courir efficacement sur l’étroit chemin. Pour rejeter ces fardeaux nous devons d’abord les reconnaître. Nous étions tous par nature alourdis par le péché et l’imperfection. Les frères hébreux à qui cette épître fut en premier adressée avaient ce poids représenté par la loi mosaïque. Toute leur vie ils avaient combattu pour la justice, chargés d’une manière si lourde par ce fardeau qu’aucun réel progrès ne pouvait être fait.

Avec ou sans la loi, l’imperfection adamique est un fardeau pour ceux qui cherchent à connaître et à accomplir la volonté de Dieu. Quand nous entrons dans la course chrétienne et déposons ce poids en acceptant par la foi les mérites imputés de Christ, nous sommes délivrés d’un grand fardeau.

Nous laissons de côté ce poids par notre pleine consécration à faire la volonté de Dieu, basée sur la foi en le précieux sang de Jésus. Cela nous justifie et nous donne la paix avec Dieu (Romains 5;1). Quel fardeau nous est enlevé, et combien il nous permet de regarder librement « vers Jésus », cherchant à « courir avec patience » la course qui est devant nous. Nous ne devons pas nous charger à nouveau des fardeaux que nous avons laissés de côté. C’est ce que nous ferions sans doute si nous essayions de nous justifier nous-mêmes devant Dieu par les mérites de nos propres œuvres, ou si nous permettions à nos imperfections involontaires de nous décourager de nous hâter dans notre course.

Combien il aurait été stupide pour les anciens coureurs du marathon, après avoir enlevé les poids de leurs pieds, de les remettre une fois la course commencée. Cependant c’est ce que les disciples du Maître sont tentés de faire quelquefois. Le poids de l’imperfection adamique est supprimé par le sang de Christ, si nous y croyons complètement.

Nous devrions aussi éviter de nous charger d’autres poids. Si nous nous permettons d’être surchargés par les soucis de cette vie, ces charges deviennent une charge qui ralentit notre progrès (Luc 21;34). Il y a certaines responsabilités de la vie que les Ecritures nous imposent, et nous devons les assumer. Elles ne peuvent pas être considérées comme des charges, car, au sens propre, le Seigneur nous aide à les porter. Nous sommes exhortés par les Ecritures à les assumer. Le faire avec fidélité est accomplir une part de la volonté du Seigneur à notre égard. C’est une part de « toutes » les choses que nous devons faire pour la gloire de Dieu (1 Corinthiens10;31). Etre « surchargé » par les leurres que constituent les biens matériels, le confort et les joies de cette vie est comme ajouter des poids qui à coup sûr nous empêcherons d’avoir la victoire finale dans l’étroit chemin.

Par conséquent il y a nécessité pour nous de laisser de côté toutes les fardeaux que nous nous pourrions avoir avant de commencer la course, et nous devons continuer à les laisser de côté aussi souvent que nous sentons qu’ils nous surchargent. L’amour de l’argent, l’amour des aises, le désir de paraître, tout ceci peut devenir un fardeau. Si nous portons nos affections sur les choses d’en haut, déterminés à nous y intéresser, et seulement intéressés « par ces choses », alors nous resterons libres de ces fardeaux qui pourraient nous priver d’un résultat victorieux dans notre course.

LE PECHE QUI NOUS ENVELOPPE

Nous devons également rejeter « le péché qui nous enveloppe si facilement ». Chaque disciple de Christ a sans nul doute une ou plusieurs faiblesses ou imperfections qui sont là pour le handicaper dans ses efforts pour faire la volonté du Maître, mais il ne semble pas qu’il soit question de cela ici. Si nous pouvons juger du sujet général de cette épître, le péché qui nous enveloppe auquel l’Apôtre fait référence ici est immanquablement le manque de foi, et par conséquent le manque de zèle.

« Tout ce qui n’est pas le produit d’une conviction est péché » nous rappelle l’Apôtre en Romains 14:23. L’un des principaux péchés de l’Israël naturel était leur manque de foi en Dieu et en ses promesses de leur accorder sa providence. Dans les chapitres 3 et 4 de l’Epitre aux Hébreux, Paul nous le rappelle et nous exhorte à entrer, par la foi, dans le repos que Dieu a préparé pour nous par Christ. « Or sans la foi qui est impossible de lui être agréable » dit l’Apôtre, montrant ensuite que ceux qui se détournent par manque de foi ne peuvent avoir d’approbation divine (Hébreux 11:6). Ce péché résultant d’une faible foi est celui qui nous enveloppe et que chaque disciple du Seigneur devrait rejeter pour obtenir toutes les grandes et précieuses promesses qui lui assurent la victoire (2 Pierre 1:4)

« COURREZ AVEC PATIENCE »

« Et courrons avec patience », rajoute l’Apôtre. L’endurance joyeuse est ici la pensée dans le mot grec traduit par « patience ». Les épreuves du chemin rendent l’endurance nécessaire, mais l’endurance devrait être joyeuse. Aller vers Jésus « à l’extérieur du camp, portant son opprobre » n’est pas une chose joyeuse en soi, c’est plutôt une chose à « endurer ». Cependant si nous savons exactement ce qui y est inclus, et que nous avons une foi forte dans les promesses de Dieu relatives au temps présent et au futur, nous devrions être capable d’endurer avec joie.

Nous serons aidés à endurer joyeusement si nous regardons « Jésus, ….. qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie » (Hébreux 12:2). Le dessein de Dieu pour chacune de ses créatures intelligentes est qu’elles puissent être heureuses. Quand le divin plan de rédemption et de rétablissement sera complet, tout souci, toute souffrance, toute épreuve auront disparu. Cela ne signifie pas, cependant, que l’objectif immédiat de la vie du chrétien est de s’affranchir des souffrances. Il est sûr que par la foi nous pouvons entrer dans la « joie du Seigneur », mais cette joie n’est pas basée sur les aises actuelles et l’absence de souffrance.

Cette joie qui habitait Jésus et le rendit capable d’endurer la croix, était la « joie qui lui était réservée » par les promesses de Dieu. Cette même joie doit être aussi la nôtre si nous voulons endurer fidèlement les souffrances en sortant vers lui hors du camp, en portant son opprobre. C’est la joie anticipée, la joie de la foi. On peut le considérer comme un acompte de cette « plénitude de joie » qui sera nôtre quand par l’endurance fidèle et joyeuse des épreuves présentes, nous atteindrons une place à la droite de Dieu où il y aura des « délices éternelles » (Psaume 16:11).

« CONSIDEREZ CELUI… »

« Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs » rajoute l’Apôtre (Hébreux 12:3). Les Anciens Dignes endurèrent beaucoup de difficultés. Les frères hébreux avaient eu leurs biens confisqués et avaient été mis en prison. Aucun de ces groupes, cependant, n’a enduré autant que Jésus. De plus, ils étaient tous imparfaits et dans une certaine mesure leurs souffrances étaient dues à leurs imperfections, ce qui n’était pas le cas de Jésus. Il était saint, innocent et sans tache et séparé des pécheurs. Cependant il a souffert, par pour lui-même, mais pour les autres, afin que même ceux qui lui infligeaient ces souffrances puisse être bénis.

Il est difficile pour qui que ce soit d’endurer la contradiction, mais l’homme parfait Jésus a été contré durant toute sa vie et a été mis à mort. Jésus était le Fils de Dieu et le Roi des rois, cependant il était sujet à une campagne de contradiction depuis le tout début de son ministère, culminant au moment de sa mort sur la croix. Alors qu’il était sur la croix, lui le Rédempteur, il fut défié d’en descendre et de prouver ainsi qu’il était le Fils de Dieu. Par dérision, l’inscription placée au-dessus de sa tête portait l’inscription « CELUI-CI EST JESUS, ROI DES JUIFS » (Matthieu 27:37). « Il a sauvé les autres; qu’il se sauve lui-même » criait la foule (Luc 23;35). Ils ne réalisaient pas qu’en endurant ces contradictions et refusant de se sauver lui-même, il apportait le salut pour toute l’humanité, même à ceux qui le haïssaient.

Il y a là quelque chose à considérer dans nos efforts pour marcher dans les pas du Maitre. Nous sommes appelés à un appel céleste, pour régner avec Christ dans son glorieux royaume, mais pour atteindre cela nous devons « souffrir avec lui « et endurer avec lui (2 Timothée 2:12). Nous aussi, nous devons endurer la « contradiction ». Quand nous sommes contrés dans des choses où nous sommes dans notre droit et que nous le souffrons patiemment, nous endurons dans un certain degré ce que Jésus a enduré. Nous devons également endurer joyeusement, et même chercher des opportunités de bénir ceux qui nous contrent.

RESISTANT JUSQU’AU SANG

Suit alors le point fort où l’apôtre dit: « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché » (Hébreux 12:4). C’est une autre manière de dire « Vous n’êtes pas encore morts pour la cause messianique ». Les frères hébreux avaient été fidèles jusqu’à un certain degré. Cependant ils n’avaient pas encore « résisté jusqu’au sang », ils n’avaient pas suivi le Maître dans toutes ses voies jusqu’à la mort. Et jusqu’à réaliser cela, ils devaient continuer de « regarder Jésus » et de s’inspirer des promesses qui l’avaient motivé jusqu’à ce qu’eux aussi atteignent le bout du chemin.

Comme les frères hébreux, nous aussi, en tant que disciples du Maître, nous devons « tenir ferme la profession de notre foi », veiller à ne pas laisser échapper ce que nous avons appris, et ne pas s’en détourner. Nous devons « endurer le châtiment » comme des fils, et nous garder de toute chute en ayant son ancre de la foi fermement ancrée « au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme précurseur » (Hébreux 6:19-20). Ce n’est pas avant d’avoir « résisté jusqu’au sang » que nous atteindrons la fin de cette voie. Seuls ceux qui sont « fidèles jusqu’à la mort » peuvent espérer recevoir « la couronne de vie » (Apocalypse 2:10). Nous ne pouvons gagner le prix après avoir couru seulement la moitié ou les trois quarts de ce chemin. Nous devons continuer à courir tout le chemin, fidèlement, jusqu’à la fin de notre voyage.

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