Leçons tirées de l’Epitre aux Hébreux (1ère partie)

« Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi » — Hébreux 12:1,2

En lisant l’Epitre aux Hébreux, on a l’impression que ceux à qui il a été écrit semblaient montrer un manque de foi en Dieu et en son fils Jésus-Christ, ainsi qu’un refroidissement de leur zèle à faire la volonté du Père Céleste. En ouvrant le second chapitre, l’apôtre Paul écrit « C’est pourquoi nous devons d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles ». Au chapitre 3:12 il dit : « Prenez garde, frères, que quelqu’un de vous n’ait un cœur mauvais et incrédule, au point de se détourner du Dieu vivant ».

Le 4e chapitre commence par les paroles: « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard. » Le chapitre 5 verset 12 nous révèle le manque de progrès de ces chrétiens hébreux. L’apôtre dit « Vous, en effet, qui depuis longtemps devriez être des maîtres, vous avez encore besoin qu’on vous enseigne les premiers rudiments des oracles de Dieu, vous en êtes venus à avoir besoin de lait et non d’une nourriture solide. »

Dans le 6e chapitre du livre aux Hébreux, Paul insiste sur la nécessité d’être enraciné et fondé dans la vérité, et d’avoir son ancre de la foi fermement attachée au voile, « où le précurseur est entré pour nous » (verset 20). Au chapitre 10:23 il exhorte « Retenons fermement la profession de notre espérance, car celui qui a fait la promesse est fidèle ». De ces versets et d’autres passages de cet épître, il semble clair qu’il a été écrit pour encourager ce groupe particulier à un plus grand enracinement dans la vérité et à un zèle plus endurant dans leur désir de suivre les traces du Maître.

LA CAUSE DE LA SOUFFRANCE DES CHRETIENS

Une analyse attentive nous indique que l’une des causes du refroidissement du zèle de ces frères hébreux était l’ignominie et la souffrance qui continuaient de les affecter parce qu’ils étaient disciples de Jésus. Ils avaient accepté Jésus comme le Messie. Pour tout croyant juif, le Messie était celui qui était destiné à accomplir les merveilleuses promesses du royaume écrites dans l’Ancien Testament. Ils n’étaient probablement pas surpris qu’une cause aussi jeune rencontre quelque opposition, aussi au début ils « avaient accepté avec joie l’enlèvement de leurs biens ». Ils avaient volontairement été enfermés et se réjouissaient du privilège d’être les compagnons de ceux qui étaient ainsi éprouvés (chapitres 10:32-35).

Cependant au fil du temps, ils commencèrent probablement à s’étonner de ce que la cause messianique continue à rencontrer tant d’opposition et de persécution. Peut-être n’avaient-ils pas compris ces vérités doctrinales faisant participer aux « souffrances de Christ », qui seulement une fois complètes, peuvent faire atteindre la gloire. Ils pensaient peut-être que la souffrance de Christ s’était terminée au Calvaire et qu’à présent le fait que ses disciples dussent souffrir aussi pouvait faire se demander si Jésus était réellement le Messie. Quels qu’aient pu être leur raisonnements, l’apôtre explique au chapitre 2 qu’il a plu à Dieu « de conduire à la gloire beaucoup de fils, et d’élever à la perfection par les souffrances le Prince de leur salut » (Hébreux 2:10).

Il s’agit là d’une information montrant qu’alors que beaucoup de fils doivent avoir une position de gloire dans le royaume messianique, il faut cependant que, comme leur Prince, ils l’atteignent par des souffrances. Ces souffrances les aident à comprendre pourquoi quelques-uns d’entre eux ont été mis en prison et pourquoi ils ont été spoliés de leurs biens en raison de leur adhésion à la cause messianique. S’ils se demandaient pourquoi des souffrances étaient nécessaires, ils avaient là une explication.

Plus loin, au chapitre 12, une autre raison est donnée pour expliquer les souffrances des Chrétiens. Ici est montrée la nécessaire discipline par laquelle nous sommes exercés comme fils de Dieu pour la position élevée à laquelle nous avons été appelés. Ceux que le Seigneur aime vraiment comme ses enfants doivent être corrigés. Il est sûr que s’ils manquent de pareilles expériences ils ont des raisons de douter de leur filiation pour se tenir un jour devant Dieu (versets 6-8).

L’IMPORTANCE DE LA CONNAISSANCE

Nous parlons souvent d’une foi qui nous permettra de « marcher dans les ténèbres avec Dieu ». Cependant, pour avoir une telle foi, il est nécessaire pour nous de savoir que Dieu est avec nous dans les ténèbres et qu’il tient notre main dans la sienne. Marcher dans les ténèbres sans savoir que Dieu est avec nous est autre chose. Si les frères hébreux cherchaient la gloire du royaume mais ne comprenaient pas pourquoi ils étaient appelés à endurer tant de souffrances, ils marchaient dans les ténèbres sans savoir si Dieu était avec eux. Sans cette nécessaire connaissance, ils pouvaient penser que leurs souffrances voulaient dire qu’ils auraient épousé une cause messianique contrefaite.

Ceci semblerait expliquer pourquoi l’apôtre insiste sur l’aspect des sacrifices et souffrances comme cela a été illustré dans les services du tabernacle. Paul fait remarquer à ces frères hébreux que c’était leur privilège et tout à fait en harmonie avec l’arrangement divin d’aller vers Jésus « hors du camp » et partager ses souffrances (Hébreux 13:10-13). S’ils pouvaient comprendre que leur souffrance était véritablement une partie du dessein messianique auquel ils avaient le privilège de prendre part, cela les fortifierait surement pour toutes les expériences qu’ils étaient appelés à porter.

Ceci est en harmonie avec cette pensée que l’apôtre expose : « Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hébreux 11:1). Le mot « assurance » est traduit du mot grec signifiant « support » ou « fondation ». Avoir le support ou la fondation de choses espérées implique avoir « l’évidence » de choses invisibles. Les frères hébreux ont été amenés à comprendre une partie de cette « assurance ». Ils avaient accepté Jésus comme leur Messie et espéraient partager sa gloire messianique. A présent ils avaient besoin de réaliser que leurs souffrances avec Christ constituaient une autre partie importante de la fondation de leur espérance. Bien comprendre cela constituerait l’une des évidences solides de la gloire invisible pour laquelle ils courraient. « Si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » dit Paul dans une autre de ses épitres (2 Timothée 2:12).

LA NUEE DE TEMOINS

Tout au long du 11e chapitre d’Hébreux l’apôtre nous parle de la vie de foi des Anciens Dignes. Ils étaient également associés à la cause messianique. Leur foi dans cette cause et leur loyauté avaient eu pour résultat les souffrances et la mort. Ce furent les « meilleurs sacrifices » de cet âge.

Ce fut toute une vie de foi qui fut nécessaire aux Anciens Dignes pour qu’ils continuent à plaire à Dieu. Par leur foi ils « obtinrent un bon témoignage favorable », nous dit l’Apôtre au verset 2. Puis il nous parle de différents Anciens Dignes et ce que leur foi leur permit de faire et d’endurer. Par la foi Abel offrit un sacrifice plus acceptable que celui de Caïn. C’est par la foi que Noé construisit une arche. C’est par la foi qu’Abraham, obéissant à Dieu, quitta la cité d’Ur et voyagea vers la terre promise, ne sachant pas où il allait. La foi permit à cette classe de souffrir et de mourir. Elle permit à Moïse de décider que « l’opprobre de Christ » était plus estimable que « les trésors de l’Egypte » (versets 24 à 27).

C’est par la foi qu’ils « vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent des promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l’épée, guérirent de leurs maladies, furent vaillants à la guerre, mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes recouvrèrent leurs morts par la résurrection ; d’autres furent livrés aux tourments, et n’acceptèrent point de délivrance, afin d’obtenir une meilleure résurrection ; d’autres subirent les moqueries et le fouet, les chaînes et la prison ; ils furent lapidés, sciés, torturés, ils moururent tués par l’épée, ils allèrent çà et là vêtus de peaux de brebis et de peaux de chèvres, dénués de tout, persécutés, maltraités, eux dont le monde n’était pas digne, errants dans les déserts et les montagnes, dans les cavernes et les antres de la terre » (versets 33-38).

C’est une « nuée de témoins » qui est mise en évidence devant les frères hébreux. Tous ceux-là, en tant que serviteurs de la cause messianique, avaient souffert joyeusement et étaient morts dans cette espérance. La maison des fils, elle aussi, ne pouvait espérer atteindre la position suprême sans souffrir. Le « capitaine » de leur salut souffrit et mourut lui aussi, et par sa vie et sa mort le disciple de Christ dispose du meilleur de tous les exemples de foi et d’obéissance. Il est logique que l’apôtre, dans son vibrant plaidoyer pour la foi et le zèle, parte des martyrs de l’Ancien Testament pour arriver au martyr suprême du Nouveau Testament, Jésus.

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A suivre …