La parole de Dieu dans la prophétie – 3ème partie

Une lumière resplendissante

« Le sentier des justes est comme la lumière resplendissante, dont l’éclat va croissant jusqu’au milieu du jour » — Proverbes 4:18

Quand Jean-Baptiste commença son ministère, une question était présente dans l’esprit de bon nombre de Juifs pieux, à savoir : était-il ou non le Messie promis ? Nous lisons en Luc 3:15 : « Le peuple était dans l’attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ ». Jean-Baptiste leur répondit, disant que celui qui allait venir était « plus puissant » que lui et qu’il était « indigne de délier ses lacets » (Marc 1:7 et Luc 3:16).

Ce « plus puissant » était le Messie. Il ne fait pas de doute que beaucoup en Israël connaissaient les circonstances inhabituelles associées à la naissance de Jean-Baptiste. Peu cependant connaissaient celles liées à la naissance miraculeuse de Jésus, qui était plus jeune de 6 mois que Jean (Luc 1:13-26). Quoiqu’il en soit, le pays était dans attente. Cela était peut-être dû à une compréhension particulière de la prophétie de Daniel concernant les « sept semaines, et les soixante-deux semaines » « jusqu’à la venue du Oint » (Daniel 9:25).

Jean-Baptiste réalisa qu’il n’était pas le Messie, mais il discerna que Jésus l’était. Dans une annonce le concernant, Jean dit : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. C’est celui dont j’ai dit : Après moi vient un homme qui m’a précédé, car il était avant moi. Je ne le connaissais pas, mais c’est afin qu’il fût manifesté à Israël » (Jean 1:29-31).

Alors qu’il semble qu’il n’y ait aucun doute dans son esprit concernant la véritable identité de Jésus, nous le trouvons plus tard en train de douter. Ayant été mis en prison et « entendant parler dans sa prison des œuvres du Christ, lui fit dire par ses disciples : Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre ? Jésus leur répondit : Allez rapporter à Jean ce que vous entendez et ce que vous voyez : les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres » (Matthieu 11:2-5).

Nous pouvons comprendre la préoccupation de Jean sur cette question, qui était si importante pour lui. Ayant cru que Jésus était le Messie, il s’attendait à ce qu’il établisse le Royaume messianique en Israël et, par son autorité et sa puissance, délivre les Israélites de leur occupants romains. Au lieu de cela, il se retrouva lui-même en prison ; et tandis qu’il avait entendu parler des miracles qui avaient été accomplis, il se demandait peut-être pourquoi il tolèrerait qu’un ami loyal du Messie, et de plus un parent, languisse en prison sans faire aucun effort pour l’en libérer. Lui qui était capable de ressusciter un mort, ne serait pas capable d’intervenir pour lui ?

La réponse de Jésus en réponse à la question de Jean aurait dû être très rassurante, quoique le récit ne dit pas si Jean en fut convaincu ou non. Les prophètes de l’Ancien Testament avaient prédit que le Messie allait effectuer toutes les choses que Jésus faisait, y compris la résurrection des morts. Quand le royaume du Messie sera établi, ces miracles de guérison et de résurrection seront universels. Mais le fait que Jésus était capable d’accomplir de pareils miracles localement tout en étant toujours dans la chair, aurait dû être une preuve suffisante qu’il était effectivement le Messie.

Peu de temps après, Jean-Baptiste fut décapité. Même si sa foi en Jésus en tant que Messie avait été restaurée, il semble évident qu’il ne comprit pas clairement pourquoi son royaume ne s’établissait pas plus vite. Si Jean avait continué à vivre jusqu’à ce que Jésus soit crucifié, sa perplexité aurait été plus grande que jamais.

Pas de « manifestation extérieure »

Les disciples de Jésus ne comprirent pas la situation plus clairement que Jean. A une occasion, ils entendirent les Pharisiens demander à Jésus « quand viendrait le Royaume de Dieu ». Sa réponse à cette question fut « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à frapper les regards. On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous » (Luc 17:20-21).

Le Royaume de Dieu était « au milieu » du peuple d’Israël en ce temps-là dans le sens que le roi était au milieu d’eux. Les Pharisiens ne le réalisaient sans doute pas, et les disciples ne comprenaient que vaguement la signification des événements qui se passaient autour d’eux. Ils croyaient cependant que Jésus était le Messie et sans aucun doute ils s’étonnaient de ne pas le voir établir son Royaume.

En une autre occasion, Jésus dit qu’il donnerait sa chair « pour la vie du monde », mais ses disciples ne comprirent pas sur la base de ces paroles que leur Maître prévoyait de mourir en sacrifice pour le rachat du monde du péché et de la mort (Jean 6:51). Ils ne pensaient qu’au puissant gouvernement que les prophètes de l’Ancien Testament avaient prévu que le Messie établirait (Esaïe 9:6-7).

Les disciples savaient que Jésus avait des ennemis, des ennemis qui n’hésiteraient pas à le mettre à mort s’ils en avaient l’opportunité. Ses ennemis étaient surtout situés en Judée et particulièrement autour de Jérusalem. Jésus en était conscient, et pendant un certain temps avait mené ses activités dans la province de Galilée, située au nord. Cependant, quand Lazare mourut, il annonça son intention de retourner à Béthanie, qui était près de Jérusalem. Les disciples en furent perplexes. Thomas leur dit « Allons aussi, afin de mourir avec lui » (Jean 11:16).

Nous lisons en Matthieu 16:21-22 « Dès lors Jésus commença à faire connaître à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens, des principaux sacrificateurs et des scribes, qu’il fût mis à mort, et qu’il ressuscitât le troisième jour. Pierre, l’ayant pris à part, se mit à le reprendre, et dit : A Dieu ne plaise, Seigneur ! Cela ne t’arrivera pas. »

De ce fait, tandis que Jésus dit clairement qu’il s’attendait à être mis à mort, ils ne pouvaient se résoudre à le croire. Comment cela pouvait-il se faire, s’il était celui qui était venu pour établir un Royaume ? Alors qu’ils avaient confiance en ce que Jésus disait, ils semblaient espérer que sur ce point il s’en faisait trop et que ce qu’il prédisait ne se réaliserait pas.

Jésus insista, disant que ce serait à Jérusalem qu’il serait arrêté par ses ennemis, selon Luc 19:11-12: « Jésus ajouta une parabole, parce qu’il était près de Jérusalem, et qu’on croyait qu’à l’instant le royaume de Dieu allait paraître. Il dit donc : Un homme de haute naissance s’en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite ».

De cette parabole les disciples supposèrent évidemment que Jésus, qu’ils pensaient à juste titre être le Messie, allait partir et que ce n’est pas avant son retour qu’il allait établir le royaume promis depuis longtemps, ce gouvernement de paix qui devait s’étendre au monde entier. Ils ne savaient pas où était ce « pays lointain » de la parabole où Jésus disait qu’il allait se rendre. Ils ne semblaient pas être particulièrement préoccupés par ce point. Ce qu’ils voulaient savoir était quand il reviendrait, et quels signes en indiqueraient l’imminence.

Juste quelques jours avant que Jésus ne soit crucifié, nous le trouvons sur le « Mont des Oliviers » avec ses disciples qui le questionnaient. « Dis-nous », dirent-ils, « quand ces choses vont arriver et quel sera le signe de ton avènement, et de la fin du monde » (Matthieu 24:3) ? Juste avant que les disciples ne posent ces questions, Jésus leur avait dit que le magnifique temple de Jérusalem allait être détruit, et qu’il n’en resterait pas pierre sur pierre (Matthieu 24:1-2). Il était évident, en partie du moins, que c’est en référence à cette prophétie que les disciples lui posèrent la question : « Quand ces choses vont-elles arriver » ?

Leur intérêt allait cependant au-delà. Ils se souvenaient de la parabole dans laquelle Jésus se représentait sous la forme d’un « homme de haute naissance » devant partir pour un pays lointain et revenir pour établir un royaume. C’est ce qui les intéressait, car Jésus n’avait-il pas promis qu’ils partageraient sa gloire dans son royaume ? Combien de temps devaient-ils attendre cette élévation, et comment sauraient-ils quand le temps d’attente serait fini ?

La traduction française Segond ne rend pas toute la précision voulue des questions posées par les disciples concernant ces points importants. Une traduction plus exacte du texte grec serait : « Quel sera le signe de ta présence et de la fin de l’âge » ? La traduction française du mot grec parousia est soit avènement soit présence, tandis que la traduction française du mot grec aion, incorrectement traduite « monde », est « âge ». Les disciples ne lui ont pas demandé de signes qui indiqueraient que la venue de Christ serait proche. Ils voulaient savoir comment ils seraient capables de discerner le fait de sa seconde présence, et que l’âge d’attente de son retour est terminé.

Il était normal pour les disciples de demander des signes de la seconde présence du Maître, car c’est seulement par le moyen de ces signes qu’ils reconnaitraient que le Messie serait parmi eux. Il n’y avait rien dans les prophéties qui décrivait l’apparence du Messie, le contour de sa face, la couleur de ses cheveux ou sa taille. Jésus avait effectué sa mission en Israël pendant plus de 3 ans. Il avait guéri les malades et ressuscité les morts, mais pratiquement la nation entière était aveugle quant au fait qu’il était le Messie.

Les disciples étaient favorisés par le fait de le reconnaître en tant que Messie, parce qu’ils voyaient et interprétaient correctement les signes qui accompagnaient son ministère. Quand Jésus voulut rassurer Jean-Baptiste, il attira simplement son attention sur certains de ces signes. De ce fait, les disciples raisonnèrent en se disant que si Jésus partait et revenait plus tard, ils seraient à nouveau favorisés pour discerner les signes de sa présence. Etant donné que des signes leur ont révélé sa première présence, ils raisonnèrent, à juste titre, que sa seconde présence serait aussi révélée par des signes, d’où leur question « Quel sera le signe de ta présence et de la fin de l’âge » ?

La réponse de Jésus

Jésus ne dit pas aux disciples que leur question n’était pas à propos, que quand il reviendrait, il serait suspendu dans le ciel où tous pourraient le voir, rendant tout signe non nécessaire pour révéler le fait de son retour. Au lieu de cela, Jésus reconnut le bien-fondé des questions des disciples par le fait qu’il leur donna une longue liste de « signes » par lesquels sa seconde présence serait révélée à son peuple.

Bien sûr les disciples étaient aussi intéressés par le moment du retour de leur Seigneur. Cet évènement était sans nul doute inclus dans leur question concernant le moment où ces choses auraient lieu. Dans son humilité, Jésus reconnut qu’il ne connaissait pas le moment de son retour. « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul », dit Jésus (Matthieu 24:36). Après que Jésus soit ressuscité des morts, et quand il apparut à ses disciples pour la dernière fois, il dit « Ce n’est pas à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité » (Actes 1:7).

Beaucoup de ceux qui étudient les prophéties tirent plus des indications données par Jésus que ce qu’il a voulu dire. Il ne dit pas qu’il ne connaitrait jamais le temps de son retour. Il dit plutôt qu’il ne le savait pas à ce moment-là. De la même manière, le fait que « les temps et les saisons » du plan divin soient dans les mains du Père n’implique pas que le Père, au temps et de la manière fixés par lui, ne révèlerait pas quelques-unes des caractéristiques de son plan à son peuple fidèle (1 Thessaloniciens 5:1).

En confessant humblement qu’il ne connaissait pas alors le temps de son retour, il ne put répondre à cette partie de la question des disciples, mais il les prépara à une vérité fondamentale importante, que tous ceux du peuple du Seigneur devaient connaître. Il dit : « Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra » (Matthieu 24:42). Ceci indique clairement que le temps du retour de notre Seigneur ne serait pas connu à l’avance, mais aussi que seuls ceux qui veillent sauront quand il est revenu.

Pour comprendre cette pensée clairement, il est essentiel de réaliser que Christ ne revient pas comme un homme à son second avènement. Il sacrifia son humanité pour les péchés du monde. Or, en réalisation de la propre déclaration de Jésus, celui-ci donna sa « chair » pour la vie du monde (Jean 6:51). Jésus ne ressuscita pas des morts en tant qu’homme, mais en tant qu’être divin glorieux. Il fut présent avec ses disciples pendant quarante jours avant de retourner aux cieux ; mais ils le virent seulement à quelques brèves occasions, et il fut nécessaire pour lui d’apparaître miraculeusement devant eux, sinon ils n’auraient pas pu le voir du tout.

Depuis sa résurrection, Jésus est « l’image » de son Père Céleste, le « Dieu invisible », que « personne n’a jamais vu, ni ne peut voir » (Hébreux 1:3, Colossiens 1:15, 1 Timothée 1:17 et 6:16). L’existence de Dieu est reconnue, non par notre faculté de le voir avec nos yeux naturels, mais parce que nous discernons les signes qui prouvent « qu’il existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent » (Hébreux 11:6). De ce fait, c’est seulement par le moyen des signes qui devaient accompagner le retour de Jésus que nous sommes capables de discerner le fait de sa seconde présence. C’est pourquoi Jésus recommandait à ses disciples de veiller.

« Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, veillez et priez ; car vous ne savez quand ce temps viendra. Il en sera comme d’un homme qui, partant pour un voyage, laisse sa maison, remet l’autorité à ses serviteurs, indique à chacun sa tâche, et ordonne au portier de veiller. Veillez donc, car vous ne savez quand viendra le maître de la maison, ou le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou le matin ; craignez qu’il ne vous trouve endormis, à son arrivée soudaine. Ce que je vous dis, je le dis à tous : Veillez » (Luc 13:32-37).

C’est pourquoi faisons briller toujours plus la lumière de la présence de notre Seigneur en ces derniers jours de l’Age de l’Evangile.

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