Dieu et la création – 23ème partie

Le septième jour de la création (2/2)

La Bible parle d’un temps où « le juste fleurira ». Le prophète David explique que ce sera en « son temps », c’est-à-dire, au jour où Christ sera Roi (Psaumes 72:7 et 92:12). Les textes des Ecritures comme ceux-ci ne peuvent pas être harmonisés avec l’expérience humaine du temps présent, ni s’harmoniser avec des textes qui décrivent le règne du péché et de la mort qui ont accablé l’humanité depuis la transgression en Eden. Leur harmonie et leur beauté sont visibles seulement quand nous réalisons qu’ils décrivent les conditions d’une période future du plan divin.

Ce sera un temps où le monde aura un nouveau dirigeant, à savoir Christ. Jésus parla de Satan comme « le prince de ce monde » (Jean 16:11). Paul décrit Satan comme le « dieu de ce monde » (2 Corinthiens 4:4). Ceci explique pourquoi le présent monde mauvais est si mauvais. C’est parce que le grand ennemi de Dieu et de la justice est son dirigeant. En contraste, le fait que « le monde à venir » sera dirigé par Christ dont il est écrit qu’il aime la justice et hait l’iniquité, veut dire qu’ensuite les forces du mal seront détruites et que la vérité et la justice prévaudront.

Le fait que par conséquent le mal ait prédominé dans l’expérience de la race humaine ne signifie pas que le plan divin pour le rétablissement de l’homme du péché et de la mort n’ait pas graduellement progressé. Il a progressé pendant les périodes de la Bible que nous appelons des âges. Pendant le « monde d’alors » avant le déluge, il y avait peu de progrès dans le plan divin, excepté le test de la fidélité de quelques individus tels qu’Abel, Enoch et Noé pour leur prouver la dignité d’être parmi les « princes sur toute la terre » durant l’âge à venir (Psaumes 45:16). C’était après le déluge que le plan de Dieu commença plus particulièrement à se dérouler et à progresser.

Depuis, plus de 600 ans après le déluge, la faveur divine était montrée à nouveau et des promesses faites à certains individus que l’on peut appeler des patriarches, ou pères de ce qui devint plus tard la nation juive. La promesse à Abraham était que par sa postérité « toutes les familles de la terre seraient bénies ». Cette promesse fut répétée à Isaac et à Jacob (Genèse 12:3 et 22:18). Aucun effort ne fut fait en ce temps pour évangéliser le monde. Tandis que ces merveilleuses promesses furent faites aux patriarches, ils ne furent pas instruits de proclamer ce message aux autres. C’était un âge, en d’autres termes, où Dieu ne traita qu’avec ces patriarches individuellement. C’est pourquoi nous l’appelons l’âge patriarcal.

L’AGE JUDAIQUE

Avec la mort de Jacob, un changement s’opéra. Les douze fils de Jacob devinrent le noyau d’une nation, la nation d’Israël, pendant une période de plus de 1800 ans où Dieu traita avec cette nation, période que nous appelons l’âge judaïque. Comme peuple, sous la conduite de Moïse, ils furent délivrés de leur esclavage en Egypte. La loi divine leur fut donnée, résumée dans les Dix Commandements. Par la sacrificature, ils furent appelés à offrir des sacrifices au Seigneur, qui préfiguraient le sacrifice de Christ.

Tout au long de l’âge judaïque, on nous présente l’image d’une nation. Toute la nation était bénie ou maudite dans son ensemble, dépendant largement de la mesure d’obéissance à la loi de ses chefs. La récompense promise pour respecter la loi était bénie : « l’homme qui les mettra en pratique vivra par elles » (Lévitique 18:5 ; Néhémie 9:29 ; Ezéchiel 20:11; Romains 10:5). En d’autres termes, c’est à cette seule petite nation que fut donnée une opportunité d’avoir la vie éternelle en observant la loi divine ; mais ils ne le purent.

Dieu, dans l’exercice de sa prescience, savait qu’aucun membre de la race déchue et mourante n’était capable de respecter sa loi parfaite. Mais le peuple juif ne le savait pas ; d’ailleurs, personne de la race humaine ne le savait jusqu’à ce que ce soit démontré. Paul se réfère à la loi comme à un « pédagogue » qui enseigne la nécessité de Christ comme le Rédempteur du plan divin (Galates 3:24-25). Une des leçons à retenir de la permission divine du mal était qu’il n’y avait aucun moyen d’échapper à la sentence de mort, excepté par Christ, le Rédempteur de la mort et le Restaurateur ultime à la vie.

Si le peuple juif avait été fidèle à son appel, en tant que descendants naturels d’Abraham, ils auraient hérité de la promesse qui leur avait été faite disant que par sa « descendance » toutes les familles de la terre seraient bénies. Mais ils ne le purent. Le test final fut quand Jésus se présenta lui-même à la nation comme le Messie promis.

Mais dans le dessein divin, leur persécution de Jésus jusqu’à la mort amena la rédemption du monde.

Tous les membres de la nation juive ne faillirent pas au test final. Jean nous informe que « les siens ne le reçurent pas », alors que ceux qui le reçurent eurent le pouvoir (ou le droit et le privilège) de devenir les fils de Dieu (Jean 1:11-12). Parmi ceux de la nation juive qui acceptèrent Christ, il y eut ses apôtres. Paul parle de « plus de cinq cents » qui virent Jésus après sa résurrection (1 Corinthiens 15:6). A la Pentecôte, trois cents crurent suite au prêche de Pierre. Sans nul doute ceux-ci furent préparés préalablement, d’une certaine manière par leurs contacts avec Jésus.

L’AGE DE L’EVANGILE

Le nombre prédestiné pour être avec Jésus en tant que descendance promise d’Abraham était de 144 000 (Apocalypse 7:4 et 14:1,3). Le nombre de Juifs qui acceptèrent Jésus étant loin de ce nombre, une opportunité fut donnée aux Gentils. Mais cela incluait le travail d’un autre âge du plan divin, que nous appelons l’Age de l’Evangile. Il est proprement appelé l’Age de l’Evangile parce que pendant cet âge le travail du Seigneur est accompli par le prêche et le pouvoir de l’Evangile.

Pendant l’Age judaïque, il fut donné à toute une nation l’opportunité de devenir la nation messianique. Mais cet arrangement cessa avec la venue du Messie. Comme cette nation avait failli dans sa qualification pour cette haute position dans le plan divin, l’invitation fut étendue aux individus, mais exclusivement aux individus de la nation juive. Puis elle fut étendue à quelques-uns des Gentils qui, en tant qu’individus, répondirent à la puissance de l’Evangile de Christ et se consacrèrent eux-mêmes à suivre les traces de Jésus, à souffrir et à mourir avec lui. Les nationalités ne comptèrent plus dans l’arrangement de l’Age de l’Evangile. Paul écrit : « Il n’y a plus ni Juif ni Grec, il n’y a plus ni esclave ni libre, il n’y a plus ni homme ni femme ; car tous vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse » (Galates 3:28,29).

Ainsi ce travail de l’Age de l’Evangile continua tout au long des siècles. Des millions devinrent des disciples nominaux de Christ, mais peu seulement de chaque génération furent qualifiés par leur fidélité à vivre et régner avec Christ. La grande majorité se complut dans des alliances avec les systèmes d’églises d’états du vieux monde qui prétendait être le royaume de Christ, ne désirant plus attendre son retour et l’établissement de son vrai royaume.

LE BON GRAIN ET L’IVRAIE

Dans sa parabole du bon grain et de l’ivraie, Jésus donna un aperçu de ce qui se passerait tout au long de l’Age de l’Evangile. La parabole dit qu’au début de l’âge une bonne semence serait semée dans un champ. Puis l’ennemi vint et sema de l’ivraie (une imitation ou contrefaçon du bon grain). Mais le maître de la maison ne permit pas que l’on déracine l’ivraie, disant qu’il fallait laisser les deux croitre ensemble jusqu’à la moisson. Puis l’ivraie serait liée en gerbe et brûlée, tandis que le bon grain serait rassemblé dans le grenier (Mathieu 13:24-30).

Jésus expliqua que le bon grain représente les enfants du royaume, c’est-à-dire, ceux qui, engendrés du glorieux Evangile du royaume et inspirés par lui, inspirés pour souffrir et mourir avec Jésus, prouvent ainsi qu’ils sont dignes de vivre et de régner avec lui dans son royaume. L’ivraie, poursuit Jésus, sont les enfants du malin. Ce ne sont pas les gens immoraux et dégénérés de ce monde. Ce sont les engendrés, si l’on peut dire, des enseignements faux et inspirés par Satan disant que l’homme, par ses propres efforts, peut établir le royaume de Christ et apporter pour toujours la paix et la justice. Les systèmes d’états-églises d’Europe, appelés ensemble chrétienté, devinrent la contrefaçon par Satan du véritable royaume de Christ. Ces systèmes en tant que tels n’existent plus, mais le point de vue d’un royaume de justice sans Christ existe toujours. Peu aujourd’hui se tournent vers Christ pour établir son royaume promis depuis longtemps. La grande majorité de ceux qui pensent qu’un royaume de justice peut s’établir sans Christ croient que, quoique le Seigneur fasse pour le monde, il le fera par eux ou par les systèmes qu’ils imposeront.

Jésus explique qu’à la moisson de la fin de l’âge, il y aurait une séparation entre le bon grain et l’ivraie, que l’ivraie serait détruite et que les bons grains « resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Mathieu 13:37-43). Il parle d’une fournaise de feu où l’ivraie serait détruite. Il y a beaucoup de prophéties qui révèlent que l’Age de l’Evangile se termine par « un temps de détresse tel qu’il n’y en a point eu de semblable depuis que les nations existent » (Daniel 12:1). La fournaise de feu de la parabole du bon grain et de l’ivraie est symbolique de ce même trouble destructif. Y est détruit la grande contrefaçon du royaume de Christ, tandis que la frustration et la déception de ses adhérents est symbolisée dans la parabole par les pleurs et les grincements de dents.

Les développements du monde actuel indiquent clairement que nous sommes dans cette période de dissolution. Les systèmes séculaires qui constituaient les remparts de la chrétienté sont en ruine. La chrétienté est sur la défensive partout. La peur de la destruction, par des armes nucléaires et différents types de destruction de masse, produit une ferveur d’exaltation religieuse, conduisant à augmenter la fréquentation des églises. Mais les nouveaux venus, comme les anciens, ont peu de conception des vrais enseignements de la Bible. Les églises enseignent aujourd’hui des principes de grande éthique et moralité, qui ne sont pas partout pratiquées. On n’apprend pas aux fidèles à attendre l’établissement du royaume de Christ.

UNE EXPERIENCE ELARGIE

De ce fait les éléments préparatoires du plan divin pour le salut de l’homme du péché et de la mort ont continué à progresser tout au long des différents âges. Entre temps, comme le monde en général a eu contact avec le peuple de Dieu, préparé pour être les gestionnaires dans le royaume de Christ, il en a profité. Certains ont été encouragés à vivre mieux. Certains, cependant, sans le vouloir, se sont prêtés à devenir des cohortes de Satan dans la persécution des justes et ont sombré toujours plus bas dans la dégradation et le péché, avec comme conséquence une opportunité d’apprendre toujours plus clairement les terribles résultats de la désobéissance à la loi de Dieu.

Dans l’organisation du plan de Dieu, la permission servit à tester la fidélité de ceux que le Seigneur emploiera dans des positions importantes du royaume messianique. Il offrait une opportunité complémentaire au Logos, le fils bien-aimé de Dieu, qui participa à tous les travaux de la création, de prouver son zèle pour le plan de son Père en rachetant la race déchue par sa propre mort sur la croix et plus tard de ramener à la vie ceux pour qui il est mort. Satan dit : « Je monterai au ciel, j’élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu … Je monterai sur le sommet des nues, je serai semblable au Très-Haut » (Esaïe 14:13,14). Par la tentative de Satan de réaliser ce schéma ambitieux, le monde fut rempli de tourment et de mort ; mais Satan lui-même sera détruit (Hébreux 2:14). Jésus, au contraire, s’humilia lui-même et devint obéissant jusqu’à la mort, et même la mort sur la croix. Dieu l’éleva souverainement et grâce à lui, la souffrance et la mort en ce monde seront transformées en vie.

Christ doit régner, nous dit Paul, jusqu’à ce que tous les ennemis soient mis sous ses pieds, et le dernier ennemi qui sera détruit sera la mort (1 Corinthiens 15:25,26). Ce sera pendant les mille ans du règne de Christ que l’humanité aura sa première expérience avec le bien. La terre sera alors remplie de la connaissance de Dieu et de sa gloire (Esaïe 11:9 et 40:5). A propos de ce temps Esaïe dit « Aucun habitant ne dit : Je suis malade ! Le peuple de Jérusalem reçoit le pardon de ses iniquités » (Esaïe 33:24). Ils apprendront alors que l’amour du Créateur a pourvu à la rédemption et au pardon pour eux par Jésus-Christ, et que grâce à cela, ils n’auront plus besoin de souffrir.

Le plan original de Dieu pour la terre d’être assouvie et rendue comme le jardin d’Eden sera accompli sous l’administration juste des lois du royaume messianique. Puis ils bâtiront des maisons et les habiteront, ils planteront des vignes et en mangeront le fruit. Le verset 22 dit que ce sera alors les élus du Seigneur qui permettront à toute l’humanité « de jouir du travail de ses mains » (Esaïe 65:20-25). Les élus évoqués dans cette prophétie incluent tous ceux qui, durant les différents âges du septième jour de création, furent testés et préparés à administrer les lois du royaume, à la fois les phases spirituelle et terrestre de ce royaume. Mais il est fait référence en premier à Christ et à ses disciples qui, comme la semence d’Abraham, seront le canal de bénédiction de « toutes les familles de la terre » (Galates 3:8-16 et 27-29).

UN SOIR ET UN MATIN

L’homme pense que le jour commence au matin, mais ces longues périodes de temps auxquelles la Bible fait référence en tant que jours de la création, commencèrent le soir. La veille de tout évènement est son commencement. Tandis que le matin est au sens propre le début du jour, c’est aussi un temps d’obscurité, et c’était le cas de chacun des sept jours de la Création. Ils commencèrent dans l’obscurité et ce n’est pas avant le matin qui suivait la fin du jour que leur dessein entier fut reconnu.

Ceci est particulièrement vrai du septième jour. Avec la chute de l’homme dans le péché et la mort, un voile d’obscurité s’abattit sur la création humaine de Dieu. L’homme devait apprendre le bien et le mal par l’expérience, mais comment aurait-il pu apprendre le bien ? La descendance de la femme devait écraser la tête du serpent, mais qu’est-ce que cela signifie, et comment cela devait-il être accompli ?

Le dessein de Dieu pour le septième jour est de le poursuivre jusqu’à son terme par Christ et la terre remplie par une famille humaine parfaite et heureuse, se réjouissant de sa connaissance du bien par son expérience du moment, comme elle avait pu connaître le mal par son contact avec lui alors que l’obscurité recouvrait la terre. Puis le dessein du Créateur quant à la création de l’homme sera pleinement réalisé par tous.

Alors, comme le monde obéissant et rétabli, libéré du péché, de la maladie, de la douleur et de la mort sera au seuil d’une éternité de joie et de vie, dans un paradis qui sera la terre entière, où chaque arbre sera agréable à voir et bon à manger, il pourra enfin être rajouté au récit de la Genèse « Il y eu un soir et il y eu un matin ; ce fut le septième jour ».

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