Le grain de blé

« En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » — Jean 12:24

Les Ecritures avaient prédit que Jésus devait beaucoup souffrir des mains de ses ennemis, et être finalement mis à mort par eux. Esaïe a prophétisé que le Messie serait « semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie » (Ésaïe 53:7). Toutefois, Jésus n’était pas constamment attaqué par ses ennemis pendant toute la durée de son ministère. Il est vrai que les chefs religieux d’Israël en tant que groupe ont toujours été opposés au Maître, mais même parmi ceux-ci il y avait des individus qui étaient enclins à être bien disposés envers lui - Nicodème, un pharisien, étant l’un d’entre eux.

Ceux qui composaient le peuple d’Israël ont été favorablement impressionnés par le ministère de Jésus. Ils l’écoutaient avec plaisir, et se réjouissaient des nombreuses bénédictions qu’ils ont reçues de ses mains. En effet, c’est cette popularité parmi les gens ordinaires qui a provoqué la jalousie des chefs religieux contre le Maître. Ce fut particulièrement le cas vers la fin de son ministère, quand Jésus a réveillé Lazare « du sommeil de la mort » (Psaume 13:3 ; Jean 11:11-14). Ils ont dit : « Voici, le monde est allé après lui » (Jean 12:19). Ce miracle a conduit à une détermination de la part des chefs religieux en Israël que Jésus devait être mis à mort (Jean 12:9-11).

Il y avait « certains Grecs » parmi ceux qui avaient entendu parler du miracle de Jésus ressuscitant Lazare d’entre les morts. Il est possible que ceux-ci étaient des Juifs qui vivaient en Grèce, ou peut-être des prosélytes de la foi juive. En tout état de cause, ils ont demandé à voir Jésus (versets 20,21). Ces Grecs ont présenté leur demande à Philippe, qui à son tour en a parlé à André, puis tous deux en ont parlé au Maître. Jésus a alors déclaré : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié ». A cela, il a ajouté les mots de notre texte d’ouverture : « si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul ; mais, s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12:23,24).

Cela peut sembler une réponse étrange à ceux qui avaient demandé une audience auprès de Jésus. Cependant, lorsque nous gardons à l’esprit le grand plan de salut de Dieu, c’est tout à fait logique. Les Grecs qui souhaitaient le voir avaient sans doute été impressionnés par ce qu’ils avaient entendu dire de lui, et s’ils ont constaté que les témoignages concernant Jésus étaient vrais, ils étaient prêts à apporter leur soutien à sa cause.

Cependant, ce n’était pas le genre de « fruit » que Jésus recherchait à l’époque. Même s’il avait continué son ministère terrestre, mis en œuvre par des miracles, jusqu’à ce que tout le monde l’ait réellement accepté comme leur chef honoré, rien qui vaille ne serait accompli, car les gens continueraient à mourir. Jésus est venu dans le monde pour sauver l’humanité de la mort, non pas temporairement, mais de façon permanente.

Les miracles de Jésus ont apporté des bénédictions temporaires pour certains. Marthe et Marie ont dû se réjouir que leur frère leur ait été rendu, et Lazare était lui-même sans doute heureux d’avoir été réveillé du sommeil de la mort. Cependant, plus tard Lazare est mort de nouveau. Ses sœurs sont mortes aussi, comme tous ceux à qui Jésus avait rendu la santé et la vie. Ce n’était pas le grand objectif du ministère de Jésus. Les miracles qui lui ont apporté tant de popularité étaient conçus pour montrer son royaume de gloire à venir, quand tous ceux qui croient et obéissent seront réhabilités de façon permanente à la santé et la vie, de sorte que « la mort ne sera plus » (Jean 2:11 ; Apocalypse 21:4).

Pour que le salut permanent de la mort puisse être donné aux hommes par l’intermédiaire de Jésus, il était nécessaire qu’il meure, « lui juste pour des injustes » (Actes 24:15 ; 1 Pierre 3:18). Même si le monde entier avait accepté Jésus comme chef et roi, il n’aurait toujours pas accompli le grand objectif de son ministère, tant qu’il n’aurait pas, par son sacrifice, racheté les peuples de la mort. Jésus aimait les Grecs qui avaient demandé à le voir. Il les aimait tellement qu’il était prêt à mourir pour eux. Comme le temps opportun de sa mort était proche, il a saisi cette occasion de faire comprendre à ses disciples qu’à ce moment-là il avait quelque chose de plus important à faire que de continuer ce qui était en cours.

Beaucoup de fruit

En termes paraboliques, Jésus compare sa vie à un « grain de blé » qui, quand il tombe en terre et meurt, devient une plante qui produit « beaucoup de fruit ». C’est le processus naturel de production d’une récolte de blé, et il illustre magnifiquement ce qui résulte de la mort de Jésus. Pensez à ce que sera dans le monde entier le rendement en « fruit » qui résultera de sa mort, sa mort qui a impliqué le don de sa chair pour la vie du monde (Jean 6:51). Tous « les rachetés de l’Eternel retourneront, ils iront à Sion avec chants de triomphe, et une joie éternelle couronnera leur tête ; l’allégresse et la joie s’approcheront, la douleur et les gémissements s’enfuiront » (Esaïe 35:10).

Tout le « fruit » résultant de la mort de Jésus n’apparait pas en même temps. Ses fidèles disciples de l’époque actuelle sont « une sorte de prémices » de cette disposition (Jacques 1:18 ; Apocalypse 14:4). « Le fruit » suivant comprendra la grande foule, puis les Anciens Dignes, fidèles des temps anciens, qui seront relevés « afin d’obtenir une meilleure résurrection » et, enfin, l’ensemble de l’humanité rachetée, les Juifs et les Gentils (Apocalypse 7:9 ; Hébreux 11:35 ; 1 Timothée 2:4-6). Jésus est mort sur la croix, seul, abandonné par tous ceux qui avaient participé à sa popularité, et incompris, même par ses propres disciples. Néanmoins sa mort conduira à une fructification abondante « afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse… et que toute langue confesse que Jésus–Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2:10,11).

Jésus a attiré une foule considérable pour l’entendre durant son ministère terrestre, mais ce n’était pas la chose importante, pour autant que cela concernait le plan de Dieu à ce moment là. Parlant d’un autre point de vue de sa mort, Jésus a dit : « Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi. En parlant ainsi, il indiquait de quelle mort il devait mourir » (Jean 12:32,33), c’est-à-dire qu’il serait « élevé » sur une croix.

Les gens qui ont alors été attirés à lui ne réalisaient pas ce que Jésus voulait dire. Ils ont senti qu’il parlait de la mort, mais en fait ils ne comprenaient pas vraiment. Comment Jésus pouvait mourir s’il était vraiment le Christ de la promesse ? Pour leur compréhension, le Messie ne mourrait jamais (Jean 12:34). Jésus n’a pas cherché à expliquer davantage. Il les a simplement encouragés à suivre la lumière qu’ils pouvaient discerner de ses enseignements, ce qui impliquait que s’ils y étaient fidèles, ils verraient plus de lumière plus tard, en temps voulu par Dieu. « Jésus dit ces choses, puis il s’en alla, et se cacha loin d’eux. Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui » (Jean 12:36,37).

Les vrais croyants

Les prophéties avaient prédit que le peuple dans son ensemble ne croirait pas en Jésus dans le sens de devenir ses vrais disciples (Jean 12:38-40). Jésus n’était pas surpris, mais il a saisi l’occasion de rappeler à ceux qui pouvaient alors avoir une oreille pour entendre, ce qui était requis pour être un vrai disciple. Après avoir expliqué que « comme le grain de blé », il devait mourir pour que son ministère en produise du fruit, il a ajouté : « Celui qui aime sa vie la perdra, et celui qui hait sa vie dans ce monde la conservera pour la vie éternelle. Si quelqu’un me sert, qu’il me suive ; et là où je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu’un me sert, le Père l’honorera » (Jean 12:25,26).

Des multitudes étaient prêtes à ce moment-là à acclamer Jésus comme le Messie capable de miracles, mais peu nombreux étaient prêts à le suivre dans la mort, être « plantés ensemble » avec lui comme « blé » afin qu’ils puissent avec lui porter beaucoup de fruit par la bénédiction de toutes les familles de la terre. Pourtant, c’est le but des véritables disciples du Christ pendant l’âge de l’Evangile, âge qui dans le plan de Dieu a été introduit par Jésus.

Plus tard, dans la « chambre haute », Jésus a expliqué ce point plus en détail. Il a dit : « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes, parce que je m’en vais au Père » (Jean 14:12). Ici, Jésus a comparé les bénédictions permanentes qui atteindront le monde par sa mort avec ces bénédictions temporaires qui ont alors résulté de ses miracles. Il a promis que ses fidèles, qui souffrent et meurent avec lui, partageront l’œuvre de produire ce futur fruit des bénédictions pour l’humanité. Même les vrais disciples de Jésus ne comprenaient pas à ce moment-là la plénitude du sens qui était attaché à ces paroles du Maître. Ce n’est pas avant qu’ils aient reçu l’Esprit Saint à la Pentecôte qu’ils ont vraiment compris leur privilège de souffrir et de mourir avec Jésus, afin qu’ils puissent vivre et régner avec lui (Apocalypse 20:6), et partager la distribution des bénédictions de la santé et de la vie à tous les humains de bonne volonté et à ceux qui obéissent.

Le « pain » et la « coupe »

Quelques jours après ces circonstances, Jésus a rencontré ses disciples dans la chambre haute pour prendre le souper typique de la Pâque juive. Jésus, sachant qu’il était sur le point d’être mis à mort en tant que réalisation de l’image de l’agneau pascal, a apprécié la solennité de l’occasion. Il savait que très bientôt il serait planté dans le sol comme ce « grain de blé ». Il était conscient du fait que, dans quelques heures, il serait « élevé » sur la croix pour mourir pour les péchés du monde entier, et que c’était de cette seule manière qu’il pouvait attirer tous les hommes à lui-même en sa qualité de Rédempteur et de dispensateur de vie à l’humanité.

Jésus savait que l’Agneau pascal qu’il représentait allait bientôt être conduit au sacrifice, et qu’en temps voulu par le Père, son sang permettrait la libération de l’humanité adamique de la condamnation. Il savait que les premiers bénéficiaires seraient ceux de ses disciples de l’âge de l’Evangile qui l’ont suivi fidèlement, et que plus tard toute l’humanité serait libérée du péché et de la mort dans l’ère messianique. Dans cette perspective, il a jugé important, et en harmonie avec la volonté du Père, d’instituer un mémorial de sa propre mort, une cérémonie simple qui permettrait de rappeler à ses disciples, non seulement ce qu’il avait fait pour eux et pour le monde, mais aussi de ce qu’ils auraient le privilège de faire avec lui, en tant que partenaires dans le plan de salut de Dieu.

Pendant qu’ils mangeaient le repas de la Pâque, Jésus a pris du pain et un peu du « fruit de la vigne », et les a utilisés pour instituer la cérémonie de la Cène. Nous lisons qu’il « prit du pain, le bénit, le rompit, et le donna aux disciples, en disant : Prenez, mangez, ceci est mon corps. Et il prit la coupe, il rendit grâces, et il la leur donna, en disant : Buvez-en tous, car ceci est mon sang de la Nouvelle Alliance qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés » (Matthieu 26:26-29).

Ce n’était pas destiné à être une nouvelle forme de la cène pascale. C’était conçu pour être un souvenir de la mort de l’Agneau pascal accompli. Le pain rompu et le « fruit de la vigne », le produit du raisin écrasé, représentait la souffrance et la mort. La « coupe » symbolisait le sang répandu de Jésus. Dans Jean 6:48-51, Jésus avait précédemment utilisé le « pain » pour symboliser sa chair, sa qualité d’homme parfait. Par le symbolisme deux fois employé dans la cérémonie de la Cène, il nous rappelle non seulement que le sang a été versé pour nous et pour le monde, mais que c’était une vie parfaite, le prix correspondant pour Adam, le père de l’humanité.

Il est tout à fait convenable que, une fois par an, il nous soit rappelé avec tant de force la base de notre réconciliation avec Dieu, et notre salut de la mort. Alors que nous progressons sur le chemin étroit qui mène à la gloire, l’honneur et l’immortalité (Romains 2:7), nous devons être de plus en plus conscients que nous ne sommes pas dignes de la grâce qui est nous accordée tous les jours. Chaque manquement en pensée, en parole et en acte doit nous le rappeler. Si nous prenons bien à cœur ces expériences, nous pourrions être découragés, sauf que nous nous souvenons de la providence de Dieu par le Christ qui rend acceptables nos œuvres imparfaites. Un des ces rappels est la commémoration annuelle de la Cène. Assurément, ce service simple devrait être une source importante de force pour chaque fidèle du Maître.

Les leçons de l’après-souper

Dans l’Evangile de Jean, chapitres 13-17, il nous est raconté quelques-unes des choses merveilleuses sur lesquelles Jésus a attiré l’attention de ses disciples et qui ont suivi ce dernier souper de la Pâque dans la chambre haute. Ces leçons sont bonnes pour nous aujourd’hui, et peuvent bien être gardées à l’esprit en ce qui concerne notre participation annuelle à la cérémonie de la Cène.

Tout d’abord, il y a eu cette leçon significative que Jésus a enseignée en lavant les pieds de ses disciples. Après avoir exécuté ce service, Jésus dit à ses disciples : « Comprenez–vous ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maître et Seigneur ; et vous dites bien, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; car je vous ai donné un exemple, afin que vous fassiez comme je vous ai fait ». (Jean 13: 13-15). Tous les véritables disciples du Christ devraient être heureux d’avoir l’occasion d’effectuer un acte servile pour leurs frères si l’occasion se présente. Si nous n’étions pas capables d’apprécier ce privilège, cela voudrait dire que nous avons fait peu de progrès dans le chemin étroit du sacrifice.

La véritable humilité dans le service trouve une application dans tous les aspects de notre relation avec Dieu. Paul a écrit : « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Philippiens 2:5), puis il a expliqué ce qu’il avait en tête. Il a mentionné la haute position de Jésus avant sa venue sur terre pour être le Rédempteur de l’homme, et qu’il était prêt à s’humilier et renoncer à sa position élevée et « ayant paru comme un simple homme ». Même après cela, Jésus était prêt à s’humilier encore en obéissant à la volonté de son Père céleste, même jusqu’à la mort, même la mort ignominieuse sur la croix (Philippiens 2:7,8).

C’est grâce à cet esprit d’humilité devant Dieu, une humilité qui se reflète dans son approche même pour les petites choses de la vie, que Jésus était digne d’être exalté à la droite de Dieu et de recevoir un nom « qui est au–dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue confesse que Jésus–Christ est Seigneur, à la gloire de Dieu le Père » (Philippiens 2:9-11).

Un commandement nouveau

C’était également dans la chambre haute que cette nuit-là Jésus donna à ses disciples « un commandement nouveau : aimez–vous les uns les autres ; comme je vous ai aimés » … Jésus a dit aussi : « A ceci tous connaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres » (Jean 13:34-35). Les mots « tous connaîtront » semblent se référer en particulier à tous ceux qui professent être les disciples du Maître. Certes, notre amour les uns pour les autres doit être un témoignage fort que nous sommes vraiment sérieux dans nos efforts pour suivre les traces de Jésus.

Jésus nous a aimés dans la mesure où il a donné sa vie pour nous. Avons-nous ce genre d’amour pour nos semblables, nos frères en Christ? Dans ce contexte, nous pouvons bien penser à nos frères, non seulement à ceux qui connaissent maintenant la vérité et marchent dans le chemin étroit, mais aussi à ceux que Dieu peut avoir le dessein d’appeler à cette place d’honneur dans son plan. Ceux-ci peuvent aussi devenir nos frères, et il est de notre privilège de donner notre vie en leur apportant la vérité de toutes les manières possibles. En un mot, nous donnons notre vie pour les frères quand nous sacrifions tout ce que nous avons dans le service du Seigneur, tel que cela est écrit dans les Écritures. Gardons cela à l’esprit aussi, quand nous partageons le souper de la Cène dans la soirée du jeudi 2 Avril de cette année.

Prenons garde

Jésus a expliqué à ses disciples qu’il s’en allait, et que dès lors ils ne pouvaient pas « le suivre » (Jean 13:36). Pierre ne l’a pas compris, car il était convaincu qu’il était prêt à aller n’importe où avec Jésus, et a dit : « Seigneur, pourquoi ne puis–je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi… » (Jean 13:37). Pierre exprimait cela avec tout son cœur. Dans ces circonstances, il a senti sans doute que des grandes difficultés allaient juste se présenter pour le Maître. Pierre était prêt à être sur les lieux pour s’assurer que Jésus soit en sécurité, même s’il devait lui en coûter la vie.

La réponse de Jésus a été : « Tu donneras ta vie pour moi ! En vérité, en vérité, je te le dis, le coq ne chantera pas que tu ne m’aies renié trois fois » (Jean 13:38). Quelle leçon d’amour c’est pour chacun de nous ! C’est une mise en garde quand nous sommes trop sûrs de nous, et de notre attitude personnelle devant le Seigneur. C’est cette leçon qui doit attirer notre attention dans la déclaration, « que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ! » (1 Corinthiens 10:12).

Nous devons avoir confiance et avoir de l’assurance, mais dans le Seigneur, et non pas en nous-mêmes. De nous-mêmes, nous risquerions de chuter. Cependant, les Écritures nous rappellent : « et ayant la pleine conviction que ce qu’il promet il peut aussi l’accomplir » (Hébreux 10:23 ; Romains 4:21). Paul a écrit aux frères de Philippes : « Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous cette bonne œuvre la rendra parfaite pour le jour de Jésus–Christ » (Philippiens 1:6). Il en est de même de tout le peuple de l’Éternel, et ce devrait être la base de notre confiance, pas nos propres capacités, quand une fois encore nous prenons le « pain » et la « coupe » de cette cérémonie commémorative.

La joie qui était réservée

C’était en vue de la joie qui lui était réservée que Jésus a souffert la croix, méprisé l’ignominie (Hébreux 12:2). Dans la chambre haute cette nuit-là, Jésus a exprimé une joie éclatante devant ses disciples. Après avoir mis en garde Pierre à cause de sa trop grande assurance, il a expliqué que son départ était pour préparer une place pour ses disciples, qu’il reviendrait, et qu’il les prendrait avec lui, afin que là où il serait ils y soient aussi (Jean 14:2,3). Quelle perspective glorieuse cela a dû être pour eux !

Toutefois à ce moment-là, les disciples n’ont pas compris toute la portée de cette promesse. Même après la Pentecôte, Jean écrit : « nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons n’a pas encore été manifesté ; mais nous savons que, lorsque cela sera manifesté, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est » (1 Jean 3:2). Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas une compréhension complète de la promesse de Jésus. En termes généraux, nous savons de ce que signifie « la gloire, l’honneur et l’immortalité » (Romains 2:7). Cela signifie que les vainqueurs possèderont la nature divine, et partageront avec Jésus la joie d’être en présence de notre Père céleste (2 Pierre 1:4). Ce sont des choses que nous savons, et nous nous en réjouissons. Notre joie dans cette espérance nous permet de souffrir la croix tandis que nous continuons à partager le « pain » et la « coupe ».

Le consolateur

En faisant connaître à ses disciples qu’il s’en allait loin d’eux pendant un certain temps, Jésus a promis d’envoyer l’Esprit saint pour être leur « consolateur » et guide (Jean 14:26; 16:7,13). Le sens de cette promesse, comme les autres choses qu’il avait dites, étaient obscurs pour les disciples cette nuit-là dans la chambre haute. Toutefois, lorsque l’Esprit saint a été répandu sur eux le jour de la Pentecôte, ils ont alors réalisé ce qu’était cette disposition merveilleuse de la grâce divine, ce consolateur qu’il leur avait promis.

Aujourd’hui, nous sommes bénis de la même façon. Par un seul Esprit nous avons tous été baptisés dans le corps de Christ. Par l’Esprit saint, nous sommes devenus les enfants de Dieu. Nous avons été scellés par lui pour proclamer la bonne nouvelle du royaume et pour consoler ainsi les cœurs brisés. « L’Esprit lui–même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu », et nous avons été « scellés du Saint Esprit de la promesse » (1 Corinthiens 12:13 ; Romains 08:16 ; Esaïe 61:1 ; Ephésiens 1:13).

Le saint Esprit est la sainte puissance de Dieu, et nous pouvons compter sur elle pour contribuer à tous nos besoins de force, de courage, et à trouver la direction pour continuer à donner notre vie en sacrifice. Le Seigneur dit : « Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment » (Luc 22:31).

Satan veut tous les fidèles du Maître, et tout autant aujourd’hui qu’au début de l’Age de l’Evangile. Jésus a prié pour Pierre que sa foi ne défaille pas, et, comme indiqué dans le chapitre 17 de Jean, il a prié pour nous tous (Luc 22:32 ; Jean 17:9,20,21). Réjouissons-nous de l’assurance que notre Père céleste réponde encore à cette prière de son Fils bien-aimé, et prenne soin de chacun de nous, pour satisfaire tous nos besoins.

« Pas du monde »

« Si le monde vous hait », dit Jésus à ses disciples cette nuit-là, avant sa crucifixion, « sachez qu’il m’a haï avant vous. Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui ; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela le monde vous hait » (Jean 15:18,19). Une des leçons pratiques est que nos vrais amis ne sont pas ceux du monde, mais les frères du Seigneur, et les nôtres.

L’époque de cette célébration est un bon moment pour renouveler notre amour pour les frères et sœurs, et pour prendre la résolution que nous allons les apprécier encore plus. C’est notre peuple, parce que c’est le peuple de Dieu. Cela ne signifie pas que nous devons aimer seulement quelques-uns d’entre eux, ou certains d’entre eux dont les dispositions sont compatibles avec les nôtres selon la chair. Cela signifie tous les frères et sœurs. Dieu les a tous appelés hors du monde, et à lui-même.

Honorons-nous son choix en étendant notre compréhension, notre amour et notre service à tous ceux qu’il a choisi ? C’est une question importante à laquelle il faut réfléchir dans nos cœurs pendant la période de la commémoration.

Résumant ses remontrances à ses disciples la veille de sa crucifixion, Jésus a dit : « Je vous ai dit ces choses, afin que vous ayez la paix en moi. Vous aurez des tribulations dans le monde ; mais prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 16:33). Aujourd’hui, le cœur des gens du monde est rempli de crainte et de peur, mais en Jésus nous pouvons avoir « la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, et qui gardera vos cœurs et vos pensées en Jésus–Christ » (Philippiens 4:7).

Nous pouvons également vaincre le monde en nous réjouissant dans le fait glorieux que finalement toute l’humanité aura l’occasion de vivre parce que Jésus est mort pour eux. C’est ce nous pouvons aussi garder à l’esprit tandis que nous participons à nouveau au pain et à la coupe cette année.

Dans quelques jours, le soir de la Commémoration, nous allons voir en pensée et en mémoire, l’Agneau de Dieu, l’Agneau qui a été immolé. Nous nous souviendrons également que comme un « grain de blé » il est tombé dans le sol, symboliquement parlant, et il est mort, et que, par conséquent, il a produit beaucoup de fruits à la fois les prémices et les fruits de l’arrière saison, « l’église des premiers-nés » et toute l’humanité (Hébreux 12:23 ; Jean 5:28,29).

Nous allons également garder à l’esprit, lorsque nous partageons les emblèmes commémoratifs, que nous avons le privilège de souffrir et de mourir avec le Maître. Si nous y sommes fidèles, nous allons partager avec lui pour produire les fruits du sacrifice manifesté dans les bénédictions de toutes les familles de la terre.

Que Dieu veuille que nous soyons fidèles !

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