Dieu et la création – 22ème partie

Le septième jour de la création (1/2)

« L’Eternel Dieu dit : Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous, pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le maintenant d’avancer sa main, de prendre de l’arbre de vie, d’en manger, et de vivre éternellement. Et l’Eternel Dieu le chassa du jardin d’Eden, pour qu’il cultivât la terre, d’où il avait été pris. »
— Genèse 3:22,23

Le septième jour mentionné dans le récit de la création est généralement considéré comme celui où Dieu s’est reposé, parce qu’il est dit que « Dieu se reposa au septième jour de toute son œuvre, qu’il avait faite » (Genèse 2:2). Par ailleurs, le début de ce même verset dit que « Dieu acheva au septième jour son œuvre, qu’il avait faite ». La Traduction Marginale du verset 3 explique que Dieu s’est reposé de tout le travail qu’il avait « créé à faire ». Ceci implique qu’il y avait un travail futur, ou une finition du travail de création qui devait être accomplie le septième jour, où le Créateur lui-même ne serait pas directement actif.

« Car celui qui entre dans le repos de Dieu se repose de ses œuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes » (Hébreux 4:10). Le « repos » des croyants est dans le travail final de Christ, pas dans le début d’un état d’inactivité. C’est une confiance en Christ pour ce que l’on ne peut pas faire soi-même, c’est-à-dire être justifié devant Dieu par ses propres œuvres de justice. Mais, comme l’indique Paul, ce repos de ses propres œuvres, qui peuvent dorénavant être accomplies par un autre, constitue le moyen par lequel Dieu cessa ces propres œuvres à la fin du sixième jour de création. La signification littérale du mot hébreu traduit par « reposa » en Genèse 2:2 est « arrêta d’exercer ». La pensée est simplement que la continuation du grand dessein du Créateur à partir de la fin du sixième jour devait être confiée à un autre, à savoir son propre Fils bien-aimé, le Logos, qui a travaillé si fidèlement avec son Père à partir de ce point.

Le Créateur ne s’est pas reposé de ses œuvres parce qu’il était fatigué. Le prophète Esaïe écrit « Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas appris ? C’est le Dieu d’éternité, l’Eternel, qui a créé les extrémités de la terre ; il ne se fatigue point, il ne se lasse point » (Esaïe 40:28). Il est clair, par conséquent, que le Créateur ne s’est pas reposé de ses œuvres parce qu’il était fatigué. Il est également clair que son objectif originel de la création de la terre n’a pas été accompli à la fin du sixième jour de création. Ce dessein était que la terre soit remplie par une famille humaine parfaite et heureuse, en harmonie avec les lois du Créateur, en profitant des bénédictions d’un paradis terrestre mondial.

La volonté du Créateur était que ses créatures humaines, faites à son image, soient libres du choix de respecter ou non ses lois. Dieu ne voulait pas remplir la terre avec des êtres mécaniques qui, comme des objets inanimés de la Création, obéissent à la loi divine par contrainte. Dieu savait d’avance que, manquant d’expérience, nos premiers parents désobéiraient à sa loi et attireraient sur eux la sentence de mort. Avec sa sagesse et sa puissance infinies, Dieu pouvait savoir cela sans en aucune mesure amener ses créatures humaines à pécher. Il permit au péché d’entrer dans ce monde parce qu’il savait que le bonheur éternel de sa création humaine serait amélioré par l’expérience de sa désobéissance, et, en s’en détournant, par la compréhension de l’intérêt qu’il y a de se consacrer à lui et à ses lois de justice.

Il est sûr que l’homme ne pourrait jamais être préservé de la tentation de désobéir au Créateur sans une connaissance de ce qu’en serait le résultat. Il y a quatre principales manières d’obtenir la connaissance. L’une est par l’intuition. Dieu seul possède la connaissance intuitive. Une autre manière est d’être informé ; et Dieu informa effectivement nos premiers parents que la transgression de sa loi entrainerait la mort. On peut aussi apprendre par l’observation. Mais si les créatures humaines de Dieu devaient observer le résultat du péché, et de ce fait apprendre quel est son terrible résultat en termes de souffrance, cela implique que d’autres devraient l’expérimenter quelque part. Dieu savait ce que certaines de ses créatures humaines apprirent depuis (car l’expérience est la meilleure formation), aussi il permit à l’homme de pécher, sachant par conséquent qu’il expérimenterait par lui-même les terribles résultats de la désobéissance.

Dans notre texte Dieu dit « L’homme est devenu comme l’un d’entre nous, pour la connaissance du bien et du mal ». Le pronom « nous » de l’expression « l’un d’entre nous » se réfère à Dieu et à Jésus. Par intuition, Dieu connaissait à la fois le bien et le mal. Jésus, son Fils, avait une confiance implicite en son Père et de ce fait croyait chacune de ses paroles et possédait une intelligence surhumaine, avec des pouvoirs de perception bien au-delà de ce que l’on peut imaginer ; de ce fait lui aussi se devait de connaître à la fois le bien et le mal. De plus, Jésus aurait à ce moment déjà vu le début de la souffrance humaine résultant du péché de nos premiers parents, car la peur les aurait déjà saisis.

Dieu dit que l’homme était déjà devenu comme « l’un de nous », pour la connaissance du bien et du mal. Cela n’implique pas qu’Adam et Eve avaient déjà appris tout ce qu’ils devaient savoir sur le bien et le mal car, ayant mangé de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, ils devaient à présent connaître et apprendre à la fois par l’observation et par l’expérience. Et pas seulement eux, mais toute leur descendance allait devoir expérimenter le terrible résultat de la désobéissance à la loi divine. Pendant une brève période en Eden, Adam et Eve avaient profité des bénédictions de Dieu, et par conséquent pour un très court temps avaient expérimenté le bien ; mais ceci n’allait pas être vrai de leur descendance, chacun de leur descendants devant naître dans le péché et « être conçus dans l’iniquité » (Psaumes 51:5).

RETABLISSEMENT

Le seul moyen par lequel la race humaine comme un tout puisse un jour avoir une expérience du bien, sous des conditions favorables pour apprendre les avantages de la justice en contraste avec le funeste résultat de l’injustice, serait de les réveiller du sommeil de la mort dans un environnement adapté à ce dessein. Mais comment cela pourrait-il se passer puisque le Créateur avait justement imposé la sentence de mort sur Adam et par hérédité, sur tous ses enfants ?

Motivé par l’amour et par l’opération de la sagesse divine, un moyen fut trouvé par le Créateur où l’homme déchu pourrait profiter d’une future expérience du bien, et par conséquent, ayant expérimenté à la fois le bien et le mal, serait capable de décider intelligemment de choisir le bien et de vivre pour toujours, ou de continuer dans sa voie mauvaise, et d’être supprimé éternellement dans la mort (Actes 3:23). Ce moyen passait par le fils de Dieu, le Logos ; le plan divin consistait pour le Logos d’être fait chair et de mourir comme Rédempteur de l’homme et plus tard de restaurer à la vie ceux pour qui il est mort. Par conséquent le Créateur pouvait « être juste » et en même temps « le justicier » de tous ceux qui, lorsque l’opportunité sera donnée, retourneront à lui par Christ (Romains 3:26).

Il est clair qu’ayant créé l’homme à sa propre image et sachant que par son manque d’expérience il transgresserait la loi divine, et de ce fait plongerait toute la race dans la mort, Dieu savait que si Adam et sa descendance survivaient, ils devraient être rétablis à la vie par un autre ; car dans sa justice il ne pourrait plus traiter avec l’homme. Ce travail de rétablissement devait être accompli par son Fils bien-aimé. De ce fait Dieu se reposa de son travail, tandis que son Fils le poursuivait jusqu’à son terme, son arrangement incluant la permission du mal et l’expérience que l’homme allait en tirer. Cela a impliqué une longue nuit de péché et de mort, où chaque génération a souffert et est morte. Le dessein divin de la création de l’homme étant que la terre soit remplie de ses créatures humaines (Genèse 1:28), son plan, au regard de la permission du mal, inclut suffisamment de temps pour la naissance d’un nombre suffisant de personnes pour remplir la terre. Pendant cette longue période de temps, les arrangements divins pour prendre en charge les hommes à leur réveil du tombeau ont progressivement évolué.

LES MONDES ET LES AGES

Ce septième jour, pendant lequel le dessein créateur de Dieu concernant la terre est en train d’être complété, est divisé, selon les indications des Ecritures, en courtes périodes de temps appelées mondes et âges. La période antérieure au déluge est décrite par l’Apôtre Pierre comme « le monde d’alors » (2 Pierre 3:6). Paul parle de la période depuis le déluge jusqu’à l’établissement du royaume de Christ sur terre comme « le présent monde mauvais » (Galates 1:4). En Hébreux 2:5 il est parlé du « monde à venir ».

Dans un sens large nous pouvons parler de ces trois mondes comme les mondes passés, présent et futur ; pour comprendre le plan divin il est essentiel de réaliser que ce que dit la Bible concernant l’un de ces mondes peut ne pas être nécessairement vrai pour les autres. Faute de reconnaître cela, beaucoup ont conclu que la Bible se contredit. Juste comme les spécifications d’un architecte pour chaque plancher d’un bâtiment de trois étages diffèrent selon l’utilisation qui est faite du plancher, ainsi les références des Ecritures diffèrent selon les trois mondes, parce que les arrangements du Seigneur, au fur et à mesure qu’ils progressent de période en période, ne sont pas toujours les mêmes.

Un fait de base, cependant, est vrai tout au long des premier et second mondes mentionnés dans la Bible. C’est que dans les deux, le mal prédomine. Nous lisons en Malachie 3:15 : « Maintenant nous estimons heureux les hautains ; oui, les méchants prospèrent ; oui, ils tentent Dieu, et ils échappent ! ». C’était surtout vrai dans le monde avant le déluge, et cela a perduré durant le « présent monde mauvais ». Ces mondes ont cependant des durées variées selon leur degré de méchanceté que les hommes y ont montré. Le reliquat de l’image de Dieu dont l’homme avait été doté lors de la création, a invité, tout au long des âges, de nobles efforts de réforme. Il y a eu de nobles individus qui préféraient mourir en faisant le bien plutôt que de léser autrui. Mais le mal a généralement prédominé.

Cependant, la Bible parle d’un temps où « le juste fleurira ». Le prophète David explique que ce sera en « son temps », c’est-à-dire, au jour où Christ sera Roi (Psaumes 72:7 et 92:12). Les textes des Ecritures comme ceux-ci ne peuvent pas être harmonisés avec l’expérience humaine du temps présent, ni s’harmoniser avec des textes qui décrivent le règne du péché et de la mort qui ont accablé l’humanité depuis la transgression en Eden. Leur harmonie et leur beauté sont visibles seulement quand nous réalisons qu’ils décrivent les conditions d’une future période du merveilleux plan divin.

A suivre …