Vie chrétienne et doctrine |
Dieu et la création – 19ème partie
L’enfer détruit
« Je les délivrerai de la mort. O mort, où est ta peste ? Séjour des morts, où est ta destruction ? » — Osée 13:14
Les traducteurs de la version anglaise la plus utilisée (King James Version) ont traduit le mot hébreu sheol par « enfer » ou « tombeau ». La version française Segond utilise plutôt le terme « séjour des morts ». Ces termes se réfèrent à la condition de mort ou de non-existence.
LES « PORTES » DU SEJOUR DES MORTS
En Matthieu 16:18, Jésus dit : « Sur cette pierre je bâtirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle. » Des siècles avant, Dieu avait promis à Abraham que par sa « descendance » toutes les familles de la terre seraient « bénies » (Genèse 12:3 18:18 22:18). Dans le Nouveau Testament nous apprenons que cette « descendance » promise est Jésus, et, associés avec lui, ceux qui lui sont fidèles, ses disciples (Galates 3:8 ; 16:27-29). Dans leur relation avec Jésus, ils sont appelés « l’Eglise, qui est son corps » (Ephésiens 1:22,23). C’est cette « Eglise » à laquelle Jésus se réfère en disant que « les portes du séjour des morts ne prévaudront point contre elle ».
C’est une promesse très réconfortante. Le travail divinement planifié de Jésus et de l’Eglise est la bénédiction de toutes les familles de la terre, mais comment toutes les familles de la terre peuvent-elles être bénies puisqu’elles sont toutes dans le séjour des morts ou sur son chemin? Jésus répond à cette question en disant que les portes du séjour des morts ne peuvent prévaloir contre l’Eglise, c’est-à-dire l’entraver, en association avec celui qui a les « clés du séjour des morts », pour bénir toute l’humanité comme prévu par le Père Céleste (Apocalypse 1:18).
Nous avons déjà prouvé que c’est vrai. Jésus, le grand dispensateur de vie de l’humanité, a été lui-même mort, dans le séjour des morts. Les portes du séjour des morts ne purent prévaloir pour maintenir ce prisonnier dans la mort. Dieu exerça sa toute-puissance et rendit Jésus à la vie. Pierre dit : « C’est ce Jésus que Dieu a ressuscité ; nous en sommes tous témoins » (Actes 2:32). Les portes du séjour des morts ne garderont pas non plus les disciples de Jésus prisonniers de la mort. Leur remise en liberté est prophétiquement décrite en Apocalypse 20:6, qui dit : « Heureux et saints ceux qui ont part à la première résurrection ! … ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. »
Une fois cette « première résurrection » complète, le travail des mille ans du règne de Christ et de son Eglise commencera. Ensuite prendra place réellement ce que l’Apôtre Jean vit dans sa vision. Décrivant cette vision, Jean dit « La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux » (Apocalypse 20:13). Pour que ceci s’accomplisse, Jésus utilisera les clés du séjour des morts pour déverrouiller ses portes et libérer ses prisonniers. Ce grand travail de Christ et de son Eglise est par ailleurs décrit dans la Bible comme la résurrection des morts.
LE SEJOUR DES MORTS DETRUIT
Le mot enfer ou séjour des morts (hades) apparait pour la dernière fois dans la Bible dans le verset qui suit celui où Jean nous apprend que le séjour des morts rendra ses morts. Dans ce texte il nous est dit que le séjour des morts doit être détruit. Le texte dit expressément « Et la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. C’est la seconde mort, l’étang de feu » (Apocalypse 20:14). Dans l’Ancien Testament, Dieu prophétisa la destruction ultime du séjour des morts (sheol, hades). Par le prophète Osée il promit de racheter les peuples du pouvoir du sheol. Ce fut, comme nous le savons, le but de la mort de Jésus, de son passage dans le sheol. Le résultat ultime, dit le Seigneur, sera que « Je les rachèterai de la puissance du séjour des morts, Je les délivrerai de la mort. O mort, où est ta peste ? Séjour des morts, où est ta destruction ? » (Osée 13:14).
Jean vit le séjour des morts (hades) détruit dans « l’étang de feu » qu’il définit comme étant la « seconde mort ». Ce n’est pas un étang littéral de feu, quoique beaucoup aient utilisé ce texte dans leur effort pour établir l’enseignement, inspiré par Satan, d’une torture éternelle pour les mauvais. Ils ont parlé de l’étang de feu comme étant l’enfer de la Bible, oubliant de prendre en considération que Jean vit l’enfer de la Bible… jeté dans l’étang de feu ! L’enfer ne peut évidemment pas être jeté dans lui-même. Tout au long des Ecritures le feu est utilisé comme un symbole de destruction et il n’y a pas d’exception à la règle. La condition de mort qui s’abattit sur l’humanité comme résultat du péché originel doit être détruite et cette destruction est symbolisée par l’étang de feu.
LE FEU DE LA GEHENNE
La destruction éternelle des individus qui se révèleront être incorrigiblement mauvais est montrée par Jésus dans le feu de la géhenne. Géhenne est un mot grec que Jésus utilisa en plusieurs occasions, traduit dans les bibles anglaises par « feu de l’enfer ». Quand le mot est utilisé sans l’association avec le feu, il y est simplement traduit par « enfer ».
Ce mot grec géhenne décrit ce qui était appelé en langue hébraïque la vallée de Hinnom. C’était un ravin profond à l’extérieur immédiat de l’ancienne ville de Jérusalem. Il était utilisé pour les déchets de la ville, y compris les carcasses de chats et chiens et autres animaux impurs. D’après la tradition, les corps des hommes qui, d’après le Sanhédrin juif avaient commis des crimes les rendant indignes d’une résurrection, étaient également mis dans la vallée du Hinnom. Des feux brûlaient en permanence dans cette vallée pour assurer la destruction de tout ce qui y était jeté. A cause de l’utilisation de la vallée de Hinnom ou géhenne et la signification évidente du feu qui y brûlait, Jésus l’employa pour illustrer la destruction des gens volontairement mauvais.
En Matthieu 10:28, géhenne est traduite, dans les bibles anglaises par « enfer ». C’est ce texte que cite Jésus en disant: « Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l’âme ; craignez plutôt celui qui peut faire périr l’âme et le corps dans la géhenne. » Ceci montre clairement que la géhenne est utilisée par Jésus pour décrire la destruction, et non des tourments. Les mots « tuer » et « faire périr » sont utilisés pour le corps et l’âme, par conséquent la signification littérale des deux mots s’applique à l’être entier.
En Marc 9:43-44 le mot géhenne est à nouveau utilisé. Ici Jésus dit : « Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la ; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie, que d’avoir les deux mains et d’aller dans la géhenne, où leur ver ne meurt point et où le feu ne s’éteint point ». Ce passage a été utilisé à tort pour enseigner la doctrine déshonorante des tourments éternels. On a prétendu que le « ver » qui ne « meurt point » est l’âme qui est torturée en enfer. Cependant, la deuxième partie du texte sur le ver est évidemment fausse, puisqu’on ne la trouve pas dans les plus anciens manuscrits. Il apparaît cependant dans le verset 48. Mais combien cette interprétation est contraire à celle de Jésus disant que l’âme est morte, ou détruite, comme le corps.
Par ailleurs, il n’y a pas de texte biblique affirmant que l’âme humaine est un ver. Ici Jésus utilise à nouveau le mot géhenne comme un symbole de destruction. Tous savent que les corps morts exposés aux éléments deviennent vite infestés de vers, d’asticots et d’autres insectes qui détruisent complètement la carcasse avec le temps. C’est à cela que Jésus se réfère. Il est vraisemblable que les corps jetés dans la géhenne n’atteignaient pas tous le feu qui était entretenu pour la destruction des déchets. Et dans ce cas, ils étaient détruits par les vers. Par conséquent Jésus insiste sur l’affliction certaine de la punition de mort pour tous ceux qui ne sont pas trouvés dignes de la vie éternelle.
L’HOMME RICHE EN ENFER
Il y a une utilisation du mot grec hades dans le Nouveau Testament dont certains ont pensé qu’il confirmait la doctrine des tourments éternels. C’est la parabole de l’homme riche et de Lazare, relatée en Luc 16:19-31. Après la mort de l’homme riche dans cette parabole, il est dit que « dans le séjour des morts (hades), il leva les yeux ; et, tandis qu’il était en proie aux tourments, il vit de loin Abraham, et Lazare dans son sein » (verset 23). Simplement parce que le mot « séjour des morts » ou « enfer » est utilisé ici et qu’il est dit que l’homme riche était tourmenté en enfer, cette parabole a été utilisée pour prouver que tous les croyants en Christ allaient au ciel au moment de leur mort et que tous les incroyants et les mauvais allaient aux tourments éternels.
Le mensonge originel de Satan « Vous ne mourrez pas » (Genèse 3:4) a eu un tel impact sur le raisonnement humain que la raison et la logique ont été mises de côté pour prouver qu’il n’y a pas de mort et que les tourments (et pas la mort) sont la punition divine pour le péché. Nous avons un exemple vivant de déraison dans l’interprétation généralement acceptée de cette parabole. Nous suggérons une lecture attentive de cette parabole. Elle ne dit rien sur les justes, ni sur les mauvais. On ne parle pas non plus de croyants et d’incroyants dans cette parabole. Rien n’est dit dans cette parabole sur quelqu’un allant au ciel.
Dans cette parabole un pauvre mendiant meurt et il est porté par les anges dans le sein d’Abraham, pas au ciel. Le mendiant n’est pas décrit comme un juste ou comme ayant été un croyant en Christ. L’homme riche n’est pas non plus décrit comme un pécheur. Après sa mort, étant au hades, il est montré conversant avec le mendiant qui est dans le sein d’Abraham. Il n’y a pas un seul détail de cette parabole qui s’harmoniserait avec le point de vue largement répandu dans la chrétienté, disant que tous les bons vont au ciel à leur mort, et que tous les autres sont torturés pour l’éternité. On ne peut croire que ceux qui seraient soi-disant torturés en enfer sont capables de converser avec ceux qui sont sauvés au ciel.
Nous renvoyons à la brochure intitulée La vérité à propos de l’enfer pour une explication détaillée de cette parabole. Rappelons juste que les deux hommes de cette parabole représentent les Juifs et les Gentils, non en tant qu’individus, mais en tant que nation ; l’homme riche représente les descendants naturels d’Abraham, et le mendiant représente les Gentils. Commençant avec la première venue de Jésus, les Gentils commencèrent à hériter les promesses que Dieu fit à Abraham, tandis que ceux à qui les promesses furent faites à l’origine « moururent » de leur position de faveur spéciale devant Dieu et, en tant que nation, furent persécutés, « tourmentés » depuis.
En bref, le tourment mentionné dans cette parabole décrit la persécution qui s’est abattue tout au long de cet âge sur le peuple juif, et ne fait pas référence du tout à la condition de mort présente de chaque individu de la race humaine. Ces dernières années, la condition des Juifs a connu de très grands changements. Finalement les tourments de ce peuple disparaitront complètement, et nous nous en réjouissons.
PLUS DE MORT
En Esaïe 25:8 il nous est parlé d’un temps où Dieu « anéantit la mort pour toujours » et où il « essuie les larmes de tous les visages ». L’Apôtre Paul cite cette promesse et rajoute « O mort, où est ta victoire ? O séjour des morts (hades), où est ton aiguillon ? » (1 Corinthiens 15:55). De nouveau l’assurance de la destruction de la mort nous est donnée, ce qui signifie la victoire sur le hades, le sheol, l’enfer de la Bible. Comme Jésus l’a expliqué, les portes du séjour des morts ne prévaudront pas. La victoire sera celle du Seigneur parce qu’il détruira l’enfer et en libérera ses captifs.
Ensuite, pour la première fois, il sera véridique qu’il n’y aura plus de mort, non parce que Satan ait dit la vérité en affirmant : « Vous ne mourrez pas », mais parce que Dieu détruira la mort ; ensuite, comme nous le lisons en Apocalypse 21:4 « La mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. »
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