Aux clartés de l’Aurore |
Le Paradis
« Je te le dis en vérité aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis » — Luc 23:43
Généralement, pour la plupart de ceux qui se disent chrétiens, les mots ‘paradis’ et ‘ciel’ sont fondamentalement synonymes, et sont tous deux utilisés dans la Bible pour décrire la demeure éternelle de ceux qui sont sauvés.
Certains, cependant, font du paradis un état intermédiaire où les justes vont pour y attendre le moment de la résurrection à la fin du monde, quand ils seront transférés dans leur résidence permanente dans le ciel.
Beaucoup pensent probablement que le mot paradis apparaît plusieurs fois dans la Bible, mais en réalité ce n’est pas le cas. Il n’est jamais utilisé dans l’Ancien Testament, et n’est utilisé que trois fois dans le Nouveau Testament, dont une dans la promesse de Jésus au brigand sur la croix : « Tu seras avec moi dans le paradis ».
C’est la traduction du mot grec ‘paradeisos’ qui, selon le professeur Strong, est d’origine orientale, et dont le sens littéral est ‘parc’ ou ‘jardin’, et par voie de conséquence ‘Eden’.
La Bible nous dit que l’Eternel Dieu « planta un jardin en Eden, du côté de l’orient, et il y mit l’homme qu’il avait formé » (Genèse 2:8). Comme il n’y a aucune suggestion d’un parc céleste ou spirituel, ou de jardin, dans le mot paradis lui-même, il semble évident que dans le Nouveau Testament les utilisations de ce mot sont directement ou indirectement liées au dessein divin dans la création de l’homme et de ce que Dieu a pourvu pour lui : une maison et un jardin « vers l’est en Eden ».
Certainement, le jardin d’Eden était un paradis. Cependant, à cause du péché, l’homme a été chassé de l’Eden, sur la terre insoumise pour y vivoter et Dieu dit : « C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras dans la poussière » (Genèse 3:19).
Le Paradis a été perdu, mais pas pour toujours, car la Bible révèle clairement que le plan de Dieu de salut par Christ, le Rédempteur et le Sauveur du genre humain, est prévu pour restaurer l’homme à la vie et le ramener à son paradis perdu.
Bien que le mot paradis signifie simplement parc ou jardin, nous croyons que la signification élargie du mot paradis, tel qu’il est utilisé dans la Bible, désigne la demeure terrestre future de l’humanité, et les bénédictions de la vie éternelle dont tout ceux qui sont obéissants et bien disposés pourront finalement profiter dans cette demeure.
La restauration du paradis impliquerait alors beaucoup plus que de planter de beaux arbres fruitiers et des fleurs dans l’ancienne terre de Mésopotamie, où l’on croit que le Jardin d’Eden originel était situé.
L’apôtre Pierre parle de la période de cette restauration comme « temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3:21).
« Toutes choses » qui doivent être restaurées sont toutes les choses qui ont été perdues. Quand toutes ces choses seront renouvelées, le paradis sera rétabli. Les travaux de restauration du Paradis doivent être accomplis par le règne de Christ, quand ceux qui ont souffert et sont morts en suivant ses traces, au cours de l’Age de l’Évangile, vivront et régneront avec lui (Apocalypse 20:6).
LE MESSIE
La venue du Messie et l’établissement de son royaume étaient l’espérance d’Israël. Promesse après promesse, l’Ancien Testament leur a donné l’assurance que c’était le plan de Dieu pour Israël et pour l’humanité entière.
Ils croyaient non seulement que le Messie, le grand roi de la promesse, les délivrerait de la servitude des nations, mais aussi de l’esclavage du péché et de la mort.
« Sur cette montagne », ou royaume, Dieu a promis qu’il y aurait « un festin de mets succulents », et qu’il « anéantirait la mort pour toujours » (Esaïe 25:6-9).
Jésus est venu pour commencer le processus par lequel ce royaume promis depuis longtemps serait établi, en temps voulu. Ses disciples l’avaient accepté comme le Messie, et avaient renoncé à tout pour le suivre.
Ensemble avec Jésus et l’assistance de soixante-dix autres, choisis et nommés par Jésus, les douze à l’origine ont prêché l’évangile du royaume dans toute la Judée pendant plus de trois ans. Ce n’était pas un grand pays, et l’on peut supposer que, essentiellement, la nation toute entière avait plus ou moins entendu parler de Jésus, mais quelques-uns seulement avaient une compréhension claire de qui il était.
Lorsque Jésus fut arrêté par ses ennemis avec l’intention de le faire mettre à mort, l’un des chefs d’accusation retenus contre lui était qu’il prétendait être un roi.
Normalement, si une accusation de cette sorte était vraie, cela signifiait une trahison envers le gouvernement romain à qui la nation juive était à ce moment assujettie. Jésus n’a pas nié l’accusation, mais a reconnu que c’était à cette fin qu’il était né.
Une inscription sur la croix sur laquelle Jésus a été crucifié le désignait comme « le roi des Juifs ». Ainsi, il était de notoriété publique en Israël que Jésus et ses disciples attendaient l’établissement du royaume messianique avec Jésus à sa tête.
Les deux brigands, qui ont été crucifiés avec Jésus étaient forcément au courant de ces circonstances. Alors que les préjugés et la haine du peuple contre Jésus ont influencé l’un des brigands à injurier le Maître, l’autre brigand a adopté un point de vue plus réaliste.
Dans la mesure où ils allaient mourir, et que la situation semblait désespérée, le brigand a apparemment pensé que cela ne pouvait pas faire de mal de demander une faveur à cet homme qui était censé être un roi. Se tournant vers Jésus, il dit : « Souviens–toi de moi, quand tu viendras dans ton règne » (Luc 23:42).
IL N’ETAIT PAS CHRETIEN
Cette histoire du brigand sur la croix est souvent reprise pour tenter de trouver quelque chose dans la Bible qui était l’idée traditionnelle selon laquelle les justes vont immédiatement au ciel quand ils meurent.
En réalité il n’y a rien dans le texte qui indique que ce brigand était juste, ou qu’il s’est même repenti de son péché. Il n’y a absolument rien dans le récit pour indiquer qu’il a accepté Jésus comme son Sauveur et Rédempteur.
Dépouillé de sa coloration traditionnelle, tout cela montre que le brigand en train de mourir, sachant que d’une certaine façon Jésus était censé être un roi, lui a demandé de se souvenir de lui quand il arriverait dans son royaume.
Condamnés à mourir l’un et l’autre, le brigand a fait preuve d’une certaine sympathie envers Jésus, et espérait qu’en retour ce ‘malfaiteur’ inhabituel ferait quelque chose pour lui, s’il le pouvait et quand il le pourrait. Que pouvait-il demander d’autre à part que Jésus se rappelle de lui quand il arriverait dans son royaume ?
Alors que le brigand voulait « tirer son épingle du jeu » dans une situation dans laquelle il n’y avait apparemment aucune raison d’espérer, c’était différent pour Jésus. Il savait que sa mort sur la croix ne détruirait pas le plan du Royaume de Dieu, mais en était une partie nécessaire.
Contrairement à la domination des autres rois, le plan de Dieu pour Jésus était qu’il allait régner, non pas sur des sujets qui meurent, mais sur des sujets rachetés de la mort, dotés d’une occasion de prouver qu’ils sont dignes de la vie éternelle. Jésus savait même qu’il était en train de mourir pour ses sujets, mourant pour qu’ils puissent vivre.
Jésus savait aussi que, dans le plan de salut de Dieu, la providence n’avait pas seulement été faite pour la rédemption par l’effusion de son propre sang, mais aussi pour le rétablissement complet et final de ceux qui sont rachetés.
Il savait donc que la restauration du monde racheté serait l’œuvre de son royaume à venir. En outre, il savait que lorsque le travail de son royaume serait achevé, les conditions qui prévalaient avant la perte de l’état paradisiaque par l’homme seraient rétablies.
Sachant cela, et ayant une confiance absolue dans l’accomplissement des desseins de son père, il a donné la réponse rassurante au brigand : « Tu seras avec moi dans le paradis ».
Sans doute le brigand n’a-t-il pas compris la pleine signification de la réponse à sa demande que Jésus se rappelle de lui dans son royaume. Il n’était pas nécessaire qu’il comprenne. Pour Jésus, c’était une occasion d’exprimer sa confiance dans les promesses de son Père céleste, et de témoigner une fois de plus de la vérité, et de le faire en une heure sombre et de grande épreuve.
« Je te le dis en vérité aujourd’hui, » a dit Jésus, « tu seras avec moi dans le paradis ». Seul Jésus pouvait faire une telle promesse un tel jour ! Le mauvais positionnement de la virgule dans la version anglaise King James ou française de Louis Segond a caché le véritable sens de ce que Jésus dit au brigand, et a eu pour effet que beaucoup ont cru que Jésus et le brigand allèrent tous deux au paradis ce jour-là, ce qui est contraire aux enseignements de la Parole de Dieu.
MORT POUR LE PECHE
La Bible enseigne que Jésus est mort, qu’il « s’est livré lui–même à la mort » (Esaïe 53:12). D’après le Psaume 16:10, nous apprenons que l’âme de Jésus était dans le séjour des morts - le shéol, l’enfer de la Bible, qui est l’état de mort - à partir du moment de sa mort sur la croix jusqu’à ce qu’il soit ressuscité d’entre les morts le troisième jour.
Après sa résurrection, Jésus dit à Marie : « Je ne suis pas encore monté vers mon Père » (Jean 20:17). A partir de ces textes des Écritures, nous savons véritablement que Jésus n’est allé nulle part au moment où il est mort, si ce n’est dans le sommeil de la mort. C’est aussi vrai du brigand.
Toutefois, en ce jour mémorable, lorsque les ennemis de Jésus ont apparemment gagné une victoire complète sur lui - quand il a été mis à mort et que, du point de vue humain, il est apparu qu’il n’y avait aucun espoir qu’il ait un jour un royaume - sa foi lui a permis de dire au brigand qu’il se rappellerait de lui dans le royaume, ressuscité d’entre les morts, pour avoir la possibilité d’être restauré au paradis.
Cela signifie non seulement que le royaume messianique serait établi en temps voulu par Dieu, mais qu’il serait complètement victorieux sur tous les ennemis de Dieu et de la justice, et que, grâce à son administration, le paradis terrestre perdu des hommes serait restauré.
Nous ne faisons pas d’excuses pour le changement de position de la virgule comme elle apparaît dans la version King James (ou Louis Segond), car la ponctuation de la Bible n’est pas inspirée. Elle n’a pas été utilisée avant plusieurs siècles après que la Bible ait été écrite.
Le Dr Rotherham, un éminent spécialiste de la Bible, a reconnu l’intention de la réponse de Jésus au brigand, et sa traduction, comme on peut la lire en tête de cet article, ponctue la phrase telle qu’elle devrait l’être.
En utilisant ce style linguistique, Jésus ne faisait que suivre un modèle très utilisé dans l’Ancien Testament : « Sache donc en ce jour, et retiens dans ton cœur que l’Eternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre, et qu’il n’y en a point d’autre » (Deutéronome 4:39).
Quelle erreur ce serait de ponctuer ce texte pour qu’il signifie que l’Eternel est Dieu, en haut dans le ciel et en bas sur la terre ce jour. On pourrait en conclure qu’il n’était pas Dieu les autres jours.
De même, Deutéronome 6:6 dit : « Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur ». Simplement en changeant la position de la deuxième virgule, ce texte se lirait comme suit : « Et ces commandements que je te donne, aujourd’hui seront dans ton cœur », ce qui pourrait sous-entendre que les jours suivants, ces mots n’auraient plus besoin d’être dans leurs cœurs. Ce serait une pensée erronée.
Dans le cas de la déclaration de Jésus au brigand sur la croix, les traducteurs humains, qui cherchaient toutes les occasions possibles pour insister sur la théologie traditionnelle selon laquelle les morts ne sont pas vraiment morts, n’ont pas hésité à placer la virgule pour suggérer cette pensée.
Comme nous l’avons vu, cependant, la raison et les Ecritures exigent que le texte doive être ponctué comme le Dr Rotherham l’a fait, mettant ainsi l’accent sur le jour où le Maître, dans la démonstration de sa foi, a fait cette promesse remarquable au brigand au sujet du royaume messianique à venir, et des bénédictions qui y seront dispensées dans le monde à ce moment-là.
ENLEVE AU PARADIS
La deuxième utilisation du mot paradis dans la Bible est dans 2 Corinthiens 12:2-4, où l’apôtre Paul a écrit : « Je connais un homme en Christ, qui fut, il y a quatorze ans, ravi jusqu’au troisième ciel (si ce fut dans son corps je ne sais, si ce fut hors de son corps je ne sais, Dieu le sait). Et je sais que cet homme (si ce fut dans son corps ou sans son corps je ne sais, Dieu le sait) fut enlevé dans le paradis, et qu’il entendit des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer ».
Il ne fait aucun doute que ‘l’homme’ dont il est question ici est Paul lui-même. Sa déclaration selon laquelle il ne pouvait pas dire s’il était à ce moment-là dans son corps ou hors de son corps, est tout simplement sa manière de souligner combien cette vision semblait réelle, et comme elle lui a dépeint si vivement des vérités concernant ‘le troisième ciel’ et ‘le paradis’.
Le récit de Paul de cette vision a été utilisé par beaucoup dans un but de prouver que le ciel et le paradis sont un seul et même endroit. Une lecture superficielle du passage pourrait donner cette impression.
Si nous devions utiliser le passage à cette fin, nous conclurions que le paradis et le troisième ciel sont les mêmes, ce qui, bien sûr, nécessite d’expliquer la différence entre le troisième ciel et le ciel tout court. En effet, afin de comprendre plus clairement le sens de cette vision, il est essentiel de déterminer, si possible, ce que Paul entend par le troisième ciel.
Le mot ‘ciel’ est utilisé dans la Bible avec un certain nombre de connotations différentes. Dans certains cas, il désigne simplement la couche gazeuse au-dessus de la terre que nous appelons l’atmosphère terrestre.
Dans d’autres cas, le mot ‘ciel’ décrit un plan de vie supérieur à celui de l’humain, le lieu et les conditions particulières dans lesquelles évoluent des êtres spirituels. Ainsi, nous parlons des anges du ciel.
La forme de vie la plus élevée dans le ciel est la nature divine, que seul Dieu possédait à l’origine. Jésus a été élevé à la nature divine quand il est ressuscité d’entre les morts. Il est promis aux disciples qui suivent ses traces la même exaltation.
Donc, c’est à juste titre que nous disons que le chrétien a une espérance céleste (2 Pierre 1:4). En effet, la Bible parle de cela comme d’une ‘vocation céleste’, étendue aux disciples de Jésus dans cet âge (Hébreux 3:1).
Dieu dit par le prophète : « Ainsi parle l’Eternel : Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied » (Esaïe 66:1). Ceci suggère que le ciel n’est pas seulement la demeure du Créateur, et de ceux qu’il a créés sur le plan spirituel, mais que c’est aussi le siège du gouvernement divin sur les affaires de la terre et, sans doute, de l’univers entier. Ainsi, ici et dans d’autres passages semblables, Dieu a utilisé le terme ‘ciel’ pour symboliser la puissance spirituelle dominant sur la terre et l’humanité.
C’est dans ce sens que Paul utilise l’expression ‘le troisième ciel’. L’apôtre Pierre identifie ces trois cieux. Tout d’abord, il parle des cieux qui existaient avant le déluge. Ensuite il mentionne les cieux d’à présent. Puis il explique que nous attendons, selon la promesse de Dieu, « de nouveaux cieux, … où la justice habitera » (2 Pierre 3:5-7,10,13).
Les deux premiers de ces cieux symboliques ne sont pas justes, car ils embrassent la période de l’histoire humaine où Satan et ses anges déchus sont les puissances invisibles dominantes qui régissent les affaires des hommes.
Cependant, la justice habitera dans le troisième ciel, les « nouveaux cieux », comme l’explique Pierre. Jésus exalté, et avec lui ceux qui se sont montrés dignes de vivre et régner avec lui, seront les maîtres spirituels invisibles dans les troisièmes ou nouveaux cieux, tandis que Satan sera lié et finalement détruit (Apocalypse 20:2,10).
Ainsi, Paul a reçu une vision merveilleuse, dans laquelle il a été transporté dans le temps relatif à l’époque où le royaume de Christ règnera sur le monde. Au lieu de parler des conditions détaillées qui existeraient dans le royaume messianique, il a simplement utilisé les symbolismes bibliques au sujet des aspects spirituels et matériels du royaume, le ciel et le paradis, mais ce dernier n’étant qu’un synonyme de ce que Pierre a décrit comme une « nouvelle terre ».
Le royaume de Christ aura ses phases spirituelle et terrestre dès le début. Nous croyons, cependant, qu’il faudra un certain temps avant que la phase terrestre du royaume atteigne le point où les conditions sur toute la terre puissent pleinement être symbolisées par la pensée du paradis (Ézéchiel 36:35).
Ce que Paul a vu dans sa vision, dont il dit, « qu’il n’est pas permis à un homme d’exprimer », était probablement les conditions de la terre vers la fin des mille ans de règne de Christ, quand l’homme sera entièrement restauré à un état paradisiaque.
LE PARADIS DE DIEU
Il n’y a plus qu’une seule utilisation du mot paradis dans la Bible, et c’est dans Apocalypse 2:7, où nous lisons : « A celui qui vaincra je donnerai à manger de l’arbre de vie, qui est dans le paradis de Dieu ».
C’est une promesse pour les serviteurs fidèles qui suivent les traces de Jésus, cette classe appelée hors du monde, à qui est promise une récompense céleste avec leur maître.
Une lecture rapide du texte suggère que ces vainqueurs pourront profiter des bénédictions du paradis restauré, symbolisé par le Jardin d’Eden originel. Une étude plus approfondie révèle cependant une signification plus profonde de cette promesse, un sens qui s’harmonise avec le témoignage général des Écritures.
La Bible assure que ceux-ci n’auront pas une vie dans un paradis terrestre, mais dans une demeure céleste, dans un endroit spécial que Jésus est en effet allé préparer (Jean 14:2,3).
Pratiquement toutes les leçons importantes dans le Livre de l’Apocalypse sont enseignées par des symboles. Les symboles utilisés dans l’Apocalypse, et en fait tout au long de la Bible, sont des choses et des circonstances sur lesquelles nous, humains, avons au moins quelques connaissances, sinon le langage symbolique de la Bible n’aurait aucun sens pour nous.
Il y a des faits que nous connaissons sur le soleil, la lune, les étoiles, et sur les brebis et les boucs, le blé et l’ivraie, les rivières et les arbres, les tempêtes et les tremblements de terre. Quand la Bible les utilise comme symboles, certains enseignements nous sont transmis.
Dans les deuxième et troisième chapitres de l’Apocalypse, sept merveilleuses promesses sont faites à ceux qui suivent fidèlement les traces de Jésus, les vainqueurs de l’âge de l’Evangile. Toutes ces promesses sont illustrées par des choses au sujet desquelles nous avons au moins quelques connaissances.
Par exemple, le verset 10 du second chapitre se lit comme suit : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Apocalypse 2:10). Personne en lisant cela suppose qu’il sera coiffé d’une couronne littérale dans le ciel. Une couronne suggère la domination, et les vainqueurs seront élevés à la plus haute forme de vie - une vie divine - pour être associés à Jésus dans son royaume.
Dans le verset 17 de ce chapitre, la promesse est donnée : « A celui qui vaincra je donnerai de la manne cachée, et je lui donnerai un caillou blanc ; et sur ce caillou est écrit un nom nouveau, que personne ne connaît, si ce n’est celui qui le reçoit » (Apocalypse 2:17).
L’expression « manne cachée » nous renvoie au Tabernacle dans le désert. Dans le Très Saint de ce Tabernacle, représentant le ciel, était l’Arche de l’Alliance (Hébreux 9:4) sur laquelle était placé un bol d’or contenant de la manne. Alors que la manne recueillie quotidiennement par les Israélites se corrompait, celle qui était placée dans ce bol d’or ne se corrompait pas. C’est donc cela qui traduit la pensée de l’incorruptibilité.
Personne ne suppose que, lorsque les vainqueurs vont atteindre le ciel, ils vont manger la manne littérale dans un bol d’or. Cependant, tous les vrais disciples du Maître se réjouissent dans l’espérance de l’immortalité, l’incorruptibilité, que la manne cachée symbolise (1 Corinthiens 15:54).
« Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu » (Apocalypse 3:12). Aucun vainqueur ne sera littéralement transformé en une colonne pour être placé dans un temple réel dans le ciel. C’est un symbole de la position ferme, rassurante et stable dont pourront bénéficier ceux qui prouvent leur fidélité.
Nous sommes actuellement mis à l’épreuve et il est possible que nous échouions. Dans le tableau final, cependant, les épreuves seront terminées, et ceux qui les auront surmontées seront comme des colonnes, édifiées avec sûreté, dans ce temple spirituel qui sera le lieu de rencontre entre Dieu et les hommes.
Ainsi, nous devrions voir la promesse relative au paradis de la même manière (Apocalypse 2:7). Nous connaissons l’histoire du paradis originel, et de l’arbre de vie au milieu de son jardin. Nous savons que nos premiers parents ont été chassés de l’Eden et condamnés à mourir à cause de la désobéissance. Des épées flamboyantes ont été mises en place pour empêcher qu’ils reviennent dans le jardin et qu’ils profitent de l’arbre de vie, et vivent éternellement.
Connaissant ces circonstances, Dieu utilise un langage symbolique pour assurer aux vainqueurs qui suivent fidèlement Jésus dans la mort qu’il n’en sera pas ainsi pour eux. Un accès continu à l’arbre de vie dans le paradis originel aurait signifié la vie éternelle pour nos premiers parents, donc Dieu a utilisé ce fait pour nous assurer que si nous sommes vainqueurs, nous serons récompensés par la vie éternelle.
Cela ne signifie pas que les vainqueurs de l’époque actuelle vivront dans un paradis terrestre, pas plus que les autres promesses signifient qu’ils porteront des couronnes littérales, mangeront la manne dans un bol d’or, ou deviendront des colonnes de marbre dans un temple littéral.
Bien que cette promesse assure les vainqueurs de la vie éternelle - qui en réalité sera l’immortalité - la promesse du dixième verset révèle qu’avec cette vie sera également donné le pouvoir de décision, symbolisé par la couronne. Par l’utilisation de tous les différents symboles dans ces promesses pour les vainqueurs, nous acquérons une compréhension globale du grand « prix de la vocation céleste », que s’efforce d’atteindre chaque disciple du Maître (Philippiens 3:14).
Le paradis, à proprement parler et selon les Ecritures, est la demeure sur la terre, et les bénédictions sur le plan terrestre qui vont être appliquées à la race humaine restaurée, dont un petit échantillon a été préparé pour nos premiers parents à l’Est en Eden.
Alors que, comme nous l’avons vu, le mot signifie un jardin ou un parc, le Jardin d’Eden originel - qui lui-même était glorieux et une disposition merveilleuse pour l’homme - préfigurait aussi toutes les bénédictions que Dieu a conçues pour sa création terrestre, l’homme, y compris la vie éternelle et sa domination sur la terre.
Tout cela sera rétabli lors du « rétablissement de toutes choses » dont a parlé Pierre. Vraiment ce sera le paradis restauré !
Avec ce rétablissement viendra la réponse complète à la prière de notre Seigneur : « Que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel » (Matthieu 6:10).
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