La création – 32ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Jacob bénit ses fils

Chapitre 49

Versets 1, 2 :

« Jacob appela ses fils, et dit : Assemblez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans la suite des temps. Assemblez-vous, écoutez, fils de Jacob ! Écoutez Israël, votre père ! »

Ayant adopté dans sa famille ses petits-fils Ephraïm et Manassé, fils de Joseph, et prononcé sur eux une bénédiction, Jacob fit chercher ses douze fils afin de leur délivrer également une bénédiction avant de mourir. Ce qu’il leur dit fut aussi une forme de prophétie, car il expliqua qu’il voulait leur révéler ce qui leur arriverait dans « la suite des temps ».

C’est la première de quinze références prophétiques sur « la suite des temps », telle que cette même période de temps est appelée. Les autres quatorze prophéties sont : Nombres 24:14 — Deutéronome 4:30, 31:29 — Job 19:25 — Esaïe 2:2 — Jérémie 23:20, 30:24, 48:47, 49:39 — Ezéchiel 38:16 — Daniel 2:28, 10:14 — Osée 3:5 — Michée 4:1.

Une étude de ces passages montrera que la prophétie — et bénédiction — de Jacob, telle qu’exprimée à ses fils, s’étend jusqu’à l’Age Messianique avec une relation avec le premier et le deuxième avènement de Christ.

Certes, il ne faut pas en déduire que ce qu’il dit à chacun de ses fils englobe à chaque fois la même période, car la prophétie évoquant le Messie et ses royaumes ne se trouve que dans celle concernant Juda. Dans le cas de ses autres fils, les promesses qu’il fait évoquent des choses de moindre envergure, telles que leur part de la terre promise.

Versets 3,4 :

« Ruben, toi, mon premier-né, ma force et les prémices de ma vigueur, supérieur en dignité et supérieur en puissance, impétueux comme les eaux, tu n’auras pas la prééminence ! Car tu es monté sur la couche de ton père, tu as souillé ma couche en y montant ».

Ruben fut le premier-né de Jacob, Léa étant sa mère. Globalement les références des Ecritures le concernant le présentent sous un jour favorable. C’est visiblement à lui que Joseph doit d’avoir été maintenu en vie. Le péché qui visiblement lui coûta la perte de l’insigne honneur de devenir le chef de la tribu où naîtrait le Messie est noté en Genèse 35:22.

Jacob fait comprendre que par nature Ruben semble avoir été d’une grande dignité et force de caractère, mais qu’il était « instable comme l’eau », autrement dit émotionnel comme de l’eau qui bout sur un feu, mais qui se refroidit aussi vite quand on la retire de la flamme. En fait, aucune bénédiction n’est attribuée à Ruben et aucune prophétie ne le concerne.

Versets 5 à 7 :

« Siméon et Lévi sont frères ; leurs glaives sont des instruments de violence. Que mon âme n’entre point dans leur conciliabule, que mon esprit ne s’unisse point à leur assemblée ! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes, et, dans leur méchanceté, ils ont coupé les jarrets des taureaux. Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur fureur, car elle est cruelle ! Je les séparerai dans Jacob, et je les disperserai dans Israël. »

Siméon et Lévi furent les second et troisième fils de Jacob et Léa. La mention de leur cruauté est une référence au massacre perpétré à titre de vengeance, raconté en Genèse 34:25.

C’est bien sûr le péché qui les empêcha de recevoir les droits d’aînesse non mérités par Ruben. C’est une piètre bénédiction qui leur incomba : « Je les séparerai dans Jacob, je les disperserai dans Israël ». Cette bénédiction est prophétique par le fait que dans la division du pays qui suivit l’exode, la tribu de Siméon fut limitée à l’intérieur de la portion de terre donnée à la tribu de Juda.

La tribu de Lévi ne reçut aucun héritage dans le pays, quoiqu’elle fut utilisée avec honneur au service du Seigneur, à l’évidence à cause de l’attitude qu’elle eut en temps de crise (voir Exode 32:1-29).

Versets 8 à 12 :

« Juda, tu recevras les hommages de tes frères ; ta main sera sur la nuque de tes ennemis. Les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu reviens du carnage, mon fils ! Il ploie les genoux, il se couche comme un lion, comme une lionne : qui le fera lever ?

Le sceptre ne s’éloignera point de Juda, ni le bâton souverain d’entre ses pieds, jusqu’à ce que vienne le Schilo, et que les peuples lui obéissent. Il attache à la vigne son âne, et au meilleur cep le petit de son ânesse ; il lave dans le vin son vêtement, et dans le sang des raisins son manteau. Il a les yeux rouges de vin, et les dents blanches de lait. »

Juda fut le quatrième fils de Jacob et de Léa, et à cause des péchés des trois autres, il hérita des bénédictions de l’aînesse, qui en l’occurrence, était l’honneur d’être le père de la tribu où naîtrait le « Roi des Rois, le Seigneur des Seigneurs » (1 Timothée 6:15). Le nom de Juda signifie ‘louange’. Sa mère loua le Seigneur quand il naquit, et son père dit que les frères de Juda lui rendraient hommage.

Le fait que cette prophétie était exprimée en Egypte donne une signification supplémentaire à l’expression « lion couché », puisque c’était le symbole du droit à régner des pharaons. La postérité promise à Abraham allait être encore un bien plus grand gouverneur. Isaac et Jacob à leur tour héritèrent de cette promesse et à présent, Juda devait être un « lion », c’est-à-dire celui qui devait hériter de la promesse de Dieu.

Comme Jacob l’expliquait, ce « sceptre » ne devait pas quitter Juda, « ni le bâton souverain d’entre ses pieds ». Cette prophétie particulière est rappelée en Apocalypse 5:5, où Jésus est présenté comme « le lion de la tribu de Juda ». Et Apocalypse 5:11-13 semble indiquer clairement l’accomplissement élargi de la prophétie de Jacob permettant la louange qui viendrait sur Juda, ou la tribu de Juda.

« Jusqu’à ce que vienne le Schilo » (verset 10). Le mot Schilo veut dire ‘pacifique’ et l’un des titres prophétiques de Christ est « le Prince de paix » (Esaïe 9:6).

« Que les peuples lui obéissent » : Paul peut avoir eu cela à l’esprit quand en Ephésiens 1:10, il écrit que « quand les temps seraient accomplis, Dieu réunirait sous un seul chef, Christ, tout ce qui est dans les cieux et tout ce qui est sur la terre ».

Les versets 11 et 12 apparaissent comme étant des descriptions symboliques de la grande prospérité de la tribu de Juda par rapport aux autres tribus quand elles furent installées en terre promise. Quand le pays fut divisé, c’est Juda qui eut la portion de choix.

Verset 13 :

« Zabulon demeurera sur la côte des mers, Il (se tiendra) sur la côte des navires, et ses limites (s’étendront du côté) de Sidon. »

Zabulon était le sixième et dernier fils de Jacob et de Léa. La tribu de Zabulon est très obscure dans les Ecritures. La prophétie de Jacob disant que la tribu sera « sur la côte des mers » et « sur la côte des navires » est à rapprocher d’un passage de Josèphe, l’historien hébreu du 1er siècle, disant que le territoire de la tribu de Zabulon touchait d’un côté le lac de Génésareth et de l’autre le mont Carmel et la Méditerranée.

Versets 14 et 15 :

« Issacar est un âne bien charpenté, qui se couche entre les deux parcs. Il voit que l’endroit où il repose est bon, et que le pays est agréable. Il courbe son épaule sous le fardeau, il est assujetti à la corvée. »

Issacar signifie ‘récompense’. Le territoire alloué à cette tribu était, d’après les historiens, parmi les plus riches de Palestine. C’est cet aspect du territoire d’Issacar qui semble évoqué par la bénédiction de Jacob.

Il semblerait, cependant, que la tribu d’Issacar n’était pas extraordinairement ambitieuse. Confortablement localisée dans un territoire fertile, la prophétie indique que la tribu préfèrerait payer un tribu aux Cananéens plutôt que d’engager un combat pour les en expulser.

Versets 16 à 18 :

« Dan jugera son peuple, comme l’une des tribus d’Israël. Dan sera un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier, mordant les talons du cheval dont le cavalier tombe à la renverse. J’espère en ton salut, ô Éternel ! »

La prophétie disant que Dan jugerait son peuple comme l’une des tribus d’Israël s’est apparemment accomplie pendant le période de Samson (voir Juges 13:25 et 15:20).

La référence de Dan à un serpent mordant les talons du cheval nous rappelle le serpent du jardin d’Eden. Eve fut séduite par ce serpent tandis que la tribu de Dan entraîna les autres tribus à l’idolâtrie en y versant la première.

Ayant évoqué une prophétie sur l’influence de Satan en Eden et de son prolongement sur la tendance à l’idolâtrie du peuple, Jacob exprima son espérance en un salut ultime du mal et de ses résultats, une prophétie qui fut exprimée à l’origine comme trouvant son accomplissement dans la descendance de la femme écrasant la tête du serpent. Tous se réjouiront de ce salut (Esaïe 25:9).

Verset 19 :

« Gad, une troupe s’attroupera contre lui, mais c’est lui qui s’attroupera pour la talonner ! »

Peu d’informations sont données dans les Ecritures concernant Gad. Quand sa mère Zilpa, servante de Léa, le mit au monde, Léa dit : Le bonheur est venu ! Et elle lui donna le nom de Gad (Genèse 30:11).

Son père dit — le concernant — qu’une troupe s’attrouperait contre lui, mais que c’est lui qui vaincrait au final. Ce que nous savons sur la tribu de Gad indique que c’était un peuple guerrier.

Verset 20 :

« Chez Aser, la nourriture sera plantureuse ; il fournira les mets exquis d’un roi ».

La tribu d’Aser n’est pas non plus très citée dans les Ecritures. Lors de la division de la terre promise, cette tribu hérita de la portion maritime de la riche plaine d’Esdraelon, probablement à une distance de 14 à 16 kilomètres de la côte. Ce territoire contenait le sol le plus riche de Palestine, ce qui put faire dire à Jacob « qu’il fournira les mets exquis d’un roi ».

Verset 21 :

« Nephthali est une biche en plein élan ; il prononcera de belles paroles. »

Cette prophétie de Jacob concernant cette tribu est plutôt obscure quant à sa signification. L’expression « il prononcera de belles paroles » peut signifier qu’il les méritera. Si c’est bien le cas, son accomplissement peut se trouver dans le fait que dans le chant de louange de Débora après la défaite de Sisera, elle loue tout spécialement Nephtali et Zabulon pour leur héroïsme dans la bataille (Juges 4:10 ; 5:18).

Versets 22 à 26 :

« Joseph est le rejeton d’un arbre fertile, le rejeton d’un arbre fertile près d’une source ; les branches s’élèvent au-dessus de la muraille. Ils l’ont provoqué, ils ont tiré, les archers étaient ses adversaires. Mais son arc est demeuré égal à lui-même, ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob : il est ainsi devenu le berger, le rocher d’Israël.

Par le Dieu de ton père, qui sera ton secours ; avec le Tout-Puissant, qui te bénira, des bénédictions du haut des cieux, des bénédictions du fond de l’abîme, des bénédictions des mamelles et du sein maternel. Les bénédictions de ton père l’emportent sur les bénédictions de ceux qui m’ont conçu, jusqu’à l’extrémité des collines éternelles ; qu’elles soient sur la tête de Joseph, sur le sommet de la tête du prince de ses frères ! »

En prononçant sa bénédiction sur Joseph, Jacob rappelle d’abord la merveilleuse manière dont Dieu a usé pour son fils favori, à savoir que bien que ses ennemis ont essayé de le tuer, ses mains ont été fortifiées par les mains du Puissant de Jacob.

La caractéristique « il est devenu le berger, le rocher d’Israël » exprime la pensée que c’est du Dieu d’Israël que viennent toutes les bénédictions et qu’en préservant Joseph, l’Eternel a préservé par lui tout Israël, gardant en vie la nation par laquelle le grand berger et rocher de la promesse allait venir.

Ces deux termes sont parmi ceux, nombreux, qui se réfèrent au Messie promis. Il est sûr que la providence de Dieu sur Joseph — lui permettant de devenir le sauveur d’Israël — constitue une merveilleuse manifestation de la possibilité qu’a Dieu d’accomplir ses promesses concernant la descendance par laquelle toutes les familles de la terre seront bénies !

Les bénédictions de Dieu concernant la tribu de Joseph, futures par rapport aux jours de Jacob, furent manifestées par leur nombre allant en augmentant — bénédictions des mamelles et du sein maternel. Voyons en outre la bénédiction de Moïse sur la tribu de Joseph (Deutéronome 33:13-17).

Verset 27 :

« Benjamin est un loup qui déchire ; le matin, il dévore la proie, et le soir, il partage le butin. »

Conformément à la prophétie, une des caractéristiques principales de la tribu de Benjamin est d’être d’une cruauté hors du commun. Il y a plusieurs références aux Benjamites exprimant ceci, comme en Juges 3:15-30.

Le roi Saül était un Benjamite et l’on voit ses caractéristiques telles que révélées en 1 Samuel 11:6-11. Saul de Tarse était Benjamite et avant que l’esprit de Dieu ne transforme son cœur, il était un cruel persécuteur de l’église.

Verset 28 :

« Ce sont là tous ceux qui forment les douze tribus d’Israël ; et c’est là ce que leur dit leur père, en les bénissant. Il les bénit, chacun d’une bénédiction particulière. »

La bénédiction parentale de Jacob fut dispensée sur ses douze fils en contraste avec la bénédiction d’Isaac, qui fut limitée au premier-né, ou plus exactement à Jacob qui acheta le droit de recevoir les bénédictions de premier-né. En fait, la bénédiction royale dispensée par Jacob était limitée à Juda, bien que les autres tribus ne furent pas ignorées, Jacob ayant quelque chose à dire à chacun d’entre eux, bien que dans certains cas les bénédictions étaient limitées.

Ce contraste, croyons-nous, aide à établir la différence dans les méthodes de Dieu à traiter avec son peuple durant l’Age patriarcal et l’Age judaïque. Durant le premier, il traitait uniquement avec des individus, des patriarches, tour à tour.

Mais en commençant avec la mort de Jacob, Dieu traita avec toutes les tribus comme une nation. C’est à elles en tant que nation que les promesses furent faites. C’est à elles en tant que nation qu’il donna la loi. Quand elles péchèrent, elles furent punies comme nation ; et quand elles continuèrent à le rejeter, leur iniquité atteignant son comble, elles furent rejetées comme nation. Ce fut une des caractéristiques principales de l’Age judaïque.

Versets 29 à 33 :

« Puis il leur donna cet ordre : Je vais rejoindre mes ancêtres décédés ; ensevelissez-moi avec mes pères, dans la caverne qui est au champ d’Ephron, le Hittite, dans la grotte du champ de Makpéla, près de Mamré, au pays de Canaan. C’est le champ qu’Abraham a acheté à Ephron, le Hittite, comme propriété funéraire. Là, on a enseveli Abraham et sa femme Sara ; là, on a enseveli Isaac et sa femme Rébecca ; et là, j’ai enseveli Léa. Le champ, et la grotte qui s’y trouve, ont été achetés aux Hittites.

Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il se remit au lit, il rendit l’esprit et fut réuni à ses ancêtres décédés. »

Jacob avait une foi forte dans les promesses que Dieu avait faites à son grand-père Abraham, tellement forte qu’il savait que son peuple ne resterait pas en Egypte, mais serait délivré et ramené en Canaan. C’est sur la base de cette foi forte qu’il désira y être ramené pour y être aussi enterré.

Il donna des instructions spécifiques à ses fils concernant le lieu de son tombeau, disant qu’il souhaitait reposer avec Abraham et Sara, Isaac et Rebecca, et Léa, une de ses propres femmes.

Ayant prononcé ses bénédictions sur ses fils et leur ayant donné des instructions concernant son tombeau, Jacob expira et fut réuni à ses ancêtres décédés. Plus tard, ses fils le ramenèrent dans le champ de Makpela, mais ceci intervint après qu’il fut réuni à ses ancêtres, une expression qui décrit plutôt qu’il rejoignit ses ancêtres en état de mort, où … « les méchants cessent leur agitation, et se reposent ceux qui sont fatigués et sans force » (Job 3:17-19).

Le mot esprit (« rendit l’esprit ») est une traduction du mot hébreu qui signifie ‘souffle’. Aucun fantôme ne s’échappa de Jacob à sa mort. Il rendit simplement son souffle, ou s’arrêta de respirer.

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible