La création – 28ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Joseph met ses frères à l’épreuve

Chapitre 44

Versets 1 à 14 :

« Joseph donna cet ordre à l’intendant de sa maison : Remplis de vivres les sacs de ces gens, autant qu’ils en pourront porter, et mets l’argent de chacun à l’entrée de son sac.

Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d’argent, à l’entrée du sac du plus jeune, avec l’argent de son blé. L’intendant fit ce que Joseph lui avait ordonné.

Le matin, dès qu’il fit jour, on renvoya ces gens avec leurs ânes. Ils étaient sortis de la ville, et ils n’en étaient guère éloignés, lorsque Joseph dit à son intendant : Lève-toi, poursuis ces gens ; et, quand tu les auras atteints, tu leur diras : Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien ? »

Joseph continuait à recréer pour ses frères des circonstances prévues pour leur rappeler leur grand péché quand ils l’avaient vendu en Egypte. Mais en même temps, c’était pour constater à travers leur attitude si leur condition de cœur et leur appréciation de la vie avaient changé avec le temps.

Il voulait être sûr qu’ils avaient changé avant qu’il se fasse connaître à eux, pas pour son propre intérêt, mais pour le leur. Il réalisait qu’une fois qu’ils sauraient qui il était, sa position importante en Egypte aurait pu les tenter de s’excuser dans leur intérêt propre, même s’ils avaient conservé une aigreur dans leur cœur.

Le mot hébreu traduit ici par ‘coupe’ décrit une large coupe de cuivre dont le vin était tiré pour être partagé dans des plus petites où buvaient les convives. C’était aussi une coupe servant à deviner, utilisée comme aujourd’hui les boules de cristal. C’était apparemment une pratique commune en Egypte.

Joseph avait peut-être dit à son serviteur de parler de cette coupe comme de celle où il devinait, pour donner l’impression qu’il était un Egyptien de génie dont l’identité resterait secrète jusqu’à ce qu’il décide que le temps serait venu de la révéler.

Si les frères de Joseph avaient effectivement volé sa coupe après avoir été traités si royalement, cette faute les aurait à coup sûr fait condamner, ayant rendu le mal pour le bien. C’était une charge sérieuse à leur encontre et nous ne pouvons pas imaginer Joseph accusant ainsi ses frères, excepté en sachant que la situation se clarifierait d’elle-même plus tard.

Versets 5 à 13 :

« N’avez-vous pas la coupe dans laquelle boit mon seigneur, et dont il se sert pour deviner ? Vous avez mal fait d’agir ainsi. L’intendant les atteignit, et leur dit ces mêmes paroles. Ils lui répondirent : Pourquoi mon seigneur parle-t-il de la sorte ? Dieu préserve tes serviteurs d’avoir commis une telle action !

Voici, nous t’avons rapporté du pays de Canaan l’argent que nous avons trouvé à l’entrée de nos sacs ; comment aurions-nous dérobé de l’argent ou de l’or dans la maison de ton seigneur ?

Que celui de tes serviteurs sur qui se trouvera la coupe meure, et que nous soyons nous-mêmes esclaves de mon seigneur !

Il dit : Qu’il en soit donc selon vos paroles ! Celui sur qui se trouvera la coupe sera mon esclave ; et vous, vous serez innocents. Aussitôt, chacun descendit son sac à terre, et chacun ouvrit son sac.

L’intendant les fouilla, commençant par le plus âgé et finissant par le plus jeune ; et la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Ils déchirèrent leurs vêtements, chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville ».

Quand le serviteur de Joseph accusa ces hommes de vol, indiquant que l’un d’entre eux avait pris la coupe dans laquelle Joseph devinait, ils réfutèrent vigoureusement l’accusation et pour prouver qu’elle était sans fondement, ils attirèrent l’attention sur le fait que l’argent qui avait été mis dans leurs sacs lors de leur précédente visite avait été rendu. Il leur semblait que cela prouverait qu’ils n’étaient pas des voleurs.

Ils étaient assez confiants de leur position sur ce point et ouvrirent volontairement leurs sacs à la fouille, disant que le propriétaire du sac où la coupe serait trouvée pourrait être mis à mort. Conformément au code d’Hammourabi, faisant office de loi en Egypte en ce temps-là, et bien connu en Canaan, la mort était la punition pour le vol. En d’autres termes, ils acceptaient que la loi fasse son office, puisqu’ils étaient sûrs que la coupe ne serait pas trouvée dans leurs sacs.

L’expression du verset 7 : « Dieu préserve tes serviteurs d’avoir commis une telle action ! » n’est pas une traduction correcte, le mot ‘Dieu’ n’étant pas dans le texte hébreu. La traduction devrait être : « Loin de tes serviteurs la pensée…etc ».

Grande fut leur surprise quand la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Ils « déchirèrent leurs vêtements », symbole de désarroi. Mais ils ne cherchèrent pas à s’échapper. Ils rechargèrent leurs sacs sur leurs ânes et retournèrent à la ville avec Joseph.

Versets 14 à 34 :

« Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph, où il était encore, et ils se prosternèrent en terre devant lui. Joseph leur dit : Quelle action avez-vous faite ? Ne savez-vous pas qu’un homme comme moi a le pouvoir de deviner ? Juda répondit : Que dirons-nous à mon seigneur ? Comment parlerons-nous ? Comment nous justifierons-nous ? Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs. Nous voici esclaves de mon seigneur, nous, et celui sur qui s’est trouvée la coupe.

Et Joseph dit : Dieu me garde de faire cela ! L’homme sur qui la coupe a été trouvée sera mon esclave ; mais vous, remontez en paix vers votre père. Alors Juda s’approcha de Joseph, et dit : De grâce, mon seigneur, que ton serviteur puisse faire entendre une parole à mon seigneur, et que sa colère ne s’enflamme point contre ton serviteur ! Car tu es comme Pharaon.

Mon seigneur a interrogé ses serviteurs, en disant : Avez-vous un père, ou un frère ? Nous avons répondu : Nous avons un vieux père, et un jeune frère, enfant de sa vieillesse ; cet enfant avait un frère qui est mort, et qui était de la même mère ; il reste seul, et son père l’aime.

Tu as dit à tes serviteurs : Faites-le descendre vers moi, et que je le voie de mes propres yeux. Nous avons répondu à mon seigneur : L’enfant ne peut pas quitter son père ; s’il le quitte, son père mourra. Tu as dit à tes serviteurs : Si votre jeune frère ne descend pas avec vous, vous ne reverrez pas ma face. Lorsque nous sommes remontés auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté les paroles de mon seigneur.

Notre père a dit : Retournez, achetez-nous un peu de vivres. Nous avons répondu : Nous ne pouvons pas descendre ; mais, si notre jeune frère est avec nous, nous descendrons, car nous ne pouvons pas voir la face de cet homme, à moins que notre jeune frère ne soit avec nous.

Ton serviteur, notre père, nous a dit : Vous savez que ma femme m’a enfanté deux fils. L’un étant sorti de chez moi, je pense qu’il a été sans doute déchiré, car je ne l’ai pas revu jusqu’à présent. Si vous me prenez encore celui-ci, et qu’il lui arrive un malheur, vous ferez descendre mes cheveux blancs avec douleur dans le séjour des morts. Maintenant, si je retourne auprès de ton serviteur, mon père, sans avoir avec nous l’enfant à l’âme duquel son âme est attachée, il mourra, en voyant que l’enfant n’y est pas ; et tes serviteurs feront descendre avec douleur dans le séjour des morts les cheveux blancs de ton serviteur, notre père.

Car ton serviteur a répondu pour l’enfant, en disant à mon père : Si je ne le ramène pas auprès de toi, je serai pour toujours coupable envers mon père. Permets donc, je te prie, à ton serviteur de rester à la place de l’enfant, comme esclave de mon seigneur ; et que l’enfant remonte avec ses frères. Comment pourrai-je remonter vers mon père, si l’enfant n’est pas avec moi ? Ah ! Que je ne voie point l’affliction de mon père ! »

Les frères de Joseph durent être très peinés de reparaître devant lui en de pareilles circonstances. Joseph, se présentant encore toujours comme un Egyptien ayant de plus la capacité de ‘deviner’ par un don magique ce qu’ils avaient fait, leur demanda s’ils ne réalisaient pas la futilité d’un pareil vol.

L’aveu de Juda « Dieu a trouvé l’iniquité de tes serviteurs » était une confession de culpabilité évoquant leur péché d’avoir vendu Joseph en Egypte, car ils savaient qu’ils n’étaient pas réellement coupables du vol dont ils étaient accusés, quoiqu’ils fussent incapables d’expliquer comment la coupe de Joseph se trouvait dans le sac de Benjamin. Même s’ils avaient pu suspecter qu’elle avait été mise là de la même manière que leur argent lors de leur première visite en Egypte pour acheter de la nourriture, ils savaient qu’il était inutile d’en parler en pareille circonstance.

Joseph savait aussi que ses frères n’étaient pas coupables de vol et sans aucun doute il comprenait l’aveu de culpabilité de Juda concernant leur crime envers lui, et constatait avec plaisir qu’ils étaient en train d’expérimenter un notable changement de cœur. Il continuait de garder l’avantage de les diriger, car il connaissait tous les tenants et aboutissants de cette affaire, et pas eux. Simulant la générosité, il leur dit : « Loin de moi la pensée de faire cela ! (Le mot Dieu ne figure pas non plus dans le texte à cet endroit) L’homme sur qui la coupe a été trouvée sera mon esclave ; mais vous, remontez en paix vers votre père ».

Il savait que c’était précisément ce que ses frères ne voulaient pas, car cela supposait qu’ils auraient dû retourner chez leur père sans Benjamin, ce qui, d’après Juda, aurait causé la mort de leur père. Cela aurait « fait descendre avec douleur ses cheveux blancs dans le séjour des morts », autrement dit au shéol, la condition de mort, ou l’enfer de la Bible.

Juda se fit l’interprète des autres et évoqua d’autres détails concernant leur difficulté à obtenir de leur père son consentement à amener Benjamin avec eux. Puis il offrit de prendre la place de Benjamin comme esclave en Egypte, afin que son jeune frère puisse retourner avec les autres vers leur père. Juda avait déjà fait la promesse solennelle à leur père qu’il serait responsable du retour en sécurité de Benjamin; de ce fait son offre à Joseph indique qu’il était pleinement sincère dans sa démarche.

Tout au long du récit de Joseph et de ses frères, Juda apparaît comme celui qui reconnaît, plus que les autres, leur mauvaise action passée. C’est Juda qui leur suggéra de vendre Joseph comme esclave plutôt que de le tuer. A présent il se révélait être le plus concerné par la sécurité de Benjamin. Il aimait son vieux père et ne pouvait pas supporter de le voir souffrir plus longtemps, aussi il était prêt à renoncer à sa propre liberté pour le protéger.

&

(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible