La création – 27ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Benjamin va en Egypte

Chapitre 43

Versets 1 à 14 :

« La famine s’appesantissait dans le pays. Quand ils eurent fini de manger le blé qu’ils avaient apporté d’Égypte, Jacob dit à ses fils : Retournez, achetez–nous un peu de vivres. Juda lui répondit : Cet homme nous a solennellement avertis : Vous ne reverrez pas mon visage, à moins que votre frère ne soit avec vous. Si donc tu veux envoyer notre frère avec nous, nous descendrons et nous t’achèterons des vivres. Mais si tu ne veux point l’envoyer, nous ne descendrons pas, car cet homme nous a dit : Vous ne reverrez pas mon visage, à moins que votre frère ne soit avec vous.

Israël dit alors : Pourquoi avez–vous mal agi à mon égard, en déclarant à cet homme que vous aviez encore un frère ?

Ils répondirent : Cet homme nous a interrogés avec insistance sur nous et sur notre parenté, en disant : Votre père vit–il encore ? Avez–vous un frère ? Et nous avons répondu à ces questions. Pouvions–nous savoir qu’il dirait : Faites descendre votre frère ?

Juda dit à son père Israël : Laisse partir le garçon avec moi. Nous nous lèverons, nous partirons et ainsi nous pourrons survivre et ne pas mourir, toi, nos enfants et nous. C’est moi qui me porte garant de lui ; tu le réclameras de ma main. Si je ne le ramène pas auprès de toi et si je ne le replace pas en ta présence, je serai pour toujours coupable envers toi. D’ailleurs, si nous n’avions pas tardé, nous aurions eu maintenant deux fois le temps d’être de retour.

Leur père Israël leur dit : Puisqu’il en est ainsi, faites donc ceci. Prenez dans vos bagages des spécialités du pays, pour en porter un présent à cet homme, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, du ladanum, des pistaches et des amandes. Prenez avec vous une double somme d’argent et remportez l’argent qu’on avait remis à l’ouverture de vos besaces, peut–être par inadvertance.

Prenez votre frère et levez–vous pour retourner vers cet homme. Que le Dieu Tout–Puissant fasse que cet homme ait compassion de vous, et qu’il laisse revenir avec vous votre frère et Benjamin ! Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j’en sois privé ! »

Le temps jouait contre la décision de Jacob de ne pas laisser Benjamin retourner en Egypte, car la famine continuait. Le blé qui avait été ramené d’Egypte par ses fils avait été rapidement consommé et il fallait faire quelque chose, aussi il leur demanda de refaire un autre voyage dans le pays des pharaons. Juda répondit et il rappela à son père que rien ne pouvait être fait à moins de prendre Benjamin avec eux. « Si tu ne veux point l’envoyer, nous ne descendrons pas », dit-il à son père.

Jacob était comme la plupart d’entre nous face à une décision difficile, il était enclin à blâmer les autres. Il demanda à ses fils pourquoi ils avaient agi aussi mal à son égard, en révélant à l’administrateur de l’Egypte qu’ils avaient encore un jeune frère à la maison qui était resté avec leur père.

Mais Joseph avait mis ses frères dans une position difficile en les accusant d’être des espions et ils avaient été prêts à dire toute la vérité pour se justifier. Ils ne pouvaient être blâmés pour avoir dit la vérité concernant leur famille. Comme ils l’expliquèrent à leur père, ils n’étaient pas conscients de ce que serait le résultat. Sans aucun doute Jacob le comprit et après que Juda s’offrit lui-même comme garantie pour le retour sain et sauf de Benjamin, il s’attendait à l’inévitable.

Conformément à la coutume de l’époque, il rappela qu’un présent devait être pris pour ‘l’homme’ avec lequel ils avaient eu affaire en Egypte, un peu de baume et un peu de miel, des aromates, du ladanum, des pistaches et des amandes. C’était de toute évidence des fruits qui avaient été stockés avant la famine et seraient des denrées rares en Egypte.

Son instruction de prendre le double d’argent, autrement dit l’argent qui leur avait été rendu lors du premier voyage et un complément suffisant pour effectuer le second achat, est une autre évidence de l’attention de Jacob. Il expliqua, concernant la restitution de l’argent qu’il s’agissait peut-être d’une inadvertance. Aussi devaient-ils se préparer autant que possible à toute éventualité qui pourrait arriver.

Après avoir usé de son meilleur jugement dans son instruction à ses fils, Jacob reprit sa force de caractère, disant : « Que le Dieu Tout–Puissant fasse que cet homme ait compassion de vous, et qu’il laisse revenir avec vous votre frère et Benjamin ».

Ayant recommandé toute l’expédition au soin du Seigneur, Jacob se résigna à ce que la volonté divine serait. « Et moi, si je dois être privé de mes enfants, que j’en sois privé ! », dit-il. Ceci ne doit pas être considéré comme une attitude fataliste, mais comme nous l’avons suggéré, une humble résignation à accepter la volonté du Seigneur. Il réalisait très peu que le Seigneur avait en réserve une bénédiction merveilleuse pour lui et pour toute sa famille.

Versets 15 à 25 :

« Ces hommes prirent le présent ; ils prirent avec eux une double somme d’argent, ainsi que Benjamin ; ils se levèrent, descendirent en Égypte et se présentèrent devant Joseph. Quand Joseph vit avec eux Benjamin, il dit à son intendant : Fais entrer ces hommes dans la maison, tue et apprête ; car ces hommes mangeront avec moi à midi. L’homme fit ce que Joseph avait dit et conduisit ces hommes dans la maison de Joseph.

Ils eurent de la crainte lorsqu’ils furent conduits à la maison de Joseph et ils dirent : C’est à cause de l’argent remis la première fois dans nos besaces qu’on nous emmène ; c’est pour se jeter sur nous, se précipiter sur nous et pour nous prendre comme esclaves avec nos ânes. Ils s’approchèrent de l’intendant de la maison de Joseph et lui adressèrent la parole à l’entrée de la maison.

Ils dirent : Pardon ! Mon seigneur, nous sommes déjà descendus une première fois pour acheter des vivres. Puis, quand nous sommes arrivés au caravansérail, nous avons ouvert nos besaces et retrouvé chacun son argent à l’ouverture de sa besace, exactement le poids de notre argent. Nous le rapportons avec nous. Nous avons aussi apporté avec nous d’autre argent, pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui avait remis notre argent dans nos besaces.

Il répondit : Soyez en paix et sans crainte ! C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos besaces. Votre argent m’est parvenu. Et il fit sortir Siméon vers eux. Cet homme les fit entrer dans la maison de Joseph ; il leur donna de l’eau, et ils se lavèrent les pieds ; il donna aussi du fourrage à leurs ânes. Ils préparèrent leur présent, en attendant que Joseph vienne à midi ; car ils avaient entendu dire qu’ils prendraient là leur repas. »

Les fils de Jacob suivirent ses instructions et quand ils arrivèrent en Egypte, ils « se tinrent devant Joseph ». Quand Joseph vit Benjamin avec eux, il donna des instructions à son intendant de les garder dans sa maison et de leur préparer à dîner, expliquant qu’il reviendrait à la maison pour dîner avec eux.

Ils eurent peur à nouveau et se posèrent des questions. Ils avaient accepté la condition d’amener Benjamin avec eux, et à présent la seule chose dont ils pouvaient s’inquiéter était l’argent qu’ils avaient trouvé dans leurs sacs lors de leur visite précédente. Voulant être sûrs que cela ne pourrait pas leur être reproché, ils prirent l’initiative d’expliquer la situation à l’intendant, espérant grâce à cela être entendus d’une manière plus favorable sur cette affaire.

Ils durent se sentir grandement soulagés quand l’intendant leur dit : « Soyez en paix et sans crainte ! C’est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui vous a donné un trésor dans vos besaces. Votre argent m’est parvenu ». Puis il fit sortir Siméon vers eux. A présent ils savaient qu’ils ne seraient plus accusés d’avoir volé l’argent, qu’il avait été mis dans leurs sacs sous l’ordre de Joseph. Mais ils n’avaient toujours pas de réponse à la question : pourquoi avait-il fait cela ?

La référence de l’intendant à leur Dieu et au Dieu de leur père indique que Joseph avait dû « rendre témoignage » à ses serviteurs et que celui-ci, au moins, avait fini par obtenir une mesure de foi dans le Dieu de Jacob.

Après avoir mis l’argent dans les sacs à l’initiative de Joseph, il leur expliqua que « leur Dieu » leur avait donné ce trésor. Cela indiquerait que Joseph aurait fait savoir que le Dieu de Jacob était aussi son Dieu, et que son action en cela était à mettre sur le fait qu’ils adoraient le même Dieu. Il avait pu préciser ce point sans dire à ses serviteurs que Jacob était son père.

Ce n’était pas une question simple à cette époque d’héberger un groupe de voyageurs, et si des invités étaient accueillis, l’on devait veiller à leur bien–être. Le verset 24 nous rappelle comment Abraham prit soin des trois anges qui lui apparurent alors qu’il était assis à l’entrée de sa tente dans les plaines de Mamré (voir Genèse 18:4).

Nous trouvons un récit similaire en Genèse 19:2 et 24:32. Fournir de l’eau pour se laver les pieds et nourrir les bêtes de somme était considéré comme essentiel pour l’accueil correct des invités.

Joseph était un homme très pris. Après avoir accordé à ses frères une brève audience au matin, il continua à vaquer à ses occupations d’administrateur de surintendant de la nourriture, s’étant arrangé pour les rencontrer à nouveau pour le repas. Cela leur donnait un peu de temps.

Ayant reçu l’assurance par l’intendant que l’incident lié à l’argent ne leur serait pas imputé, ils déballèrent alors leur présent pour le donner à Joseph quand il rentrerait. Ils ne ménagèrent aucun effort pour faire une impression favorable à celui qui tenait littéralement leur vie entre ses mains.

Versets 26 à 34 :

« Quand Joseph fut arrivé à la maison, ils lui offrirent le présent qu’ils avaient apporté, et ils se prosternèrent en terre devant lui. Il leur demanda comment ils se portaient ; et il dit : Votre vieux père, dont vous avez parlé, est–il en bonne santé ? Vit–il encore ?

Ils répondirent : Ton serviteur, notre père, est en bonne santé ; il vit encore. Et ils s’inclinèrent et se prosternèrent. Joseph leva les yeux ; et, jetant un regard sur Benjamin, son frère, fils de sa mère, il dit : Est–ce là votre jeune frère, dont vous m’avez parlé ? Et il ajouta : Dieu te fasse miséricorde, mon fils !

Ses entrailles étaient émues pour son frère, et il avait besoin de pleurer ; il entra précipitamment dans une chambre, et il y pleura. Après s’être lavé le visage, il en sortit ; et, faisant des efforts pour se contenir, il dit : Servez à manger.

On servit Joseph à part, et ses frères à part ; les Egyptiens qui mangeaient avec lui furent aussi servis à part, car les Egyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux, parce que c’est à leurs yeux une abomination. Les frères de Joseph s’assirent en sa présence, le premier–né selon son droit d’aînesse, et le plus jeune selon son âge ; et ils se regardaient les uns les autres avec étonnement.

Joseph leur fit porter des mets qui étaient devant lui, et Benjamin en eut cinq fois plus que les autres. Ils burent, et s’égayèrent avec lui. »

Quand Joseph revint à la maison, ils lui donnèrent le présent et se prosternèrent la face contre terre devant lui. Ils étaient loin de réaliser qu’en faisant cela ils réalisaient les songes de Joseph qui avaient excité leur jalousie et leur détermination de se débarrasser du « faiseur de songes » avant qu’un jour ses songes en se réalisent.

Sans aucun doute Joseph se souvint de ses songes, mais la manière dont ils se réalisaient ne suscita aucun autre sentiment en lui que de la sympathie et de l’amour pour ses frères; il avait à présent une opportunité de servir ses frères et comme Jésus, dont il était une image, il pensa que le plus grand parmi ses frères devait être le serviteur de tous.

Il s’enquit de la santé de son père, et quand il vit Benjamin, il dit : « Dieu te fasse miséricorde, mon fils ! ». Il fut soudain saisi d’émotion et ne voulant pas encore révéler son identité, il s’excusa et sortit pour verser des larmes de joie parce qu’il était à nouveau réuni avec sa famille.

L’attitude de Joseph, cependant, devenait de plus en plus étrange pour ses frères; pourquoi les traitait-il si royalement ? Quand Joseph organisa leur place à table, il le fit en fonction de leurs âges. Comment connaissait-il leurs âges? Quant à la nourriture, Benjamin fut exceptionnellement favorisé. Pourquoi ?

Sans aucun doute ils « se regardaient avec étonnement ». Cependant, l’étrangeté de cette situation ne leur fit pas oublier de se montrer amicaux avec leur hôte. Comme ils ne savaient pas ce qui se cachait derrière ce traitement de faveur, ils se laissèrent gagner par l’esprit de la situation, suivant d’ailleurs l’exemple de Joseph et « s’égayèrent avec lui ».

Dans ces conditions, les frères de Joseph pensèrent sans doute que cette fois ils recevraient de la nourriture et retourneraient en Canaan sans être placés dans une situation embarrassante.

Mais Dieu avait encore des leçons à leur apprendre, comme nous le verrons dans l’étude suivante.

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible