Vie chrétienne et doctrine |
La création – 24ème partie
LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE
Joseph honoré et emprisonné
Chapitre 39
Versets 1 à 6 :
« On fit descendre Joseph en Egypte ; et Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes, Egyptien, l’acheta des Ismaélites qui l’y avaient fait descendre. L’Eternel fut avec lui, et la prospérité l’accompagna ; il habitait dans la maison de son maître, l’Egyptien.
Son maître vit que l’Eternel était avec lui, et que l’Eternel faisait prospérer entre ses mains tout ce qu’il entreprenait. Joseph trouva grâce aux yeux de son maître, qui l’employa à son service, l’établit sur sa maison, et lui confia tout ce qu’il possédait. Dès que Potiphar l’eut établi sur sa maison et sur tout ce qu’il possédait, l’Eternel bénit la maison de l’Egyptien, à cause de Joseph ; et la bénédiction de l’Eternel fut sur tout ce qui lui appartenait, soit à la maison, soit aux champs.
Il abandonna aux mains de Joseph tout ce qui lui appartenait, et il n’avait avec lui d’autre soin que celui de prendre sa nourriture. Or, Joseph était beau de taille et beau de figure. »
« L’Eternel fut avec Joseph ». Ceci explique comment il est possible que quelqu’un soit amené comme esclave dans un pays pour en devenir finalement le maître, adjoint direct du puissant pharaon. Ce n’est pas uniquement pour Joseph seul que l’Eternel le bénit, mais aussi et principalement à cause de sa famille, le noyau de la nation des Hébreux, la descendance naturelle d’Abraham, le peuple choisi de Dieu.
En arrivant en Egypte, Joseph fut vendu comme esclave à Potiphar, chef des gardes. Cet officier de Pharaon était évidemment un homme riche et avait de nombreux serviteurs, sans doute tous des esclaves. Par trois fois dans ce bref récit, il est souligné que Potiphar était un Egyptien. Pourquoi, puisque tout se passe en Egypte ?
Dans les dernières années, des découvertes faites en Egypte indiquent qu’à l’époque de Potiphar, l’Egypte était passée sous la coupe d’une nouvelle dynastie qui, apparemment, avait chassé de nombreux officiers de l’ancienne Egypte. C’est pourquoi l’accent est mis sur le fait que la classe en question était celle qui avait gagné l’estime des nouveaux dirigeants et avait été autorisée à conserver son poste. L’authenticité de la Bible s’en trouve ainsi vérifiée.
Joseph trouva grâce aux yeux de Potiphar, l’Éternel le bénit et bénit la maison de Potiphar à cause de lui. L’humilité de Joseph à attribuer tout le crédit de ses succès à l’Éternel est l’une des principales raisons qui ont fait que le Seigneur a pu l’utiliser si merveilleusement dans le déroulement de ses plans. Il possédait aussi sans aucun doute la capacité de gestionnaire et d’organisateur, capacité qui a été rapidement reconnue par Potiphar.
Mais quel que soit son talent, Dieu n’aurait pas pu se servir de lui s’il lui avait manqué la vertu de l’humilité. Cet honneur qui combla Joseph ne lui monta pas à la tête et ne lui fit pas oublier l’Éternel. Cela se produit parfois pour ceux qui sont tout à coup à l’honneur, ayant des responsabilités importantes au service de l’Éternel.
Tandis que les jeunes seraient plus soumis à la tentation de la fierté que leurs aînés, ceux qui sont longtemps au service de Dieu sont amenés à trébucher quand ils ont occupé plusieurs postes de premier plan dans la vigne du Seigneur. Tous ceux qui servent le Seigneur peuvent observer avec profit l’exemple de Joseph.
« Joseph était beau de taille et beau de figure ». On peut comprendre diversement cette appréciation. Elle implique que Joseph était poli et aimable, sympathique et juste. Nous pensons qu’il était le genre de personne qui s’entendait bien avec tout le monde, qu’il ne suscitait pas d’animosité entre les personnes avec lesquelles il était en relation, mais qu’il créa de bonnes relations avec chacun. Il était également digne de confiance.
Ces qualités faisaient de lui le genre de personne que Potiphar pourrait utiliser en tant que superviseur sur ses gens, mais Joseph attribuait ces qualités à l’Éternel. Il était aussi, selon le récit, bel homme.
Versets 7 à 20 :
« Après ces choses, il arriva que la femme de son maître porta les yeux sur Joseph, et dit : Couche avec moi ! Il refusa, et dit à la femme de son maître : Voici, mon maître ne prend avec moi connaissance de rien dans la maison, et il a remis entre mes mains tout ce qui lui appartient. Il n’est pas plus grand que moi dans cette maison, et il ne m’a rien interdit, excepté toi, parce que tu es sa femme. Comment ferais–je un aussi grand mal et pécherais–je contre Dieu ? Quoiqu’elle parlât tous les jours à Joseph, il refusa de coucher auprès d’elle, d’être avec elle.
Un jour qu’il était entré dans la maison pour faire son ouvrage, et qu’il n’y avait là aucun des gens de la maison, elle le saisit par son vêtement, en disant : Couche avec moi ! Il lui laissa son vêtement dans la main, et s’enfuit au dehors. Lorsqu’elle vit qu’il lui avait laissé son vêtement dans la main, et qu’il s’était enfui dehors, elle appela les gens de sa maison, et leur dit : Voyez, il nous a amené un Hébreu pour se jouer de nous. Cet homme est venu vers moi pour coucher avec moi ; mais j’ai crié à haute voix. Et quand il a entendu que j’élevais la voix et que je criais, il a laissé son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.
Et elle posa le vêtement de Joseph à côté d’elle, jusqu’à ce que son maître rentrât à la maison. Alors elle lui parla ainsi : L’esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour se jouer de moi. Et comme j’ai élevé la voix et que j’ai crié, il a laissé son vêtement à côté de moi et s’est enfui dehors.
Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait : Voilà ce que m’a fait ton esclave ! Le maître de Joseph fut enflammé de colère. Il prit Joseph, et le mit dans la prison, dans le lieu où les prisonniers du roi étaient enfermés : il fut là, en prison. »
Le fait de « trouver grâce aux yeux de son maître » conduisit Joseph à une grande épreuve, par la faute du désir et de la colère de la femme de Potiphar. Mais dans cette épreuve, la bonté de Joseph et sa chasteté triomphèrent. Dans cette expérience, comme dans toute sa vie, il ne fait aucun doute que Joseph demandait à Dieu de le diriger et de le raffermir, ce que Dieu fit.
Dieu permet le mal, mais toujours avec un sage dessein. Il permit que Joseph soit calomnié par la femme de Potiphar et qu’il fut mis en prison. Ici aussi l’humilité de Joseph devant l’Eternel est manifestée. Il ne se plaignit pas et n’accusa pas l’Eternel d’être injuste.
Il est facile de louer l’Eternel quand tout va bien pour nous, mais nous nous demandons si souvent pourquoi il permet telle épreuve ou telle calamité. Nous devrions apprendre à réaliser, comme le fit Joseph, que toutes nos voies sont dirigées par le Seigneur et qu’il voit le but ultime qu’il accomplit en nous. Par conséquent il sait ce qu’il peut permettre dans nos expériences quotidiennes, même si nous ne pouvons pas comprendre ce qui découlera de nos épreuves.
Versets 21 à 23 :
« L’Eternel fut avec Joseph, et il étendit sur lui sa bonté. Il le mit en faveur aux yeux du chef de la prison. Et le chef de la prison plaça sous sa surveillance tous les prisonniers qui étaient dans la prison ; et rien ne s’y faisait que par lui. Le chef de la prison ne prenait aucune connaissance de ce que Joseph avait en main, parce que l’Eternel était avec lui. Et l’Eternel donnait de la réussite à ce qu’il faisait. »
Joseph était injustement en prison, mais l’Eternel était avec lui. L’Eternel est avec son peuple pour son bien, lui donne des forces pour endurer chaque épreuve que sa sagesse permet d’advenir, en les délivrant de l’épreuve quand il estime que les leçons nécessaires ont porté leur fruit.
Dieu ne traite pas tout son peuple de la même manière. Il était avec Jésus et le bénit durant son épreuve et la crucifixion, bien qu’il permette qu’il meure de la mort cruelle de la croix, parce que le dessein divin était que Jésus soit le Rédempteur du monde.
Dieu aurait pu éviter à Joseph d’être emprisonné. Il aurait même pu intervenir pour qu’il ne soit pas vendu en Egypte, mais il ne le fit pas. Dieu bénit Joseph dans ces expériences parce qu’il travaillait à un dessein de plus grande envergure le concernant.
Le verset 21 dit que Dieu fut avec Joseph, et que de ce fait il fut en faveur aux yeux du chef de la prison. Sans le bénéfice de cette faveur, la vie d’un prisonnier n’était pas facile. On peut supposer que si Joseph fut établi comme chef des prisonniers, ses compagnons de cellule étaient traités mieux qu’avant à cause de sa nature compréhensible. La bonté inhérente de Joseph l’amenait à être gentil et compréhensible avec tous les prisonniers, surtout quand ceux-ci étaient en danger.
Les rêves de deux prisonniers
Chapitre 40
Versets 1 à 4 :
« Après ces choses, il arriva que l’échanson et le panetier du roi d’Egypte, offensèrent leur maître, le roi d’Egypte. Pharaon fut irrité contre ses deux officiers, le chef des échansons et le chef des panetiers. Et il les fit mettre dans la maison du chef des gardes, dans la prison, dans le lieu où Joseph était enfermé.
Le chef des gardes les plaça sous la surveillance de Joseph, qui faisait le service auprès d’eux ; et ils passèrent un certain temps en prison. »
Deux prisonniers furent ajoutés à la liste de ceux qui étaient sous la coupe de Joseph, deux officiers de la maison du roi : le chef des échansons et le chef des panetiers. Ils avaient offensé le roi et, injustement ou non, ils se retrouvèrent en prison. Le récit dit qu’ils étaient placés dans la « maison » du « chef des gardes » où Joseph était emprisonné. Le chef des gardes lui donna la charge de ces deux nouveaux prisonniers.
Pendant ce temps, visiblement, Joseph était en prison depuis quelques années et il semble raisonnable qu’un nouveau chef des gardes, ou chef de la police ait été installé. Certes Potiphar avait reconnu en Joseph des qualités correspondantes en son temps, mais le fait que le nom de Potiphar ne soit pas mentionné dans cet épisode indique qu’il avait été sans doute remplacé par un autre.
Versets 5 à 23 :
« Pendant une même nuit, l’échanson et le panetier du roi d’Egypte, qui étaient enfermés dans la prison, eurent tous les deux un songe, chacun le sien, pouvant recevoir une explication distincte. Joseph, étant venu le matin vers eux, les regarda ; et voici, ils étaient tristes. Alors il questionna les officiers de Pharaon, qui étaient avec lui dans la prison de son maître, et il leur dit : Pourquoi avez–vous mauvais visage aujourd’hui ?
Ils lui répondirent : Nous avons eu un songe, et il n’y a personne pour l’expliquer. Joseph leur dit : N’est–ce pas à Dieu qu’appartiennent les explications ? Racontez–moi donc votre songe. Le chef des échansons raconta son songe à Joseph, et lui dit : Dans mon songe, voici, il y avait un cep devant moi. Ce cep avait trois sarments. Quand il eut poussé, sa fleur se développa et ses grappes donnèrent des raisins mûrs. La coupe de Pharaon était dans ma main. Je pris les raisins, je les pressai dans la coupe de Pharaon, et je mis la coupe dans la main de Pharaon.
Joseph lui dit : En voici l’explication. Les trois sarments sont trois jours. Encore trois jours, et Pharaon relèvera ta tête et te rétablira dans ta charge ; tu mettras la coupe dans la main de Pharaon, comme tu en avais l’habitude lorsque tu étais son échanson. Mais souviens–toi de moi, quand tu seras heureux, et montre, je te prie, de la bonté à mon égard ; parle en ma faveur à Pharaon, et fais–moi sortir de cette maison. Car j’ai été enlevé du pays des Hébreux, et ici même je n’ai rien fait pour être mis en prison.
Le chef des panetiers, voyant que Joseph avait donné une explication favorable, dit : Voici, il y avait aussi, dans mon songe, trois corbeilles de pain blanc sur ma tête. Dans la corbeille la plus élevée il y avait pour Pharaon des mets de toute espèce, cuits au four ; et les oiseaux les mangeaient dans la corbeille au–dessus de ma tête. Joseph répondit, et dit : En voici l’explication. Les trois corbeilles sont trois jours. Encore trois jours, et Pharaon enlèvera ta tête de dessus toi, te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair.
Le troisième jour, jour de la naissance de Pharaon, il fit un festin à tous ses serviteurs ; et il éleva la tête du chef des échansons et la tête du chef des panetiers, au milieu de ses serviteurs : il rétablit le chef des échansons dans sa charge d’échanson, pour qu’il mît la coupe dans la main de Pharaon ; mais il fit pendre le chef des panetiers, selon l’explication que Joseph leur avait donnée. Le chef des échansons ne pensa plus à Joseph. Il l’oublia. »
Quand le chef des échansons et le chef des panetiers, désormais prisonniers sous la coupe de Joseph eurent des songes, Joseph honora Dieu à nouveau en leur assurant que seul Dieu peut interpréter les rêves et le ferait par lui (verset 8). Il aurait été très facile en ces circonstances pour Joseph de prendre pour lui tout l’honneur de savoir interpréter les rêves, mais il ne le fit pas. Son long emprisonnement n’avait pas altéré sa confiance en Dieu, et ne l’avait pas incité à se glorifier à chaque opportunité.
Dans l’explication des deux rêves, il vit que les objets, les trois sarments et les trois paniers représentaient des jours, trois jours. Son interprétation des autres détails de ces deux rêves indiquait une conclusion heureuse pour l’échanson et une tragique pour le panetier, mais Joseph leur dit néanmoins la vérité. Ses prophéties se réalisèrent dans les deux cas et sa réputation de révélateur des rêves devint bien établie.
Joseph vit dans le cas de l’échanson une bonne opportunité de porter son propre cas devant le roi lors d’une occasion favorable. De ce fait il demanda à l’échanson de parler en sa faveur. Apparemment, l’échanson le lui promit mais oublia rapidement sa promesse et Joseph languit en prison deux ans de plus.
Mais Dieu n’avait pas oublié Joseph. Il savait que ces deux années supplémentaires de difficultés le prépareraient pour la position d’honneur qu’il allait occuper. Il savait aussi qu’un temps viendrait où il serait plus favorable de parler à Pharaon de son cas.
Nous pensons souvent que nous savons comment accomplir certains desseins et nous essayons de le faire sans prendre le Seigneur en considération. Mais tous les membres de son peuple apprennent qu’aucun dessein ne peut se réaliser hors du temps fixé par Dieu et par les voies qu’il choisit.
&
(à suivre…)