Vie chrétienne et doctrine |
La création – 22ème partie
LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE
Les générations d’Esaü
Chapitre 36
Versets 1 à 43 :
« Voici la postérité d’Esaü, qui est Edom. Esaü prit ses femmes parmi les filles de Canaan : Ada, fille d’Elon, le Héthien ; Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeon, le Hévien ; et Basmath, fille d’Ismaël, sœur de Nebajoth.
Ada enfanta à Esaü Eliphaz ; Basmath enfanta Réuel ; et Oholibama enfanta Jéusch, Jaelam et Koré. Ce sont là les fils d’Esaü, qui lui naquirent dans le pays de Canaan. Esaü prit ses femmes, ses fils et ses filles, toutes les personnes de sa maison, ses troupeaux, tout son bétail, et tout le bien qu’il avait acquis au pays de Canaan, et il s’en alla dans un autre pays, loin de Jacob, son frère.
Car leurs richesses étaient trop considérables pour qu’ils demeurassent ensemble, et la contrée où ils séjournaient ne pouvait plus leur suffire à cause de leurs troupeaux.
Esaü s’établit dans la montagne de Séir. Esaü, c’est Edom.
Voici la postérité d’Esaü, père d’Edom, dans la montagne de Séir.
Voici les noms des fils d’Esaü : Eliphaz, fils d’Ada, femme d’Esaü ; Réuel, fils de Basmath, femme d’Esaü.
Les fils d’Eliphaz furent : Théman, Omar, Tsepho, Gaetham et Kenaz.
Et Thimna était la concubine d’Eliphaz, fils d’Esaü : elle enfanta à Eliphaz Amalek. Ce sont là les fils d’Ada, femme d’Esaü.
Voici les fils de Réuel : Nahath, Zérach, Schamma et Mizza. Ce sont là les fils de Basmath, femme d’Esaü.
Voici les fils d’Oholibama, fille d’Ana, fille de Tsibeon, femme d’Esaü : elle enfanta à Esaü Jéusch, Jaelam et Koré.
Voici les chefs de tribus issues des fils d’Esaü. –Voici les fils d’Eliphaz, premier-né d’Esaü : le chef Théman, le chef Omar, le chef Tsepho, le chef Kenaz, le chef Koré, le chef Gaetham, le chef Amalek. Ce sont là les chefs issus d’Eliphaz, dans le pays d’Edom. Ce sont les fils d’Ada.
Voici les fils de Réuel, fils d’Esaü : le chef Nahath, le chef Zérach, le chef Schamma, le chef Mizza. Ce sont là les chefs issus de Réuel, dans le pays d’Edom. Ce sont là les fils de Basmath, femme d’Esaü.
Voici les fils d’Oholibama, femme d’Esaü: le chef Jéusch, le chef Jaelam, le chef Koré. Ce sont là les chefs issus d’Oholibama, fille d’Ana, femme d’Esaü.
Ce sont là les fils d’Esaü, et ce sont là leurs chefs de tribus. Esaü, c’est Edom.
Voici les fils de Séir, le Horien, anciens habitants du pays : Lothan, Schobal, Tsibeon, Ana,
Dischon, Etser, et Dischan. Ce sont là les chefs des Horiens, fils de Séir, dans le pays d’Edom.
Les fils de Lothan furent : Hori et Hémam. La sœur de Lothan fut Thimna.
Voici les fils de Schobal : Alvan, Manahath, Ebal, Schepho et Onam.
Voici les fils de Tsibeon : Ajja et Ana. C’est cet Ana qui trouva les sources chaudes dans le désert, quand il faisait paître les ânes de Tsibeon, son père.
Voici les enfants d’Ana : Dischon, et Oholibama, fille d’Ana.
Voici les fils de Dischon : Hemdan, Eschban, Jithran et Karen.
Voici les fils d’Etser : Bilhan, Zaavan et Akan.
Voici les fils de Dischan : Uts et Aran.
Voici les chefs des Horiens : le chef Lothan, le chef Schobal, le chef Tsibeon, le chef Ana, le chef Dischon, le chef Etser, le chef Dischan. Ce sont là les chefs des Horiens, les chefs qu’ils eurent dans le pays de Séir.
Voici les rois qui ont régné dans le pays d’Edom, avant qu’un roi régnât sur les enfants d’Israël.
Béla, fils de Béor, régna sur Edom ; et le nom de sa ville était Dinhaba.
Béla mourut ; et Jobab, fils de Zérach, de Botsra, régna à sa place.
Jobab mourut ; et Huscham, du pays des Thémanites, régna à sa place.
Huscham mourut ; et Hadad, fils de Bedad, régna à sa place. C’est lui qui frappa Madian dans les champs de Moab. Le nom de sa ville était Avith.
Hadad mourut ; et Samla, de Masréka, régna à sa place.
Samla mourut ; et Saül, de Rehoboth sur le fleuve, régna à sa place.
Saül mourut ; et Baal–Hanan, fils d’Acbor, régna à sa place.
Baal–Hanan, fils d’Acbor, mourut ; et Hadar régna à sa place. Le nom de sa ville était Pau ; et le nom de sa femme Mehéthabeel, fille de Mathred, fille de Mézahab.
Voici les noms des chefs issus d’Esaü, selon leurs tribus, selon leurs territoires, et d’après leurs noms : le chef Thimna, le chef Alva, le chef Jetheth, le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinon, le chef Kenaz, le chef Théman, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d’Edom, selon leurs habitations dans le pays qu’ils possédaient. C’est là Esaü, père d’Edom. »
« Voici la postérité d’Esaü, qui est Edom ». Voila qui résume le principal contenu de ce chapitre. Le point le plus significatif de ce chapitre est l’identification d’Esaü avec Edom et le fait qu’il se soit finalement établi à Séir. Esaü est cité dans le Nouveau Testament comme un « personnage profane » qui vendit son droit d’aînesse (Hébreux 12:16). Et les Edomites dans leur ensemble semblent être utilisés dans les prophéties de l’Ancien Testament comme le symbole d’un peuple religieux qui vendit son droit d’aînesse, autrement dit son espérance de cohéritage avec Jésus comme semence spirituelle d’Abraham, par laquelle toutes les familles de la terre seront bénies.
Le verset 6 présente un éclairage intéressant sur la vie d’Esaü et de sa famille. Ses fils naquirent tous dans le pays de Canaan, mais comme leur père, ils quittèrent tous leur pays. Ceci visiblement parce qu’ils ne chérissaient pas les promesses que Dieu avait faites concernant le pays, en quelque sorte un nouveau mépris du droit d’aînesse qu’Esaü avait vendu à Jacob pour un potage.
D’un autre côté, tous les fils de Jacob étaient nés en dehors de Canaan, mais sous l’influence et la conduite de leur père, ils y revinrent et devinrent les héritiers des promesses que Dieu avait faites les concernant. En cela l’Eternel honore ceux qui respectent ses promesses, où qu’ils soient nés.
Un parallèle de ces expériences peut être vu dans la manière dont Dieu conduisait la nation d’Israël et ses bénédictions ultérieures sur les païens croyants. Les promesses du Royaume messianique étaient toutes faites pour la postérité naturelle d’Abraham, mais comme celle-ci n’apprécia pas ces promesses et ne se qualifia donc pas pour hériter de leur accomplissement, Dieu se tourna vers les païens et y choisit un peuple pour son nom. Aussi les païens nés en dehors de la communauté d’Israël et étrangers à ces promesses devinrent les héritiers avec le petit nombre d’Israélites qui acceptèrent Jésus, tandis que la nation dans son ensemble s’éloigna de Dieu et ses promesses.
La raison donnée pour expliquer qu’Esaü et sa famille quittèrent le pays que Dieu avait promis à Abraham est que la richesse de leur troupeau était si grande que le pays ne pouvait suffire pour leurs propres troupeaux et ceux de Jacob. Apparemment leurs richesses représentaient plus pour eux que les promesses de Dieu concernant le pays.
Par ailleurs il est tout à fait possible que la providence divine à l’égard de Jacob ait fait comprendre à Esaü que sa vente du droit d’aînesse avait été ratifiée par Dieu, et que de ce fait il ne pouvait plus prétendre à aucune part de ces promesses, et ainsi partir pour un pays où il pourrait accroître encore ces richesses.
La voie de l’impie l’entraîne toujours plus loin de Dieu et de ses engagements.
Le rêve de Joseph
Chapitre 37
Versets 1 à 4 :
« Jacob demeura dans le pays de Canaan, où avait séjourné son père.
Voici la postérité de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, faisait paître le troupeau avec ses frères ; cet enfant était auprès des fils de Bilha et des fils de Zilpa, femmes de son père. Et Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos.
Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu’il l’avait eu dans sa vieillesse ; et il lui fit une tunique de plusieurs couleurs.
Ses frères virent que leur père l’aimait plus qu’eux tous, et ils le prirent en haine. Ils ne pouvaient lui parler avec amitié. »
« Jacob demeura dans le pays de Canaan, où avait séjourné son père ». Il s’agissait de la « terre promise », mais les patriarches Abraham, Isaac et Jacob ne faisaient simplement qu’y séjourner en ce temps-là.
A partir du deuxième verset de ce chapitre nous trouvons une des histoires les plus intéressantes qui ait jamais été écrite, celle de Joseph et ses frères. Elle possède tous les éléments habituellement trouvés dans les drames de fiction, mais il s’agit là d’un vrai récit.
On y trouve affichées les passions de l’homme tombé dans la jalousie et la convoitise, manifestées dans l’intrigue de traitements cruels de frère contre frère, de la maîtresse contre le serviteur et l’ami contre l’ami.
On y trouve aussi de ces nobles qualités de miséricorde et de compréhension, qui se manifestent dans une volonté de pardonner les blessures passées et de rendre gloire à Dieu pour passer outre au préjudice subi, pour le plus grand bien de tous les intéressés.
Et c’est tout simplement une véritable histoire de Joseph et de ses frères, parce qu’on y trouve des similitudes frappantes avec l’expérience d’un autre Fils préféré, à savoir Jésus, le Fils bien-aimé de Dieu et Rédempteur de l’Eglise et du monde.
« Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce qu’il l’avait eu dans sa vieillesse ; et il lui fit une tunique de plusieurs couleurs ». Ainsi voyons-nous dès la mise en place de la narration, la raison de la jalousie des frères de Joseph. « La jalousie est cruelle comme la tombe » (Cantiques 8:6).
Les Ecritures nous disent que Joseph incita rapidement les frères de Joseph à prendre des mesures contre lui.
Au départ, c’était simplement un passif de haine envers Joseph mais ils lui tinrent cependant une haine si forte qu’ils trouvèrent difficile de parler avec lui de manière amicale.
Versets 5 à 8 :
« Joseph eut un songe, et il le raconta à ses frères, qui le haïrent encore davantage. Il leur dit : Ecoutez donc ce songe que j’ai eu ! Nous étions à lier des gerbes au milieu des champs ; et voici, ma gerbe se leva et se tint debout, et vos gerbes l’entourèrent et se prosternèrent devant elle. Ses frères lui dirent : Est-ce que tu règneras sur nous ? Est-ce que tu nous gouverneras ? Et ils le haïrent encore davantage, à cause de ses songes et à cause de ses paroles. »
Lorsque les frères de Joseph entendirent parler de son rêve où ils étaient sensés s’incliner devant lui, ils le détestèrent encore plus. Dans ces conditions, peut-être fut-il indiscret en rapportant son rêve à ses frères, mais il était un jeune homme simple, et certainement innocent de tout désir d’impressionner ses frères par sa grandeur. Mais ses frères furent prompts à saisir le sens du rêve et leur jalousie augmenta.
Versets 9 à 11 :
« Il eut encore un autre songe, et il le raconta à ses frères. Il dit : J’ai eu encore un songe ! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi.
Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le réprimanda, et lui dit : Que signifie ce songe que tu as eu ? Faut-il que nous venions, moi, ta mère et tes frères, nous prosterner en terre devant toi ?
Ses frères eurent de l’envie contre lui, mais son père garda le souvenir de ces choses. »
Le deuxième rêve de Joseph a des implications plus vastes que le premier, car il signifie que même ses parents se prosternèrent devant lui. Il fut une véritable prévision des événements à venir, mais son père lui reprocha de le raconter. Jacob sentit probablement la jalousie de ses autres fils et se rendit compte que le récit de ce deuxième rêve allait raviver la flamme de la haine et rendrait encore plus difficile de trouver une solution pacifique.
Mais Jacob n’était pas jaloux, aussi sa réaction à la prévision de la primauté de Joseph sur le reste de la famille était tout à fait différente. Il lui reprochait seulement de raconter le rêve. Quant à ce que cela pourrait augurer, « il en garda le souvenir », c’est-à-dire qu’il prit note de cela dans l’idée de scruter la providence de l’Éternel à cet égard.
Versets 12 à 22 :
« Les frères de Joseph étant allés à Sichem, pour faire paître le troupeau de leur père, Israël dit à Joseph : Tes frères ne font-ils pas paître le troupeau à Sichem ? Viens, je veux t’envoyer vers eux. Et il répondit : Me voici !
Israël lui dit : Va, je te prie, et vois si tes frères sont en bonne santé et si le troupeau est en bon état ; et tu m’en rapporteras des nouvelles. Il l’envoya ainsi de la vallée d’Hébron ; et Joseph alla à Sichem.
Un homme le rencontra, comme il errait dans les champs. Il le questionna, en disant : Que cherches-tu ?
Joseph répondit : Je cherche mes frères ; dis-moi, je te prie, où ils font paître leur troupeau.
Et l’homme dit : Ils sont partis d’ici ; car je les ai entendus dire : Allons à Dothan. Joseph alla après ses frères, et il les trouva à Dothan.
Ils le virent de loin ; et, avant qu’il fût près d’eux, ils complotèrent de le faire mourir.
Ils se dirent l’un à l’autre : Voici le faiseur de songes qui arrive.
Venez maintenant, tuons-le, et jetons-le dans une des citernes ; nous dirons qu’une bête féroce l’a dévoré, et nous verrons ce que deviendront ses songes.
Ruben entendit cela, et il le délivra de leurs mains. Il dit : Ne lui ôtons pas la vie.
Ruben leur dit : Ne répandez point de sang ; jetez-le dans cette citerne qui est au désert, et ne mettez pas la main sur lui. Il avait dessein de le délivrer de leurs mains pour le faire retourner vers son père. »
La haine des frères de Joseph n’était pas réciproque. Il les aimait et n’avait rien contre eux, il avait leurs intérêts à cœur. Alors que depuis un certain temps, ils n’avaient apparemment pas parlé de lui en paix, il était tout à fait disposé, lorsque son père le lui demanda, à les rechercher au loin dans les champs avec comme objectif la recherche de leur bien-être pour en faire un rapport à leur père. Cette caractéristique de bonté de Joseph continua à se manifester tout au long de sa vie.
Ceux qui sont purs de cœur et qui souhaitent seulement le bien pour les autres, même pour ceux qui leur sont opposés, semblent souvent incapables d’imaginer les mauvaises pensées dans l’esprit de ceux dont les cœurs sont remplis de haine. Un voleur suspecte toujours que d’autres le sont aussi, mais les innocents et les purs sont tentés d’avoir confiance dans les autres.
Cela semble avoir été l’attitude de Joseph. Peut-être que s’il avait été averti, il lui aurait été malgré tout difficile de croire que ses frères profiteraient de ce qu’il était sans défense dans les champs pour mettre la main sur lui et pour faire le mal, comme ils le firent.
Il semblait que le désir de tous les frères de Joseph, à l’exception de Ruben, était de tuer le « rêveur », mais Ruben les persuada de modifier leurs plans et de le jeter dans un puits à proximité. Sa pensée fut que, quand il en aurait l’occasion, et sans le dire aux autres, il rendrait Joseph à son père. Ce fut à mettre au crédit de Ruben, bien que son effort ne fut pas entièrement couronné de succès.
Versets 23 à 28 :
« Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, de la tunique de plusieurs couleurs, qu’il avait sur lui. Ils le prirent, et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide ; il n’y avait point d’eau.
Ils s’assirent ensuite pour manger. Ayant levé les yeux, ils virent une caravane d’Ismaélites venant de Galaad ; leurs chameaux étaient chargés d’aromates, de baume et de myrrhe, qu’ils transportaient en Egypte.
Alors Juda dit à ses frères : Que gagnerons–nous à tuer notre frère et à cacher son sang ?
Venez, vendons–le aux Ismaélites, et ne mettons pas la main sur lui, car il est notre frère, notre chair. Et ses frères l’écoutèrent.
Au passage des marchands madianites, ils tirèrent et firent remonter Joseph hors de la citerne ; et ils le vendirent pour vingt sicles d’argent aux Ismaélites, qui l’emmenèrent en Egypte. »
En décidant de jeter Joseph dans une fosse, les frères de Ruben n’eurent apparemment pas d’autre pensée que de le laisser là pour qu’il meure. Mais le fait de l’avoir laissé dans la fosse attendrit les intentions de Juda à l’égard de Joseph, et voyant la possibilité d’éviter un meurtre, il proposa de le vendre comme esclave à des Ismaélites allant en Egypte.
Les autres acquiescèrent, ce qui fait dire que par ce changement de plan, aucun d’entre eux n’étaient des criminels endurcis. Ils avaient été pris dans le piège de la jalousie et la haine, mais au moment de passer à l’acte, ils prouvèrent qu’ils n’étaient pas capables de commettre des meurtres de sang-froid.
Versets 29 à 36 :
« Ruben revint à la citerne ; et voici, Joseph n’était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements, retourna vers ses frères, et dit: L’enfant n’y est plus ! Et moi, où irai–je ? Ils prirent alors la tunique de Joseph ; et, ayant tué un bouc, ils plongèrent la tunique dans le sang.
Ils envoyèrent à leur père la tunique de plusieurs couleurs, en lui faisant dire: Voici ce que nous avons trouvé ! reconnais si c’est la tunique de ton fils, ou non. Jacob la reconnut, et dit : C’est la tunique de mon fils ! une bête féroce l’a dévoré ! Joseph a été mis en pièces !
Et il déchira ses vêtements, il mit un sac sur ses reins, et il porta longtemps le deuil de son fils.
Tous ses fils et toutes ses filles vinrent pour le consoler ; mais il ne voulut recevoir aucune consolation. Il disait : C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ! Et il pleurait son fils.
Les Madianites le vendirent en Egypte à Potiphar, officier de Pharaon, chef des gardes. »
Ruben n’avait pas compté que ses frères changeraient d’avis sur Joseph et il n’était visiblement pas avec eux quand il fut vendu en Egypte. Il retourna à la fosse avec l’évidente intention de libérer son frère cadet et le ramener à Jacob. Mais il trouva la fosse vide. Il signala le fait à ses frères et leur demanda où aller, dans le but évident de trouver Joseph.
Les histoires de la Bible nous en donnent rarement tous les détails, et rien n’est dit sur la manière dont Ruben fut mis au courant de la vente de Joseph, car le rapport — qui fut préparé pour leur père — allait avoir de toute façon la même conséquence tragique que si son fils bien-aimé avait été effectivement tué.
Peut-être que Ruben admit qu’il était inutile de continuer à s’opposer aux plans de ses frères, aussi il se joignit à eux dans le but de tromper leur père, ce qu’ils firent.
Quand il vit l’habit de plusieurs couleurs de Joseph maculé de sang, il arriva à la conclusion que ses fils avaient souhaitée. Il ne faisait aucun doute dans son esprit que le garçon avait été tué par une bête sauvage. Jacob eut le cœur brisé. C’était presque plus que ce père âgé ne pouvait supporter. Il pleura amèrement, déchira ses vêtements, mit un sac sur ses reins, et porta longtemps le deuil de son fils.
Sa famille tenta en vain de le consoler. Il expliqua qu’il continuerait à porter le deuil de Joseph aussi longtemps qu’il vivrait. Mais il n’exprima pas sa pensée uniquement dans ce sens. Au lieu de cela, il dit, « C’est en pleurant que je descendrai vers mon fils au séjour des morts ».
Il s’agit là d’un des textes importants de la Bible, bien que rarement reconnu comme tel. C’est parce que les traducteurs ont utilisé le mot « séjour des morts » pour traduire le mot hébreu sheol utilisé par Jacob, qui révèle qu’il devait continuer à porter le deuil jusqu’à rejoindre Joseph au sheol, croyant, bien sûr, que son fils était mort.
C’est la première fois le mot sheol apparaît dans la Bible, mais il est utilisé à plusieurs reprises ensuite dans les livres de l’Ancien Testament. Toutefois, il n’est pas toujours traduit par ‘séjour des morts’. Trente et une fois ce même mot est traduit par le mot ‘enfer’.
Le mot sheol est le seul descriptif de l’enfer qui soit mentionné dans l’Ancien Testament, et dans l’utilisation de celui-ci par Jacob, il révèle que, selon sa compréhension, Joseph, dont il pensait qu’il était mort, était en enfer, ou sheol, et qu’il attendait de le rejoindre en mourant.
Nous trouvons que cette expression de la douleur de la part de Jacob est très révélatrice, car elle montre que le juste comme le méchant vont à l’enfer de la Bible quand ils meurent.
L’enfer de la Bible, toutefois, n’est pas un lieu de tourments, mais simplement l’état de mort, une condition que les Écritures comparent au sommeil, et à partir duquel il y aura un réveil le matin de la résurrection.
En Ecclésiaste 9:10, où le mot hébreu est encore utilisé et traduit par ‘séjour des morts’, on nous dit que dans cette condition, « il n’y a ni œuvre, ni pensée, ni science, ni sagesse ». En d’autres termes, c’est un état de l’inconscience.
Dans Genèse 37:36, il est dit que Joseph fut vendu à Potiphar en Egypte par des « Madianites », alors que dans le verset 28, il est dit que ses frères le vendirent à des « Ismaélites ». En Genèse 39:1, nous lisons que ce sont les Ismaélites qui le vendirent à Potiphar.
Cela peut sembler contradictoire, mais il n’en est pas vraiment ainsi. Les Ismaélites étaient les descendants arabes d’Abraham par Agar, alors que les Madianites arabes l’étaient par Ketura. Apparemment, ils étaient plus ou moins associés, et étaient appelés tantôt par un nom, tantôt par l’autre.
L’armée de Madianites Arabes vaincus par Gédéon et sa petite armée de 300 hommes contenait des Ismaélites, comme nous le révèle Juges 8:24. Apparemment, ils se distinguaient des Madianites uniquement par le fait qu’ils portaient des boucles d’oreilles en or. Il est possible que la bande de marchands, à qui Joseph fut vendu par ses frères, était composée à la fois d’Ismaélites et de Madianites et, qu’en tant que groupe, ils soient mentionnées d’abord par un nom, puis par l’autre.
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(à suivre…)