La création – 20ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Deux frères se rencontrent

Chapitre 33

Versets 1 à 7 :

« Jacob leva les yeux, et regarda ; et voici, Esaü arrivait, avec quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel, et les deux servantes. Il plaça en tête les servantes avec leurs enfants, puis Léa avec ses enfants, et enfin Rachel avec Joseph. Lui–même passa devant eux ; et il se prosterna en terre sept fois, jusqu’à ce qu’il fût près de son frère.

Esaü courut à sa rencontre ; il l’embrassa, se jeta à son cou, et le baisa. Et ils pleurèrent. Esaü, levant les yeux, vit les femmes et les enfants, et il dit : Qui sont ceux que tu as là ? Et Jacob répondit : Ce sont les enfants que Dieu a accordés à ton serviteur. Les servantes s’approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent ; Léa et ses enfants s’approchèrent aussi, et se prosternèrent ; ensuite Joseph et Rachel s’approchèrent, et se prosternèrent. »

Quoique Esaü ait pu avoir à l’esprit en voyageant avec ses 400 hommes pour rencontrer Jacob, il ne manifesta pas de colère quand il le rencontra, ni ne rappela ce qui s’était passé entre eux vingt ans auparavant. Tout dans cette rencontre relevait de la providence divine.

Qui peut dire que l’envoi de présents à Esaü et la prière de Jacob à Dieu n’avaient pas influé sur cette réception amicale ?

Il est possible que les « anges de Dieu » qui rencontrèrent Jacob peu après son départ de chez Laban sur le mont Galaad lui aient donné force détails sur la manière de préparer Esaü à cette rencontre. C’était peut-être la manière du Seigneur de répondre à la prière de Jacob d’être délivré de la main d’Esaü. Esaü n’était pas détruit, mais réformé.

La manière d’être délivré, pour le peuple de Dieu, est généralement agencée à l’avance par ses prières comme cela a été le cas pour Jacob. Quand nous cherchons des bénédictions spéciales de sagesse et de force de la part du Seigneur, nous trouvons généralement des réponses à nos prières déjà enregistrées dans sa parole, indiquant que le Seigneur connaît à l’avance nos besoins et dans ce domaine, fait largement provision de ce qui nous est nécessaire.

Versets 8 à 18 :

« Esaü dit : A quoi destines-tu tout ce camp que j’ai rencontré ? Et Jacob répondit : A trouver grâce aux yeux de mon seigneur. Esaü dit : Je suis dans l’abondance, mon frère ; garde ce qui est à toi. Et Jacob répondit : Non, je te prie, si j’ai trouvé grâce à tes yeux, accepte de ma main mon présent ; car c’est pour cela que j’ai regardé ta face comme on regarde la face de Dieu, et tu m’as accueilli favorablement. Accepte donc mon présent qui t’a été offert, puisque Dieu m’a comblé de grâces, et que je ne manque de rien. Il insista auprès de lui, et Esaü accepta.

Esaü dit : Partons, mettons-nous en route ; j’irai devant toi. Jacob lui répondit : Mon seigneur sait que les enfants sont délicats, et que j’ai des brebis et des vaches qui allaitent ; si l’on forçait leur marche un seul jour, tout le troupeau périrait. Que mon seigneur prenne les devants sur son serviteur ; et moi, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précédera, et au pas des enfants, jusqu’à ce que j’arrive chez mon seigneur, à Séir.

Esaü dit : Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Et Jacob répondit : Pourquoi cela ? Que je trouve seulement grâce aux yeux de mon seigneur ! Le même jour, Esaü reprit le chemin de Séir. Jacob partit pour Succoth. Il bâtit une maison pour lui, et il fit des cabanes pour ses troupeaux. C’est pourquoi l’on a appelé ce lieu du nom de Succoth. A son retour de Paddan-Aram, Jacob arriva heureusement à la ville de Sichem, dans le pays de Canaan, et il campa devant la ville. »

En ce temps-là la ville de Sichem marquait la fin du voyage de Jacob depuis Paddan-Aram, la ville de Laban, son beau-père, située à environ 800 km. Il planta sa tente devant Sichem, acheta un champ et y édifia un autel. Visiblement il sentait qu’un autre épisode important de sa vie s’était heureusement achevé, aussi il le commémora par la construction d’un autel.

Versets 19 et 20 :

« Il acheta la portion du champ où il avait dressé sa tente, des fils d’Hamor, père de Sichem, pour cent kesita. Et là, il éleva un autel, qu’il appela El-Elohé-Israël. »

Il appela l’autel El-Elohé-Israël, qui veut dire « Dieu, le Dieu d’Israël ». C’est pourquoi nous trouvons le patriarche montrant sa reconnaissance à Dieu et exprimant particulièrement son appréciation d’avoir été délivré de la main d’Esaü, ce qui est d’ailleurs suggéré par l’utilisation de son nouveau nom, Israël, en relation avec l’autel.

Il avait compté sur Dieu et Dieu avait combattu pour lui et cette grande victoire que Dieu lui avait donnée était digne d’être commémorée.

La descendance protégée

Chapitre 34

Versets 1 à 31 :

« Dina, la fille que Léa avait enfantée à Jacob, sortit pour voir les filles du pays. Elle fut aperçue de Sichem, fils de Hamor, prince du pays. Il l’enleva, coucha avec elle, et la déshonora. Son cœur s’attacha à Dina, fille de Jacob ; il aima la jeune fille, et sut parler à son cœur.

Et Sichem dit à Hamor, son père : Donne–moi cette jeune fille pour femme. Jacob apprit qu’il avait déshonoré Dina, sa fille ; et, comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu’à leur retour. Hamor, père de Sichem, se rendit auprès de Jacob pour lui parler. Et les fils de Jacob revenaient des champs, lorsqu’ils apprirent la chose ; ces hommes furent irrités et se mirent dans une grande colère, parce que Sichem avait commis une infamie en Israël, en couchant avec la fille de Jacob, ce qui n’aurait pas dû se faire.

Hamor leur adressa ainsi la parole: Le cœur de Sichem, mon fils, s’est attaché à votre fille ; donnez-la-lui pour femme, je vous prie. Alliez-vous avec nous ; vous nous donnerez vos filles, et vous prendrez pour vous les nôtres. Vous habiterez avec nous, et le pays sera à votre disposition ; restez, pour y trafiquer et y acquérir des propriétés.

Sichem dit au père et aux frères de Dina : Que je trouve grâce à vos yeux, et je donnerai ce que vous me direz. Exigez de moi une forte dot et beaucoup de présents, et je donnerai ce que vous me direz ; mais accordez-moi pour femme la jeune fille.

Les fils de Jacob répondirent et parlèrent avec ruse à Sichem et à Hamor, son père, parce Sichem avait déshonoré Dina, leur sœur. Ils leur dirent : C’est une chose que nous ne pouvons pas faire, que de donner notre sœur à un homme incirconcis ; car ce serait un opprobre pour nous. Nous ne consentirons à votre désir qu’à la condition que vous deveniez comme nous, et que tout mâle parmi vous soit circoncis. Nous vous donnerons alors nos filles, et nous prendrons pour nous les vôtres ; nous habiterons avec vous, et nous formerons un seul peuple. Mais si vous ne voulez pas nous écouter et vous faire circoncire, nous prendrons notre fille, et nous nous en irons.

Leurs paroles eurent l’assentiment de Hamor et de Sichem, fils de Hamor. Le jeune homme ne tarda pas à faire la chose, car il aimait la fille de Jacob. Il était considéré de tous dans la maison de son père.

Hamor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville, et ils parlèrent ainsi aux gens de leur ville: Ces hommes sont paisibles à notre égard ; qu’ils restent dans le pays, et qu’ils y trafiquent ; le pays est assez vaste pour eux. Nous prendrons pour femmes leurs filles, et nous leur donnerons nos filles.

Mais ces hommes ne consentiront à habiter avec nous, pour former un seul peuple, qu’à la condition que tout mâle parmi nous soit circoncis, comme ils sont eux–mêmes circoncis. Leurs troupeaux, leurs biens et tout leur bétail, ne seront–ils pas à nous ? Acceptons seulement leur condition, pour qu’ils restent avec nous.

Tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville écoutèrent Hamor et Sichem, son fils ; et tous les mâles se firent circoncire, tous ceux qui étaient venus à la porte de la ville. Le troisième jour, pendant qu’ils étaient souffrants, les deux fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun leur épée, tombèrent sur la ville qui se croyait en sécurité, et tuèrent tous les mâles. Ils passèrent aussi au fil de l’épée Hamor et Sichem, son fils ; ils enlevèrent Dina de la maison de Sichem, et sortirent.

Les fils de Jacob se jetèrent sur les morts, et pillèrent la ville, parce qu’on avait déshonoré leur sœur. Ils prirent leurs troupeaux, leurs bœufs et leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans les champs ; ils emmenèrent comme butin toutes leurs richesses, leurs enfants et leurs femmes, et tout ce qui se trouvait dans les maisons.

Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous me troublez, en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Phérésiens. Je n’ai qu’un petit nombre d’hommes ; et ils se rassembleront contre moi, ils me frapperont, et je serai détruit, moi et ma maison. Ils répondirent : Traitera-t-on notre sœur comme une prostituée ? »

Ce chapitre relate un épisode de la vie de Jacob et de ses fils montrant la providence de Dieu qui empêche son peuple choisi de se marier avec d’autres. Le faire aurait empêché l’accomplissement de la promesse divine donnée à la descendance par laquelle toutes les familles de la terre devaient être bénies.

En cette circonstance sont manifestées à la fois de la vertu et de la tromperie. Sichem, fils de Hamor, le Hivite, vit Dina, fille de Jacob, tomba amoureux d’elle, et la viola. Nous pouvons comprendre l’animosité que l’incident créa dans l’esprit de ses frères.

Hamor, père de Sichem, fit des propositions à Jacob sur la question, suggérant une pratique générale de mariage réciproque, puisque, comme il le supposa, ils allaient tous demeurer ensemble dans le pays.

Le récit ne nous dit pas quelle fut la réaction de Jacob à cette proposition. Ses fils prirent l’affaire en main pour la régler à leur façon. Ils consentirent apparemment à la proposition de Hamor, mais à condition que tous les hommes de son peuple soient circoncis.

Puis Hamor fit la proposition définitive que son fils allait prendre leur sœur pour épouse légale en respectant les coutumes de l’époque; et pensant que pour ses frères la conception de la pudeur était évidemment fondée sur l’idée que Sichem était incirconcis, il proposa que les Héviens soient circoncis.

Bien que cette proposition ait été acceptée, et actée de bonne foi, elle ne fut pas effectuée, ce qui ne pouvait que discréditer les fils de Jacob. Leur stratégie fut de rendre les hommes de la tribu incapables de se défendre, afin qu’ils puissent les tuer.

Jacob fut très troublé par l’événement, car il se rendit compte que cela leur attirerait la colère de la population de cette région. Peut-être s’est-il rappelé sa propre expérience avec Esaü, et combien il avait ressenti le besoin à ce moment-là de fuir la colère de son frère. Jacob n’est manifestement pas un guerrier, et à présent ses craintes sont à nouveau suscitées, et non sans raison.

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible