La création – 15ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

La promesse héritée par Isaac et Jacob

Chapitre 26

Versets 1 à 5 :

« Il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu au temps d’Abraham, et Isaac alla vers Abimélek, roi des Philistins, à Guérar. L’Éternel lui apparut et dit : Ne descends pas en Égypte, demeure dans le pays que je te dirai. Séjourne dans ce pays–ci ; je suis avec toi et je te bénirai, car c’est à toi et à ta descendance que je donnerai toutes ces terres ; je tiendrai ainsi le serment que j’ai prêté à ton père Abraham. Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel ; je donnerai à ta descendance toutes ces terres. Toutes les nations de la terre se diront bénies en ta descendance. En effet, Abraham a écouté ma voix, il a observé mon ordre, mes commandements, mes prescriptions et mes lois. »

Les expériences d’Isaac furent sous bien des aspects semblables à celles de son père, en particulier lors de ses contacts avec Abimélek, roi des Philistins. Une autre famine se développa en Canaan et Isaac, comme son père, partit à Guérar pour y trouver de la nourriture.

C’est là que l’Eternel lui apparut et lui dit de ne pas se rendre en Egypte, mais de ‘demeurer’ là où il était ; il l’assura également de sa présence et de sa bénédiction. A cette occasion, l’Eternel lui réitéra la promesse qu’il avait faite à Abraham concernant sa descendance et assura Isaac que cette promesse serait désormais pour lui. La promesse que la descendance d’Isaac serait multipliée comme ‘les étoiles du ciel’ était une référence spéciale au fait que cette descendance grâce à la foi d’Abraham, dont Isaac était un type, serait spirituelle, participante de ‘l’appel céleste’ (Hébreux 3:1).

Versets 6 à 11 :

« Ainsi Isaac resta à Guérar. Lorsque les gens de l’endroit posaient des questions sur sa femme, il disait : C’est ma sœur. Il craignait de dire que c’était sa femme, de peur d’être tué par les gens de l’endroit, parce que Rébecca était belle. Comme son séjour se prolongeait, il arriva qu’Abimélek, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac qui badinait avec sa femme Rébecca. Abimélek fit appeler Isaac et dit : C’est donc ta femme ! Comment as–tu pu dire : C’est ma sœur ? Isaac lui répondit : J’ai parlé ainsi de peur de mourir à cause d’elle. Abimélek lui dit : Qu’est–ce que tu nous as fait ? Peu s’en est fallu que quelqu’un du peuple n’ait couché avec ta femme, et tu nous aurais rendu coupables. Alors Abimélek fit passer un ordre à tout le peuple, en ces termes : Celui qui touchera à cet homme et à sa femme sera puni de mort. »

Comme Abraham, Isaac prétendit que sa femme Rebecca était sa soeur quand il descendit dans le pays des Philistins ; c’était pour la même raison : sa propre sécurité.

Cela reflétait sans doute l’attitude générale de cette époque à l’égard des femmes ; mais cela exclut en tout cas le fait qu’Isaac ait voulu que sa femme courre certains risques plutôt que lui-même soit sujet à un plus grand malheur. Peut-être s’est-il dit que s’il était tué parce que celle-ci était prise par un autre, elle souffrirait de toutes façons.

Abimélek découvrit que Rebecca était plus qu’une sœur pour Isaac et lui reprocha de le lui avoir caché, comme Abraham l’avait fait précédemment. Connaissant Abraham et la manière dont la providence de Dieu l’avait protégé, le roi des Philistins était soucieux qu’aucun malheur n’arrive à Isaac ni à Rebecca, aussi il décréta à son peuple : « Celui qui touchera à cet homme et à sa femme sera puni de mort. »

Versets 12 à 16 :

« Isaac sema dans ce pays et il récolta cette année le centuple, car l’Éternel le bénit. Cet homme devint riche et il alla s’enrichissant de plus en plus, au point d’être vraiment fort riche. Il avait un cheptel de petit bétail, un cheptel de gros bétail et un grand nombre de serviteurs ; aussi les Philistins devinrent jaloux de lui. Tous les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son père, au temps d’Abraham, son père, les Philistins les comblèrent et les remplirent de terre. Alors Abimélek dit à Isaac : Va–t’en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. »

Dieu bénit Isaac du point de vue matériel comme il avait bénit Abraham. Il prospéra tant à Guérar que les Philistins l’envièrent. Pour éviter un conflit ouvert, Abimélek dit à Isaac : « Va–t’en de chez nous, car tu es beaucoup plus puissant que nous. »

Versets 17 à 25 :

« Isaac partit de là et campa dans le vallon de Guérar, où il habita. Isaac creusa de nouveau les puits d’eau qu’on avait creusés du temps de son père Abraham, et que les Philistins avaient comblés après la mort d’Abraham. Il les appela des mêmes noms dont son père les avait appelés. Les serviteurs d’Isaac creusèrent encore dans le vallon et y trouvèrent un puits d’eau vive. Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d’Isaac en disant : L’eau est à nous ! Il donna donc au puits le nom d’Esèq, parce qu’on s’était disputé avec lui. Ses serviteurs creusèrent un autre puits, au sujet duquel on chercha aussi une querelle ; et il l’appela Sitna. Il leva le camp de là et creusa un autre puits, pour lequel on ne chercha pas querelle ; et il l’appela Rehoboth, car, dit–il, l’Éternel nous a maintenant mis au large, et nous prospérerons dans le pays. Il remonta de là à Beér–Chéba. L’Éternel lui apparut cette nuit–là et dit : Je suis le Dieu d’Abraham, ton père ; sois sans crainte, car moi je suis avec toi ; je te bénirai et je multiplierai ta descendance, à cause de mon serviteur Abraham. Isaac bâtit là un autel et invoqua le nom de l’Éternel. Il y dressa sa tente, et ses serviteurs y creusèrent un puits. »

Isaac répondit à la demande d’Abimélek, mais ne partit apparemment pas à une grande distance, plantant sa tente dans la « vallée de Guérar », qui semble avoir été le même territoire occupé précédemment par Abraham, car le récit parle des puits creusés par les serviteurs d’Abraham, comblés par les Philistins et à présent réouverts par les serviteurs d’Isaac.

Puis les serviteurs d’Isaac continuèrent à creuser des puits et appelèrent l’un ‘eau jaillissante’. C’était probablement un puits artésien. Ils continuèrent à creuser des puits et à chaque fois qu’un nouveau était ouvert, les bergers de Guérar se querellèrent avec les serviteurs d’Isaac pour sa possession. L’un fut appelé Esek, qui veut dire ‘dispute’ et l’autre Sitna, qui veut dire ‘accusation’.

Finalement ils creusèrent un nouveau puits et les bergers ne leur en contestèrent pas la propriété, aussi Isaac l’appela Rehoboth, signifiant ‘grands espaces’ car il dit : « L’Éternel nous a maintenant mis au large, et nous prospérerons dans le pays. »

Il remonta de là à Beer-Schéba. L’Eternel lui apparut cette nuit-là. Dieu dirigeait toujours les affaires d’Isaac comme il l’avait fait précédemment avec Abraham. Au temps opportun il lui parla pour le rassurer et lui confirmer l’alliance qu’il avait faite concernant sa ‘descendance’.

Comme cette promesse était passée à Isaac et plus tard à Jacob, il rappelait que son accomplissement reposait sur le fait qu’Abraham avait été un serviteur fidèle et un ami. Ce n’était pas la descendance d’Isaac, mais celle d’Abraham qui allait bénir toutes les familles de la terre.

Ayant reçu la confirmation de la promesse, Isaac bâtit un autel en commémoration de cet événement et fit creuser un nouveau puits par ses serviteurs. L’eau était évidemment une nécessité dans cette partie du pays et l’aptitude à creuser des puits et avoir de l’eau était sans aucun doute une preuve de la bénédiction de Dieu.

Versets 26 à 33 :

« Abimélek se rendit auprès de lui depuis Guérar, avec Ahouzath, son ami, et Pikol, chef de son armée. Isaac leur dit : Pourquoi venez–vous auprès de moi puisque vous me haïssez et que vous m’avez renvoyé de chez vous ? Ils répondirent : Nous voyons bien que l’Éternel est avec toi. C’est pourquoi nous disons : Qu’il y ait un serment entre nous, c’est-à-dire entre toi et nous, concluons avec toi une alliance en vertu de laquelle tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t’avons pas maltraité, que nous t’avons fait seulement du bien et que nous t’avons laissé partir en paix, toi qui maintenant es béni de l’Éternel. Isaac leur fit un festin ; ils mangèrent et burent. Puis ils se levèrent de bon matin et se prêtèrent serment l’un à l’autre. Isaac les laissa partir, et ils le quittèrent en paix. Ce même jour, des serviteurs d’Isaac vinrent lui faire rapport sur le puits qu’ils avaient creusé, et lui dirent : Nous avons trouvé de l’eau. Isaac l’appela Chibea. C’est pourquoi on a donné à la ville le nom de Beér–Chéba, jusqu’à aujourd’hui. »

Ce passage relate un autre incident similaire à l’expérience qu’Abraham avait faite avec l’Abimélek de cette époque, à savoir, le désir du roi des Philistins de conclure une alliance de paix.

Ce roi païen avait dû être très impressionné par la manière dont Abraham et Isaac avaient prospéré et il croyait que le Dieu qu’ils avaient adoré y était pour quelque chose, aussi il sentit que sa propre sécurité et la sécurité de son peuple dépendait du fait d’être en bon termes avec eux. Isaac n’avait pas d’intentions agressives et fut heureux de conclure une alliance de paix avec Abimélek.

Versets 33, 34 :

« Ésaü, âgé de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Beéri, le Hittite, et Basmath, fille d’Elôn, le Hittite. Elles furent un sujet d’amertume pour Isaac et Rébecca. »

Dans ces deux versets est relaté un problème familial touchant la maison d’Isaac. Esaü, visiblement sans le consentement de ses parents, avait épousé deux femmes, toutes les deux de familles païennes.

Quoique brièvement raconté, nous pouvons imaginer le problème engendré dans la famille, puisque le récit parle d’un « sujet d’amertume pour Isaac et Rébecca. »

CHAPITRE 27

Versets 1 à 5 :

« Isaac devenait vieux, et ses yeux s’étaient affaiblis au point qu’il ne voyait plus. Alors il appela Ésaü, son fils aîné, et lui dit : Mon fils ! Il lui répondit : Me voici ! Isaac reprit : Je suis vieux, je ne connais pas le jour de ma mort. Prends donc maintenant tes armes, ton carquois et ton arc, va dans la campagne et chasse–moi du gibier. Fais–moi un régal comme je l’aime et apporte–le moi à manger, afin que je te bénisse moi–même avant de mourir. Rébecca écoutait tandis qu’Isaac parlait à son fils Ésaü. Ésaü s’en alla dans la campagne, pour chasser du gibier et pour le rapporter. »

Plusieurs années avaient à présent passé depuis qu’Esaü avait vendu son droit d’aînesse, bien qu’aucune indication ne dise que leur père Isaac ait été au courant de la transaction. Il était naturel, par conséquent, qu’en sentant sa mort venir, il veuille donner sa bénédiction paternelle à son premier fils, Esaü. Aimant le gibier, et sachant qu’Esaü était un bon chasseur, il pensait transmettre sa bénédiction à l’occasion d’un banquet.

Versets 6 à 17 :

« Alors Rébecca dit à son fils Jacob : Voilà ce que j’ai entendu. Ton père parlait à ton frère Ésaü et disait : Apporte–moi du gibier et fais–moi un régal que je mangerai, et je te bénirai devant l’Éternel avant ma mort. Maintenant, mon fils, écoute ma voix et fais ce que je te commande. Va me prendre au troupeau deux bons chevreaux ; j’en ferai pour ton père un régal comme il l’aime. Tu le porteras à manger à ton père, afin qu’il te bénisse avant sa mort. Jacob répondit à sa mère Rébecca : Oui, mais mon frère Ésaü est velu, tandis que moi je ne le suis pas. Peut–être mon père me tâtera–t–il, et je passerai à ses yeux pour un trompeur ; je ferai alors venir sur moi la malédiction et non la bénédiction. Sa mère lui dit : Que cette malédiction, mon fils, retombe sur moi ! Écoute seulement ma voix et va me prendre les chevreaux. Il alla les prendre et les apporta à sa mère, qui fit un régal comme son père l’aimait. Ensuite Rébecca prit les vêtements d’Ésaü, son fils aîné, les plus beaux qui se trouvaient à sa portée dans la maison, et les fit mettre à Jacob, son fils cadet. Elle couvrit de la peau des chevreaux ses mains ainsi que son cou qui était glabre. Puis elle mit le régal et le pain qu’elle avait préparés dans les mains de son fils Jacob. »

Peut-être Jacob avait-il confié à sa mère, Rebecca, qu’il avait acheté le droit d’aînesse. Voyant qu’Esaü n’était pas disposé à expliquer la situation à son père et qu’il était prêt à accepter la bénédiction associée au droit d’aînesse, Rebecca décida de prendre l’affaire en main et de faire en sorte que la bénédiction échoit sur le fils qui y avait à présent droit.

Elle avait pu être influencée dans sa décision par l’information donnée par l’Eternel avant que les jumeaux ne naissent, à savoir que l’aîné serait asservi au cadet. Cela l’incitait sans doute à faire confiance dans l’Eternel qui bénirait ses efforts pour que Jacob ait les bénédictions à la place d’Esaü.

Jacob hésitait à affronter la déception qui résulterait pour obtenir la bénédiction, craignant qu’elle lui apporterait au contraire une malédiction. Mais sa mère insista, expliquant qu’elle prendrait ses responsabilités et que cette malédiction retomberait sur elle. Aussi Jacob entreprit les préparations organisées par sa mère.

Versets 18 à 29 :

« Celui–ci vint vers son père et dit : Mon père ! Isaac dit : Me voici ! qui es–tu, mon fils ? Jacob répondit à son père : Je suis Ésaü, ton fils aîné ; j’ai fait ce que tu m’as dit. Lève–toi, je te prie, assieds–toi et mange de mon gibier, afin que tu me bénisses toi–même. Isaac dit à son fils : Comme tu as vite fait d’en trouver, mon fils ! Jacob répondit : C’est que l’Éternel, ton Dieu, a fait venir le gibier vers moi. Isaac dit à Jacob : Approche donc, et que je te tâte, mon fils, (pour savoir) si oui ou non tu es bien mon fils Ésaü. Jacob s’approcha de son père Isaac, qui tâta et dit : La voix est la voix de Jacob, mais les mains sont les mains d’Ésaü. Il ne le reconnut pas, parce que ses mains étaient velues, comme celles de son frère Ésaü, et il le bénit. Il dit : C’est bien toi mon fils Ésaü ? Il répondit : Oui. Isaac dit : Sers–moi, et que je mange du gibier de mon fils, afin que je te bénisse moi–même. Jacob le servit, et Isaac mangea ; il lui apporta aussi du vin, et il but. Alors son père Isaac lui dit : Approche donc et donne–moi un baiser, mon fils. Il s’approcha et lui donna un baiser. Isaac sentit l’odeur de ses vêtements ; puis il le bénit en ces termes : Oui, l’odeur de mon fils est comme l’odeur d’un champ que l’Éternel a béni. Que Dieu te donne de la rosée du ciel et des ressources de la terre, du blé et du vin nouveau en abondance ! Que des peuples te soient asservis, et que des nations se prosternent devant toi ! Sois le maître de tes frères, et que les fils de ta mère se prosternent devant toi ! Maudit soit celui qui te maudit, béni soit celui que te bénit. »

Les préparations terminées, Jacob entra en présence de son père et en réponse à ses questions, mentit ouvertement, déclarant qu’il était Esaü. Le récit est raconté dans les Ecritures sans commentaires sur le bien ou le mal de l’action de Jacob.

Comme nous l’avons noté en retraçant les expériences d’Abraham et d’Isaac, les standards de justice de ce temps-là étaient quelque peu différents de la manière dont ils furent établis plus tard par la loi mosaïque et par Jésus et les Apôtres. Rebecca et Jacob purent raisonner en disant que bien que le droit d’aînesse ait été acquis légitimement, tout moyen utilisé pour assurer la confirmation de ce transfert était justifié, que la fin justifiait les moyens. En tout cas, le plan de Dieu prévoyait que Jacob serait l’héritier et il n’y a pas d’indication dans les Ecritures condamnant l’attitude prise par l’un et l’autre dans cette affaire.

Isaac exprima sa bénédiction conformément à la promesse faite à Abraham, disant à Jacob : « Que des peuples te soient asservis, Et que des nations se prosternent devant toi. » Christ est le vrai héritier de ces bénédictions, et il est dit de lui que « tous les rois se prosterneront devant lui : toutes les nations le serviront » (Psaume 72:11).

Versets 30 à 40 :

« Isaac finissait de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté son père Isaac, que son frère Ésaü revint de la chasse. Il fit aussi un régal qu’il porta à son père. Il dit à son père : Que mon père se lève et mange du gibier de son fils, afin que tu me bénisses toi–même. Son père Isaac lui dit : Qui es–tu ? Il répondit : Je suis ton fils premier–né, Ésaü. Isaac fut saisi d’un grand trouble, d’un trouble extrême, et dit : Qui est donc celui qui a chassé du gibier et me l’a apporté ? J’ai mangé de tout avant que tu viennes, et je l’ai béni. Aussi sera–t–il béni. Lorsqu’Ésaü entendit les paroles de son père, il poussa un grand cri, extrêmement amer, et dit à son père : Moi aussi bénis–moi, mon père. Isaac répondit : Ton frère est venu avec ruse et il a pris ta bénédiction. Ésaü dit : Est–ce parce qu’on lui a donné le nom de Jacob qu’il m’a supplanté deux fois ? Il avait pris mon droit d’aînesse, et maintenant il a pris ma bénédiction. Il ajouta : N’as–tu pas de bénédiction en réserve pour moi ? Isaac répondit à Ésaü : Voilà, je l’ai établi ton maître, je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l’ai pourvu de blé et de vin nouveau : que puis–je donc faire pour toi, mon fils ? Ésaü dit à son père : Tu n’as donc que cette seule bénédiction, mon père ? Moi aussi, bénis–moi mon père ! Ésaü se mit à sangloter. Son père Isaac lui répondit : Voici ! Ta demeure sera (privée) des ressources de la terre et de la rosée du ciel, d’en haut. Tu vivras de ton épée, et tu seras asservi à ton frère ; mais en errant librement çà et là tu briseras son joug de dessus ton cou. »

C’était bien sûr un choc pour Isaac de découvrir qu’il avait donné sa bénédiction à Jacob plutôt qu’à Esaü. Et une fois cette bénédiction donnée, il ne pouvait pas la reprendre et était obligé de laisser les choses en l’état. Mais Esaü, est-il dit, poussa un grand cri, extrêmement amer, et dit à son père : Moi aussi bénis–moi, mon père ! En Hébreux 12:16-17, il y est fait référence, avec l’explication qu’Esaü était profanateur.

Quand Esaü lui demanda qu’une bénédiction lui soit donnée, Isaac répondit : « Voilà, je l’ai établi ton maître, je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l’ai pourvu de blé et de vin nouveau : que puis–je donc faire pour toi, mon fils ? ». La pensée est que la bénédiction réelle ayant été donnée à Jacob, il n’y avait plus rien de notable pour Esaü.

Cependant, plus par nature de prophétie que par bénédiction, Isaac dit à Esaü qu’il vivrait par l’épée et que quoiqu’il ait à servir Jacob, il pourrait devenir puissant et briser son joug. Il est bon de se souvenir que les promesses faites à Abraham et transférées ensuite à Isaac et Jacob englobent le développement d’une descendance spirituelle ainsi que celui d’une descendance naturelle.

Cette prophétie disant qu’Esaü briserait le joug de Jacob relève du développement d’une descendance naturelle. Esaü devint le chef des Edomites et le récit en 2 Rois 8:20-22 montre l’accomplissement des ‘bénédictions’ d’Isaac concernant la servitude d’Esaü.

Versets 41 à 46 :

« Ésaü prit Jacob en aversion, à cause de la bénédiction dont son père l’avait béni. Ésaü disait en son cœur : Les jours du deuil de mon père approchent, et je tuerai mon frère Jacob. On rapporta à Rébecca les paroles d’Ésaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils cadet, et lui dit : Voici que ton frère Ésaü veut tirer vengeance de toi, en te tuant. Maintenant, mon fils, écoute ma voix ! Lève–toi, va te réfugier chez mon frère Laban, à Harân. Tu resteras auprès de lui quelque temps, jusqu’à ce que la fureur de ton frère soit calmée. Quand la colère de ton frère se sera détournée de toi, et qu’il aura oublié ce que tu lui as fait, alors je te ferai revenir. Pourquoi serais–je privée de vous deux le même jour ? Rébecca dit à Isaac : Je suis dégoûtée de la vie, à cause des filles de Heth. Si Jacob épouse une Hittite, une des filles du pays comme celles–là, à quoi me sert la vie ? »

« Esaü prit Jacob en aversion » : On peut le comprendre, quoiqu’il ait manqué de réaliser sa propre faute dans la vente de son droit d’aînesse, une chose qui révélait son manque de respect pour les promesses de Dieu. C’est probablement la raison pour laquelle l’Apôtre Paul parle de lui comme d’une ‘personne profanatrice’. Esaü ne réalisa pas non plus la providence de l’Eternel dans la perte de son droit d’aînesse. Sa seule réaction fut la haine, une haine si intense qu’il se proposait en son cœur de tuer Jacob au temps opportun.

Cela nous fait penser à l’attitude de Caïn lorsque Dieu montra sa faveur à son frère Abel. Il est bon pour tout le peuple de Dieu de voir la signification de ses expériences au-delà de leur cause immédiate, de découvrir, si possible, quel dessein l’Eternel est en train d’accomplir à ce sujet.

Rebecca découvrit les intentions d’Esaü et son instinct maternel lui fit prendre des mesures pour la sécurité de Jacob. A présent nous savons le pourquoi du récit des problèmes causés dans la maison par les femmes païennes d’Esaü, car il aide à expliquer la décision de Rebecca (conforme aux vœux d’Isaac sur ce point) de ne pas prendre pour Jacob une femme de la même origine que celles d’Esaü.

C’était la volonté de Dieu que Jacob, comme son père Isaac, prenne une femme dans son propre peuple, celui d’Abraham et par la providence divine, ceci fut amené par un moyen apparemment naturel.

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible