La création – 12ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

Prends à présent ton fils

Chapitre 22

Versets 1 et 2 :

« Après ces choses, Dieu mit Abraham à l’épreuve, et lui dit : Abraham ! Et il répondit : Me voici ! Dieu dit : Prends à présent ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac ; va-t’en au pays de Morija, et là offre-le en holocauste sur l’une des montagnes que je te dirai ».

« Après ces choses » : cette expression se réfère à l’évidence aux expériences d’Abraham relatives au sevrage d’Isaac, comme relatées dans le chapitre précédent. Ces récits indiquent qu’un peu de temps s’était passé, assez pour qu’Ismaël grandisse, se marie et que les contacts avec Abimélec aient pu avoir lieu.

La période entre le sevrage d’Isaac et le moment où l’Eternel demanda à Abraham de l’offrir en holocauste n’est pas bien définie, mais on peut supposer que le garçon avait au moins 20 ans quand le Seigneur parla à Abraham en cette circonstance. Pour apprécier la pleine valeur de la leçon exprimée dans ce chapitre, il est essentiel de se rappeler qu’Isaac était un adulte et non un jeune garçon quand son père fut invité à l’offrir en sacrifice.

« Prends à présent ton fils, ton unique, celui que tu aimes, Isaac » : Abraham devait certainement aimer Isaac très tendrement, et il est raisonnable de penser que cet amour est particulièrement mentionné ici parce que l’Eternel faisait une illustration d’un sacrifice beaucoup plus important qui, dans le plan divin devait être fait, à savoir celui de son propre fils aimé, Jésus-Christ.

Dieu avait promis à Abraham que sa descendance allait être le moyen par lequel la bénédiction devait être dispensée à toutes les familles de la terre. Mais avant que cette bénédiction puisse se transmettre au peuple, un père affectueux devait abandonner son fils bien-aimé en sacrifice. Dans le déroulement de cet arrangement, c’était le Père Céleste qui donna son propre fils bien-aimé pour être ce sacrifice, et ici l’Eternel en fait une illustration par le sacrifice de son fils bien-aimé par Abraham.

Versets 3 à 6 :

« Abraham se leva de bon matin, sella son âne, et prit avec lui deux serviteurs et son fils Isaac. Il fendit du bois pour l’holocauste, et partit pour aller au lieu que Dieu lui avait dit. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Et Abraham dit à ses serviteurs : Restez ici avec l’âne ; moi et le jeune homme, nous irons jusque-là pour adorer, et nous reviendrons auprès de vous. Abraham prit le bois pour l’holocauste, le chargea sur son fils Isaac, et porta dans sa main le feu et le couteau. Et ils marchèrent tous deux ensemble. »

Abraham entama ce test de foi avec courage et détermination.

Il avait attendu longtemps la naissance d’Isaac ; l’enfant naquit dans de telles circonstances qu’il ne pouvait y avoir de doute sur la main du Seigneur en la matière. Cela augmenta la foi d’Abraham de sorte qu’à présent, bien que le Seigneur lui ait demandé de faire quelque chose qui pouvait sembler contraire à ses promesses, il avait eu la foi de croire que quelque chose de salutaire interviendrait. L’apôtre Paul nous dit qu’Abraham a eu une foi suffisante pour croire que si c’était nécessaire, Dieu réveillerait Isaac des morts (Hébreux 11:19).

Il y avait trois jours de voyage jusqu’au pays de Morija, où Isaac devait être offert, et ce voyage donnait à Abraham le temps de penser et de repenser à ce sacrifice, avec la possibilité constante de changer d’avis, ce qu’il ne fit pas. Son obéissance était totale.

Après avoir reçu l’ordre de Dieu d’offrir son fils en holocauste, il s’était levé de bon matin pour être en route vers l’endroit où le Seigneur lui avait ordonné d’aller. Et le même esprit de foi et d’obéissance lui avait permis de supporter le difficile suspense de ces trois jours jusqu’à la destination indiquée.

Versets 7 à 10 :

« Alors Isaac, parlant à Abraham, son père, dit : Mon père ! Et il répondit : Me voici, mon fils ! Isaac reprit : Voici le feu et le bois ; mais où est l’agneau pour l’holocauste ? Abraham répondit : Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. Et ils marchèrent tous deux ensemble. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait dit, Abraham y éleva un autel, et rangea le bois. Il lia son fils Isaac, et le mit sur l’autel, par-dessus le bois. Puis Abraham étendit la main, et prit le couteau, pour égorger son fils. »

Quand Abraham et ses serviteurs arrivèrent en vue de la montagne sur laquelle le sacrifice devait être offert, il dit à ses serviteurs de rester en arrière tandis que lui et Isaac continueraient seuls. Entre-temps Isaac commença à poser des questions. Il portait le bois pour brûler l’offrande et son père le feu, ainsi que le couteau pour tuer l’agneau ; mais n’ayant pas d’agneau, il demanda à Abraham où était l’agneau pour l’holocauste.

Cette question doit avoir fendu le coeur d’Abraham, mais il continua d’épargner à Isaac de connaître la vérité, et répondit : « mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste ». Abraham, naturellement, ne savait pas comment cela s’accomplirait, dans le type ou dans l’antitype. Dans l’antitype, Jésus était l’agneau que Dieu avait fourni, pour enlever ‘le péché du monde’ (Jean 1:29).

Arrivant sur la montagne où le Seigneur avait ordonné qu’Isaac soit offert, Abraham construisit l’autel, y plaça le bois, et étendit Isaac sur le bois, prêt à être tué. Il est bien de se rappeler ici qu’Isaac était un adulte et ne pouvait pas avoir été placé sur l’autel contre sa volonté par son père âgé.

Entre-temps Isaac devait avoir su ce que le Seigneur avait demandé à son père de faire, et le fait qu’il l’avait accepté volontairement est conforme à l’image : Jésus, l’Isaac antitypique, a également volontairement donné sa vie parce que c’était la volonté de son Père Céleste à son égard.

Versets 11 à 14 :

« Alors l’ange de l’Eternel l’appela des cieux, et dit : Abraham ! Abraham ! Et il répondit : Me voici ! L’ange dit : N’avance pas ta main sur l’enfant, et ne lui fais rien ; car je sais maintenant que tu crains Dieu, et que tu ne m’as pas refusé ton fils, ton unique. Abraham leva les yeux, et vit derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham donna à ce lieu le nom de Jehova-Jiré. C’est pourquoi l’on dit aujourd’hui: A la montagne de l’Eternel il sera pourvu. »

Jusqu’à cet instant, Abraham pensait à l’évidence qu’il lui faudrait mettre à mort son fils. Il était prêt à porter le coup fatal quand, par l’intervention d’un ange, l’Eternel intervint et attira son attention sur un bélier dans les broussailles avoisinantes. Abraham fut invité à prendre ce bélier pour le substituer à Isaac sur l’autel.

C’est pourquoi l’Isaac antitypique, Jésus, allait être identifié par les Ecritures comme un ‘agneau’, l’agneau que Dieu a donné pour être le Rédempteur et Sauveur du monde, la descendance d’Abraham par laquelle, sur la base de ce sacrifice, toutes les familles de la terre allaient être bénies avec une opportunité d’avoir la vie éternelle.

L’ange qui empêcha Abraham de tuer Isaac lui dit : « Je sais maintenant que tu crains Dieu ». L’ange parlait pour l’Eternel, ce qu’atteste ce passage où Dieu permit à Abraham de montrer sa foi et son obéissance avant de prendre une décision en son esprit. Sans doute Dieu le savait sans qu’il lui soit nécessaire d’éprouver aussi sévèrement Abraham.

Dieu a la possibilité de le savoir par intuition, mais nous ne devons pas conclure qu’à cause de cette possibilité, il se limite à cette seule méthode, ou qu’il ne puisse pas, s’il le désire, choisir par l’observation, ou découvrir des choses qu’il désire connaître.

Versets 15 à 19 :

« L’ange de l’Eternel appela une seconde fois Abraham des cieux, et dit : Je le jure par moi-même, parole de l’Eternel ! Parce que tu as fait cela, et que tu n’as pas refusé ton fils, ton unique, je te bénirai et je multiplierai ta postérité, comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est sur le bord de la mer; et ta postérité possédera la porte de ses ennemis. Toutes les nations de la terre seront bénies en ta postérité, parce que tu as obéi à ma voix. Abraham étant retourné vers ses serviteurs, ils se levèrent et s’en allèrent ensemble à Beer-Schéba ; car Abraham demeurait à Beer-Schéba. »

Quand Abraham eut démontré sa foi par ses œuvres, Dieu confirma la promesse originelle qu’il lui avait faite par un serment. Elle est appelée ‘l’alliance avec serment’. Paul s’y réfère en Hébreux 6:13-19 et parle des promesses de Dieu et du serment par lequel il atteste la promesse, comme d’une ‘chose immuable’.

En premier lieu il était impossible à Dieu de mentir, aussi sa promesse, même sans serment, était immuable ; son serment était également immuable ; et par la vertu de ces deux témoignages inébranlables, « nous trouvons un puissant encouragement, nous dont le seul refuge a été de saisir l’espérance qui nous était proposée ».

L’église est concernée d’une manière vitale par cette alliance avec serment parce que comme membres du corps de Christ, ils sont la descendance spirituelle d’Abraham, et seront le canal de bénédiction divine à toutes les nations (Galates 3:27-29). La descendance d’Abraham devait être comme les ‘étoiles du ciel’ et comme ‘le sable du bord de la mer’ ; il y aurait, par conséquent, une descendance spirituelle et une autre terrestre (Actes 7:1-7).

La descendance spirituelle est Christ et son église ; et la descendance terrestre, commençant avec les anciens prophètes ressuscités, inclura toute l’humanité restaurée. Puis cette alliance faite sous serment inclut la promesse de Dieu de développer une ‘descendance’ qui serait le canal de ses bénédictions, données par l’Isaac antitypique, Jésus, le Rédempteur et Sauveur du monde.

Versets 20 à 24 :

« Après ces choses, on fit à Abraham un rapport, en disant : Voici, Milca a aussi enfanté des fils à Nachor, ton frère : Uts, son premier-né, Buz, son frère, Kemuel, père d’Aram, Késed, Hazo, Pildasch, Jidlaph et Bethuel. Bethuel a engendré Rebecca. Ce sont là les huit fils que Milca a enfantés à Nachor, frère d’Abraham. Sa concubine, nommée Réuma, a aussi enfanté Thébach, Gaham, Tahasch et Maaca. »

Ayant prouvé sa foi et son obéissance, l’histoire d’Abraham entre maintenant dans une nouvelle phase ; et ces derniers versets du chapitre 22 introduisent le frère du patriarche et sa famille.

C’est une préparation du récit concernant l’envoi du serviteur d’Abraham pour chercher une épouse destinée à Isaac chez cette parenté d’Abraham. La famille de la parenté d’Abraham n’a visiblement pas une grande importance dans l’arrangement divin hormis le fait qu’Isaac y trouvera une épouse.

Chapitre 23

Versets 1 et 2 :

« La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans : telles sont les années de la vie de Sara. Sara mourut à Kirjath-Arba, qui est Hébron, dans le pays de Canaan ; et Abraham vint pour mener deuil sur Sara et pour la pleurer. »

Sara mourut à l’âge de 127 ans. Elle était 10 ans plus jeune qu’Abraham, qui avait 100 ans à la naissance d’Isaac (Genèse 17:17 et 21:5). C’est pourquoi Sara vécut jusqu’à voir Isaac devenir un homme, et sans nul doute elle sut qu’il a été présenté comme un agneau en sacrifice à l’Eternel et qu’il a été sauvé de la mort comme ‘une figure’, un bélier lui ayant été substitué sur l’autel. Sara est la seule femme dont l’âge de décès est donné dans la Bible.

Sara mourut à Hébron, le nom le plus ancien de ce qui fut Kirjath-Arba. Certains archéologues citent cette méthode d’identification d’une ville comme une habitude de Moïse, en écrivant ces chapitres de la Genèse, il suivit simplement les récits qui avaient été inscrits par les contemporains des faits ; ainsi, parlant du nom d’une ville dont il savait qu’il ne serait pas familier aux Hébreux de son temps, il rajoutait une simple explication du nom courant de la ville. Moïse ajouta des notes d’explication quand il pensait que c’était nécessaire.

Versets 3 à 20 :

« Abraham se leva de devant son mort, et parla ainsi aux fils de Heth : Je suis étranger et habitant parmi vous ; donnez-moi la possession d’un sépulcre chez vous, pour enterrer mon mort et l’ôter de devant moi. Les fils de Heth répondirent à Abraham, en lui disant : Ecoute-nous, mon seigneur ! Tu es un prince de Dieu au milieu de nous ; enterre ton mort dans celui de nos sépulcres que tu choisiras ; aucun de nous ne te refusera son sépulcre pour enterrer ton mort. Abraham se leva, et se prosterna devant le peuple du pays, devant les fils de Heth. Et il leur parla ainsi : Si vous permettez que j’enterre mon mort et que je l’ôte de devant mes yeux, écoutez-moi, et priez pour moi Ephron, fils de Tsochar, de me céder la caverne de Macpéla, qui lui appartient, à l’extrémité de son champ, de me la céder contre sa valeur en argent, afin qu’elle me serve de possession sépulcrale au milieu de vous. Ephron était assis parmi les fils de Heth. Et Ephron, le Héthien, répondit à Abraham, en présence des fils de Heth et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville : Non, mon seigneur, écoute-moi ! Je te donne le champ, et je te donne la caverne qui y est. Je te les donne, aux yeux des fils de mon peuple : enterre ton mort. Abraham se prosterna devant le peuple du pays. Et il parla ainsi à Ephron, en présence du peuple du pays : Ecoute-moi, je te prie ! Je donne le prix du champ : accepte-le de moi ; et j’y enterrerai mon mort. Et Ephron répondit à Abraham, en lui disant : Mon seigneur, écoute-moi ! Une terre de quatre cents sicles d’argent, qu’est-ce que cela entre moi et toi? Enterre ton mort. Abraham comprit Ephron ; et Abraham pesa à Ephron l’argent qu’il avait dit, en présence des fils de Heth, quatre cents sicles d’argent ayant cours chez le marchand. Le champ d’Ephron à Macpéla, vis-à-vis de Mamré, le champ et la caverne qui y est, et tous les arbres qui sont dans le champ et dans toutes ses limites alentour, devinrent ainsi la propriété d’Abraham, aux yeux des fils de Heth et de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville. Après cela, Abraham enterra Sara, sa femme, dans la caverne du champ de Macpéla, vis-à-vis de Mamré, qui est Hébron, dans le pays de Canaan. Le champ et la caverne qui y est demeurèrent à Abraham comme possession sépulcrale, acquise des fils de Heth. »

Le reste de ce chapitre évoque simplement les arrangements pris par Abraham pour les obsèques de Sara. Les fils de Heth étaient également connus comme les Hittites. Ephron, celui à qui il avait acheté le champ contenant le sépulcre où Sara fut enterrée, était un Hittite. Ces Hittites semblent avoir été très amicaux vis-à-vis d’Abraham, parlant de lui comme d’un prince au milieu d’eux.

Ephron voulait donner son sépulcre à Abraham, mais Abraham suggéra de lui acheter tout le champ où se trouvait le sépulcre. Abraham semble avoir été un homme d’affaire prudent et s’est probablement dit qu’il était préférable de l’acquérir en propriété légale par un achat que de l’accepter en cadeau. Peut-être que les coutumes de ce temps étaient telles que ce qui était donné pouvait être repris si le donateur changeait d’avis. Abraham acheta le champ et le récit dit que « le champ et la caverne qui y était demeurèrent à Abraham comme possession sépulcrale, acquise des fils de Heth ». Ce point particulier de cette terre était connu comme le « champ de Macpéla ».

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(à suivre…)


Association des Etudiants de la Bible