La création – 11ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

L’arrivée de la postérité promise

Chapitre 20

Versets 1 à 18 :

« Abraham partit de là pour la contrée du midi; il s’établit entre Kadès et Schur, et fit un séjour à Guérar.

Abraham disait de Sara, sa femme : C’est ma sœur. Abimélec, roi de Guérar, fit enlever Sara.

Alors Dieu apparut en songe à Abimélec pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle a un mari.

Abimélec, qui ne s’était point approché d’elle, répondit : Seigneur, ferais-tu périr même une nation juste ?

Ne m’a-t-il pas dit : C’est ma sœur ? et elle-même n’a-t-elle pas dit : C’est mon frère ? J’ai agi avec un coeur pur et avec des mains innocentes.

Dieu lui dit en songe : Je sais que tu as agi avec un coeur pur ; aussi t’ai-je empêché de pécher contre moi. C’est pourquoi je n’ai pas permis que tu la touchasses.

Maintenant, rends la femme de cet homme ; car il est prophète, il priera pour toi, et tu vivras. Mais, si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui t’appartient.

Abimélec se leva de bon matin, il appela tous ses serviteurs, et leur rapporta toutes ces choses ; et ces gens furent saisis d’une grande frayeur.

Abimélec appela aussi Abraham, et lui dit : Qu’est-ce que tu nous as fait ? Et en quoi t’ai-je offensé, que tu aies fait venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché ? Tu as commis à mon égard des actes qui ne doivent pas se commettre.

Et Abimélec dit à Abraham: Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte ?

Abraham répondit: Je me disais qu’il n’y avait sans doute aucune crainte de Dieu dans ce pays, et que l’on me tuerait à cause de ma femme.

De plus, il est vrai qu’elle est ma sœur, fille de mon père ; seulement, elle n’est pas fille de ma mère ; et elle est devenue ma femme.

Lorsque Dieu me fit errer loin de la maison de mon père, je dis à Sara : Voici la grâce que tu me feras ; dans tous les lieux où nous irons, dis de moi : C’est mon frère.

Abimélec prit des brebis et des bœufs, des serviteurs et des servantes, et les donna à Abraham ; et il lui rendit Sara, sa femme.

Abimélec dit : Voici, mon pays est devant toi ; demeure où il te plaira.

Et il dit à Sara : Voici, je donne à ton frère mille pièces d’argent ; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi, et auprès de tous tu seras justifiée.

Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes ; et elles purent enfanter.

Car l’Eternel avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme d’Abraham. »

Dans ce chapitre nous trouvons un autre récit intéressant qui révèle l’intérêt de l’Eternel pour empêcher quoi que ce soit qui pourrait interférer avec ses desseins, comme ici le fait que Sara ne soit pas la mère d’Isaac, la descendance typique de la promesse. Ce chapitre insiste également sur ce que nous avons mentionné précédemment, que les codes d’honneur en ce temps-là favorisaient l’homme au détriment de la femme.

Il est dit que les princes orientaux se réservaient le droit de prendre dans leur harem toutes les belles femmes de leur domaine. C’est apparemment selon ce droit qu’Abimélec « fit enlever Sara ». Sara devait être une très belle femme car à ce moment, et bien qu’ayant déjà un certain âge, sa beauté était de nature à exciter le désir de ce roi païen de l’avoir dans son harem.

Le code éthique de ce temps était très différent du nôtre sous plusieurs aspects. Apparemment, le seul moyen « légal » pour un roi ou un prince de prendre la femme d’un autre homme était de le tuer. Abraham en était conscient, d’où son mensonge partiel en présentant Sara comme sa sœur. C’était sensé être une protection pour lui, mais pouvait avoir de sérieuses conséquences pour Sara.

Si Abimélec avait su par le cours des événements que Sara était la femme d’Abraham au lieu de sa demi-sœur, il aurait très bien pu orchestrer la mort du patriarche pour prendre légalement Sara dans son harem. Mais quelque chose d’extraordinaire se passa « Dieu apparut en songe à Abimélec pendant la nuit, et lui dit : Voici, tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle a un mari. »

A présent les rôles étaient inversés. C’était la vie d’Abimélec qui était en danger et il souhaitait vraiment rendre Sara à Abraham. Dieu était intervenu avant que Sara n’ait été touchée, et ceci était très important. Cependant Abimélec se sentait à présent concerné et il demanda à Dieu s’il « ferait périr une nation juste ».

Il clama son innocence et la reconnaissance de sa demande à Dieu doit être comprise par « l’ignorance du peuple » telle qu’évoquée en Actes 17:30. Ce n’était pas le temps d’éclairer le monde. Ce qui lui importait à ce moment était de protéger Sara pour que son dessein de lui faire assurer une descendance promise ne soit pas contrarié. Ce n’était pas le temps de réguler les codes moraux des païens.

Tandis que le code moral d’Abimélec était très différent de celui de la chrétienté, il était apparemment sincère dans ses efforts pour s’élever vers ce qu’il croyait être juste, à moins qu’il n’était effrayé par la menace de mort venant du Seigneur, planant sur lui dans son rêve. Dans tous les cas, il accusa Abraham de l’avoir amené à un grand péché affectant son royaume.

Toute cette affaire eut, pour toutes les personnes concernées, une fin heureuse, mais entre-temps l’Eternel employa des mesures drastiques pour être sûr qu’Abimélec ferait ce qu’il avait ordonné. Le récit dit « qu’Abraham pria Dieu, et Dieu guérit Abimélec, sa femme et ses servantes ; et elles purent enfanter. Car l’Eternel avait frappé de stérilité toute la maison d’Abimélec, à cause de Sara, femme d’Abraham. »

CHAPITRE 21

Versets 1 à 5 :

« L’Eternel se souvint de ce qu’il avait dit à Sara, et l’Eternel accomplit pour Sara ce qu’il avait promis.

Sara devint enceinte, et elle enfanta un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé.

Abraham donna le nom d’Isaac au fils qui lui était né, que Sara lui avait enfanté.

Abraham circoncit son fils Isaac, âgé de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné.

Abraham était âgé de cent ans, à la naissance d’Isaac, son fils. »

« L’Eternel se souvint de ce qu’il avait dit à Sara » : Une des grandes leçons que l’Eternel nous enseigne sur la naissance d’Isaac, est qu’il était le fils de la promesse, né en résultat d’une dispensation spéciale de sa grâce divine. Il naquit par la volonté de la chair, au sens ordinaire du terme ; pour Sara, en plus d’avoir été stérile toute sa vie, elle avait à présent dépassé l’âge normal où elle aurait pu raisonnablement être mère.

Il est important de prendre en compte le fait qu’Isaac était un enfant né par miracle, car cette circonstance était un signe de la part de l’Eternel que toutes ses promesses concernant la race humaine seraient accomplies à cause de sa sagesse, de sa grâce et de sa puissance infinies. A travers tous les âges l’homme a manqué de se sauver lui-même des conséquences de son propre péché, et il continuerait à en être incapable, mais ceci n’empêche pas l’œuvre de l’amour de Dieu à l’égard de la race humaine mourante.

Il semble approprié, par conséquent, qu’en accomplissant sa promesse au sujet de la descendance de la bénédiction, le Seigneur devait bien montrer que lui seul était capable de la rendre possible. Dieu demande à son peuple de coopérer avec lui à son travail, mais il est toujours bon de se rappeler que leurs efforts sont tout à fait stériles s’il ne leur accorde pas sa bénédiction.

Abraham eut une grande confiance dans les promesses de Dieu et beaucoup de respect pour ses instructions relatives à leur réalisation. Quand cet enfant de la promesse naquit, il fut appelé Isaac, en accord avec les instructions de l’Eternel (Genèse 17:19). Isaac fut également circoncis en obéissance à l’ordre de l’Eternel.

« Abraham était âgé de cent ans » quand Isaac naquit. Il avait attendu longtemps la naissance de cette « postérité » de la promesse et pendant cette longue période d’attente sa foi fut sévèrement mise à l’épreuve, de nombreuses fois (Hébreux 11:11). Mais à présent sa foi était au moins partiellement récompensée (pas complètement, parce que l’apôtre explique que, comme les autres fidèles du temps de l’Ancien Testament, Abraham « mourut dans la foi, sans avoir reçu la promesse » ; c’est-à-dire, la réalisation de la promesse) (versets 13,39,40).

Plusieurs membres du peuple de Dieu ont été éprouvés par une longue attente dans la réalisation des promesses de Dieu. La vision a semblé tarder ; l’époux tardait ; et beaucoup ont pleuré en disant : ‘Combien de temps, ô Seigneur, combien de temps encore ?’.

Mais Dieu a un temps prévu pour l’accomplissement de tous ses desseins. Et tandis qu’il ne révèle pas tous les détails de temps de son plan, nous pouvons nous réconforter par la pensée que son plan ne sera jamais retardé. Il y avait un temps prévu pour la naissance d’Isaac, mais parce qu’Abraham ne le connaissait pas longtemps à l’avance, sa foi fut éprouvée.

Versets 6 à 8 :

« Et Sara dit : Dieu m’a fait un sujet de rire ; quiconque l’apprendra rira de moi.

Elle ajouta : Qui aurait dit à Abraham : Sara allaitera des enfants? Cependant je lui ai enfanté un fils dans sa vieillesse.

L’enfant grandit, et fut sevré ; et Abraham fit un grand festin le jour où Isaac fut sevré. »

Sarah avait également exercé beaucoup sa foi en liaison avec la naissance d’Isaac (Hébreux 11:11). Visiblement le fait que Dieu s’était « souvenu d’elle » avait provoqué un renouvellement de sa jeunesse ; car elle avait non seulement donné naissance à Isaac, mais l’avait nourri, montrant que son système entier avait subi un changement qui était contraire à la nature, pour son âge.

Versets 9, 10 :

« Sara vit rire le fils qu’Agar, l’Egyptienne, avait enfanté à Abraham ; et elle dit à Abraham : Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac. »

Visiblement Sara avait une disposition sensible, parce que quand Ismaël naquit, elle fut quelque peu troublée par l’attitude d’Agar, sa mère. Et maintenant qu’elle avait elle-même un fils et qu’Ismaël le raillait, ou « le persécutait » (Galates 4:29), c’était plus qu’elle ne pouvait supporter, aussi elle demanda à Abraham de renvoyer Agar et Ismaël loin de sa maison.

Il serait injuste, cependant, de blâmer l’attitude de Sara par rapport à sa nature sensible. Sans aucun doute les promesses de Dieu concernant sa descendance avaient beaucoup à voir avec cela, et elle agissait probablement d’une manière qu’elle croyait agréable au Seigneur, « que le fils de cette servante n’héritera pas avec mon fils, avec Isaac ».

Versets 11 à 21 :

« Cette parole déplut fort aux yeux d’Abraham, à cause de son fils.

Mais Dieu dit à Abraham : Que cela ne déplaise pas à tes yeux, à cause de l’enfant et de ta servante. Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre.

Je ferai aussi une nation du fils de ta servante ; car il est ta postérité.

Abraham se leva de bon matin ; il prit du pain et une outre d’eau, qu’il donna à Agar et plaça sur son épaule ; il lui remit aussi l’enfant, et la renvoya. Elle s’en alla, et s’égara dans le désert de Beer-Schéba.

Quand l’eau de l’outre fut épuisée, elle laissa l’enfant sous un des arbrisseaux, et alla s’asseoir vis-à-vis, à une portée d’arc ; car elle disait : Que je ne voie pas mourir mon enfant ! Elle s’assit donc vis-à-vis de lui, éleva la voix et pleura.

Dieu entendit la voix de l’enfant ; et l’ange de Dieu appela du ciel Agar, et lui dit : Qu’as-tu, Agar ? Ne crains point, car Dieu a entendu la voix de l’enfant dans le lieu où il est.

Lève-toi, prends l’enfant, saisis-le de ta main ; car je ferai de lui une grande nation.

Et Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits d’eau ; elle alla remplir d’eau l’outre, et donna à boire à l’enfant.

Dieu fut avec l’enfant, qui grandit, habita dans le désert, et devint tireur d’arc.

Il habita dans le désert de Paran, et sa mère lui prit une femme du pays d’Egypte. »

La directive de Sarah à Abraham au sujet du renvoi d’Agar et d’Ismaël « lui déplut, à cause de son fils ». Ismaël était le propre fils d’Abraham, et en raison de son amour paternel pour son garçon, ce n’était pas une chose facile de se conformer à l’insistance de son épouse. Peut-être hésita-t-il à le faire, se demandant si ce n’était pas un simple accès émotif de Sarah et non l’expression de ce qu’il faudrait faire en ces circonstances.

Mais Abraham ne fut pas laissé longtemps dans le doute, parce que Dieu lui parla, lui disant qu’il devait obéir à la demande de Sarah : « Accorde à Sara tout ce qu’elle te demandera ; car c’est d’Isaac que sortira une postérité qui te sera propre ». L’Eternel ne cause jamais d’inquiétude ou de peine inutile. Tandis qu’il assurait Abraham qu’Isaac était celui par qui se transmettrait sa descendance, il indiqua qu’Ismaël allait devenir le père d’une grande nation, ou peuple.

Abraham prit toutes les dispositions nécessaires pour préserver les vies de la mère et de l’enfant en les renvoyant au loin. Alors que Sara avait perdu tout intérêt pour eux, la même chose ne pourrait pas être dite d’Abraham ; car Ismaël était son propre fils, et Agar, pendant un certain temps, avait été pour lui une épouse. Leur sort, pour un temps, était difficile et apparemment désespéré. Agar abandonna Ismaël, par désespoir, et alors l’Eternel intervint ; car bien qu’Ismaël n’ait pas été la descendance promise, un certain but typique s’effectuait par lui.

Ceci est porté à notre connaissance en Galates 4:21-31. Ici l’apôtre parle de deux grandes alliances, et d’une « postérité » produite par chacune d’elles. L’alliance originale de Dieu avec Abraham appelait une « postérité » pour la bénédiction de l’humanité. Paul explique que Sara préfigure l’alliance abrahamique qui apporte la postérité de la promesse.

Quatre cent trente ans après que cette alliance ait été instaurée, Dieu entra en alliance avec les descendants naturels d’Abraham au mont Sinaï (alliance de la loi). En raison de l’incapacité des Israélites à appliquer cette loi parfaite de Dieu, ils furent mis en servitude par les propres conditions de cette alliance. Paul explique que cette alliance a été préfigurée par Agar, la servante, et les Israélites mis en servitude sous cette alliance par Ismaël. Paul parle de ceci comme une allégorie. En fait, Ismaël n’était pas le père de la nation d’Israël, parce qu’ils étaient et sont les descendants naturels d’Abraham par Isaac. Ismaël, cependant, est reconnu comme étant le père d’une grande partie de la race arabe. Ismaël est cependant employé par Paul comme un type d’Israël sous l’alliance de la loi.

Versets 22 à 34 :

« En ce temps-là, Abimélec, accompagné de Picol, chef de son armée, parla ainsi à Abraham : Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais.

Jure-moi maintenant ici, par le nom de Dieu, que tu ne tromperas ni moi, ni mes enfants, ni mes petits-enfants, et que tu auras pour moi et le pays où tu séjournes la même bienveillance que j’ai eue pour toi.

Abraham dit : Je le jurerai.

Mais Abraham fit des reproches à Abimélec, au sujet d’un puits d’eau, dont s’étaient emparés de force les serviteurs d’Abimélec.

Abimélec répondit : J’ignore qui a fait cette chose-là; tu ne m’en as point informé, et moi, je ne l’apprends qu’aujourd’hui.

Et Abraham prit des brebis et des bœufs, qu’il donna à Abimélec; et ils firent tous deux alliance.

Abraham mit à part sept jeunes brebis.

Et Abimélec dit à Abraham: Qu’est-ce que ces sept jeunes brebis, que tu as mises à part?

Il répondit : Tu accepteras de ma main ces sept brebis, afin que cela me serve de témoignage que j’ai creusé ce puits.

C’est pourquoi on appelle ce lieu Beer-Schéba ; car c’est là qu’ils jurèrent l’un et l’autre.

Ils firent donc alliance à Beer-Schéba. Après quoi, Abimélec se leva, avec Picol, chef de son armée; et ils retournèrent au pays des Philistins.

Abraham planta des tamaris à Beer-Schéba; et là il invoqua le nom de l’Eternel, Dieu de l’éternité.

Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins. »

Abraham réprimanda Abimélec pour un puits d’eau qu’il avait supposé pris par lui, mais la dernière explication lui parut satisfaisante et une alliance fut faite. La présentation d’un signe de l’alliance semble être la coutume de l’époque et la partie de l’alliance qu’Abraham souhaitait tout particulièrement sécuriser concernait un certain puits qu’il avait creusé. Apparemment l’eau n’était pas trop abondante et Abraham, sagement, sauvegarda cette assurance d’approvisionnement. Abraham ne perdit pas de vue la source de toutes ses bénédictions et sa foi en Dieu était maintenant plus forte qu’elle ne l’avait jamais été.

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Association des Etudiants de la Bible