Vie chrétienne et doctrine |
La création – 10ème partie
LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE
Destruction de Sodome et Gomorrhe
Chapitre 19
Versets 1 à 3 :
« Les deux anges arrivèrent à Sodome sur le soir ; et Lot était assis à la porte de Sodome. Quand Lot les vit, il se leva pour aller au-devant d’eux, et se prosterna la face contre terre. Puis il dit : Voici, mes seigneurs, entrez, je vous prie, dans la maison de votre serviteur, et passez-y la nuit ; lavez-vous les pieds ; vous vous lèverez de bon matin, et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dans la rue. Mais Lot les pressa tellement qu’ils vinrent chez lui et entrèrent dans sa maison. Il leur donna un festin, et fit cuire des pains sans levain. Et ils mangèrent. »
Le chapitre 18 nous décrit les efforts d’Abraham pour sauver les villes de Sodome et Gomorrhe de la destruction, surtout par son intérêt pour Lot et sa famille. Ces efforts n’avaient pas abouti, mais deux anges de l’Eternel étaient venus à Sodome, non pour sauver la ville, mais pour avertir Lot et donc pour lui donner une opportunité de s’échapper. Comme l’Eternel ne voulait pas épargner les villes dans l’intérêt de Lot, il favorisa Abraham en montrant sa pitié pour son neveu et sa famille.
« Lot était assis à la porte de Sodome » quand les anges le rencontrèrent en entrant dans la ville. En comparant ce passage avec Genèse 23:10,18, Genèse 34:20,24 et Ruth 4:1, il semble évident en référence à ce fait que Lot avait une position prééminente à Sodome.
Exerçant le discernement que doit posséder quelqu’un occupant cette position, il vit qu’il ne s’agissait pas de visiteurs ordinaires, aussi il s’inclina humblement et s’adressa à eux comme à des seigneurs, les invitant à passer la nuit dans sa maison. Tout d’abord ils refusèrent, disant qu’ils avaient prévu de passer la nuit dans la rue. Mais Lot insista et ils acceptèrent, ce sur quoi un festin fut préparé pour ses hôtes, incluant du pain sans levain. De toute évidence Lot reconnut que ses visiteurs étaient des personnes justes, ce qui lui fit proposer du pain sans levain.
Versets 4 à 11 :
« Ils n’étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les gens de Sodome, entourèrent la maison, depuis les enfants jusqu’aux vieillards ; toute la population était accourue. Ils appelèrent Lot, et lui dirent : Où sont les hommes qui sont entrés chez toi cette nuit ? Fais-les sortir vers nous, pour que nous les connaissions. Lot sortit vers eux à l’entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui. Et il dit : Mes frères, je vous prie, ne faites pas le mal ! Voici, j’ai deux filles qui n’ont point connu d’homme ; je vous les amènerai dehors, et vous leur ferez ce qu’il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes puisqu’ils sont venus à l’ombre de mon toit. Ils dirent : Retire-toi ! Ils dirent encore : Celui-ci est venu comme étranger, et il veut faire le juge ! Eh bien, nous te ferons pis qu’à eux. Et, pressant Lot avec violence, ils s’avancèrent pour briser la porte. Les hommes étendirent la main, firent rentrer Lot vers eux dans la maison, et fermèrent la porte. Et ils frappèrent d’aveuglement les gens qui étaient à l’entrée de la maison, depuis le plus petit jusqu’au plus grand, de sorte qu’ils se donnèrent une peine inutile pour trouver la porte. »
Ces deux anges qui étaient apparus comme des êtres humains, probablement ceux qui venaient de rendre visite à Abraham, avaient dû être d’une apparence extraordinaire, puisqu’ils avaient attiré l’attention de beaucoup de gens de la ville lorsqu’ils y étaient entrés. Certains les avaient sans doute vus entrer dans la maison de Lot et étant portés vers le mal, ils avaient sous doute supposé que ces étrangers n’étaient pas particulièrement amicaux à l’égard des gens de la ville.
Avant que ces distingués visiteurs se soient retirés pour la nuit, une foule était accourue devant la maison de Lot, lui demandant de faire sortir ses invités. Pressentant qu’ils avaient certainement l’intention de leur faire violence, Lot se mit à l’extérieur de la porte et la referma derrière lui, ce qui était courageux en la circonstance, et essaya de calmer les ardeurs malfaisantes de la foule en leur proposant ses filles pour ne pas faire de mal à ses hôtes.
Il nous est difficile aujourd’hui de comprendre comment un père peut avoir aussi peu de considération pour ses filles, mais les mœurs de cette époque devaient manifestement différer des nôtres. Il semble que les codes de conduite qui guidaient les hommes de cette époque favorisaient largement les hommes par rapport aux femmes, ce qui fait que dans des circonstances où il fallait sacrifier quelqu’un, c’étaient les hommes et leurs intérêts qui étaient préservés.
Les Sodomites qui s’étaient rassemblés devant la maison de Lot n’en étaient pas apaisés pour autant. Ils accusèrent Lot de se faire juge au-dessus d’eux et lui auraient sans doute fait violence si les deux anges, ses visiteurs, n’étaient intervenus. Ils ouvrirent la porte, tirèrent Lot à l’intérieur, à l’abri de la foule, puis, usant de leur pouvoir surnaturel, frappèrent la foule d’aveuglement, ce qui empêchait qui que ce soit de faire du mal.
Versets 12 à 16 :
« Les hommes dirent à Lot : Qui as-tu encore ici ? Gendres, fils et filles, et tout ce qui t’appartient dans la ville, fais-les sortir de ce lieu. Car nous allons détruire ce lieu, parce que le cri contre ses habitants est grand devant l’Eternel. L’Eternel nous a envoyés pour le détruire. Lot sortit, et parla à ses gendres qui avaient pris ses filles : Levez-vous, dit-il, sortez de ce lieu ; car l’Eternel va détruire la ville. Mais, aux yeux de ses gendres, il parut plaisanter. Dès l’aube du jour, les anges insistèrent auprès de Lot, en disant : Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans la ruine de la ville. Et comme il tardait, les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car l’Eternel voulait l’épargner ; ils l’emmenèrent, et le laissèrent hors de la ville. »
Cette démonstration de l’esprit du mal des Sodomites se termina d’une manière qui permit à Lot d’accorder une pleine confiance à ses visiteurs. Puis ils lui révélèrent le but réel de leur visite. Par l’intersession d’Abraham ils offrirent à Lot la possibilité de se sauver, non seulement lui-même, mais également sa famille.
Lot coopéra en avertissant ses deux filles et ses gendres, ceux « qui avaient pris ses deux filles » (Genèse 19:14) mais apparemment les seuls à quitter Sodome furent Lot, sa femme et ses deux filles. Lot même hésitait à partir, ce qui fait que les anges durent le saisir par la main.
Versets 17 à 22 :
« Après les avoir fait sortir, l’un d’eux dit : Sauve-toi, pour ta vie ; ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsses. Lot leur dit : Oh ! non, Seigneur ! Voici, j’ai trouvé grâce à tes yeux, et tu as montré la grandeur de ta miséricorde à mon égard, en me conservant la vie ; mais je ne puis me sauver à la montagne, avant que le désastre m’atteigne, et je périrai. Voici, cette ville est assez proche pour que je m’y réfugie, et elle est petite. Oh ! que je puisse m’y sauver,… n’est-elle pas petite ?… et que mon âme vive ! Et il lui dit : Voici, je t’accorde encore cette grâce, et je ne détruirai pas la ville dont tu parles. Hâte-toi de t’y réfugier, car je ne puis rien faire jusqu’à ce que tu y sois arrivé. C’est pour cela que l’on a donné à cette ville le nom de Tsoar ».
Après avoir fait sortir Lot de la ville, l’ange qui parlait lui conseilla de fuir dans la montagne pour sauver sa vie, et de ne pas regarder en arrière. Apparemment les villes devaient être détruites d’une manière telle que tout le territoire de la plaine en serait affecté, aussi il valait mieux être éloigné de la ville et non pas en être simplement sorti.
Pour différentes raisons Lot semble avoir été attiré par la vie citadine, car il hésita à obéir à l’ordre de fuir dans la montagne. Au lieu de cela, il demanda le privilège de se réfugier dans une autre ville, une plus petite. L’ange qui parlait pour l’Eternel lui accorda cette demande, ce qui fait que Lot et ses deux filles se réfugièrent à Tsoar, qui veut dire ‘petite’, probablement appelée ainsi à cause des circonstances.
Versets 23 à 25 :
« Le soleil se levait sur la terre, lorsque Lot entra dans Tsoar. Alors l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Eternel. Il détruisit ces villes, toute la plaine et tous les habitants des villes, et les plantes de la terre. »
Quand Lot atteignit Tsoar, le soleil se levait. C’était évidemment le matin qui suivait la visite des anges à Sodome. Ils avaient dîné ensemble à la maison de Lot à Sodome, mais personne ne put dormir, compte tenu de l’agressivité des hommes de Sodome.
Le matin était venu et Lot une fois en sécurité à Tsoar, « l’Eternel fit pleuvoir du ciel sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu, de par l’Eternel. »
Sodome et Gomorrhe furent détruits, ainsi que « toute la plaine ». Il n’y avait pas eu tentative de conversion des habitants de cette ville avant de la détruire. Ils ne furent pas appelés à la repentance. Ce fait est confirmé par Jésus qui dit que si le même puissant travail avait été fait dans ces cités de la plaine que dans certaines villes juives de son temps, elles se seraient repenties. Pourquoi Dieu n’a-t-il donc pas recherché leur repentance ?
Jésus donne la réponse en nous disant que Dieu les reconsidérera au futur Jour du Jugement, qui sera plus favorable pour eux que pour ceux qui l’avaient rejeté en dépit des puissants miracles qu’ils avaient vus de leurs yeux. Tandis que Dieu avait promis à Abraham qu’il bénirait toutes les familles de la terre par sa postérité, ce n’était manifestement pas encore le bon moment pour les bénir. Dans ces circonstances, mieux valait pour les gens de Sodome et Gomorrhe d’être retranchés dans la mort pour attendre la résurrection et le futur jour d’épreuve, plutôt que de continuer à pécher, en s’éloignant de plus en plus de Dieu et en s’enfonçant de plus en plus dans la débauche et le mal.
Verset 26 :
« La femme de Lot regarda en arrière, et elle devint une statue de sel. »
L’ange avait donné l’instruction de ne pas regarder en arrière. Cette expression dénote sans doute plus que de simplement tourner sa tête vers l’arrière. Elle semble impliquer une hésitation à aller de l’avant, si ce n’est un véritable retour en arrière. Jésus compara la femme de Lot à celui qui met la main à la charrue et retourne en arrière. Jésus utilisa l’illustration comme avertissement pour ses disciples de ne pas retourner dans le monde dont ils s’étaient séparés, quand ils avaient obéi à son appel de quitter le monde et de le suivre.
Il n’est pas nécessaire de supposer que la femme de Lot se transforma en une vraie statue de sel. Le récit indique que toute la zone fut affectée par le feu et le souffre qui avait détruit les villes. Il est probable que quand elle regarda, ou se retourna, elle était encore toujours dans la zone où l’atmosphère restait imprégnée de souffre et sans doute d’autres gaz.
Selon ceux qui ont été dans cette région, elle contient de nombreux dépôts de sel et de rochers. L’une des explications est que du gaz bitumineux explosa et causa une éruption de sel pulvérisé qui tomba sur elle, la recouvrant complètement. Il en est ainsi du chrétien qui retourne dans le monde. Ce n’est pas essentiellement cela que l’Eternel punit, mais l’environnement et les circonstances sont tels que sa vie spirituelle en est détruite.
Versets 27 à 29 :
« Abraham se leva de bon matin, pour aller au lieu où il s’était tenu en présence de l’Eternel. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le territoire de la plaine ; et voici, il vit s’élever de la terre une fumée, comme la fumée d’une fournaise. Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, il se souvint d’Abraham ; et il fit échapper Lot du milieu du désastre, par lequel il bouleversa les villes où Lot avait établi sa demeure. »
Abraham avait déduit de sa conversation avec ses trois visiteurs que Sodome et Gomorrhe n’allaient pas être sauvées, aussi il se leva tôt le matin pour voir ce qu’il était possible de cette destruction. Tandis que Dieu n’épargna pas les villes dans ce récit, il se souvint cependant d’Abraham ; et il fit échapper Lot du milieu du désastre.
La prière d’Abraham pour son neveu eut une grande influence sur l’Eternel, car l’ange dit à Lot : « Sauve-toi, pour ta vie ; ne regarde pas derrière toi, et ne t’arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne périsse ». L’Eternel n’ayant pas détruit Sodome avant que Lot ait pu s’en échapper, et ceci grâce à la prière d’Abraham, est-il étonnant que ce « temps de détresse » (Daniel 12:1) est raccourci à la fin de cet âge « grâce aux élus » ? (Matthieu 24:22).
Versets 30 à 38 :
« Lot quitta Tsoar pour la hauteur, et se fixa sur la montagne, avec ses deux filles, car il craignait de rester à Tsoar. Il habita dans une caverne, lui et ses deux filles. L’aînée dit à la plus jeune : Notre père est vieux ; et il n’y a point d’homme dans la contrée, pour venir vers nous, selon l’usage de tous les pays. Viens, faisons boire du vin à notre père, et couchons avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. Elles firent donc boire du vin à leur père cette nuit-là ; et l’aînée alla coucher avec son père : il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, l’aînée dit à la plus jeune : Voici, j’ai couché la nuit dernière avec mon père ; faisons-lui boire du vin encore cette nuit, et va coucher avec lui, afin que nous conservions la race de notre père. Elles firent boire du vin à leur père encore cette nuit-là ; et la cadette alla coucher avec lui : il ne s’aperçut ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Les deux filles de Lot devinrent enceintes de leur père. L’aînée enfanta un fils, qu’elle appela du nom de Moab : c’est le père des Moabites, jusqu’à ce jour. La plus jeune enfanta aussi un fils, qu’elle appela du nom de Ben-Ammi : c’est le père des Ammonites, jusqu’à ce jour. »
Nous avons ici un autre exemple de la grande différence prévalant entre le code moral de l’ancien temps et celui que nous considérons comme convenable aujourd’hui. Ici, la préoccupation des filles de Lot de vouloir maintenir vivant le nom de la famille primait sur toute autre considération. Le fait de ne pas avoir d’enfants était considéré comme une calamité et ceci devait faire partie du plan des filles de Lot.
Le dessein de l’Eternel en permettant que cette action des filles de Lot soit notée dans le récit était d’établir l’origine des Moabites et des Ammonites. Ceci préfigure quelque part les expériences des descendants naturels d’Abraham. Il était d’autant plus important que Ruth, une des mères de la généalogie menant à Jésus, était une Moabite.
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