Ma coupe déborde

« Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires ; tu oins d’huile ma tête, et ma coupe déborde » — Psaume 23:5

La ‘coupe’ est utilisée pour symboliser les différentes vérités et expériences concernant la vie du chrétien et il y a une relation étroite entre ces précieuses vérités.

Les comprendre clairement, c’est apprécier l’amour Divin et mieux appréhender le plan divin. Lorsque Jésus institua la commémoration de sa mort, il donna la coupe à ses disciples et les invita à en boire, expliquant qu’elle représentait son sang.

Avant cela, il avait dit à deux de ses disciples « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? » (Matthieu 20:22). C’était évidemment cette dernière ‘coupe’ à laquelle Jésus se référait lorsque, dans le jardin de Gethsémané, il pria : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! » (Matthieu 26:39).

En Psaume 116:5 il est question de la ‘coupe de délivrance’, et en Psaume 16:5, David prophétise à propos de Jésus « L’Eternel est la portion de mon héritage et de ma coupe » (version Darby).

L’apôtre Paul fait la différence entre ‘la coupe du Seigneur’ et ‘la coupe des démons’ (1 Corinthiens 10:21).

Il y aurait le risque de semer la confusion en retenant la même signification pour les différentes utilisations symboliques du terme ‘coupe’, bien qu’elles soient liées.

La coupe de la commémoration, que Jésus invita ses disciples à boire, représente son sang — ainsi que Jésus en donne l’explication — sa vie donnée pour les péchés de l’église et du monde. En tant que disciples de Jésus, nous sommes invités à boire de cette coupe parce qu’elle signifie qu’à travers lui, à travers les mérites de son sang versé, nous avons la vie.

Nous participons également à cette coupe dans le sens où nous sacrifions nos vies justifiées avec lui. Nous sommes « devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort » (Romains 6:5).

Sous la loi juive, boire du sang était puni de mort (Lévitique 7:26,27), par conséquent, quand Jésus a demandé de boire de la coupe qui représentait son sang, c’était la même chose que s’il leur avait demandé de mourir avec lui.

Ce symbolisme particulier de la coupe s’applique de même à toute l’église de Christ. Jésus a sacrifié sa vie, et tous ceux qui veulent vivre avec lui et partager son royaume doivent aussi sacrifier leurs vies, « devenir une même plante avec lui par la conformité à sa mort ».

C’est un problème individuel dans le sens où chaque personne qui remplit les conditions requises pour faire partie du corps de Christ doit faire la preuve de sa fidélité. Nous voyons alors que le symbolisme de la coupe s’applique à tous les membres du corps de Christ. Il n’y a pas plusieurs coupes, mais une seule, et la totalité du corps de Christ y participe.

La coupe du salut

La ‘coupe du salut’ est étroitement liée à la coupe qui symbolise le sang de Christ. Elle peut être considérée comme une extension de ce symbole. C’est en participant à la mort de Jésus que les membres du corps de Christ obtiennent le grand salut dont Jésus a parlé, et qui a été confirmé par les membres de l’église qui l’ont entendu (Hébreux 2:3).

Cette association de pensée était donnée par Jésus quand il disait à ses disciples « Car celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la sauvera » (Luc 9:24 ; Matthieu 16:25).

Ces paroles s’adressaient aux disciples à l’époque où Pierre conseillait à Jésus de ne pas aller à Jérusalem où sa vie serait en danger. Jésus savait que le temps était venu pour lui de mourir comme Rédempteur du monde, et que c’est seulement en obéissant à cette alliance de sacrifice qu’il pourrait espérer obtenir « la gloire, l’honneur et l’immortalité » (Romains 2:7).

Il en est de même de tous les disciples du Maître. David écrivait « Comment rendrai-je à l’Eternel tous ses bienfaits envers moi ? ». Répondant à sa propre question, David continue : « J’élèverai la coupe des délivrances et j’invoquerai le nom de l’Eternel en présence de tout son peuple. Elle a du prix aux yeux de l’Eternel, la mort de ceux qui l’aiment » (Psaume 116:12-15).

Comme Jésus, ses véritables disciples ont conclu une alliance avec le Père Céleste, alliance basée sur le sacrifice total, même jusqu’à la mort (Psaume 50:5). S’étant engagés sur ce chemin étroit du sacrifice qui conduit à la vie par la mort en sacrifice, ils réalisent que désormais, leur seul espoir de vie est d’être fidèle à leur vœu de consécration.

Tous les disciples du Seigneur acceptent cet arrangement et cette promesse du grand salut avec joie. Ils savent que pour obtenir le salut de cette manière, ils doivent être fidèles jusqu’à la mort. Ils demandent au Seigneur de leur accorder la grâce de les aider en temps de besoin, afin qu’ils aient la force d’être fidèles.

Ils savent (Apocalypse 2:10) que la mort des saints est précieuse pour Dieu et qu’il les aidera à être fidèles jusqu’à la mort afin qu’ils atteignent le salut dans la gloire de son royaume.

Cette coupe de salut est un symbole commun pour ceux qui composent le corps de Christ. Il n’y aura aucun changement jusqu’à ce que Jésus et l’église atteignent l’immortalité et la gloire de son royaume. Il n’y a aucun autre chemin pour atteindre la nature divine ou pour atteindre les sommets du Mont Sion.

Jésus, en tant qu’Agneau de Dieu, est parvenu à cette position exaltée par le moyen de sa mort en sacrifice, et ceux qui partagent cette récompense avec lui sont seulement ceux qui « suivent l’agneau partout où il va » (Apocalypse 14:4). Nous devons joyeusement participer à cette coupe précieuse du salut.

C’est à cette coupe que Jésus faisait référence lorsqu’il demanda à ses disciples : « Pouvez-vous boire la coupe que je dois boire ? » (Matthieu 20:22). Le fait que Jésus leur posa des questions à propos de boire cette coupe avec lui, indique que cela représente ce qui est commun pour tous les membres du corps de christ. La mort en sacrifice, menant à la vie au-delà du voile, est commune pour eux tous.

C’est une coupe de mort et aussi une coupe de salut pour ceux qui, en partageant avec Jésus cette phase du plan divin, perdent leurs vies et qui, en agissant ainsi, sont sauvés.

La coupe que mon Père a versée

Lorsque Jésus était dans le jardin de Gethsémané, juste quelques heures avant d’être crucifié, il pria son Père ainsi : « Mon Père, s’il est possible, que cette coupe s’éloigne de moi ! » (Matthieu 26:39).

Ici le Maître utilise le symbole de la coupe qui représente certaines épreuves dont il réalisait qu’elles étaient imminentes pour lui, et qui par certains aspects étaient particulières pour lui seulement. Le fait même qu’il considère la possibilité que cette coupe individuelle était nécessaire, indique que ce n’était pas la coupe à laquelle tous les membres de Christ devaient participer, pas plus qu’elle n’était la coupe qui représentait son sang versé.

Jésus savait que c’était la volonté du Père pour lui de mourir en tant que Rédempteur du monde. Il savait que c’était seulement à travers la mort qu’il pourrait atteindre l’immortalité, la nature divine. Il n’y avait pas de doute dans son esprit à propos de cela, et il était déterminé à accomplir cette alliance de sacrifice, pour boire cette coupe dans la mort, en sachant qu’en la buvant elle deviendrait une coupe de salut.

Il savait que c’était la volonté de son Père pour lui. Les figures de l’Ancien Testament l’ont préfiguré, et les prophéties ont révélé que c’était la volonté du Père. Mais il réalisait alors que d’autres épreuves était prévues pour lui. En plus de mourir, il comprenait qu’il devrait souffrir la honte, l’ignominie et les souffrances. Il pouvait voir que, bien qu’il n’ait rien fait de mal, il devait mourir comme un malfaiteur, un proscrit, à qui l’on reprochait d’avoir blasphémé son Dieu.

Il n’avait aucune hésitation à accepter cette coupe si telle était la volonté divine — « Ne boirai-je pas la coupe que le Père m’a donné à boire ? » (Jean 18:11).

Jésus voulait être sûr que c’était la coupe que le Père avait versée, et lorsqu’en réponse à sa prière il eut la certitude que c’était bien cela, il n’eut pas de doute, pas la moindre hésitation, pour faire tout ce qui avait été écrit à son propos dans « le rouleau du livre » (Psaume 40:7,8).

Parfois, la coupe est utilisée dans les Ecritures pour représenter les épreuves individuelles des consacrés. Ces épreuves conviennent aux besoins propres à ceux à qui elles arrivent, et elles correspondent au Divin plan qui s’applique à tous les consacrés.

C’est en ce sens que David utilise le symbole de la coupe lorsqu’il écrivit « Ma coupe déborde », texte qui constitue notre titre.

Un peu plus haut dans ce merveilleux psaume, David nous rappelle que ce qui a été prévu pour le berger l’a également été pour ses brebis. Chacune d’elles doit pouvoir se reposer dans les verts pâturages, être dirigée près des eaux paisibles, et elles sont toutes protégées lorsqu’elles marchent dans la vallée de l’ombre de la mort. Dans ces textes, nous retrouvons le soin merveilleux que Dieu prend de son peuple à travers la Vérité, et l’assurance des grandes et précieuses promesses de sa Parole.

Mais la coupe peut varier selon les besoins de chacun. Cette pensée ressort dans le psaume, particulièrement si nous suivons d’un bout à l’autre le symbolisme du berger et de son troupeau. Ceux qui sont familiers avec les habitudes des bergers nous disent qu’ils utilisaient une coupe en rapport avec le soin particulier à chaque brebis.

D’habitude, ceci se déroulait à la fin du jour, lors du rassemblement final des brebis et de l’inspection pour savoir si elles étaient blessées ou fatiguées. Lorsque — et c’était fréquemment le cas — le berger trouvait une brebis qui était épuisée par les épreuves de la journée, et qui avait besoin d’une attention particulière, il lui donnait une boisson désaltérante dans une coupe que le berger utilisait seulement à cette occasion.

Quelle merveilleuse pensée est illustrée ainsi ! Nous savons que c’est seulement parce que nous sommes en Christ que nous pouvons bénéficier des faveurs Divines. Nous connaissons l’ensemble des dispositions que le Seigneur a prises pour toutes ses brebis, et nous pouvons vraiment nous en réjouir.

Le Père Céleste ne pourrait rien faire ou dire de mieux pour nous assurer de son amour. Nous savons qu’aussi longtemps que nous suivons le Bon Berger, guettant sans cesse sa voix, nous ne manquerons jamais de verts pâturages ou d’eaux rafraîchissantes.

Dans le symbole de la coupe, il y a une touche d’attention intime et de soin personnel et individuel qui suggère un amour si tendre et si doux qu’il nous est presque impossible de l’atteindre.

Sans diminuer la réalité des soins du berger tels qu’ils se manifestent grâce à l’amour Divin répandu sur toutes ses brebis, nous avons en plus cette assurance supplémentaire qu’il connaît les besoins de chacun de nous et qu’il y pourvoit également.

Et ces besoins sont si nombreux ! En effet c’est quand nous nous sentons sûrs de nous que nous sommes plus faibles et en danger de chanceler et de chuter sur le bas-côté du chemin, car nous échappons aux attentions de notre Bon Berger.

En de pareils moments, nous pouvons penser que nous sommes forts mais la sagesse de notre Bon Berger détecte que nous nous sentons sûrs de nous, et sachant que si nous sommes autorisés à continuer par nos propres forces nous sommes sûrs de chuter et de perdre notre route, il pourvoit une coupe amère de déception, d’humiliation et de tristesse, et il la tient près de nos lèvres pour que nous puissions boire et que notre faiblesse soit ôtée.

C’est seulement lorsque nous nous sentons faibles en pensant à nous-mêmes que nous sommes vraiment forts dans le Seigneur et quelles que soient les épreuves qui nous arrivent à ce propos, elles sont une coupe rafraîchissante.

Il y a des moments où la coupe de tristesse pourrait nous décourager et nous écraser, des moments où notre plus grand besoin est d’être encouragé par une coupe de douceur, et où quelque chose d’heureux se produit pour nous assurer du sourire du Bon Berger pour approuver les efforts que nous faisons. En de tels cas, nous pouvons être sûrs que notre coupe de joie déborde !

Nous voyons la preuve que le Seigneur a béni nos efforts pour rendre témoignage à sa Vérité. Quelqu’un peut montrer de l’intérêt au plan divin par l’intermédiaire de nos efforts à lui raconter la vieille, vieille histoire. Quelle joie représente une telle occasion pour ceux qui aiment véritablement le Seigneur et sa Vérité !

Paul nous assure de ce fait lorsqu’il écrit que « toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Romains 8:28). Toutes choses concourent à notre bien car le Bon Berger déverse la coupe pour nous, et connaît exactement ce dont nous avons besoin à chaque moment de notre marche avec lui.

Quelle assurance bénie ! « Ma coupe déborde » — le Bon Berger pourvoie abondamment à nos besoins individuels. Ceci doit continuer à nous rafraîchir et nous fortifier de manière à ce que nous soyons capables de le suivre en traversant un pays aride où nous avons soif dans ce monde ennemi, et à travers « la vallée de l’ombre de la mort ».

Nous lisons : « Dieu peut vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, possédant toujours en toutes choses de quoi satisfaire à tous vos besoins, vous ayez encore en abondance pour toute bonne œuvre » (2 Corinthiens 9:8). C’est la façon que Paul a de dire que notre coupe déborde. Le mot grec traduit par ‘abondance’ dans ce passage signifie ‘par-dessus et au-delà’, ou en d’autres mots, déborde. Ce débordement de la grâce de Dieu se vérifie toujours et en toutes choses. Le Bon Berger pourrait-il faire plus que cela pour nous ?

Notre réponse à une telle abondance de grâce divine, pourrait être comme l’ont suggéré les apôtres, que « nous avons encore en abondance pour toute bonne œuvre ».

Comment les brebis du Seigneur pourraient-elles être indifférentes aux soins attentifs du Bon Berger, et ne pas apprécier ce qui est fait pour elles ? Pourvu qu’il n’en soit pas ainsi pour l’un de nous ! Le chemin est étroit et difficile, mais le privilège de boire la coupe jusqu’à la mort avec Jésus, afin de partager la coupe de salut avec tous les fidèles dans la première résurrection, est un privilège glorieux.

La force nécessaire pour partager cette communion de souffrance, de mort, et de gloire est assurée. Nous pouvons nous nourrir ensemble aux verts pâturages de la Vérité ; et partager ensemble les eaux rafraîchissantes de la Parole.

Tout le long, le Bon Berger est attentif à nos besoins individuels — les épreuves dont nous avons besoin — ceci étant la raison pour laquelle notre coupe déborde.

Ainsi, nous n’avons aucun manque de force, ni d’aucune autre qualité pour pouvoir suivre le Bon Berger.

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Association des Etudiants de la Bible