La création – 7ème partie

LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE

L’alliance et la postérité
Chapitres 14 à 16

Chapitre 14

Versets 1 à 12 :

« Dans le temps d’Amraphel, roi de Schinear, d’Arjoc, roi d’Ellasar, de Kedorlaomer, roi d’Elam, et de Tideal, roi de Gojim, il arriva qu’ils firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Birscha, roi de Gomorrhe, à Schineab, roi d’Adma, à Schémeéber, roi de Tseboïm, et au roi de Béla, qui est Tsoar. Ces derniers s’assemblèrent tous dans la vallée de Siddim, qui est la mer Salée. Pendant douze ans, ils avaient été soumis à Kedorlaomer, et la treizième année, ils s’étaient révoltés. Mais, la quatorzième année, Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui se mirent en marche, et ils battirent les Rephaïm à Aschteroth-Karnaïm, les Zuzim à Ham, les Emim à Schavé-Kirjathaïm,et les Horiens dans leur montagne de Séir, jusqu’au chêne de Paran, qui est près du désert. Puis ils s’en retournèrent, vinrent à En-Mischpath, qui est Kadès, et battirent les Amalécites sur tout leur territoire, ainsi que les Amoréens établis à Hatsatson-Thamar. Alors s’avancèrent le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d’Adma, le roi de Tseboïm, et le roi de Béla, qui est Tsoar; et ils se rangèrent en bataille contre eux, dans la vallée de Siddim, contre Kedorlaomer, roi d’Elam, Tideal, roi de Gojim, Amraphel, roi de Schinear, et Arjoc, roi d’Ellasar : quatre rois contre cinq. La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume ; le roi de Sodome et celui de Gomorrhe prirent la fuite, et y tombèrent ; le reste s’enfuit vers la montagne. Les vainqueurs enlevèrent toutes les richesses de Sodome et de Gomorrhe, et toutes leurs provisions ; et ils s’en allèrent. Ils enlevèrent aussi, avec ses biens, Lot, fils du frère d’Abram, qui demeurait à Sodome et ils s’en allèrent. »

Des critiques répétées ont été faites sur ce récit qui nous apprend comment Abram et ses serviteurs ont sauvé Lot et sa famille d’une armée constituée de quatre puissants alliés. Les historiens disent que cette histoire était de la fiction, qu’aucun roi mentionné par la Bible n’a régné du temps d’Abram.

Les recherches archéologiques ont apporté un éclairage nouveau sur cette période ancienne de l’histoire de l’humanité et il s’avère que ce récit est absolument authentique. Les rois mentionnés dans ce passage sont maintenant identifiés comme de vrais personnages historiques, et des tablettes de l’époque montrent qu’ils ont régné au temps précis où, selon la chronologie biblique, Abram vivait en Canaan.

De plus, des archéologues ont découvert que ces quatre rois étaient effectivement confédérés, et à ce moment ils dominaient la plus grande partie du pays connu actuellement comme la Palestine, précisément comme le dit le récit. Kedor, ou Kedorlaomer, comme l’exprime le langage hébreu, était apparemment le chef dans cette alliance de rois. Ses trois alliés étaient Hamour-abi (ou Amraphel) de Babylone qui était le pays de « Schinear », Arjoc d’Ellasar ou de Larsa, qui était un district du sud de la Mésopotamie entre Babylone et Elam ; le troisième allié était à la tête de l’empire hittite dont la capitale était Boghazkeui, en Asie Mineure.

Cet ancien empire hittite était réellement une confédération de plusieurs nations tribales et les fouilles archéologiques montrent que les rois hittites se donnaient toujours le titre de « roi des nations » ou « rois des pays ». Par conséquent, « Tital, roi de Gojim » mentionné dans ce récit était l’un des rois confédérés au temps d’Abram.

Les récits archéologiques montrent que Kedorlaomer, le roi élamite était âgé de près de 80 ans quand il dirigea ce raid d’alliés contre la Palestine pour mater la rébellion dirigée contre lui. Il avait conquis Ellasar 43 ans auparavant et avait placé son fils Warad-Sin sur son trône.

Ce fils mourut quelques années plus tard mais son deuxième fils, Eriaku (également appelé Rim-Sin) était roi d’Ellasar au temps de cette révolte palestinienne. Kedor, on le sait maintenant, avait conquis la Palestine environ 12 ans avant que cette révolte n’éclate, exactement comme la Genèse le déclare.

Versets 13 à 17 :

« Un fuyard vint l’annoncer à Abram, l’Hébreu ; celui-ci habitait parmi les chênes de Mamré, l’Amoréen, frère d’Eschcol et frère d’Aner, qui avaient fait alliance avec Abram. Dès qu’Abram eut appris que son frère avait été fait prisonnier, il arma trois cent dix-huit de ses plus braves serviteurs, nés dans sa maison, et il poursuivit les rois jusqu’à Dan. Il divisa sa troupe, pour les attaquer de nuit, lui et ses serviteurs ; il les battit, et les poursuivit jusqu’à Choba, qui est à la gauche de Damas. Il ramena toutes les richesses ; il ramena aussi Lot, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et le peuple. Après qu’Abram fut revenu vainqueur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Schavé, qui est la vallée du roi. »

Ces quatre rois alliés n’eurent sans doute pas besoin de plus de quelques centaines d’hommes pour mater cette rébellion de chefs de tribus habitant autour de la Mer Morte. Ils les soumirent facilement et procédèrent à la prise des villes de la rébellion, notamment Sodome et Gomorrhe. Quand ils prirent Sodome et capturèrent Lot, sa famille et ses biens, Abram se leva.

Abram était très riche, employant des centaines de serviteurs, mobilisa 318 d’entre eux et se lança à la poursuite des rois. Prenant par surprise leurs troupes fatiguées des deux côtés en pleine nuit, il put libérer les prisonniers et récupérer leurs biens.

Certains ont rapidement conclu qu’Abram et ses serviteurs ont mis à mort ces quatre puissants monarques. Mais ce n’est manifestement pas le cas, car les découvertes archéologiques révèlent qu’ils ont vécu plusieurs années encore. Ce récit de ce raid mentionne plutôt qu’Abram sauva les prisonniers et les biens et ne dit rien sur une mise à mort de ces rois. Le verset 17 parle de son retour de la victoire (mot hébreu nakah) sur Kedorlamomer et les rois qui étaient avec lui.

Versets 18 à 20 :

« Melchisédek, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin : il était sacrificateur du Dieu Très-Haut. Il bénit Abram, et dit : Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre ! Béni soit le Dieu Très-Haut, qui a livré tes ennemis entre tes mains ! Et Abram lui donna la dîme de tout. »

Quand Abram retourna de sa victoire contre les quatre rois, il fut considéré comme un héro par les survivants affligés vivant autour de la Mer Morte, dont les villes avaient été ravagées par les rois, et le « roi » ou « maire » de Sodome sortit à sa rencontre. Melchisédek, qui était non seulement le chef de la ville de Salem (Jéru-salem) mais aussi son souverain sacrificateur, sortit également à la rencontre d’Abram, le bénit, et Abram lui paya la dîme de tout ce qu’il avait capturé.

Ce Melchisédek est présenté comme un « sacrificateur du Dieu Très Haut » et non un adorateur d’idoles. Ceci semble suggérer qu’il puisse avoir été un parent sémitique d’Abram plutôt qu’un membre de quelque tribu idolâtre de Canaan. Quoique Abram ait été en Canaan seulement depuis 25 ans quand cet incident arriva, il y avait probablement plusieurs centaines de Sémites vivant là à cette époque.

La maison d’Abram seule contenait des centaines de personnes, et il est possible que Melchisédek soit devenu le gouverneur d’un groupe sémitique dans un endroit à l’ouest du Jourdain qui devait devenir plus tard Jebu-salem, ou Jérusalem et qu’il ait conduit ses administrés dans l’adoration du vrai Dieu.

L’identité de Melchisédek a été rendue mystérieuse par un passage en Hébreux 7:1-3, qui dit qu’il était « sans père,… sans généalogie ». Ceci a été expliqué pour signifier qu’il était sans père ou mère dans la sacrificature, et nous ne savons rien de sa généalogie. Des tablettes récemment découvertes à Tel Amarna, en Egypte, confortent cette pensée. Elles indiquent que la portion de Palestine où se trouvait Jérusalem était administrée par l’Egypte au temps d’Abram et que les pharaons nommaient tous les rois ou chefs de ce district particulier.

Bien qu’aucune tablette n’ait été trouvée mentionnant le nom de Melchisédek, les récits de Tel Amarna de cette période déclare que les souverains désignés par les pharaons en ce temps-là étaient obligés de présenter leurs droits héréditaires avant d’être intronisés et devaient faire la déclaration suivante: « Ce n’était pas mon père et ce n’était pas ma mère qui m’ont établi à cette place ; mais c’est le bras puissant du roi (le pharaon) lui-même qui a fait de moi un souverain ».

C’était un arrangement très inhabituel, pas seulement de ce temps mais aussi depuis lors. Il est probable que l’office de sacrificature lui a été donné par arrangement divin, comme le récit en Hébreux le précise. Il est utilisé dans les Ecritures comme une image de Jésus-Christ dans son rôle officiel de roi et sacrificateur sur le monde entier pendant son royaume. Le Psalmiste dit de Jésus : « Tu es sacrificateur à toujours, selon l’ordre de Melchisédek » (Psaume 110:4).

Non seulement nous nous réjouissons de voir que même les portions historiques de la Bible sont confirmées par les recherches de la science moderne, mais nous sommes tout aussi heureux d’apprendre de ses pages que le Melchisédek antitypique, le grand Roi de paix et Sacrificateur du Très Haut, avec son église, est prêt de se manifester à toute l’humanité en dispensant des bénédictions de joie, de santé et de vie à tous ceux qui le voudront et obéiront.

Versets 21 à 24 :

« Le roi de Sodome dit à Abram : Donne-moi les personnes, et prends pour toi les richesses. Abram répondit au roi de Sodome : Je lève la main vers l’Eternel, le Dieu Très-Haut, maître du ciel et de la terre : je ne prendrai rien de tout ce qui est à toi, pas même un fil, ni un cordon de soulier, afin que tu ne dises pas : J’ai enrichi Abram. Rien pour moi! Seulement, ce qu’ont mangé les jeunes gens, et la part des hommes qui ont marché avec moi, Aner, Eschcol et Mamré : eux, ils prendront leur part. »

Dans ces derniers versets de la rencontre d’Abram avec les quatre rois nous avons un autre exemple de sa générosité et son manque de convoitise vis-à-vis des choses matérielles. Il avait risqué gros pour sauver Lot et sa famille mais il ne voulait pas de récompense pour cela. Sans aucun doute il sentait que cette satisfaction d’avoir fait quelque chose pour son parent était une récompense suffisante. Aner, Eschcol et Mamré avaient coopéré avec lui et il souhaitait que ces derniers aient leur part de cette bataille victorieuse ; mais lui-même ne souhaitait rien. Le dessein d’Abram en partant pour Canaan était plus important qu’un gain matériel, surtout le butin d’une bataille.

Chapitre 15

Versets 1 à 7 :

« Après ces événements, la parole de l’Eternel fut adressée à Abram dans une vision, et il dit : Abram, ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande. Abram répondit : Seigneur Eternel, que me donneras-tu ? Je m’en vais sans enfants ; et l’héritier de ma maison, c’est Eliézer de Damas. Et Abram dit : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier. Alors la parole de l’Eternel lui fut adressée ainsi : Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais c’est celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Et après l’avoir conduit dehors, il dit : Regarde vers le ciel, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Et il lui dit : Telle sera ta postérité. Abram eut confiance en l’Eternel, qui le lui imputa à justice. L’Eternel lui dit encore : Je suis l’Eternel, qui t’ai fait sortir d’Ur en Chaldée, pour te donner en possession ce pays. »

« Après ces événements », autrement dit après la délivrance de Lot, le paiement de la dîme à Melchisédek et le refus d’Abram de toucher sa part du butin de la bataille, l’Eternel lui parla et lui dit : « Abram, ne crains point ; je suis ton bouclier, et ta récompense sera très grande ». On peut cependant penser que l’Eternel prit en compte le refus d’Abram d’accepter les biens que lui offrait le roi de Sodome, que cela lui plut et qu’à présent il lui assurait une bien meilleure portion : « Je suis ton bouclier, et ta récompense sera grande ». C’était une promesse de Dieu de protéger le patriarche et de pourvoir à tous ses besoins.

Avant qu’Abram ne quitte Ur en Chaldée, Dieu lui avait promis une « postérité », un enfant. Sara, sa femme était stérile et il semblait qu’Abram commençait à douter de la manière dont la promesse se réaliserait ; aussi il dit à l’Eternel : Voici, tu ne m’as pas donné de postérité, et celui qui est né dans ma maison sera mon héritier. Cela semble être la manière d’Abram de demander à Dieu si c’était là l’arrangement qu’il avait prévu quand il lui avait fait la promesse de la « postérité ».

L’Eternel expliqua à Abram que celui auquel il se référait ne serait pas son héritier, qu’il aurait un enfant de « ses propres entrailles ». Abram avait une grande foi, mise à l’épreuve par le temps très long écoulé avant la naissance de cet héritier promis. Mais l’Eternel renforça cette foi en réaffirmant la promesse. Il dit à Abram de regarder les étoiles et il assura Abram que « telle sera sa postérité ».

« Abram eut confiance en l’Eternel » dit le récit « qui le lui imputa à justice ». C’était là l’exercice d’une foi qui justifiait, une foi qui faisait confiance dans les promesses de Dieu. C’est sur la base de cette confiance en la parole de Dieu qu’Abram devint ami de Dieu. Toute amitié réelle est basée sur la confiance, la confiance mutuelle. Abram eut confiance en Dieu et Dieu eut confiance dans le fait qu’Abram ferait sa volonté.

Versets 8 à 21 :

« Abram répondit : Seigneur Eternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? Et l’Eternel lui dit : Prends une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. Abram prit tous ces animaux, les coupa par le milieu, et mit chaque morceau l’un vis-à-vis de l’autre ; mais il ne partagea point les oiseaux. Les oiseaux de proie s’abattirent sur les cadavres ; et Abram les chassa. Au coucher du soleil, un profond sommeil tomba sur Abram ; et voici, une frayeur et une grande obscurité vinrent l’assaillir. Et l’Eternel dit à Abram : Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux ; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses. Toi, tu iras en paix vers tes pères, tu seras enterré après une heureuse vieillesse. A la quatrième génération, ils reviendront ici ; car l’iniquité des Amoréens n’est pas encore à son comble. Quand le soleil fut couché, il y eut une obscurité profonde ; et voici, ce fut une fournaise fumante, et des flammes passèrent entre les animaux partagés. En ce jour-là, l’Eternel fit alliance avec Abram, et dit : Je donne ce pays à ta postérité, depuis le fleuve d’Egypte jusqu’au grand fleuve, au fleuve d’Euphrate, le pays des Kéniens, des Keniziens, des Kadmoniens, des Héthiens, des Phéréziens, des Rephaïm, des Amoréens, des Cananéens, des Guirgasiens et des Jébusiens. »

Le reste de ce chapitre est essentiellement consacré à la réponse de l’Eternel à la question d’Abram : « Seigneur Eternel, à quoi connaîtrai-je que je le posséderai ? » (le pays). Le terme « à quoi » plutôt que « quand » pointe l’accent sur la manière dont le patriarche saurait d’une manière sûre qu’il hériterait le pays, et non quand il le saurait. Nous nous attendons donc à ce que la réponse de l’Eternel prenne en compte ce fait.

L’Eternel instruisit Abram de préparer un sacrifice, ce qu’il fit, et les pièces furent coupées et séparées de telle façon que quelqu’un puisse passer entre elles. Cela semble être une coutume antique liée à une alliance nouée (voir Jérémie 34:18-20).

Quand vint le soir, Abram sombra dans un sommeil profond. C’est probablement là, que dans une vision, l’Eternel lui dit : « Sache que tes descendants seront étrangers dans un pays qui ne sera point à eux; ils y seront asservis, et on les opprimera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation à laquelle ils seront asservis, et ils sortiront ensuite avec de grandes richesses. »

En bref, la réponse de Dieu à la question d’Abram sur la manière dont il saurait qu’il hériterait à coup sûr le pays de la promesse, fut cette combinaison de la prophétie et de l’alliance permettant les expériences de la « postérité », virtuellement depuis les jours d’Abram, jusqu’à sa sortie d’Egypte vers Canaan. Au lieu de passer entre les pièces du sacrifice lui-même pour confirmer l’alliance, l’Eternel fit passer une fournaise et des flammes entre elles, symbolisant les expériences des prophéties décrites (voir Deutéronome 4:20 ; 1 Rois 8:5 et 11:36 ; 2 Samuel 21:17).

Nous pouvons considérer que cette réponse est un autre moyen de dire que l’accomplissement de la prophétie donnée ici est accréditée par la Parole de Dieu, que c’est une garantie qu’Abram et sa « postérité » hériteront finalement le pays et y oeuvreront pour toujours.

Chapitre 16

Versets 1 à 3 :

« Saraï, femme d’Abram, ne lui avait point donné d’enfants. Elle avait une servante Egyptienne, nommée Agar. Et Saraï dit à Abram : Voici, l’Eternel m’a rendue stérile ; viens, je te prie, vers ma servante; peut-être aurai-je par elle des enfants. Abram écouta la voix de Saraï. Alors Saraï, femme d’Abram, prit Agar, l’Egyptienne, sa servante, et la donna pour femme à Abram, son mari, après qu’Abram eut habité dix années dans le pays de Canaan. »

En étudiant la manière dont Dieu se comportait à l’égard d’Abram, il est important de garder à l’esprit la promesse divine concernant la « descendance ». Abram devait avoir une descendance, une progéniture qui occuperait une place importante dans le Plan de Dieu. Quand la promesse fut faite la première fois au patriarche, sa femme Saraï était stérile. Cependant tous les deux croyaient aux promesses de Dieu et attendaient patiemment la naissance d’un fils. Mais ce fils n’arrivait pas.

Ce fut une longue attente. Pour commencer, ce fut un temps qui commença depuis la promesse faite à la mort de Terach, père d’Abram, juste avant qu’ils n’entrent en Terre Promise. Dix ans passèrent encore et ce fils n’arrivait toujours pas. Saraï, en plus du fait d’être stérile, était aussi avancée en âge et sa foi en la promesse qu’elle serait la mère de la descendance promise commençait à décliner. Apparemment, elle croyait encore toujours au plan de Dieu concernant une descendance, mais commençait à se demander si c’était sa volonté qu’elle en soit la mère.

En réfléchissant à ce fait et voulant coopérer si possible avec l’Eternel, elle suggéra à Abram qu’Agar, sa servante, puisse lui enfanter un fils. Au vu des règles chrétiennes actuelles, c’était une pratique contestable du point de vue de l’éthique, mais qui n’était visiblement pas impropre en ce temps-là. Dans tous les cas, ni Saraï ni Abram ne furent rejetés par l’Eternel à cause de cela, bien qu’ils ne reconnurent pas l’enfant de cette union comme étant la descendance promise.

Un fait intéressant à signaler concernant cet événement est la découverte en 1901 par des archéologues du Code d’Amraphel (Amourabi), un code de lois qui constituaient un standard de vie en ce temps-là pour les peuples en Canaan et territoires avoisinants. Au vu de ce code, le fait pour Saraï d’avoir donné Agar pour femme à Abram était tout à fait légal.

Versets 4 à 6 :

« Il alla vers Agar, et elle devint enceinte. Quand elle se vit enceinte, elle regarda sa maîtresse avec mépris. Et Saraï dit à Abram : L’outrage qui m’est fait retombe sur toi. J’ai mis ma servante dans ton sein ; et, quand elle a vu qu’elle était enceinte, elle m’a regardée avec mépris. Que l’Eternel soit juge entre moi et toi ! Abram répondit à Saraï : Voici, ta servante est en ton pouvoir, agis à son égard comme tu le trouveras bon. Alors Saraï la maltraita ; et Agar s’enfuit loin d’elle. »

Même vu d’un point de vue naturel, cette situation ne fut pas heureuse. Chose inattendue pour Saraï, dès qu’Agar apprit qu’elle attendait un enfant, elle regarda sa maîtresse avec mépris. En ce temps-là, la faculté d’avoir des enfants était hautement appréciée et visiblement Agar commença à se sentir supérieure à Saraï et agit en conséquence.

Saraï rapporta la situation à Abram, en disant « l’outrage qui m’est fait retombe sur toi ». La traduction de Leeser dit « Je souffre un outrage par toi ». Il est possible que Saraï s’attendait à ce que, si Agar avait un enfant, elle en deviendrait la mère adoptive et Agar resterait à un niveau inférieur en ne faisant pas valoir ses droits de maternité.

Mais à présent, Saraï réalisait en voyant l’attitude d’Agar qu’il n’y avait pas d’espoir pour un arrangement de cette sorte, qu’elle avait eu tort de suggérer cette méthode pour obtenir une descendance pour Abram et pour l’Eternel, et que cela ne réglerait pas le problème.

Abram réalisait aussi que cet arrangement ne marchait pas comme il l’avait espéré, aussi par loyauté pour Saraï il lui permit de traiter Agar comme elle l’entendrait. D’après le texte hébreu, Saraï maltraita Agar, sans doute en augmentant ses devoirs et travaux. Elle alourdit son joug, peut-être avec l’espoir qu’elle ait envie de s’enfuir, ce qui fut précisément le cas.

Versets 7 à 16 :

« L’ange de l’Eternel la trouva près d’une source d’eau dans le désert, près de la source qui est sur le chemin de Schur. Il dit : Agar, servante de Saraï, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Elle répondit : Je fuis loin de Saraï, ma maîtresse. L’ange de l’Eternel lui dit : Retourne vers ta maîtresse, et humilie-toi sous sa main. L’ange de l’Eternel lui dit : Je multiplierai ta postérité, et elle sera si nombreuse qu’on ne pourra la compter. L’ange de l’Eternel lui dit : Voici, tu es enceinte, et tu enfanteras un fils, à qui tu donneras le nom d’Ismaël; car l’Eternel t’a entendue dans ton affliction. Il sera comme un âne sauvage ; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui ; et il habitera en face de tous ses frères. Elle appela Atta-El-roï le nom de l’Eternel qui lui avait parlé; car elle dit : Ai-je rien vu ici, après qu’il m’a vue ? C’est pourquoi l’on a appelé ce puits le puits de Lachaï-ro ; il est entre Kadès et Bared. Agar enfanta un fils à Abram ; et Abram donna le nom d’Ismaël au fils qu’Agar lui enfanta. Abram était âgé de quatre-vingt-six ans lorsqu’Agar enfanta Ismaël à Abram. »

A cet instant, l’Eternel intervient dans l’affaire. Son ange ou messager trouve Agar près de la source qui est sur le chemin de Schur. Schur était le nom du grand mur fortifié séparant l’Egypte d’Israël. Visiblement Agar tentait de rentrer dans son pays en Egypte, mais l’Eternel intervint, et par son ange, il lui dit de retourner et de se soumettre à sa maîtresse.

Puis l’ange fit une remarquable prophétie (versets 10-12) que beaucoup voient réalisée dans les expériences de la race arabe. Aujourd’hui, beaucoup d’Arabes se disent descendants du fils d’Agar, Ismaël.

Agar fut très impressionnée par la visite de l’ange de l’Eternel, et le puits où l’ange la trouva fut appelé Lachaï Roï, ce qui veut dire « le puits de celui qui vit et me voit ». Agar semblait réaliser que l’Eternel avait veillé sur elle et que quoiqu’elle se soit enfuie loin d’Abram et de Saraï, elle n’aurait pas pu s’enfuir de devant la face du Dieu d’Abram. Elle retourna chez sa maîtresse et Ismaël naquit au temps convenu.

Ce fut également une leçon pour Saraï et aussi pour tous ceux qui essayent de servir l’Eternel. La leçon est que rien ne s’accomplit en essayant de fuir nos épreuves ou de les écarter. Le manque de foi de Saraï avait provoqué une épreuve sévère dans sa vie, qu’elle avait essayé d’écarter en forçant Agar à fuir.

Mais l’Eternel la remit en face de son épreuve. Sans doute l’épreuve a-t-elle aussi infléchi la conduite d’Agar ; mais en tout cas, les deux femmes vécurent ensemble après cela pendant 16 ans.

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Association des Etudiants de la Bible