Vie chrétienne et doctrine |
La création – 6ème partie
LE PLAN DE DIEU
DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE
L’alliance et le pays
Chapitres 12 et 13
Chapitre 12
Versets 1 à 5 :
« L’Eternel dit à Abram: Va-t-en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan. Abram prit Saraï, sa femme, et Lot, fils de son frère, avec tous les biens qu’ils possédaient et les serviteurs qu’ils avaient acquis à Charan. Ils partirent pour aller dans le pays de Canaan, et ils arrivèrent au pays de Canaan. »
« L’Eternel dit à Abram » (…) Ici nous avons une référence aux instructions qui ont été données précédemment à Abram et à une promesse qui lui a été faite et qui n’est pas rapportée. C’est cette intervention de Dieu qui motiva Abram à quitter Hur en Chaldée et à commencer le voyage vers Canaan, comme cela est mentionné dans les derniers versets du chapitre précédent.
Ils voyagèrent le long de la rivière Euphrate jusqu’à atteindre Charan. Abram y habita jusqu’à la mort de son père Terach. C’était nécessaire car les instructions de l’Eternel étaient qu’il devait quitter son propre peuple et la maison de son père. Avant de partir pour Canaan avec certains des siens, il habita à Charan jusqu’à ce que son père meure.
« Je te bénirai…tu seras une source de bénédiction ». On trouve ici en résumé les deux principales caractéristiques de l’alliance que Dieu fit avec Abram : Abram lui-même devait être béni — richement béni. Il devait devenir le père d’une grande nation. De plus, il devait être une source de bénédiction pour les autres — sa postérité devait bénir toutes les familles de la terre.
Plus loin nous verrons que la principale application de cette promesse future concerne sa postérité spirituelle, Christ et ceux qui deviennent membres du Corps de Christ (Galates 3:8, 16, 27-29).
L’énoncé de Dieu : « Je bénirai ceux qui te béniront et maudirai ceux qui te maudiront » s’est souvent réalisé au travers des âges de manière littérale en ce qui concerne les descendants d’Abram.
Vraisemblablement ce principe continuera pendant le règne de Christ de 1000 ans quand il y aura un temps d’expiation à la fois pour les Juifs et les Païens. C’est seulement quand on considère le plan de Dieu dans sa globalité que nous pouvons comprendre la manière dont de nombreuses promesses seront totalement accomplies.
Versets 6 à 9 :
« Abram parcourut le pays jusqu’au lieu nommé Sichem, jusqu’aux chênes de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. L’Eternel apparut à Abram, et dit : Je donnerai ce pays à ta postérité. Et Abram bâtit là un autel à l’Eternel, qui lui était apparu. Il se transporta de là vers la montagne, à l’orient de Béthel, et il dressa ses tentes, ayant Béthel à l’occident et Aï à l’orient. Il bâtit encore là un autel à l’Eternel, et il invoqua le nom de l’Eternel. Abram continua ses marches, en s’avançant vers le midi. »
Le lieu Sichem mentionné ici est Schechem, que l’on retrouve de nombreuses fois dans l’Ancien Testament. Son nom actuel est Naplouse qui est situé à 58 km au nord de Jérusalem. Moré est proche des montagnes Ebal et Garizim (Deutéronome 11:29,30).
Quand Abram entra en Canaan, l’Eternel l’identifia comme le pays qu’il lui avait précédemment promis, en lui disant : « Je donnerai ce pays à ta postérité » . Il y a ici une précision frappante à propos de cette promesse. Le récit mentionne que les Cananéens étaient déjà dans le pays quand Abram y entra, et pendant la vie du patriarche il ne devint jamais le véritable propriétaire de ce pays. Il dut même acheter une petite parcelle de terre pour y enterrer sa femme Sara (Genèse 23 ; Actes 7:5). C’était peut-être la raison pour laquelle l’Eternel n’a pas inclus Abram dans ce point particulier de la promesse.
Il est vrai que plus tard le pays fut aussi promis à Abraham et à sa postérité comme une possession éternelle, mais l’accomplissement de cette promesse ne viendra que par l’établissement du royaume de Dieu. Alors que Dieu traitait avec lui et lui faisait des promesses, il n’était pas le propriétaire de la terre promise, mais simplement un étranger habitant ce pays.
Après sa première halte, Abram se dirigea vers le sud, ce qui le rapprocha du présent site de Jérusalem. Il bâtit un autel sur une montagne située entre Bethel et Aï. Il semblerait que la ville de Béthel existait quand Abram entra d’abord en Canaan. Son premier nom était Luz (Juges 1:22-23).
Aï fut la deuxième ville à être capturée et détruite par les Israélites quand ceux-ci entrèrent dans le pays sous la conduite de Josué.
Béthel et Aï ont depuis longtemps été laissées en ruines. Les ruines de Béthel existent encore, étant localisées sur le côté droit de la route entre Jérusalem et Naplouse, l’ancienne Sichem.
Le nom Béthel signifie ‘maison de Dieu’, et il était approprié qu’Abram construisit un autel près de la ville, et que là il « invoqua le nom de l’Eternel ». C’est un récit très bref de l’adoration d’Abram mais nous sommes sûrs que, étant entré dans la terre promise et la promesse lui ayant été confirmée, le patriarche désirait montrer sa reconnaissance à Dieu en lui présentant une offrande.
Versets 10 à 20 :
« Il y eut une famine dans le pays; et Abram descendit en Egypte pour y séjourner, car la famine était grande dans le pays. Comme il était près d’entrer en Egypte, il dit à Saraï, sa femme : Voici, je sais que tu es une femme belle de figure. Quand les Egyptiens te verront, ils diront : C’est sa femme ! Et ils me tueront, et te laisseront la vie. Dis, je te prie, que tu es ma soeur, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que mon âme vive grâce à toi. Lorsque Abram fut arrivé en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était fort belle. Les grands de Pharaon la virent aussi et la vantèrent à Pharaon ; et la femme fut emmenée dans la maison de Pharaon. Il traita bien Abram à cause d’elle ; et Abram reçut des brebis, des boeufs, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses, et des chameaux. Mais l’Eternel frappa de grandes plaies Pharaon et sa maison, au sujet de Saraï, femme d’Abram. Alors Pharaon appela Abram, et dit : Qu’est-ce que tu m’as fait ? Pourquoi ne m’as-tu pas déclaré que c’est ta femme ? Pourquoi as-tu dit : C’est ma sœur ? Aussi l’ai-je prise pour ma femme. Maintenant, voici ta femme, prends-la, et va-t-en ! Et Pharaon donna ordre à ses gens de le renvoyer, lui et sa femme, avec tout ce qui lui appartenait. »
Comme nous l’avons vu dans une leçon précédente à propos de Noé, les Ecritures ne nous cachent pas les faiblesses de la chair des hommes de Dieu, et il en est de même pour Abram. Il semble qu’Abram ait considéré comme une excuse de moindre importance de présenter Sara sous une fausse relation les concernant.
C’était un effort plutôt malencontreux, né de la peur pour sauver sa propre vie. Le fait que cela pouvait mettre sa femme dans une situation délicate ne semblait pas l’avoir effleuré. Il a dû être humiliant pour lui de réaliser que le pharaon, un païen, montrait plus de noblesse de caractère que lui, qui était un serviteur de Dieu.
Il y a aussi un autre point de vue lié à cet épisode. Bien que le récit ne le dise pas, l’Eternel provoqua peut-être cette situation pour illustrer, à travers les siècles, des tentatives faites visant à interférer avec le programme de Dieu pour développer autrement la ‘postérité’.
Ainsi, Abram a pu être induit en erreur par Satan, le poussant à cacher le fait que Sara était sa femme — les motifs de l’adversaire étant de contrecarrer les desseins de Dieu concernant la postérité promise. Il savait sans doute que cette postérité devait venir par Sara et s’il pouvait la souiller ou la détruire, cela aurait été un coup de maître astucieux dans sa détermination à s’opposer à l’accomplissement du plan de Dieu.
Chapitre 13
Versets 1 à 4 :
« Abram remonta d’Egypte vers le midi, lui, sa femme, et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui. Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. Il dirigea ses marches du midi jusqu’à Béthel, jusqu’au lieu où était sa tente au commencement, entre Béthel et Aï, au lieu où était l’autel qu’il avait fait précédemment. Et là, Abram invoqua le nom de l’Eternel. »
Quand nous lisons qu’Abram remonta d’Egypte pour aller vers le midi, la signification évidente est qu’il alla au sud du pays connu comme étant la Palestine, mais qui est maintenant occupé par Israël, la Jordanie, la Syrie et le Liban.
Il n’y resta cependant pas, mais continua son voyage jusqu’à ce qu’il arrive à Béthel où il avait invoqué précédemment le nom de l’Eternel. Arrivant à cet endroit sacré, « l’endroit de l’autel », à nouveau il « invoqua le nom de l’Eternel ».
Il avait à présent plus de raison d’être reconnaissant car l’Eternel avait pardonné son erreur et l’avait ramené en toute sécurité de l’Egypte et il était devenu un homme riche « en troupeaux, en argent et en or ».
Versets 5 à 13 :
« Lot, qui voyageait avec Abram, avait aussi des brebis, des boeufs et des tentes. Et la contrée était insuffisante pour qu’ils demeurassent ensemble, car leurs biens étaient si considérables qu’ils ne pouvaient demeurer ensemble. Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d’Abram et les bergers des troupeaux de Lot. Les Cananéens et les Phérésiens habitaient alors dans le pays. Abram dit à Lot : Qu’il n’y ait point, je te prie, de dispute entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers ; car nous sommes frères. Tout le pays n’est-il pas devant toi ? Sépare-toi donc de moi : si tu vas à gauche, j’irai à droite ; si tu vas à droite, j’irai à gauche. Lot leva les yeux, et vit toute la plaine du Jourdain, qui était entièrement arrosée. Avant que l’Eternel eût détruit Sodome et Gomorrhe, c’était, jusqu’à Tsoar, comme un jardin de l’Eternel, comme le pays d’Egypte. Lot choisit pour lui toute la plaine du Jourdain, et il s’avança vers l’orient. C’est ainsi qu’ils se séparèrent l’un de l’autre. Abram habita dans le pays de Canaan ; et Lot habita dans les villes de la plaine, et dressa ses tentes jusqu’à Sodome. Les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l’Eternel. »
Dans ce récit se révèle le noble caractère d’Abram. Deux points sont montrés : l’un est le désintéressement, l’autre est qu’en entrant en Canaan son intérêt n’était pas la terre mais la promesse que Dieu lui avait faite concernant les bénédictions de sa postérité. Abram sans aucun doute estimait beaucoup son neveu Lot, et la décision de se séparer de lui n’était pas facile. Mais quand il considéra toutes les circonstances, il réalisa que c’était la meilleure chose à faire. Il voulait faire un sacrifice réel dans l’intérêt de la paix, non un sacrifice de principe, mais un sacrifice qui mettait en jeu des richesses matérielles.
Ayant dit à son neveu qu’il pouvait choisir sa terre le premier, Abram n’hésita pas à maintenir son offre, même quand Lot choisit la meilleure terre du point de vue de la productivité.
« Lot dressa ses tentes jusqu’à Sodome », et « les gens de Sodome étaient méchants, et de grands pécheurs contre l’Eternel ». Lot reçut la meilleure part du point de vue de la terre agricole, mais il s’établit dans un environnement destructeur du point de vue de la moralité et qui l’amena à une grave tragédie dans sa famille.
Versets 14 à 18 :
« L’Eternel dit à Abram, après que Lot se fut séparé de lui: Lève les yeux, et, du lieu où tu es, regarde vers le nord et le midi, vers l’orient et l’occident ; car tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à ta postérité pour toujours. Je rendrai ta postérité comme la poussière de la terre, en sorte que, si quelqu’un peut compter la poussière de la terre, ta postérité aussi sera comptée. Lève-toi, parcours le pays dans sa longueur et dans sa largeur; car je te le donnerai. Abram leva ses tentes, et vint habiter parmi les chênes de Mamré, qui sont près d’Hébron. Et il bâtit là un autel à l’Eternel. »
Ici l’Eternel renouvelle sa promesse à Abram et lui donne de plus amples détails. Le récit montre que cette confirmation de l’alliance fut faite après la séparation de Lot et d’Abram. Ceci semble indiquer que l’association de Lot avec Abram lui donnait jusqu’à un certain point les bénédictions qu’Abram devait recevoir de Dieu, en relation avec la promesse.
L’appel au patriarche était de quitter son peuple et la maison de son père. Lot et sa famille faisaient partie du même peuple qu’Abram et non seulement ce dernier voulait faire un grand sacrifice matériel en se séparant d’eux, mais l’Eternel lui assurait avec beaucoup de détails ce que signifiait l’accomplissement de la promesse.
Dieu demanda à Abram de regarder dans toutes les directions, et lui assura que toutes les terres qu’il voyait allaient être à lui et à ses descendants pour toujours. Aujourd’hui encore parmi le peuple de Dieu, le consentement à sacrifier des avantages terrestres amène à de riches bénédictions spirituelles. Si nous trouvons que nous ne sommes pas suffisamment éprouvés spirituellement, il se peut que nous soyons trop attachés aux choses matérielles de la vie.
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(à suivre…)