L’unité de la famille divine

« C’est pour eux que je prie… pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi : et tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi — et je suis glorifié en eux » (Jean 17:9-10)

Il y a un accent pathétique dans cette prière de notre Seigneur pour ses disciples alors qu’il était sur le point de les quitter, et ceci nous approche tout près de son cœur plein d’amour, tout particulièrement lorsqu’il dit :

« Ce n’est pas pour eux seulement que je prie [ceux qui étaient présents avec lui], mais encore pour ceux qui croiront en moi par leur parole, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un moi en eux, et toi en moi — afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17:20-23).

Lorsque nous examinons les paroles merveilleuses exprimant les sentiments du Seigneur concernant l’église, nous avons un aperçu glorieux de l’unité bénie de la famille divine.

C’est l’unité d’un plan, une unité de confiance, une unité de compassion, une unité d’amour, une unité d’honneur, et une unité de partage mutuel. Cette unité existait déjà entre lui-même et le Père, mais dans la mesure où ses disciples sont concernés, c’était et c’est toujours une unité à réaliser dans le futur ; et nous avons reçu l’enseignement d’aspirer à son accomplissement total car c’est le but idéal.

Mais examinons plus profondément cette unité exemplaire afin que nous soyons capables de mieux nous y conformer. En première place, nous observons que le seul plan commun au Père et au Fils est le plan établi par le Père, qui a été révélé graduellement au Fils en temps convenable et dans l’ordre voulu.

Etant donné que Jésus lui-même a dit : « Pour ce qui est du jour ou de l’heure, personne ne le sait, ni les anges dans le ciel, ni le Fils, mais le Père seul » (Marc 13:32), il est manifeste que la révélation de ce plan lui a été faite graduellement, et qu’il a été amené à en connaître les différents aspects quand il est devenu l’instrument de sa réalisation.

Ainsi il a pu croître en connaissance. Sa confiance en la toute puissance de Dieu, dans sa sagesse et dans son amour, avait été fermement établie par les expériences antérieures, qu’il a vécues au temps où il est devenu le commencement de la Création de Dieu.

Pouvait-il douter de son Père quand une autre phase devenait évidente — le grand travail de rédemption et de rétablissement ? Dieu lui a donné le privilège de comprendre également ce travail et d’y participer.

Il se peut qu’il n’ait pas réalisé tout de suite la profonde humiliation et la tristesse qu’il allait devoir subir, mais au fur et à mesure, tout au long de son douloureux chemin d’humiliation et de souffrance, sa foi dans le Père, basée sur sa connaissance antérieure, le soutenait, et ainsi qu’il est écrit « Par sa connaissance mon serviteur juste justifiera beaucoup d’hommes » (Esaïe 53:11).

Nous pouvons ensuite remarquer entre le Père et le Fils une merveilleuse unité de confiance. Le Fils avait une confiance totale dans le Père. Créé à la ressemblance de Dieu, cette confiance en l’être qui l’avait amené à l’existence était spontanée, et l’expérience ne servait qu’à la développer et à la fortifier.

Le sentiment du Père envers le Fils était aussi celui d’une confiance totale — il reconnaissait en lui les principes inhérents à la justice, à la vérité et à la loyauté filiale qu’il lui avait lui-même donnés.

Au fur et à mesure que le temps passait et qu’il traversait des épreuves, le Fils devint plus fermement établi dans la justice. La confiance du Père dans la fidélité de son Fils bien-aimé était si forte qu’il n’hésita pas à déclarer les résultats de sa fidélité des milliers d’années avant qu’il planifie le travail de la rédemption.

Il proclama même les différents aspects de ce travail par la bouche de ses saints prophètes 4000 ans avant qu’il ne commence ce travail. Il déclare toujours que ce travail sera glorieusement accompli en son temps. Combien cette confiance mutuelle est admirable et justifiée !

Unité entre le Père et le Fils

Nous notons une unité de compassion entre le Père et le Fils. Le Fils disait « Je veux faire ta volonté, mon Dieu » (Psaume 40:9), car il découvrait en elle les dignes aspects des attributs de son Père et il était prêt à donner totalement son assentiment jusqu’au triomphe de la justice et de la vérité.

Et le Père était de même plein de compassion envers son Fils — ne permettant pas qu’il soit éprouvé au-delà de ce qu’il pouvait supporter — ne le laissant pas supporter des épreuves tout seul.

Il lui donnait l’aide par la lumière de sa face et le sentiment joyeux de son approbation admirative (Jean 11:42 ; Matthieu 3:17), excepté quand, à cause de nous, il lui permit un moment de sentir qu’il était abandonné ; quand, dans l’angoisse de son âme, il cria dans cette terrible épreuve : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Matthieu 27:46).

Remarquons l’unité d’amour manifestée. Nous l’avons vu s’exprimer dans chaque acte. C’était un amour mutuel qui se plaisait à manifester et à exprimer leur confiance mutuelle, qui les glorifiait dans le même amour et le même dessein bienveillant, qui partageait une compassion totale de chaque pensée et chaque sentiment, et qui se délectait dans la relation si proche et bénie entre le Père et le Fils.

Le Père ne traitait pas son Fils comme un serviteur et ne lui cachait pas ses desseins ; mais il a été enchanté de lui accorder sa confiance dictée par sa sagesse et sa prudence, tandis que la vérité se révélait au temps choisi.

Et à son tour, le Fils ne servait pas le Père comme son supérieur, mais comme un fils qui a un intérêt commun. Le Père déclarait « Celui-ci est mon Fils bien-aimé » et le Fils disait « Je veux faire ta volonté ».

Quelle communion bénie ! C’était une communion de joie, et une communion de souffrance — de joie commune en prévision de la future gloire ; et de souffrance en participant ensemble aux épreuves préliminaires dans le but de l’atteindre.

Le Fils souffrait de son humiliation et de sa lente agonie ; et le Père souffrait en donnant son Fils unique bien-aimé pour mourir en sacrifice. Une souffrance aussi intense peut seulement être mesurée par des parents qui aiment et prennent soin de leurs enfants.

De plus, il y avait une unité reconnue de ce qu’ils possédaient clairement exprimée par notre Seigneur, qui déclara : « Tout ce que le Père a est à moi » (Jean 16:15). Et l’Apôtre Paul dit que Dieu a établi son Fils « héritier de toutes choses » et qu’il l’a « fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute domination, de toute autorité, de toute puissance, de toute dignité, et de tout nom qui se peut nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir » (Hébreux 1:1,2 ; Ephésiens 1:20,21).

Pour finir, nous remarquons une unité d’honneur. Chacun semble préférer que l’autre soit honoré. Le Père dit : « afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père » (Jean 5:23). Dieu a fait de lui le reflet de sa gloire et l’empreinte de sa personne, et il l’a assis à la droite de la majesté divine dans les lieux très hauts, lui donnant toute puissance dans les cieux et sur la terre (Hébreux 1:2,3).

Dans le travail de la Création, il l’a établi en grande majesté et en gloire disant « Toutes choses ont été faites par elle [la Parole] et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle » (Jean 1:3).

Dans le travail de la rédemption et du rétablissement, Dieu l’a établi de manière si éminente que son nom est sur toute langue, presque jusqu’à éclipser la propre gloire du Père, qui par nécessité est lui-même plus grand que le Fils (1 Corinthiens 15:27) et à qui la gloire suprême appartient, ainsi que le Fils le déclare également, disant : « Mon Père est plus grand que moi », et encore : « Je ne peux rien faire de moi-même » « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres » (Jean 5:30 ; 14:10,28).

De même la sollicitude du Fils à glorifier le Père est encore plus marquée lorsque, réalisant qu’il approchait de l’heure atroce de son agonie et de sa mort, il s’exclama « Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-je ?… Père, délivre-moi de cette heure ? … Mais c’est pour cela que je suis venu jusqu’à cette heure. Père, glorifie ton nom ! » — même à ce prix pour moi ! (Jean 12:27,28).

A nouveau nous l’entendons dire : « Père, l’heure est venue ! Glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie » (Jean 17:1).

Et lorsque le grand travail de rédemption et de rétablissement sera accompli, nous le verrons remettre le royaume à Dieu, le Père, et le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a soumis toutes choses afin que Dieu soit tout en tous (1 Corinthiens 15:24,28).

Et nous, tout comme lui, nous pouvons sûrement croire que ses desseins pour les âges à venir se réaliseront expressément et mettront en évidence les caractéristiques de son glorieux caractère — sa sagesse, son amour, et sa puissance.

Notre privilège de partager l’unité

Quelle glorieuse unité ! qui pourrait trouver une amélioration à faire à sa beauté infinie et à sa réalisation ? Mais l’émerveillement et la joie grandissent quand nous apprenons que c’est aussi notre privilège de faire partie de cette même unité bénie avec Dieu.

Comment, nous demandons-nous ? la même unité décrite plus haut ? Oui ! la même : c’est notre privilège de pouvoir entrer exactement en relation de la même manière et avec les mêmes privilèges et les mêmes bénédictions !

Tandis que nous considérons les grandes et précieuses promesses de Dieu, nous voyons que nous pouvons avoir le privilège d’avoir la même unité avec Dieu — unité de but, de confiance, de compassion, d’amour, d’honneur et de possession.

Le même plan de Dieu nous est présenté, et nous sommes invités à travailler en commun avec Dieu, et à ne pas recevoir la grâce de Dieu en vain (2 Corinthiens 6:1). Et en faisant cela, nous sommes comptés comme appartenant à Jésus-Christ comme participant aux souffrances du corps oint, souffrances nécessaires pour l’accomplissement de ce plan.

Notre Père Céleste manifeste de la même manière sa confiance en nous — en la loyauté de nos cœurs envers lui et en la sincérité de notre consécration à lui — même s’il reconnaît notre faiblesse et notre incapacité à mener à bien jusqu’au bout nos propres résolutions.

Mais, malgré cela, sa confiance est si grande dans notre sincérité et dans l’intégrité de notre cœur, que, sur notre profession de foi et notre consécration, il nous accepte totalement comme ses fils et héritiers, suppléant à nos faiblesses et à nos imperfections par les mérites de notre Rédempteur, en qui nous croyons humblement.

Et qui plus est, en tant que fils, honorés et bien-aimés, il nous fait connaître les mystères du royaume des cieux, ce qui n’est pas donné à d’autres (Matthieu 13:11), et il nous invite à nous confier en lui comme des enfants, et à parler avec lui librement de tout ce qui nous concerne, avec l’assurance totale de son intérêt et de son amour, même dans les petites choses (Psaume 103:13,14).

Il nous confie ensuite une partie de son important travail. Il nous donne certains talents, certaines portions de ses biens, et nous demande de les investir pour lui en fonction de notre meilleur jugement pour en tirer le meilleur profit.

Il ne nous dicte pas tous les détails de notre gestion comme on peut le faire avec des employés, mais il nous soumet simplement les principes généraux qui devraient diriger nos actions.

Par exemple, Dieu nous fait part de son plan en nous décrivant le travail à faire en nous donnant des conseils tels que ceux-ci : ne pas jeter nos perles aux pourceaux, être rusés comme des serpents et prudents comme des colombes ; donner la nourriture en temps convenable ; faire du bien à tous les hommes autant que l’occasion nous en est donnée, mais plus particulièrement à la maison de la foi ; et observer les temps et les moments, et les caractéristiques du travail à faire dans chaque domaine — semer au printemps, et récolter à l’époque de la moisson.

Il nous a envoyés avec quelques directives d’ordre général — non pas pour faire un travail routinier monotone comme des machines, mais pour utiliser notre esprit aussi bien que nos mains et nos pieds comme des êtres dotés d’intelligence.

Il nous conseille d’étudier afin de nous montrer des ouvriers approuvés, et il nous conseille de penser et de nous intéresser à Dieu et de ne pas être « comme un cheval ou un mulet sans intelligence. On les bride avec un frein et un mors dont on les pare » (Psaume 32:9).

Puis, en fonction de notre zèle et de notre fidélité, non seulement dans l’utilisation de nos mains, mais aussi de nos esprits au service du Seigneur, sa confiance en nous s’accroît, il nous laisse de plus en plus de ses biens, et nous recevons en retour l’approbation correspondant à notre travail de la part de notre Père Céleste.

La confiance mutuelle et la communion dans ses desseins et son travail, conduisent nos cœurs de plus en plus près de l’Eternel. Réaliser joyeusement cette filiation par l’intérêt mutuel la confiance et la compassion remplit nos cœurs.

L’unité de la famille divine

Nous sommes aussi assurés de la part du Père Céleste du même amour que celui dont il fit preuve envers notre Seigneur Jésus. Cette affirmation semble presque nous alarmer, mais cependant écoutons la prière de notre Seigneur : « Je prie pour ceux qui croiront en moi … afin que tous soient un … afin qu’ils soient parfaitement un et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17:20-23).

Avec étonnement, nous nous demandons : comment cela peut-il se faire ? Notre Seigneur Jésus était toujours en parfaite harmonie avec le Père ; un fils qui reflétait glorieusement sa ressemblance ; mais il n’en a pas été ainsi pour nous ; nous étions pécheurs et nous n’avions rien nous rendant dignes d’être aimés.

Oui, mais nous avons été lavés et purifiés, et aussi imparfaits que puissent encore être nos vases terrestres, nos cœurs sont parfaits à sa vue pour lui qui est capable de lire dans les cœurs.

Et comme il nous voit avec un cœur parfait, avec un objectif et des intentions parfaits, avides de vaincre nos faiblesses et les défauts de notre chair imparfaite, comme il voit malgré tout nos efforts résolus pour faire avec peine sa volonté et croire humblement aux dispositions prévues pour notre rédemption suite à la chute, Dieu reconnaît néanmoins en nous ce qui est digne d’être aimé.

Notre Seigneur Jésus souhaite que nous comprenions que notre Père nous aime, comme il aime son Fils. Il y a non seulement cette égalité d’amour que le Père déclare avoir envers nous comme envers Jésus-Christ, mais cet amour est aussi manifesté. Nous sommes appelés cohéritiers avec son Fils, partageant sa gloire ; et même comme toutes choses sont les siennes elles sont aussi les nôtres ! (Romains 8:17 ; 1 Corinthiens 3:21-23).

De même que nous remarquons l’unité entre le Père Céleste et tous ses fils engendrés, c’est une bénédiction de remarquer la même unité entre Jésus-Christ et ses frères oints.

Le Seigneur Jésus ne recueille pas égoïstement la gloire ou ne cherche pas à la retenir pour lui-même. Au contraire, il contemple avec admiration la dignité qu’ils ont acquise : « Je prie… pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi… et je suis glorifié en eux. » (Jean 17:9-10).

« Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un comme nous sommes un — moi en eux, et toi en moi — afin qu’ils soient parfaitement un, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.

Père, je veux que là où je suis ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils voient ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde. » (Jean 17:22-24).

La famille divine est unie dans l’amour, dans la communion, dans la confiance, dans la compassion, dans l’harmonie et dans les intérêts communs.

La prière du Seigneur abonde de requêtes concernant l’unité. Remarquons Jean 17:21 : « afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et comme je suis en toi, afin qu’eux aussi soient un en nous, pour que le monde croie que tu m’as envoyé. »

En d’autres termes, « Afin que ton esprit, tes dispositions, ton plan, tes desseins, tes objectifs soient communs à nous tous ».

Ce qu’il veut c’est que nous ayons le même esprit, le même but, le même dessein que le Père et que nous consacrions toutes nos forces à l’accomplissement de la volonté du Père avec zèle et confiance.

Amen, qu’il en soit ainsi !

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Association des Etudiants de la Bible