Etude de l’épître de Paul aux Hébreux – (Suite N° 16)

« S’approcher du mont Sion »

HEBREUX — CHAPITRE DOUZE, Versets 18 à 29

Tout au long de l’Epître, Paul a présenté différentes incitations à la foi, et il assure les frères hébreux qu’en dépit des difficultés du chemin étroit du sacrifice, la grâce du Seigneur sera suffisante en cas de nécessité. Dans les second et troisième versets de ce chapitre, il mentionne la « joie » qui était « réservée à Jésus » et qui l’a aidé à « souffrir la croix » en dépit de « l’ignominie » et de « l’opposition de la part des pécheurs ».

A partir du verset 18, l’Apôtre exprime, d’une manière encore plus éloquente, une joie merveilleuse destinée aux Hébreux et à nous-mêmes, la joie de participer au royaume messianique avec tous les fidèles appelés que le Seigneur va honorer et bénir de la même manière.

Versets 18, 19 :

« Vous ne vous êtes pas approchés d’une montagne qu’on pouvait toucher et qui était embrasée par le feu, ni de la nuée, ni des ténèbres, ni de la tempête, ni du retentissement de la trompette, ni du bruit des paroles, tel que ceux qui l’entendirent demandèrent qu’il ne leur en fût adressé aucune de plus »

C’est une référence aux expériences de Moïse et des Israélites lors de l’instauration de l’alliance typique de la loi. Un langage similaire est utilisé en Joël 2:1-2, qui est une prophétie du « jour de l’Eternel », cette période du plan divin où le royaume de Christ, promis depuis si longtemps, est près d’être établi en puissance et en grande gloire sur la terre. Le feu, la nuée, la tempête et les ténèbres sont des termes utilisés dans différentes prophéties pour décrire le grand temps de détresse qui précède immédiatement la pleine manifestation des gloires du royaume au monde et l’inauguration de la nouvelle alliance.

Versets 20, 21 :

« Car ils ne supportaient pas cette déclaration : Si même une bête touche la montagne, elle sera lapidée. Et ce spectacle était si terrible que Moïse dit : Je suis épouvanté et tout tremblant ! »

« Ils ne supportaient pas cette déclaration ». Exode 20:18-19 se réfère à cela car le verset 19 dit : « Ils dirent à Moïse : Parle-nous toi-même, et nous écouterons ; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions ». En Deutéronome 18:15-18, Moïse se réfère à cette demande du peuple que Dieu ne leur parle plus lui-même directement, et il promet que le Seigneur leur suscitera un autre « prophète », « du milieu de leurs frères », quelqu’un qui serait capable de leur donner ce qu’ils désiraient au mont Horeb, à savoir la vie.

C’est cette promesse que cite Pierre en Actes 3:22, disant qu’elle sera accomplie au « temps de rétablissement de toutes choses » qui suivra la seconde présence de Christ. Par cela aussi les Ecritures confirment que l’inauguration de l’alliance de la loi est une image de ce qui allait suivre le retour de Christ pour établir son royaume et inaugurer la nouvelle alliance.

Verset 22 :

« Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion, de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades qui forment le chœur des anges »

Le mont Sion, dans la réalisation de l’image, est le royaume de Dieu. Ce royaume n’était pas établi au moment où Paul écrivit son épître. De ce fait les Hébreux n’ont pas pu s’approcher de lui au sens d’être dans le royaume et de régner avec Christ. Mais ils s’approchaient de ce royaume. L’espoir de ce royaume était leur inspiration, et le but vers lequel ils couraient était d’être cohéritiers de Jésus dans son royaume. Apocalypse 14:1 décrit les membres du « petit troupeau » (Luc 12:32) ensemble avec Jésus, l’Agneau, sur le mont Sion. Dans une prophétie concernant Jésus en tant que roi suprême de ce royaume, le Père Céleste dit : « C’est moi qui ai oint mon roi sur Sion, ma montagne sainte » (Psaume 2:6).

Tout au long de cet âge l’Eglise s’est également approché de la « cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste ». C’est la cité que cherchait Abraham, « dont l’architecte et le bâtisseur est Dieu » (Hébreux 11:10). Elle est présentée en Apocalypse 21:2 comme « descendant du ciel, d’auprès de Dieu ». C’est là un autre symbole du royaume de Christ. Ce ne sera pas un gouvernement fait de main d’homme, car son autorité et sa puissance viennent de Dieu, du ciel. L’espérance de régner avec Christ dans cette cité a été l’une des joies qui a toujours inspiré l’Eglise tout entière.

Dans cette cité, Dieu, la fontaine de vie, montrera à l’humanité les principes de justice contenus dans ses lois éternelles, et la manière de les appliquer dans les différentes affaires courantes de leur vie. Les fondements de cette « nouvelle Jérusalem » ne seront pas une grande armée ou une puissance maritime, mais les principes divins de la justice et de la foi.

L’Eglise s’est également approchée « des myriades qui forment le chœur des anges ». C’est là une référence claire aux anges que le Seigneur a faits en « flamme de feu », et qui ont été « envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut » (Hébreux 1:7,15). Ces messagers saints et invisibles de Dieu ont eu un rôle de premier plan dans le développement de l’Eglise. Nous ne savons pas le nombre de ces serviteurs de Dieu, mais parmi eux il y en a qui sont spécialement désignés pour le peuple de Dieu. Tout au long du chemin et dans les diverses expériences de la vie, nos anges gardiens ont été présents pour nous guider dans les sentiers de la justice et nous protéger du mal. Quelle joie nous aurons de les rencontrer et d’être avec eux !

Verset 23 :

« de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, du juge qui est le Dieu de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection »

Jésus dit : « Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis ; mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont écrits dans les cieux » (Luc 10:20). Et nous, nous approchons, plus encore nous allons finalement rejoindre ceux dont les noms y sont marqués. « L’Eglise des premiers-nés » est une expression plus facile à comprendre que « l’Eglise de Christ ». L’utilisation du mot « premiers-nés » nous rappelle l’image où les premiers-nés en Israël furent sauvés par le sang de la Pâque de l’Agneau.

Après que la nation eut quitté l’Egypte, la tribu de Lévi se substitua aux premiers-nés, et fut établie pour être les serviteurs religieux du peuple. C’est parmi les Lévites que les sacrificateurs furent choisis, le Souverain Sacrificateur étant une image de Christ et les sacrificateurs représentant l’Eglise de Christ (Hébreux 3:1 et 1 Pierre 2:5,9). Les Lévites étaient en général des serviteurs des sacrificateurs et représentaient ceux décrits en Apocalypse 7:9-17 comme la « grande multitude » qui sert Dieu jour et nuit dans son temple. Paul les inclut dans « l’assemblée », en la décrivant comme l’Eglise des premiers-nés.

Quelle inspiration nous procure le fait de savoir que nous nous approchons d’une telle merveilleuse assemblée du peuple de Dieu ! Il y aura là Paul, Pierre et Jean, tous les apôtres et autres fidèles de l’Eglise primitive, à côté de ceux que nous avons personnellement connus et aimés. C’est déjà une joie maintenant, lors des réunions et conventions, d’être en communion avec ceux qui partagent notre précieuse foi. Combien plus grande sera notre joie quand, ayant atteint la fin de notre chemin de sacrifice, nous nous joindrons à l’assemblée, pas d’une manière temporaire, mais pour être avec eux pour toujours ! Qui pourrait se décourager ou se lasser, devant une telle perspective !

Nous nous réunirons avec notre cher Père Céleste, le « juge de tous ». Jésus a dit : « Bénis ceux qui ont le cœur pur ; car ils verront Dieu » (Matthieu 5:8). Heureusement, les seuls qui le verront face à face sont ceux qui ont le cœur pur, et grâce à cette condition, ils se réjouiront d’être en présence de celui qui est Juge de tous, car ils n’auront rien à craindre. « Il y a d’abondantes joies devant ta face, des délices éternelles à ta droite », écrit David en Psaumes 16:11.

Les « esprits des justes ramenés à la perfection » dont nous nous approchons sont évidemment les Anciens Dignes. Ils seront, bien sûr, placés dans la phase terrestre ou humaine du royaume. Cependant, l’Eglise sera en relation avec eux. Tous les Anciens Dignes seront des « hommes justes », justifiés par leur foi. « Sans nous, ils ne peuvent atteindre la perfection », dit Paul (Hébreux 11:40). Avec l’Eglise complète et au-delà du voile, les Anciens Dignes seront rapidement rendus parfaits. C’est ce que nous attendons avec impatience comme glorieux accomplissement de notre foi. Nous réalisons en même temps les autres récompenses dont nous nous approchons, la grande joie de se réunir et de travailler avec les Anciens Dignes.

Verset 24 :

« de Jésus qui est le médiateur de la nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel. »

Quand nous examinons le sens de ce passage et réalisons que le Médiateur de la Nouvelle Alliance est l’un des nombreux êtres dont nous nous approchons, il est clair que Paul ne nous dit pas que la Nouvelle Alliance est déjà en vigueur et que l’Eglise lui est soumise avec Jésus comme son Médiateur.

Il n’est pas plus vrai que le royaume a été établi à la Pentecôte, et que les Anciens Dignes ont été ressuscités au début de l’âge, ou que l’Eglise a eu le privilège, tout au long de l’âge, de communier avec les anges face à face, ou qu’elle a eu le privilège béni de rencontrer Dieu, le Juge de tous, et de se réjouir du bonheur de sa présence. En fait, toutes ces joies sont encore futures, et nous nous approchons simplement d’elles d’une manière sûre, sous la nouvelle Alliance. Le texte est une preuve évidente de cette importante vérité.

Nous nous approchons aussi du « sang de l’alliance », qui parle mieux que « celui d’Abel ». Le sang d’Abel appelait à la vengeance, mais le sang de Christ, parlera de justice enfin satisfaite, ainsi que de l’amour et de la puissance de Dieu, qui seront prêts à assister le monde mourant à vivre et à suivre le Créateur.

La pensée de « l’aspersion » nous ramène à l’image, quand « le livre et tout le peuple » (Hébreux 9:19) furent aspergés avec le sang de l’alliance de la loi. L’Eglise « boit » le sang de Jésus, et se trouve purifiée par lui (Jean 6:53). Nous sommes également représentés comme utilisant le sang en tant que couverture ou « robe de justice » (Esaïe 61:10). Le symbolisme de l’aspersion semble avoir été particulièrement utilisé pour décrire le scellement de la Nouvelle Alliance. Le texte en 1 Pierre 1:2 est intéressant dans cette explication, car l’Apôtre y dit que notre sanctification ou mise à part pour le service de Dieu par le Saint Esprit est de « participer à l’aspersion du sang de Jésus-Christ », et non d’être aspergés. En d’autres termes, le but de notre sanctification est, entre autres choses, de pouvoir participer avec Jésus en tant que ministres de la réconciliation, ou co-médiateurs de la nouvelle Alliance. Le sang sera celui de Christ, mais si nous sommes fidèles, nous aurons part dans ce travail de l’aspersion.

Verset 25 :

« Gardez-vous de refuser d’entendre celui qui parle ; car si ceux-là n’ont pas échappé qui refusèrent d’entendre celui qui publiait les oracles sur la terre, combien moins échapperons-nous, si nous nous détournons de celui qui parle du haut des cieux »

Dans ce verset Paul revient au thème d’ouverture de son épître, disant « qu’il faut d’autant plus nous attacher aux choses que nous avons entendues, de peur que nous ne soyons emportés loin d’elles ». Et la raison pour laquelle ces choses que nous avons entendues sont si importantes est qu’elles représentent la voix de Dieu qui nous atteint par son fils Bien-Aimé, car en ces « derniers jours », Dieu nous a parlé par son Fils (Hébreux 2:1 et 1:1-2).

Verset 26 :

« lui, dont la voix alors ébranla la terre, et qui maintenant a fait cette promesse : Une fois encore j’ébranlerai non seulement la terre, mais aussi le ciel. »

La terre littérale (ici le mont Sinaï) tremblait à la voix de Dieu quand Moïse était le médiateur de l’Alliance de la loi. Mais Paul, citant Agée 2:6-7, nous informe que les cieux seront ébranlés en relation avec l’instauration du Royaume de Dieu. Par Aggée, Dieu dit : « Encore un peu de temps, et j’ébranlerai les cieux et la terre, la mer et le sec ; j’ébranlerai toutes les nations et le désir de toutes les nations viendra ».

L’ébranlement de la terre littérale est une image représentant l’ébranlement des cieux et de la terre symboliques dans la réalisation. Pierre explique que cet ébranlement sera si sévère que « les cieux passeront avec fracas et les éléments embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu’elle contient sera consumée » (2 Pierre 3:10). En réponse aux questions posées par ses disciples concernant les signes de la présence du Maître, il répondit que « les puissances des cieux seraient ébranlées » (Luc 21:25-26).

La référence à toutes ces prophéties est pour les présents « cieux » et « terre », les phases spirituelles et matérielles de « ce présent monde mauvais » (Galates 1:4), les éléments spirituels ou religieux de notre présent ordre social sont terriblement secoués, et ils perdent vite leur puissance sur le monde. Ceci est un signe convaincant que nous sommes tout près de la fin de l’âge, que le royaume dont l’église entière s’est approchée est maintenant tout proche, et que chaque chrétien doit vraiment se réjouir qu’il se réalise.

Verset 27 :

« Ces mots : Une fois encore, indiquent le changement des choses ébranlées, comme étant faites pour un temps, afin que les choses inébranlables subsistent »

« Une fois encore » doit être l’ébranlement final, et il se réfère à « un temps de détresse, tel qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations existent », mais, indique Jésus, « tel qu’il n’y en aura plus jamais » (Daniel 12:1 et Matthieu 24:21,22). Les choses qui seront ébranlées ou remplacées pendant cette détresse seront celles « faites pour un temps », c’est-à-dire les gouvernements terrestres, les institutions, les sociétés, les coutumes et les standards de vie. Ceux-ci, basés pour la plupart sur le principe de l’égoïsme, ne résisteront pas à l’ébranlement et au « feu » de la « jalousie » de Dieu par lesquels tout le monde symbolique doit être « dévoré » (Sophonie 3:8).

Mais il y a des choses qui ne peuvent pas être ébranlées. Ce sont les choses qui relèvent du royaume de Christ. Dans le Psaume 46 il est indiqué que nous ne devons pas avoir peur même si « la terre doit être bouleversée » et que « les montagnes chancellent au cœur des mers » (verset 3). Mais nous avons aussi l’assurance que « Dieu est au milieu d’elle, elle n’est point ébranlée » (verset 6). La préparation du royaume commença à la Pentecôte et pendant tout l’âge de l’évangile, ceux qui lui ont été associés ont approché sa réalisation, celle où il dirigera les nations avec puissance et grande gloire. Et ce royaume durera à toujours, ce que nous rappelle Paul.

Verset 28 :

« C’est pourquoi, recevant un royaume inébranlable, montrons notre reconnaissance en rendant à Dieu un culte qui lui soit agréable, avec piété et crainte »

Nous « recevons » (en grec, « sommes associés à » ) un royaume qui ne peut être remplacé. Daniel dit de lui : « Il demeurera à jamais » (Daniel 2:44). Ceci étant, « montrons notre reconnaissance » ou, comme la pensée semble être ici, notre gratitude. Notre gratitude envers Dieu pour nous avoir donné le privilège d’être associés à un tel royaume glorieux devrait nous inciter à donner tout, même notre vie, à son service, et de le faire avec piété et crainte. « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne s’en trouve exclus » (Hébreux 4:1).

Verset 29 :

« car notre Dieu est aussi un feu dévorant. »

Cela ne signifie pas que Dieu est un Dieu de tourments. C’est simplement une affirmation du fait que Dieu est opposé à tout péché et injustice et qu’il détruira finalement tout ce qui n’est pas en harmonie avec sa sainte volonté. Il a fait un merveilleux don de grâce par Christ, lequel rend acceptable le service de ceux dont le cœur est parfait à son égard ; cependant sa loi dit toujours que « le salaire du péché, c’est la mort » (Romains 6:23).

Ce « présent monde mauvais » est actuellement « dévoré » par le « feu » de la « jalousie » de Dieu, mais si nous gardons nos cœurs purs et que nous le servons d’une manière acceptable par Christ, nous aurons une porte ouverte dans le nouveau royaume, le royaume de Christ.

&


Association des Etudiants de la Bible