Etude de l’épître de Paul aux Hébreux – (Suite N° 15)

« Ayant les regards sur Jésus »

HEBREUX — CHAPITRE DOUZE, Versets 1 à 17

Dans les précédents chapitres de cette épître, Paul a éclairé notre compréhension des différentes figures contenues dans le Tabernacle et son service. Effectuant une comparaison, il nous a montré la grandeur et la majesté des symboles - la « démonstration » (Hébreux 11:1) - qui sont concentrés sur notre Seigneur Jésus-Christ.

Il nous y rappelle « l’appel céleste » (Hébreux 3:1) à être cohéritiers avec Christ, basé sur notre volonté à partager ses souffrances, nous conseillant de veiller avec foi, sachant que nous sommes attirés dans des pièges tendus par Satan tout au long du chemin étroit.

Dans le chapitre 11 il nous a encouragés à demeurer fermes, en nous présentant la course des héros de la foi, qui par la force de la foi ont tout enduré fidèlement jusqu’à la mort afin d’obtenir « une meilleure résurrection » (Hébreux 11:35). A présent il en arrive au point le plus important, focalisant sur Jésus, l’exemple suprême de fidélité, nous incitant à « se tourner vers lui » et à le suivre pour atteindre « un royaume inébranlable » (Hébreux 12:28).

CHAPITRE 12

Verset 1 :

« Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte. »

« Donc » : c’est-à-dire, ayant noté de nobles exemples de foi, ces derniers peuvent nous servir comme une « grande nuée de témoins ». La pensée dans le mot témoins n’est pas que les Anciens Dignes sont maintenant au ciel et nous regardent, mais plutôt que leurs vies nous servent comme témoignage de l’intégrité de Dieu et de son aptitude à aider ceux qui croient en ses promesses et qui s’efforcent de montrer leur foi par leurs œuvres et qui sont comme des spectateurs dans une arène.

« Rejetons tout fardeau » : ceci est une référence à la pratique des coureurs qui se débarrassent de tout poids inutile de vêtements et autres charges qui pourraient avoir tendance à retarder leur vitesse sur le stade. Les expériences d’un coureur sont l’illustration de la vie du chrétien, d’une certaine manière. Nous courrons pour « le prix du haut appel de Dieu en Christ Jésus » (Philippiens 3:14), et pour être victorieux, nous devons aussi laisser de côté les fardeaux de quelque nature que ce soit, tels les « soucis de ce monde », la « séduction des richesses », la « convoitise de la chair » et « l’orgueil de la vie » (Marc 4:19 ; 1 Jean 2:16).

« …et le péché qui nous enveloppe si facilement » : il a été suggéré que chaque coureur, dans la course céleste, a un péché particulier qui, plus qu’un autre, tend à gêner ses progrès. C’est indiscutable, mais Paul fait apparemment référence à un péché très général qui est commun à tout le peuple du Seigneur. D’après les nombreuses allusions qui lui sont faites et ses recommandations à le vaincre, il s’agit du péché d’incrédulité. Le manque de foi dans les promesses de Dieu est la racine de la plupart de nos manquements. C’est ce péché qui a conduit Israël à sa chute. Si nous sommes vainqueurs, c’est par la foi que nous gagnons la victoire.

« Courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte » : pour gagner la course chrétienne il est nécessaire non seulement de courir avec « toute diligence », mais aussi avec patience, c’est-à-dire avec endurance, sans murmurer, ni dans l’esprit de souhaiter que nous fassions autre chose. (2 Pierre 1:5,10)

Verset 2 :

« Ayant les regards sur Jésus, le chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l’ignominie, et s’est assis à la droite du trône de Dieu. »

« Ayant les regards sur Jésus » : dans le texte grec la pensée est « considérant attentivement ». Paul, par son discours éloquent du chapitre 11 nous incite à porter une attention particulière à la manière dont la foi a amené la victoire dans la vie des Anciens Dignes. A présent, il nous rappelle l’exemple couronné de la fidélité, c’est-à-dire Jésus le chef et le consommateur de la foi.

Jéhovah, notre Père Céleste, est le chef du plan de salut. Le mot grec traduit par chef est traduit par capitaine en Hébreux 2:10. Nous pouvons et devrions suivre les exemples de fidélité que nous voyons dans les Anciens Dignes. Paul écrit que nous devrions les suivre comme il a suivi Christ, mais en gardant à l’esprit le fait que Jésus est notre chef, et que nous devons marcher dans ses traces. Il est le consommateur ou réalisateur de notre foi.

La vie de foi des autres tend à renforcer notre foi, et la fidélité de Jésus agit dans ce sens. Si nous avons attentivement les regards fixés sur lui, malgré nos imperfections, nous pouvons finir notre course victorieusement et gagner une couronne de vie.

« en vue de la joie qui lui était réservée » : Le Père Céleste donna à Jésus une récompense pour sa fidélité. L’Apôtre Pierre nous informe que les prophètes ont témoigné, non seulement des souffrances de Christ, mais aussi de « la gloire dont elles seraient suivies » (1 Pierre 1:11). Ces promesses de la gloire consécutive à ses souffrances ont aidé Jésus à endurer la croix et à mépriser la honte.

Ce n’était pas une joie égoïste, car bien qu’il se réjouissait de la perspective d’être à nouveau personnellement présent aux côtés de son Père, il savait aussi que cette position de gloire lui permettrait, pendant les mille ans de son royaume, de répandre des bénédictions de vie sur toutes les familles de la terre.

Comme Paul le déclare, c’est parce que Jésus a tout enduré patiemment qu’il se tient maintenant à la droite du trône de Dieu. C’est l’accomplissement de la promesse du Père : « Je lui donnerai sa part avec les grands » (Esaïe 53:12). Dieu réalise toujours ses promesses envers ceux qui lui sont fidèles (Psaumes 16:11).

Verset 3 :

« Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point, l’âme découragée »

Le mot grec traduit ici par « considérez » veut dire « estimez », dont la racine veut dire « analogue ». En d’autres termes, nous devons le considérer dans le sens de faire une comparaison entre ce qu’il a souffert et les expériences bien moins éprouvantes que nous traversons. « L’opposition de la part des pécheurs » conduisit Jésus à sa mort. Il était le Fils de Dieu, mais ses ennemis ont contesté le fait, l’accusant de blasphème. Il était un roi, ce qui fut aussi contesté, au point qu’il fut chargé d’opprobre et crucifié.

Quand nous comparons ses souffrances avec les nôtres, nous découvrons qu’il n’y a pas lieu de se lasser, l’âme découragée, ou de « se lasser de faire le bien » (Galates 6:9). Dans le texte grec, le mot traduit ici est le même que celui utilisé par Jacques quand il écrit : « La prière de la foi sauvera le malade », ou « le découragé ». C’est plus qu’un découragement temporaire. Le mot semble décrire une condition d’esprit où l’on est prêt à renoncer entièrement au bon combat de la foi. Mais si nous comparons notre sort avec les souffrances de Jésus, nous réaliserons qu’il n’y a pas de place pour ce genre d’attitude.

Le mot grec utilisé par Paul et traduit par « découragé » est l’un de ceux qui veulent dire « se reposer ». Il n’est pas nécessaire de quitter délibérément la course du chrétien pour perdre le prix. Il suffit de se reposer, d’avoir un peu moins de zèle et d’énergie. Se reposer entraîne de petites épreuves. En d’autres termes, cela se rapporte à la chair, mais peut facilement conduire à ce que Paul décrit comme un « rejet » (1 Corinthiens 9:27). L’attitude opposée est décrite poétiquement de la manière suivante : « Eveille toi mon âme, éveille chacun de tes nerfs, et avance avec vigueur ».

Verset 4 :

« Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché. »

Ce texte ne peut être correctement compris qu’à la lumière du plan divin, particulièrement quand il évoque la participation de l’Eglise dans les « meilleurs sacrifices » de l’Age de l’Evangile (Hébreux 9:23).

Paul ne lance pas particulièrement d’attaque sur ses propres péchés, quoiqu’une pareille attaque soit essentielle. Cependant, cela ne conduit pas jusqu’à la mort, « jusqu’au sang ». Par extension, celui qui est capable de vaincre les tendances pécheresses de son propre corps améliore généralement sa santé physique.

Le mot grec « contre » vient d’une préposition grecque qui est utilisée par exemple dans le Nouveau Testament pour décrire la pensée « à cause de » et est ainsi traduit. Ainsi, Jésus n’est pas mort pour avoir lutté contre le péché dans son propre corps, car il était « saint, innocent, sans tache et séparé des pécheurs » (Hébreux 7:26). C’était cependant le péché qui causa sa mort, c’est-à-dire le péché des autres, le péché du monde entier. Son combat contre le péché résidait dans le fait qu’il déposa sa vie en offrande pour le péché.

C’est sur cela que l’Apôtre Paul attire notre attention en Romains 6:10,11. Dans ce passage il explique que Jésus mourut « pour » le péché, puis il dit que « de la même manière » nous devrions nous compter comme devant mourir « pour » le péché. Le seul sens où Jésus mourut « pour » ou à cause du péché, était une offrande pour le péché, et par l’autorité de Paul nous devrions nous compter nous-mêmes comme mourant de la même manière. C’est pourquoi il est dit que « nous sommes devenus une même plante avec lui par la conformité à sa mort » (Romains 6:5).

Le « corps du péché » (Romains 6:6) qui est détruit consécutivement à la crucifixion de Jésus et à notre crucifixion avec lui, est tout le développement cancéreux du péché qui a contaminé la race entière et qui doit être enlevé pour que les hommes puissent avoir la vie. La Concordance de Strong dit à propos de la définition du mot grec soma, traduit par « corps », qu’il signifie « le corps entier », à considérer au sens large, littéralement ou symboliquement.

Le fait qu’il n’est pas fait référence à nos propres corps est prouvé par le fait que la crucifixion de Jésus est inclue. Par ailleurs le texte déclare que « celui qui est mort » est justifié (Romains 6:7). Nos corps, quoique pécheurs par nature, sont justifiés par le sang de Christ, qui rendit acceptable ce sacrifice, ce qui fait que Paul écrit : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable » (Romains 12:1). En acceptant cette invitation au sacrifice, nous sommes « crucifiés » avec Christ (Galates 2:20).

Le but de cette disposition dans le plan de Dieu est que le corps (au singulier) du péché puisse être détruit. Cela fait que le travail conjoint de Christ et de son église ressemble à un grand combat contre l’ennemi « le péché » et c’est ce à quoi Paul fait allusion quand il écrit : « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang, en luttant contre le péché ».

Ce grand combat contre le péché est difficile et tandis que les forces de la justice triompheront finalement, tous ceux qui participent au combat pendant cet Age de l’Evangile perdent leur vie en tant qu’êtres humains. Mais ils ont la promesse du Maître : « Sois fidèle jusqu’à la mort, et je te donnerai la couronne de vie » (Apocalypse 2:10).

C’est leur fidélité jusqu’à la mort que Paul décrit par l’expression « jusqu’au sang ». « Vous n’avez pas encore résisté jusqu’au sang », dit-il aux frères hébreux. Cette observation de Paul est liée à son exhortation de « considérer celui qui a enduré une telle contradiction de la part des pécheurs ».

Comme nous l’avons vu, le mot tiré du texte grec a le sens de « faire une comparaison ». Quand les frères hébreux l’ont faite, ils ont dû réaliser que leurs souffrances, pour grandes qu’elles aient été, n’étaient pas comparables avec la mort de Jésus.

Les frères hébreux ont effectivement souffert ! Ils ont enduré un grand « combat au milieu des souffrances » et ont accepté « avec joie l’enlèvement de leurs biens » (Hébreux 10:32-34). Tout au long de l’Epître, Paul s’efforce d’expliquer pourquoi tous les fidèles disciples du Maître doivent s’attendre à souffrir. « Le capitaine de leur salut » a été rendu parfait par la souffrance pour sa position en gloire, ce qui fait que les « nombreux fils » qui veulent atteindre la gloire doivent s’attendre à souffrir aussi (Hébreux 2:10 ).

Là Paul présente un autre point de vue sur la souffrance du Chrétien, une autre raison de « souffrir avec lui » (Romains 8:17). C’est parce que, ensemble avec Jésus, nous participons au grand combat contre le péché. Il rappelle aux frères hébreux ainsi qu’à nous, qu’étant entrés dans ce combat nous ne devons pas imaginer nous y reposer, mais que nous devons suivre l’exemple de Jésus, qui dans son combat contre le péché, le fit « jusqu’au sang », c’est-à-dire jusqu’à la mort.

Versets 5, 6 :

« Et vous avez oublié l’exhortation qui vous est adressée comme à des fils : Mon fils, ne méprise pas le châtiment du Seigneur, et ne perds pas courage lorsqu’il te reprend »

Le mot « châtiment » utilisé ici n’implique pas nécessairement une punition. La Concordance de Strong définit le mot grec paideia dont il est traduit par « surveillance », ou correction disciplinaire. Il est traduit par « correction » dans les recommandations que Paul fait aux pères qui élèvent leurs enfants « en les corrigeant et les instruisant selon le Seigneur » (Ephésiens 6:4).

Le même mot est traduit par « instruction » dans le texte qui nous informe que la parole inspirée de Dieu est profitable pour « l’instruction dans la justice » (2 Timothée 3:16).

Versets 7, 8 :

« Supportez le châtiment : c’est comme des fils que Dieu vous traite ; car quel est le fils qu’un père ne châtie pas ? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non des fils. »

« Supportez le châtiment » : c’est ce que Paul, à travers toute l’épître, encourage les Hébreux à faire. Ils avaient enduré avec patience pendant un temps, mais il les a exhortés à endurer jusqu’à la fin. Comme les châtiments du Seigneur ne sont pas une manifestation de sa colère, mais correctifs par nature, ils impliquent habituellement plus ou moins de souffrances. Paul incite les Hébreux à endurer cela aussi.

Comme dit précédemment, ces souffrances avec Christ étant le résultat de notre être associé à la ressemblance de sa mort, la discipline dans le sens de corriger, c’est différent. Cependant elle nécessite l’endurance si nous voulons en récolter les bénéfices.

Versets 9, 10 :

« D’ailleurs, puisque nos pères selon la chair nous ont châtiés, et que nous les avons respectés, ne devons-nous pas à bien plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour avoir la vie ? Nos pères nous châtiaient pour peu de jours, comme ils le trouvaient bon ; mais Dieu nous châtie pour notre bien, afin que nous participions à sa sainteté. »

Ici la leçon est évidente ! Si nous considérons que les mesures correctives prises par nos parents terrestres servaient un dessein louable dans nos vies, nous devons conclure que les châtiments administrés par notre Père Céleste sont d’une bien plus grande valeur, car ils concernent notre destinée éternelle. Le texte exprime que nos parents terrestres nous ont châtiés pour « leur propre plaisir ». Une autre traduction donne une pensée plus correcte.

Elle dit : « Comme il leur semblait bon » ce qui exprime qu’ils utilisaient le meilleur jugement qu’ils pouvaient. Quand notre Père Céleste nous châtie, cela ne peut toujours nous être que profitable. Dans sa sagesse il connaît exactement le type d’expériences qui sont les meilleures pour nous pour que nous « participions à sa sainteté », c’est-à-dire mis à part pour la réalisation de sa volonté.

Verset 11 :

« Il est vrai que tout châtiment semble d’abord un sujet de tristesse, et non de joie ; mais il produit plus tard pour ceux qui ont été ainsi exercés un fruit paisible de justice. »

Il n’est pas de philosophie, aussi grande soit-elle, qui puisse transformer la souffrance en joie. Cependant, quelle que soit la difficulté de nos expériences, si elles nous permettent de nous développer dans le bon sens, le résultat final sera bon — « un fruit paisible de justice ».

Etre « exercé » veut dire être entraîné. La pensée dans le texte grec est voisine du mot « gymnastique ». Le Seigneur permet des expériences variées dans nos vies pour que nous puissions être correctement entraînés pour la position élevée dans le royaume vers lequel il nous a appelés.

Versets 12, 13 :

« Fortifiez donc vos mains languissantes et vos genoux affaiblis ; et suivez avec vos pieds des voies droites, afin que ce qui est boiteux ne dévie pas, mais plutôt se raffermisse. »

Paul cite ici, en Job 4:3,4, les paroles d’Eliphas à Job. Eliphas, l’un des « consolateurs » de Job, rappelle que dans le passé Job a été capable, par ses paroles d’encouragement, de relever les mains des autres et de renforcer les genoux affaiblis. Mais à présent Job était lui-même dans cette position extrême et avait besoin d’aide.

Ainsi il y avait parmi les Hébreux des frères qui avaient aussi besoin d’encouragement, car ils montraient des signes de « lassitude à faire le bien ». Tous ceux qui courent pour le prix du haut appel ont le privilège béni d’assister les autres dans la même course. Ce n’est pas une compétition dans le sens où nous courons contre nos frères, mais ensemble.

Nous devons « suivre avec nos pieds des voies droites », explique Paul, afin que « ce qui est boiteux ne dévie pas ». Il y a toujours quelqu’un de plus faible que les autres dans une course — les boiteux. Si les coureurs vigoureux courent en ligne droite vers le but, il n’en va pas de même pour les boiteux, car ils sont handicapés par leur démarche hésitante, qui a tendance à les perturber. C’est un simple avertissement d’être un bon exemple pour nos frères.

Verset 14 :

« Recherchez la paix avec tous, et la sanctification, sans laquelle personne ne verra le Seigneur. »

Nous pouvons avoir des intentions pacifiques dans nos rapports « avec tous les hommes », mais il n’est pas toujours possible de trouver la paix. Ailleurs Paul écrit : « S’il est possible, autant que cela dépend de vous, soyez en paix avec tous les hommes » (Romains 12:18).

Jacques écrit que « la sagesse d’en haut est premièrement pure, ensuite pacifique » (Jacques 3:17). Le Seigneur ne veut pas nous voir faire de compromission au niveau des principes pour avoir la paix, que ce soit dans nos rapports avec les frères ou avec le monde. « La sainteté » qui est la pureté de caractère basée sur les principes de justice, est essentielle pour nous faire gagner le prix et être avec le Seigneur en gloire.

Verset 15 :

« Veillez à ce que nul ne se prive de la grâce de Dieu ; à ce qu’aucune racine d’amertume, poussant des rejetons, ne produise du trouble, et que plusieurs n’en soient infectés »

La pensée ici est d’être en garde et de diligenter toutes choses afin de risquer de perdre la grâce de Dieu. L’avertissement est le même au chapitre 4 verset 1: « Craignons donc, tandis que la promesse d’entrer dans son repos subsiste encore, qu’aucun de vous ne paraisse être venu trop tard ».

Il n’y a rien qui puisse aussi rapidement nous priver de la grâce de Dieu que de laisser l’amertume se développer dans notre cœur, que ce soit contre l’un ou l’autre de nos frères, ou contre nos propres expériences dans la course.

Nous entendons quelquefois l’expression « amers de vivre ». Si nous ne gardons pas la bonne vision des choses et une bonne attitude de cœur, nous pourrions facilement devenir amers par nos épreuves, pas directement contre le Seigneur, quoique cela puisse y conduire. Dans une telle attitude de cœur on devient un aigri, un râleur, désagréable à fréquenter, avec le risque que « plusieurs » le deviennent aussi.

Versets 16, 17 :

« A ce qu’il n’y ait ni impudique, ni profane comme Ésaü, qui pour un mets vendit son droit d’aînesse. Vous savez que, plus tard, voulant obtenir la bénédiction, il fut rejeté, quoiqu’il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet. »

Dans les Ecritures, Esaü est l’exemple de celui qui a décidé de vendre son héritage dans la promesse abrahamique pour un plat de lentilles (Genèse 25:30). Contrairement aux Anciens Dignes, il n’avait pas assez de foi pour endurer des difficultés. De telles difficultés étaient nécessaires pour hériter réellement des bénédictions promises.

Cependant quand Esaü découvrit que Jacob avait pris les dispositions nécessaires pour recevoir effectivement ce qu’il avait acquis, il en fut grandement perturbé. Il s’enquit avec diligence auprès de son père pour savoir ce qu’il pouvait faire. Paul dit qu’il « fut rejeté, quoiqu’il la sollicitât avec larmes ; car son repentir ne put avoir aucun effet ». Figurativement, le mot grec utilisé ici veut dire « opportunité » ou « condition ».

La Concordance de Strong définit le mot grec metanoia dans ce texte, traduit par « repentir », comme signifiant « un changement de décision (de quelqu’un) », signification révélatrice, car elle suggère que la repentance qu’Esaü cherchait avec ardeur n’était pas des dispositions différentes dans son propre cœur, mais un changement de décision d’Isaac, étant donné qu’il convoitait les meilleures bénédictions dévolues à Jacob.

Le récit en Genèse 27:30-34 le confirme. Quand Isaac découvre qu’il a donné sa bénédiction la plus importante à Jacob, il dit : « Qui donc est celui qui a pris du gibier, et m’en a apporté ? Et j’ai mangé de tout avant que tu ne viennes, et je l’ai béni : aussi il sera béni ». C’était la décision d’Isaac, mais Esaü n’en était pas satisfait.

Le verset suivant (34), confirmant les paroles de Paul, nous apprend qu’Esaü « jeta un cri très grand et amer ; et il dit à son père : Bénis-moi, moi aussi, mon père ! » comme le Seigneur dit en parlant de sa détermination de détruire la mort et le shéol (le tombeau).

« Le repentir est caché à mes yeux » (Osée 13:14), de la même manière Isaac a refusé de se repentir, ou de revenir sur sa décision. Sa bénédiction était allée à Jacob et aucune condition n’était intervenue qui aurait pu justifier un changement.

En fait, Paul ne dit pas qu’Esaü cherchait le repentir dans son propre cœur. Il dit que cette personne profane cherchait une condition de repentir et le verset original montre que c’était la repentance de son père qu’Esaü cherchait.

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Association des Etudiants de la Bible