Etude de l’épître de Paul aux Hébreux – (Suite N° 12)

« Les Héros de la Foi »

HEBREUX — CHAPITRE ONZE, Versets 1 à 7

Les frères hébreux à qui cette épître a été adressée à l’origine, étaient apparemment enclins à être quelque peu instables dans leur foi et dans leur zèle. Un des buts pratiques de l’épître était de les stimuler afin qu’ils s’attachent « plus sérieusement » aux choses qu’ils avaient entendues, de peur qu’à tout moment ils ne s’en éloignent. (Hébreux 2:1)

Ils avaient apparemment été zélés pendant un certain temps, mais étaient devenus négligents, de sorte qu’à cette période il fallait les enseigner de nouveau sur les premiers principes de la vérité. (Hébreux 5:12)

C’est en continuant son effort pour raviver leur foi et leur zèle que dans le dixième chapitre Paul demande à ces frères de se souvenir des « anciens jours » et qu’il leur rappelle leur bonne volonté à ce moment-là pour souffrir pour la cause du Christ, ajoutant qu’alors ils ont supporté « avec joie » la saisie de leurs biens. (Hébreux 10:32,34)

Maintenant cet objectif de l’Epître, Paul présente la merveilleuse leçon de foi que nous trouvons dans le onzième chapitre. Commençant par le verset 32 du chapitre 10, l’Apôtre argumente, et introduit sa discussion sur la foi, montrant aux frères hébreux à quel point la foi leur était essentielle de peur qu’ils « ne courent à leur perte. » (Hébreux 10:39)

Afin d’appuyer le fait que la véritable foi en Dieu et en ses promesses est une puissance qui donne la force dans la vie de ceux qui servent Dieu, Paul cite, en ce onzième chapitre, beaucoup d’exemples de fidèles du passé, en commençant par Abel, et il note comment la foi leur a donné la force pour tout accomplir et tout supporter.

Une étude du chapitre nous donne une idée plus précise de la puissance de la foi dans la vie d’un serviteur dévoué de Dieu, montrant comment elle lui a permis de supporter, l’a fortifié pour résister au découragement, et pour continuer à vivre tout en sachant que le danger et les difficultés seraient presque constamment présents. Vraiment, les Anciens Dignes donnent un témoignage éblouissant de leur fidélité dans la manière dont ils ont supporté une persécution inhumaine. Ce témoignage a dû être un encouragement puissant pour les frères hébreux, à avoir une plus grande fidélité, tant Paul l’a présenté de manière éloquente !

CHAPITRE 11

Verset 1

« Or la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas »

Le mot grec traduit ici par ‘l’assurance’ pourrait être plus correctement rendu par ‘fondement’ ou ‘base’. La foi est donc, la base de notre espérance, et l’évidence (Grec ‘preuve’ ou ‘conviction’) qu’elle trouvera sa réalisation dans les glorieuses réalités des choses promises.

Les ‘choses qu’on espère’ et les ‘choses qu’on ne voit pas’ sont identiques. En Romains 8:24,25 Paul écrit : « Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance : ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore ? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l’attendons avec persévérance ».

Nous ne pourrions avoir aucun espoir si ce n’est par la foi. L’autre élément essentiel de l’espoir est le désir. Il serait inexact de dire que nous avons espéré quelque chose que nous n’avons pas désiré. Nous ne pourrions pas dire non plus que nous espérons une chose que nous désirons si nous n’avions pas la moindre assurance de la recevoir. L’œil naturel n’a pas vu l’héritage spirituel glorieux que Dieu a promis à l’église, mais comme Paul l’explique, il nous a été révélé par l’esprit, « Car l’esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. » (1 Corinthiens 2:10)

Ceci ne signifie pas que nous pouvons réellement comprendre ce qu’est un être divin ; mais l’esprit de Dieu, par la Parole, nous a donné suffisamment d’indices pour faire naître en nous un désir pour des choses célestes, et l’assurance nous est donnée par les promesses qu’il nous est possible d’atteindre une telle récompense. C’est notre foi qui saisit ces promesses et nous donne ainsi une raison d’espérer dans les choses que nous avons été amenés à désirer.

Verset 2

« Pour l’avoir possédée, les anciens ont obtenu un témoignage favorable »

Les ‘anciens’ dont il est parlé ici sont assurément les Anciens Dignes, ‘les patriarches’ d’Israël, car c’est d’eux dont l’apôtre parle tout au long du chapitre. L’expression « ont obtenu un témoignage favorable » semble indiquer que ces fidèles du passé ont reçu de l’Eternel une certaine assurance de lui avoir été agréables — quelque chose probablement apparenté à ce qui est décrit dans une vie chrétienne comme étant un témoignage « de l’esprit ». (Romains 8:16)

Il est également vrai, naturellement, que ce ‘récit’ est parvenu jusqu’à nous, attirant notre attention sur la fidélité individuelle de chacun des anciens grâce à une merveilleuse palette d’inspiration (ou comme Paul l’indique « une si grande nuée de témoins ») pour notre encouragement. (Hébreux 12:1)

Verset 3

« C’est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la parole de Dieu, en sorte que ce qu’on voit n’a pas été fait de choses visibles »

La véritable foi n’est pas aveugle, parce qu’elle nous permet de voir, ‘de comprendre’ comme Paul l’énonce dans ce texte. Tandis que nous regardons la nature aujourd’hui, nous discernons que tout ce qui croît ou se développe, commence par quelque chose qui est en grande partie visible — une graine devient une plante, un ver devient une mite. La raison nous indique que cela n’aurait pas pu être vrai dans la création originale.

La foi développe notre raisonnement, et fait comprendre que par le pouvoir puissant de Dieu, les choses visibles de la création ont été ‘conçues’ non pas à partir de choses qui se voient, mais par des éléments invisibles qui dépassent notre capacité à les comprendre. En Romains 1:20, l’apôtre écrit : « En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient comme à l’œil [l’œil de la foi] depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. »

Nous comprenons par la foi, Paul nous le dit, que l’univers a été conçu par la ‘parole’ de Dieu. Le mot grec ici utilisé n’est pas logos, mais un mot qui signifie une commande, ou une directive. Le raisonnement de Paul ici est évidemment basé sur sa connaissance du récit de la création dans la Genèse, où l’on trouve des expressions comme « Que la lumière soit », « Qu’il y ait une étendue entre les eaux », « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu ». Ainsi donc le Créateur a commandé, et le monde a été créé. (Genèse 1:3,6,9)

Le mot grec traduit par « monde » est aion signifiant ‘l’âge’ ou au pluriel ‘les âges’. C’est pourquoi on peut donc comprendre que Paul fait mention du divin plan des âges qui concerne la place de l’homme dans son grand arrangement créateur. Le langage des textes semble exclure la possibilité de limiter la référence simplement aux périodes du plan Divin, mais il se pourrait bien que celles-ci soient comprises puisqu’elles sont en rapport avec l’existence éternelle de l’homme comme étant la particularité du couronnement de la création terrestre de Dieu.

Verset 4

« C’est par la foi qu’Abel offrit à Dieu un sacrifice plus excellent que celui de Caïn ; c’est par elle qu’il fut déclaré juste, Dieu approuvant ses offrandes ; et c’est par elle qu’il parle encore, quoique mort »

Paul nous dit : « Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole de Christ » (Romains 10:17). Ceci laisse à penser que Dieu avait indiqué à Abel quel genre de sacrifice il devait offrir. Si chacun des frères avait dû simplement offrir à l’Eternel ce qu’ils avaient sous la main, la foi d’Abel ne l’aurait pas conduit à faire une offrande plus importante que celle de Caïn. La Bible nous donne rarement tous les détails relatifs à un événement et, bien que rien n’y fasse allusion, nous pensons qu’il est tout à fait possible qu’Abel ait été informé par l’Eternel qu’il souhaitait recevoir une offrande de chair et de sang. Son obéissance a prouvé sa foi, démontrant qu’il était juste.

Le texte indique qu’Abel était ‘juste’. Le mot grec employé ici est le même que celui que Paul emploie lorsqu’il écrit : « Il n’y a point de juste, pas même un seul » (Romains 3:10). Ce dernier texte, cependant, mentionne la justice absolue, ou la perfection, tandis que la justice d’Abel était simplement l’état de son cœur qui a été démontré par sa foi et son obéissance. C’est essentiellement la même pensée qui est contenue dans la référence à la justification d’Abraham par la foi.

Une analyse précise révèle l’importance que Dieu donne à la foi en lui et dans ses dispositions et ses promesses. Si Adam avait eu véritablement la foi et confiance en Dieu, il n’aurait pas transgressé sa loi. Tandis que les descendants d’Adam ont perdu la perfection et la vie à cause de son péché, ceux comme Abel, Abraham et d’autres, en dépit de leurs imperfections ont cru Dieu, et ont prouvé qu’ils étaient dignes de sa faveur et de son amitié. Une telle foi, associée à la justice, est véritable et qualifiée dans les Ecritures de justification.

Pendant l’âge de l’Evangile, ceux qui possèdent une telle foi et la démontrent par une pleine consécration à Dieu, sont couverts, donc justifiés, par le mérite du sang versé de Christ. Ceci se produit afin qu’ils puissent présenter leur corps vivant comme sacrifice acceptable par Dieu et ainsi participer au sacrifice par leurs œuvres pendant cet âge. Cependant, au cours des âges précédents, il n’y avait aucune possibilité de partager les « meilleurs sacrifices. » (Hébreux 9:23) L’imputation du sang du Christ n’était pas nécessaire pour donner une règle de vie aux serviteurs de Dieu ; mais leur foi n’était pas moins essentielle pour cette raison, de même qu’ils n’en étaient pas moins agréables à Dieu. C’est simplement qu’il a eu avec eux une relation différente de celle qu’il a avec ceux qui, dans cet âge, sont justifiés par la foi.

Tandis qu’il est vrai que le témoignage de Dieu au sujet d’Abel le juste est parvenu au travers des âges jusqu’à nous, le texte indique également qu’Abel lui-même a été encouragé par ce ‘témoin’. Sa vie fidèle a été brève, et il a probablement reçu peu de récompense, excepté la faveur et l’amour du Créateur. Nous doutons qu’il puisse y avoir plus grande bénédiction obtenue par quiconque que de savoir qu’il est un ami de Dieu. C’est même une bénédiction pour nous maintenant de savoir que par la foi Abel a été prouvé digne de cet honneur élevé, parce que son exemple nous encourage à être fidèles. Notons que l’expression ‘encore parlé’ est traduite : ‘c’est par elle qu’il parle encore’. Parmi tous les millions d’hommes qui sont morts tout au long des âges, il y en a peu qui ont été cités par leur propre génération, mais nous parlons toujours de ces héros de la foi de l’ancien testament et leurs vies sont citées en exemple, des milliers d’années après leur mort.

Au passage, il est bon de remarquer la raison pour laquelle Dieu a été satisfait du sacrifice de chair et de sang offert par Abel. C’était évidemment parce qu’il annonçait d’avance le sacrifice de Christ, « l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde ». (Jean 1:29) En condamnant nos premiers parents à la mort, Dieu a prédit que la postérité écraserait la tête du serpent (Genèse 3:15). C’était une promesse voilée de la future délivrance de la condamnation du péché originel. Mais pour que ceci soit possible, cela nécessitait le rachat du péché, ainsi Dieu a commencé à illustrer que ce devait être accompli par le sang versé. Tandis que son plan de rachat se déroule, il devient clair que cela devait l’être par le sang versé par son propre Fils bien-aimé.

Verset 5

« C’est par la foi qu’Enoch fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort, et qu’il ne parut plus parce que Dieu l’avait enlevé ; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu’il était agréable à Dieu »

En Genèse 5:24 nous sommes informés qu’Enoch « marcha avec Dieu ». C’était une marche de la foi. Les Ecritures ne nous disent pas grand chose à propos d’Enoch, mais Jude nous informe qu’il prophétisa au sujet de la venue du Seigneur avec des myriades de saints pour exécuter le jugement (Jude 14). Ceci indiquerait que dans sa marche avec Dieu, Enoch a été informé au sujet d’une partie au moins du plan divin, et qu’il a cru en ce que l’Eternel lui a indiqué et a agi en accord avec Lui. Ainsi, cela prouve encore que Dieu aime ceux qui croient en ses promesses. Même parmi les humains, il serait impossible de tisser des rapports amicaux avec ceux qui ne croient pas à ce que nous disons. Ceci est encore plus vrai dans notre relation avec Dieu !

Paul nous dit « qu’Enoch fut enlevé pour qu’il ne vît point la mort ». C’est un des textes de la Bible qui est employé par beaucoup de nos amis chrétiens pour montrer que les justes ne dorment pas dans la mort, mais qu’ils sont pris pour aller immédiatement au ciel. Mais le mot grec rendu ici par ‘enlevé’ implique-t-il nécessairement ceci ? Deux autres exemples de l’utilisation biblique de ce mot peuvent nous aider à tirer une conclusion.

L’un se trouve en Jude 4, dans lequel le mot ‘changer’ est une traduction du même mot grec, et le texte est le suivant : « Car il s’est glissé parmi vous certains hommes, dont la condamnation est écrite depuis longtemps, des impies, qui changent la grâce de notre Dieu en dissolution, et qui renient notre seul maître et Seigneur Jésus-Christ ».

L’autre exemple se trouve en Galates 1:6, dans lequel le mot ‘détourner’ est une traduction du mot grec que Paul utilise en Hébreux 11:6 pour décrire ce qui est arrivé à Enoch. Ce texte dit : « Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de celui qui vous a appelés par la grâce de Christ, pour passer à un autre évangile ». Evidemment, le mot traduit avec la signification qui lui est habituellement attachée, serait tout à fait hors de propos dans les deux textes ; car dans les deux exemples les auteurs décrivent simplement un changement de position ou d’attitude de certains croyants. Ils s’étaient même permis d’enlever ou modifier ce mot à leur convenance. La ‘Concordance Strong’ donne la signification littérale du mot en tant que ‘transfert’.

La question qui demeure alors est la suivante : comment comprendre qu’Enoch ait été enlevé ou transféré — de quoi, vers quoi ? Les Ecritures divisent les morts et le monde mourant en deux groupes globaux : ‘les vivants’ et ‘les morts’ (Actes 10:42 ; 2 Timothée 4:1). Les ‘vivants’ sont évidemment ceux qui, bien que sous la condamnation adamique, sont encore vivants, ne se sont pas encore endormis dans le sommeil de la mort ; tandis que les ‘morts’ sont ceux qui sont réellement entrés dans le tombeau.

Etre transféré d’une de ces classes dans l’autre, pourrait bien être ce que Paul nous dit que Dieu a fait pour Enoch afin qu’il ‘ne voie pas la mort’ c’est-à-dire qu’il n’éprouve pas le processus douloureux de la mort, ou ce qui est désigné parfois sous le nom ‘d’agonie de la mort’. La plupart des personnes, en pensant au temps où ils mourront, expriment le souhait qu’ils aimeraient entrer soudainement dans le sommeil de la mort, si cela était possible ; et le fait qu’Enoch soit pris de cette façon, sans être conscient de ce qui se produisait, pourrait bien être interprété comme une grande faveur de l’Eternel.

Le récit de l’Ancien Testament semble soutenir cette conclusion. Il n’emploie pas le mot ‘transféré’ comme l’apparente mauvaise traduction grecque en Hébreux 11:5 le suggère, mais déclare simplement « Enoch marcha avec Dieu ; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit » (Genèse 5:24). L’expression « ne fut plus » est employée dans Jérémie 31:15 pour décrire l’état de mort des enfants de Rachel. Et l’Ecriture nous indique au sujet de certaines villes mauvaises de l’époque d’Abraham que Dieu « les a fait disparaître » quand il le jugea bon. (Ezéchiel 16:50) Ainsi, le fait qu’Enoch ‘ne fut plus’ parce que Dieu ‘le prit’ n’implique pas qu’il est resté vivant quelque part, mais plutôt le contraire.

Quoi qu’il en soit, nous savons qu’Enoch n’a pas été enlevé au ciel, parce que Jésus a catégoriquement déclaré en son temps que « Personne n’est monté au ciel » (Jean 3:13). Dans le cas d’Enoch, le poids qu’il est possible d’accorder à ce témoignage est que Dieu est intervenu pour mettre fin à sa vie pour qu’il n’ait pas à souffrir les affres de la mort, alors qu’avec d’autres de ses serviteurs fidèles il ne l’a pas fait — à l’exception possible de Moïse, quoique Moïse ait au moins su qu’il était sur le point de mourir. Pour conclure, Paul résume la vie de tous ces Anciens Dignes qu’il a cité en disant : « C’est dans la foi qu’ils sont tous morts » (verset 13).

Verset 6

« Or, sans la foi il est impossible de lui être agréable ; car il faut que celui qui s’approche de Dieu croie que Dieu existe, et qu’il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent »

La foi dont il est question est celle qui commence par l’assurance de l’existence de Dieu, et de ce que le Créateur est un Dieu juste et aimant, qui récompense ceux qui le cherchent avec zèle. C’est la foi qui fait « qu’ils cherchent le Seigneur, et qu’ils s’efforcent de le trouver en tâtonnant » comme l’Apôtre le déclare (Actes 17:27). Mais Paul explique que « tous n’ont pas la foi » (2 Thessaloniciens 3:2). Ceux qui n’ont pas la foi ne jouissent pas de la faveur de Dieu à l’heure actuelle, parce que rien ne les pousse à le rechercher.

Combien pouvons-nous être reconnaissants cependant, de savoir que dans le prochain âge, la gloire de Dieu sera montrée aux hommes fidèles, leur donnant une occasion de l’approcher par la ‘vue’. Quand, de cette façon, ils apprendront à connaître Dieu, ils auront aussi confiance en lui ; et s’ils prouvent leur foi par leur obéissance aux lois du nouveau royaume alors opérationnel sur toute la terre, ils seront récompensés par la vie éternelle sur la terre. Ce sera le jour leur ‘visitation’.

Dans l’âge actuel, le Seigneur s’occupe et bénit seulement ceux qui ont une foi assez forte pour être convaincus qu’il est capable et désireux d’accomplir toutes ses promesses pleines de grâce. Et la foi devrait se développer au fur et à mesure que nous connaissons mieux l’Eternel, et que nous constatons les bénédictions diverses qu’il verse continuellement sur ceux « qui s’efforcent de le trouver ». Une foi qui se développe se remarque par l’ardeur croissante à chercher à connaître et à faire la volonté du père Céleste.

Chaque disciple du Maître a besoin d’une foi solide afin de faire face aux diverses épreuves auxquelles la sagesse Divine lui permet d’être soumis. Mais la foi donne la victoire maintenant, comme elle le faisait pour ces héros de la foi tout au long de l’époque de l’Ancien Testament. Tout comme la foi leur permettait de souffrir et mourir loyalement pour Dieu en obéissant à la cause qu’Il leur avait confiée, ainsi il en sera de même pour nous. C’est seulement par l’exercice d’une foi aussi grandissante que nous pouvons espérer avoir le témoignage de sa faveur, et être assurés de recevoir la récompense qu’il a ainsi maintes fois promise.

Il faut également remarquer la qualité de la foi décrite par Paul. C’est la croyance, non seulement dans l’existence de Dieu, mais aussi une mesure de la compréhension de son caractère merveilleux — « Il est le rémunérateur de ceux qui le cherchent ».

Des millions d’être humains ont eu une sorte de foi négative, croyant qu’il existe un Dieu, mais ce n’est pas le genre de foi décrit par Paul. C’était une foi plus apparentée à la crainte. Ils ont eu peur qu’un dieu existe, et qu’il soit prêt à les plonger dans un abîme de tortures s’ils refusaient de se soumettre à lui. Pour cette raison ils ont essayé de lui plaire, dans une certaine mesure, mais leurs efforts n’ont pas été basés sur une véritable foi.

Verset 7

« C’est par la foi que Noé, divinement averti des choses qu’on ne voyait pas encore, et saisi d’une crainte respectueuse, construisit une arche pour sauver sa famille ; c’est par elle qu’il condamna le monde, et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi »

Par ce texte, il nous est à nouveau rappelé que la foi est l’évidence des choses invisibles, parce que Noé a cru ce que Dieu lui a indiqué à propos du déluge à venir, avant même qu’il y ait eu le moindre indice de pluie. Et c’était un test de foi plus grand qu’il ne nous parait maintenant, parce que ceux du monde antédiluvien n’avaient jamais vu la pluie, car le récit nous dit qu’une « vapeur s’éleva de la terre, et arrosa toute la surface du sol » (Genèse 2:6).

Dans bien des cas, les traducteurs de la version habituelle de notre Bible saisissent l’occasion pour introduire l’idée de ‘crainte’ dans le texte, en raison évidemment de la totale incompréhension qu’ils ont du rôle que Dieu exerce.

Nous en avons ici un autre exemple. Ils ont employé le mot ‘averti’ alors que l’expression grecque qu’ils traduisent signifie simplement ‘prophétisa’. Et le mot crainte, dans l’expression que Noé ‘saisi d’une crainte respectueuse’ signifie simplement être circonspect, ou avoir le respect dû à Dieu et le désir de se conduire en accord avec l’information qu’il avait reçue de lui au sujet du prochain déluge et du besoin qu’ils auraient d’une arche.

C’est par la foi que Noé a été conduit à cette attitude, et agissant en harmonie avec sa foi, il a en conséquence construit l’arche — une autre démonstration du fait que c’est seulement par l’obéissance que la foi est manifestée. Et Noé a démontré réellement sa foi et a ainsi ‘condamné le monde’ — c’est-à-dire « le monde d’alors » (2 Pierre 3:6).

Le fait est que Noé était un prédicateur de justice, bien qu’aucun de ses sermons ne soit rapporté dans la Bible. Selon le principe que les actions parlent plus fort que des mots, ne se peut-il pas qu’une partie de ce qu’il ‘prêchait’ correspondait au fait que, exerçant la foi dans ce que Dieu lui avait indiqué au sujet du prochain déluge, il procéda à la construction de l’arche ?

Les hommes n’ont alors pas cru ce témoignage ni tout autre témoignage que Noé avait pu leur donner, ainsi ils se sont mis sous la condamnation et ont péri dans le Déluge. C’est sa foi en Dieu et dans l’information que Dieu lui avait donnée, l’amenant à l’obéissance en construisant l’arche, qui a accentué l’infidélité du monde à ce moment-là ; car grâce à lui, et en raison de sa foi, les personnes ont eu une occasion de croire, mais ne l’ont pas accepté. Ainsi le monde a été condamné.

En même temps, l’obéissance de Noé le conduisit à devenir un héritier de la justice par la foi. En d’autres termes, il est entré en relation amicale avec Dieu tout comme l’ont été les autres héros de la foi de cette époque. Et quelle position de faveur c’était pour eux tous !

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Association des Etudiants de la Bible