Vie chrétienne et doctrine |
Etude de l’épître de Paul aux Hébreux – (Suite N° 10)
« Un chemin nouveau et vivant »
HEBREUX — CHAPITRE DIX
Ce chapitre poursuit la discussion du chapitre 9, montrant encore plus complètement comment l’offrande volontaire de la vie humaine de Jésus était un sacrifice complet, qui non seulement rachète du péché, mais également prépare le chemin pour réconcilier entièrement le pécheur avec Dieu.
Verset 1
« En effet, la loi, qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année, amener les assistants à la perfection. »
Ici, comme au chapitre 8:5, est amenée la pensée d’une ombre des biens à venir. L’Israël charnel ne pouvait pas discerner la signification de ces ombres à venir. En effet, il ne les avait pas reconnues comme telles, mais les considérait comme la réalité. Il nous serait impossible de comprendre ces ombres sans la lumière du soleil de l’Evangile. Etant éclairés par la lumière de l’Evangile, nous voyons dans l’ombre de ces cérémonies typiques les images des réalités que nous, en tant qu’Israélites spirituels, nous avons le privilège d’apprécier.
Versets 2 à 4
« Autrement, n’aurait-on pas cessé de les offrir, parce que ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de leurs péchés ? Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices ; car il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés. »
L’argument de Paul est simple, et pourtant concluant : si ces sacrifices typiques avaient été suffisamment efficaces pour ôter le péché, il n’y aurait plus de souvenir du péché pour le pécheur, qui aurait bénéficié d’une paix véritable et durable. Mais ce n’était pas le cas, par conséquent il était nécessaire de renouveler les sacrifices « chaque année, continuellement », pour amener les assistants à la perfection.
La conclusion n’est pas que les Sacrificateurs typiques échouèrent en n’offrant pas ces sacrifices de manière appropriée, ou que leur recherche d’expiation n’était pas sincère, mais plutôt qu’il était impossible que le sang des taureaux et des boucs ôtât les péchés. Dieu n’a pas prévu que le sang des taureaux et des boucs devait ôter les péchés.
Ces sacrifices étaient simplement des images, à regarder avec recul en cet âge, des modèles mettant en avant le sang de Christ, point central de la réconciliation.
Verset 5
« C’est pourquoi Christ, entrant dans le monde, dit : Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande, Mais tu m’as formé un corps. »
L’Apôtre Paul, dans ce verset, parle de Jésus en citant le Psaume 40:6 (version des Septante) dans l’Ancien Testament. Le Logos, dans toute la gloire qu’il avait auprès du Père dans son existence pré humaine, n’aurait pas pu offrir un sacrifice efficace pour effacer le péché humain.
Un prix correspondant était nécessaire ; ainsi, il était nécessaire que le Logos soit « fait chair » (Jean 1:14), qu’un corps humain lui soit spécialement préparé, et que ce corps soit donné pour la vie du monde. Le Père Céleste a préparé ce corps en choisissant une mère qui était pure de coeur et remplie de foi, et, transférant en elle une étincelle de vie parfaite à partir du royaume spirituel, a permis de le créer « semblable aux hommes » (Philippiens 2:8)
Verset 6
« Tu n’as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. »
Ceci ne signifie pas que Dieu n’a pas été satisfait des efforts de ces personnes typiques qui en toute sincérité lui ont apporté leurs sacrifices d’animaux en accord avec les arrangements prescrits par la loi. Assurément, il y avait souvent un manque de sincérité véritable dans leurs offrandes, et finalement ces cérémonies typiques sont devenues uniquement formalistes, et d’un formalisme souvent hypocrite. Jéhovah en a été considérablement contrarié.
Mais même le meilleur de ces sacrifices, il ne l’a pas « agréé » dans le sens qu’il a réalisé, contrairement aux hommes, que ces sacrifices d’animaux ne pourraient pas effacer les péchés. Par conséquent ils ne pourraient pas, pour des membres de la race mourante et maudite par le péché, ouvrir la voie pour retourner à lui et apprécier sa communion et ses bénédictions.
En contraste avec ceci, citons la pensée du prophète au sujet de Jésus disant « qu’à cause du travail de son âme, il rassasiera ses regards » (Esaïe 53:11).
Verset 7
« Alors j’ai dit : Voici, je viens (Dans le rouleau du livre il est question de moi) Pour faire, ô Dieu, ta volonté. »
A nouveau, Paul cite le Psaume 40:7,8, et applique la prophétie à Jésus. Elle exprime les sentiments de coeur de Jésus qui s’est présenté lui-même en sacrifice pour faire la volonté de son Père.
Aucun des auteurs des Evangiles n’indique que Jésus ait jamais cité cette prophétie, mais elle a sûrement été présente à son esprit quand il s’est présenté à Dieu au moment de son baptême. Luc 3:21 mentionne que Jésus a prié au moment de son baptême ; et il est raisonnable de conclure que c’était là qu’il s’est approprié les paroles de la prophétie, disant à son Père, « Voici, je viens pour faire ta volonté, O Dieu. »
La volonté du Père Céleste concernant Jésus n’était pas quelque chose de vague, mais au contraire de très précisément défini dans « le Livre des Livres’’ c’est-à-dire dans les écrits de l’Ancien Testament, et Jésus a accepté d’être guidé par chaque détail.
La référence de Paul associant le sacrifice du Maître aux Figures du Tabernacle, suggère qu’en plus des textes écrits, les types et les ombres du Tabernacle et de ses services ont été prévus également pour être une expression de la volonté du Père pour son Fils Bien-aimé, pour le guider sur le chemin du sacrifice prenant, sur l’autel, la place de l’agneau.
Versets 8, 9
« Après avoir dit d’abord : Tu n’as voulu et tu n’as agréé ni sacrifices ni offrandes, ni holocaustes ni sacrifices pour le péché (ce qu’on offre selon la loi), il dit ensuite : Voici, je viens pour faire ta volonté. Il abolit ainsi la première chose pour établir la seconde ».
Dans ces versets, Paul reprend la signification de la prophétie précitée concernant Jésus, en répétant une partie de la prophétie pour la mettre en valeur. Dans le type, les sacrificateurs qui respectaient l’alliance de la loi dans leur service étaient attachés au Tabernacle et au sacerdoce. C’était le premier arrangement par lequel les péchés du peuple étaient expiés, et les pécheurs réconciliés avec Dieu.
Mais c’était simplement un arrangement typique. Il n’a pas réellement ôté le péché. Il a simplement attiré l’attention sur le besoin d’expiation du péché et a mis en avant le vrai sacrifice qui la rendrait possible, et la nouvelle alliance sous laquelle les pécheurs rachetés par le sang du Christ seraient réconciliés avec Dieu.
La consécration de Jésus, comme prévu dans la prophétie, était le commencement de l’établissement de « la seconde chose ». Afin d’avoir cette image entière clairement à l’esprit, il est cependant essentiel de voir que la consécration du sacerdoce typique et l’attachement au Tabernacle n’ont pas constitué la réalisation complète de cette ancienne alliance de la loi. Ces cérémonies étaient simplement des moyens pour une finalité, et cette finalité était la réconciliation de la nation avec Dieu en vertu de l’alliance de loi.
Cette alliance typique, et tous les sacrifices qui lui sont liés, se sont terminés quand Jésus a commencé son ministère, parce que les arrangements de la nouvelle alliance ont commencé à être mis en place. D’abord, comme tête du grand sacerdoce réalisé, Jésus s’est consacré à Dieu et à son service, et ce travail de consécration, ce sacerdoce a continué tout au long de l’âge entier, jusqu’à présent. Ce n’est pas là le travail de la nouvelle alliance, mais sa préparation.
L’établissement de la seconde chose, ou la nouvelle alliance, a lieu en deux phases, comme pour l’alliance typique. D’abord il y a la consécration du sacerdoce et le don du sang. C’est le travail de l’âge de l’Evangile. Puis il y a la réconciliation des hommes rendue possible par le sang et par les services du sacerdoce.
Ce sera le travail de l’âge millénaire. Ce ne sera qu’à la fin du millenium que le travail de la nouvelle alliance sera entièrement accompli. Son établissement a commencé par la consécration de Jésus, qui s’est consacré au Jourdain pour être la tête du grand sacerdoce réalisé.
Verset 10
« C’est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés, par l’offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. »
‘En vertu de’ : cette expression est identique à celle mentionnée dans la prophétie, « voici, je viens pour faire ta volonté, ô Dieu. » Dans la volonté de Dieu pour Jésus, il y avait une disposition prévoyant pour lui une église, qui serait unie à lui, sanctifiée par l’esprit de la vérité, de même qu’il était sanctifié par son obéissance à la parole de la vérité. Mais notre entière sanctification ne serait pas possible sans le mérite de son sang, obtenu par le sacrifice du corps humain parfait qu’il a pourvu.
Mais là encore, insistons sur le fait que cette sanctification des membres du corps du Christ n’est qu’une étape préparatoire dans l’établissement de la Nouvelle Alliance — alliance sous laquelle le monde aura une occasion de croire et d’être réconcilié avec Dieu.
Au nom des membres de son corps, Jésus a prié, « sanctifie-les par ta vérité : ta parole est La vérité » et il ajoute, « Et je me sanctifie moi-même pour eux, afin qu’eux aussi soient sanctifiés par la vérité. »
Et encore : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes uns, moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient parfaitement uns, et que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé » (Jean 17:17, 19,22-23).
Notons le grand objectif de la sanctification du Christ et de son Eglise : que le monde puisse connaître que Dieu a envoyé le Christ pour être le Rédempteur et le Sauveur. Le but de ceci est que le monde aura une occasion de croire, car « comment croiront-ils en celui dont ils n’ont pas entendu parler ? » (Romains 10:14).
C’est sous la nouvelle alliance, pendant le millenium, que le monde aura l’occasion de croire et de se réconcilier avec Dieu. Puis le Christ et son église régneront comme « Rois et Sacrificateurs » (Apocalypse 5:10), les membres de l’église ayant été acceptés grâce au sang de Christ, une fois pour toutes.
C’est le sang de la nouvelle alliance, parce que c’est le seul sang qui rend possible la sanctification de la sacrificature de cette alliance ; enfin, par le service de cette sacrificature, le même sang servira de base à la réconciliation avec Dieu de tous ceux qui accepteront l’invitation, « Viens … que celui qui veut, prenne de l’eau de la vie gratuitement » (Apocalypse 22:17).
Versets 11 à 14
« Et tandis que tout sacrificateur fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés, lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis pour toujours à la droite de Dieu, attendant désormais que ses ennemis soient devenus son marchepied. Car, par une seule offrande, il a amené à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. »
Il y a un contraste dans ces versets entre le souverain sacrificateur typique offrant les sacrifices et le souverain sacrificateur réel, Jésus, assis à la droite de Dieu après avoir offert son sacrifice parfait une fois pour toutes.
Dans l’image, le Sacrificateur était obligé « jour après jour » d’offrir les sacrifices, et même alors, aucune purification véritable du péché n’était accomplie. Mais dans la réalisation il était attendu des résultats du « seul sacrifice offert une fois pour toutes et Jésus ayant été exalté à la droite de Dieu » les attend (verset 12).
Le fait que l’Eglise participe avec Jésus dans le travail de sacrifice pendant l’âge de l’Evangile ne signifie pas que le sang de Jésus n’était pas suffisant pour expier les péchés de l’Eglise et du monde.
L’expression « une fois pour toutes » s’applique uniquement à la rançon. La part de l’Eglise dans le travail de la réconciliation doit plutôt se voir dans la manière dont le mérite de la rançon est rendu possible pour la réconciliation du monde.
Une partie de cet arrangement est que le sang versé une fois pour toutes forme une base pour la sanctification de l’Eglise qui pourra partager avec Jésus le travail de médiation dans l’âge futur en tant que « ministres d’une nouvelle alliance » (2 Corinthiens 3:6).
Versets 15 à 18
« C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi ; car, après avoir dit : Voici l’alliance que je ferai avec eux, Après ces jours-là, dit le Seigneur : Je mettrai mes lois dans leurs coeurs, Et je les écrirai dans leur esprit, il ajoute : Et je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités. Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché. »
Paul utilise merveilleusement ce texte comme preuve ! Il venait de dire que le sacrifice de Jésus « amenait à la perfection pour toujours ceux qui sont sanctifiés. »
Pour montrer que ceci était possible, il cite la promesse de la nouvelle alliance, la promesse dans laquelle le Seigneur déclare au sujet de ceux qui seront réconciliés avec lui pendant l’âge à venir, « qu’il ne se souviendra plus de leurs péchés et de leurs iniquités. »
Dans le cas du sacrifice typique inefficace, qui ne pouvait pas rendre parfaits ceux qui viennent à lui, il y avait un « souvenir » de leurs péchés, et de nouveaux sacrifices devaient être faits.
Mais ce n’est pas le cas avec le sacrifice de Jésus. Le fait même que Dieu ait promis au monde restitué qu’il ne se rappellerait plus de leurs péchés, est une preuve que le sacrifice qui a rendu possible leur réconciliation, était entier et efficace pour toujours.
Puisqu’il en est ainsi pour ceux qui seront ramenés à la perfection dans l’âge futur, c’est également le cas pour ceux qui, sur la base du même sacrifice, sont maintenant justifiés par la foi et considérés comme parfaits aux yeux de Dieu.
Versets 19 à 22
« Ainsi donc, frères, puisque nous avons, au moyen du sang de Jésus, une libre entrée dans le sanctuaire par la route nouvelle et vivante qu’il a inaugurée pour nous au travers du voile, c’est-à-dire, de sa chair, et puisque nous avons un souverain sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons-nous avec un coeur sincère, dans la plénitude de la foi, les coeurs purifiés d’une mauvaise conscience, et le corps lavé d’une eau pure. »
Comme c’est souvent le cas, nous constatons qu’ici encore, commençant par le verset 16, Paul définit l’espérance de l’Eglise et du monde. L’espérance du monde est la réconciliation avec Dieu en vertu de la nouvelle alliance. C’est une espérance de restitution assurée par le sang du Christ. Elle est citée par l’Apôtre pour montrer que le mérite du sang garantit la perfection absolue à ceux qui, plus tard, l’accepteront en vertu de la nouvelle alliance.
Mais maintenant, après nous avoir assuré que le sang fournit la possibilité de perfection humaine, il nous dit que sur la base du sacrifice rendu acceptable par le sang — aussi acceptable que si nous étions des êtres humains parfaits comme Jésus — nous avons « une entrée libre » dans le sanctuaire, le lieu très saint, c’est-à-dire le ciel lui-même dans la réalisation du symbole.
Aucun Israélite dans le camp d’Israël n’avait jamais eu la possibilité d’entrer dans le lieu très saint typique. Seul le souverain sacrificateur avait ce privilège, et seulement parce qu’il portait avec lui en premier le sang du taureau puis celui du bouc offerts le jour de l’expiation.
Ce serait présomptueux pour nous d’essayer d’entrer dans le lieu très saint de l’accomplissement du symbole si les Ecritures ne mentionnaient abondamment que nous sommes invités à ce haut appel. L’argument de Paul place littéralement les disciples consacrés du maître dans cette position, figurativement, comme montré par le souverain sacrificateur typique.
Mais il nous dit que nous avons le droit d’aspirer à cette position élevée parce que le sang du Christ nous met dans une position considérée comme parfaite par le Seigneur. Nos coeurs, dit-il, « sont purifiés d’une mauvaise conscience », et « nos corps sont lavés d’une eau pure » — l’eau de la Parole.
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