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La reconstruction des ruines
« Ils rebâtiront sur d’anciennes ruines, ils relèveront d’antiques décombres, ils renouvelleront des villes ravagées, dévastées depuis longtemps. » — Esaïe 61:4
On estime qu’aux Etats-Unis chaque Américain se débarrasse d’environ un kilo de cellulose par jour. La cellulose est un composant organique abondant sur la terre. On la retrouve dans toutes les plantes et chaque arbre. On l’utilise pour la fabrication du papier aussi bien que celle de cartons ou de matériaux d’emballage. Les maisons d’habitation des hommes en utilisent une grande quantité, même si les murs extérieurs sont faits de briques et de pierres. Il ne devrait pas être surprenant de constater dès lors que la cellulose constitue 70% des déchets produits par la société.
Le terme « déchet » peut se définir comme quelque chose qui n’a plus d’utilité, de valeur tel que le contenu d’une poubelle ou les égouts dont il faut se débarrasser d’une manière ou d’une autre.
Notre texte référence tiré d’Esaïe 61:4 nous parle du grand processus divin de reconstruction des ruines qui commencera avec le ministère du Messie.
Le péché engendre la perte
La première des grandes pertes qui intervint sur terre est lorsque notre père Adam pécha et plongea toute sa postérité dans le péché et la mort. Depuis lors, dans l’expérience de l’homme, à chaque fois que l’on envoie des hommes jeunes s’entre-tuer dans des conflits, combien de fois entendons-nous : « Quel gaspillage nous faisons là de notre jeunesse ! ». Cela en est un, effectivement. La mort est le plus grand ennemi de l’homme qui engendre la perte de toute l’humanité. Alors que déjà, dans des circonstances normales, la maladie, la famine et les éléments déchaînés de la nature apportent leur lot de morts prématurées !
En 1 Corinthiens 15:22 nous lisons : « Tous meurent en Adam ». Chacun attend ce moment où la vie d’un être humain ne s’achèvera plus par la mort.
A la sentence de mort fut ajoutée la malédiction du sol comme cela est rapporté en Genèse 3:17 à 19 : « Le sol sera maudit à cause de toi. C’est à force de peine que tu en tireras la nourriture tous les jours de ta vie, il te produira des épines et des ronces, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans la terre d’où tu as été pris ; car tu es poussière et tu retourneras dans la poussière ».
La terre est devenue un espace difficile pour faire croître les « herbes utiles » afin d’assurer la subsistance de l’homme à cause des mauvaises herbes qui ont pris leur place comme le décrit l’apôtre Paul en Hébreux 6:8 : « si la terre produit des épines et des chardons, elle est réprouvée et près d’être maudite et on finit par y mettre le feu ». La terre est devenue un immense dépotoir où l’on se débarrasse de tous les déchets qui sont la conséquence du péché et de la mort.
Tout ceci est décrit de manière vivante par le prophète Esaïe dans le 24ème chapitre de son livre. Personne n’est épargné. Chacun doit en supporter les conséquences. Il déclare : « Oui, l’Eternel va dévaster la terre, il va la ravager, en bouleversant la surface, il en dispersera les habitants. Un même sort atteint le prêtre et le commun du peuple, le maître et le serviteur, la maîtresse et la servante, le vendeur et l’acheteur, le prêteur et l’emprunteur, le débiteur et le créancier. La terre sera dévastée totalement, pillée de fond en comble, car l’Eternel lui-même a prononcé cette sentence. Le monde dépérit et se dégrade. Les habitants sont abattus, languissants ; les gens haut placés de la terre dépérissent aussi. La terre a été profanée par ceux qui y habitent car ils ont transgressé les lois, violé les commandements et les ordonnances. A cause de cela, la terre se consume par la malédiction, ceux qui l’habitent en portent la condamnation et c’est pourquoi ils se consument ; il n’en subsiste qu’un petit nombre » (Esaïe 24:1-6).
La faveur d’Israël
Ces quelques versets ne décrivent pas seulement la malédiction de l’humanité et de la terre mais également celle de l’organisation sociale de l’homme symbolisée par la terre qui doit être ravagée afin de céder la place au royaume de Dieu. Après la chute de l’homme suivie de la spoliation de la terre par « les anges qui n’ont pas conservé leur rang » (Jude 6), Dieu a commencé à bâtir la nation d’Israël qu’il compare à un homme préparant une place sur cette terre maudite pour y planter une vigne dans l’espoir de la voir donner des grappes délicieuses.
Hélas, la vigne ne donne que des grappes amères et mauvaises. Esaïe écrit : « Je chanterai à mon bien-aimé le cantique de mon bien-aimé sur sa vigne. Mon bien-aimé avait une vigne sur un coteau fertile. Il en sarcla le sol, en enleva les pierres et il y mit des plants de choix. Il bâtit une tour de guet au milieu de la vigne et il y creusa un pressoir. Il attendait donc de sa vigne de beaux raisins, mais elle n’a produit que de mauvais raisins » (Esaïe 5:1-2).
Cette vigne est clairement définie par Esaïe dans le verset 7 : « La vigne de l’Eternel des armées, c’est la maison d’Israël, et les hommes de Juda, c’est le plant qu’il chérissait ». Dieu a donné à Israël des avantages qu’aucune autre nation n’a reçu, mais ils ont échoué.
Paul demande : « Quel est donc l’avantage des Juifs ou quelle est l’utilité de la circoncision ? Il est grand de toute manière, et tout d’abord en ce que les oracles de Dieu leur ont été confiés » (Romains 3:1,2). Le Messie leur a été envoyé mais ils l’ont rejeté. Ils ne l’ont pas seulement rejeté, mais, comme Jésus l’avait prédit lui-même en Matthieu 21:33-40, ils l’ont tué.
Jésus utilisa la même illustration de la vigne et des vignerons qui la détenaient de manière illégale et qui représentait par là-même les Scribes et les Pharisiens. Lorsque le propriétaire de la vigne (Dieu le Père) a envoyé son Fils (Jésus) aux vignerons, ils n’ont cherché qu’à conforter leur possession de la vigne en tuant le fils. Chaque détail de cette parabole s’est accompli.
La vigne abandonnée
Lorsque Israël rejeta Jésus, ce dernier les rejeta en leur disant : « Votre maison vous sera laissée déserte » (Matthieu 23:38). Notons avec quelle précision Esaïe a prophétisé cet accomplissement lorsqu’il demanda : « Maintenant donc, habitants de Jérusalem et hommes de Juda, soyez juges entre moi et ma vigne ! Qu’y avait-il encore à faire à ma vigne que je n’avais pas fait pour elle ? Pourquoi, quand j’ai espéré qu’elle produirait de bons raisins, en a-t-elle produit de mauvais ? Je vous dirai maintenant ce que je vais faire à ma vigne. J’en arracherais la haie, pour qu’elle soit broutée ; J’en abattrais la clôture pour qu’elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine ; elle ne sera plus taillée, ni cultivée ; les ronces et les épines y croîtront ; et je donnerai mes ordres aux nuées, afin qu’elles ne laissent plus tomber la pluie sur elle » (Esaïe 5:3-6).
Ainsi que Jésus l’avait prédit, il arriva que la maison d’Israël soit trouvée déserte. Le pays fut totalement dévasté par les armées romaines et le peuple dispersé sur toute la surface de la terre. La terre elle-même tomba sous le contrôle de personnes qui ne la cultivaient pas, ce qui la transforma en terrain vague. Ces derniers la gardaient jalousement pour ne laisser personne en prendre possession. Les nations chrétiennes la convoitaient, mais toutes les croisades ne sont pas parvenues à déloger les Musulmans qui en avaient le contrôle.
Jésus commence son ministère
Lorsque Jésus commença son ministère, il se rendit à la synagogue de Nazareth le jour du sabbat et se leva pour faire la lecture. On lui remit le livre d’Esaïe qu’il déroula pour en lire les 2 premiers versets du chapitre 61 : « L’esprit du Seigneur est sur moi parce qu’il m’a oint pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres ; Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le coeur brisé, pour proclamer aux captifs la délivrance et aux aveugles le recouvrement de la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour publier une année de grâce du Seigneur » (Luc 4:18-19). Il roula le livre après avoir lu la moitié du deuxième verset et dit : « Aujourd’hui cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, est accomplie » (verset 21). En effet, cette merveilleuse prophétie d’Esaïe venait de commencer à se réaliser. Celui qui serait capable de donner vie à ces merveilleuses paroles d’Esaïe était arrivé et avait commencé les tâches nécessaires de son ministère.
Jésus devait mettre en évidence le merveilleux travail du royaume de Dieu durant les trois ans et demi de son ministère avant de se livrer lui-même, volontairement, à la mort en rançon pour tous (1 Timothée 2:6). Le terme de sa vie sur terre a ouvert la voie à l’accomplissement de chaque détail de la prophétie d’Esaïe incluant la reconstruction des ruines sur la terre mentionnées dans le verset 4.
Les premiers à sortir des décombres de l’humanité seront les « Sacrificateurs de l’Eternel », que l’on appellera également « les serviteurs de notre Dieu » (Esaïe 61:6).
L’établissement de l’église
La grande oeuvre de reconstruction sur les ruines débute avec la sélection durant l’âge de l’évangile des « cohéritiers qui seront auprès de Jésus » (Romains 8:17). Le rétablissement de ces derniers des profondeurs du péché est montré dans leur transformation remarquable lorsqu’ils sont capables de dire (comme l’épouse de l’agneau) : « Je me réjouirai en l’Eternel, mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu car il m’a revêtu des vêtements du salut, il m’a couvert du manteau de la délivrance, comme le fiancé s’orne d’un diadème, comme la fiancée se pare de ses joyaux » (Esaïe 61:10).
Le chapitre 61 est avant tout une prophétie qui évoque la partie du ministère de Jésus qui consiste à choisir ceux qui seront cohéritiers avec lui.
Le rétablissement d’Israël
Le travail de l’âge de l’évangile ne s’arrête pas là néanmoins. Il prévoit également le rétablissement d’Israël de sa condition déchue. Récemment, nous avons été les témoins du rassemblement de la nation d’Israël qui débuta en 1878. Comme cela avait été prophétisé par Ezéchiel, ils ont été « assemblés d’entre plusieurs peuples sur les montagnes d’Israël longtemps désertes » (Ezéchiel 38:8).
Non seulement les juifs furent ramenés et rétablis dans la terre promise, mais cette dernière également fut à nouveau rendue fertile. Les nouveaux propriétaires commencèrent à cultiver la terre en irriguant leurs cultures ce qui fit des terrains en friche des terres agricoles fertiles. On ne peut trouver d’illustration plus forte du remarquable travail de rétablissement que celle qui est donnée par le prophète Ezéchiel dans le 37ème chapitre de son livre. L’abandon et la ruine d’Israël sont figurés par une vallée d’os desséchés. « Ces os, c’est toute la maison d’Israël » (Ezéchiel 37:11).
Le prophète comprit l’accomplissement de la promesse divine de restaurer Israël lorsqu’il vit les os s’approcher les uns des autres, suivis par les nerfs, la chair et enfin la peau pour les couvrir par-dessus. Finalement, l’esprit souffla sur eux et ils reprirent vie, ils se tinrent sur leurs pieds : c’était une armée très nombreuse (Ezéchiel 37:10).
Aujourd’hui, Israël en tant que nation reconnue et capable de subvenir à ses propres besoins est devenue une nation annonciatrice du royaume de Dieu à venir qui doit bénir toutes les nations de la terre. Jésus a comparé le rassemblement d’Israël à la floraison d’un figuier. Il dit : « Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous savez que l’été est proche. De même, quand vous verrez toutes ces choses arriver, sachez que le Fils de l’homme est proche, à la porte » (Matthieu 24:32-33).
Le rétablissement de l’humanité
Les événements dans le monde impliquant particulièrement la nation d’Israël indiquent l’imminence de l’établissement du royaume de Dieu et le temps où toute l’humanité sera sauvée durant le règne glorieux de Christ. Le travail de guérison que Jésus espérait durant son ministère terrestre deviendra effectif pour chacun avec les premières résurrections des morts. Le retour à la vie commencera avec l’accomplissement des paroles que Jésus a dites lui-même : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien [l’église] ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal [ceux qui n’ont pas consacré leur vie pour faire le bien] ressusciteront pour le jugement » (Jean 5:28-29).
Le travail du Jour de Jugement consistera à rebâtir sur les ruines du passé. Les oeuvres mentionnées par Jésus lorsqu’il citait la prophétie d’Esaïe (61:1) à savoir « la guérison » de ceux qui ont le coeur brisé par les épreuves et les adversités de leur vie passée, « la délivrance des captifs » ou le travail de la résurrection pour tous ceux qui sont dans la prison de la mort « le recouvrement de la vue pour les aveugles » ou la venue de tous les hommes à la connaissance de la vérité (1 Timothée 2:4) « la libération de tous les opprimés » ou la libération de l’humanité du péché, de la mort et de l’emprise de Satan (Luc 4:18) furent démontrées partiellement dans son ministère terrestre mais seront pleinement accomplies dans le royaume de Christ.
Le travail dans le royaume consistera à réconforter tous ceux qui pleurent comme cela est déclaré en Apocalypse 21:4 : « Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur ». Le monde recevra une « huile de joie à la place des larmes », la grande accumulation de cendres, en particulier celles de la mort sera remplacée par la beauté de la résurrection.
Alors le grand processus divin de reconstruction sur les ruines d’antan sera achevé !
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