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Etude de l’épître de Paul aux Hébreux – (Suite N° 4)
Entrer dans le repos
HEBREUX — CHAPITRE QUATRE
Verset 1
« Dieu nous a laissé la promesse que nous pourrons entrer dans le repos qu’il nous a préparé. Prenons donc bien garde que personne parmi vous ne se trouve avoir manqué l’occasion d’y entrer ».
Les derniers versets du chapitre 3 présentent l’exemple d’Israël, qui n’est pas entré dans son repos, un repos qu’il aurait pu apprécier à ce moment-là ; ces versets nous rappellent également que son échec était dû à l’incrédulité. C’est cet exemple que l’Apôtre évoque quand il écrit « prenons donc garde ». Mais la crainte visée n’est pas la peur ou la terreur. L’Apôtre écrit que Dieu ne nous a pas donné l’esprit de crainte (2 Timothée 1:7).
La « crainte » que nous devrions avoir, celle de manquer de peu la promesse que le Seigneur nous a faite d’entrer dans son repos, est en fait la veille ou la vigilance nécessaire pour s’assurer que nous restons toujours fidèles aux exigences du Seigneur. Quand l’Apôtre parle de manquer « une promesse », il s’agit de manquer de remplir ses conditions ; en effet, toutes ses promesses à ceux qui sont des participants de l’appel Céleste dépendent de leur fidélité à faire la volonté de Dieu.
Le manque de foi ou l’incrédulité est l’un des plus grands facteurs d’échec. Comme chrétiens, nous devrions être en alerte pour éviter ce piège. Par ailleurs, le manque de veille résulte de l’affaiblissement de la foi.
L’aveuglement, l’influence paralysante de l’incrédulité a fait chuter les Israélites. Ayant ceci à l’esprit, nous devrions apprécier les dangers présents dans notre propre cas et le danger d’être surchargé par les soucis de cette vie ; nous ne devrions pas non plus permettre à quelque nuage terrestre d’obscurcir notre vision spirituelle, nous empêchant d’y « entrer ».
La promesse d’un héritage Céleste est si précieuse que rien ne devrait nous empêcher de l’atteindre ! Nous devrions nous y préparer en nous alimentant de manne Céleste fournie par le Seigneur et en buvant en abondance de l’eau de la vérité « du rocher frappé », le Christ Jésus. Cette promesse est pour tous les consacrés. Cependant, seuls l’atteindront ceux qui sont forts dans la foi, comme Caleb et Josué, et qui conservent leur confiance par la communion et la prière.
Verset 2
« Car nous avons reçu la Parole de Dieu tout comme ceux qui étaient dans le désert. Or, ils ont entendu ce message sans aucun profit, car lorsqu’ils l’entendirent, ils ne le reçurent pas avec foi. »
Le mot « Evangile » signifie « bonne nouvelle ». Généralement, nous associons ce mot à « l’Evangile du Christ : la puissance de Dieu pour le salut » (Romains 1:16). Paul nous dit cependant que « Dieu … a prêché avant l’Evangile à Abraham » (Galates 3:8). Dans ce dernier cas c’était la bonne nouvelle disant que par la descendance du patriarche, toutes les familles de la terre seraient bénies.
Dans ce deuxième verset du chapitre, Paul emploie le mot « Evangile » pour décrire la bonne nouvelle, celle que les Israélites entreraient dans leur héritage, la terre promise. Pour eux, ceci a signifié le repos des difficultés du désert — la chaleur du désert, la vie dans des tentes, et d’autres difficultés.
Quittant cela, ils sont entrés dans une terre de belles collines et de vallées, où il y avait des sources abondantes d’eau vive, fraîches et régénérantes, et une quantité suffisante de nourriture. C’était le repos le plus élevé que les Israélites aient pu imaginer (voir Deutéronome 8:7-9; 11:10-12).
Ces bonnes nouvelles à Israël étaient, comme l’Apôtre l’indique, un type de l’Evangile qui nous a été prêché, à nous l’Israël spirituel. Notre repos final sera apprécié dans un Canaan Céleste. Les Israélites typiques n’ont pas profité du message qui leur avait été prêché, mais il ne devrait pas en être ainsi avec nous. Nous devrions accomplir la parole aussi bien que l’écouter.
Versets 3, 4
« Nous qui croyons, nous allons entrer dans ce repos, dont Dieu a dit: « Dans ma colère j’ai fait ce serment : Ils n’entreront jamais dans le pays où je leur ai préparé le repos ! » En effet, quelque part dans l’Écriture il est dit ceci à propos du septième jour : Dieu se reposa le septième jour de tout son travail. »
Il y a un repos que le peuple de Dieu qui est fort dans la foi peut apprécier avant même qu’il n’entre dans le repos. Dans ce cas-ci le repos dépend de notre foi.
Quel est ce repos ? L’Apôtre explique qu’il est comme le repos dans lequel Dieu est entré quand le travail original de la création a été fini. Nous ne devons pas supposer que Dieu ait été physiquement fatigué et qu’il ait cessé toute l’activité jusqu’à ce qu’il se soit reposé.
Sur ce point le prophète Esaïe a écrit, « Ne le sais-tu pas ? Ne l’as-tu pas entendu dire ? Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle ; il a créé la terre d’une extrémité à l’autre. Jamais il ne faiblit, jamais il ne se lasse » (Esaïe 40:28).
Dieu a qualifié son travail créateur de « très bon », mais il savait que l’homme devait être éprouvé, que dans cette épreuve il échouerait et tomberait sous la sentence de mort. Dieu l’a permis pour que la race humaine puisse éprouver le mal et apprendre les résultats terribles de la désobéissance à ses lois.
Le bénéfice de cette expérience, cependant, ne pourra être retiré que par le retour de l’homme à la vie, et ceci ne pouvait pas être fait sans qu’un Rédempteur n’ait offert sa vie pour celle, perdue, d’Adam. Ce travail global de bénir la race déchue par le rachat et la restauration a été confiée au Logos, qui devint Christ.
Versets 5-8
« et encore dans ce passage : « S’ils entrent dans mon repos ! » Puisqu’il reste donc que quelques-uns y entrent, et que ceux qui auparavant avaient été évangélisés ne sont pas entrés à cause de leur désobéissance, encore une fois il détermine un certain jour, disant, en David, si longtemps après : « Aujourd’hui », comme il a été dit auparavant : « Aujourd’hui si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos coeurs. » Car si Josué leur avait donné le repos, il n’aurait pas parlé après cela d’un autre jour. »
Dans ces versets on voit clairement que dans le plan divin, un nombre avait été fixé : celui de ceux qui prouveraient leur fidélité à Dieu par leur foi et leur confiance complètes en lui, ceux qui montreraient une foi si forte qu’ils pourraient lui consacrer leur tout, et se reposer complètement sur la certitude qu’il ferait agir toutes choses pour leur bien.
Les Israélites qui étaient sortis de l’Egypte avaient échoué dans cette épreuve. David s’y rapporte dans le Psaume 95:7,8. Paul cite ce passage et indique que quand le psalmiste a employé l’expression « aujourd’hui », il parlait prophétiquement de l’âge de l’Evangile. Mais maintenant notre foi est éprouvée, et cela nous incite à être en alerte, à « craindre » de peur que nos coeurs ne deviennent endurcis, et que l’opportunité de l’appel Céleste nous soit enlevée et donnée à d’autres. Les occasions de cet âge actuel de l’Evangile sont limitées, dit l’Apôtre. Nous savons qu’il sera bientôt terminé, aussi soyons diligents, parce que « le temps est court » (1 Corinthiens 7:29).
Parlant du point de vue du sabbat typique, et prophétiquement, du « reste de foi » apprécié par l’Israël spirituel, le prophète Esaïe décrit la façon dont nous pouvons nous réjouir dans le Seigneur, sachant qu’il nous nourrira « avec l’héritage de Jacob » (Esaïe 58:13, 14). Jacob a renoncé à toutes ses possessions terrestres, mais a gagné en retour une douce communion avec le Seigneur et une réaffirmation de l’alliance faite avec Abraham et Isaac.
Pendant l’âge de l’Evangile nous avons un avant-goût du repos qui « reste », ce repos parfait au-delà du voile. Nous devrions apprendre à nous en remettre au Seigneur, sachant qu’il fait toutes choses à merveille (1 Pierre 5:7). Ainsi le fardeau est enlevé de nos propres coeurs, et nous pouvons apprécier la douce communion avec notre Père Céleste et avec notre Seigneur Jésus, manger par la foi du « fruit » succulent de la « terre de la promesse » et boire du vin nouveau du royaume. Quel merveilleux repos et quelle paix résultent d’une telle pleine confiance dans le Seigneur !
Versets 9-11
« Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu. Car celui qui est entré dans son repos, lui aussi s’est reposé de ses oeuvres, comme Dieu s’est reposé des siennes propres. Appliquons-nous donc à entrer dans ce repos-là, afin que personne ne tombe en imitant une semblable désobéissance. »
« Il reste un repos » (verset 9) et « appliquons-nous … à entrer dans ce repos » (verset 11) — ces deux passages se rapportent évidemment à notre repos Céleste, au-delà du voile. Et dans le dixième verset, comme une parenthèse, Paul parle de notre actuel repos de la foi en disant que, y étant entrés, nous avons maintenant cessé notre propre travail comme Dieu l’a fait avec le sien. Entrer dans le repos qui « reste » implique d’être entré dans le repos actuel de foi.
Verset 12
« Car la parole de Dieu est vivante et opérante, et plus pénétrante qu’aucune épée à deux tranchants, et atteignant jusqu’à la division de l’âme et de l’esprit, des jointures et des moelles ; et elle discerne les pensées et les intentions du coeur. »
Dieu a parlé à l’Israël typique par Moïse, Josué, et d’autres. Leur foi a été examinée par la mesure de leur obéissance à la parole du Seigneur qui leur avait été donnée. Il nous parle également par sa Parole, et notre foi est également éprouvée sur notre ardeur à faire ces choses.
La parole de Dieu est le rayon le plus pénétrant. Elle découvre même les motifs secrets de nos pensées, comme illustré par la division de « l’âme et de l’esprit », ainsi que des jointures et de la moelle. Rien ne peut rester caché sous l’influence d’une telle introspection. Essayons de maintenir nos coeurs purs, afin que notre vision spirituelle puisse ainsi être claire et notre foi forte.
Verset 13
« Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire. »
La Parole de Dieu pénètre nos consciences les plus secrètes et nous indique à nous-mêmes ce que sommes, nous permettant de nous comparer à ce que nous devrions être. En attendant, le Seigneur examine également nos coeurs et évalue le progrès que nous faisons en lui soumettant chacune de nos pensées.
Versets 14, 15
« Ayant donc un grand souverain sacrificateur qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, tenons ferme [notre] confession ; car nous n’avons pas un souverain sacrificateur qui ne puisse sympathiser à nos infirmités, mais il a été tenté en toutes choses comme nous, à part le péché. »
Quand nous nous rendons compte que les pensées et les intentions de nos coeurs ne sont pas justes devant Dieu, nous pouvons être assurés que notre Souverain Sacrificateur a pris une disposition affectueuse à notre égard. Puisque nous avons un tel Souverain Sacrificateur qui peut, en raison de ses propres expériences, nous prendre en sympathie, nous pouvons avec confiance continuer « à tenir ferme notre confession ».
Nous avons professé avoir accepté le Christ en tant que notre Rédempteur et Sauveur et nous être engagés pour marcher à sa suite avec le même dévouement. Nous avons affirmé croire les promesses de Dieu concernant « l’appel Céleste ». Nous nous sommes engagés à nous conformer nous-mêmes à toutes les conditions attachées à ces promesses.
Mais si nous pensons à nous-mêmes et à toutes nos faiblesses, nous pourrions perdre courage et commencer « à laisser glisser ces choses », bien que nous ayons un Souverain Sacrificateur bien disposé qui nous comprend quand nous échouons. Pour cette raison, nous pouvons avec confiance « tenir ferme notre confession » avec la ferme assurance que nous atteindrons finalement notre but, qui est le Christ.
Notre Souverain Sacrificateur a été tenté en tous points comme nous, dit l’Apôtre ; c’est-à-dire, qu’il a été tenté en tant que nouvelle créature, comme nous pouvons l’être. Il est celui qui porte notre fardeau. Il comprend combien grandes sont nos luttes, et notre effort pour maintenir continuellement la volonté de Dieu au plus haut niveau dans nos coeurs et nos esprits. Il comprend pourquoi nous échouons si souvent et manquons tant de ces qualités de justice que le Seigneur serait heureux de nous voir arborer. Son mérite est ouvert à nos demandes et il compense nos défauts aussi longtemps que les intentions de nos coeurs sont droites.
Verset 16
« Approchons-nous donc avec confiance du trône de la grâce afin que nous recevions miséricorde et que nous trouvions grâce pour [avoir du] secours au moment opportun. »
Dieu veut que nous entrions en sa présence avec confiance, pas timidement ; car si nous étions craintifs, nous n’identifierions pas le mérite de notre Souverain Sacrificateur, par le nom duquel nous approchons du trône de la grâce. Notre repos actuel de foi dépend de notre pleine confiance à exercer cette disposition affectueuse, et Dieu veut que nous appréciions le plein repos, la paix et la joie.
« Le trône de la grâce » — quelle belle description de la divine mesure de pitié pour ces membres de la course pécheresse et mourante qu’il a prise dans sa famille comme ses fils ! Elle est illustrée par le Propitiatoire du Saint des Saints dans le Tabernacle typique sur lequel le sang des sacrifices de jour de réconciliation était versé. Le Propitiatoire représente la justice divine, alors que les deux chérubins qui le surplombaient et le regardaient avec leurs ailes déployées, illustrent l’amour divin et sa puissance, prêts à soutenir le message de la justice au monde (1 Rois 8:7).
C’est le mérite de Christ qui satisfait la justice et ouvre le propitiatoire antitypique — le trône de la grâce — à tous ceux que Jésus n’a pas honte d’appeler ses frères (Hébreux 2:11). Par l’intermédiaire de la Parole, la puissance et l’amour divins nous ont garantit la miséricorde, ce qui fait que nous pouvons venir hardiment en présence de Dieu, et nous nous sentons « chez nous » quand nous nous tenons devant son trône de grâce.
De ce fait, nous devrions exulter de joie en comprenant ainsi la grandeur et la profondeur de l’amour de notre Père. Nous gagnerons la force « pour tenir ferme ». Le Seigneur tiendra affectueusement notre main en nous menant dans la voie de la justice.
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