Aux clartés de l'Aurore |
Ce siècle non-chrétien
Le monde vient d’entrer dans le vingt-et-unième siècle et également dans le nouveau millénaire. Le vingtième siècle s’est avéré être très différent de ce que la majorité des gens étaient persuadés de vivre cent ans auparavant. Ce fait a été mis au premier plan il y a cinquante ans dans un hebdomadaire protestant américain indépendant intitulé « The Christian Century » (Le siècle chrétien), une publication qui était encore très en vogue en ce temps-là.
Avant l’année 1901, ce magazine s’intitulait « The Christian Oracle » (l’oracle chrétien). Ensuite, au commencement du siècle, le nom fut changé en « The Christian Century » (le siècle chrétien) parce que l’éditeur était convaincu que les cent années à venir seraient le témoin d’une conquête virtuelle du monde par la chrétienté. Il voulait que son journal soit parmi les premiers à reconnaître et à proclamer ce grand accomplissement. Commentant les raisons de ce changement, un article publié dans cet hebdomadaire en 1950 déclare :
« Les archives (du « Christian Century ») n’apportent aucune preuve que les lecteurs de ce magazine aient trouvé un quelconque élément de présomption dans ce nouveau titre. Au contraire, il fut accueilli comme un reflet de l’esprit de prophétie optimiste qui prévalait partout avec l’entrée dans le nouveau cycle de temps.
Le dix-neuvième siècle qui s’achevait avait été une période sans précédent de triomphe de l’homme dans sa quête perpétuelle du contrôle des forces de la nature.
Le plus raisonnable n’était-il donc pas de s’attendre à ce que le vingtième siècle voit la multiplication de ces conquêtes et qu’en plus de ces conquêtes sur le plan physique s’ajouteraient celles qui seraient un triomphe dans les domaines de la morale et de la spiritualité ? Pourquoi ce siècle qui commençait ne devait-il pas être connu bien avant son terme comme le « Siècle Chrétien »? Vers les années 50, le contraste entre l’état d’esprit des gens à l’orée du siècle passé et celui qui prévalait cinquante ans plus tard était si inconciliable, qu’il est difficile de se convaincre soi-même que les attentes optimistes de 1901 qui étaient si largement et profondément partagées alors, furent à peine contestées. »
Un point de vue contesté
L’éditeur qui rédigea cette confession sur l’échec de la sagesse de l’homme à prévoir correctement les développements du monde ne savait peut-être pas que cette vision optimiste de 1901 fut contestée en son temps et que les contestataires furent tenus pour ridicules et méprisés par les prédicateurs prétendus chrétiens et les dirigeants du monde entier.
Cette contestation vint des Etudiants de la Bible qui confrontaient ce qui était annoncé avec leur compréhension des enseignements de la Bible. Ils attirèrent l’attention sur les prophéties bibliques qui prédisent la chute imminente de la civilisation et qu’en lieu et place de cet ordre social égoïste, le royaume de Christ pour lequel on prie depuis longtemps serait établi en puissance et en grande gloire.
Cette prévision des développements dans le monde indiquait que l’année 1914 marquerait le tournant dans l’orgueilleux progrès de l’homme.
Beaucoup de prophéties dans la Bible ont prédit ces années tragiques du vingtième siècle mais c’est le prophète Daniel qui a le mieux résumé la signification de chacune d’elles en écrivant : « Ce sera une époque de détresse, telle qu’il n’y en a point eu depuis que les nations existent jusqu’à cette époque » (Daniel 12:1).
Jésus a cité cette prophétie en indiquant que son accomplissement se ferait au temps de son retour, lorsque la fin de l’âge serait atteinte et que serait venu le temps pour l’établissement de son royaume.
Contrairement aux attentes des optimistes du début du 20ème siècle, nous vivons actuellement dans le temps prophétique de cette « époque de détresse ». Ceci est manifeste lorsque nous lisons par exemple la déclaration de feu William Faulkner, un des lauréats du prix Nobel. Alors qu’il était à New York en route pour Stockholm afin de recevoir son prix, il déclara aux journalistes : « L’homme n’a qu’une seule question à l’esprit : quand est-ce que je sauterai ? La question d’honneur ou de déshonneur, de courage ou de lâcheté, de vertu ou de vice n’existe plus ».
La fin du temps des nations
Ceci est un appel lointain issu des attentes des sages de ce monde en 1901. Tous les éléments de l’ordre social qui en ont assez maintenant, ont subi des changements qui en 1901 étaient totalement imprévisibles par la majorité des gens.
Prenons par exemple les bouleversements politiques. Ce que les hommes d’état estimaient être un système politique plutôt stable dans le monde a aujourd’hui presque complètement disparu. En 1901, à l’occasion des funérailles de la reine Victoria d’Angleterre, il y eut un rassemblement de monarques régnants en rangées impressionnantes qui marchaient derrière le cercueil de la défunte reine dans les rues de Londres. Par contraste, fin 1950, lorsque le roi de Suède fut enterré, le mieux qu’ait pu faire la royauté fut d’aligner une mince rangée de trois dirigeants scandinaves, un duc royal d’Angleterre représentant la couronne britannique et un prince de la couronne éthiopienne.
Non seulement la royauté a disparu en tant qu’instrument de contrôle dans le monde d’aujourd’hui qui s’écroule, mais presque plus personne aujourd’hui ne semble prendre position pour le retour d’un système de gouvernement avec une famille régnant par hérédité.
Winston Churchill fut en quelque sorte le seul éminent défenseur de la monarchie en tant que système de gouvernement préférable. Les rois ont véritablement eu leurs temps et avec leur mort s’est achevée une des phases de l’effondrement de l’ordre social qui doit céder la place définitivement au nouvel ordre social divin — le royaume de Christ.
La démocratie sans risque ?
On pouvait supposer qu’avec la disparition de la monarchie, le monde ferait l’expérience d’une forte poussée de popularité de la forme républicaine de gouvernement, et tel fut le cas en effet puisque les vertus de la démocratie ont été largement proclamées de par le monde. Mais, comme chacun le sait maintenant, la démocratie est un système très peu solide dans le monde d’aujourd’hui rempli de contestation.
L’un des objectifs de la première Guerre Mondiale fut de rendre le monde plus sûr pour la démocratie. On pensa y parvenir en vainquant les monarchistes de l’Europe Centrale. Cependant, avec leur défaite qui causa la chute de presque toutes les royautés y compris la Maison de Savoie en Italie, est apparu le spectre hideux de la dictature, que ce soit sous la forme du fascisme, du nazisme ou du communisme.
Le monde fut à nouveau entraîné dans des années douloureuses et épuisantes d’une autre guerre afin d’éradiquer le fascisme et le nazisme ; mais en tendant la main au communisme pour parvenir à la victoire, les démocraties contribuèrent grandement à propager l’influence et la puissance de cette forme de dictature.
Après une longue lutte, le communisme commença à décliner. Apparemment, la liberté de la démocratie est le cri de guerre du monde occidental ; mais afin d’anéantir la dictature du communisme, la démocratie a dû s’unir à d’autres dictatures de différents genres en restant en apparence aveugle quant au résultat final de cette alliance impie.
De quelque point de vue que l’on observe la situation mondiale actuelle, force est de reconnaître que les gens sincères et qui aiment la paix ne voient là qu’une perspective très inquiétante.
Dans la période agitée qui a suivi les deux guerres mondiales, beaucoup d’attention a été apportée à l’établissement d’une certaine forme de gouvernement mondial, une sorte d’autorité qui serait capable de résoudre les différences entre les nations et de promouvoir le bien-être et le bonheur pour tous.
Nous savons comment la Société des Nations échoua lamentablement. Les Nations-Unies se sont avérées être plus efficaces que la Société des Nations en envoyant des émissaires de la paix avec les « casques bleus » de différents pays dans les points chauds du globe. Les guerres de Corée et du Vietnam ont été autant de tentatives menées principalement par les Etats-Unis pour empêcher la propagation du communisme. Récemment des troupes des Nations-Unies ont été envoyées dans de nombreux pays — dernièrement en Serbie.
La science résout tous les problèmes
Au début du siècle, ceux qui n’avaient aucune foi dans la chrétienté croyaient que la science était le dieu qui apporterait des conditions de vie utopiques au monde. Cet espoir s’est aujourd’hui brisé sur l’écueil du désespoir nucléaire.
La science n’est plus considérée comme le rédempteur et sauveur de l’humanité. La majorité de la population craint la science aujourd’hui, car tandis que les avancées technologiques qui pourraient signifier la prospérité et la sécurité ont été faites, le travail à la chaîne, s’il est incontrôlé, provoque rapidement, soit une surproduction de biens qui engendre du chômage et la dépression économique, soit une production massive d’instruments de destruction par lesquels toute l’humanité pourrait s’annihiler sans motif.
La science s’est avérée être irresponsable et totalement incapable de résoudre les problèmes créés par ses propres génies inventifs.
Le rôle de la chrétienté.
Le monde religieux chrétien est également très différent de ce à quoi il s’attendait à devenir au début du siècle. Les premières années du 20ème siècle ont été des années d’efforts missionnaires sans précédent.
La Chine, un des plus grands territoires missionnaires pour toutes les dénominations est maintenant perdue pour les églises alors que toutes les autres contrées missionnaires d’Asie sont si préoccupées par les luttes politiques et les conflits internationaux que les efforts des missionnaires sont grandement entravés dans leur tentative de gagner une attention respectueuse.
Pendant ce temps, près de la moitié de l’Europe, voire davantage, s’est assujettie sous la loi athée d’une dictature sans dieu qui s’est efforcée de liquider toute religion. Après la chute du communisme, quelques personnes se sont tournées vers la religion, mais la plupart sont restées athées ou agnostiques. Même dans les pays du monde libre et démocratique, la dévotion sincère à la chrétienté et à ses principes est en déclin.
Rien qu’aux Etats-Unis un grand nombre de gens n’appartient à aucune dénomination et ne professe pas croire en Dieu, tandis qu’il n’y a qu’un petit nombre de gens qui assistent aux services religieux sans aucune sorte de régularité.
Certes, il existe bien une certaine disposition de beaucoup de gens à demander de l’aide à Dieu, mais dans une large mesure, elle dénote surtout l’attitude d’une personne sur le point de sombrer qui désire faire appel à l’aide de Dieu jusqu’à ce qu’elle retrouve son équilibre.
La demande en littérature religieuse n’a peut-être jamais été aussi forte, et paradoxalement, les églises dans leur ensemble n’ont jamais été aussi vides qu’aujourd’hui.
Si ceci devait signifier quelque chose, c’est peut-être qu’à défaut d’avoir perdu la foi dans les églises, les hommes restent désireux d’essayer la solution de Dieu.
Le véritable futur siècle chrétien
Assurément, le vingtième siècle ne s’est pas avéré être « le siècle chrétien ». Et pourtant, le monde verra peut-être d’ici peu Jésus-Christ intronisé en tant que son souverain et vivra sous sa direction juste et bénéfique en appréciant la joie et le bonheur ! C’est en effet, ce que les prophéties de la Bible indiquent clairement !
Les prophéties apportèrent le bon éclairage sur la première partie du siècle passé bien qu’elles aient été méprisées par la sagesse de ce monde. Mais en attirant l’attention sur cette perspective radieuse, ne laissons personne croire que les hommes d’état, les militaires ou les chefs religieux du monde, trouveront finalement une solution pour la paix, et que le royaume de Christ sera purement et simplement le produit de la sagesse humaine que certains hommes bien intentionnés pourraient appeler présomptueusement le royaume de Dieu.
Le royaume de Christ sera établi par Christ et non par la diplomatie humaine.
Les efforts des hommes ont échoué ! Le monde apprendra alors graduellement cette grande leçon, à savoir que tous leurs plans de paix et de sécurité pour le monde se sont tous soldés l’un après l’autre par des échecs. En effet, il y a encore peu de gens qui ont appris cette leçon. Même ceux qui parlent de Dieu et semblent vouloir l’inclure dans leurs plans imaginent encore que le bonheur du monde repose sur leurs épaules, et que le rôle de Dieu ne consiste qu’à approuver et bénir ce qu’ils ont planifié de faire.
Dieu les bénira chacun individuellement car il a promis de bénir toutes les familles de la terre (Genèse 22:18). Cependant Dieu a son propre plan pour étendre ses bénédictions à tous les humains. C’est ce que nous pourrions appeler « les plans du royaume ». Il a sélectionné et préparé son propre personnel pour ce royaume. Jésus en sera le souverain suprême, bien qu’il sera invisible aux yeux des humains.
Son Eglise lui sera associée — cette classe de disciples fidèles qui sera réveillée des morts dans ce que les Saintes Ecritures décrivent comme la « première résurrection » (Apocalypse 20:6). Ceux-là régneront avec Christ dans la phase spirituelle de son royaume.
Ces dirigeants spirituels auront des représentants humains qui ont été également sélectionnés et entraînés à l’avance. Il s’agit des Anciens Dignes qui appartiennent à l’époque de l’Ancien Testament en commençant par Abel et en terminant par Jean le Baptiste. Ceux-là seront ramenés à la vie grâce à une « meilleure résurrection » et seront proclamés « princes sur toute la terre » (Hébreux 11:35 ; Psaume 45:17).
Quel merveilleux gouvernement ce sera alors !
Il y a toute raison de croire que ce gouvernement commencera bientôt sur la terre !
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