Bientôt de retour de « l’enfer »

Durant la dernière décennie, les médias ont rapporté le changement de concept dans la chrétienté à propos de « l’enfer ». La plupart des articles publiés évoquent un éloignement de la définition de l’enfer en tant que tourment éternel. Peu d’entre eux analysaient cependant les mots vie, mort ou au-delà d’après leur véritable sens biblique.

L’enfer traditionnel

La publication « U.S. News and World Report » parue le 31 janvier 2000 revient sur ce changement de concept dans un article intitulé : « L’enfer n’a rien d’infernal ». L’article commençait ainsi :

« Bien avant que le prédicateur puritain, Jonathan Edwards, ne propage la crainte dans le coeur des habitants de la Nouvelle Angleterre du 18eme siècle, la menace de l’enfer a servi comme puissant stimulant pour s’éloigner du mal et s’accrocher à la foi. Pour des prédicateurs tels qu’Edwards ou ses héritiers spirituels, l’enjeu éternel était d’une clarté terrifiante. Il y avait un enfer à fuir et des cieux à gagner. L’enfer avec ses tourments ardents était réel. Edwards aurait du mal à reconnaître l’enfer d’aujourd’hui.

Après des décennies d’obscurité presque totale, le monde des profondeurs a revêtu aujourd’hui une nouvelle image qui s’apparenterait davantage à une grande peur qu’à un abîme de feu.

Alors que l’image traditionnelle de l’enfer rencontre encore des adeptes, des visions plus modernes de perdition éternelle apparaissent peu à peu avec l’idée d’un état de réclusion particulièrement désagréable et solitaire, qui laisse à penser que l’enfer ne serait peut être pas aussi chaud que ça après tout ».

L’auteur continuait son analyse de la révision du concept de l’enfer en passant en revue les concepts des pères de l’église primitive qui croyaient à un endroit où l’on subirait des tourments physiques (pour les uns), ou des souffrances d’ordre spirituel (pour les autres).

Il remarque également que d’autres religions ont également des concepts assez proches de ceux des religions chrétiennes, en déclarant :

« La menace d’une rétribution douloureuse dans l’au-delà a ses pendants dans presque toutes les principales religions du monde ainsi que dans certaines mineures ». Il procède ensuite à l’énumération de certains exemples:

Dans les autres religions

L’Islam possède un cratère de feu sous un pont étroit que toutes les âmes doivent traverser pour atteindre le paradis. Tous ceux qu’Allah juge indignes tombent dedans et endurent des tourments physiques sans fin dans une des sept couches de l’enfer.

L’Hindouisme requiert que les âmes sur la voie de la réincarnation doivent traverser un des 21 enfers qui consument le mauvais Karma. Les plus méchants sont condamnés aux enfers les plus profonds où ils peuvent soit cuire dans des jarres soit être mangés par des corbeaux.

Le Bouddhisme classique comporte sept enfers ardents comprenant des salles de torture, un puits de feu et un marécage pour les pécheurs.

Le Jaïnisme (issu de l’Hindouisme il y a 2500 ans) se compose de trois empires, le plus bas possédant 8,4 millions d’enfers où les êtres humains sont punis pour leurs péchés.

Le Taoïsme (religion chinoise) enseigne que les morts sont envoyés soit dans un paradis Bouddhiste soit dans un des différents enfers.

Il est intéressant de remarquer que les tourments éternels font aussi bien partie de la doctrine des religions tribales en Asie et en Afrique que des religions principales. Comment cela a t-il pu arriver ? La réponse fut donnée par Jésus lui-même lorsqu’il parla du malin, du grand adversaire de Dieu, en ces termes : « Il est menteur et le père du mensonge » (Jean 8:44).

Toute fausse religion contient ce mensonge majeur d’un enfer punitif. L’intention de l’adversaire a été de déshonorer Dieu en le faisant passer pour l’auteur de l’enfer.

L’article contient également les deux séries de statistiques suivantes :

Croyez-vous qu’il existe un enfer ?
Oui :64 %            
Non :25 % 
Sans opinion :9 % 
Qu’est ce qui se rapproche le plus de votre conception de l’enfer?
 1997  2000       
L’enfer est un endroit réel où les gens endurent
des tourments éternels dans le feu
48 %  34 % 
L’enfer est un état d’existence tourmentée
éternellement séparé de Dieu
46 %  53 % 
Sans opinion4 %  11 % 

L’annihilationnisme

En dépit de la ténacité avec laquelle des religieux chrétiens tiennent à l’idée d’un enfer punitif, il est agréable de constater que le dernier article sur le sujet évoque un nombre petit mais grandissant de théologiens conservateurs qui mettent en avant une troisième position selon laquelle la fin des méchants est une destruction et non pas une souffrance éternelle. L’article dit :

« Les auteurs de cette théorie, appelée « annihilationnisme », argumentent que la croyance traditionnelle de tourments sans fin se fonde davantage sur une philosophie païenne que sur une compréhension correcte des Ecritures. Ils fondent leur croyance sur des passages du Nouveau Testament qui mettent en garde contre une « destruction éternelle » (2 Thessaloniciens 1:9) et « la seconde mort » (Apocalypse 20:14) pour ceux qui rejettent Dieu, ainsi que sur l’avertissement du prophète hébreu Ezéchiel qui dit que « l’âme qui pèche, c’est celle qui mourra » (Ezéchiel 18:4). Ils utilisent également des arguments d’ordre éthique : « Comment des chrétiens peuvent-ils raisonnablement envisager une divinité avec un caractère si cruel et vindicatif » au point d’infliger « une torture éternelle à ses créatures, aussi pécheresses qu’elles aient pu être ? ». Un dieu qui ferait une telle chose serait plus proche de Satan que de Dieu ».

L’immortalité

Certains de ces théologiens ont également remarqué (et nous citons là encore l’article) : « que la croyance traditionnelle d’une punition sans fin se rattache à la notion grecque de l’immortalité innée de l’âme— une croyance fondée davantage sur Platon que sur la Bible. L’immortalité dont est assuré le chrétien n’est pas inhérente à lui-même ou à son âme, mais c’est Dieu qui l’octroie ».

De nouveau, nous voyons comment le premier mensonge de Satan fut responsable de la croyance de l’immortalité de l’âme. Dieu a donné à Adam et Eve des instructions explicites. Ce sont celles que l’on trouve en Genèse 2:17 : « Tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras ».

Dans le jardin d’Eden, quand Eve eut rappelé au serpent les instructions de Dieu, Satan lui répondit (par l’entremise du serpent) : « Vous ne mourrez point » (Genèse 3:4). C’est pourquoi Jésus dit de lui qu’il a été meurtrier dès le commencement, et il ne se tient pas dans la vérité, parce qu’il n’y a pas de vérité en lui. Lorsqu’il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur et le père du mensonge (Jean 8:44). Avant que Platon ne suggérât que l’homme possède une âme immortelle, Satan proposa cette idée quatre mille ans plus tôt.

N’est-il pas étrange que la majeure partie de la chrétienté ait préféré croire au mensonge de Satan, plutôt qu’à la déclaration directe de Dieu faite à Adam ? Les Ecritures parlent de la mortalité de l’homme et enseignent clairement que l’immortalité est un don de Dieu.

L’apôtre Paul écrit à ce sujet en déclarant que les fidèles imitateurs de Jésus recevront l’immortalité en récompense (1 Corinthiens 15:51-57). L’erreur basique de l’enseignement de l’âme immortelle de l’homme a été un instrument utilisé pour faire croire à un enfer de tourments éternels.

La vérité à propos de l’enfer

Quelle est alors la vérité à propos de l’enfer ? Dieu a donné à l’ancien prophète Job suffisamment d’informations pour clarifier l’état de ceux qui meurent et vont dans le shéol, c’est le mot hébreu, biblique pour l’enfer.

Job est parmi les tous premiers prophètes à confirmer que le bon et le méchant vont dans le shéol à leur mort alors que— selon la théorie du Moyen-Age— seuls les méchants vont dans le shéol. Cette vérité importante, ainsi que d’autres informations à propos du shéol, se trouvent en Job 14:13-15.

Une grande calamité s’abattit sur Job. Tous ses troupeaux furent décimés ; sa famille fut anéantie ; il perdit sa santé, Dieu le frappa d’un ulcère malin, depuis la plante du pied jusqu’au sommet de la tête au point que sa bonne épouse se retourna même contre lui en disant : « Maudis Dieu et meurs ! » (Job 2:9).

Job pria alors ainsi : « Oh ! Si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m’y tenir à couvert jusqu’à ce que ta colère fut passée, et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ! Si l’homme une fois mort pouvait revivre, j’aurais de l’espoir tout le temps de mes souffrances, jusqu’à ce que mon état vienne à changer. Tu appellerais alors, et je te répondrais, tu languirais après l’ouvrage de mes mains » (Job 14:13-15).

D’après les enseignements du Moyen-Age, le shéol ou enfer était un endroit où Dieu déversait sa colère sur ses ennemis. Pourtant nous trouvons ici, Job, un bon serviteur de Dieu, le suppliant de le laisser entrer dans le shéol— ou enfer— afin d’échapper à sa colère ! Job demanda à être caché dans le shéol jusqu’à ce que le courroux divin soit apaisé.

Au temps marqué

Personne de ceux qui croyaient aux enseignements de l’enfer durant le Moyen-Age ne s’attendait à ce que Dieu se rappelle favorablement d’eux une fois morts et destinés aux tourments éternels. Mais Job ne partageait pas ce point de vue. Job, un des prophètes de Dieu, demanda à être caché dans le shéol seulement jusqu’à ce que passa la colère de Dieu, puis il pria : « Et me fixer un terme auquel tu te souviendras de moi ! » (Job 14:13).

Job réalisa que dans cette prière il avait demandé à Dieu de le laisser mourir, puis il posa la question : « Si un homme meurt [si je meurs], revivra t-il ? Tous les jours dans le séjour des morts, j’attendrai jusqu’à ce que mon changement [de la mort à la vie] intervienne. Tu appelleras et je te répondrai : tu languiras après l’ouvrage de tes mains » (Job 14:15).

Job en demandant si un homme qui meurt pouvait revivre, répond à sa propre question et nous assure que c’est ce qu’expérimentera toute l’humanité, à savoir, que tous ceux qui meurent— et tous meurent— reviendront à la vie car ils seront ramenés de la mort par la résurrection. Le créateur les ayant créés pour peupler la terre, exercera sa puissance pour les rétablir à la vie afin qu’ils puissent, en harmonie avec son glorieux Plan, retrouver cette opportunité de vivre éternellement sur terre.

Voici réaffirmée à nouveau cette assurance exprimée dans l’ancien Testament selon laquelle tous ceux qui entrent dans le shéol de la Bible revivront.

En effet, ils n’iront pas en enfer pour être torturés à tout jamais mais pour se reposer dans le sommeil de la mort jusqu’au jour de l’Eternel où sera réalisée la dernière principale partie de son plan de rédemption et de salut de l’humanité.

Mourir à l’âge d’un nourrisson

L’expérience de souffrance de Job dura longtemps avant qu’il ne demandât à Dieu de le laisser mourir afin de le libérer de sa souffrance. Job exprima même l’idée qu’il aurait été préférable pour lui de mourir lorsqu’il était encore un bébé. Cette pensée est exprimée dans le troisième chapitre : « Pourquoi ne suis-je pas mort dans le ventre de ma mère ? Pourquoi n’ai-je pas expiré au sortir de ses entrailles ? Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir et des mamelles pour m’allaiter ? Je serais couché maintenant, je serais tranquille, je dormirais, je reposerais » (Job 3:11-13).

Ce point de vue est en fait révélateur des croyances du Moyen-Age. La plupart du temps on croyait que les bébés qui mouraient allaient directement au ciel mais ce n’était pas ce à quoi Job s’attendait. Il déclara que s’il était mort quand il était bébé, il serait « couché maintenant et serait tranquille ». Il ajoute également « je dormirais ».

Concluant la description de ce qu’aurait été son état s’il était mort bébé, il dit : « je reposerais ». En résumé, Job nous dit que s’il était mort bébé, il serait couché, tranquille et qu’il dormirait et se reposerait. Cela ne ressemble pas à la description d’un enfant heureux dans le ciel pas plus qu’à une vie de torture dans l’enfer dogmatique.

Mais Job ne s’arrêta pas sur la seule idée de ce qu’aurait pu signifier de mourir en étant bébé. Dans le verset 14, il ajouta que se trouvent également dans la même condition que les bébés morts, « les rois et les grands de la terre, qui se bâtirent des mausolées » (Job 3:14).

Les rois et les grands de la terre qui se bâtirent des mausolées pourraient bien être une référence à une coutume au temps de Job d’après laquelle on préparait son tombeau à l’avance en le remplissant de trésors qui pourraient être utilisés par la suite par le défunt roi ou puissant.

Dans tous les cas il est clair cependant que les défunts rois et grands de la terre se trouvent exactement dans la même condition que les bébés qui meurent. Ils sont tranquilles, ils dorment et se tiennent en repos.

Tous se reposent

Dans le verset 15, Job ajoute une précision relative à la catégorie de ceux qui sont tranquilles, dorment et se tiennent au repos— nommément, les princes de la terre qui avaient de l’or, et qui remplirent d’argent leurs demeures. Si c’est un péché d’être riche, alors tous les hommes riches auxquels Job se réfère ne sont pas allés dans un endroit de tourments à leur mort mais sont entrés dans une condition de calme et de repos.

Dans cette description, nous trouvons une déclaration encore plus surprenante qui s’adressait à ceux qui croyaient aux croyances du Moyen-Age. Job dit que : « là ne s’agitent plus les méchants » (Job 3:17).

Cela indique sans l’ombre d’un doute que d’après l’appréciation de Job, même les méchants sont endormis et qu’ils se tiennent en repos dans le sommeil de la mort. A ceci Job ajoute encore : « Et là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force ». La mort est un état d’inconscience, un état que l’on pourrait comparer à un repos, où les bébés et les rois, les grands et les princes ainsi que les méchants se tiennent en repos dans la mort.

Job poursuit ainsi dans les versets 18 et 19 : « Là les captifs sont tous en paix ; … et l’esclave n’est plus soumis à son maître ». Il n’y a aucune exception dans la mort. Tous se retrouvent dans le même état, la même condition. Ils se reposent tous, attendant, bien qu’inconsciemment, la résurrection.

Puis Job résume son monologue en ajoutant : « Pourquoi donne-t-il la lumière à celui qui souffre, et la vie à ceux qui ont l’amertume dans l’âme, qui espèrent en vain la mort, et qui la convoitent plus qu’un trésor, qui seraient transportés de joie et saisis d’allégresse, s’ils trouvaient le tombeau ? » (versets 20-22).

Les croyances du Moyen-Age insistent sur le fait que la vie, la souffrance et l’amertume dans l’âme sont l’héritage de ceux qui entrent dans la mort, dans l’enfer. Mais ceci est faux comme nous l’avons déjà souligné. Job pria pour entrer dans le shéol afin de pouvoir échapper aux souffrances.

Tous ceux qui sont dans les tombeaux (le shéol selon la Bible) reviendront bientôt. Jésus l’a promis lorsqu’il déclara : « Ne vous étonnez pas de cela ; car l’heure vient où tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix et en sortiront. Ceux qui auront fait le bien ressusciteront pour la vie, mais ceux qui auront fait le mal ressusciteront pour le jugement » (Jean 5:28-29). Quel glorieux jour ce sera alors pour toute l’humanité !

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Association des Etudiants de la Bible