Etude de l’épître de Paul aux Hébreux

Dans cette épître « de choses profondes » (1 Corinthiens 2:10), Dieu parle par l’Apôtre à ceux qui sont devenus son peuple. Il permet à ceux qui aiment demeurer en sa présence de voir ses choses cachées, ses plans et ses desseins. C’est une partie de la « discussion à table » qu’ont ceux qui « soupent avec lui », ceux qui, dans la période de Laodicée de l’église, l’ont entendu « frapper » et ont ouvert la porte (Apocalypse 3:20).

Combien notre Créateur est bon d’avoir fait bâtir le Tabernacle et établi d’autres figures il y a si longtemps, puis d’avoir suscité l’Apôtre Paul et lui avoir donné les visions et les révélations grâce auxquelles il allait pouvoir écrire l’Epître, pour permettre à son peuple vivant dans les derniers jours de comprendre ce que le Seigneur avait fait, comment, et pourquoi.

C’est l’épître des « choses plus excellentes ». Paul écrit à propos d’un « porte-parole supérieur aux anges » (Hébreux 1:4), de « choses meilleures » (Hébreux 6:9, 11:40, 12:24), de « meilleures promesses » (8:6), d’une « meilleure espérance » (7:19), d’un « meilleur testament » (7:22) ou d’une « meilleure alliance » (8:6), d’un « meilleur médiateur » (9:12-15) et d’un « meilleur sacerdoce » (7:23,24). Sur l’autel (13:10), et dans le tabernacle (9:11) sont offerts de « meilleurs sacrifices » (9:23). C’est un « meilleur ministère » (8:6), menant à un « meilleur pays » (11:16), de même que la réalisation, le travail complet sont meilleurs que les modèles.

CHAPITRE UN

Verset 1

« Dieu ayant autrefois, à plusieurs reprises et en plusieurs manières, parlé aux pères par les prophètes »

Le Seigneur a effectivement parlé aux pères par les prophètes. Plus littéralement, la pensée est que les révélations divines du passé ont été données de différentes manières, et par fragments, ou morceaux « ici un peu, là un peu » (Esaïe 28:10). C’étaient des fragments dispersés donnés dans les visions, types et prophéties à Abraham, Isaac et Jacob, les pères du peuple juif, ainsi qu’à Moïse, Samuel, David, et à tous les prophètes.

Dans Osée 12:10, il est écrit : « Et j’ai parlé aux prophètes ; et moi, j’ai multiplié les visions, et, par les prophètes, j’ai parlé en similitudes (types) ». Et encore, en Amos 3:7, nous lisons, « Or le Seigneur, l’Eternel, ne fait rien, sans avoir révélé son secret à ses serviteurs les prophètes ».

Verset 2

« A la fin de ces jours-là, nous a parlé dans le Fils, qu’il a établi héritier de toutes choses, par lequel aussi il a fait les mondes »

Ici les « derniers jours » sont les jours clôturant l’âge judaïque, et les jours inaugurant l’âge de l’Evangile, mais ils constituent également les derniers jours de l’âge de l’Evangile. Les anciennes méthodes que Dieu avait utilisées avec son peuple dans le passé ne devaient plus être employées. Son peuple devait maintenant être une « Nouvelle Création » (2 Corinthiens 5:17), et pour lui tous les messages et les rapports partiels du passé ont été recueillis dans une synthèse complète et révélée par le Christ.

Paul dit que c’est par Christ que Dieu « nous » a parlé (Hébreux 1:2). Il insiste ici sur le fait que Dieu parlait au même peuple juif que par le passé. Si un ange était venu vers eux avec un message, ils auraient écouté. Quelqu’un de plus grand qu’un ange est venu avec le message de l’Evangile, et la grande majorité de l’Israël ne l’a pas reçu. Le Seigneur s’est alors tourné vers les Gentils, leur donnant l’occasion de devenir une partie de cette classe évoquée par le terme « nous ». Maintenant les oracles de Dieu appartiennent à tous les croyants (Romains 2:6-10, 3:2, 9:4,5). Dieu parle maintenant par son Fils ! Quelle affection nous est montrée ici ! Toutes les oeuvres de Dieu parlent par volumes entiers de lui, mais c’est par son fils que nous avons la révélation la plus complète.

En lui nous avons une révélation de l’éclat de la gloire de Dieu, littéralement un « flash », comme si dans un éclat de lumière il avait créé le logos. Chaque beauté glorieuse du caractère du Créateur resplendit d’avance par son fils, son humilité, son affectueuse bonté, sa patience, sa résistance, son abnégation, toutes ces qualités qui le décrivent pour nous et enchantent nos coeurs, sans oublier également les quatre attributs cardinaux de son caractère : sa sagesse, sa justice, son amour et sa puissance.

Paul écrit concernant Jésus que « toutes les promesses de Dieu sont oui, et Amen en lui » (2 Corinthiens 1:20). En lui et par lui seront l’accomplissement et la réalisation de toutes les gracieuses promesses et des desseins du Père. Ce fils merveilleux a été formé à la façon d’agir de son père depuis les temps les plus anciens de la création. Il a été élevé par le soin et l’instruction du père (Proverbes 8:30). Il était là quand tous les anges ont été créés, y compris Lucifer, car il a effectué le travail de la création (Jean 1:3, 1 Corinthiens 8:6, Ephésiens 3:9, Colossiens 1:16, Hébreux 1:2). « Fait les mondes » peut avoir la signification « pour le compte de qui le Père a créé les mondes » ou a arrangé les divers âges dans son grand plan divin, ces âges pendant lesquels et par lesquels il accomplira tous ses bons desseins.

Verset 3

« qui, étant le resplendissement de sa gloire et l’empreinte de sa substance, et soutenant toutes choses par la parole de sa puissance, ayant fait par lui-même la purification des péchés, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux »

Ici le mot grec pour « l’empreinte de sa substance » est charakter signifiant « l’impression faite par un timbre, une matrice ou un sceau ». Ceci se rapporte à la condition de Jésus depuis sa résurrection, quand il a été élevé à la nature divine. « Car, en lui, toute la plénitude s’est plue à habiter » (Colossiens 1:19). Il est, donc « l’image du Dieu invisible, le premier-né de chaque créature » (verset 15). Il est avant toutes choses, étant le premier-né des morts (à sa résurrection), afin qu’en toutes choses il ait la prééminence.

Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité (Colossiens 2:9). Quelles expressions fortes et complètes ! Par ces dernières nous savons que le Père a placé toutes les choses dans les mains de son fils, et que tous les actes de son Fils, ses mots, pensées, sont exactement comme ceux du Père. Comme Pharaon l’a dit à Joseph, « Le trône seul m’élèvera au-dessus de toi » (Genèse 41:40).

Comment deux tels êtres peuvent exister séparément tout en étant UN dans la pensée, les plans et la volonté ? Nous nous rappelons que par les âges du passé notre Seigneur Jésus, comme agent du Père, l’avait observé, étudié, et avait trouvé un plaisir suprême dans les vues du Père quant à sa sagesse et à sa beauté. Comme indiqué en Proverbes 8:30, verset qui s’applique au logos, il a été l’un de ceux élevés par Jéhovah, qualifié et instruit en sa présence. Quand Lucifer a essayé d’appliquer son ambition égoïste, Jésus était là et a vu la rébellion. Il était témoin également de la désobéissance et de la chute de l’homme. Quand les anges sont tombés et ont péché, Jésus était là, et a remarqué que le fait de demeurer près du Père, lui obéissant et suivant ses voies, a apporté le bonheur, la sécurité et une longue vie. Jésus a aimé la justice et a détesté l’iniquité et la désobéissance.

« Soutenant toutes choses par la parole de sa puissance » (de phero : porter ou soutenir), comme fournisseur de nourriture, d’énergie et de vie, distribuant à chacun et à tous le nécessaire (Psaumes 104:10-24). Quelle assurance profonde que ce grand fournisseur pourvoira à tous nos besoins ! « Toutes choses » se rapporte ici à l’univers entier, et à toutes ses créatures.

« La parole de sa puissance » est une référence à l’autorité de son expression, à l’autorité que son père lui a donnée. L’expression inclut également la puissance réelle ou l’énergie de Jésus par lesquelles il peut maintenant accomplir le travail de Jéhovah. « Toute puissance m’est donnée dans le ciel et sur la terre », a dit Jésus après sa résurrection (Matthieu 28:18).

« Ayant fait par lui-même la purification des péchés » : Cette expression prouve que c’est Jésus qui a été offert pour effectuer la purification, le commencement du grand travail de suppression du péché de la terre. Le mot « purification » vient d’un mot grec signifiant « lavage » ou « nettoyage des ordures ou de la saleté », et tel est bien le caractère du péché vu par Dieu. C’est une référence à la purification typique des péchés par les offrandes et les lavages des arrangements de la loi, accomplie d’une manière antitypique par le Christ. L’utilisation de l’adverbe « quand » montre que la purification doit d’abord être accomplie avant que la bénédiction ne vienne, et que l’offrande pour le péché par Jésus doit être faite avant qu’il puisse être glorifié.

« S’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux ». Jésus, ayant placé le mérite de son sacrifice dans les mains de la justice, s’est assis à la droite de la majesté dans les hauts lieux lui permettant d’effectuer le salut et la délivrance de l’humanité.

C’était à la droite de Dieu, la position glorieuse qui lui avait été promise comme souverain avec son Père « comme moi j’ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son trône » (Apocalypse 3:21) ou encore, « Assieds-toi à ma droite (l’endroit de la faveur et de l’autorité suprêmes avec le Père), jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied » (Psaume 110:1). L’expression « majesté dans les hauts lieu » dénote la grandeur du trône de Dieu, la position la plus élevée de l’honneur et de la confiance.

Verset 4

« étant devenu d’autant plus excellent que les anges, qu’il a hérité d’un nom plus excellent qu’eux »

Lucifer avait cherché cette position élevée, essayant de s’exalter lui-même « au-dessus des étoiles de Dieu » (Esaïe 14:13). Jésus a gagné cette position par l’obéissance et l’abnégation. Par cette formation, il a réalisé l’ampleur des responsabilités, du soin, de la patience et de l’amour devant être exercés en effectuant les plans du Père Céleste.

Le fils de Dieu, avant de venir sur terre, avait occupé une position très élevée dans le plan divin, mais après son travail de rachat il a été encore davantage exalté, étant maintenant le Chef de la « Nouvelle création » et surtout des anges. Pour prouver ceci l’Apôtre cite plusieurs passages de l’ancien testament.

Verset 5

« Car auquel des anges a-t-il jamais dit : Tu es mon Fils, moi je t’ai aujourd’hui engendré ? Et encore, Moi, je lui serai pour Père, et lui me sera pour Fils ? »

C’est une démonstration rapide, montrant que si tous les anges sont des fils de Dieu, aucun n’a eu l’honneur d’être créé directement, comme le fut le logos. Paul cite ici des Ecritures pour montrer que de tels passages (Psaume 2:7 et 2 Samuel 7:14) familiers à chaque Juif, ne pouvaient se référer qu’à un seul, le Fils oint de Dieu (Psaume 89:20-27). Dans l’expression « ce jour je t’ai engendré », « engendré » est le mot hébreu yala signifiant « né » ou « délivré ». Apparemment, il ne se rapporte pas à l’engendrement originel de Jésus ou à sa création, mais à sa délivrance de la mort à la nature divine lors de sa résurrection.

Verset 6

« Et encore, quand il introduit le Premier-né dans le monde habité, il dit : Et que tous les anges de Dieu lui rendent hommage »

La Diaglott emphatique de Wilson met cette phrase au futur : « et quand encore il introduira le Premier-né dans le monde habitable… » C’était la preuve capitale pour Paul de la supériorité de Jésus, en particulier cette partie de la prophétie qui se rapporte à la Seconde Venue de Jésus, quand la proclamation est faite que tous, même les anges, devront l’adorer. Toutes les choses devront lui « être soumises » (1 Corinthiens 15:24-28). Il était prophétisé en Psaume 97:7 : « Vous, tous les dieux (les puissants, se référant aux anges) prosternez-vous devant lui ».

Verset 7

« Et quant aux anges, il dit : Qui fait ses anges des esprits, et ses ministres une flamme de feu. »

Le fait que Jésus était exalté au-dessus des anges annonce éloquemment le niveau de sa gloire, et comme Paul cite le Psaume 104:4, il prouve qu’ils ont occupé une position très élevée dans les arrangements divins. Il leur a été donné le grand honneur et privilège d’être les messagers spéciaux de Dieu ou ses agents. Ainsi ils ont servi Daniel, Moïse, Abraham et les prophètes ; et ils ont ainsi été commissionnés pour nous servir, nous qui sommes des héritiers « du salut ».

Verset 8

« Mais quant au Fils, Ton trône, ô Dieu, demeure aux siècles des siècles ; c’est un sceptre de droiture que le sceptre de ton règne »

C’est une citation du Psaume 45:6 concernant Jésus. Combien grande est la récompense d’être l’agent de confiance choisi pour distribuer les faveurs et les bénédictions de Dieu à ses créatures ! Ce faisant, ce dernier gagnera leur amour, fidélité et gratitude éternels. Personne n’est si apte et approprié pour cette position exaltée comme le fut Jésus. Il l’a assez gagnée par son renoncement à soi-même, par sa confiance parfaite dans son Père Céleste et par son amour pour Lui (Apocalypse 5:9,12,13).

L’expression « aux siècles des siècles » veut dire, selon la Diaglott emphatique de Wilson « pour les âges ». Ceci commencera par l’âge millénaire, qui sera le meilleur de tous les âges jusqu’à présent. Mais il mènera à de plus grands âges encore à venir. Dans un sens, quand toutes choses seront soumises au Fils, et qu’il remettra le royaume au Père, dont il sera lui-même un sujet, le royaume aura accompli son travail de restauration et de délivrance. Cet âge s’appelle la période de « régénération » (Matthieu 19:28), « l’administration de la plénitude des temps » (Ephésiens 1:10). Mais dans un sens plus large, le royaume de Christ ne finira jamais, parce que ce qu’il établit continuera tout au long de l’éternité (Daniel 2:44, 7:18, Esaïe 9:6,7). Quand le travail du Royaume Messianique sera complet, il y aura d’autres travaux et d’autres âges dans lesquels Jésus partagera le trône de son père.

Le « sceptre » est l’autorité ou le droit de Jésus de régner. C’est un sceptre de justice, c’est-à-dire un sceptre accordé à Jésus en raison de sa justice et parce que le Père Céleste a su qu’il l’exercerait en harmonie avec la justice.

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Association des Etudiants de la Bible