« Amassez le blé dans mon grenier »

Ces paroles de Jésus, exprimées dans une de ses paraboles, sont tout particulièrement applicables de nos jours. La parabole du « blé et de l’ivraie » est rapportée en Matthieu 13:24-30, juste après la parabole du semeur (Matthieu 13:18-23).

Dans la parabole du semeur, Jésus évoque quatre sortes d’auditeurs de la Parole du royaume. Il indique également que la majorité de ceux qui entendent la Parole n’y seront pas fidèles, et que seule une partie des auditeurs apporteront le fruit voulu. Ce sont ceux « qui, après avoir entendu la Parole avec un coeur honnête et bon, la retiennent et portent du fruit avec persévérance » (Luc 8:15).

Il y a un rapport étroit entre ces deux paraboles. Celle traitant du « blé et de l’ivraie » montre certaines des difficultés assaillant ceux qui sont les meilleurs auditeurs, ceux qui ont des coeurs bons et honnêtes, engendrés par la semence, la parole de la vérité, et qui restent fidèles au Seigneur. Ce sont les vrais enfants du royaume.

La parabole du « blé et de l’ivraie » dit : « Le royaume des cieux peut être comparé à un homme qui sema une bonne semence dans son champ. Mais tandis que les gens dormaient, son ennemi vint semer l’ivraie parmi le blé, et s’en alla. Lorsque l’herbe eut poussé et donné du fruit, l’ivraie aussi apparut. Les serviteurs du maître de la maison lui dirent : Seigneur, n’as-tu pas semé une bonne semence dans ton champ ? D’où vient donc qu’il y a de l’ivraie ? Il leur répondit : C’est un ennemi qui a fait cela. Et les serviteurs lui dirent : Veux-tu que nous allions l’arracher ? Non, dit-il, de peur qu’en arrachant l’ivraie vous ne déraciniez en même temps le blé. Laissez croître ensemble l’un et l’autre jusqu’à la moisson, et à l’époque de la moisson je dirai aux moissonneurs : Arrachez d’abord l’ivraie, et liez-la en gerbes pour être brûlée, mais amassez le blé dans mon grenier » (Matthieu 13:24-30).

Plus loin dans le même chapitre Jésus donne une explication de la parabole comme suit : « Celui qui sème la bonne semence est le Fils de l’homme ; le champ c’est le monde ; la bonne semence ce sont les fils du royaume ; l’ivraie, ce sont les fils du malin. L’ennemi qui les a semés c’est le diable ; la moisson, c’est la fin de l’âge ; et les moissonneurs sont les anges » (versets 37-39).

Le travail important à la fin de l’âge (ou la moisson) dépeinte dans cette parabole implique le rassemblement des vrais enfants du royaume des cieux dans un état de séparation du monde et de son esprit, et dans l’unité la plus étroite possible avec Christ. Jésus précise que cette unité sera complète quand « les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (verset 43).

Le « blé », les enfants du royaume, ceux consacrés entièrement à Dieu, engendrés de l’Esprit Saint par la parole de la vérité, acceptent joyeusement et avec reconnaissance la proposition du Seigneur de devenir des héritiers avec Jésus dans le royaume. Confiants dans la possibilité d’accéder à de grandes et précieuses promesses, ils acceptent les termes du cohéritage avec Christ, sachant qu’ils doivent souffrir avec lui s’ils veulent régner avec lui (2 Timothée 2:12).

Ceux-ci produisent beaucoup de fruits et de grâces de l’Esprit Saint pendant qu’ils se développent comme chrétiens.

Au contraire, « l’ivraie » ou la classe de l’ivraie sont ceux qui ne sont pas engendrés de la vérité, après avoir été trompés par l’erreur sous des formes de piété, sans la vraie puissance de la vérité (2 Timothée 3:15). De plus, la parabole entière prouve que l’ivraie sera majoritaire :

(1) Au départ, elle ne se trouvait pas naturellement dans le champ, comme l’ivraie y prend souvent naissance. La parabole déclare qu’elle a été semée par l’ennemi de la même manière systématique que le blé, et avec l’intention délibérée de ruiner le champ de blé en étouffant le blé.

(2) Elle montre que l’ivraie était trop nombreuse pour être traitée par arrachage ordinaire, un tel procédé aurait tout déraciné, mettant en danger le vrai blé.

(3) Elle montre la même prépondérance de l’ivraie dans l’image de la moisson, quand c’est l’ivraie et non le blé qui est recueilli et lié en gerbes ; le blé, évidemment en plus petite quantité, est pris et remisé directement dans le grenier, non lié, car précieux et rare.

La parabole illustre ce que nous devons attendre comme résultat du travail entier de la grâce tout au long de l’âge de l’Evangile. Le résultat en sera une énorme moisson de l’ivraie et un rassemblement comparativement petit du précieux blé. Il faut s’attendre à une hostilité pleine de dépit pour étouffer le blé.

Dans toute l’histoire du monde, l’opposition de Satan est évidente ; car partout parmi les nations il a planté les graines de l’erreur et du blasphème contre Dieu, représentant mal son caractère et son plan, et faisant apparaître ces derniers comme quelque chose de divin.

Ces graines d’erreur ont été plantées dans le domaine du blé de la chrétienté, en les dispersant de sorte qu’elles se mélangent avec les vérités de la parole du Seigneur.

Cette mauvaise graine est représentée dans toutes les fausses doctrines des âges des ténèbres qui présentent mal le caractère et le plan divins. Ceux influencés par les erreurs de Satan sont engendrés de la crainte et non pas de l’amour, ni de l’esprit de vérité avec lequel le Seigneur engendre ceux qui sont vraiment à lui, le blé.

Ceux engendrés par l’amour parfait expérimentent l’Esprit Saint de Dieu qui chasse la crainte et apporte le bon fruit et les grâces de l’esprit saint dans le coeur, le caractère, les mots et les actes. L’erreur peut apporter les formes extérieures de piété, mais n’influence pas suffisamment le coeur au point de produire le fruit de la pleine consécration et du dévouement. Ce sont les qualités essentielles de la classe du blé que le Seigneur développe maintenant.

Le temps de moisson est particulièrement favorable à la maturation du blé. Le véritable peuple du Seigneur trouve maintenant beaucoup d’aide lui permettant de croître dans la grâce, la connaissance et les fruits de l’esprit tels qu’ils n’ont jamais été appréciés auparavant. C’est parce que le Seigneur fournit la riche nourriture spirituelle pour ces messagers de la vérité et de la grâce, pour leur aide et leur développement.

Pendant l’âge de l’Evangile les instructions de notre Seigneur n’ont pas été d’essayer de séparer les véritables enfants du royaume de leurs imitateurs.

Accomplir une séparation si totale occasionnerait une mise sens dessus-dessous du monde (ou du champ). Il en résulterait une déstabilisation générale du blé, comme de l’ivraie.

La parabole indique que dans la période de la moisson, nous devons nous attendre à un travail général de séparation, jusqu’ici interdit.

Ceux qui sont symbolisés par le « blé » sont encouragés à venir à Christ qui les rendra libres, et pour leur éviter de s’engluer dans des alliances avec des transgresseurs de la Parole et avec l’erreur, ils ne doivent pas essayer de distinguer les véritables consacrés (le blé, les saints) de l’ivraie qui professe le nom et les doctrines du Christ.

Dans une certaine mesure, l’ivraie permet aux doctrines de Christ d’influencer leur conduite extérieure, mais les désirs de leurs coeurs sont loin du Seigneur et de son service. Ce jugement des coeurs, qui va au-delà de notre puissance ou de nos capacités, et que le Seigneur nous a commandé d’éviter, est précisément la chose qu’il est si facile d’essayer de faire pour la nature déchue.

La vérité est maintenant la faucille employée dans cette moisson comme une faucille semblable était employée dans la moisson judaïque. Les moissonneurs, ou les messagers, sont les disciples du Seigneur, tout comme une classe semblable constituait les moissonneurs dans la moisson juive.

Le moissonneur en chef, notre bien-aimé Seigneur et Maître, est présent pour la seconde fois. Le travail de moisson est pressant et nous sommes exhortés constamment par : « lance ta faucille et moissonne » de la vérité actuelle (Apocalypse 14:15), et « rassemblez-moi mes saints qui ont fait alliance avec moi par le sacrifice » (Psaume 50:5). « Ils seront miens, dit l’Eternel des armées, en ce jour où je rassemblerai mes joyaux » (Malachie 3:17)

Tandis que le « blé » ne devait pas être lié, la parabole déclare qu’un des effets de la moisson serait de recueillir et de lier l’ivraie en gerbes pour être brûlée (période de troubles). Ce travail s’effectue autour de nous, et la vérité doit continuer à aller de l’avant.

Il n’y avait jamais eu un temps comme celui-là pour lier des personnes ensemble dans différentes dénominations. Tandis que la faucille de la vérité prépare et recueille le « blé » pour cette liberté qui est en Christ Jésus, cette même faucille a une influence opposée sur « l’ivraie ». Elle se lie de plus en plus contre la vérité.

Selon la parabole, les gerbes d’ivraie doivent être brûlées. Cette fournaise du feu symbolise « le grand temps de détresse » de la fin de la moisson actuelle. La destruction de l’ivraie n’implique pas la destruction de tous les individus composant la classe de l’ivraie. Elle signifie plutôt une destruction des fausses prétentions de cette classe. Ils professent être des chrétiens, mais ils sont toujours les enfants de ce monde.

Quand ils seront brûlés ou détruits en tant « qu’ivraie » dans leur vrai caractère, ils seront reconnus comme membres du monde, et n’imiteront plus des chrétiens en tant que membres nominaux de l’église du Christ.

De la « bonne semence » (la Parole du Royaume) a poussé tout le vrai blé, ou ceux engendrés par l’esprit de la vérité. Pendant le temps qui a suivi l’ensemencement initial du blé jusqu’à nos jours (âges des ténèbres y compris), Satan a semé de l’ivraie. Cette ivraie était engendrée d’objectifs et d’ambitions faux en raison des fausses doctrines.

Beaucoup d’ivraie a été élaborée pour défendre ces erreurs des doctrines, les pensant être vraies et nécessaires pour leur développement. Il est vrai que plusieurs de ces « ivraies » sont petites pour mériter d’être blâmées car fausses en tant que blé d’imitation.

Pourtant elles peuvent se rendre compte qu’elles n’ont jamais amené à une vraie consécration, celle où le coeur et la vie, le temps et les moyens, les talents et les opportunités sont pour Dieu et son service. C’est en effet une pleine consécration à Dieu qui constitue notre service raisonnable.

Jetant un regard en arrière sur la moisson juive, nous notons que les « pailles » (Luc 3:17) ont renoncé à toute prétention à la faveur divine comme royaume triomphant de Dieu. Avant que la moisson ne se soit terminée, un grand feu de controverse religieuse et politique a consumé ce système religieux.

Il en sera ainsi dans la moisson actuelle de l’âge de l’Evangile avec la classe de « l’ivraie ». Ils seront consumés ; ils cesseront de s’appliquer à eux-mêmes les grandes et précieuses promesses qui appartiennent seulement aux saints plus que vainqueurs, le blé.

La parabole, après avoir dit que l’ivraie était brûlée, déclare : « Alors les justes (le blé) resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père » (Matthieu 13:43).

Quel meilleur témoignage que ceci pourrions-nous avoir, que la véritable église ne sera pas installée entièrement dans la puissance et la phase merveilleuse du royaume (celle qui oeuvrera pour la bénédiction de l’humanité), tant que la moisson actuelle sera pas finie ?

Alors le soleil de justice, dont Christ Jésus sera la gloire centrale, brillera avec dans ses rayons de quoi bénir, restaurer, épurer et libérer du péché et de l’erreur, l’humanité toute entière (Malachie 4:2).

Ceci inclura le réveil de la mort de milliards d’êtres humains. Les mauvais qui se seront révélés incorrigibles, après une pleine et juste occasion d’atteindre la vie sur le plan humain, seront retranchés dans la seconde mort (Esaïe 65:20). Le royaume sera glorieux, « parce qu’il n’y aura plus ni mort, ni douleur, ni pleur, car les premières choses ont disparu » (Apocalypse 21:4).

Le Seigneur nous a montré ce à quoi il faut nous attendre dans cette moisson actuelle. Notre attitude dans cette moisson, tant par le fait d’être séparés que par celui d’être « moissonneurs » en employant la faucille de la vérité pour aider d’autres à la liberté et sécurité en Christ et à la séparation de toute servitude, devrait être évidente.

C’est le privilège et la responsabilité du peuple fidèle de Dieu, qui est maintenant conduit hors des ténèbres à sa merveilleuse lumière, d’être des compagnons de travail de leur Seigneur en tant que ses messagers dans le travail de recueillir ses élus « des quatre vents », de tous les coins de la terre (Apocalypse 7:1).

Les travaux futurs, dans les conditions favorables de l’âge millénaire, commenceront bientôt sur la terre. En effet, les graines de la vérité, évoquant les bénédictions de restitution qui produiront cette future récolte, sont déjà maintenant semées çà et là dans les coeurs épris de vérité.

Alors que le véritable Evangile continue à être proclamé partout dans le monde, le travail le plus important maintenant est la récolte, ou le rassemblement avec le SEIGNEUR de ceux qui rempliront entièrement et complètement la condition de consécration à Dieu. Prouvant leur fidélité jusqu’à la mort, ceux-ci, dans la première résurrection, seront exaltés à la nature divine et associés à leur SEIGNEUR au-delà du voile dans les futurs travaux glorieux du monde.

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Association des Etudiants de la Bible